TRAITE
DE LA REINTEGRATION
MARTINES DE PASQUALLY
TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES CRÉÉS
DANS LEURS PRIMITIVES PROPRIÉTÉS, VERTUS ET PUISSANCES SPIRITUELLES
DIVINES.
Version originale en regard de la version publiée en 1899, accompagnée
du tableau universel
TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES DANS LEURS
PREMIÈRES PROPRIÉTÉS, VERTUS ET PUISSANCE SPIRITUELLES
ET DIVINES VERSION ORIGINALE et VERSION DE 1899
TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES DANS LEUR
PRIMITIVE PROPRIÉTÉ VERTU ET PUISSANCE SPIRITUELLE DIVINE
VERSION ORIGINALE
TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES DANS LEURS
PREMIÈRES PROPRIÉTÉS, VERTUS & PUISSANCE SPIRITUELLES
& DIVINES VERSION DE 1899
PARIS Bibliothèque Chacornac 1899
TADieu ayant créé pour sa propre gloire, dans son immensité
divine, des esprits distincts de lui, pour qu'ils exerçassent le culte
que cette Divinité leur avait fixé et prescrit par des lois immuables,
des préceptes et des commandements éternels et inaltérables,
ces premiers êtres spirituels créés par Dieu furent tous
créés libres et indépendants du Créateur, quant
à leur volonté et action spirituelle. Ils étaient donc,
par ce moyen, créés avec leur libre-arbitre. Ce qui ne peut se
croire différemment, sans détruire la faculté, la propriété
et la vertu personnelle des premiers êtres créés, que l'Eternel
avait émancipés du sein de sa Divinité, pour qu'ils opérassent
avec précision dans les bornes qui leur avaient été données
et assignées par le Créateur pour être à leur seule
disposition et puissance.
Avant le temps, Dieu émana des êtres spirituels, pour sa propre
gloire, dans son immensité divine. Ces êtres avaient à exercer
un culte que la Divinité leur avait fixé par des lois, des préceptes
et des commandements éternels. Ils étaient donc libres et distincts
du Créateur ; et l'on ne peut leur refuser le libre arbitre avec lequel
ils ont été émanés sans détruire en eux la
faculté, la propriété, la vertu spirituelle et personnelle
qui leur étaient nécessaires pour opérer avec précision
dans les bornes où ils devaient exercer leur puissance. C'était
positivement dans ces bornes que ces premiers êtres spirituels devaient
rendre le culte pour lequel ils avaient été émanés.
Ces premiers êtres ne peuvent nier ni ignorer les conventions que le Créateur
avait faites avec eux en leur donnant des lois, des préceptes, des
C'était positivement dans ces lieux où ces êtres spirituels
premiers devaient rendre à leur Créateur le culte qu'ils lui devaient
et pour lequel ils avaient été créés. Ces êtres
ne peuvent nier leur convention entre le Créateur et eux. Ils reçurent
des lois, des préceptes et des commandements. C'est par ces mêmes
lois qu'ils ont souscrit à cette grande convention en la recevant immédiatement
de Dieu avec satisfaction.
commandements, puisque c'était sur ces conventions seules qu'était
fondée leur émanation. [8]
Je demanderai "Qu'étaient ces êtres premiers-créés,
avant leur émancipation divine ? Existaient-ils ou n'existaient-ils point
?" Ils existaient dans l'immensité du Créateur, mais toutefois
sans distinction d'action, de pensée et d'entendement particulier. Exister
ainsi, ce n'est point exister, parce qu'on ne peut agir et sentir que par la
volonté d'un être supérieur, dont tout ce qui est concentré
en lui ne peut être mû, et avoir entendement et action que par celui
qui contient le tout en lui-même. Il ne serait point Créateur sans
le règne infini des êtres qui sont innés en lui et qu'il
émancipe par sa seule volonté, et quand il lui plaît. C'est
cette multitude d'émancipations infinies qu'il fait des êtres spirituels
qui sont en lui-même, qui lui donne le nom de Créateur et de création
divine, spirituelle animale, spirituelle temporelle.
On demandera ce quétaient ces premiers êtres avant leur émanation
divine, s'ils existaient ou s'ils n'existaient pas ? Ils existaient dans le
sein de la Divinité, mais sans distinction d'action, de pensée
et d'entendement particulier, ils ne pouvaient agir ni sentir que par la seule
volonté de l'être supérieur qui les contenait et dans lequel
tout était mû ; ce qui, véritablement, ne peut pas se dire
exister ; cependant cette existence en Dieu est d'une nécessité
absolue ; c'est elle qui constitue l'immensité de la puissance divine.
Dieu ne serait pas le père et le maître de toutes choses s'il n'avait
innée en lui une source inépuisable d'êtres qu'il émane
de sa pure volonté et quand il lui plaît. C'est par cette multitude
infinie d'émanations d'êtres spirituels hors de lui-même
qu'il porte le nom de Créateur, et ses ouvrages celui de la création
divine, spirituelle et animale, spirituelle temporelle.
Quels sont donc ces premiers êtres créés que l'Eternel émancipa
de lui-même et comment les distingua-t-il ? Par leurs noms, vertus et
puissances supérieures à tout être créé après
eux. TAIls étaient supérieurs parce qu'ils occupaient immédiatement
l'immense circonférence divine qui est vulgairement appelée Domination,
premier cercle divin portant
Les premiers esprits émanés du sein de la Divinité étaient
distingués entre eux par leurs vertus, leurs puissances et leurs noms.
Ils occupaient l'immense circonférence divine appelée vulgairement
Domination, et qui porte son nombre dénaire selon la figure suivante
, et c'est là que tout esprit supérieur 10, majeur 8, inférieur
7,
son nom dénaire, ainsi qu'il suit par la figure .
TALe nom de ces premiers esprits était plus fort que ce que nous appelons
Chérubins, Séraphins, Archanges et Anges. Ces quatre dénominations
d'esprits nous assurent que leur émanation vient réellement de
la quadruple essence divine dans laquelle tout esprit créé, soit
majeur et supérieur 10, inférieur 7, et mineur 4, devait agir
et opérer pour la plus grande gloire du Créateur. Ces quatre premiers
principes d'êtres créés avaient en eux une partie de la
Domination divine, une vertu de puissance majeure, inférieure et mineure.
Ils avaient en eux toutes ces choses et la connaissance de celles qui pouvaient
exister ou être renfermées dans ces différents êtres
spirituels, puisqu'ils n'étaient point encore créés et
émancipés du sein de la Divinité,
mineur 4, devait agir et opérer pour la plus grande gloire du Créateur.
Leur démonstration ou leur nombre prouve que leur émanation vient,
réellement de la quatriple essence divine. Les [9] noms de ces quatre
classes d'esprits étaient plus forts que ceux que nous donnons vulgairement
aux Chérubins, Séraphins, Archanges et Anges, qui n'ont été
émancipés que depuis. De plus, ces quatre premiers principes d'êtres
spirituels avaient en eux, comme nous l'avons dit, une partie de la domination
divine ; une puissance supérieure, majeure, inférieure et mineure,
par laquelle ils connaissaient tout ce qui pouvait exister, ou être renfermé
dans les êtres spirituels qui n'étaient pas encore sortis du sein
de la Divinité.
parce que ces premiers chefs, émancipés du Créateur au
premier cercle divin, nommé mystérieusement cercle dénaire,
lisaient distinctement et avec sécurité ce qui se passait dans
la Divinité, ainsi que ce qui était contenu en elle-même.
Il ne doit pas y avoir le moindre doute sur ce que je dis ici, étant
bien convaincu qu'il n'appartient qu'à l'esprit de lire, voir et concevoir
l'esprit. Les premiers chefs créés spirituels étaient donc
considérablement revêtus de vertu et puissance divine. TAIl n'est
pas douteux que ces esprits prévissent toute action divine, la Divinité
[les] ayant créés pour être témoins face à
face de toutes ces opérations divines et de la manifestation de sa gloire.
Comment, dira-t-on, pouvaient-ils avoir connaissance des choses qui n'existaient
pas encore distinctement et hors du sein du Créateur ? Parce que ces
premiers chefs émanés au premier cercle, nommé mystérieusement
cercle dénaire, lisaient clairement et avec certitude ce qui se passait
dans la Divinité, ainsi que tout ce qui était contenu en elle-même.
Il ne doit point y avoir de doute sur ce que je dis ici, étant bien convaincu
qu'il n'appartient qu'à l'esprit de lire, de voir et de concevoir l'esprit.
Ces premiers chefs avaient une connaissance parfaite de toute action divine,
puisqu'ils n'avaient été émanés du sein du Créateur
que pour être moins [sic pour témoins] face à face de toutes
les opérations divines de la manifestation de sa gloire.
Ces chefs spirituels divins ont-ils toujours
Ces chefs spirituels divins ont-ils
conservé leur premier état de vertu et puissance divine ? Oui,
ils l'ont conservé par l'immutabilité des dons et décrets
éternels. Car, si Dieu avait retiré toutes les vertus et puissances
premières qu'il a mises réversibles sur ces premiers esprits créés,
il n'y aurait plus eu d'action de vie bonne et mauvaise, ni aucune manifestation
de gloire et de puissance divine supérieure aux esprits majeurs, inférieurs
et mineurs. Me dira-t-on que le Créateur devait bien prévoir que
cette création d'esprits prévariquerait et s'écarterait
des lois, préceptes et commandements qu'il voulait leur donner ? S'il
le prévoyait, pourquoi ne les contenait-il point dans leur premier état
de justice envers lui ? Je répondrai à cela que, quoique le Créateur
ait prévu l'ambition orgueilleuse de ces esprits, il ne pouvait les contenir
de pas une façon, sans les priver de leurs actions particulières
et innées en eux, ayant été émancipés de
la Divinité pour agir à leur volonté comme cause seconde
spirituelle suivant le plan pour lequel le Créateur les avait créés.
conservé leur premier état de vertu et puissance divine après
leur [10] prévarication ? Oui, ils l'ont conservé par l'immutabilité
des décrets de l'Eternel, car si le Créateur avait retiré
toutes les vertus et puissances qu'il a mises réversibles sur les premiers
esprits, il n'y aurait plus eu d'action de vie bonne ou mauvaise, ni aucune
manifestation de gloire, de justice, de puissance divine sur ces esprits prévaricateurs.
On me dira que le Créateur devait bien prévoir que ces premiers
esprits émanés prévariqueraient contre les lois, préceptes
et commandements qu'il leur avait donnés, et qu'alors c'était
à lui de les contenir dans la justice. Je répondrai à cela,
que, quand même le Créateur aurait prévu l'orgueilleuse
ambition de ces esprits, il ne pouvait, d'aucune façon, contenir et arrêter
leurs pensées criminelles sans les priver de leur action particulière
et innée en eux, ayant été émanés pour agir
selon leur volonté, et comme cause seconde spirituelle selon le plan
que le Créateur leur avait tracé. Le Créateur ne prend
aucune part aux causes secondes spirituelles bonnes et mauvaises, ayant lui-même
appuyé et fondé tout être spirituel sur des lois immuables
; par ce moyen, tout être spirituel est libre d'agir selon sa volonté
et sa détermination particulière, ainsi que le Créateur
l'a dit lui-même à sa créature ; et nous en voyons tous
les jours la confirmation sous nos yeux.
Me dira-t-on encore "Quel est le genre de prévarication de ces esprits
qui ait pu engager le Créateur d'user de force de loi divine contre ces
premiers esprits ?" TAJe répondrai à cette question que le
Créateur ne prend aucune part aux causes secondes spirituelles, bonnes
et mauvaises, ayant lui-même fondé tout
Si l'on demande quel est le genre de prévarication de ces esprits, pour
que le Créateur ait usé de force [11] de loi divine contre eux,
je répondrai que ces esprits n'étaient émanés que
pour agir comme causes secondes, et nullement pour exercer leur puissance sur
les causes premières ou l'action même de la
être créé sur les lois immuables, et par ce moyen tout être
créé est libre d'agir suivant sa volonté et sa détermination
particulière, qui peut opérer à son gré, ainsi que
le Créateur l'a dit lui-même à sa créature, et dont
nous voyons la confirmation tous les jours de la vie sous nos yeux. Je dirai
encore que si ces esprits n'étaient créés que pour agir
sur les causes secondes, pourquoi ont-ils voulu s'exercer et agir sur les causes
premières divines, au lieu de rester dans leur promesse inviolable d'action
et d'agent second ? Puisqu'ils étaient des causes secondes, ils ne devaient
être jaloux que de leur puissance, vertu et opération seconde,
n'ayant été créés et émancipés du
Créateur que pour cet objet, et non pour qu'ils s'occupassent à
prévenir les pensées du Créateur dans toutes ses opérations
divines, soit passées, présentes ou futures. TAUne pareille conduite
de la part de ces premiers chefs créés fut criminelle devant le
Créateur. En quoi peut-elle être criminelle ? Premièrement,
en ce qu'ils ont voulu chercher des moyens pour condamner l'éternité
divine, secondement, en ce qu'ils ont voulu chercher un autre moyen pour borner
la toute-puissance divine dans les opérations de création, troisièmement,
en ce qu'ils ont porté leurs pensées spirituelles à vouloir
être créateurs des causes troisième et quatrième,
qu'ils savaient être innées dans la toute-puissance du Créateur
que nous appelons quadruple essence divine.
Divinité ; puisqu'ils n'étaient que des agents secondaires, ils
ne devaient être jaloux que de leur puissance, vertu et opérations
secondes, et non point s'occuper à prévenir la pensée du
Créateur dans toutes ses opérations divines, tant passées
que présentes et futures. Leur crime fut premièrement d'avoir
voulu condamner l'éternité divine dans ses opérations de
création ; secondement, d'avoir voulu borner la Toute-puissance divine
dans ces mêmes opérations ; troisièmement, d'avoir porté
leur pensée spirituelle jusqu'à vouloir être Créateurs
des causes troisièmes et quatrièmes, qu'ils savaient être
innées dans la toute-puissance du Créateur, que nous appelons
quatriple essence divine.
Je ferai observer à mon disciple la volonté criminelle des premiers
esprits créés contre le Créateur. Ils ont condamné
l'éternité divine en ce qu'ils ont voulu donner à l'Eternel
une émanation semblable à la leur, ne
Comment pouvaient-ils condamner l'éternité divine ?
C'est en voulant donner à l'Eternel une émanation égale
à la leur, ne regardant le Créateur que comme un être
regardant le Créateur que comme un être semblable à eux.
En conséquence, il devait naître d'eux des créatures spirituelles,
qui dépendraient immédiatement d'eux, ainsi qu'ils devaient dépendre
de celui qui les avait créés. Voilà ce que nous appelons
le principe du mal spirituel, étant bien convaincu que toute mauvaise
volonté conçue par l'esprit est toujours criminelle devant Dieu,
quoique l'esprit n'ait point réalisé en action effective le contenu
de sa mauvaise volonté. Je dirai donc que c'est de cette première
volonté criminelle que les premiers esprits ont été précipités
par la seule puissance et volonté du Créateur dans les lieux de
sujétion, de privation et de misère impure à leur être
spirituel, comme esprits purs et simples relativement à leur émanation
première, ainsi qu'il va être expliqué.
semblable à eux ; et qu'en conséquence il devait naître
d'eux des créatures spirituelles qui dépendraient immédiatement
d'eux-mêmes, ainsi qu'ils dépendaient de celui qui les avait émanés.
Voilà ce que nous appelons le principe du mal spirituel, étant
certain que toute mauvaise volonté conçue [12] par l'esprit est
toujours criminelle devant le Créateur, quand bien même l'esprit
ne la réaliserait pas en action effective. C'est en punition de cette
simple volonté criminelle que les esprits ont été précipités
par la seule puissance du Créateur dans des lieux de sujétion,
de privation et de misère impure et contraire à leur être
spirituel qui était pur et simple par leur émanation, ce qui va
être expliqué.
TACes premiers esprits ayant commis leur crime, le Créateur fit force
de loi sur son immutabilité, en créant cet univers physique en
apparence de forme matérielle, pour être le lieu fixe où
ces esprits agiraient et exerceraient toute leur mauvaise volonté en
privation. Il ne faut point comprendre dans cette création, l'homme ou
le mineur, qui est aujourd'hui au centre de la surface terrestre, attendu que
l'homme ne devait faire usage, en aucune façon de forme apparente, de
cette matière, n'avant été créé par Dieu
que pour être un être puissant sur tout être créé
avant lui, ainsi qu'il va être expliqué.
Dieu ayant créé par sa toute-puissance cet univers pour être
l'asile des premiers esprits pervers et le lieu fixe de leurs mauvaises opérations,
qui ne pourront prévaloir aux lois d'ordre qu'il a données à
sa création universelle, TAle
Ces premiers esprits ayant conçu leur pensée criminelle, le Créateur
fit force de loi sur son immutabilité en créant cet univers physique,
en apparence de forme matérielle, pour être le lieu fixe où
ces esprits pervers avaient à agir, à exercer en privation toute
leur malice. Il ne faut point comprendre dans cette création matérielle
l'homme ou le mineur qui est aujourd'hui au centre de la surface terrestre ;
parce que l'homme ne devait faire usage d'aucune forme de cette matière
apparente, n'ayant été émané et émancipé
par le Créateur que pour dominer sur tous les êtres émanés
et émancipés avant lui. L'homme ne fut émané qu'après
que cet univers fut formé par la Toute-puissance divine pour être
l'asile des premiers esprits pervers et la borne de leurs opérations
mauvaises, qui ne prévaudront jamais contre les lois d'ordre que le Créateur
a donné à sa création universelle. Il avait les mêmes
Créateur créa, après toutes choses, un homme à qui
il donna les mêmes préceptes, lois et commandements qu'il avait
donnés à ces premiers esprits créés ; quoique, second,
il devint aîné et supérieur aux premiers par son état
de gloire et son exactitude à remplir les commandements qu'il reçut
de Dieu. Ce dernier-créé connaissait parfaitement l'origine de
sa création spirituelle et la nécessité de la création
universelle ; il connaissait encore l'utilité de sa création spirituelle
et la forme glorieuse qui lui avait été donnée pour agir
dans toute sa volonté sur les formes corporelles actives et passives.
C'était dans toute cette forme de gloire qu'il devait manifester toute
sa puissance pour la plus grande gloire du Créateur, en face de la création
universelle, particulière et générale.
vertus et puissances que les premiers esprits ; et quoiqu'il ne fût émané
qu'après eux, il devint leur supérieur et leur aîné
par [13] son état de gloire et la force du commandement qu'il reçut
du Créateur. Il connaissait parfaitement la nécessité de
la création universelle ; il connaissait de plus l'utilité et
la sainteté de sa propre émanation spirituelle, ainsi que la forme
glorieuse dont il était revêtu pour agir dans toutes ses volontés
sur les formes corporelles actives et passives. C'était dans cet état
qu'il devait manifester toute sa puissance pour la plus grande gloire du Créateur
en face de la création universelle, générale et particulière.
Nous distinguerons l'univers en trois parties pour le faire concevoir à
nos disciples avec toutes les facultés d'action spirituelle. L'univers
est une immense circonférence dans laquelle est contenu le général
et le particulier. Le général est la terre, de laquelle émanent
tous les aliments nécessaires pour substanter le particulier ; et le
particulier est composé de tous les habitants de corps célestes
et terrestres. Voilà la distinction que nous faisons de la création
universelle, pour que nos disciples puissent connaître et opérer
avec distinction et connaissance de cause dans chacune de ses trois parties.
Nous distinguons ici l'univers en trois parties, pour le faire concevoir à
nos émules avec toutes ses facultés d'actions spirituelles : 1°
l'univers, qui est une circonférence dans laquelle sont contenus le général
et le particulier ; 2° la terre ou la partie générale de laquelle
émanent tous les aliments nécessaires à substancier le
particulier ; 3° le particulier, qui est composé de tous les habitants
des corps célestes et terrestres. Voilà la division que nous ferons
de la création universelle, pour que nos émules puissent connaître
et opérer avec distinction et connaissance de cause dans chacune de ces
trois parties.
TAAdam était donc, dans son premier état de gloire, le véritable
émule du Créateur, puisqu'il lisait dans le Créateur lorsqu'il
opérait ses pensées divines face à face de lui. Il lui
fit donc concevoir les trois principes qui composent l'univers qu'il avait créé,
et
Adam, dans son premier état de gloire, était le véritable
émule du Créateur. Comme pur esprit, il lisait à découvert
les pensées et les opérations divines. Le Créateur lui
fit concevoir les trois principes qui composaient l'univers ; et, pour cet effet,
il lui dit : "Commande à
pour cet effet, il lui dit : "Commande à tous les animaux actifs
et passifs. Ils t'obéiront." La créature obéit à
ce que lui dit le Créateur, et Adam vit par là que sa puissance
était grande. Voilà positivement comme il apprit à connaître
avec sécurité une partie du tout composant l'univers, après
qu'il eut opéré sur ce que nous appelons le particulier, qui est
composé de tout être créé actif et passif habitant
la surface terrestre et son centre jusqu'au centre céleste, qui est appelé
mystérieusement ciel de Saturne au-dessus duquel est le sur-céleste.
tous les animaux actifs et passifs, et ils [14] obéiront." Adam
exécuta ce que le Créateur lui avait dit ; il vit par là
que sa puissance était grande, et il apprit à connaître
avec certitude une partie du tout composant l'univers. Cette partie est ce que
nous nommons le particulier, composé de tout être actif et passif
habitant depuis la surface terrestre et son centre jusqu'au centre céleste
appelé mystérieusement ciel de Saturne.
Après cette opération, le Créateur dit à sa créature
: "Commande au général ou à toute la terre, et elle
t'obéira", ce que la créature fit. Elle vit que sa vertu
était grande. Il connut, après cette opération, avec certitude,
le second tout composant l'univers. Après ces deux opérations,
le Créateur dit à la créature : "Commande à
l'univers créé, et tous ses habitants spirituels t'obéiront."
Adam exécuta encore la parole de l'Eternel ; et ce fut par cette troisième
opération qu'il apprit à connaître la création universelle.
Après cette opération, le Créateur dit à sa créature
: "Commande au général ou à la terre ; elle t'obéira."
Ce que fit Adam. Il vit par là que sa puissance était grande et
il connut avec certitude le second tout composant l'univers. Après ces
deux opérations, le Créateur dit à sa créature :
"Commande à tout à l'univers créé, et tous
ses habitants t'obéiront." Adam exécuta encore la parole
de l'Eternel ; et ce fut par cette troisième opération qu'il apprit
à connaître la création universelle.
Adam ayant ainsi opéré et manifesté sa volonté au
gré du Créateur, reçut de lui le nom auguste d'homme-Dieu
de la terre universelle, parce qu'il devait sortir de lui une postérité
de Dieu et non une postérité charnelle. Je ferai observer que,
par le moyen des trois opérations que l'homme fit au gré du Créateur,
il reçut pour lors les lois, préceptes et commandements. A la
première opération, il reçut la loi, à la seconde,
le précepte, et à la troisième, le commandement. Ces trois
genres d'opération, que le premier homme fit au gré du Créateur,
nous font bien voir clairement, non seulement les bornes de
Adam ayant ainsi opéré et manifesté sa volonté au
gré du Créateur, reçut de lui le nom auguste d'Homme Dieu
de la terre universelle, parce qu'il devait sortir de lui une postérité
de Dieu et non une postérité charnelle. Il faut observer qu'à
la première opération Adam reçut la loi ; à la deuxième,
il reçut le précepte, et à la troisième, le commandement.
Par ces trois sortes d'opérations nous devons voir clairement, non seulement
quelles étaient les bornes de la puissance, vertu et force que le Créateur
avait, données [15] à sa créature, mais encore celles qu'il
avait prescrites aux premiers esprits pervers.
puissance, de vertu et de force qu'il avait données à Adam, mais
encore celles dans lesquelles il avait borné les premiers esprits créés
avant lui.
TALe Créateur, ayant vu sa créature satisfaite de la vertu, force
et puissance, qui étaient innées en lui, desquelles il pourrait
user à sa volonté, se retira de lui, pour le laisser agir selon
son libre-arbitre, qu'il avait donné à sa créature par
l'émancipation qu'il avait faite d'elle, en la détachant d'une
manière distincte de son immensité divine. Et cela pour qu'elle
eût la faculté de la jouissance particulière personnelle,
présente et future, pour une éternité impassive, pourvu
toutefois que la créature agît selon la volonté du Créateur.
Le Créateur ayant vu sa créature satisfaite de la vertu, force
et puissance innées en elle, et par lesquelles elle pouvait agir à
sa volonté, l'abandonna à son libre-arbitre, l'ayant émancipée
d'une manière distincte de son immensité divine avec cette liberté,
afin que sa créature eût la jouissance particulière et personnelle,
présente et future, pour une éternité impassive, pourvu
toutefois qu'elle se conduisît selon la volonté du Créateur.
Cette créature que nous nommons Adam, étant livrée à
son libre-arbitre, sous la réflexion de sa grande puissance manifestée
par la grande force et vertu de ses trois premières opérations,
envisagea son travail presque aussi grand que celui de Créateur, et ne
pouvant pas de son chef approfondir parfaitement ces trois grandes opérations
premières avec celles de son Créateur, ainsi qu'il en avait reçu
l'ordre exprès de lui-même, avant qu'il fût laissé
libre de ses volontés sur tout ce qui était à sa domination
et en son pouvoir [lacune ?].
