Essai sur le Christianisme Primitif
LHistoire du Christianisme va se raccrocher aux « Actes des Apôtres » souvent remaniés, faut-il le dire, ils invitent à suivre lexpansion du christianisme qui est avant tout « uvre de lEsprit ». Malheureusement ces Actes ne recouvrent quune partie des premiers balbutiements de lHistoire du Christianisme Primitif. Les divers autres documents qui ont fini par être tenus pour vrais sont très souvent, étayés de suppositions, ou trop tardifs, et sont plus ou moins enjolivés! Il faut attendre 1873 (!) pour quon découvre dans une bibliothèque de Constantinople un livre, un petit livre titré : « Didachè », ou « Doctrine des 12 Apôtres », sans nom dauteur, probablement ayant vécu à la charnière du 1er et du IIe siècle. Le document émane dune communauté juive convertie au christianisme. Il y est question de la morale chrétienne, du Baptême, de la hiérarchie intercommunautaire et de vie sociale en général. Lauteur insiste sur la charité, lhospitalité et le secours mutuel qui doivent être pratiqués. Il écrit que lunité, la sainteté, luniversalité doivent caractériser lEglise et que le symbole de cette unité est « le pain rompu ».
Alinéa en forme de doute ! Aujourdhui, là, de nos jours, les athées ultra rationalistes nient la personnalité du Christ. Au crédit de leurs dires, lhistoire de Jésus nest consignée ni dans les actes officiels ni dans les annales de lempire romain. Les Evangiles relatent des évènements qui par leur côté spectaculaire devraient se retrouver, dans les chroniques de lépoque où ils se situent, il nen est rien, par exemple: le massacre des nouveaux nés sous Erode, lentrée triomphale du Christ à Jérusalem, le ciel qui sassombrit et le rideau du Temple qui se déchire lorsquil meurt sur la croix, les flammes qui descendent sur les apôtres, la foule qui « parle en langue » lors de la Pentecôte etc. Rien de cela! Dans ce climat de remise en question, une étrange déclaration, en 1955, le Pape Pie XII devant un Congrès dhistoriens déclare que la question de lexistence de Jésus, pour les catholiques, relève de la foi et non de la science, voilà qui peut laisser perplexe ! Il est avancé quil ne serait simplement et naturellement que le fils dun homme et dune femme, sans intervention de Dieu, se sera lopinion dArius, né en 256, 270, il soutiendra que Jésus était une simple créature tirée du néant nayant reçu le privilège dêtre le Fils de Dieu que par adoption. Arius fut tout naturellement anathémisé, on pense quil mourut empoisonné en 336. Cette théorie eût de si nombreux partisans que « lArianisme » faillit de peu lemporter sur le christianisme ! Une autre hypothèse avancée, cest celle selon laquelle Jésus serait devenu lincarnation du Christ, Fils de Dieu quau moment de son baptême dans le Jourdain... pour une durée de trois ans. Le Christ est alors le Fils de Dieu, partie intégrante et indissoluble de la Sainte Trinité! Plusieurs éminentes personnalités affirment que les renseignements du Nouveau Testament à propos de la mort et de la résurrection de Jésus. sont tout bonnement des copies denseignements venant de ce quon a appelé les « religions à mystères ». Il est à noter que le Baptême nest pas une innovation chrétienne, les disciples se le sont appropriés, en ont fait un geste dentrée dans la communauté, ils lont enrichi par le mystère pascal. Au 1er siècle plusieurs de ces religions à « Mystères » tentaient de simposer, elles apparaissaient, disparaissaient, se transformaient, elles tentaient leur chance ! Chacune delles étaient construites autour dun mythe, elles avaient toutes en commun, Mort et Résurrection. Retour à nos sources référents : les « Actes des Apôtres », oeuvre de Luc le compagnon de Paul.
Nouvelle tentative pour trouver le ou les fondateurs de lEglise Primitive !
