ANALOGIES 2
Dans notre dernier Flambeau nous annoncions l'intégralité du travail que le Grand Orateur avait présenté à l'occasion de la Réunion rituelle pendant les Journées Papus 1999. Le voici. Vous excuserez le style parlé, qui n'enlève rien au dynamisme de la pensée. Or, cette pensée est profonde ; un effort d'imagination vous est demandé, d'autant plus que ce travail avait été illustré au fur et à mesure par de nombreux schémas. Rappelez-vous une réunion rituelle, dans le Temple martiniste. Visualisez les symboles auxquels on donne vie la place que chacun de nous occupe dans la Chaîne d'Union finale
Ayant lu et relu les ouvrages de Papus, je dois dire que c'est l'auteur
qui m'a facilité l'accès à un chemin qui m'a permis
de vivre l'analogie au moyen de symboles. Les symboles tracent un chemin
initiatique. Il fut facile pour moi de les vivre sur le plan intellectuel.
Je les rangeai dans mon cerveau comme on rangerait des choses dans un tiroir.
Puis, petit à petit, Papus m'a aidé à les intérioriser.
Je vais essayer à mon tour de vous emmener sur le sentier de l'analogie.
Forcément, je vous parlerai de ce qui est mon sentier, ma vision,
(je ne puis faire autrement), pas LA vision, car un symbole est universel.
Il n'est pas réducteur, alors qu'un mot l'est. Du fait que les mots
limitent la pensée, beaucoup de concepts ne passent pas.
Regardez :
là haut se trouvent les lettre hébraïques hvwh''y (Iod,
He, Vav, Schin, Hé). Ce sont des symboles très puissants.
Vous avez là le hvh''y (Ieve) de l'Ancien Testament. On peut attacher
les lettres qui le forment aux quatre éléments : Iod Feu spirituel,
He Eau, Vav Air, et He Terre. Pour l'instant, Schin est masqué. ?
Faites marcher votre imagination. Placez Iod au-dessus du Vav et les deux
He sur les côtés : nous aurons l'image de l'homme. Avec Iod-Feu
en haut, à la place de la tête, les deux He se situeraient
à l'emplacement des poumons. Pourquoi Terre et Eau pour les deux
He, les poumons ? Parce qu'on commence la vie avec le premier vagissement
(ou premier cri) après être sorti des eaux placentaires, et
qu'on la finit dans la terre après avoir rendu le dernier soupir.
Nous quittons l'Eau : vagissement, première inspiration, passage
par l'Air, la Vav centrale. Dernier soupir : dernier espir. Vav, l'Air,
est donc bien entre l'Eau que l'on quitte et la Terre au sein de laquelle
on va. Vav, le verbe, serait placée au milieu, en analogie avec la
colonne vertébrale ; sa forme rappelle une épée.
Passons maintenant de hvh''y (Ieve) à hvwh''y (Ieshoua), image de
Jésus, en rajoutant le w (Schin) trinitaire. Nous avons maintenant
les quatre corps de l'homme : corps physique : Terre, biologique : Eau,
psychologique : Air, et spirituel : Feu. Et les trois processus, que l'on
retrouve dans la figuration même du Schin, et qui sont sont Pensée,
Sentiment, et Volonté ou Action.
Quittons le plan vertical et observons la table, devenue depuis autel. Voici que, en plus de l'interprétation ternaire, classique, les quatre éléments apparaissent dans les Luminaires : Terre serait la cire de la bougie, Eau, quand la cire est fondue, Air, qui nourrirait la combustion (supprimez l'oxygène et il n'y a plus de flamme), et Feu, cette fois clairement visible. Nous voici devant un Schin qui est vivant. Il n'est pas à plat, écrit sur un tableau, mais descendu dans le Trigone des Luminaires. Le Feu a été rendu vivant, parce que nous sommes allés chercher la vie aux Flambeau des Maîtres Passées pour la donner aux trois luminaires.
Intériorisez
encore cette triple lumière. Lors du rituel, il a été
dit : " triple lumière
éclaire nos esprits, nos
travaux et nos curs ". Une fois encore, nous trouvons ici les
trois processus. La lumière nous manifestera Sagesse, Beauté
et Force. Voici un symbole vivant ! L'homme, l'autel qui représente
l'homme, avec les quatre corps et les trois processus, maintenant intériorisé
avec ces trois dernières qualités.
Faites encore un effort d'imagination : voyez dans notre pantacle deux triangles.