Les réflexions d'Adam, ainsi que la pensée qu'il avait conçue
de lire dans la puissance infinie du Créateur, ne tardèrent pas
d'un instant d'être connues des premiers esprits créés,
puisque, de l'instant qu'Adam eut imaginé cette pensée, un des
principaux esprits pervers, que nous appelons mauvais intellects ou démons,
apparut à Adam sous la plus belle forme de gloire apparente et, s'étant
Adam étant livré à son libre arbitre, réfléchit
sur la grande puissance manifestée par ses trois premières opérations.
Il envisagea son travail comme étant presque aussi grand que celui du
Créateur ; mais ne pouvant de son chef approfondir parfaitement ces trois
premières opérations ni celles du Créateur, le trouble
commença à s'emparer de lui au milieu de ses réflexions
sur la toute-puissance divine, dans laquelle il ne pouvait lire qu'avec le consentement
du Créateur, selon qu'il lui avait été enseigné
par les ordres que le Créateur lui avait donnés lui-même
d'exercer ses pouvoirs sur tout ce qui était à sa domination,
avant de le laisser libre de ses volontés. Les réflexions d'Adam,
ainsi que la pensée qu'il avait eue de lire dans la puissance divine,
ne tardèrent pas d'un instant d'être connues des premiers esprits
pervers que nous nommons mauvais démons, puisque, [16] dès qu'il
eut conçu cette pensée, un des principaux esprits pervers apparut
à lui sous la forme
approché, lui dit : "Que désires-tu connaître de plus
du Créateur ? N'a-t-il pas mis en toi toute vertu et puissance égales
à lui ? Agis et opère, en ta qualité d'être libre,
toute volonté innée en toi, soit sur lui, soit sur toute la création
universelle qu'il a soumise à ta puissance et à ton commandement.
Tu apprendras pour lors à être convaincu que ta puissance ne diffère
en rien de celle du Créateur. Tu apprendras encore à connaître
que tu es non seulement créature particulière, mais encore créateur,
comme te l'a dit le Créateur qu'il devait naître de toi une postérité
de Dieu. C'est du Créateur que je tiens toutes ces choses, et c'est pour
lui et en son nom que je te parle.
apparente de corps de gloire, et s'étant approché d'Adam, il lui
dit : "Que désires-tu connaître de plus du tout-puissant Créateur
? Ne t'a-t-il pas égalé à lui par la vertu et la toute-puissance
qu'il a mises en toi ? Agis selon ta volonté innée en toi, et
opère en qualité d'être libre, soit sur la Divinité,
soit sur toute la création universelle qui est soumise à ton commandement.
Tu te convaincras pour lors que ta toute-puissance ne diffère en rien
de celle du Créateur. Tu apprendras à connaître que tu es
non seulement créateur de puissance particulière, mais encore
créateur de puissance universelle ainsi qu'il t'a été dit
qu'il devait naître de toi une postérité de Dieu. C'est
du Créateur que je tiens toutes ces choses, et c'est par lui et en son
nom que je te parle."
TAA ce propos de l'esprit démoniaque, Adam resta dans l'inaction et sentit
naître en lui un trouble violent, qui le mit dans une extase. Et, dans
cet état, l'esprit malin lui suggéra toute sa puissance démoniaque,
qui fit par ce moyen retenir impression de sa volonté à Adam,
qui, revenu à son extase spirituelle animale, consentit à opérer
la science démoniaque contre celle du Créateur et contre celle
que le Créateur lui avait donnée pour assujettir tout être
créé inférieur à lui. Adam, prévenu et persuadé
de la pensée démoniaque, la préféra à la
science particulière spirituelle qu'il avait entièrement rejetée,
pour ne faire usage que de celle que l'esprit malin lui avait suggérée.
A ce discours de l'esprit démoniaque, Adam resta comme dans l'inaction,
et sentit naître en lui un trouble violent, d'où il tomba dans
l'extase. C'est dans cet état que l'esprit malin lui insinua sa puissance
démoniaque ; et Adam, revenu de son extase spirituelle animale, mais
ayant retenu une impression mauvaise du démon, résolut d'opérer
la science démoniaque préférablement à la science
divine que le Créateur lui avait donnée pour assujettir tout être
inférieur à lui. Il rejeta entièrement sa propre pensée
spirituelle divine, pour ne faire [17] usage que de celle que l'esprit malin
lui avait suggérée.
Adam opéra donc la pensée démoniaque, en faisant une quatrième
opération, dans laquelle il usa de toutes les paroles puissantes que
le Créateur lui avait transmises pour ses trois premières
Adam opéra donc la pensée démoniaque en faisant une quatrième
opération dans laquelle il usa de toutes les paroles puissantes que le
Créateur lui avait transmises pour ses trois premières
opérations, quoiqu'il eût entièrement rejeté les
règles de ces mêmes opérations. Il fit usage, de préférence,
de celles que le démon lui avait enseignées, comme aussi du plan
convenable qu'il devait opérer pour attaquer l'immutabilité du
Créateur,
opérations, quoiqu'il eût entièrement rejeté le cérémonial
de ces mêmes opérations. Il fit usage par préférence
du cérémonial que le démon lui avait enseigné, ainsi
que du plan qu'il en avait reçu pour attaquer l'immutabilité du
Créateur.
suivant ce que les esprits pervers avaient conçu d'opérer pour
devancer le Créateur, au préjudice des lois que l'Eternel leur
avait prescrites pour leur servir de bornes dans toutes les opérations
spirituelles divines. Ces premiers esprits ne devaient rien concevoir ni entendre
en matière de création, n'étant que créatures, ainsi
qu'Adam qui ne devait pas plus aspirer à cette ambition, qui lui fut
suggérée mal à propos par le démon, de vouloir tendre
à la création des êtres spirituels.
Adam répéta ce que les premiers esprits pervers avaient conçu
d'opérer pour devenir créateurs au préjudice des lois que
l'Eternel lui avait prescrites pour leur servir de bornes dans leurs opérations
spirituelles divines. Ces premiers esprits ne devaient rien concevoir ni entendre
en matière de création, n'étant que créature de
puissance. Adam ne devait pas plus aspirer qu'eux à cette ambition de
création d'êtres spirituels qui lui fut suggérée
par le démon.
A peine ces esprits pervers eurent conçu d'opérer leur volonté
de création semblable au Créateur, que le Créateur fit
abattre tout d'un coup eux et leurs pensées ambitieuses dans des lieux
de ténèbres et de privation divine pendant une durée immense
de temps, étant condamnés à cette demeure par la volonté
immuable du Créateur. Je ferai observer à mon disciple que cette
condamnation à ce châtiment du Créateur fait bien voir qu'il
ne laisse aucune pensée d'esprit criminelle impunie, attendu que le Créateur
ne saurait ignorer la pensée et la volonté de son être créé.
C'est donc la volonté bonne et mauvaise qui va directement se faire entendre
au Créateur qui la reçoit ou la rejette. Ce n'est donc point,
comme plusieurs personnes ont voulu le dire, que le mal venait du Créateur,
ainsi que toute chose créée émane de lui. Un pareil jugement
est impie et erroné. Du
Nous avons vu qu'à peine ces démons ou esprits pervers eurent
conçu d'opérer leur volonté d'émanation semblable
à celle qu'avait opérée le Créateur, ils furent
précipités dans des lieux de ténèbres pour une durée
immense de temps, par la volonté immuable du Créateur. Cette chute
et ce châtiment nous prouvent que le Créateur ne saurait ignorer
la pensée et la volonté de sa créature ; cette pensée
[18] et cette volonté, bonnes ou mauvaises, vont se faire entendre directement
au Créateur qui les reçoit ou les rejette. On aurait donc tort
de dire que le mal vient du Créateur, sous prétexte que tout émane
de lui. Du Créateur est sorti tout être spirituel, bon, saint et
parfait aucun mal n'est et ne peut être émané de lui. Mais
que l'on demande d'où est donc émané le mal ? Je dirai
que le mal est enfanté par l'esprit et non créé ; la création
appartient au Créateur et non à la créature ; les
Créateur est sorti tout être spirituel bon et même sain et
parfait. Aucun mal n'est et ne peut être émané de lui. Mais
qu'on me demande d'où est venu le mal, je dirai que le mal est enfanté
par l'esprit, et non créé, la création n'appartenant qu'au
Créateur et non à la créature. TALa pensée et la
volonté mauvaise sont enfantées par l'esprit mauvais, comme la
pensée supérieure et sublime bonne donnée à l'homme
est enfantée par l'esprit bon. Ces sortes d'enfantements de pensées
bonnes et mauvaises et de volonté pour et contre l'homme, sont immédiatement
émanées des esprits bons et mauvais, sauf à l'homme de
recevoir l'une ou l'autre relativement à son libre-arbitre, qui lui donne
droit de prétendre à la récompense promise par le Créateur
pour ses bonnes oeuvres, comme aussi de rester pour un temps infini dans la
privation de son droit spirituel. Je dirai encore, au sujet de l'origine du
mal, que le mal ne prend point son origine du Créateur, ni d'aucune de
ses créatures particulières. Mais je dirai que l'origine du mal
vient très positivement de la mauvaise pensée et mauvaise volonté
de l'esprit, ou de la pensée et de la volonté opposées
aux lois, préceptes et commandements de l'Eternel, et qu'il ne peut pas
changer dans cet esprit, sans détruire sa liberté ou son existence
particulière, comme il a été dit ci-dessus. Non que l'esprit
qui a enfanté le mal soit le mal même, car, si les démons
changeaient leur volonté mauvaise, leurs actions changeraient aussi,
et, de cet instant, il ne serait plus question de mal dans tout l'univers. Répondrez-vous
à cela que Dieu étant immuable dans tous ses décrets, il
a condamné en privation dans les peines éternelles ceux qui ont
enfanté le mal ? Je répondrai qu'il est vrai que le Créateur
a condamné celui
pensées mauvaises sont enfantées par l'esprit mauvais, comme les
pensées bonnes sont enfantées par l'esprit bon ; c'est à
l'homme à rejeter les unes et à recevoir les autres, selon son
libre-arbitre qui lui donne droit de prétendre aux récompenses
de ses bonnes oeuvres, mais qui peut aussi le faire rester pour un temps infini
dans la privation de son droit spirituel.
qui est professeur et qui professe le mal, à une privation et à
des pâtiments infinis, mais je fais apercevoir qu'au centre de la manifestation
de la justice du Créateur sur la créature, il s'est lui-même
nommé père de miséricorde sans borne sur cette même
créature.
Je n'irai pas plus avant dans l'examen de cette infinie miséricorde de
Dieu, me réservant d'en parler dans un autre endroit. Je reviendrai donc
encore une fois à l'enfantement du mal occasionné par la mauvaise
volonté de l'esprit. TAJe dirai donc que le mauvais enfantement de l'esprit,
n'étant que la mauvaise pensée de laquelle résulte la volonté
appelée spirituellement "mauvais intellect", de même
que l'enfantement de la bonne volonté est encore appelé "bon
intellect", c'est par ces sortes d'intellects que ces esprits bons et mauvais
se communiquent à l'homme et font retenir impression quelconque au maçon
spirituel, toutefois cependant que la volonté de celui qui a le pouvoir
de rejeter ou d'admettre veut se prêter [à] recevoir l'un ou l'autre,
dans sa qualité d'être mineur libre de son premier principe de
création.
Je parlerai plus amplement de cette miséricorde divine dans un autre
endroit. Je reviendrai encore à l'enfantement du mal occasionné
par la mauvaise volonté de l'esprit, et je dirai que le mauvais enfantement
de l'esprit, n'étant que la mauvaise pensée, est appelé
spirituellement mauvais intellect, de même que l'enfantement de la bonne
pensée est appelé bon intellect. C'est par ces sortes d'intellects
que les esprits bons et mauvais se communiquent à l'homme et lui font
retenir une impression quelconque, selon qu'il use de son libre-arbitre pour
[19] rejeter ou admettre le mauvais ou le bon, à sa volonté.
Nous distinguons la volonté bonne ou mauvaise des esprits par le nom
d'intellect, parce qu'ils opèrent sur des êtres spirituels créés
après eux, et que ces esprits premiers-créés n'ont dégénéré
des puissances supérieures à celles des mineurs, que par leur
prévarication qui les assujettit aux créatures mineures. Je ne
fais aucune distinction de la sujétion dans laquelle le mineur, ou l'homme,
tient les esprits bons, d'avec celle dont il tient les esprits mauvais sous
sa vertu et puissance, ainsi que je vais le faire comprendre à mon disciple.
Nous nommons intellect cette insinuation bonne ou mauvaise des esprits, parce
qu'ils agissent sur des êtres spirituels. Les esprits pervers sont assujettis
aux mineurs, ayant dégénérés de leur puissance supérieure
par leur prévarication. Les bons esprits sont également assujettis
à l'homme par la puissance quaternaire qu'il reçut à son
émanation. Cette puissance universelle de l'homme est annoncée
par la parole du Créateur, qui lui dit : "J'ai tout créé
pour toi ; tu n'as qu'à commander pour être obéi."
Il n'y a donc nulle distinction à faire de la sujétion où
le mineur tient les
TALorsque le Créateur eut créé le premier maçon,
après avoir créé les ténèbres, ou la terre,
où devaient habiter les professeurs du mauvais intellect, il dit à
son homme qu'il avait créé toutes choses au-dessous du ciel surcéleste
pour lui, et que tout était créé pour être sujet
à lui, qu'il n'avait qu'à commander pour être obéi.
Il avait donc force de commandement sur les démons en privation. La bonne
volonté de ce premier maçon, ou du mineur revêtu de son
corps de gloire, aurait été à ces esprits un bon et véritable
intellect, qui se serait fait sentir à lui, ainsi que le mauvais intellect
se fit sentir au premier maçon, et qui, par sa prévarication,
se fait encore ressentir jusqu'à nous. Par la puissance de commandement
qu'il avait sur les démons, il pourrait par sa bonne volonté les
resserrer encore plus dans leur privation, en leur refusant la communication
de tout être créé après eux, ainsi que cela nous
est figuré en nature par l'inégalité des cinq doigts de
la main droite, dont le doigt médium figure l'âme, le pouce l'esprit
bon, l'index l'intellect bon, les deux autres doigts figurent également
l'esprit et intellect démoniaque. TANous comprendrons très clairement
par cette figure que l'homme ou le maçon mineur était uniquement
créé pour être toujours en aspect du mauvais démon,
pour le contenir, le combattre et le retenir dans une plus grande privation
de communication de tout être spirituel bon. La force et la puissance
du mineur étaient bien plus grandes que celles des démons qu'il
devait contenir sous sa puissance, en ce que le mineur avait en son pouvoir
celles de son compagnon et son intellect qu'il réunissait avec la science,
et que, par ce moyen, il pouvait faire lutter trois
esprits bons, d'avec celle où il tient les esprits mauvais. Si l'homme
se fût maintenu dans son état de gloire, il aurait servi de bon
et de véritable intellect aux mauvais démons, ainsi qu'eux-mêmes
ont fait sentir leur mauvais intellect au premier mineur et qu'ils le font journellement
ressentir parmi nous. Par la puissance du commandement, l'homme pouvait encore
plus les resserrer dans la privation en leur refusant toute communication avec
lui ; ce qui nous est figuré par l'inégalité des cinq doigts
de la main, dont le doigt médium figure l'âme, le pouce, l'esprit
bon, l'index, l'intellect bon ; les deux autres doigts figurent également
l'esprit et l'intellect démoniaques. Nous comprendrons aisément
par cette figure, que [20] l'homme n'avait été émané
que pour être toujours en aspect du mauvais démon, pour le contenir
et le combattre. La puissance de l'homme était bien supérieure
à celle du démon, puisque cet homme joignait à sa science
celle de son compagnon et de son intellect, et que, par ce moyen, il pouvait
opposer trois puissances spirituelles bonnes contre deux faibles puissances
démoniaques ; ce qui aurait totalement subjugué les professeurs
du mal, et par conséquent, détruit le mal même.
puissances bonnes contre deux mauvaises démoniaques. Et, de cette façon,
il aurait mis fin au professeur du mal et au mal même.
On peut voir, par tout ce que je viens de dire sur le professeur du mal, que
l'origine du mal n'est venue d'aucune autre cause que de la mauvaise pensée
suivie de la mauvaise volonté de l'esprit contre les lois divines. Non
que l'esprit même, qui émane du Créateur, soit directement
le mal, parce que le possible du mal n'a jamais existé dans le Créateur.
C'est donc une grande erreur que d'admettre dans la possibilité des choses
divines le mal qui naît de la seule disposition et volonté de la
créature, et non du Créateur. Ceux qui parlent différemment
ne parlent pas avec connaissance de cause des choses possibles et impossibles
à la Divinité. On ne donne au Créateur, lorsqu'il châtie
sa créature, que le nom de justice, et non le nom d'auteur du fléau
qu'il lance sur la créature pour tâcher, par cet effet, de la préserver
des tourments et châtiments infinis.
L'on peut voir, par tout ce que je viens de dire, que l'origine du mal n'est
venue d'aucune autre cause que de la mauvaise pensée suivie de la volonté
mauvaise de l'esprit contre les lois divines ; et non pas que l'esprit même
émané du Créateur soit directement le mal ; parce que la
possibilité du mal n'a jamais existé dans le Créateur.
Il ne naît uniquement que de la seule disposition et volonté de
ses créatures. Ceux qui parlent différemment ne parlent pas avec
connaissance de cause des choses possibles et impossibles à la Divinité.
Lorsque le Créateur châtie sa créature, on lui donne le
nom de juste, et non celui d'auteur du fléau qu'il lance pour préserver
sa créature du châtiment infini.
TAJ'entrerai présentement dans l'explication de la prévarication
d'Adam, ou du premier être maçon mineur créé après
les premiers êtres spirituels et prévaricateurs avant lui. Je dirai,
pour cet effet, que la prévarication du premier maçon créé
est une répétition de celle des premiers esprits. Elle est telle
parce que l'inspiration de sa prévarication, quoique partant de sa propre
volonté, ne vient point immédiatement de sa pensée, cette
pensée lui ayant été suggérée par ces premiers
esprits prévaricateurs. La force de la prévarication d'Adam est
encore plus grande et plus considérable que celle des premiers esprits.
Elle est telle,
J'entrerai maintenant dans l'explication de la prévarication du premier
homme. Cette prévarication est une répétition de celle
des esprits pervers premiers émanés ; quoiqu'elle parte de la
propre volonté [21] d'Adam, elle ne vient point immédiatement
de sa pensée, cette pensée lui ayant été suggérée
par les esprits prévaricateurs. Mais la prévarication du premier
homme est plus considérable que celle des premiers esprits, en ce que,
non seulement Adam a retenu impression du conseil des démons en faveur
desquels il a contracté une volonté mauvaise, mais encore il s'est
porté à mettre en usage toute sa vertu et
non seulement parce qu'Adam a retenu impression du conseil des démons
qui l'ont fait déterminer à contracter sa volonté mauvaise
en faveur de leurs conseils démoniaques, mais encore il s'est porté
à mettre en usage toute sa volonté, vertu et puissance divine
contre le Créateur, ce que ces premiers esprits n'avaient pas eu le temps
de faire, leur pensée et volonté mauvaise ayant été
lues par le Créateur, qui abattit tout aussitôt leur vouloir à
ce sujet. On demandera pourquoi le Créateur n'a pas usé de son
pouvoir contre la mauvaise volonté et l'opération inique d'Adam,
ainsi qu'il avait fait contre celle des premiers esprits pervers. Je répondrai
à cela que, comme le Créateur avait créé l'homme,
ou le mineur, pour être l'instrument duquel il se servirait pour l'entière
punition des premiers esprits, il laissa subsister les lois d'ordre qu'il avait
données à l'un et à l'autre de ces deux êtres créés,
et les vit opérer selon leur libre-arbitre, suivant leur pensée,
désir et volonté innés en eux. TALe Créateur, étant
un être immuable dans ses décrets et dans ses dons spirituels,
comme aussi dans ce qu'il promet et refuse, de même que dans les récompenses
et les peines qu'il inflige à sa créature, suivant qu'elle sait
qu'elle le mérite par ses actions, laissa agir ces deux êtres créés
à leur propre volonté, n'étant point au Créateur
de lire dans les causes secondes, comme je l'ai déjà dit, et encore
moins de les empêcher et arrêter. Il ne le pourrait sans sortir
de son immutabilité et déroger par là de sa propre existence
d'être nécessaire et à sa puissance divine, comme je vais
le faire entendre à mon disciple.
puissance divine contre le Créateur, en opérant au gré
des démons et de sa propre volonté un acte de création,
ce que les esprits pervers n'avaient pas eu le temps de faire, leur pensée
et leur volonté mauvaises ayant été tuées par le
Créateur qui arrêta aussitôt et prévint l'acte de
l'opération de cette volonté. L'on demandera peut-être pourquoi
le Créateur n'a pas agi contre la mauvaise volonté et l'opération
inique du premier homme ainsi qu'il l'avait fait contre celle des esprits pervers
? Je répondrai à cela que l'homme, étant l'instrument préposé
par le Créateur pour la punition des premiers esprits, reçut des
lois d'ordre en conséquence. Le Créateur laissa subsister ces
lois d'ordre qu'il avait données à l'homme, ainsi que celles qui
étaient innées dans l'esprit mauvais, afin que ces deux êtres
opérassent conformément à leur pensée et à
leur volonté particulière. Le Créateur étant un
être immuable dans ses décrets et dans ses dons spirituels, comme
aussi dans ce qu'il promet et ce qu'il refuse, de même que [22] dans les
peines et récompenses qu'il envoie à sa créature selon
quelle le mérite, ne pouvait, sans manquer à son immutabilité,
arrêter la force et l'action des lois d'ordre que l'esprit mauvais et
l'esprit mineur ou l'homme avait eues. Il laissa agir librement les deux êtres
émanés, n'étant point en lui de lire dans les causes secondes
temporelles, ni d'en empêcher l'action sans déroger à sa
propre existence d'Etre nécessaire et à sa puissance divine.
Si le Créateur prenait quelque part aux causes secondes, il faudrait
que de toute
Si le Créateur prenait quelque part aux causes secondes, il faudrait
de toute
nécessité, il communiquât lui-même la pensée
et la volonté à la créature bonne et mauvaise, et qu'il
la fît communiquer par ses agents spirituels qui émaneraient immédiatement
de lui, ce qui reviendrait toujours à la même chose.
nécessité qu'il communiquât lui-même non seulement
la pensée, mais encore la volonté bonne ou mauvaise à sa
créature, ou qu'il la fît communiquer par ses agents spirituels
qui émaneraient immédiatement de lui, ce qui reviendrait au même.
Si le Créateur agissait ainsi, vous auriez raison de dire que le bien
et le mal viennent de Dieu, de même que le pur et l'impur. Toute chose
étant ainsi, vous n'auriez plus besoin de vous considérer comme
des hommes libres et sujets à aucun culte divin de notre propre volonté,
puisque nous n'en n'aurions aucune par le défaut de liberté. Rendons
donc toute la justice qui est due au Créateur, en restant plus que certains
et convaincus, qu'il n'a jamais existé en lui le moindre soupçon
de mal, ce qui ne peut même se penser, la chose n'étant point possible
et n'étant même point dans la possibilité divine.
Si le Créateur agissait ainsi, on aurait raison de dire que le bien et
le mal viennent de Dieu, de même que le pur et l'impur. Nous ne pourrions
plus alors nous considérer comme des êtres libres et sujets à
un culte divin de notre propre volonté. Rendons toute la justice qui
est due au Créateur, en restant plus que convaincus qu'il n'y a jamais
existé en lui et qu'il n'y peut jamais exister le moindre soupçon
de mal et que c'est de la seule volonté de l'esprit que le mal peut sortir,
l'esprit étant revêtu d'une entière liberté.
TACe qui prouve démonstrativement la vérité de ce que je
dis, c'est que s'il avait été à la possibilité du
Créateur d'arrêter les causes secondes, il n'aurait point permis
que son mineur, ou son premier homme, qu'il avait créé pour être
le seul être opérant pour la punition des esprits pervers, fût
la proie des démons, l'ayant expressément créé pour
être l'instrument particulier de la manifestation de sa gloire contre
ces esprits. Je ferai encore une petite comparaison à ce sujet, quoiqu'il
n'y en n'ait point à faire. Je vous proposerai, par exemple : Si vous
envoyiez un second vous-même pour combattre et terrasser vos ennemis et
qu'il fût en votre pouvoir de le faire revenir victorieux et triomphant
sur eux, pourriez-vous le laisser succomber sans succomber vous-même ?