Les « Actes des Apôtres » nous présentent comment lEglise primitive a été fondée : dune manière surnaturelle par leffusion du Saint Esprit. Dans la relation de sa première prédication, « remplit du Saint Esprit » fondateur, Pierre annonce de la part de Dieu à ceux qui veulent devenir croyants, faire partie de cette Eglise la nécessité dune repentance, dune conversion, dun baptême biblique par immersion dans leau, donné, au nom du Père, du Fils et de lEsprit. Ce baptême doit être accompagné dune imposition des mains, dune onction dhuile consacrée et de la remise dun vêtement blanc. « Dieu seul sauve et ajoute à son Eglise, par le Saint Esprit, ceux qui deviennent croyants ». (Actes 2.47). « Et ceux là devenaient des membres dun seul corps (1 Cor. 12.13) « Ils étaient munis des dons de lEsprit ». (Cor. 12.7-11)
Ce qui se colporte sur ce Jésus de Nazareth, Fils de Dieu et Sauveur des hommes nest pas sans provoquer des remous, des railleries dans une société où domine une culture à la fois raisonneuse et syncrétiste. Des intellectuels comme Cerce dénoncent même le péril que représentent ces fables qui circulent, pour lordre public. Autour de Jacques, se regroupent assez nombreux ceux qui veulent rester attachés aux observances juives, en particulier à la circoncision, cest ce quon a appelé le « parti des hébreux » parti soutenu par les Pharisiens. Antioche la libérale se voit mettre au pilori : « En confondant le peuple élu dIsraël dans la tourbe de toute provenance, qui va forcément envahir lEglise, les novateurs dAntioche tournent le dos aux prérogatives défendues par les membres de la communauté mère de Jérusalem », ils y a abandon de leur part du particularisme juif. « Dès lors, coupées des eaux vivantes du grand fleuve chrétien, sabreuvant bientôt à des sources maléfiques, les communautés demeurées obstinément judéo-chrétiennes furent condamnées à disparaître dans les sables de lHistoire ».
Limportance de Jérusalem dans lémergence du christianisme est évidente, cest la ville centralisatrice où se décident les conditions daccueil des païens dans la communauté. Tout part et rayonne de Jérusalem. Dans la tradition dIsraël, Jérusalem est présentée dailleurs comme le lieu vers lequel monteront les nations aux temps eschatologiques
Qui sont les Apôtres, leur rôle ?! On trouve le mot « Apôtre » dans la Bible grecque des Septante où il a le sens d« envoyé plénipotentiaire », il désigne les témoins de la résurrection de Jésus ; on retrouve le mot dans lEvangile de Matthieu (19.28) où là il désigne symboliquement le peuple de la fin des Temps. Paul fera usage de ce titre quand il sera introduit auprès des Apôtres par Barnabé.
La « Bonne Nouvelle », la promesse dun Royaume de Dieu se répand comme le feu sur herbe sèche, cette « Bonne Nouvelle » désigne un but à poursuivre, un idéal à promouvoir, désigne un bienfait suprême où se résume le don de Dieu ; (Matt.IV,17, VI,10,33). Quels sont les facteurs qui ont favorisé amplement lexpansion du christianisme : sa vocation universelle et cuménique, la clarté de sa doctrine monothéiste ; lorganisation rigoureuse de ses communautés; une propagande habile, et puis le fait que cette religion bien quorientale ait été très ouverte, tout cela attira; une doctrine sociale hardie la rendit très populaire chez les humbles, les démunis. Les « Actes » parlent dune mise en commun par les « frères », de leurs biens, largent était équitablement réparti, un service aux indigents existait. Cette façon de vivre rappelle fortement la communauté de Qumram qui bien que judaïque était en rupture totale avec le judaïsme officiel jugé impur. Juste un mot : le monastère de Qumram se préparait activement à vivre la fin dun monde corrompu. Jésus fut très certainement admis au noviciat de la secte lequel durait deux ou trois ans. La communauté Esséniennes pratiquaient un culte spirituel, où il y avait le partage du pain, la charité et la solidarité étaient un devoir, les sacrifices sanglants y étaient formellement exclus, contrairement aux hébreux qui se livraient encore à la coutume du sacrifice de la brebis. Pour Luc le partage des biens matériels était un signe dune vie chrétienne authentique, « les Biens de la Terre sont à la disposition de tous ».
