l'initiation
hebraique et les sciences occultes
par Joseph HEIBLING, chimiste-ingénieur
Discours prononcé au Congrès Spiritualiste de juin 1908
Mesdames et
Messieurs,
Dans une réunion spiritualiste ma place est un peu osée. Vingt
ans de pratique des sciences positives m'ayant fait oublier fort vite tous
les enseignements de ma prime jeunesse, je n'ai qu'un seul titre pour prendre
la parole parmi vous : celui qui pousse ma conscience à vous apporter
une pierre, que j'ai pu extraire, et qui servira, peut-être, à
l'édification de votre monument.
Des circonstances, qu'il serait trop long d'énumérer, m'ont
amené, il y a six ans, à me préoccuper d'une question.
La haute antiquité avait-elle des sciences ? Ce fut mon point de
départ et, si vous le voulez bien, partons de là.
La haute antiquité avait-elle des sciences ?
Quels mystères pratiquait-on dans ces temples célèbres
dont les ruines grandioses ne sont plus aujourd'hui que de muets témoins
? Platon, le philosophe, est allé recevoir l'initiation; initiation
à quoi ?
Pourquoi ces époques reculées avaient-elles des écritures
cryptographiques, dites hiératiques, des écritures sacrées,
créées pour le seul usage des initiés du temple?
Nous allons apporter à cette enquête des éléments
nouveaux.
Que diriez-vous si vous appreniez que l'ensemble de ces phénomènes
a fait, il y a des milliers d'années, l'objet d'une science positive
parfaitement connue et pratiquée par certaines castes de l'antiquité?
si vous appreniez qu'il existe toute une série de traités
spéciaux et secrets, qui décrivent le détail de toutes
les opérations et manipulations nécessaires en vue de l'obtention
de tel ou tel résultat?
Ces traités ont plus ou moins passé par les mains de chacun;
mais les circonstances, autant que les vicissitudes des siècles,
leur ont donné une forme qui les rend actuellement méconnaissables;
ce sont la plupart des livres qui constituent la Bible hébraïque.
Feuilletez une Bible. Ce qui frappe à première vue dans l'examen
de certains textes, c'est d'abord une concision qui va parfois jusqu'à
l'obscurité; c'est ensuite une prolixité qui frise l'encombrement
dans les énumérations de noms propres dénués
d'histoire; c'est enfin, ce détail, que beaucoup de personnages ont
reçu leur nom du fait d'un épisode tiré de leur naissance.
Ces noms propres ont un sens; c'est lui qu'il s'agissait de dégager
avec précision. Aussi la Bible hébraïque n'a-t-elle pu
être comprise jusqu'à ce jour; pas plus que ne pourrait l'être
un traité d'électricité dans lequel personne ne saurait
ce que sont et quels rôles jouent en réalité les Volts,
Ampères, Watts, Dynamos, Shunts, Rhéostats, etc... présentés
comme des personnages.
De tout temps et jusqu'à la fin du moyen âge, on a cherché
dans ces textes autre chose que le sens vulgaire qui leur a été
donné par les premiers traducteurs.
L'ensemble des essais tenté dans cette voie, émaillé
dequelques pâles exactitudes, et mêlé surtout d'innombrables
élucubrations sorties d'imaginations exaltées est aujourd'hui
connu sous le nom de Cabale.
Ces tentatives sont restées vaines; elles tendent simplement à
prouver ce fait: la croyance jadis universelle à un autre sens de
ces textes.
C'est cet autre sens que nous avons eu la bonne fortune de découvrir
et que nous allons vous signaler.
L'examen de la langue hébraïque mène à des observations
bizarres:
1.) Tout mot hébreu dérive du verbe et tout verbe hébreu
s'écrit invariablement avec trois signes prononcés comme des
consonnes. Pourquoi toujours trois, si cette langue, comme toutes les langues
connues, est né du caprice descirconstances ? Pourquoi toujours trois
signes si ce n'était un fait voulu, parce que cette langue est une
notation artificielle, créée de toutes pièces au moyen
d'éléments déterminés et d'après des
règles invariables ?
2.) Tout verbe hébreu peut être modulé suivant sept
conjugaisons principales: trois actives, trois passives et une réfléchie.
Ces sept conjugaisons, chose singulière, peuvent permettre à
un même verbe de prendre jusqu'à sept sens différents.
Si chaque signe figurait un objet ou un rôle, un petit chiffre, écrit
sous chaque signe, suffirait pour indiquer l'ordre à suivre dans
l'interprétation et l'on obtiendrait évidemment des sens résultants
très différents.
Or, justement, dans la notation hébraïque, les signes ne représentent
que des consonnes et les voyelles s'écrivent en dessous. Affectez
à ces voyelles une valeur numérique et tout le système
fonctionnera dans un ordre parfait.
Est-ce l'effet d'une simple coïncidence ? Près de six ans de
pénibles observations m'ont permis de restaurer tous les éléments
du système.