Si, au contraire, votre ennemi ne marche à vos ennemis
Ce qui prouve démonstrativement la vérité de ce que je
dis, c'est que, sil avait été à la possibilité
du [23] Créateur d'arrêter l'action des causes secondes spirituelles
temporelles il n'aurait pas permis que son mineur succombât à l'insinuation
des démons, l'ayant émané expressément pour être
l'instrument particulier de la manifestation de sa gloire contre ces mêmes
démons. Je ferai encore une petite comparaison à ce sujet, quoiqu'il
n'y en ait point à faire : je vous dirai donc que, si vous envoyiez un
second vous-même pour combattre vos ennemis, et qu'il fut en votre pouvoir
de le faire triompher, pourriez-vous le laisser succomber sans succomber vous-même
? Si, au contraire, votre député va au combat en observant de
point en point les lois d'ordre que vous lui aurez donné, et qu'il revienne
triomphant, vous le
pour les combattre, que sous les lois immuables que vous lui auriez prescrites,
il reviendra triomphant s'il les a suivies de point en point, et vous le récompenserez
de tout votre pouvoir, comme un ami fidèle à vos ordres. Mais
s'il succombe, ayant transgressé ces mêmes lois, vous le punirez,
comme ayant la force en main. Ce député ayant enfin succombé,
avez-vous subi son sort ? Non, il n'y a que lui de blâmable, et sur lequel
doit porter votre indignation, en le considérant comme un opprobre, faussaire
et parjure à lui-même. Je dirai donc à cet égard
: Si votre député avait reçu vos ordres pour combattre
vos ennemis, et si, au lieu de les attaquer pour les terrasser selon vos lois,
il se joignait à eux pour vous attaquer et vous rendre leur sujet, au
lieu qu'ils sont les vôtres, comment considéreriez-vous ce député
? Vous le regarderiez comme un traître et vous seriez en garde contre
lui. Eh bien, voilà précisément, par les comparaisons que
je viens de faire, la prévarication de ce premier homme, ou maçon
mineur créé, contre son Créateur. C'est à ce sujet
qu'il est dit dans les saintes Ecritures par l'ange du Créateur : "Chassons
d'ici l'homme qui a la connaissance du bien et du mal. Car il pourrait nous
troubler dans nos fonctions toutes spirituelles. Et prenons garde qu'il n'attaque
ou ne touche l'arbre de vie et qu'il ne vive par ce moyen à jamais."
TAL'arbre de vie n'est autre chose que l'esprit du Créateur, que le mineur
attaque injustement avec ses alliés. "Qu'il ne vive à jamais"
signifie qu'il ne vive éternellement comme les esprits démoniaques,
sous leur même vertu et puissance maudite.
récompenserez de tout votre pouvoir comme un ami fidèle à
vos ordres. Mais si, s'étant écarté de vos lois, il vient
à succomber, vous le punirez parce qu'il avait la force en main. Cependant
ce député étant vaincu, l'êtes-vous également
? Non. Il n'y a donc que lui de blâmable et sur lequel doit tomber toute
votre indignation, comme étant faussaire et parjure ; aussi vous l'aurez
en opprobre. De plus, si votre député, ayant reçu vos ordres
pour aller combattre vos ennemis, au lieu de les attaquer et de les terrasser,
se joignait à eux, et que tous ensemble vinssent vous livrer bataille,
et cherchassent par ce moyen à vous rendre sujet à eux au lieu
qu'ils le sont de vous, comment considéreriez vous ce député
? Vous le regarderiez [24] comme un traître, et vous vous tiendriez plus
fort que jamais sur vos gardes contre lui. Eh bien, voilà positivement
quelle est la prévarication du premier homme envers le Créateur.
C'est pour cela que l'ange du Seigneur dit, selon qu'il est rapporté
dans les Ecritures : "Chassons d'ici l'homme qui eut connaissance du bien
et du mal, car il pourrait nous troubler dans nos fonctions toutes spirituelles,
et prenons garde qu'il ne touche l'arbre de vie, et qu'il ne vive par ce moyen
à jamais." (L'arbre de vie n'est autre chose que l'esprit du Créateur
que le mineur attaqua injustement avec ses alliés. Qu'il ne vive à
jamais signifie : qu'il ne vive éternellement comme les premiers esprits
démoniaques dans une vertu et une puissance maudites).
Je ferai encore observer à mon disciple
Sans cette punition, le premier
que, si le premier maçon mineur eût resté concentré
dans son premier crime et qu'il n'eût point obtenu du Créateur
sa réconciliation, il serait resté mineur des mineurs démoniaques,
auxquels il aurait été soumis, et qu'au contraire le mineur a
été remis par son Créateur dans sa même vertu et
puissance qu'il avait eue auparavant contre les infidèles de la loi.
C'est donc par cette réconciliation que le mineur a reçu une seconde
fois du Créateur, vertu et puissance pour et contre tout être,
afin qu'il en use avec sagesse et modération, et qu'il ne s'efforce plus
à l'avenir d'employer son libre-arbitre et sa volonté au gré
des ennemis du Créateur, dans la crainte qu'il ne devienne par ce moyen
l'arbre de vie du mal, en vivant à jamais sous la même vertu et
puissance démoniaque.
homme n'eût point fait pénitence de son crime ; il n'eût
point obtenu sa réconciliation ; il n'aurait point eu sa postérité,
et serait resté mineur des mineurs démoniaques dont il était
devenu le sujet. Au lieu que par sa réconciliation spirituelle, il a
été remis par le Créateur dans les mêmes vertus et
puissances qu'il avait auparavant contre les infidèles de la loi divine.
C'est par cette réconciliation qu'il a obtenu une seconde fois des pouvoirs
pour et contre tout être créé. C'est à lui d'en user
avec sagesse et modération, et de ne plus employer son libre arbitre
au gré des ennemis du Créateur, de peur de devenir à jamais
l'arbre de vie du mal. [25]
Je reviendrai à la prévarication d'Adam et je dirai qu'ayant été
créé par le Créateur pour être destiné à
produire une postérité de Dieu et non une postérité
de matière, comme il l'a opérée de sa propre volonté,
il n'est pas surprenant qu'un pareil forfait de sa part soit punissable de génération
en génération pour un temps immémorial. Si vous connaissiez
le genre de prévarication d'Adam et le fruit qu'il reçut de cette
même prévarication, vous ne seriez point étonné de
la peine que le Créateur nous a infligée en naissant, et rendue
réversible sur notre postérité jusque la fin des siècles.
Voici le principe de l'opération mauvaise du premier homme. TAAdam fut
créé le dernier de toutes les créatures quelconques et
au centre de la création universelle générale et particulière.
Il le créa libre, en créant avec lui la loi qui devait le contenir
dans ses bornes de puissance spirituelle, ainsi qu'il avait fait aux premiers
esprits pervers. Adam, dans
Revenons à la prévarication d'Adam. Si vous connaissiez le genre
de prévarication d'Adam et le fruit qu'il en reçut, vous ne regarderiez
plus comme injuste la peine que le Créateur a mis sur nous en naissant
et qu'il a rendu réversible sur notre postérité jusqu'à
la fin des siècles. Adam fut émané le dernier de toute
créature quelconque ; il fut placé au centre de la création
universelle, générale et particulière ; il était
revêtu d'une puissance supérieure à celle de tout être
émané, relativement à l'emploi auquel le Créateur
le destinait : les anges mêmes étaient soumis à sa grande
vertu et à ses pouvoirs. C'est en réfléchissant sur un
état si glorieux qu'Adam conçut et opéra sa mauvaise volonté
au centre de sa première couche glorieuse que l'on nomme vulgairement
: paradis terrestre, et que nous appelons mystérieusement : terre élevée
au-dessus de tout sens. Cet emplacement est ainsi nommé par les amis
de la sagesse, parce que ce fut dans
ce premier état de gloire, conçut très bien qu'il était
quelque chose de plus que tout être créé. Il sentait encore
qu'il avait en lui une puissance au-dessus de tous les êtres angéliques,
relativement à l'emploi auquel le Créateur l'avait destiné.
Il devait agir avec supériorité à tous êtres. Adam
ayant réfléchi sur son premier état et ne pouvant rien
définir ni agir par lui-même sur les choses qui n'étaient
point de sa puissance, ainsi que je l'ai dit ailleurs, effectua sa volonté,
suivant la pensée que lui avaient fait naître les principaux chefs
démoniaques, et opéra sur cette même pensée, au centre
de sa première couche glorieuse que l'on nomme vulgairement, "paradis
terrestre", et que nous appellerons mystérieusement "terre
élevée au-dessus de tout sens". Cet emplacement est ainsi
nommé par les amis de la sagesse, et ce fut à ce Moria où
le temple de Salomon a été construit et qui figure réellement
la création du premier homme. Pour se convaincre de cette vérité,
l'on doit observer que le temple de Salomon fut positivement construit sans
le secours d'outils composés de métaux, pour faire voir à
tous les hommes que le Créateur n'emploie point dans ses opérations
le physique matériel.
ce lieu connu sous le nom de Mor-ia que le Temple de Salomon a été
construit depuis. La construction de ce temple figurait réellement l'émanation
du premier homme. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à observer que le temple
de Salomon fut construit sans le secours d'outils composés de métaux
; ce qui faisait voir à tous les hommes que le Créateur avait
formé le premier homme sans le secours d'aucune opération physique
matérielle. [26]
Cette couche glorieuse dans laquelle le Créateur plaça son premier
mineur maçon, fut figurée par six ou sept circonférences
par lesquelles le Créateur représentait au premier homme les six
immenses pensées qu'il avait employées pour la création
de sa loge universelle, celle de son maçon. Le dernier cercle, joint
aux six premiers, annonçait au maçon la jonction que l'esprit
du Créateur faisait avec lui pour être sa force et son appui. Mais,
malgré la précaution que le Créateur employa pour
Cette couche spirituelle, dans laquelle le Créateur plaça son
premier mineur, fut figurée par 6 et une circonférence. Par les
six cercles, le Créateur représentait au premier homme les six
immenses pensées qu'il avait employées pour la création
de son temple universel et particulier. Le septième, joint aux six autres,
annonçait à l'homme la jonction que l'esprit du Créateur
faisait avec lui pour être sa force et son appui. Mais malgré les
précautions puissantes que le Créateur employa pour prévenir
et
prévenir son premier maçon contre ses ennemis et les siens, l'homme
ne laissa pas d'agir selon sa volonté et poursuivit son opération
contre le Créateur, suivant qu'il le connut et détermina par son
oeuvre impure.
soutenir l'homme contre ses ennemis, cet homme ne laissa pas d'agir selon sa
propre volonté, par laquelle il se détermina à opérer
une oeuvre impure.
TAAdam avait en lui un acte de création de postérité de
forme spirituelle, c'est-à-dire de forme corporelle glorieuse semblable
à celle qu'il avait avant sa prévarication. Cette forme glorieuse
aurait été impassible, et toute la gloire de cette création
aurait été donnée à lui directement par le Créateur.
Le Créateur, ayant joint son opération divine à celle de
son mineur spirituel, ils n'auraient fait à tous les deux qu'une seule
opération. La volonté du premier homme ayant été
celle du Créateur, à peine la pensée du Créateur
des formes glorieuses aurait opéré, que la pensée spirituelle
divine aurait agi en remplissant immédiatement l'opération du
mineur, d'un être aussi parfait que lui. C'était dans ce grand
oeuvre qu'Adam se serait vu renaître avec satisfaction, puisqu'il aurait
été le vrai créateur d'une postérité de Dieu,
mais Adam n'agit point comme je viens de le dire, il agit à l'opposé
et je vais vous l'expliquer.
TAAdam, étant induit en erreur par ceux en qui il avait mis toute sa
confiance, par les vives sollicitations qu'ils lui faisaient à chaque
instant et par le faux plan d'opération apparente divine qu'ils lui avaient
tracé, par les conseils que ces mêmes esprits démoniaques
lui donneraient en disant : "Tu as inné en toi le verbe de création
en tout genre, tu es professeur de toute valeur, poids et mesure, nombre et
puissance de création divine. Pourquoi n'opères-tu pas ce qui
est inné en toi devant ceux qui sont hors
Adam avait en lui un acte de création de postérité de forme
spirituelle, c'est-à-dire de forme glorieuse, semblable à celle
qu'il avait avant sa prévarication : forme impassive et d'une nature
supérieure à celles de toutes les formes élémentaires.
Adam aurait eu toute la gloire de ces sortes de créations : la volonté
du premier homme ayant été celle du Créateur, à
peine la pensée de l'homme aurait-elle opéré, que la pensée
spirituelle divine aurait également agi en remplissant immédiatement
le fruit de l'opération du mineur par un être aussi parfait que
lui. Dieu et l'homme n'auraient fait tous les deux qu'une seule opération
; et c'était dans ce grand oeuvre qu'Adam se serait vu renaître
avec une grande satisfaction, puisqu'il aurait été réellement
le Créateur d'une postérité de [27] Dieu. Mais, loin d'accomplir
les desseins du Créateur, le premier homme se laissa séduire par
les insinuations de ses ennemis et par le faux plan d'opération apparente
divine qu'ils lui tracèrent. Ces esprits démoniaques lui dirent
: "Adam, tu as inné en toi le verbe de création en tous genres
; tu es possesseur de toutes valeurs, poids, nombres et mesures. Pourquoi n'opères-tu
pas la puissance de création divine qui est innée en toi ? Nous
n'ignorons pas que tout être créé ne te soit soumis : opère
donc des créatures puisque tu es créateur. Opère devant
ceux qui sont hors de toi : ils rendront tous justice à la gloire qui
t'est due."
de toi, qui te rendront toute la justice qui t'est due ? Nous n'ignorons pas
que tout être créé t'est soumis de par le Créateur
: opère donc en créateur des créatures" ;
TAAdam, rempli de l'orgueil de son conseil, traça six circonférences
en similitude de celles du Créateur, c'est-à-dire qu'il opéra
six actes des pensées spirituelles qu'il avait en son pouvoir pour coopérer
à sa volonté de création, qu'il exécuta physiquement
selon son conseil, au préjudice du Créateur et du sien. Il manifesta
sa puissance orgueilleuse, sa puissance spirituelle, en présence de son
mauvais conseil, qui fut, ainsi que lui, surpris du peu de succès qu'il
retira de son opération qu'il croyait être égale à
celle de son Créateur. Mais il s'en fallut de beaucoup, car, au lieu
d'avoir opéré une création de forme glorieuse, il créa
une forme ténébreuse tout opposée à la sienne. Il
créa donc une femme [sic pour : forme ?] de matière, au lieu d'en
créer une pure et naturelle, telle qu'il était en son pouvoir
s'il avait opéré à la volonté du Créateur.
Mais que devint Adam après son opération ? Que fit-il après
avoir réfléchi sur sa créature impure et privée
d'être pensif et spirituel ? Que comprit-il du fruit inique de ces opérations,
qu'il vit si imparfait ? Il vit son crime orgueilleux, il vit donc que son forfait
de prévarication qui avait fait opérer la création de sa
propre prison, qui le contiendrait plus étroitement dans les bornes ténébreuses,
en privation spirituelle divine jusqu'à la fin des siècles de
cet univers. En qui faisons-nous consister cette prison ? Au changement de forme
glorieuse en celui de forme matérielle apparente et passive. Me demandera-t-on
si la forme corporelle de gloire dans laquelle Adam fut créé par
le Créateur était la même
Adam, rempli d'orgueil, traça six circonférences en similitude
de celles du Créateur, c'est-à-dire qu'il opéra les six
actes de pensées spirituelles qu'il avait en son pouvoir pour coopérer
à sa volonté de création. Il exécuta physiquement
et en présence de l'esprit séducteur sa criminelle opération.
Il s'était attendu à avoir le même succès que le
Créateur éternel, mais il fut extrêmement surpris ainsi
que le démon, lorsqu'au lieu d'une forme glorieuse, il ne retira de son
opération qu'une forme ténébreuse et toute opposée
à la sienne. Il ne créa en effet qu'une forme de matière,
au lieu d'en créer une pure et glorieuse telle qu'il était en
son pouvoir. Que devint donc Adam après son opération ? Il réfléchit
sur le fruit inique qui en était résulté, et il vit qu'il
avait [28] opéré la création de sa, propre prison, qui
le resserrait plus étroitement, lui et sa postérité, dans
des bornes ténébreuses et dans la privation spirituelle divine
jusqu'à la fin des siècles. Cette privation n'était autre
chose que le changement de forme glorieuse en forme matérielle et passive.
La forme corporelle qu'Adam créa n'était point réellement
la sienne, mais c'en était une semblable à celle qu'il devait
prendre après sa prévarication. On me demandera peut-être
si la forme corporelle glorieuse dans laquelle Adam fut placé par le
Créateur était semblable à celle que nous avons à
présent ? Je répondrai qu'elle ne différait en rien de
celle qu'ont les hommes aujourd'hui. Tout ce qui les distingue, c'est que la
première était pure et inaltérable, au lieu que celle que
nous avons présentement est passive et sujette
que nous avons à présent ? Je répondrai qu'elle ne différait
en rien de celle que les hommes ont aujourd'hui. Me demandera-t-on encore quelle
était cette forme de matière qu'Adam a créée et
de quel usage elle a été à Adam pour que le Créateur
ait été si fortement courroucé contre lui ? Je répondrai
que la grande colère que Dieu eut contre l'homme [?] fut de voir Adam,
ou son mineur spirituel, se souiller par sa prévarication dans une forme
de matière impure et passive. Me demandera-t-on : "Mais de quel
usage a donc servi à Adam cette forme corporelle de matière qu'il
a créée ?" Je réponds qu'elle lui a servi à
faire naître une postérité d'homme, et non de Dieu. Elle
est appelée une postérité d'homme, en ce que l'homme ayant
créé la forme passive, il a dégradé la forme impassive
que le Créateur lui avait donnée pour qu'il fît émaner
d'elle toutes celles dans lesquelles le Créateur avait inséré
des mineurs spirituels, pour être une vrai postérité de
Dieu, qui aurait subsisté sans bornes et sans fin. Cette société
aurait été immortelle et impassive, parce que l'opération
du mineur premier [créé ?] aurait été celle du Créateur
; de cette façon la volonté des deux opérations n'aurait
été qu'une en deux substances : celle du corps glorieux donnée
à Adam, et celle du mineur spirituel donnée au Créateur
divin. On peut me demander encore pourquoi le Créateur a laissé
subsister le fruit provenant de la prévarication d'Adam et pourquoi ne
l'a-t-il point anéanti, puisqu'il maudit non seulement toute la terre,
mais encore le premier homme. TAJe dirai que le Créateur, voulant molester
le premier homme de génération en génération pour
un temps immémorial, laissa subsister l'ouvrage inique de son premier
mineur créé, afin qu'il eût toujours devant lui,
à la corruption. C'est pour s'être souillé par une création
si impure que le Créateur s'irrita contre l'homme. Mais, dira-t-on, à
quel usage a donc servi à Adam cette forme de matière qu'il avait
créée ? Elle lui a servi à faire naître de lui une
postérité d'hommes, en ce que le premier mineur Adam par sa création
de forme passive matérielle a dégradé sa propre forme impassive,
de laquelle devaient émaner des formes glorieuses comme la sienne, pour
servir de demeures aux mineurs spirituels que le Créateur y aurait envoyés.
Cette postérité de Dieu aurait été sans bornes et
[29] sans fin ; l'opération spirituelle du premier mineur aurait été
celle du Créateur ; ces deux volontés de création n'auraient
été qu'une en deux substances. Mais pourquoi le Créateur
a-t-il laissé subsister le fruit provenu de la prévarication d'Adam,
et pourquoi ne l'a-t-il pas anéanti lorsqu'il a maudit le premier homme
et toute la terre ? Le Créateur laissa subsister l'ouvrage impur du mineur
pour qu'il fût molesté de génération en génération,
pour un temps immémorial, ayant toujours devant les yeux l'horreur de
son crime. Le Créateur n'a pas permis que le crime du premier homme s'effaçât
de dessous les cieux, afin que sa postérité ne put prétendre
cause d'ignorance de sa prévarication, et qu'elle apprît par là
que les peines et les misères qu'elle endure et endurera jusqu'à
la fin des siècles, ne viennent point du Créateur, mais de notre
premier père, créateur de matière impure et passive. (Je
ne me sers ici de ce mot matière impure que parce qu'Adam a opéré
cette forme contre la volonté du Créateur.)
pendant son temps de privation, l'horreur de son crime, et pour que le crime
du premier homme ne s'effaçât point de dessous ses cieux. Le Créateur
le laissa perpétuer jusqu'à la dernière postérité
d'Adam, pour qu'elle ne puisse alléguer de cause d'ignorance de la prévarication
du premier père temporel des hommes, et pour qu'ils apprennent par là
que ces peines, souffrances et misères présentes, que cette même
postérité endure et endurera jusqu'à la fin des siècles,
ne vient point du Créateur divin, mais de leur premier père, créateur
de matière impure et passive. Je ferai observer que le mot de matière
impure, dont je me sers ici, ne doit être entendu que parce qu'Adam [a]
opéré cette forme contre la volonté de son Créateur.
TAL'on me demandera : "Mais nous ne savons point comment s'est fait le
changement de forme glorieuse qu'Adam avait dans son premier état de
justice de sa perfection, et nous ignorons si le Créateur a donné
à Adam le corps de matière qu'il eut après sa prévarication."
Je répondrai : Dès qu'Adam eut achevé l'accomplissement
de sa volonté prévaricante, le Créateur par sa toute-puissance
changea aussitôt la forme glorieuse d'Adam en forme de matière
passive semblable à celle que son opération horrible lui avait
produite, en le précipitant dans les abîmes de la matière
d'où il avait tiré le fruit de sa prévarication et vint
ensuite habiter sur la terre comme le reste des animaux, tandis qu'il régnait
auparavant sur elle comme homme-Dieu, et l'habitait sans être confondu
avec elle.
Si l'on demandait encore comment s'est fait le changement de la forme glorieuse
d'Adam dans une forme de matière, et si le Créateur donna lui-même
à Adam la forme de matière qu'il prit aussitôt après
sa prévarication, je répondrai qu'à peine eut-il accompli
sa volonté criminelle que le Créateur, par sa toute puissance,
transmua aussitôt la forme glorieuse du premier homme en une forme de
matière [30] passive semblable à celle qui était provenue
de son opération criminelle. Le Créateur transmua cette forme
glorieuse en précipitant l'homme dans les abîmes de la terre d'où
il avait sorti le fruit de sa prévarication. L'homme vint ensuite habiter
sur la terre comme le reste des animaux, au lieu qu'avant son crime il régnait
sur cette même terre comme Homme-Dieu, et sans être confondu avec
elle ni avec ses habitants.
Ce fut après cet exemple frappant qu'Adam reconnut plus vivement la force
Ce fut après cet événement terrible qu'Adam reconnut encore
plus fortement
de son crime. Il ne tarda pas un instant à gémir sur sa faute
et à demander pardon à Dieu de son offense criminelle. Ce fut
dans l'instant de sa retraite, de sa contrition et de ses lamentations, qu'il
invoqua le Créateur divin en ces termes :
la grandeur de son crime. Il alla aussitôt gémir de sa faute et
demanda le pardon de son offense au Créateur. Il s'enfonça dans
sa retraite, et là, dans les gémissements et dans les larmes,
il invoqua ainsi le Créateur divin :
"Père de charité et de miséricorde, père vivifiant
et de vie éternelle, père, Dieu des cieux, des dieux et de la
terre ; Dieu fort et très fort, Dieu de justice, de peine et de récompense,
Eternel tout-puissant, Dieu vengeur et rémunérateur, Dieu de paix,
de clémence et de compassion charitable, Dieu des esprits bons et mauvais,
Dieu fort du sabbat, Dieu de réconciliation de tout être créé,
Dieu éternel et tout-puissant des régions célestes et terrestres,
Dieu invincible existant nécessairement sans principe et sans fin, Dieu
de paix et de satisfaction, Dieu de domination et de puissance sur tout être
créé, Dieu qui navre et récompense quand il lui plaît,
Dieu quadruplement fort des révolutions des armées célestes
et terrestres de cet univers, Dieu, principal chef des privations spirituelles
éternelles, Dieu magnifique de toute contemplation des êtres créés
et des récompenses inaltérables, Dieu, père sans borne
de miséricorde en faveur de sa faible créature et envers celui
qui gémit devant toi de l'abomination de son crime, n'étant pas
cause seconde de sa prévarication, [réconcilie l']homme en toi,
et l'assujettis à jamais sous ton immuable loi ; bénis-le pour
une bonne fois, pour qu'à l'avenir il devienne inébranlable de
ta loi ; bénis aussi l'ouvrage fait de la main de ton premier homme,
pour qu'il ne succombe ainsi que moi à la plus vive sollicitation de
ceux qui sont les auteurs de ma juste punition et de celle de l'ouvrage de ma
propre volonté."
"Père de charité, de miséricorde ; Père vivifiant
et de vie éternelle ; Père Dieu des Dieux, des cieux et de la
terre ; Dieu fort et très fort ; Dieu de justice, de peine et de récompense
; Eternel Tout-puissant ; Dieu vengeur et rémunérateur ; Dieu
de paix et de clémence, de compassion charitable ; Dieu des esprits bons
et mauvais ; Dieu fort du sabbat ; Dieu de réconciliation de tout être
créé ; Dieu éternel et tout-puissant, des régions
célestes et terrestres ; Dieu invincible existant nécessairement
sans principe ni fin ; Dieu de paix et de satisfaction ; Dieu de toute domination
et puissance, de tout être créé ; Dieu qui punit et qui
récompense quand il lui plaît ; Dieu quatriplement fort des révolutions
et des armées célestes et terrestres de cet [31] univers ; Dieu
magnifique de toute contemplation, des êtres créés et des
récompenses inaltérables ; Dieu père de miséricorde
sans bornes en faveur de sa faible créature, exauce celui qui gémit
devant toi de l'abomination de son crime. Il n'est que la cause seconde de sa
prévarication. Réconcilie ton homme en toi et te l'assujettis
à jamais. Bénis aussi l'ouvrage fait de la main de ton premier
homme, afin qu'il ne succombe pas, ainsi que moi, aux sollicitations de ceux
qui sont la cause de ma juste punition et de celle de l'ouvrage de ma propre
volonté. Amen !"