Une colère de regret :
Le Christianisme Primitif sinscrivit comme une religion des pauvres, de la main tendue. Hélas « ce beau Christianisme » deviendra avec le temps passant une puissance religieuse intolérante, une puissance financière sans partage, une puissance politique impliquée dans les rouages les plus corrompus de lHistoire avec en toile de fond ses fastes et ses crimes! Cette mise en commun des richesses prônée par les premiers chrétiens a été reprise au XIXème siècle avec les phalanstères ! Engels trace dailleurs un parallèle entre la situation de ces premières communautés chrétiennes et celles des communistes de la Première Internationale.
Petites et grandes nouvelles.
Plusieurs sectes à caractère ésotérique, dinspiration tout à fait, authentiquement chrétiennes émergent dans la confusion au premier siècle et ont pour Maître secret un certain Apollonius de Tyane, on sest même demandé sil nétait pas le Christ lui-même ! Les miracles quil accomplissait le désignaient, sa vie exemplaire, son enseignement religieux, à la fois populaire et élevé firent une impression profonde sur les foules, alors, confusion sur les personnages ? Il est dailleurs tout à fait impensable que les disciples ne laient pas rencontré, il enseignait que lon honore Dieu par la pureté du cur. On ne peut passer sous silence un autre personnage, contemporain de Jésus, il sagit de Simon le Magicien dit aussi Simon le Mage, personnage hors du commun, taxé par les Judéo-chrétiens dhérétique redoutable, il était originaire de Samarie. Souvenons-nous que les Samaritains étaient considérés par les Juifs comme racialement impurs et schismatiques. Il nhésite pas à se présenter comme la grande Puissance divine en personne, il nest pas son envoyé ou son prophète, il EST. Le diacre Philippe le rencontre à Samarie, où « il exerçait la magie et jetait le peuple dans lémerveillement ». Simon est frappé des prodiges accomplis par les disciples de Jésus, et il jure, lance le défi de ressusciter lui aussi si on lenterre. Il sollicite et reçoit le baptême. A la suite il aurait demandé à Pierre et Jean le privilège de conférer le Saint Esprit, fut-ce en achetant ce pouvoir ! Mais où cela devient curieux cest quand il est avancé que Simon le Magicien ne serait en fait quune représentation déformée de Paul
Tout lenseignement de Jésus, un Jésus gnostique est orienté vers la prise de conscience par lhomme de son identité véritable et de la confiance quil doit avoir dans les possibilités de réalisation de son individualité. Jean le Théologien, « le bien aimé du Seigneur » condamnera la catéchèse du rachat des péchés de lhomme par le sacrifice dun Sauveur.
Les Evangiles (Bonnes Nouvelles) ne sont pas une « histoire » au sens ordinaire prêté à ce mot, ni une géographie, ni une compilation désordonnée de tout ce quon pouvait savoir hypothétiquement sur Jésus, se sont des textes dont tous les éléments ont été coordonnés et harmonisés au plus simple, pour des gens simples. Par exemple, dans cet esprit, à lépoque dIrénée, Tatien (v. 120-apr 173) philosophe païen converti, dans son récit « Diatessaron » harmonise unifie les quatre Evangiles, naturellement avec sa sensibilité ! Au cours du IIe siècle un certain nombre décrits vont être peu à peu rassemblés à droite à gauche pour argumenter la vie du Christ, certains seront laissés de côté parce quils ne font pas à lexamen lunanimité au sein des communautés, ou quils ne reflètent pas la foi de toutes les Eglises, ces écrits porteront le nom d« Apocryphes ». Un Evangile apocryphe, celui de Thomas, qualifié de « cinquième Evangile » insiste sur limportance de la Connaissance, et sattache aux seules paroles de Jésus, « le Vivant ». Cet Evangile consiste en cent paroles de Jésus. « Pour souvrir à la Connaissance, les hommes doivent avoir au fond deux-mêmes la nostalgie de leur Être essentiel », et, avoir cette interrogation : « Qui suis-je ? ». Cest à partir, disons de la première moitié du IIe siècle, que les chrétiens vont se définir avec une certaine unanimité. Ce passage de Justin de Naplouse paraîtra peut-être un peu long, mais il est tellement inactuel quil a sa place !
