L'EAU
Qu'est-ce que la rosée ?
La rosée
est de l'eau atmosphérique qui se condense pendant la nuit sous forme
de petites gouttes d'eau.
Les circonstances qui influent sur la production de la rosée sont
les suivantes :La rosée n'est jamais abondante que pendant les nuits
calmes et sereines. Cependant on l'observe en petite quantité, soit
dans les nuits où il fait du vent, si le ciel est clair, soit dans
les nuits nuageuses, s'il n'y a pas de vent; mais il n'y en a jamais dans
les nuits nuageuses et venteuses en même temps.
Lorsque, pendant la nuit, le temps, d'abord calme et serein, devient venteux et couvert, non seulement la formation de la rosée s'arrête, mais encore la rosée qui s'était formée disparaît ou au moins diminue considérablement.
Nous avons remarqué que la rosée est toujours plus abondante dans les nuits claires et calmes qui sont suivies de matins brumeux et sombres et surtout dans les matinées claires qui succèdent à des nuits nuageuses. Ce serait une erreur de croire que la rosée se forme seulement le matin; elle se forme le soir et à toute heure de la nuit, mais il se forme moins de rosée pendant la première partie de la nuit que pendant la seconde.
On explique la formation de la rosée par le refroidissement de la terre qui devient plus froide que l'air environnant. On dit que la rosée ne se forme pas pendant les nuits nuageuses parce que les nuages s'opposent au rayonnement sidéral de la terre et renvoient vers elle les rayons calorifiques émis.
Nous avons remarqué que les métaux sont de tous les corps ceux sur lesquels il se pose le moins de rosée. La surface d'un métal poli se ternit seulement. Et cette propriété des métaux de ne pas attirer la rosée se communique aux corps qu'on met en contact avec eux; ainsi un flocon de laine posé sur un métal reçoit moins de rosée qu'un flocon semblable placé tout auprès sur de l'herbe.
Récolte de la rosée
Ceci noté, le magiste ira quérir la rosée lorsqu'il constatera que le temps était propice à sa formation. A moins qu'il ne soit sur place, à la campagne, ce qui le dispensera de toute supputation.
Pour récolter
la rosée, voici comment nous procédons. Nous emportons, dans
une musette, une fiole de la contenance d'un litre environ, un entonnoir
de verre, un paquet de coton hydrophile, et une ficelle.
Quand nous rencontrons une prairie, avec des herbes assez hautes, nous attachons
une bonne quantité de coton au bout de la ficelle (le coton doit
présenter la surface la plus grande possible) et nous nous promenons
en traînant ce coton derrière nous sur les herbes. De temps
en temps nous pressons le coton dans l'entonnoir, au-dessus de la fiole,
et en peu de temps celle-ci est pleine.
Dans l'Occultum il suffit de filtrer cette eau sur un filtre en papier et ainsi nous avons notre eau magique.Bien entendu, notre manège pourrait intriguer les passants. Aussi, avons-nous soin d'opérer de grand matin dans un lieu qui ne soit pas fréquenté.
Eau lustrale
Mais cette eau que nous avons appelée magique n'est pas encore parfaite.
Ill faut maintenant, lorsqu'elle sera dans la coupe, y éteindre un
tison ardent. Et c'est alors l'Eau lustrale. Le tison sera un morceau de
charbon de bois porté à l'incandescence. Préalablement
on aura passé autour du charbon un fil de cuivre dont les deux extrémités
seront nattées. On tiendra ce fil avec un chiffon de laine.
L'eau lustrale sert aux purifications. Comme aspersoir on utilise une petite branche de laurier.
Les anciens donnaient le nom de lustrations à des cérémonies religieuses qui avaient pour objet, soit de purifier des personnes ou des choses, soit d'appeler sur elles la faveur et la protection divine. Dans le principe, ces lustrations consistaient en simples aspersions, mais par la suite on y ajouta des sacrifices et autres pratiques religieuses. Dans l'ancienne Grèce, on avait surtout recours aux lustrations pour purifier les individus qui s'étaient souillés de quelque action criminelle. On purifiait même des cités tout entières, pour expier le crime ou les crimes commis par un de leurs membres. Les Grecs avaient également recours aux lustrations pour purifier les lieux sacrés qui avaient subi quelque profanation. Les Romains appelaient aussi lustration, la cérémonie qui consistait à asperger un enfant nouveau-né avec de l'eau lustrale. Le jour où avait lieu cette cérémonie était le neuvième après la naissance pour les garçons et le huitième pour les filles.
Renouvellement de l'eau
C'est dans la période comprise entre la nouvelle lune et le premier quartier que l'eau doit être renouvelée. L'ancienne eau ne doit pas être jetée n'importe où, car elle a été consacrée. Si l'on peut on la mettra dans un plateau de verre et on l'exposera au soleil; ainsi l'évaporation restituera à l'atmosphère l'eau qu'il nous avait donnée. On pourra aussi mettre cette eau dans la fiole qui nous a servi à l'apporter et la jeter dans le même endroit où nous prendrons la nouvelle eau. Mais alors l'eau doit être exécrée.
Il ne faut pas confondre l'exécration et la profanation. Un objet consacré qui perd cette qualité est exécré. Un objet consacré qui, accidentellement, est mis en contact avec des choses magiquement impures est profané. L'exécration peut se produire sur un objet qui se brise. Par exemple la pierre d'autel, fendue ou brisée, est naturellement exécrée. Mais l'exécration peut être voulue par le magiste; il dit alors la formule qui convient. (NdR: Formule bien connue par nos Initiateurs)