Je ferai observer à mon disciple par cette invocation qu'Adam fit au
Créateur pour obtenir sa réconciliation, que c'est positivement
Adam qui, le premier, a donné cette connaissance exacte à sa postérité
des différentes vertus, puissances et propriétés qui étaient
innées dans le Créateur que cette postérité apprit
par là qu'elle n'était créée que pour combattre
pour la plus grande gloire du Créateur, et qu'elle lui rendit le culte
pour lequel elle a été perpétuée dans la création.
TAJe ferai encore observer que le culte que le Créateur exige aujourd'hui
de sa créature temporelle n'est pas le même de son premier mineur
créé, lorsqu'il était dans son premier état de gloire
; ce premier culte n'étant qu'à une fin, parce qu'il devait être
tout spirituel, et celui que le Créateur exige de sa créature
temporelle, postérité d'Adam, est à deux fins, l'une temporelle
et l'autre spirituelle. Voilà ce qui causa la prévarication d'Adam
notre premier père temporel, dans cette vie de larmes et de misères.
Je ferai observer, au sujet de cette invocation qu'Adam fit au Créateur
pour obtenir de lui sa réconciliation, que c'est positivement Adam qui
a donné le premier une connaissance exacte à sa postérité
des différentes vertus, puissances et propriétés qui étaient
innées dans le Créateur, pour que cette même postérité
apprît par là qu'elle n'était créée que pour
combattre pour la plus grande gloire de Dieu, et qu'elle lui rendit le culte
pour lequel elle a été perpétuée dans sa création.
Ce culte, que le Créateur exige aujourd'hui de sa créature temporelle,
n'est pas le même que celui qu'il aurait exigé de son premier mineur,
s'il fût resté dans son état de gloire. Le culte que l'homme
aurait eu à remplir dans son état de gloire n'étant établi
qu'à une seule fin, aurait été tout spirituel, au lieu
que celui que le Créateur exige aujourd'hui de sa créature temporelle,
est à [32] deux fins : l'une temporelle et l'autre spirituelle. Voilà
ce qui a produit la prévarication de notre premier père.
Je ne suis point encore certain, me direz-vous, du genre de prévarication
de notre premier père. Elle ne saurait échapper à notre
vue physique animale, spirituelle passive, et éternelle sans heurter
de front les sentiments et toutes les vertus immenses et infinies qui sont adhérentes
et innées entre elles-mêmes. Je dirai donc à ce sujet, pour
vous bien faire concevoir le genre de prévarication, qu'il faut remonter
au premier principe du conseil et de la sollicitation des premiers esprits maudits
au premier homme-Dieu créé, que nous nommons Adam ou homme-Roux,
qui signifie "homme-Dieu créé très fort en sagesse,
vertu et puissance". Ces trois choses
Après tout ce qui a été dit sur le genre de la prévarication
d'Adam, cette vérité ne peut échapper un instant à
la vue physique animale, spirituelle, passive et éternelle de l'homme,
sans heurter de front les sentiments puissants et toutes les vertus immenses
et infinies qui sont adhérentes et innées dans lui. On a vu que
son crime a pris son principe dans les sollicitations que les esprits pervers
firent au premier homme, Dieu émané, que nous nommons Adam ou
premier père temporel, ou homme roux ou réaux, qui signifie Homme-Dieu
très-fort en sagesse, vertu et puissance, trois choses très-saintes
et innées avec certitude dans l'homme, et qui sont en lui la pensée,
innées dans le premier maçon spirituel créé sont
la pensée, l'image et la ressemblance du Créateur. Ces trois choses
très saintes sont avec sécurité innées avec le premier
maçon créé, c'est ce que je puis vous assurer. TAJe vous
dirai encore, pour que vous soyez bien convaincu du genre de prévarication
d'Adam, qu'il faut que vous sachiez d'où est dérivée son
opération impure, le fruit de son opération et sa réconciliation.
Il faut premièrement que vous observiez que le premier acte de pensée
qu'Adam eut, n'est point venu de lui, comme je l'ai déjà dit,
mais sa volonté est directe de lui dans sa qualité d'être
libre.
Adam, ayant tout adopté relativement à son mauvais conseil, mit
en usage sa volonté pure, simple, spirituelle divine, au gré de
ses iniques conseillers démoniaques, et il agit ainsi qu'il lui avait
été dit. Je vous ferai encore observer avant d'entrer dans le
détail que vous me demandez, touchant le genre de prévarication
d'Adam, qu'il faut connaître ce qui peut engendrer la pensée bonne
et mauvaise. La pensée parvient à l'homme d'un être supérieur
à lui. Si la pensée est sainte, elle provient d'un esprit divin
; si elle est mauvaise, elle provient d'un des démons. Or donc, toutes
nos volontés et opérations dans ce monde ne sont mises en action
par l'homme, que conformément à la conception de sa pensée.
l'image et la ressemblance du Créateur. On a vu que la pensée
du crime n'était point venue de lui, mais seulement de sa volonté
directe en sa qualité d'homme libre. En effet, comme je l'ai dit ailleurs,
la pensée provient à l'homme d'un être distinct de lui ;
si la pensée est sainte, elle provient d'un esprit divin ; si elle est
mauvaise, elle provient d'un mauvais démon. Ainsi toutes volontés
de l'homme ne sont mises en opération et en action que conformément
à la conception de sa pensée.
Je ne me borne point à ce monde seul et aux hommes en général,
mais encore à tous les autres mondes et à tous les êtres
spirituels qui les habitent, soit de ceux dont l'Eternel se sert pour communiquer
à sa créature mineure, ainsi que pour la manifestation de sa gloire
dans toute la création de cet
Ceci ne se borne point à ce monde seul, ni aux hommes en général,
mais j'y comprends encore tous [33] les autres mondes et tous les êtres
spirituels qui les habitent ; soit ceux dont l'Eternel se sert pour se communiquer
à sa créature mineure, ainsi que pour la manifestation de sa gloire
dans toute la création de cet
univers. Me demanderez-vous, à ce sujet, d'où les princes des
démons, ainsi que leurs légions démoniaques reçoivent
leurs pensées, et qu'ils ne la reçoivent pas du Créateur,
puisque tout être est créé et tous émanent de lui.
Je répondrai à cela que toute cette cour démoniaque a reçu
immédiatement sa condamnation du Créateur, de l'instant de leur
prévarication. Il leur dit encore qu'il n'y aurait aucun changement en
eux, et qu'il ne mettrait aucune borne à leurs actions, pour qu'ils jouissent
pleinement et entièrement suivant leur volonté pensante, ne devant
et ne pouvant espérer aucune communication de pensée divine, que
celle que leur propre volonté leur ferait opérer. Il en est donc
dans cette cour démoniaque en fait de lois, d'ordre, d'horreur et d'abominations,
ce qu'il peut être sans comparaison en celle de la cour spirituelle divine.
Le prince principal des démons communique à ses anges démoniaques
sa volonté pour la tentation et persécution des mineurs créés,
qu'il cherche à séduire et à faire succomber sous les lois
obscures ; lois qu'il tâche de faire paraître à celui qu'il
veut séduire aussi claires que celles que le Créateur a mises
dans sa créature.
univers ; soit les autres quelconques par nous ignorés. Les démons
eux-mêmes, malgré la condamnation qu'ils ont reçue du Créateur
dès l'instant de leur prévarication, n'ont point changé
de lois à cet égard ; ils jouissent pleinement et entièrement
de leurs actions selon leur volonté pensante, mais ils ne peuvent espérer
aucune communication de pensée divine que celle dont ils se rendraient
susceptibles en changeant leur volonté mauvaise. Il en est donc dans
cette cour démoniaque en fait de loi et d'ordre, d'horreur et d'abomination,
comme il en est, sans comparaison, dans la cour spirituelle divine. Le principal
chef des démons, qui a fait serment d'attaquer constamment et avec opiniâtreté
la loi du Créateur, est l'arbre de vie du mal pour une éternité
; il communique sa pensée mauvaise aux anges qui lui sont assujettis,
et ceux-ci, conformément à leur volonté mauvaise, mettent
cette pensée en action et en opération pour la persécution
du mineur. Toute la tâche ce chef d'abomination est de soumettre les mineurs
à ses lois obscures et de les leur faire paraître aussi nettes
et aussi claires que celles que le Créateur a mises dans sa créature.
Je ferai observer à mon disciple que toute volonté divine, qui
vient jusqu'à nous par la communication invisible des esprits bons, ou
d'un bon intellect, ne doit pas être considérée comme volonté
opérante divine, parce que toute volonté divine qui vient jusqu'à
nous par la communication invisible ne peut être considérée
par celui à qui elle se communique que comme pensée et non volonté.
C'est donc en conséquence de cette communication de pensée, que
nous nommons intellect, et non comme volonté, que l'homme opère
sa volonté.
Il ne faut pas oublier que toute pensée divine qui [34] vient jusqu'à
nous par la communication invisible d'un bon esprit ou d'un bon intellect, ne
doit point se considérer comme volonté opérante divine,
mais uniquement comme pensée. C'est cette communication de pensée
que nous nommons intellect, et c'est d'après cette communication que
l'homme opère à sa volonté. On peut dire la même
chose de la communication de la pensée mauvaise ou de l'intellect mauvais
chez les mineurs.
C'est de cette communication que le mineur créé a dégénéré
de sa faculté d'être pensant, en joignant à lui l'intellect
bon ou mauvais, ainsi que je vais l'expliquer.
Lorsqu'Adam était dans son premier état de gloire, il n'avait
pas besoin d'intellect bon et mauvais, puisqu'il lisait dans son Créateur,
étant face à face de lui. Il lisait également dans la volonté
du prince des démons. Adam ne pouvait pas, pour lors, être susceptible
de recevoir aucune volonté des esprits bons et mauvais, étant
entièrement pensant à la Divinité. Mais, lorsqu'Adam fut
laissé seul à sa propre vertu, puissance et volonté libre,
il se rendit susceptible de communication bonne ou mauvaise, ainsi que le Christ
nous le prouve lui-même par la propre volonté démoniaque
qui fut opérée visiblement contre lui sur la montagne du Tabor,
où l'esprit démoniaque tenta le Messias en nature sous une forme
humaine apparente. Je dirai donc que c'est [l']intellect mauvais qui fait opérer
la volonté mauvaise du mineur contre celle du Créateur, ainsi
qu'Adam fit, lorsqu'il prévariqua par une opération tout opposée
à celle qui étant innée en lui sous sa vertu et puissance
spirituelle divine.
C'est en se rendant susceptible de la communication de ces sortes d'intellects
bons ou mauvais que le premier homme a dégénéré
de sa faculté d'être pensant. Lorsque Adam était dans son
premier état de gloire, il n'avait pas besoin de la communication de
bons ni de mauvais intellects pour connaître la pensée du Créateur
et celle du prince des démons. Il lisait également dans l'une
et dans l'autre, étant entièrement pensant. Mais lorsqu'il fut
laissé seul à ses propres vertus, puissance et volonté
libre, il se rendit, par son orgueil, susceptible de communication ou bonne
ou mauvaise, et devint par là ce que nous nommons pensif. Le Christ lui-même
nous a prouvé l'infirmité du mineur à cet égard,
puisque le prince des démons le tenta en nature sous une forme humaine
apparente, et opéra visiblement contre lui sur la montagne Thabor sa
volonté démoniaque. Ainsi, ce n'est que d'après l'insinuation
de l'intellect mauvais que le mineur conçoit sa volonté mauvaise,
et c'est [35] par là qu'a été conçue et opérée
la prévarication du premier homme.
TAJe vais donc entrer dans le vrai détail du genre de prévarication
d'Adam, ainsi que vous le désirez, avec la même certitude qu'il
m'a été donné et enseigné par un de mes fidèles
amis et protecteurs de la vérité et de la sagesse. Adam, premier
homme-Dieu de toute la terre et de tout être créé qui l'habite,
fit réellement une opération terrible, en créant une forme
à son image et ressemblance de forme corporelle. Toutefois, cette forme
ne fut point
Je vous ai appris le genre de cette prévarication avec la même
certitude qu'il m'a été enseigné par un de mes fidèles
amis, chéri de la Vérité et protégé par la
Sagesse. Vous avez vu que ce premier homme, Dieu de toute la terre, fit réellement
une opération terrible en créant une forme de matière à
son image et à sa ressemblance de forme corporelle glorieuse. J'ai fait
entendre que cette forme, qu'Adam créa, n'était point une forme
glorieuse ; qu'elle ne pouvait être
glorieuse, elle ne put être que forme de matière apparente et même
très imparfaite, relativement à l'imperfection de l'acte de sa
volonté. TACette opération imparfaite aurait été
peut-être moins punie du Créateur, si Adam n'avait pas abusé
injustement de la grande puissance que le Créateur avait mise en lui
et de laquelle l'Eternel lui avait promis avec serment qu'il agirait avec lui
dans toutes les opérations qu'il ferait en son nom, et qu'il lui ferait
sentir la certitude de sa promesse immuable, dans quelque circonstance où
il eût besoin de son secours et de son appui pour consommer et couronner
ses oeuvres. C'est de cette promesse immuable qu'il est parti pour manifester
sa puissance, que le Créateur lui avait donnée, soit envers tout
être spirituel créé et tout être, à créer
pour lui un corps imparfait, en faveur duquel Adam renouvela au Créateur
la promesse immuable qu'il lui avait faite de venir couronner ses oeuvres. Il
lui fit commandement, par son immutabilité divine, qu'il eût à
remplir la parole qu'il lui avait prononcée par sa propre et pure volonté
de Créateur, en faveur de la création matérielle. Dieu,
étant pris par la force de son serment et de son immutabilité,
ne put éviter d'accomplir sa promesse sans dégénérer
de sa toute-puissance [de] Créateur, suivant la parole immuable qu'il
lui avait donnée de joindre son opération spirituelle à
l'opération temporelle d'Adam. Ainsi, le Créateur suivit l'opération
d'Adam, quoique contraire à sa volonté. TAIl se comporta envers
Adam, comme il le désirait, et lui accorda le couronnement de son premier
ouvrage, en renfermant dans cette forme de matière un être mineur
que ce misérable Adam a assujetti dans une prison de ténèbres
y [sic pour : et ?] a rendu par ce moyen cet être
qu'une forme de matière apparente et même très imparfaite,
puisqu'elle était le fruit de l'opération d'une volonté
mauvaise. Cette opération, en effet, ne pouvait être que punie
du Créateur, Adam ayant injustement abusé de sa puissance. Cependant
l'Eternel ayant promis avec serment à Adam qu'il agirait avec lui dans
toutes les opérations qu'il ferait en son nom, ne put s'empêcher
d'accomplir la promesse immuable qu'il lui avait faite de le seconder dans toutes
les circonstances où il en aurait besoin. C'est de cette promesse qu'Adam
est parti pour manifester la puissance qui était innée en lui
envers tout être spirituel. Il rappela au Créateur cette promesse
immuable qu'il lui avait faite de venir couronner ses oeuvres. Il lui fit commandement,
par son immutabilité divine, qu'il eût à remplir la parole
verbale qu'il lui avait prononcée par sa propre et [36] pure volonté
de Créateur en faveur de sa création de forme matérielle.
Dieu, étant pris par Adam par la force de son serment et de son immutabilité,
joignit, selon sa promesse, son opération spirituelle à l'opération
temporelle d'Adam quoique contraire à sa volonté. Le Créateur
agit avec Adam ainsi qu'il le désirait, et lui accorda le couronnement
de son ouvrage en renfermant dans la forme de matière créée
par Adam, un être mineur que le malheureux Adam a assujetti dans une affreuse
prison de ténèbres, et qu'il a rendu par ce moyen susceptible
d'être pensif et pensant en le précipitant dans une privation éternelle
ou limitée.
mineur pensif et pensant susceptible de misère et de privations éternelle
ou limitée.
Le mot de "pensif" est une jonction intellectuelle à l'être
mineur qui, de sa nature relativement à son émanation divine,
est un être pensant entièrement dans l'immensité du Créateur,
et la jonction intellectuelle qui est survenue intimement à cet être
mineur pensant a fait dégénérer cet être premier
à l'assujettissement d'être toujours pensif, par les notions intellectuelles
qu'il reçoit, bonnes ou mauvaises, de la part de bons et mauvais esprits,
et de n'être que par temps pensant par sa jonction entière avec
l'esprit.
Il ne faut point être surpris si le premier homme que nous nommons Adam
est devenu après sa prévarication un être pensif. La chose
est toute claire, ainsi que je l'ai déjà dit ci-dessus. Il doit
être encore moins surprenant à sa postérité, que
tous les êtres créés après lui mineurs soient tels
qu'il est devenu à la fin de sa prévarication. Rien ne prouve
mieux ce que je dis à ce sujet que les différentes façons
de penser, d'agir et d'opérer parmi la postérité de ce
premier père temporel. L'on peut se convaincre de cette vérité
par les différentes nations, langues, cultes divins et matériels,
les révolutions de la terre et de tous les corps qui l'environnent, qui
varient et qui varieront constamment autant et comme la postérité
générale et particulière d'Adam jusqu'à la fin des
siècles, relativement aux lieux de ténèbres qu'ils habitent,
et cela par la communication de cet être intellectuel dont l'homme est
environné ; ce qui fait que cette postérité d'être
pensant devenu pensif se méfie de l'inspiration bonne ou mauvaise qu'elle
Le mot pensif vient d'une jonction intellectuelle mauvaise à l'être
mineur qui, par sa nature d'être spirituel divin, était émané
être pensant, entièrement dans l'immensité du Créateur.
Cette jonction intellectuelle a fait dégénérer le mineur
de ce premier état et l'assujettit à être pensif, par les
notions intellectuelles qu'il reçoit de la part du mauvais esprit ; ce
qui fait que le mineur n'est que par temps pensant, par jonction entière
avec l'esprit bon. Il n'est plus surprenant qu'Adam, après sa prévarication,
soit devenu un être pensif et pensant ; il n'est pas plus surprenant que
toute sa postérité soit devenue telle par la suite de cet même
prévarication. Ce dernier fait est prouvé visiblement par les
différentes façons de penser, d'agir et d'opérer que nous
observons [37] parmi la postérité de notre premier père
temporel. Nous voyons, parmi cette postérité, différentes
nations, différentes langues, différents cultes divins ou matériels,
et une variété infinie de révolutions, tant en général
que particulier. De plus, nous voyons les hommes avoir entre eux, dans tous
les temps, une avide et intime communication, afin de s'instruire les uns les
autres de la pensée qu'ils ont conçue, tendant soit au spirituel,
soit au matériel. Cela annonce combien cette postérité
compte peu sur elle-même et s'édifie [sic pour : se défie
?] de l'inspiration bonne ou mauvaise qu'elle reçoit du bon ou du mauvais
esprit dans les lieux de ténèbres qu'elle habite. C'est à
cause de son avènement dans cet état contraire à sa nature
spirituelle, que nous nommons la postérité d'Adam, pensive et
pensante, par la communication de son être
reçoit, soit du bon ou du mauvais esprit. Ce qui peut encore se prouver
par l'exacte et intime communication que les hommes ont toujours eue par le
passé et qu'ils auront jusqu'à la fin des siècles en s'instruisant
les uns ou [sic pour : les ?] autres de la pensée qu'ils ont conçue,
soit tendant au spirituel ou au matériel. Rien ne prouve mieux l'incertitude,
l'inconstance et le doute que cette postérité a de sa défiance
d'elle-même, et cela à cause de son avancement prématuré.
intellectuel bon et mauvais, dont l'homme s'est rendu susceptible d'être
environné.
TAJe ferai observer à mon disciple qu'il y a eu des mineurs créés
par la seule opération et volonté divine, et, quoique la forme
que [sic pour : de ?] ces mineurs créés destinés pour la
manifestation de la gloire de l'Eternel ait été un émané
de la postérité d'Adam, le mineur qui était inséré
dans cette forme était vraiment un pur être pensant, et il n'y
avait en lui aucun être pensif. Et pourquoi cela ? Parce que l'Eternel
lui manifestait sa volonté propre par la vision d'un de ses députés,
qui lui annonçait sans aucun mystère ce qu'il devait faire conformément
à sa volonté. Autre chose est [l']inspiration intellectuelle et
autre chose est l'opération visuelle de l'esprit ; ce que j'ai dit ci-dessus
en parlant des mineurs que Dieu créa après Adam pour se servir
d'eux pour manifester sa gloire
Mais il faut cependant observer ici qu'il y a eu des mineurs qui ont reçu
la naissance et la vie temporelle par la seule volonté et l'opération
divine. Ces mineurs étaient destinés pour la manifestation de
la gloire de l'Eternel, et, quoique leur forme ait été émanée
de la postérité d'Adam, le mineur qui habitait cette forme était
vraiment un pur être pensant sans jamais être pensif. Et pourquoi
cela ? Parce que l'Eternel lui manifestait sa propre volonté par la vision
d'un de ses députés qui lui annonçait, sans aucun [38]
mystère, ce qu'il devait faire pour opérer exactement la volonté
divine. Autre chose est l'inspiration intellectuelle et autre chose est l'acte
d'opération visuelle de l'esprit ; ce que je ferai comprendre en parlant
de mineurs qui furent émanés avant Adam par la seule volonté
du Créateur, et pour manifester sa gloire.
dans le premier temps de la postérité d'Adam. Héli, que
nous appelons le Christ, et que nous reconnaissons avec certitude pour un être
pensant, réconcilia Adam avec le Créateur. Enoch réconcilia
la postérité première d'Adam sous la postérité
de Seth. Noé réconcilia la seconde postérité d'Adam
en réconciliant la sienne, et ensuite réconcilia la terre
Dans les premiers temps de la postérité du premier homme, Héli,
que nous appelons Christ et que nous reconnaissons avec certitude pour un être
pensant, réconcilia Adam avec la création. Enoch réconcilia
la première postérité d'Adam sous la postérité
de Seth. Noé réconcilia la seconde postérité d'Adam,
en réconciliant la sienne avec le
avec le reste réconcilié avec Dieu. Melchisédech confirma
toutes ces premières réconciliations en bénissant les oeuvres
d'Abraham et de ses trois cents serviteurs, ce qui fait réellement allusion
à la bénédiction que Dieu donna aux trois enfants de Noé
: Sem, Cham et Japhet. En y comprenant le père de ces trois enfants,
ils firent le nombre parfait de quatre, lequel nombre vient en parallèle
de celui d'Abraham, dont lui est un, que l'on joint avec le nombre de trois
cents, les additionnant ensemble forment le nombre de quatre.
Créateur, et ensuite réconcilia la terre avec Dieu. Melchissédec
confirma ces trois premières réconciliations en bénissant
les oeuvres d'Abraham et ses trois cents serviteurs. Cette bénédiction
est une répétition de celle que Dieu donna aux trois enfants de
Noé, savoir : Sem, Cam et Japhet. Abraham et ses trois cents serviteurs
forment le nombre parfait quatre et rappellent le même nombre quaternaire
qu'avait formé Noé avec ses trois enfants.
Quoique toutes ces réconciliations et confirmations aient été
faites par l'assistance des mineurs, toutes ces choses ont été
faites directement par le Christ, attendu que toutes les personnes qui ont servi
à tout cela ne sont que des figures apparentes qui tendent à manifester
en faveur des réconciliés la gloire du Créateur. La preuve
en est dans la jonction de deux nombres quaternaires, qui nous rapportent par
leur addition spirituelle le nombre de huit, que nous connaissons avec certitude
être le nombre inné de la toute-puissance qui est donnée
par le Créateur au Christ. C'est là la vérité contenue
dans le nombre huiténaire, comme le Messias a opéré toutes
choses en faveur des hommes temporels de cette première et seconde postérité
d'Adam, qui est celle de Seth, parce qu'elle s'est rendue susceptible de réconciliation.
Nous ne nommerons point celle de Cham, parce qu'elle n'est point encore réconciliée,
puisqu'elle paye encore un tribut à la justice du Créateur, ce
qui est sensible par le type qui nous figure la malédiction que Cham
reçut de son père Noé, après le repos de l'arche
sur la terre. Son exil fut la demeure fixe sur la partie du midi,
C'est par le nombre huiténaire, qui résulte de la jonction de
ces deux nombres quaternaires, que nous apprenons que toutes les réconciliations
et confirmations dont nous venons de parler ont été faites directement
par le Christ. Car, quoiqu'elles aient été opérées
par l'assistance des mineurs émanés pour [39] cette fin, ces mineurs,
cependant, n'ont été que des figures apparentes dont le Christ
s'est servi pour manifester la gloire et la miséricorde du Créateur
en faveur des réconciliés. Nous connaissons avec certitude que
le nombre huit est inné de double puissance donnée par le Créateur
au Christ ; et c'est lui qui nous apprend que le Messias a opéré
toutes choses en faveur des hommes temporels de cette première et seconde
postérité d'Adam. Nous regardons comme seconde postérité
d'Adam la postérité de Seth, parce qu'elle s'est rendue susceptible
de réconciliation, et nous n'y comprenons point celle de Caïn, parce
qu'elle est encore à être réconciliée et qu'elle
paie encore tribut à la justice du Créateur. Nous devons le concevoir
clairement par le type que nous figure la malédiction que Caïn reçut
de son père Noé, après le repos de l'arche sur la terre.