« Autrefois nous prenions plaisir à la débauche, aujourdhui la chasteté fait nos délices. Nous pratiquions la magie, aujourdhui nous sommes consacrés au Dieu bon en non engendré. Nous étions avides dargent, aujourdhui nous mettons en commun ce que nous possédons, nous partageons avec quiconque est dans le besoin. Les haines, les meurtres nous opposaient les uns aux autres, les différences des murs ne nous permettaient pas de recevoir létranger dans notre maison. Aujourdhui après la venue du Christ, nous vivons ensemble, nous prions pour nos ennemis, nous cherchons à gagner nos injustes persécuteurs, afin que ceux qui auront vécu conformément à la sublime doctrine du Christ puissent espérer les mêmes récompenses de Dieu, le Maître du monde ».
Concluons avec quelques passages de cette apologie sous forme dune lettre adressée à Diognète, qui décrit la vocation et lexistence chrétiennes à une époque où la société païenne est souvent méprisante et hostile, écrit qui est à dater de 190:
« Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes [ ] leur doctrine na pas été découverte par limagination ou les rêveries desprits inquiets ; ils ne sont pas comme tant dautres, les champions dune doctrine dorigine humaine. [ ] Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel [ ] Leur âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible » etc.
Une facette importante de cette Histoire Universelle : quelles places les femmes ont-elles occupées dans la société du temps de Jésus ? Les Apocryphes du « Christianisme Primitif » les valorisent, confirment bien quelles ont joué un rôle actif dans la vie de Jésus : Elisabeth, la prophétesse Anne, la veuve de Naïm, les femmes qui aident jésus dans son ministère, les femmes qui se lamentaient, ils soulignent limportante présence de bien dautres femmes oui citons encore : Marie de Magdala, Marthe et Marie. Curieusement les Epîtres de Paul ignorent Marie, et méprisent, infériorisent dune manière générale les femmes ; Paul est misogyne peut-être pour cette simple raison ? Paul avait acheté une très belle femme dans un lupanar de Tyr, elle lui fit cadeau dit-on dune maladie qui lui resta comme une écharde dans sa chair. Malgré son ressentiment les femmes vont tenir une place de premier plan dans les fondations pauliniennes. Il faut citer Priscille, Phoebé, ministre de lEglise de Cenchrées, Chloé, Apphia, Elodie
Marc, 16, 6. 7, témoigne: « Alors que tous les disciples masculins auraient fui, trahi ou renié, les femmes auraient été présentes au pied de la Croix et auraient assisté à la mort de Jésus. Cest elles aussi qui auraient accompagné la mise au tombeau et qui, revenant le lendemain sur les lieux aurait trouvé ce tombeau vide. Cest dès lors les femmes qui auraient été les premières à recevoir lannonce de la résurrection et à sentendre confier la mission de porter la nouvelle aux disciples de Pierre. (Marc 16, 6.7).