Je fis ma première découverte intéressante le jour
où, après dix-huit mois d'efforts, je trouvai dans le Pentateuque
lui-même la description détaillé de tout le Système
Cryptographique qui a permis de l'écrire. Une centaine de personnifications,
utilisées avec des rôles très divers, ont été
créées dans ce but. Inutile d'ajouter que depuis Adam jusqu'au
dernier personnage cité aucun n'a jamais eu d'existence.
Aujourd'hui toute difficulté a disparu; le dernier bastion a été
enlevé... et ils étaient nombreux et solides.
Quant on a traduit les noms propres d'hommes, de lieux ou de pierres; voire
même d'animaux, que deviennent alors ces textes ? C'est ici que l'intérêt
commence ! Les limites d'une simple conférence ne me permettent,
hélas, qu'un simple résumé.
Le Pentateuque, en raison même de son extrême concision, est
le plus ancien de ces écrits ; on y a fait depuis des adjonctions
pour accentuer son apparence de livre religieux. Il remonte à une
époque où l'homme ne savait écrire que sur des plaques
tendres d'argile et contient presque toute la science antique, Les plus
grands phénomènes possibles y sont décrits en moins
de cinquante ou soixante de nos lignes.
Plus tard l'homme réussit à utiliser le papyrus et put être
plus prolixe.
C'est alors que certains savants rédigèrent des traités
spéciaux pour développer en détail des questions exposées
avec une brièveté plutôt désespérante
dans le Pentateuque.
Voici d'abord un type de traduction.
Genèse, chapitre II.
Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin et de là se
divisait en quatre fleuves.
Verset 11.
Le nom du premier est Pischon; il entoure tout le pays de Havilah où
l'on trouve l'or.
Verset 12.
Et l'or de ce pays est bon. On y trouve aussi la Bedollah et la pierre de
Schoham.
Ces deux versets deviennent :
Verset 11.
Le nom du premier est Inondation; il embrasse tout pays d'Ensablement où
l'on trouve l'or.
Verset 12.
Et l'or de ce pays est bon. On y trouve aussi le Conglomérat et la
pierre à feu.
Ces deux versets nous prouvent:
1.) Que les anciens tiraient l'or du lavage des sables ou alluvions.
2.) Qu'ils avaient reconnu l'origine neptunienne de ces sables ainsi que
celle des roches calcaires du Trias, du Jurassique et du Crétacé,
qui sont en majeure partie de véritables agglomérés
de petitscoquillages marins. Le jurassique fournit le silex qui pendant
des siècles a procuré à nos pères l'unique moyen
de produire du feu.
Dans le même ordre d'idées le verset 2 du chapitre 1 de la
Genèse nous dit: Les ténèbres régnaient sur
l'abîme. Le mot hébreu traduit par ténèbres signifie
en réalité "extinction après incandescence"
; ce qui nous prouve encore que les anciens avaient reconnu l'origine primitivement
ignée du globe terrestre.
Jusqu'au chapitre X inclus de la Genèse il n'est question que de
la science occulte et de la mise en jeu de l'énergie vitale latente
dans tout être animal. Cet enseignement est à vérifier
avant toute publication.
Le chapitre XI, histoire de la Tour de Babel, commence l'exposé du
mécanisme de la langue que l'on vient de créer pour assurer
aux Initiés le secret de leur science merveilleuse. Les auteurs du
système qui ignoraient encore tout le luxe de nos grammaires n'ont
créé que deux sortes de mots: tes mots d'action (verbes) et
les mots collaborateurs, c'est-à-dire tous les non-verbe. Le verbe
est nommé Abram, l'action. Le mot non-verbe est nommé Saraï
le Collaborateur.
Le chapitre XIV nous fait assister à une guerre actuellement incompréhensible
entre quatre rois contre cinq. C'est la lutte engagée entre les quatre
voyelles longues, â, ê, ô, oû, contre les cinq brèves,
à, è, i,o, où. Abram l'action ou Verbe intervient dans
la lutte avec trois cent dix-huit serviteurs nés dans sa maison:
ce sont, pas une de plus, pas une de moins, les trois cent dix-huit formes
verbales qui constituent les différentes conjugaisons hébraïques.
Le chapitre XIV est un hors d'oeuvre intercalé ici à propos
de l'action. Il résume en quelques lignes tout ce qui a trait au
maniement de la force vitale où doit intervenir la mort de l'animal.
Les études de détail relatives à ce chapitre sont reprises
en maint en droit dans les quatre autres livres du Pentateuque, et surtout
dans l'Exode.
Quantité d'écrits spéciaux ont été rédigés
dans la suite sur le même sujet, notamment les livres de Samuel, Daniel,
Ezéchiel.
Tous les moyens mis enjeu sont minutieusement décrits. Jamais les
anciens n'utilisaient le médium humain. Dans l'initiation hébraïque
on employait exclusivement des animaux les espèces ovine et bovine
pour les grandes opérations; la colombe et la tourterelle pour les
travaux courants.
Ajoutons que les initiés de l'Inde se servaient également
du cheval. Dans les grandes opérations l'animal est mis à
mort; de là l'origine des sacrifices d'animaux dans l'antiquité,
sacrifices dont le peuple n'a jamais connu que les apparences.