Son exil est
pour servir d'exemple, et de mémorial à la postérité
des hommes, de générations en générations, que la
postérité de Cham n'est point encore réintégrée
spirituellement dans toutes ses vertus, puissances et prétentions spirituelles
personnelles, quoiqu'elle ne soit plus permanente sur cette surface de [la]
terre.
demeuré fixé dans la partie du midi : c'est ce signe immémorial
aux hommes, de génération en génération, que la
postérité de Caïn n'est point encore réintégrée
spirituellement dans toutes ses puissances et vertus personnelles, quoiqu'elle
ne soit plus permanente sur cette surface terrestre.
Ce qui arriva à Cham avait été prophétisé
par un signe sensible aux enfants de Noé, qui ne comprirent pas parfaitement
l'évasion du corbeau qui s'enfuit de l'arche avant que les eaux fussent
encore entièrement écoulées, et dont la direction du vol
fut vers le midi, et qui ne revint plus prendre sa place dans l'arche, et que
l'on ne vit pas même après en être sorti. Cette fuite du
corbeau doit bien faire voir par son type qu'aucun fâcheux événement
n'arrive à l'homme sans qu'il l'ait prévu, ou qu'il lui ait été
annoncé de façon ou d'autre. Pour peu qu'il veuille réfléchir
sur sa pensée bonne ou mauvaise, il verra bientôt le mal ou le
bien qui doit en résulter pour lui ; attendu que l'intellect bon ne peut
voir détruire entièrement la créature qu'il protège,
sans lui faire entrevoir ce qui doit lui arriver de bien et de mal.
Je ne vous laisserai point ignorer que ce qui est survenu à Caïn
avait été prophétisé par un signe sensible aux enfants
de Noé qui, toutefois, ne le comprirent pas. Ce signe était l'évasion
du corbeau qui s'enfuit de l'arche avant que la terre fût découverte.
[40] Il dirigea son vol vers le Midi et ne revint plus reprendre sa place dans
l'arche. Ceux mêmes qui étaient restés dans 1'arche ne le
revirent plus après qu'ils en furent sortis. Cette fuite du corbeau nous
fait voir, par son type, qu'aucun fâcheux ou heureux événement
n'arrive à l'homme sans qu'il ait pu le prévoir, et qu'il lui
ait été annoncé de quelque façon que ce soit. Pourvu
qu'il veuille réfléchir sur sa pensée, il verra bientôt
le mal ou le bien qui lui en doit résulter, parce que l'intellect bon
ne veut rien voir opérer sur la créature qu'il protège,
sans lui faire entrevoir ce qui doit lui arriver de bien ou de mal.
"Mais, me dira-t-on, pourquoi la première postérité
d'Adam en Caïn n'est-elle pas encore réconciliée avec le
Créateur ? Est-ce que le Christ n'est point revenu pour réconcilier
les vivants et les morts avec le Créateur, Dieu le père, par la
passion et l'effusion de son sang ? N'a-t-il point ouvert les portes des cieux
à tous ceux qui étaient morts en privation divine ? Et pourquoi
ne voulez-vous pas que cette postérité première
Vous pourriez me demander pourquoi la première postérité
d'Adam en Caïn n'est point encore réconciliée avec le Créateur
? Le Christ, me direz-vous, n'est-il point venu pour réconcilier les
vivants et les morts avec le Créateur ? Dieu le Fils, par sa passion
et l'effusion de son sang, n'a-t-il pas ouvert les portes du royaume des cieux
à tous ceux qui étaient morts en privation divine ? Ainsi cette
postérité d'Adam en Caïn doit être
d'Adam fût comprise dans cette réconciliation ?" Je vous répondrai
que le Christ avait réconcilié avec Dieu le père ceux que
l'opération spirituelle des justes avait marqués par le sceau
de leurs saintes opérations divines, sceau qui leur fut envoyé
visiblement et sans aucun mystère sur l'emploi qu'ils devaient en faire
en faveur de ceux qui devaient le recevoir pour être disposés et
maintenus de plus en plus à se conserver et se fortifier dans la foi
qu'ils avaient en la miséricorde du Créateur en faveur de la créature
qui met toute sa confiance en lui, afin de pouvoir soutenir avec une fermeté
invincible toute la manifestation puissante de la justice divine qui devait
s'opérer devant eux spirituellement par le Christ chez tous les habitants
de la terre vivant en privation divine ; ce qui s'opéra ainsi.
comprise dans la réconciliation. Je répondrai à cela que
le Christ n'a réconcilié avec Dieu le Père que ceux que
l'opération spirituelle des justes avait marqués par le sceau.
Ce sceau leur fut envoyé visiblement et sans aucun mystère sur
l'emploi qu'ils devaient en faire en faveur de ceux qui devaient le recevoir
pour [41] être disposés à se fortifier de plus en plus dans
la foi et dans la confiance en la miséricorde du Créateur, et
afin de pouvoir soutenir avec une fermeté invincible toute la manifestation
puissante de la justice divine qui pouvait s'opérer spirituellement devant
eux par le Christ, chez tous les habitants de la terre, vivant en privation
divine. Ce que je dis ici s'est réellement opéré par le
Christ, comme je vais le faire concevoir plus clairement.
Nous ne pouvons point douter de la vérité et de la toute-puissance
de Dieu le fils, qui est l'action directe du Créateur et de sa volonté,
mais nous pouvons encore moins douter et ignorer que tout acte de création
de tout être créé n'ait été opéré
par le Créateur en la présence de ce fils divin puisqu'il disait
à chaque acte définitif d'opération de pensée divine
: "Tout est bon." Pour qu'il pût dire une pareille chose, il
fallait bien qu'il connût à fond le principe de la pensée
opérante du Créateur, pour pouvoir juger de la bonté et
validité sainte de toutes les pensées opérantes que le
Créateur opérait devant lui, ce qu'il applaudissait lui-même
par la joie et [les] délices qu'il sentait. Il disait : "Je suis
en toi et en tes oeuvres. Créateur tout-puissant, comme tu es en moi
et dans les miennes. J'ai lié toutes les choses que tu as créées
dans leurs bornes, ainsi que ta volonté l'a ordonné. Celui qui
marche après toi et
Nous ne pouvons point douter de la vertu et de la toute-puissance de Dieu le
Fils, qui est vraiment l'action directe de la volonté du Créateur,
père de toutes choses. Nous pouvons encore moins douter que toute création
n'ait été opérée par le Créateur en présence
de ce Fils divin, qui disait à chaque acte d'opération de pensée
divine : tout est bon. Pour qu'il pût dire une pareille chose, il fallait
bien qu'il connût à fond le principe de la pensée opérante
du Créateur. Il connaissait, en effet toute la bonté et toute
la validité des saintes pensées opérantes que le Créateur
opérait devant lui, et il applaudissait lui-même par la joie et
les délices qu'il ressentait en disant : Je suis en toi et en tes oeuvres,
Créateur Tout-Puissant, comme tu es en moi et dans mes oeuvres. J'ai
lié dans leurs bornes toutes les choses que tu as créées,
ainsi que ta volonté l'a ordonné. Celui qui marche après
toi et moi
moi vérifiera et confirmera toutes tes oeuvres et les miennes, et il
leur apprendra ta volonté touchant les lois immuables sur lesquelles
tout être créé est fondé." C'est donc en vertu
de ces mêmes lois que tout être créé agit en sa vertu
et puissance, bonne ou mauvaise, et que toute opération temporelle spirituelle
se fait, ainsi que son produit, en faveur de celui qui opère pour ou
contre la gloire du Créateur et de la créature.
L'opération des justes, dont je vous ai parlé ci-dessus, en faveur
des êtres créés que les mauvais esprits ont séduits
et entraînés avec eux, et dont ils ont fait leur proie en les assujettissant
comme leurs serviteurs et esclaves, va vous être expliquée, avec
les noms des mineurs, de même que des principaux chefs démoniaques
qui sont les auteurs des châtiments et fatigues horribles que les mineurs
endurent présentement. Vous saurez donc que les justes qui ont opéré
en faveur des mineurs [lacune ?] que le Christ a délivrés de la
servitude des esprits impies par les trois derniers jours qu'il a resté
ignoré de la terre et de ses habitants, ainsi qu'il vous est enseigné
par les saintes Ecritures que le Christ descendit jusque dans les lieux de plus
grande privation divine, que l'on appelle vulgairement les enfers. Il n'y a
point à douter que cette opération du Christ, que je cite ici,
ne soit la première qu'il fit contre les ennemis du Créateur,
puisqu'il n'était venu chez les hommes que pour opérer en nature
la justice du Créateur, à la honte de ses premiers séducteurs,
à la crainte et au frémissement des hommes vivants. Voilà
la première opération du Christ après ce que nous appelons
sa mort.
vérifiera et confirmera toutes tes oeuvres et les miennes, et il apprendra
à tous les êtres spirituels [42] divins ta volonté touchant
les lois immuables sur lesquelles tout être créé est fondé.
C'est encore en vertu de ces mêmes lois que tout être émané
agit en sa vertu et puissance, bonne ou mauvaise, et que toute opération
spirituelle temporelle se fait, ainsi que son produit, en faveur de celui qui
opère pour ou contre la gloire du Créateur et de la créature.
C'est ce qui sert à vous convaincre que c'est le Christ lui-même
qui a dirigé les opérations des justes dont je viens de parler
en faveur des mineurs devenus les esclaves des démons, et en faveur de
ceux qui souffrent encore présentement toutes les persécutions
des esprits démoniaques. Nous l'apprendrons plus particulièrement
par les trois jours que le Christ est resté ignoré de la terre
et de ses habitants. Le premier jour, il descendit dans les lieux de la plus
grande privation divine, appelés vulgairement les enfers, pour délivrer
de la servitude horrible les mineurs marqués du sceau de la réconciliation.
C'est véritablement là la première opération, puisqu'il
n'était venu chez les hommes que pour opérer en nature la justice
divine directement contre les ennemis du Créateur.
La seconde opération fut en faveur des
La seconde opération du Christ fut
justes que nous appelons saints patriarches, qui payent encore tribut au Créateur,
non pas relativement à leur mauvaise vie et conduite spirituelle divine,
mais relativement à leur première origine d'âme spirituelle
qui fut insérée dans un corps, de matière souillée
par la prévarication d'Adam, tandis que cette âme devait habiter
dans un corps de gloire incorruptible, ainsi que le Christ l'a fait voir et
prouvé physiquement à toute la terre par sa résurrection.
Je vous dirai encore, au sujet de la seconde opération que le Christ
fit en faveur de ces premiers et victorieux patriarches, qu'il [les] avait lui-même
préparés et disposés, par sa propre opération doublement
puissante et faite immédiatement de son chef, pour être pendant
leur vivant temporel un type réel, au reste des mortels, de son avènement
et de sa toute-puissance pour la manifestation de la justice divine qui devait
être opérée par lui sur tous les êtres créés,
tant mineurs que majeurs. Les mineurs sont les âmes corporelles, et les
majeurs sont les esprits incorporels. Ces esprits étaient marqués
par le Christ pour être témoins de la manifestation de sa gloire,
et les mineurs patriarches avaient, pour cet effet, reçu de lui les caractères
doublement forts de son opération, qui les prévenait de tout ce
qu'il faisait et devait faire pour l'avenir, non seulement en leur faveur, mais
encore en faveur des mineurs qui étaient en privation divine plus considérable
que la leur. Il n'est point surprenant que cet être réconciliateur
eût par préférence donné ce caractère aux
mineurs qu'il avait lui-même disposés pour servir d'instrument
à la manifestation de sa gloire divine, en leur donnant puissance de
rendre réversible le caractère qu'ils avaient reçu du régénérateur
et
faite en faveur des justes, que l'on nomme Saints Patriarches, qui payent encore
tribut à la justice du Créateur, non pas pour avoir mené
une vie criminelle, ni s'être mal conduits spirituellement, mais seulement
pour purger la souillure qu'ils ont contractée par leur séjour
[43] dans une forme de matière qu'ils ont eue, et où ils sont
descendus par la prévarication d'Adam, tandis qu'ils devaient habiter
un corps de gloire incorruptible, selon que le Christ nous l'a montré
physiquement par sa résurrection glorieuse. Le Messias, qui signifie
régénérateur spirituel divin, avait disposé, par
sa propre opération doublement puissante et faite immédiatement
de son chef, les mineurs patriarches qui devaient être, pendant leur vie
temporelle, un type réel de son avènement et de sa toute-puissance
pour la manifestation de la justice divine qui devait être opérée
par lui sur tous les êtres émanés. Ces mineurs patriarches
avaient reçu du Christ, pour cet effet, le caractère doublement
fort de son opération, par lequel ils étaient prévenus
de tout ce que le Christ faisait et devait faire à l'avenir en leur faveur
et en faveur des mineurs, qui étaient dans une position divine plus considérable
que la leur. Il n'est point surprenant que cet être réconciliateur
eût, par préférence, donné ce caractère aux
mineurs qu'il avait lui-même disposés pour servir d'instrument
à la manifestation de la gloire divine. Il leur donna de plus la puissance
de rendre ce caractère réversible sur les mineurs en privation,
et cela par leur propre opération spirituelle divine sur ces mineurs
en faveur desquels ils devaient opérer pour la plus grande gloire du
Créateur et la plus grande honte des démons. C'est à [44]
cause de cette disposition et préparation spirituelle divine que le régénérateur
fut
provenant de leur propre opération spirituelle et divine sur les mineurs
en privation, en faveur desquels ils devaient opérer pour la plus grande
gloire du Créateur, à la plus grande honte des démons.
C'est par cette disposition et préparation d'opération spirituelle
divine que le régénérateur fut premièrement chez
les mineurs les plus opprimés plutôt que vers ceux qui avaient
déjà notification par le Christ même de tout ce qu'il opérait
pour la plus grande gloire du Créateur.
premièrement chez les mineurs les plus opprimés, comme ayant plus
besoin de son secours que ceux qui avaient déjà notification de
par le Christ même de tout ce qu'il opérait pour la plus grande
gloire du Créateur.
Vous désirerez savoir quel est ce caractère que le régénérateur
mit réversible sur ses saints patriarches. C'était un être
spirituel qui opérait sans relâche chez les mineurs patriarches,
qu'ils ne pouvaient distinguer que par les différentes actions spirituelles
qu'il opérait lui-même au centre de ces mineurs réconciliés.
Elle fut si considérable qu'elle opéra chez eux un changement
d'action incompréhensible à eux-mêmes. Ils furent par ce
moyen [plus] convaincus qu'ils ne l'avaient jamais été pendant
la vie passagère et pendant leur cours d'opération et de privation,
de la tendresse inviolable que le Créateur avait et aurait éternellement
pour sa créature, ne l'avant point créée pour la perdre,
si elle ne se perdait point elle-même.
Vous désirez sans doute de connaître quel était ce caractère
que le régénérateur mit sur ces saints patriarches ? C'était
un être spirituel majeur plus puissant que les mineurs glorieux, et qu'ils
ne pouvaient distinguer que par les différentes actions spirituelles
que cet être opérait lui-même au centre de ces mineurs réconciliés
et non encore régénérés. L'opération du Christ
sur ces mineurs patriarches produisit en eux un changement incompréhensible
; ils furent par ce moyen plus fortement convaincus qu'ils ne l'avaient jamais
été pendant leur vie passagère de la tendresse inviolable
que le Créateur avait et aurait éternellement pour sa créature,
ne l'ayant point créée pour la perdre si elle ne se perd point
elle-même, en vertu du caractère puissant que ces justes mineurs
avaient reçus.
TAJe dirai encore, au sujet, que cet esprit majeur opérant avait reçu
du Christ, réceptacle d'opération divine, un caractère
puissant par lequel il opérait sur ces mineurs une action et une volonté
tout opposées à celles qu'ils avaient par le passé, [et]
que cet esprit traçait aux mineurs réconciliés un travail
tout opposé à celui qu'ils avaient fait pendant
Le Christ (ce nom signifie réceptacle dopération divine)
opéra sur les mineurs une action toute opposée à celle
qu'ils avaient eue par le passé, en traçant au mineur réconcilié
un travail tout différent de celui qu'ils avaient fait pendant leur cours
temporel, ainsi qu'on peut le comprendre, quoique sans comparaison, [45] par
les différents usages qui se
leur premier cours temporel et pendant le temps de leur privation, ainsi qu'on
peut le voir par les différents usages qui se pratiquent encore sans
comparaison parmi les habitants de cette surface. Je dirai encore à mon
disciple qu'il fut mis également un caractère pareil sur les esclaves
des démons, provenant des opérations saintes de ces glorieux patriarches,
qui opérèrent la volonté du Christ conjointement avec l'être
spirituel majeur doublement puissant, qui fit que, par ce moyen, ces esclaves
furent marqués du caractère ou sceau de la réconciliation
divine, mais sceau à la vérité plus fort que celui qu'il
avait mis sur les réconciliés, attendu que le premier caractère
ne devait opérer que des choses très succinctes et que le second
devait opérer des choses plus fortes par les causes qui en étaient
plus graves. Cependant, le changement qui se fit chez les réconciliés
fut infiniment moins fort que celui qui se fit chez les dits esclaves, en ce
que l'esprit qui opérait dans leur habitation contenait deux actions,
savoir la réconciliation du mineur et l'action du majeur. Voilà
la première et seconde opération du Christ, pendant les deux jours
qu'il resta ignoré des hommes, pour le type de sa sépulture qui
fut de trois jours, au bout duquel temps il ressuscita spirituellement aux yeux
de toute la création.
pratiquent parmi les habitants de cette surface terrestre. Il avait été
mis également sur les esclaves des démons un pareil caractère,
provenant de l'opération sainte de ces glorieux patriarches, qui opérèrent
la volonté du Christ conjointement avec l'être spirituel majeur
doublement puissant. C'est par ce moyen que les esclaves des démons reçurent
le sceau de la réconciliation divine, mais sceau à la vérité
plus fort que celui qui avait été mis sur les mineurs patriarches,
attendu que celui-ci ne devait opérer que des choses très succinctes,
au lieu que celui qui fut mis sur les esclaves des démons devait opérer
des faits plus forts et plus considérables. Aussi le changement qui se
fit sur les mineurs patriarches, quoique très fort, le fut infiniment
moins que celui qui se fit sur les esclaves des démons, parce que l'esprit
qui opérait dans l'habitation de ces mineurs avait deux actions à
opérer, savoir : la réconciliation des mineurs et la punition
des majeurs pervers. Voilà quelles furent la première et la seconde
opération du Christ pendant les deux premiers des trois jours qu'il resta
ignoré des hommes, pour nous donner le type de la sépulture et
ensuite celui de la réconciliation et résurrection spirituelles
aux yeux de toute la création.
Je traiterai maintenant la troisième opération que le Christ fit
en allusion au troisième jour de sa sépulture. Je parlerai ensuite
des mineurs justes dont ce même Christ s'est servi pour opérer
chez les deux espèces de mineurs plus ou moins resserrés en privation
divine. Je dirai donc que Jésus-Christ a prouvé sa troisième
opération par deux substances, l'une visible aux mortels ordinaires,
et
La troisième opération du Christ fait allusion au troisième
jour de sa sépulture ; et elle fut faite sur [46] deux espèces
de mineurs qui étaient plus ou moins resserrés en privation divine.
Ainsi cette troisième opération fut divisée en deux substances,
dont une visible aux mortels ordinaires, et l'autre invisible à ces mêmes
mortels, attendu qu'aucune matière ne peut voir et concevoir l'esprit
l'autre invisible à ces même mortels, attendu que tout ce qui est
matière ne peut voir et concevoir l'esprit, sans mourir ou sans que l'esprit
ne dissolve et anéantisse toute forme de matière à l'instant
de son opération.
sans mourir, ou sans que l'esprit ne dissolve et n'anéantisse toute forme
de matière.
La première substance invisible d'opération, qui finit la troisième
opération du Christ, consiste dans les bornes qu'il donna lui-même
aux mineurs qui satisfaisaient à la durée des temps d'opérations
pénibles qu'ils avaient à travailler pendant leur cours universel
général et particulier, ainsi qu'il leur avait été
prescrit par le Créateur,
A l'instant de son apparition, la substance invisible de la troisième
opération du Christ a consisté à avoir abrégé
lui-même le terme des travaux et des opérations pénibles
que faisaient les mineurs qui satisfaisaient à la durée du temps
pendant leur cours universel, général et particulier, selon qu'il
a été prescrit par le Créateur.
et ainsi que vous devez l'observer par l'étude soigneuse que les hommes
de tous les temps ont faite et que font encore ceux du siècle présent,
en cherchant à lire plus particulièrement dans les trois principaux
cercles sphériques pour se procurer avec plus de certitude les différents
moyens de pouvoir parvenir à voyager dans toute l'étendue de la
terre ; TAces cercles que le reste des hommes parcourent pour se procurer les
biens matériels et temporels, ne considérant ces trois cercles
que comme propres [à] satisfaire leurs passions cupides, relativement
au peu de connaissance qu'ils acquièrent, par le vice du motif qui dirige
leurs recherches. Ces trois cercles qui sont dénommés par cercles
sensible, visuel et rationnel, ont bien en eux cette faculté et la propriété
d'instruire l'homme dans la connaissance de l'espace et des bornes de la création
universelle, générale et particulière, mais j'ajouterai
qu'il faut que les hommes soient dans de grandes ténèbres s'ils
ne considèrent les trois cercles que pour leur satisfaction matérielle.
Ce cours universel, auquel le mineur est assujetti, se fait connaître
par l'étude soigneuse que les hommes de tous les temps ont faite, et
que ceux du siècle présent font encore, des trois principaux cercles
sphériques pour se procurer avec plus de certitude les différents
moyens de parcourir toute la surface de la terre. Les hommes ne considèrent
ces trois cercles que comme étant propres à satisfaire leurs passions
cupides de matière, relativement au peu de connaissance qu'ils ont de
ces cercles, par le vice du motif de leurs recherches. Je conviens bien que
ces trois cercles appelés : cercle sensible, cercle visuel et cercle
rationnel, ont en eux la propriété [47] d'instruire l'homme dans
la connaissance de l'espace et des bornes de la création universelle,
générale et particulière ; mais il faut que les hommes
soient dans de grandes ténèbres s'ils ne considèrent ces
trois cercles que matériellement.
Apprenez de moi que ces trois cercles que nous nommons spirituellement cercle
mineur sensible, intellect ou visuel, et majeur spirituel ou rationnel, ne sont
autre chose qu'une étendue distincte dans laquelle les mineurs équitables
finiront d'opérer leurs actions temporelles invisibles à l'homme
corporel. Cette opération qui commence dans le cercle sensible se continue
dans le cercle visuel, qui est le lieu ou l'étendue dans laquelle les
mineurs qui ont opéré dans le premier vont opérer pour
accomplir le fort de leurs opérations spirituelles, que nous nommons
réaction d'opération en ce que l'étendue de ce second cercle
est infiniment plus considérable que celle du premier. Dès que
les mineurs ont fini ce cours d'opérations naturelles à leur être,
ils vont opérer le repos à l'ombre de leur réconciliation
au cercle vulgairement appelé rationnel.
Nous attachons spirituellement le cercle mineur au sensible, le cercle intellect
au visuel, et le cercle majeur au cercle rationnel, et ces trois cercles ne
sont autre chose qu'une étendue distincte dans laquelle les mineurs équitables
finiront d'opérer leur action temporelle, invisible à l'homme
corporel. Cette opération commence au cercle sensible ; les mineurs passent
de là dans le cercle visuel où s'accomplit la force de leur opération
spirituelle, que nous nommons réaction d'opération, en ce que
l'étendue de ce second cercle est infiniment plus considérable
que celle du premier, dans lequel les mineurs ont fini le cours de l'opération
naturelle à leur être : ils vont jouir du repos à l'ombre
de leur réconciliation, dans le cercle que nous nommons rationnel.