Un coup de tonnerre ! Une découverte fortuite, capitale (?): les documents de Nag Hammadi. Ils sont écrits en copte, ils forment treize volumes sur papyrus ; cachés vers lannée 350, ils sont retrouvés en 1945. Ils seront reconstitués patiemment, étudiés, et encore étudiés, après une très longue période passée dans un coffre fort ! Ces documents, se composent de textes religieux et hermétiques, mais aussi décrits qui révéleraient des secrets sur le Christ, des secrets jugés hérétiques par Rome car sécartant des dogmes et des traditions sur lesquels lEglise sappuie. Ces documents qui datent en gros du 4e siècle nont donc rien de vraiment « primitifs », ils ont tendance à faire limpasse sur certains traits bien humains trop humains (?) du Christ, relatés par les Apôtres: « Jésus avait un corps humain, il a été parfois fatigué et a connu la faim, il a eu des émotions et des expériences humaines », les Apôtres Jean et Matthieu sont parfaitement clairs sur ces points. Mis à part cela ces documents apportent des renseignent précieux sur un mouvement : le gnosticisme qui intégré au Christianisme lui donne une coloration qui va faire de lEvangile apocryphe de Thomas, laissé de côté, une pièce maîtresse du Christianisme Primitif. Tout de suite il apparaît que les Gnostiques envisageaient les choses divines comme une connaissance intérieure et secrète transmise par la Tradition et par lInitiation. Lauteur du cinquième Evangile présente les clés retrouvées dune Gnose, dont les racines profondes plongent en Orient.
« Voici les paroles secrètes que Jésus le Vivant a dites et qua écrites Didyme Judas Thomas le Jumeau de Jésus » logions, 13 :
« Jésus dit à ses disciples :
Comparez-moi, Dîtes-moi à qui Je ressemble.
Simon Pierre lui dit : Tu ressembles à un ange juste.
Matthieu lui dit : Tu ressembles à un philosophe sage.
Thomas lui dit : Maître ma bouche nacceptera absolument pas que je te dise à qui Tu ressembles.
Jésus dit : Je ne suis pas ton Maître, car tu as bu. Tu tes enivré à la source bouillonnante que Moi jai mesurée. Et il le prit, Il se retira, Il lui dit trois mots.
Or quand Thomas revint voir ses compagnons, Ceux-ci linterrogèrent :
Que tas dit Jésus ?
Si je vous disais une des paroles quIl ma dites, vous prendriez des pierres,
Vous les jetteriez contre moi Et le feu sortirait des pierres Et elles vous brûleraient ».
Tirons une racine.
La Gnose implique une ferveur qui diminue jusquà annuler la distance entre moi et lAutre. A la limite je suis lAutre et « si les gnostiques ont proposé du monde une image dualiste, ce nest pas parce que leur esprit les prédisposait à voir, face à toute entité une entité contraire, mais parce que devant la présence omniprésente et angoissante du mal, il était nécessaire de lui proposer quelque chose ». Elle est fondamentalement « non duel ». Un tel raisonnement allait à lencontre de toute la prédication apostolique !
La création de notre Monde, son origine:
de lÊtre Suprême inconnu vient une série démanations ou « aéons » qui sont des êtres spirituels dun haut niveau capables de communiquer avec lÊtre Suprême. Un des aéons inférieurs, qui nest pas en contact direct avec l« Être Suprême », va être responsable de la Création. Même si elle nest pas totalement mauvaise, la Création est comparable à « une sphère » doù les humains enfermés doivent séchapper sils veulent se réintégrer à Dieu. Jésus enseigne que cette « aventure » est accidentelle, lhomme pourra lui même dans son enveloppe charnelle, connaître la joie de la libération. Le seul moyen quil a pour échapper à cette « Création maladroite et douloureuse » cest la « Gnose » qui amène à la connaissance parfaite du vrai Dieu. Le salut consiste à surmonter lignorance qui accable lhomme, il peut y parvenir par sa connaissance de son soi intime. La mission du Christ a été de venir comme émissaire du Dieu Suprême, apporter la Gnose. Pour les Gnostiques, le Christ en tant quÊtre divin na pas eu de corps humain, il nest pas mort, nest pas ressuscité. Il a soit habité temporairement un homme, Jésus, soit pris une apparence humaine, une simple illusion.