Séparez-les, un vers le haut, l'autre vers le bas. Que reste-t-il
au milieu ? la croix : 3, 4 et 3.
Je vais maintenant me servir de l'analogie que peut être trouvée dans le Notre Père, et que l'on retrouve à la fois dans l'homme et dans le pantacle. Les trois premières phrases du Notre Père finissent par " Sur la terre comme au ciel ". Nous venons de nommer, de donner vie à trois principes dans l'espace : Terre, Homme et Ciel. Plus loin, voyez que quatre demandes sont formulées au Père. Elles vont concerner les quatre corps : " donnez-nous notre pain quotidien " pour nourrir le corps physique. " Remettez-nous nos dettes ou pardonnez nos offenses " concerne le corps biologique. Pourquoi il y aurait analogie entre le corps biologique et l'élément Eau ? parce qu'il faut les effacer de notre mémoire, car la mémoire est cachée dans l'eau, corps biologique. C'est là que demeurent les souvenirs de tout ce qui nous a fait mal, que la souffrance ait été réellement infligée ou bien, comme c'est le cas le plus souvent, parce que nous avons cru qu'on voulait nous faire mal. " Ne nous laisse pas succomber à la tentation " : Les pulsions, les désirs et les passions sont le plus souvent exprimées par des mots, voire des hurlements qui explosent dans l'astral, élément Air. " Délivre-nous du Mal " : le Mal, en général, passe par l'intellect. C'est une vision de lumière froide, destructurante, Feu qui consume. " La vengeance est un plat qui se consomme froid ". Elle est longuement mûrie en silence.
Nos quatre
corps sont donc là. Et puis, on va mentionner à nouveau les
trois processus : " Car c'est à toi
le Règne "
: par le Christ ; " la Puissance " : par le Père ; "
et la Gloire " : par le Saint Esprit, " dans les siècles
des siècles ".
Le fait de prononcer, de faire vibrer cette prière universelle qu'est
le Notre Père permet d'harmoniser nos trois processus et nos quatre
corps pas seulement en nous-même, mais de les harmoniser avec les
autres, et cela en résonance avec les mondes spirituels, avec le
Divin.
Suivons le
déroulement du rituel : vous avez vu la progression des symboles
sur le mur, sur l'autel, dans le pantacle et dans l'homme. La Chaîne
d'Union va être l'aboutissement de l'union de notre assemblée.
Le Flambeau en due place, chacun de nous reçoit de la main gauche,
et donne de la droite, la vie, le magnétisme, la pensée. Quand
nous récitons cette prière tous ensemble, à l'intérieur
de nous elle se fraye un passage par le corps, par le cur. Notre prière
s'élève. Visualisez bien cette prière. Elle monte.
Elle va édifier un mur de lumière spirituelle qui va atteindre
les mondes supérieures pour demander à Dieu une grâce.
Mais pas pour nous. Ne l'oublions pas !
Visualisez bien ce qui se produit quand vous passez cette énergie
spirituelle que vous recevez au F ou à la S qui est à votre
gauche. Par un mouvement dans l'autre sens, elle va attirer cette grâce
qui doit redescendre au centre de la Chaîne, là où mentalement
nous avons déposé les êtres que nous voulons soient
les bénéficiaires de cette grâce.
La Chaîne a crée un être spirituel. Elle a rempli sa fonction. Elle relie tous les initiés de par le monde. Les Maître Passés par leur Flambeau, les présents par la Chaîne, elle-même dynamisée par le Notre Père. Elle harmonise les mondes internes. Nous sommes harmonisés avec les mondes externes qui sont en résonance avec nous. Le Martinisme a accompli son destin.
En réponse
à quelques demandes de précisions, notre orateur développa
entre autres un point qu'il nous a semblé important de transcrire
:
Quand le Christ est venu, il a amené la notion du " moi individuel".
Avant, on avait le " moi tribal ". On disait : " je suis
de la tribu de X " Celle de Lévi, par exemple, était
la tribu des prêtres, une telle autre était celle des marchands
... A partir du Christ le cheminement progressif est la prise de conscience
de l'individu : " Je m'appelle X, je suis français, j'ai choisi
d'être martiniste ". On a acquis une individualité. Avant,
on fonctionnait en binaire : " Je reçois un ordre, j'exécute
parce que j'appartiens à la tribu qui s'occupe de cela ". Maintenant,
" Je reçois un ordre et je réfléchis avant de
faire. Peut-être même je désobéirai ! "
F PHILIPE
Grand Orateur