TAJe vous apprendrai encore que tous les différents corps planétaires
et élémentaires résident dans les intervalles de ces trois
principaux cercles, que nous distinguons encore par les trois puissances principales
divines qui s'opèrent certainement en eux, comme je vais le faire entendre
par les trois nombres qui suivent. Le nombre 4 est donné aux mineurs,
le nombre 7 est donné à l'esprit, et le nombre 8 est donné
au double esprit qui est le Christ. Le Christ préside à l'esprit,
et l'esprit préside au mineur, et le mineur préside à la
forme terrestre. La troisième opération que le Christ a donc faite
consiste en deux substances : l'invisible sert à abréger le cours
et la grande force des opérations que les mineurs équitables devaient
opérer pour se reposer ensuite à l'ombre de leur réconciliation
;
Tous les différents corps planétaires et élémentaires
résident dans les intervalles de ces trois principaux cercles, que nous
distinguons encore par les trois principales puissances divines qui s'opèrent
certainement entre eux, comme je vais le faire entendre par les trois nombres
qui suivent : le nombre quatre est donné au mineur, le nombre sept est
[48] donné à l'esprit, et le nombre huit au double esprit qui
est le Christ. Le Christ préside à l'esprit, l'esprit préside
au mineur, et le mineur préside à la forme terrestre. C'est donc,
comme nous l'avons dit, à abréger le cours et les opérations
des mineurs dans ces trois cercles que consiste la première substance
de la troisième opération du Christ, afin que ces mineurs puissent
ensuite se reposer à l'ombre de leur réconciliation.
et la seconde substance, visible aux hommes corporels, consiste à un
plan qu'il leur a tracé lui-même, soit par sa résurrection,
soit par sa propre instruction qu'il a laissée à ses fidèles
élus par sa parole spirituelle divine. Voilà cette réconciliation,
telle qu'on me l'a représentée, faite sans erreur par le Christ,
réconciliation vraiment préparée par les élus justes
de ce même Christ à qui il en avait donné l'exemple. Vous
allez en juger par ce qui suit.
La seconde substance visible aux hommes corporels consiste dans le plan qu'il
leur a tracé lui-même, soit par sa résurrection, soit par
sa propre instruction qu'il a laissée à ses fidèles élus
par sa parole spirituelle divine. Voilà sincèrement ce que je
sais et ce qui m'a été dit touchant la réconciliation faite
par le Christ, réconciliation vraiment préparée par les
élus justes de ce même Christ, auquel il en avait donné
le premier l'exemple, ainsi que je vais le faire concevoir.
Héli, ou le Christ, réconcilia le premier homme avec le Créateur
par l'entremise de son esprit qui fit jonction avec le mineur premier-créé
Enoch, qui, par la justice, opéra en faveur de la postérité
de Seth, tant vivants que décédés, sur lesquels il fit
passer le caractère ou le sceau authentique de son opération,
avec lequel il marqua ceux qui furent dignes d'être de la cour suivante
du Christ, lorsqu'il fut rendre compte à son père créateur
du travail qu'il avait opéré pour sa plus grande gloire, à
la honte de ses ennemis. Noé fait le même type que celui ci-dessus
par la justice devant Dieu, ainsi que Melchisédech, Elie, Zorobabel,
Chiram et le Christ. Voilà ceux qui ont été proposés
par l'ordre du Créateur à marquer les êtres mineurs spirituels,
qui devaient accompagner le triomphe de la manifestation de la justice du Créateur,
opérée par la puissance de l'homme-Dieu et divin, selon son immédiate
correspondance avec le Créateur.
Héli réconcilia le premier homme avec le Créateur, par
l'entremise de son esprit qui fit jonction avec le premier mineur émané.
Enoch, par sa justice, opéra en faveur de la postérité
des enfants de Seth tant vivants que décédés, sur lesquels
il fit passer le caractère ou le sceau authentique de son opération.
C'est avec ce sceau qu'il marqua ceux qui furent dignes d'accompagner le Christ
lorsqu'il fut rendre compte à son père, Créateur, des opérations
[49] qu'il avait faites pour sa plus grande gloire et à la honte de ses
ennemis. Noé a répété le même type, ainsi
que Melchissédec, Elie, Zorobabel et le Christ. Voilà ceux qui
ont été préposés par ordre du Créateur pour
marquer les êtres mineurs spirituels qui devaient accompagner le triomphe
de la manifestation de la justice divine opérée par la puissance
de l'Homme-Dieu et divin, selon son immédiate correspondance avec le
Créateur.
Je n'entrerai pas dans les différents genres d'opérations que
les susdits hommes justes ont faites pour opérer à la marque des
signalés qui devaient définitivement former la cour du Christ
lorsqu'il fut paraître en esprit face à face
Je n'entrerai point dans le détail des différentes opérations
que ces justes ont faites pour coopérer à la marque de ces signalés
qui devaient définitivement former la cour du Christ, lorsqu'il fut paraître
en esprit face à face avec le
du Créateur, père de toute autorité et puissance divine
immuable. "Mais comment, direz-vous, ce que vous dites sur cette réconciliation
a-t-il pu être opéré par les justes en faveur des mineurs
qui ont complété la cour du Christ ? Est-ce que tout événement
temporel et spirituel n'est pas prévu par les lois immuables que le Créateur
avait données à la création universelle ?" Vous auriez
raison si Adam n'avait pas prévariqué. Mais si vous faites attention
à cette prévarication d'Adam, au changement considérable
qu'elle a occasionné et qui fut fait par le Créateur, opposé
à ce qu'il avait fait la première fois en faveur de cette même
création générale et particulière (la création
générale doit s'entendre de toute la terre, et la particulière
désigne les mineurs qui habitent tant les corps terrestre que célestes)
; je dirai donc que la prévarication d'Adam que vous ne devez pas ignorer,
quoique le genre vous soit inconnu, a opéré et même forcé
le Créateur à faire force de loi divine contre toute la création
générale et particulière. Et il se fit par ce moyen un
changement aussi terrible que considérable, qui occasionna une révolution
si forte dans les premières lois données à la création
générale et particulière, qu'elle était incompréhensible
pour tout être créé devant lequel ce funeste événement
se passait.
Créateur, père de toute autorité et puissance divine immuable.
Mais vous pourriez me demander comment il se peut que ce que j'ai dit touchant
la réconciliation du mineur ait été opéré
par les justes dont je viens de parler ? Tout événement, me direz-vous,
temporel ou spirituel, n'était-il pas prévenu par les lois immuables
que le Créateur avait données à la création universelle
? Je vous répondrai que vous devez sentir que Dieu ne pouvait prévenir
ce qu'il n'avait pas prévu, ne pouvant lire dans la pensée, ainsi
que je l'ai déjà dit, que lorsqu'elle est conçue, et ne
pouvant détruire la volonté des êtres spirituels. On sait
que, sans cette liberté, Adam n'aurait pu prévariquer, et sa prévarication
a opéré un changement si considérable que [50] le Créateur
a été forcé de changer l'opération de la création
générale et particulière. Par la création générale
on doit entendre la terre, et par la création particulière, tous
les mineurs qui l'habitent tant dans le corps terrestre que céleste.
Oui, c'est cette prévarication que vous ne pouvez pas ignorer, quoique
vous n'en connaissiez pas encore parfaitement le genre, qui a obligé
le Créateur à faire force de loi divine dans sa création.
Le Créateur créa Adam homme-Dieu juste sur la terre, et il était
incorporé dans un corps de gloire incorruptible, mais après qu'il
eut prévariqué, le Créateur le maudit, lui personnellement,
avec son opération impie, et maudit ensuite toute la terre. Adam dégénéra,
par cette prévarication, de sa forme de corps de gloire en celle de
Vous savez que le Créateur émana Adam, homme-Dieu juste de la
terre, et qu'il était incorporé dans un corps de gloire incorruptible.
Vous savez que, lorsqu'il eut prévariqué, il le maudit lui personnellement
avec son oeuvre impure, et maudit ensuite toute la terre. Vous savez encore
que, par cette prévarication, Adam dégénéra de sa
forme de gloire en
matière terrestre. Toutes ces choses n'auraient pu survenir à
la nature générale et particulière si le Créateur
n'avait changé et retiré vers lui sa première loi, qu'il
avait donnée à son premier homme dans son premier état
de justice. Ce qui doit vous faire concevoir la vérité de ce fait,
c'est que le changement qui se fit dans Adam du corps de gloire en corps de
matière terrestre fait allusion certaine au changement de loi que le
Créateur a donnée de nouveau à son premier homme réconcilié.
TAIl bénit une seconde fois Adam, lui pardonna sa faute, et le remit
en puissance mystérieuse sur la terre et de tout ce qui est contenu en
elle ; ce qui nous est bien représenté en figure sensible par
la descente des premières tables de la loi, que Moïse reçut
de l'Eternel ; tables de lois écrites par ordre de l'Eternel selon sa
volonté. Ces lois et tables ne furent pas données aux hommes que
Moïse conduisait, puisque la prévarication générale
des enfants d'Israël engagea Moïse à rompre ses premières
tables, et à soustraire par là aux enfants d'Israël cette
loi qu'ils désiraient avec tant d'ardeur. Moïse, après le
funeste événement de la prévarication de son peuple, se
réconcilia avec lui et, en cette considération, lui promit une
seconde loi de par l'Eternel ; loi qu'il lui donna, suivant qu'il plut à
l'Eternel la lui accorder en faveur de la réconciliation qu'il avait
faite avec son peuple élu. Cette réconciliation ne venait pas
de la seule volonté de Moïse, mais bien de celle du Créateur,
vu que la puissance d'un homme ne saurait être capable de réconcilier
vingt personnes à sa volonté ; preuve démonstrative que
ce que Moïse a fait dans cette grande réconciliation d'un peuple
aussi nombreux que considérable,
une forme de matière terrestre. Vous saurez donc par moi que toutes ces
choses n'auraient pu servir à la nature générale et particulière,
si le Créateur n'avait suspendu et retiré vers lui, pour un temps,
les pouvoirs qu'il avait donnés à son premier homme dans son état
de justice. Le changement qui se fit chez Adam, du corps de gloire en corps
de matière terrestre, annonçait les nouvelles lois que le Créateur
lui donnerait lorsqu'il serait réconcilié. C'est lors de cette
réconciliation que le Créateur le bénit une seconde fois,
lui pardonna sa faute, mais ne lui rendit qu'une puissance inférieure
à celle qu'il possédait [51] avant son crime jusqu'à sa
réconciliation. Ceci, d'ailleurs, vous est clairement et physiquement
représenté en nature sensible par les différentes lois
que Moïse descendit de dessus la montagne. Moïse ne donna point au
peuple d'Israël les premières tables de la loi ; la prévarication
de ce peuple engagea Moïse à rompre ces tables et à priver
par là les Israélites de cette loi divine qu'ils désiraient
recevoir avec tant d'ardeur. Moïse, après cet événement,
se réconcilie avec son peuple et lui promet une seconde loi de par l'Eternel
: loi qu'il lui donna selon qu'il plut à l'Eternel de lui accorder en
faveur de la réconciliation qu'il avait faite avec son peuple élu.
Cette réconciliation ne pouvait venir directement de la seule volonté
et faculté de Moïse ; elle ne venait que de la puissance du Créateur.
La preuve qu'on en peut donner, c'est que tous les pouvoirs d'un homme seul
ne sont pas capables de réconcilier vingt personnes à sa volonté
; et si Moïse n'avait opéré que de son chef et sans le secours
d'un être supérieur à lui, toutes ses paroles et tous ses
efforts eussent été inutiles. Jugeons-en par comparaison avec
les hommes de ce siècle, qui traitent
ne vient point de lui-même. Car si Moïse n'avait opéré
que par son propre chef et sans le secours d'un être supérieur
à lui, toutes ses paroles et ses efforts auraient été inutiles.
Jugeons en par comparaison avec les hommes de ce siècle. TAComment nommerons-nous
ceux qui n'ont jamais vu aucune manifestation physique spirituelle divine opérer
devant eux, si ce n'est [celles] qui s'opèrent journellement par les
lois immuables de la nature, que le Créateur a données à
la création pour actionner [et] concourir à substantier la nature
de cette création pendant tout le cours de la durée qu'il lui
a prescrite ? Mais quel est le temps que le Créateur a prescrit pour
la durée du cours de cette création universelle ? Je vous le dirai
dans la suite. A présent, je me contenterai de poursuivre définitivement
sur le genre de prévarication d'Adam, qui vous fera voir clairement d'où
sont sortis toutes les époques, types, et les différents événements
du monde jusqu'à nous.
de grossiers les hommes de ces premiers siècles. Quelle idée pouvons-nous
avoir, et comment réconcilier les hommes du siècle présent
qui n'ont jamais vu aucune manifestation physique, spirituelle ou divine s'opérer
devant eux, si ce n'est celles qui s'opèrent par les [52] lois immuables
qui doivent actionner et entretenir la création universelle, pendant
la durée que le Créateur lui a prescrite ? Vous désirez
peut-être savoir quel est le temps de cette durée mais ce n'est
point ici le lieu de vous en parler. Je vais poursuivre définitivement
l'explication du genre de la prévarication d'Adam, parce que c'est de
là que sont sortis toutes les époques, tous les types et tous
les différents événements qui sont survenus depuis le commencement
du monde jusqu'à nous et qui se perpétueront jusqu'à la
fin des siècles.
TALorsqu'Adam fut devenu être pensif et pensant, sa pensée et sa
volonté prévaricante l'ayant assujetti à cette peine, qui
n'était autre chose que ce qui devait manifester la première époque
fâcheuse qui surviendrait par la suite à la postérité
d'Adam, ainsi qu'il devait le prévoir par la peine première que
lui avait infligée l'Eternel, c'est même de là qu'Adam connut
plus fortement la conséquence de sa prévarication. Il la connut
par les troubles et les combats qui se passaient en lui, lorsqu'il fut resserré
dans son corps second de matière terrestre. Ce fut dans cet état
qu'il fit ses lamentations au Créateur, où il réclama toute
la miséricorde et la clémence du Dieu vivant et du Dieu vivifiant.
Ce fut aussi dans cette position, où il se trouvait souvent, qu'il lui
fut présenté par l'esprit,
La peine qu'Adam ressentit d'être devenu pensif et pensant, ne fut autre
chose que ce qui devait manifester la première des époques fâcheuses
qui devaient survenir à sa postérité, et c'est de là
qu'Adam conçut plus fort la grande conséquence de sa prévarication.
Il la conçut par le trouble, l'agitation et les différents combats
qui se passaient en lui, lorsqu'il fut resserré dans son corps second
de matière terrestre. Dans cet état, il fit ses lamentations au
Créateur ; il réclama la clémence du Dieu vivant qui est
le Christ, et du Dieu vivifiant. L'esprit alors lui présenta dans son
assoupissement le fruit de sa prévarication, ce qui acheva de le consterner
et d'augmenter la violence de ses remords en considérant son ouvrage.
Il conçut ce que le Créateur lui faisait
dans son assoupissement, le fruit de sa prévarication, qui acheva de
le consterner dans son remords. Oui, ce fut en considérant ce même
fruit qu'Adam connut [ce] que le Créateur lui faisait demander par l'esprit
qui lui présentait et lui représentait sans cesse son ouvrage.
Oui, le Créateur faisait demander sans cesse au malheureux Adam qu'il
reconnût sincèrement sa faute et qu'il la confessât, telle
qu'il l'avait opérée et qu'elle lui était représentée.
Il satisfit à la volonté divine. Il avoua avec sincérité
l'ouvrage de sa maudite pensée et l'opération de sa propre volonté,
qui devait le lier avec le fruit de son travail pour un temps immémorial
au reste des mortels, en donnant le nom Ouva à son fruit. Il signifie
homme [sic pour : hommesse ?], ou chair de ma chair et de mes os, et l'ouvrage
de mon opération connue et exercée par l'oeuvre de mes mains souillées.
Voilà ce que vous cherchiez à connaître, touchant le genre
de prévarication d'Adam.
demander. Ce malheureux homme sentit qu'il fallait qu'il reconnût sincèrement
sa faute et qu'il la [53] confessât telle qu'il l'avait opérée
et quelle lui était représentée. Adam satisfit à
la volonté divine ; il avoua avec la plus grande sincérité
l'ouvrage de sa maudite pensée et l'opération de sa propre volonté,
qui devait le lier avec le fruit de son travail pour un temps immémorial.
Il confirma cet aveu en donnant à ce fruit de sa prévarication
le nom de Houva ou Hommesse qui signifie chair de ma chair, os de mes os, et
l'ouvrage de mon opération conçue et exercée par l'oeuvre
de mes mains souillées. Voilà ce que vous cherchiez à connaître
touchant le genre de prévarication d'Adam.
Cette analyse vous indique notre origine corporelle et spirituelle, et combien
elle est dégénérée, puisque l'âme est devenue
sujette aux pâtiments, et forme passive, d'impassive qu'elle aurait été
si Adam avait uni sa volonté avec celle du Créateur. Telle est
l'origine de ce que nous appelons spirituellement "décret prononcé
par l'Eternel contre la postérité d'Adam jusqu'à la fin
des siècles", et que nous appelons vulgairement "péché
originel".
Ce que je viens de vous dire sur la prévarication d'Adam et sur le fruit
qui en est provenu, vous prouve bien clairement ce que c'est que notre nature
corporelle spirituelle, et combien l'une et l'autre ont dégénéré,
puisque l'âme est devenue sujette au pâtiment de la privation, et
que la forme est devenue passive, d'impassive qu'elle aurait été
si Adam avait uni sa volonté à celle du Créateur. C'est
là aussi où vous pouvez reconnaître sensiblement ce que
nous appelons spirituellement décret prononcé par l'Eternel contre
la postérité d'Adam jusqu'à la fin des siècles,
et que l'on nomme vulgairement péché originel.
Mais sentez encore mieux le changement des premières lois que le Créateur
avait
Mais il faut à présent que je vous fasse encore mieux concevoir
que je l'ai
données à sa création générale et particulière,
relativement à cette création première. Vous avez vu d'ailleurs
quelle était la vertu et puissance du premier mineur créé
dans son corps de gloire ; combien était grande sa force, son autorité
et son commandement sur tout être créé, ainsi qu'il en avait
reçu le pouvoir du Créateur, relativement à son émanation
divine. Le changement de forme corporelle que causa sa prévarication
ne différait en rien de la figure qu'avait sa première forme glorieuse.
Il ne put y avoir de changement que dans les premières lois que le Créateur
avait données à toute la création.
fait, le changement des lois cérémoniales d'opération de
la création générale et particulière, relativement
au crime du premier [54] homme. Je vous ai montré quels étaient
le pouvoir, la vertu, le commandement et l'autorité du premier mineur
émancipé dans son corps de gloire. Je vous ai montré comment
il se transmua, par son crime, de cette forme glorieuse en une forme de matière
terrestre. Mais ce corps second de matière terrestre avait la même
figure apparente que le corps de gloire dans lequel Adam avait été
émané. Il n'y eut donc de changement que dans les lois par lesquelles
il se serait gouverné, s'il était resté dans ce premier
principe de justice.
Il n'est pas douteux que lorsqu'un être créé temporel change
d'action, il change également de forme. Il en était donc de même
d'Adam, qui avait changé son premier état de gloire en tous sens
et sans distinction. Il était donc nécessaire que l'Eternel changeât
ses premières lois qu'il lui avait données, ces premières
lois n'étant pas convenables à la forme corporelle aussi peu étendue
que celle dont Adam fut contraint de se revêtir par autorité divine.
Lorsqu'un être créé temporel change de nature d'action,
il change nécessairement de lois d'opération : lorsque le Créateur
réconcilia la création générale universelle et particulière,
il y eut changement dans les lois qui dirigeaient cette création avant
qu'elle fût maudite et réconciliée. Il en fut de même
du premier homme ; ayant changé son état de gloire, il était
absolument nécessaire que le Créateur changeât aussi les
premières lois d'opération qu'il lui avait données ; ces
premières lois n'étant plus convenables à l'action et à
la direction d'une forme corporelle aussi peu étendue que celle dont
Adam fut contraint de se revêtir par autorité divine.
Les lois qui gouvernent les formes corporelles de matière apparente passive
ne sont point comme celles qui gouvernent tout esprit mineur, qui est agent
et gouverneur d'une forme de corps glorieux qui n'a rien de commun avec celle
que nous voyons physiquement condensée. La forme corporelle et glorieuse
ne contient point d'esprit
Les lois qui gouvernent les formes corporelles de matière apparente passive,
ne sont point, comme vous devez le sentir, celles qui gouvernent, tout esprit
mineur, possesseur et gouverneur d'une forme de [55] corps glorieux, qui ne
tire point son origine de la matière que nous voyons physiquement condensée.
La forme glorieuse ne contient point l'esprit
mineur créé en privation divine, puisque l'origine de cette même
forme de corps glorieux est connue par le mineur et le majeur créé,
lorsqu'ils sont députés par l'Eternel pour manifester chez les
hommes et partout où il plaît au Créateur la gloire de cet
être divin. D'ailleurs, le culte divin qu'Adam et sa postérité
devaient rendre au Créateur n'était pas celui pour lequel ils
avaient été créés. Ayant donc changé de forme,
ils ont changé d'opération, opération simple et bornée
à l'infini par la force des lois que le Créateur a exercées
contre Adam et rendues réversibles à sa postérité
jusqu'à la fin de tout temporel.
mineur ou autre esprit en privation divine, puisqu'elle est, comme le mineur
et comme tout autre esprit, députée par l'Eternel pour manifester
chez les hommes ou partout [où] il plaît au Créateur, la
gloire de cet être divin. Je dirai plus, Adam et sa postérité
étant détenus dans cette forme de matière terrestre, ne
devaient pas rendre au Créateur le même culte que celui pour lequel
le premier homme avait été émané. Si le premier
mineur a changé de forme, il faut de toute nécessité qu'il
ait changé d'opération. Cette nouvelle opération est infiniment
bornée par la force des lois que le Créateur a exercées
contre Adam et qu'il a rendues réversibles sur toute sa postérité
jusqu'à la fin du temps.
Cette opération simple et bornée ne doit pas vous surprendre,
par l'usage inique qu'Adam a fait de son premier verbe, que 1'Eternel avait
mis en lui pour qu'il naquît de lui une postérité de Dieu.
Ce verbe, que vous ignorez peut-être et que vous considérez comme
une chose incompréhensible, n'est autre chose que l'intention et la volonté
qui devaient opérer par la parole puissante de ce premier homme. TACe
verbe de postérité de Dieu qu'Adam avait inné en lui, pour
vous le faire sentir il faut remonter à la connaissance des différents
verbes que le Créateur a employés pour la création universelle,
générale et particulière, selon son intention, sa volonté
et sa parole, de laquelle toute action, forme et être spirituel est provenu.
Cette opération bornée ne doit point vous surprendre, vu l'emploi
inique qu'Adam a fait de son premier Verbe que l'Eternel avait mis en lui, pour
qu'il produisît une postérité de Dieu. Ce Verbe, que vous
ignorez peut-être et que vous considérez comme une chose incompréhensible,
n'était que l'intention et la volonté qui devaient opérer
par la parole puissante de ce premier homme. Mais pour connaître plus
clairement le Verbe de postérité de Dieu qu'Adam avait inné
en lui, il faut remonter à la connaissance [56] des différents
Verbes que le Créateur a employés pour sa création universelle,
dans laquelle consistent la générale et la particulière,
selon son intention, sa volonté et sa parole, de laquelle toute action,
toute forme et tout être spirituel mineur sont provenus.
C'est en joignant les trois dernières choses susdites aux trois premières,
que je vais faire concevoir ces trois verbes principaux dont l'Eternel s'est
servi pour
C'est en joignant ces trois dernières choses, l'intention, la volonté
et la parole, aux trois qui les précèdent, que je ferai concevoir
les trois principaux Verbes de
créer toute chose de notre connaissance. Ce que vous verrez par la jonction
que je fais ci-après. L'intention se joint à la création
de l'univers, qui est figuré par un cercle immense dans l'intérieur
duquel le général et le particulier sont mis en action et en mouvement
; la volonté se joint au général, ou à la terre,
par le triangle, ainsi que le Créateur en avait connu la figure dans
son imagination ; et la parole se joint à la création particulière
des mineurs spirituels qui sont permanents dans la forme corporelle générale
et particulière terrestre, qui sont figurés ainsi que la forme
de la terre dans la pensée divine, et qui a été faite de
même.
Création dont l'Eternel s'est servi pour créer toutes choses.
L'intention se joint à la création de l'univers, qui est figuré
par un cercle immense, dans l'intérieur duquel le général
et le particulier, sont mis en action et en mouvement. La volonté se
joint à la création du général ou de la terre, qui
est figurée par un triangle, ainsi que la figure qu'en avait conçue
le Créateur dans son imagination pensante devait être représentée.
La parole rejoint l'émanation particulière des mineurs spirituels,
habitant dans la forme corporelle particulière terrestre, forme semblable
à celle de la terre, et qui a été également produite
conformément à l'image de la pensée divine.
Concevez donc par ce que j'ai dit, et vais dire, le verbe de création
qui était au pouvoir d'Adam. Si le Créateur n'avait point eu d'intention,
il n'aurait point eu de volonté ; s'il n'avait pas eu de volonté,
il n'aurait pas eu de parole ou d'action. Si, au contraire, il avait eu toutes
ces choses et qu'il les eût opérées en faveur du mal, le
mal naîtrait à lui de juste titre. Mais n'y ayant chez le Créateur
que le bien et la justice, il ne pouvait sortir de lui que ce qu'il y avait.
Ces propriétés étaient innées chez Adam, lorsque
l'Eternel le détacha de son immensité divine, pour être
homme-Dieu sur la terre.