Troublant Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 2-10.
Troublant Evangile de Saint Thomas
« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à lécart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, dune blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Elie leur apparut avec Moïse, et ils sentretenaient avec Jésus ».
En écrivant ces lignes des noms de personnages que je considère en charge de messages me sont venus à lesprit : Boehm, Martines de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin, Swedenborg ! Ces personnages furent certainement eux aussi missionnés à divers degrés. Cest à la suite dune lecture que jai rencontré celui qui fut peut-être plus grand gnostique paléochrétien du début du IIe siècle : Basilide, un élève de Ménandre, disciple de Simon le Magicien ! Il imaginait 365 cieux habités par des intelligences de différents degrés, il prétendait que le monde avait été créé par des intelligences du dernier ordre. Le Livre alexandrin des secrets dEnoch parlent lui des 12 étages qui séparent Dieu des hommes, dont 9 lui sont invisibles et forment le Plérome de la Divinité. En notre XXI ème siècle beaucoup de semi chrétiens (?) considèrent Jésus seulement et surtout comme un personnage historique, un illuminé qui a été déifié par la foule. La Tradition juive fait état de plusieurs cas denfants nés de femmes sétant purifiées pour obtenir du Seigneur la naissance dun enfant missionné. Musulmans et Juifs disent : « Le Messie Jésus » nest que le fils de Marie.
Je terminerai cette esquisse « resserrée » du Christianisme ou des Christianismes, sur cette profession de foi de Martines de Pasqually : « La chute est universelle. Tous les êtres sont tombés. Se relèveront-ils, se réconcilieront-ils avec le Créateur ? Seront-ils réintégrés dans leurs prérogatives et droits primitifs. Cette réintégration est possible, elle sera universelle. Les esprits qui actionnent et opèrent dans le surcéleste, le céleste et le terrestre, étant destinés à accomplir la manifestation temporelle de la justice et de la gloire du Créateur, ont des puissances et des opérations spirituelles temporelles bornées par leur assujettissement au temps [ .] Cest pour avoir fait la volonté de Dieu que Jésus Christ, revêtu de la nature humaine, est devenu le Fils de Dieu lui-même. En imitant son exemple ou en conformant notre volonté à la volonté divine, nous entrerons comme lui dans lunion éternelle de Dieu ».
La communauté chrétienne primitive disparue reste til un quelque chose de leur christianisme, lEglise catholique « a telle fait le ménage? ». Dun imbroglio démergences, le catholicisme la emporté, il a balayé nombre de croyances, de vérités qui le gênaient comme par exemple la réincarnation. Sur ce sujet Flavius Josèphe notera dans ses écrits que les Pharisiens, se réservaient la possibilité denvisager une réincarnation. Pour cette croyance on torturera, on brûlera, Rome a pratiqué sur des siècles une sorte de remake romain ! Oui, il reste le courant Gnostique qui fascine ceux qui sen approchent, par la lumière quil leur permet de distinguer. Pour la Gnose, le Dieu de lAncien Testament nest quun ange déchu qui na aucune prééminence sur les autres Puissances. Le Dieu de Lumière ne pouvant être créateur des ténèbres, se sont des puissances qui ne connaissent pas Dieu qui ont crée le Monde où nous vivons, qui le gouvernent. Les Gnostiques « chrétiens » voient, concèdent tout à fait comme un moyen valable, et, cest là une cassure totale avec Rome, de souvrir à dautres Puissances issues des mystères, grecs, des ancestrales religions orientales, pour redonner à lhomme la pureté qui lhabitait avant Adam et Eve.
« Les temps sont venus. »
« Seigneur, jai peur. Mon âme en moi tressaille toute.
Je vois, je sens quil faut vous aimer. »
Verlaine