C'est par ceci et par ce qui va suivre que nous apprenons à concevoir
le Verbe de Création qui était au pouvoir d'Adam. Si le Créateur
n'avait point eu d'intention, il n'aurait point eu de volonté, il n'aurait
point eu de paroles d'actions. Or, puisque [57] l'être spirituel mineur
n'est que le fruit de l'opération de ces trois principes divins, il fallait
que le premier homme portât les marques de son origine, et qu'il eût
par conséquent ces trois principes innés en lui, lorsque l'Eternel
le détacha de son immensité divine pour être homme-Dieu
sur la terre.
Ce malheureux Adam avait donc un verbe puissant, puisqu'il devait naître,
à son propre verbe de parole ou de commandement, suivant la bonne intention
et bonne volonté spirituelle divine, des formes glorieuses impassives
égales à celles qui parurent dans l'imagination du Créateur.
TALes formes que le Créateur avait créées devaient servir,
par la suite, conformément à sa
Nous avons vu précédemment que Dieu ne pouvait être l'auteur
du mal ; ainsi Adam fut émané dans le bien et dans la justice.
Adam avait donc en lui un Verbe puissant, puisqu'il devait naître de sa
parole de commandement, selon sa bonne intention et sa bonne volonté
spirituelle divine, des formes glorieuses impassives, et semblables à
celle qui parut dans l'imagination du Créateur. Ces
volonté déterminée, de prison de ténèbres
aux majeurs premiers-créés et prévaricateurs, comme je
vous le ferai voir. Dieu avait soumis toutes choses créées à
la puissance de ce malheureux Adam. Il était revêtu d'une forme
glorieuse, ou d'un corps de gloire.
formes glorieuses ne pouvaient être de la nature des formes de matière
terrestre, qui n'étaient destinées, selon la volonté du
Créateur, qu'à servir de prison aux esprits prévaricateurs.
Aussi la forme dans laquelle Adam fut placé était purement spirituelle
et glorieuse, afin qu'il pût dominer sur toute la création, et
exercer librement sur elle la puissance et le commandement qui lui avaient été
donnés par le Créateur sur tous les êtres.
Cette forme glorieuse et ce corps de gloire n'est autre chose qu'une forme de
figure apparente que l'esprit conçoit et enfante à mesure qu'il
en a besoin, selon les ordres qu'il reçoit du Créateur. Cette
forme est dissipée par l'esprit comme elle est enfantée. Je puis
vous assurer que le corps de gloire qu'Adam avait ne différait point
de celui que prenaient et que prennent encore aujourd'hui les esprits messagers
du Créateur. Ce corps de gloire est une figure impassible en ce qu'elle
se réintègre dans celui qui l'enfante. Une pareille forme n'est
sujette à aucune influence quelconque si ce n'est spirituelle pure et
simple. Il ne faut à cette forme d'autre aliment que celui que l'esprit
lui procure ; aucune particule du feu central n'actionne sur elle, n'en étant
point de cette forme ce qui en est de la postérité charnelle d'Adam.
Cette même forme aurait été transférée à
la postérité d'Adam sans aucun principe d'opération matérielle,
ainsi que l'avènement et la résurrection du Christ et la descente
de l'esprit dans le temple de Salomon nous l'ont fait voir en nature.
Cette forme glorieuse n'est autre chose qu'une forme de figure apparente que
l'esprit conçoit et enfante selon son besoin et selon les ordres qu'il
reçoit du Créateur. Cette forme est aussi promptement réintégrée
qu'elle est enfantée par l'esprit. [58] Nous la nommons impassive parce
qu'elle n'est sujette à aucune influence élémentaire quelconque,
si ce n'est à l'influence pure et simple. Elle n'est susceptible d'aucun
aliment, si ce n'est de celui que son esprit lui procure. Aucune particule du
feu central n'actionne sur elle. Enfin cette forme glorieuse aurait été
perpétuée par Adam par la reproduction de sa postérité
spirituelle, mais toutefois sans aucun principe d'opération matérielle,
selon que l'avènement et la résurrection du Christ, et la descente
de l'esprit divin dans le Temple de Salomon nous l'ont fait voir en nature.
Cela ne souffre aucun doute, soit touchant les changements des lois divines
que Dieu a faites sur les corps général et particulier, ainsi
que sur les mineurs spirituels créés, soit encore sur les
Par tout ce qui a été dit, nous ne devons plus douter des changements
considérables des lois d'opérations survenues par la prévarication
du premier homme, soit sur le corps général et
différentes opérations qui doivent être opposées
aux premières pour lesquelles le mineur avait été créé,
soit même encore par TAun tracé que je vous donne du fameux nombre
ternaire de création de toute forme quelconque par les trois jonctions
dont je vous ai déjà parlé : l'intention, la volonté
et la parole qui enfante l'action divine qui est verbe. Vous allez le sentir
: A quoi sert l'intention ? l'homme sans la parole ? la volonté sans
la parole ? et la parole sans effet ou action ? Il a fallu la parole pour toutes
les choses, chacune en leur particulier. La parole du Créateur a déterminé
l'action de l'intention divine. C'est donc par cette détermination du
Créateur, qui est ce verbe, que le nombre ternaire existe dans la création
universelle, générale et particulière. Vous voyez clairement
par l'analyse ci-dessus que le verbe de création ne s'est point produit
de lui-même, puisqu'il est émané de l'intention et de la
parole du Créateur.
particulier, soit sur les mineurs, et dans les opérations que ces mêmes
mineurs ont à faire aujourd'hui, et qui sont toutes opposées à
celles pour lesquelles ils avaient été émanés. Nous
avons vu de plus une lueur de ce fameux nombre ternaire de création de
toute forme quelconque, par la jonction de l'intention, de la volonté
et de la parole qui enfante l'action divine, laquelle est certainement Verbe.
En effet, à quoi servirait l'intention sans la volonté, la volonté,
sans la parole, et la parole sans effet ou action ? Il a fallu l'intention,
la volonté et la parole pour opérer chacune des trois parties
de la création, mais c'est la [59] parole qui a déterminé
l'action de l'intention et de la volonté divine. C'est par cette détermination
que le Verbe a eu lieu : c'est donc certainement dans le Verbe du Créateur,
que le nombre ternaire de création générale universelle
et particulière existe et non ailleurs ; car l'intention, la volonté
et la parole produisent un effet spirituel, ou une action ce qui fait voir que
le Verbe de création ne s'est point produit de lui-même, puisqu'il
est émané de l'intention, de la volonté et de la parole
du Créateur.
C'est de là que ce verbe fameux est sorti, c'est aussi par lui et par
son émanation que nous reconnaissons que le premier nombre ternaire de
création quelconque est coéternel à Dieu, ainsi qu'il suit.
L'intention 1, la parole 2, l'action 3, voilà ce qui compléta
les six pensées de création du Créateur. Ce même
nombre est encore dans toute la création universelle, générale
et particulière.
C'est aussi par ce Verbe et son émanation que nous reconnaissons avec
certitude que le premier nombre ternaire de création quelconque est coéternel
en Dieu, selon ce qui suit : l'intention 1, la volonté 2 et la parole
3, d'où provient l'action ou le Verbe. Additionnez : dans ces trois nombres
vous trouverez 6, ainsi qu'il suit : l et 2 font 3, 3 et 3 font 6. C'est là
ce qui complète les six pensées de création générale
et particulière de l'Eternel. Ce nombre est certainement dans la création
universelle, générale et particulière.
TAVous voyez comment et d'où sont provenus tous êtres créés,
tant spirituels que matériels, de même que la grande puissance
qu'avait jadis le premier homme, et quelle est celle que sa postérité
peut avoir aujourd'hui sur la création universelle générale,
particulière et spirituelle. Elle est bien peu de choses, et je serais
même assuré qu'elle n'est presque rien, si l'homme ne fait point
sa réconciliation avec le Créateur. Oui, sans ce moyen, je dirais
que la brute a au centuple plus de vertu dans son instinct passif, que l'homme
en a dans son mineur spirituel qu'il a lui-même dégénéré
et dégradé et qu'il s'affaire [?] plus que jamais aujourd'hui
d'affaiblir et d'enfoncer dans l'inaction spirituelle divine pour l'avenir,
jusqu'au point de devenir le tombeau de la mort. Je veux dire par le tombeau
de la mort, que ces malheureux mineurs contiendront dans leur immensité
mineure les réprouvés du Créateur pour un temps infini.
C'est par tout ce que je viens de vous dire que vous devez concevoir d'où
est provenu tout être créé, tant spirituel que matériel,
de même que la grande puissance qu'avait jadis le premier homme, et celle
que peut avoir encore aujourd'hui sa postérité. Cette puissance,
toutefois, est bien peu de chose si l'homme ne fait point sa réconciliation
avec le [60] Créateur. J'ose même dire qu'elle n'est rien sans
cela, et qu'alors la brute a plus de vertu dans son seul instinct passif, que
n'en a le mineur spirituel lorsqu'il a dégénéré
et qu'il s'anéantit dans l'inaction spirituelle divine jusqu'au point
de devenir le tombeau de la mort. Je veux dire, par l'expression du tombeau
de la mort dont je me sers ici, que les malheureux mineurs qui ne sont point
réconciliés, deviendront la proie des esprits pervers, qui, par
la jonction qu'ils feront avec eux, les feront demeurer dans leur réprobation
pour un temps infini.
Voilà combien sera terrible le changement des mineurs qui n'auront pas
suivi la justice du Créateur.
Nous devons donc nous tenir sur nos gardes et nous efforcer à imiter
Adam le premier homme créé, qui, après avoir confessé
son crime au Créateur avec la plus grande sincérité et
le repentir le plus amer, obtint de lui sa réconciliation et fut par
ce moyen remis une seconde fois dans sa première vertu et puissance dans
les trois genres de création temporelle ; bien entendu que toute intention
et volonté de sa part seraient conformes à celles de son Créateur
et de son réconciliateur. Arrêtez-vous sur cette réconciliation
qui est toujours par nombre ternaire : Adam, le Christ et le
Voilà quel sera le sort des mineurs qui n'auront pas suivi la justice
du Créateur. Voyez combien nous devons nous tenir sur nos gardes, et
nous efforcer d'imiter Adam qui, après avoir confessé son crime
avec sincérité et avec le repentir le plus amer, obtint du Créateur
sa réconciliation et fut remis en partie dans ses premières vertus
et puissances sur les trois genres de création temporelle, sous condition
toutefois que son intention et sa volonté seraient à l'avenir
conformes aux lois de la réconciliation. Réfléchissez sur
cette réconciliation, vous y verrez toujours le nombre ternaire, savoir
: Adam, le Christ et le Créateur. Vous y verrez que cette triple essence
divine forme bien
Créateur. Vous devez voir que cette triple essence divine forme les trois
principes de toute création : par l'intention du père, la volonté
du fils ou du Christ, et la parole ou l'action du mineur spirituel, qui provient
de l'intention et de la volonté des premiers.
TAJe ne dois pas vous laisser ignorer la quadruple essence divine, quoique je
n'en aie pas encore parlé. J'ai mis le mineur au nombre des premières
essences divines, étant lui-même l'action et le produit de l'intention
du père créateur, de la volonté du fils régénérateur,
et de la pensée de l'esprit divin ; ce que vous verrez par la suite.
clairement les trois principes de toute création ainsi qu'il suit : l'intention
du Père 1, la volonté du Christ 2, et la parole du mineur spirituel
qui provient de l'intention et de la volonté des deux [61] premiers 3.
Je mets le mineur au nombre des trois premières essences divines parce
qu'il est lui-même le produit de l'intention du Père, de la volonté
du Fils régénérateur et de l'action de l'Esprit divin ;
ce que j'expliquerai plus clairement lorsque je parlerai de la quadruple essence
divine, que je ne prétends point vous laisser ignorer, quoique je n'en
aie pas encore fait mention.
Je reviendrai à la réconciliation parfaite d'Adam et au genre
d'opération nouvelle qu'il fit pendant le cours de sa réconciliation,
ainsi qu'il lui fut dit et ordonné par le Créateur, parlant à
lui et à son oeuvre première : "Va, Adam, rehausse ton ouvrage,
ainsi que t'est enjoint par moi, afin qu'il concoure à former avec toi
une postérité de forme particulière, dans laquelle sera
contenue la forme universelle et générale de figure certaine et
indubitable, ainsi qu'elle est empreinte dans celle que tu diriges et gouvernes
pour le temps que je t'ai prescrit." C'est de là qu'est tiré
ce qui nous est enseigné que le Créateur dit à Adam et
Eve, lorsqu'il les fit venir de la première place opérante : "Allez,
croissez, et multipliez des formes semblables aux autres."
Adam agit ainsi qu'il lui avait été dit par le Créateur.
TAIls conçurent tous deux des productions semblables aux leurs avec une
passion furieuse des sens de leur matière, ce qui retarda encore la réconciliation
parfaite d'Adam avec son
Je vais continuer de parler de la réconciliation parfaite du mineur premier
homme. Lorsque le Créateur bénit Adam et son oeuvre impure, il
lui dit : "Adam, rehausse ton ouvrage, afin que vous produisiez ensemble
une postérité de forme particulière dans laquelle sera
contenue la figure universelle générale en figure certaine et
indubitable, ainsi qu'elle est contenue dans la forme que tu diriges pour le
temps que je prescris." Ce sont les paroles que l'Ecriture rapporte : Croissez
et multipliez. C'est-à-dire, lorsque Adam et Eve furent sortis de leur
première place opérante, il leur fut ordonné de reproduire
les formes semblables aux leurs, Adam et Eve exécutèrent cet ordre
avec une si furieuse passion des sens de leur matière, que le premier
homme retarda par là son entière réconciliation. Cependant
ils engendrèrent la forme corporelle de leur premier fils qu'ils nommèrent
Caïn, qui veut dire : le fils de ma douleur. Ce nom lui fut donné
par Adam parce qu'il sentit bien qu'il avait opéré en ce fils
une opération [62] conduite par une passion désordonnée
et contraire à la modération
Créateur. Ils engendrèrent la forme corporelle de leur premier
fils qu'ils nommèrent Caïn, qui veut dire "fils de ma douleur".
Ce nom lui fut donné par Adam, parce qu'il sentit bien qu'il avait produit
ce fils avec une passion désordonnée et contraire à la
modération que le Créateur lui avait ordonné d'employer
dans cette reproduction physique. C'est encore de là qu'il nous est enseigné
que le Créateur fit Adam le seul gardien de la semence reproductive.
dont il devait user. (Disons en passant que l'ordre qui fut adressé par
le Créateur directement à Adam pour sa reproduction, nous enseigne
que le Créateur avait fait Adam le gardien de sa semence reproductive.)
Adam avait donc bien raison de nommer le premier-né, "fils de ma
douleur", puisque ce fut par le second ouvrage que sa réconciliation
parfaite fut suspendue. Il prophétisa même, par le nom qu'il donna
à ce fils, des douleurs qui résulteraient de sa prévarication
pour sa postérité qui contreviendrait aux lois, préceptes
et commandements divins que le Créateur avait mis réversibles
sur eux au moment de leur incorporisation dans leur forme terrestre. C'est encore
par le nom de Caïn qu'Adam a été reconnu par sa postérité
pour le premier prophète, relativement aux malheureux événements
qui sont survenus par la suite à ce premier homme créé
et premier père de reproduction de forme matérielle, par sa postérité
subséquente.
Adam avait bien raison de nommer son premier né : le fils de ma douleur,
puisque ce fut par cette oeuvre que sa réconciliation fut suspendue.
Ce fut encore par cette même opération, et par le nom de Caïn
qu'il donna à son premier né, qu'il prophétisa la grande
douleur qu'il ressentait à l'avenir par la forte prévarication
de sa postérité, qui contreviendrait aux lois, préceptes
et commandements divins ; et c'est pourquoi Adam a été reconnu
pour le premier prophète par cette même postérité.
Adam ayant conçu son premier-né Caïn dans un état
d'indifférence aux ordres qu'il avait reçus, au sujet, du Créateur,
ce fils ainsi conçu devait être l'instrument dont le Créateur
se servirait pour opérer la réconciliation d'Adam par les vives
douleurs que ce fils occasionnerait à ce premier père temporel,
en mettant sous les yeux de ce père la noirceur de la première
prévarication, qu'il opérait en sa présence. Tel fut le
reproche opiniâtre et téméraire de ce premier fils né
à ce
Cependant ce même fils engendré par une passion contraire aux ordres
du Créateur, devait contribuer à la réconciliation du premier
père, par les vives douleurs que ce fils lui ferait sentir en lui répétant
la noirceur de sa première prévarication, puisque Caïn opéra
mystérieusement cette prévarication en présence d'Adam.
C'était bien là le coup le plus cruel et le remords le plus amer
qu'il put faire naître dans le coeur de son père. Aussi l'on ne
peut concevoir quels
premier père créé. Je vous laisse penser à quel
point de sensibilité fut portée la douleur de ce père,
et combien son amertume le concentra dans la tristesse et dans l'accablement,
surtout en considérant ce fils en proie aux puissances démoniaques.
Ce malheureux père seul put juger du sentiment douloureux qu'il ressentit
et de celui que ce même fils allait éprouver ainsi que lui, ainsi
qu'il n'y avait pas longtemps que ce premier père venait d'être
retiré par la pure miséricorde du Créateur des mains des
mêmes démons qui avaient séduit son premier fils pour le
mettre pour une éternité en privation divine.
furent la douleur et l'accablement d'Adam, lorsqu'il vit son premier fils en
proie aux puissances démoniaques. Personne ne pouvait juger comme le
premier [63] père de sa propre douleur, et de celle que son fils devait
éprouver, puisqu'il n'y avait pas longtemps qu'Adam lui-même avait
été retiré, par la pure miséricorde du Créateur,
des mains de ces mêmes démons qui venaient de séduire son
premier fils, et de le précipiter pour une éternité dans
la privation divine.
TACe fut donc par cette double peine et par cette double douleur que ce pauvre
père redoubla sa foi et sa confiance au Créateur. Ses lamentations
et son repentir d'avoir coopéré à la conception d'un pareil
fils hors des bornes prescrites par le Créateur, firent qu'il se soumit
volontairement par un serment inviolable à la volonté du Créateur,
pour suivre avec précision ses lois, préceptes et commandements,
et de ne s'en écarter jamais sous quelque prétexte que ce fût.
J'ajouterai encore à tout cela que la fermeté et la résignation
de ce premier père ne fut qu'apparente, qu'elle n'eut point la persévérance
qu'il avait jurée. Car il conçut avec sa société
une postérité femelle qu'il nomma, conjointement avec Eve, Kani,
"enfant de confusion", en ce que cette conception fut opérée
dans le genre de Caïn.
Par cette double peine, Adam se fortifia dans sa loi et dans sa confiance au
Créateur. Il gémit plus que jamais d'avoir coopéré
à la conception de ce malheureux fils, hors des bornes prescrites par
le Créateur. Il se soumit volontairement par son serment authentique
à la volonté du Créateur, et promit de ne s'écarter
jamais des lois, préceptes et commandements que le Créateur lui
tracerait sous quelque prétexte que ce fût. Mais cette résignation
du premier père ne fut qu'apparente ; il n'eut point la persévérance
qu'il avait jurée ; au contraire, il conçut avec sa compagne hommesse
ou Eve une postérité femelle qu'ils nommèrent conjointement
Caïnan, qui veut dire : enfant de confusion, parce que cette conception
fut opérée selon les mêmes lois que Caïn avait été
conçu.
Adam fut cinq ans sans opérer avec Eve. Il crut, après ce temps,
[avoir] mis fin à toutes ses peines par les liens qui unissaient ses
deux fils, ce qui fit qu'il s'aveugla de nouveau, et dans une
Cinq ans après, la liaison qu'il voyait entre ces deux enfants lui fit
croire que le temps était venu où toutes ses peines allaient finir.
Il s'aveugla de nouveau et conçut avec Houva ou Eve une troisième
passion immodérée pour Eve, il conçut encore une troisième
postérité femme, qu'il nomma Abac, c'est-à-dire "enfant
de matière ou de privation divine". De six années Adam n'opéra
plus. Dans cet intervalle il tomba dans un assoupissement décidé,
un dégoût de son être s'empara de lui, il ne savait que devenir.
Il fut dans une inaction complète, soit envers le spirituel divin, soit
envers le temporel démoniaque. Il était insensible à toute
impression bonne et mauvaise. Il était, enfin, comme l'enfant qui vient
de naître. Ce fut la connaissance de tous ses crimes qui le réduisirent
dans cet état. Il eut cette connaissance de l'esprit bon, qui lui signifia
que la terre qu'il avait cultivée jusqu'alors ne produirait que douleur
et amertume et ferait le poison de la discorde pour toute sa postérité.
postérité, laquelle était femelle et qu'il nomma Aba 1
[64] qui veut dire : enfant de matière ou enfant de privation divine.
Adam resta ensuite l'espace de six années sans produire de postérité,
parce que, pendant cet intervalle et à commencer de la naissance de son
troisième enfant, il tomba dans un abattement considérable. Un
si fort dégoût de son être s'empara de lui qu'il ne savait
que devenir. Il tomba dans une entière inaction, soit pour le spirituel
divin, soit pour le spirituel démoniaque, n'étant plus sensible
à aucune impression bonne ou mauvaise. Ce qui le rendit tel, ce fut la
forte connaissance qu'il eut de tous ses crimes passés envers le Créateur.
L'esprit bon lui procura cette connaissance, et lui fit entendre clairement
que la terre qu'il avait cultivée jusqu'à présent, contre
les ordres du Créateur, ne lui produirait que douleur et amertume, et
serait le poison de la discorde pour toute sa postérité.
Voilà d'où provient le grand abattement d'Adam. C'est ce que dans
l'Ecriture le Créateur dit à Adam lorsqu'il le chassa ainsi qu'Eve
du paradis terrestre : "Va cultiver la terre, mais elle ne te produira
que des ronces plus aiguës que celles qu'un enfant pervers fait sentir
à un père bon et juste." Ce sont là ces ronces funestes
que le Créateur avait annoncées à son homme faible pour
le produit de son opération de matière terrestre.
TAAdam ne finit point de borner sa postérité aux trois premiers
dont je viens de parler, puisqu'il eut encore quatre enfants, deux mâles
et deux femelles.
Dieu, touché de l'état d'anéantissement d'Adam, se disposait
à accorder grâce aux faiblesses de son premier homme incorporé
dans un corps
C'est là l'essence de menaces que le Créateur fit à Adam
en le chassant du Paradis Terrestre, selon que l'Ecriture le rapporte : "Va
cultiver la terre ; elle ne te produira que des ronces." Je demanderai
s'il y a des ronces plus aiguës que celles que peut porter dans le coeur
d'un père bon une postérité criminelle ? C'étaient
là les maux que le Créateur avait annoncés au premier homme,
que l'ouvrage de son opération de matière terrestre lui produirait
; mais c'était dans cet anéantissement, que le Créateur
se proposait de pardonner toutes les faiblesses du premier homme [65] en le
disposant, lui et sa compagne, à coopérer à une conception
pure et simple, sans participation d'aucun excès des sens de leur forme
matérielle. Ainsi, Adam ne borna point sa postérité aux
trois enfants dont je viens de parler ; il eut encore
de matière terrestre, pour que lui et sa compagne coopérassent
à une conception pure et simple, sans participation des sens de leur
forme matérielle.
quatre enfants, deux mâles et deux femelles, et c'est le premier fils
de ces quatre qui devait opérer la réconciliation de son père.
Ils formèrent donc l'un et l'autre une opération agréable
au Créateur, et Eve conçut selon le séminal qu'Adam avait
répandu dans ses entrailles, qu'elle conserva jusqu'à son entière
maturité avec un soin particulier.
Adam forma donc avec sa compagne une opération agréable au Créateur,
et Eve conçut le séminal qu'Adam avait répandu dans ses
entrailles et qu'elle conserva heureusement jusqu'à son entière
maturité. Il n'était pas surprenant qu'Eve eut un soin tout particulier
de ce nouveau fruit, puisqu'elle sentait naître dans elle-même une
racine de salut. Suivons ici la postérité d'Adam.
Elle eut une joie et une satisfaction complète de ce nouveau fruit par
la différence des mouvements en comparaison de la conception des trois
premiers, qui avaient été un triste de douleurs. Ce changement
provenait des dons que la grâce de l'Eternel avait mis dans l'âme
de l'enfant qu'elle portait et qui communiquait à elle-même son
innocence, sa candeur et sa pureté. Adam revint de même satisfait
et glorieux pendant le temps qu'Eve [portait ?] ce dernier fruit ; ce qui augmenta
encore la joie d'Eve, et ils se contemplaient dans cette dernière oeuvre.
TALe temps de l'enfantement venu, qui complétait la septième année
de l'intervalle qu'Adam avait mis depuis qu'il avait eu les trois premiers,
fit tenir ce langage [à] Adam, lors de l'avènement de l'enfant
sur la terre : "L'Eternel créateur des cieux et de la terre et de
son serviteur Adam, ou Roux, soit éternellement béni par tout
ce qu'il a créé. C'est de lui que je tiens ma quatrième
postérité qui soit toute ma satisfaction dans le cours d'ici-bas
et dans celui à venir."
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
Il le nomma Aba 4, qui signifie "enfant de paix", ou Abel 10, ou "être
élevé au-dessus de tout sens spirituel".
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
Cette vérité a encore été répétée
en nature physique aux yeux des hommes de ce siècle par la grossesse
de Marie et d'Elisabeth, et par le tressaillement qu'Elisabeth sentit naître
dans son âme, lorsqu'elle salua la cousine Marie qui venait la visiter,
et par la satisfaction que les deux pères temporels sentirent, l'un de
sa propre opération physique de ses oeuvres, et l'autre de l'unique opération
spirituelle que l'Eternel avait manifestée en faveur de sa femme adoptive.
Ailleurs seront expliqués ces types.
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
TAAprès qu'Adam eut reçu cette quatrième postérité
du Créateur et qu'il eut loué l'Eternel du trésor immense
qu'il venait d'en recevoir et dont il ignorait même toute l'étendue
du fruit qu'il devait en retirer par la suite en sa faveur et en celle d'Eve,
ils prirent l'un et l'autre un soin extrême de ce dernier-né. Ils
ne le perdaient jamais de vue, ils étaient ravis de voir naître
de lui des oeuvres aussi pieuses que méritantes envers ses deux premières
soeurs et son frère Caïn. Cette conduite commença à
l'âge le plus tendre, puisqu'il n'avait que trois ans accomplis. Il fut
toujours augmenté en vertu, sagesse et bon exemple envers ses père,
mère, frère et soeurs, tout le temps qu'il resta parmi eux comme
homme-Dieu juste sur la terre. Ce bienheureux enfant s'efforçait sans
cesse d'élever des autels au Créateur, qui paraissaient aussi
surprenants à cette première postérité qu'à
son père et à sa mère. Toutes les opérations spirituelles
qu'il faisait devant sa famille n'étaient que pour calmer le Créateur
envers sa première créature mineure, ainsi qu'envers sa première
Adam et Eve prirent un soin particulier de ce quatrième enfant. Ils ne
le perdirent jamais de vue, quoiqu'ils ne connussent pas encore parfaitement
tout le fruit qu'ils devaient en retirer par la suite l'un et l'autre. Ils ne
pouvaient se lasser d'admirer sa conduite soit envers ses deux soeurs et son
frère Caïn, soit envers ses père et mère. Il cherchait
à gagner leur amitié dès l'âge le plus tendre, n'ayant
encore que trois ans, et il alla toujours en augmentant en bonté et en
sagesse, en vertu et en bon exemple, tout le temps qu'il resta parmi les hommes
comme homme-Dieu juste sur la terre. Ce bienheureux [66] enfant s'efforçait
sans cesse d'adresser au Créateur des cultes spirituels qui surprenaient
toute sa famille. Toutes ses opérations ne tendaient qu'à calmer
la justice de Dieu envers sa première créature mineure et envers
sa postérité, connaissant par ses opérations combien cette
postérité allait être fortement frappée par la justice
divine. Enfin, Abel se comporta comme Adam aurait dû le faire dans son
premier état de gloire
postérité qu'il voyait dans ses opérations sans doute exposée
à la colère de l'Eternel. Oui, Abel se comporta envers le Créateur
comme son père aurait dû le faire lorsqu'il était revêtu
de son premier corps de gloire. Cette divine conduite d'Abel était bien
le type réel du culte que l'Eternel devait retirer d'Adam.
envers l'Etemel : le culte qu'Abel rendait au Créateur était le
type réel que le Créateur devait attendre de son premier mineur.
Le culte de ce bienheureux Abel était encore un type bien frappant de
la manifestation de la gloire divine qui s'opérerait un jour par le vrai
Adam, ou Réaux, ou le Christ, pour la réconciliation parfaite
de la postérité passée, présente et future de ce
premier Adam, moyennant que cette postérité usât en bien
du plan d'opération qu'il leur laisserait tracé par sa pure miséricorde,
ainsi qu'Abel l'avait déjà prédit par toutes ses oeuvres
à Adam et à ses trois premières postérités.
Abel était encore un type bien frappant de la manifestation de gloire
divine, qui s'opérerait un jour par le vrai Adam ou le Christ pour la
réconciliation parfaite de la postérité passée,
présente et future de ce premier homme ; moyennant que cette postérité
userait en bien du plan d'opération qui lui serait tracé par la
pure miséricorde divine, ainsi que le type d'Abel l'avait déjà
prédit par toutes ses opérations à Adam et à ses
trois premiers nés.
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Ces trois premiers nés d'Adam tinrent une conduite toute opposée
à celle d'Abel. Aussi, plus Adam et Eve se sentaient en paix. Une joie
et une satisfaction inexprimable inondaient Eve, au lieu qu'elle n'avait ressenti
que de vives et cruelles douleurs pendant tout le temps qu'elle avait porté
ses trois premiers enfants. Cette différence provenait des dons que la
grâce de l'Eternel avait mis dans l'âme de ce quatrième enfant.
[67] Cette âme communiquait à la sienne son innocence, sa candeur
et sa pureté. Adam redevint de même satisfait et joyeux, ce qui
augmenta encore le contentement qu'Eve ressentait. Ils considérèrent
surtout avec plaisir le temps où ce dernier fruit fut enfanté.
Ce fut à la septième année de l'intervalle qui s'était
passé depuis qu'Adam avait eu les trois premiers. Adam ne put s'empêcher
de louer le Seigneur sur cet événement,
ainsi : L'Eternel Créateur des cieux et de la terre et de son serviteur
Adam, ou réaux, soit à jamais béni pour tout ce qu'il a
créé. C'est de lui que je tiens une quatrième postérité
qui fera toute ma satisfaction dans 1e cours d'ici-bas et dans celui qui est
à venir.
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Il nomma cet enfant Aba 4, qui veut dire : enfant de paix, ou Abel 10, qui veut
dire : un être élevé au-dessus de tout sens spirituel
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Tout ce que je viens de dire a été répété
en nature physique vers le milieu du temps par la grossesse de Marie et d'Elisabeth
; par le tressaillement qu'Elisabeth sentit naître dans son âme
lorsqu'elle salua sa cousine Marie qui venait la visiter, et par la satisfaction
que les deux pères temporels sentirent, l'un de la propre opération
physique de ses oeuvres, et l'autre de l'unique opération spirituelle
que l'Eternel avait manifestée en faveur de sa femme adoptive. On verra
ailleurs l'explication de tous ces types, occupant les cornes de l'autel ou
le côté des cercles [68] qui regarde vers le nord, et Caïn
celui qui regarde le midi.
TAAdam, voyant bien l'inconduite de sa première postérité
mâle et femelle comparée à celle d'Abel, fit qu'il considéra
ce dernier pour leur interprète spirituel divin, et ils observaient avec
précision ce qu'il leur disait. Mais il n'en fut pas de même de
cette postérité, ils formèrent au contraire opposition
à ce qu'Abel opéra en leur propre faveur et en celle de leurs
père et mère. Ils tendirent même des pièges d'opérations
contraires pour le détruire et l'effacer physiquement devant eux, à
quoi ils parvinrent comme vous allez en être instruit.
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
TAAdam ayant assemblé Abel et Caïn pour assister au culte divin
d'une opération spirituelle qu'il voulait faire, et, ayant exclu sa postérité
femelle de leur assemblée, n'étant point de la nature de leur
forme et de celle de leur vertu et puissance spirituelle mineure, d'agir et
de soutenir avec une fermeté invincible une pareille opération,
il éloigna cette postérité à une grande distance
; elle était de quarante-cinq coudées du lieu où Adam et
ses deux fils devaient faire cette fameuse opération divine. Tout étant
parfaitement disposé par Adam pour la manifestation de cette sublime
opération conçue par lui pour la plus grande gloire du Créateur,
Abel exerça par ordre de son père les fonctions auxquelles il
était destiné pour le premier service indispensable à ce
premier travail spirituel. Il dressa l'autel et les cercles convenables, étant
placé au centre, il offrit le premier parfum au Créateur. Il offrit
au Créateur comme un holocauste, sa forme corporelle en humble prosternation,
et soumit son être spirituel mineur [à] l'Eternel, pour être
le réceptacle de la justice divine, sur lequel l'Eternel manifesterait
sa plus grande gloire de miséricorde en faveur d'Adam, sa première
créature mineure. Adam occupait la corne de l'autel, ou le côté
des cercles qui regarde au midi.
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
Après qu'Abel eut fini les fonctions spirituelles conformément
aux ordres qu'il avait reçus de son père, il sortit de sa prosternation
et rendit compte à son père de ce qu'il avait appris du Créateur
en sa faveur. Adam se plaça au septentrion et ce malheureux père
fut en tremblant se prosterner comme avait fait Abel ; et lorsqu'il eut fini,
il appela ses deux fils à lui, il plaça Abel à sa droite,
et
Après qu'Abel eut rempli ses fonctions spirituelles suivant ses ordres,
il se retira de sa propre prosternation, il fut rendre compte à son père
de ce qu'il avait appris du Créateur en sa faveur. Adam mit alors Abel
à sa propre place septentrionale et fut ensuite tout tremblant, faire
sa prosternation ainsi qu'Abel l'avait faite. Lorsqu'il eut fini, il rappela
ses deux fils à lui, en plaçant
Caïn à sa gauche et leur fit part de ce qu'il avait appris du Créateur.
Il leur parla ainsi : "Je vous préviens par l'Eternel créateur
que j'ai obtenu grâce devant lui. Sa justice cesse d'être réversible
sur moi, par l'intermission du culte de mon fils Abel, que le Créateur
a examiné en sainteté divine en ma faveur. Venez, mes fils, que
je partage ma joie avec vous, en vous faisant part de deux sensations que je
viens de ressentir à la fois, celle du mal et celle du bien. Elles terminent
ma réconciliation parfaite avec le Créateur." Après
ce transport, Adam dit à son fils Caïn : "Vos oeuvres doivent
être celles d'Abel. Apprenez de moi que le Créateur met toute sa
confiance sans distinction d'origine temporelle et spirituelle, et accorde toute
puissance supérieure spirituelle divine, en celle ou celui qu'il sait
la mériter et à qui elle est due. Que votre volonté, Caïn,
à l'avenir soit celle de votre frère Abel, de même que la
mienne est et sera invariablement celle du Créateur."
Abel sur sa droite et Caïn sur sa gauche, et dans cette situation, Adam
leur fit part de ce qu'il avait appris du Créateur. "Je vous préviens,
leur dit-il, de par l'Eternel Créateur, que j'ai obtenu grâce devant
lui : sa justice a cessé d'être réversible sur moi par l'intermission
et l'entremise de mon fils Abel, dont le Créateur a exaucé la
sainteté en ma faveur. Venez, mes deux fils, que je partage ma joie avec
vous, en vous faisant part de deux sensations que je viens d'éprouver,
celle du mal et celle du bien qui fait ma réconciliation parfaite avec
le Créateur." Puis s'adressant à Caïn, il lui dit :
"Mon fils premier né, que vos oeuvres à l'avenir soient celles
de votre frère dernier né. Apprenez de moi que le Créateur
met sa confiance sans aucune distinction d'origine temporelle et spirituelle,
et qu'il accorde toute puissance supérieure à celui ou à
celle qui sait la mériter, et à qui elle est due. Que votre volonté,
Caïn, soit à l'avenir celle de votre [69] frère Abel, de
même que la mienne sera inviolablement à l'avenir celle du Créateur."
Le principe cérémoniel de cette opération mémorable
commença à moitié jour solaire et finit au bout d'une heure.
Chacun se retira à sa destination ordinaire, Caïn vers ses deux
soeurs et Abel vers son père et sa mère.
Le cérémonial commença à la moitié du jour
solaire, et le tout ne dura qu'environ une heure de temps. Plus les signes venaient
vers leur fils Abel, plus leurs trois premiers nés devenaient les ennemis
de leur propre frère.
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Adam et Eve regardèrent Abel comme un interprète spirituel divin,
et ils observaient avec précision tout ce qu'il leur disait et leur faisait
faire, en joie et en sainteté. Les trois premiers nés au contraire
s'opposaient à tout ce qu'Abel opérait en leur propre faveur et
en celle de leur père et mère ; ils allèrent même
jusqu'à tendre des pièges d'opérations contraires aux siennes,
pour le détruire et l'effacer physiquement de devant eux, ce
qu'ils firent, ainsi qu'on va l'apprendre.
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Adam se proposa un jour de rendre au Créateur, conjointement avec ses
deux fils, le culte d'une opération spirituelle divine, mais sa postérité
femelle ne pouvant y assister, à cause du peu de vertus et puissances
divines innées dans les femelles et de leur peu de force et de fermeté
de soutenir de pareilles opérations, il éloigna cette postérité
femelle à une distance de quarante-cinq coudées du lieu qu'il
avait choisi pour son travail. Tout étant disposé, Adam ordonna
et consacra son dernier né, Abel, pour être le premier à
exercer les fonctions spirituelles de l'opération qu'il se proposait
de faire. [70] Abel se mit aussitôt en devoir de les remplir ; il dressa
lui-même l'autel ou les cercles convenables, au centre desquels il offrit
lui-même les premiers parfums. Ces parfums étaient sa propre forme
corporelle qu'il offrit en holocauste au Créateur en se prosternant humblement.
Il soumit en même temps son Etre mineur spirituel à l'Eternel,
pour être le réceptacle de la justice divine, sur lequel l'Eternel
manifesta sa plus grande gloire de miséricorde envers Adam sa première
créature mineure. Adam, le travail fini, et les opérants se retirèrent
chacun à leur destinée ordinaire, Caïn du côté
de ses deux soeurs, et Abel du côté de son père et de sa
mère.
Faites réflexion sur cette division de créatures humaines, trois
d'un côté et trois de l'autre. Vous y trouverez la vraie figure
et le type du bien et du mal. Vous y voyez encore le vrai type des trois essences
spiritueuses, qui composent les différentes formes corporelles de matière
apparente ; celles de l'être raisonnable et irraisonnable. Additionnez
ces deux
Cette division de trois personnes d'un côté et trois de l'autre
nous offre une figure trop frappante pour que nous ne l'observions pas ; elle
est le vrai type de la séparation du bien et du mal ; elle nous représente
encore les trois essences spirituelles qui composent les différentes
formes corporelles de matière apparente, tant celles de l'être
raisonnable que de
nombres ternaires. Vous verrez encore par le produit sénaire le nombre
de création divine, ou les six pensées opérantes du Créateur
pour la création générale et particulière. Vous
y trouverez encore [ce] qu'enseigne l'Ecriture, que trois sont en haut et trois
sont en bas, et dans ces deux nombres ternaires, il y en a un qui distingue
le bien et l'autre le mal. Faites des réflexions conséquentes
sur cela. Je continuerai la réconciliation finale d'Adam.
l'être irraisonnable. Joignez ces deux nombres ternaires vous verrez par
leur produit sénaire le nombre de création divine ou les six pensées
du Créateur pour la création universelle, générale
et particulière. Voyez encore si vous ne trouverez pas ce que l'Ecriture
nous enseigne, que trois sont en haut comme trois sont en bas. Voyez de plus
quel est celui [71] des deux nombres ternaires qui figure le mal. Enfin, réfléchissez
sur ce sujet, et cherchez-vous à vous-même des corrections et des
conséquences satisfaisantes.
TACaïn, étant retiré avec ses deux soeurs dans le coin de
la terre qui leur [avait] été assigné, leur fit part du
prétendu outrage que son père venait de lui faire en lui enlevant
son droit d'aînesse pour le rendre réversible sur son frère
Abel. Il ajouta encore que son père l'avait assujetti et subordonné
à ce cadet. Ses soeurs en furent indisposées, elles portèrent
Caïn à user de toute sa puissance et force d'homme contre celle
de leur père, de leur frère et même contre le Créateur
qui avait permis un pareil forfait de la part de leur père, et à
la sollicitation de leur frère cadet qui avait surpris la bonne foi du
père et corrompu sa bonne pensée par un acte de cérémonie
aussi faux qu'injuste. L'effet des reproches de ces trois sujets fut que Caïn
conçut d'opérer un culte aux faux dieux ou aux premiers démons,
pour qu'ils lui donnassent une puissance supérieure à celle que
le Créateur avait donnée à son frère Abel, et cela
pour se venger du prétendu tort qu'il avait reçu de son père
à l'instigation de son frère, ainsi qu'il lui avait été
enseigné par son père Adam ; et [il] fit assister ses deux soeurs
avec lui, comme Abel et lui avaient assisté à celle de leur père,
et suivit
Caïn, étant retiré dans le lieu qu'Adam lui avait destiné,
fit part à ses deux soeurs du prétendu outrage que son père
lui avait fait en enlevant son droit d'aînesse, pour le rendre réversible
sur son frère cadet Abel, et en l'assujettissant à la subordination
et à la volonté de ce même frère Abel dernier né.
Les deux soeurs de Caïn l'engagèrent d'user de toute sa puissance
et de sa force contre celle de son frère et de son père, et même
contre le Créateur qui avait permis un pareil forfait, à la sollicitude
d'un frère cadet qui avait surpris la bonne foi de leur père et
corrompu sa pensée par la cérémonie d'un culte faux et
injuste. En conséquence, Caïn conçut d'opérer un culte
aux faux dieux et au prince des démons, pour qu'il lui donnassent une
puissance supérieure à celle que le Créateur avait donnée
à son frère Abel, et cela pour se venger du prétendu tort
qu'il avait reçu de son père par l'entremise de son frère.
Il fit assister à son opération ses deux soeurs avec lui, ainsi
qu'Abel et lui avaient assisté à l'opération de leur père
; il consacra sa soeur cadette aux mêmes fonctions que celles qu'avait
remplies Abel, et il suivit avec précision tout le premier cérémonial
qu'il avait vu faire. Et lorsque ce fut à son
exactement le cérémonial qu'il avait vu faire. Lorsqu'il vint
à son tour de prosternation, il mit sa dernière soeur à
la place qu'il occupait à l'autel et aux cercles qu'il avait faits, et
étant en prosternation, il offrit en victime la forme et la vie de son
frère Abel au prince des démons. La forme est le corps, et la
vie est l'âme.
tour de faire [72] sa prosternation, il remit son autre soeur à la place
qu'il occupait à l'autel ou aux cercles et, s'étant mis en prosternation,
il offrit en victime la forme et la vie d'Abel (la forme est le corps et la
vie de l'âme) au prince des démons.
TACette cérémonie finie, Abel vint se présenter à
son frère duquel il reçut beaucoup de reproches. Abel les reçut
avec douceur et humilité et répondit à Caïn : "Ce
n'est point à moi ni à mon père temporel que vous devez
vous en prendre. C'est à vous-même et à celui qui vous dirige
en ce moment. Car vous devez opérer un culte faux contre le Créateur
éternel. La noirceur de votre crime est au-dessus de celle de celui d'Adam
notre père temporel. Vous avez disposé en faveur du dieu des ténèbres
d'un holocauste qui n'est point en votre pouvoir. Vous avez cherché à
tort de satisfaire les chefs de votre pensée inique, en vous proposant
de répandre injustement le sang du juste pour la justification des coupables."
Après cette cérémonie, Abel vint se présenter à
Caïn, qui lui fit beaucoup de reproches. Abel les reçut avec douleur
et humilité, et répondit ensuite à Caïn : "Ce
n'est point à moi ni à notre père temporel que vous devez
en vouloir, c'est contre vous-même et contre celui qui vous dirige en
ce moment que vous devez combattre, car je vous dis que vous venez d'opérer
un culte faux et impie devant l'Eternel. La force de votre crime surpasse celle
du crime d'Adam : vous avez offert à votre Dieu de ténèbres
un holocauste qui n'est ni à votre disposition, ni à la sienne
; vous avez cherché à tort de répandre le sang du juste
pour la justification des coupables."
TAAbel retourna vers Adam, et lui fit part de ce qui venait de se passer avec
son frère. Ce détail l'affligea et le plongea dans la plus grande
consternation. Abel demanda à son père quel était le sujet
de son abattement et de sa tristesse. Il tâcha de le consoler. Adam ne
lui répondit rien. Il semblait prévoir ce qui devait arriver à
ce fils bien-aimé de la part de son frère et n'osait lui en faire
part. Abel le rassura et lui dit avec fermeté : "Ce qui est décrété
en votre faveur et en celle de votre postérité par le Créateur
doit avoir son action, soit en bien ou en mal. Car toute la création
Abel retourna ensuite trouver Adam et lui fit part de tout ce qui s'était
passé, ce qui affligea beaucoup ce malheureux père et le plongea
dans la plus grande consternation. Abel tâcha alors de consoler Adam et
lui fit des questions sur le sujet de sa tristesse et de son abattement ; mais
Adam ne lui répondit rien. Il semblait qu'il prévoyait ce qui
devait arriver à ce fils bien-aimé, et qu'il n'osait le lui dire.
Abel rassura Adam sur toutes ces inquiétudes et lui dit d'un ton ferme
: "Mon père, ce qui est décrété par le [73]
Créateur en votre faveur et celle de votre postérité doit
avoir son action soit
générale que vous voyez n'est autre chose qu'un lieu que l'Eternel
a réservé et destiné pour opérer la manifestation
de sa toute-puissance pour sa plus grande gloire. C'est donc dans votre postérité
corporelle que l'Eternel mettra des sujets convenables pour être les vrais
instruments dont il se servira pour le triomphe de sa victoire et de sa justice,
pour l'avantage des bons et la honte des mauvais. Il est très inutile
d'aller contre ce qui a été délibéré par
le Créateur pour et contre la créature spirituelle majeure et
mineure." Sur quoi, Adam parut calmé et s'adressa au Créateur
: "O toi, Eternel, que ce qui est conçu par ta pensée soit
accompli par ton fidèle serviteur, père d'une multitude de nations
qui habiteront dans ton cercle universel. Amen."
en bien, soit en mal ; car la création générale que vous
voyez, n'est autre chose qu'un lien que l'Eternel a réservé pour
faire opérer la manifestation de sa toute-puissance, pour sa plus grande
gloire. C'est donc, mon père, dans votre postérité corporelle
que le Créateur mettra des sujets convenables, pour être les vrais
instruments dont il se servira pour le triomphe de sa justice, l'avantage des
bons et la honte des mauvais. Il est inutile à l'homme d'aller contre
ce qui est délibéré par le Créateur pour ou contre
sa créature spirituelle." Adam parut calme, et, s'adressant au Créateur,
il dit : "O toi Eternel ! que ce qui est conçu par ta pensée
et par ta volonté soit accompli par ton fidèle serviteur, père
de la multitude des nations qui habiteront et opéreront dans ton cercle
universel : Amen !"
TAEnsuite, Adam et Abel furent visiter Caïn qui vint avec ses soeurs au-devant
d'eux. Lorsqu'ils se furent joints, les soeurs embrassèrent leur père,
et Caïn embrassa son frère Abel et lui porta trois coups d'un instrument
de bois fait en forme de poignard. Le premier lui perça la gorge, le
second le coeur, et le troisième les entrailles. Adam ne s'aperçut
pas de ce forfait, mais à peine le meurtre fut-il commis, qu'il sentit
une commotion terrible, qui lui fit la même sensation sur les deux soeurs.
Elles tombèrent à la renverse avec Adam en s'écriant :
"Notre conciliateur, Seigneur, nous est ravi par la main de l'impie, nous
réclamons ta justice et laissons notre vengeance à toi seul."
Ensuite Adam et Abel furent visiter Caïn, qui vint au-devant d'eux avec
ses deux soeurs. Lorsqu'ils se furent joints, ces filles embrassèrent
leur père et Caïn embrassa son frère Abel, mais, dans cet
embrassement, Caïn porta sur Abel trois coups d'un instrument de bois fait
en forme de poignard. Le premier coup lui perça la gorge, le deuxième
lui perça le coeur et le dernier lui perça les entrailles. Ce
meurtre se passa en présence d'Adam sans qu'il s'en aperçut. Mais,
à peine le meurtre fut commis, qu'Adam sentit une commotion terrible
; les deux [74] soeurs de Caïn et d'Abel en éprouvèrent une
pareille ; et tous trois, frappés de cette commotion, tombèrent
à la renverse en s'écriant : "Notre conciliateur, Seigneur,
nous est ravi par la main de l'impie ! Nous réclamons la justice et nous
remettons à toi seul notre vengeance."
Voyez l'industrie du démon, comme il se déguise en apparences
spirituelles
Voyez avec quel artifice les sujets du démon se déguisent aux
yeux de la
par de simples paroles aux yeux de la créature. La commotion et le terrassement
d'Adam et de ses filles provenaient de la vision qu'ils eurent, en nature effective,
du mineur et majeur spirituel d'Abel, qu'ils ne purent soutenir sans tomber
en défaillance. Adam se releva le premier et retourna vers Eve à
qui il apprit que ce que le Créateur avait voulu exiger de lui pour son
entière réconciliation et pour la science venait d'être
accompli par la victime de son fils Abel, et que tout était couronné.
créature par des paroles spirituelles et louables en apparence. Cette
sommation, quoique très naturelle parmi les trois personnes ci-dessus,
et fondée sur la sympathie de leur sens de matière, provenait
encore d'une autre cause, ainsi que le terrassement qui survint à ces
trois personnes. Cela provenait de la vision qu'elles eurent en nature effective
du mineur et majeur spirituel d'Abel, et qu'elles ne purent soutenir sans tomber
en défaillance. Adam se releva le premier et s'en retourna, en compagnie
du majeur et mineur d'Abel, retrouver Eve, à qui il apprit tout ce que
le Créateur avait voulu exiger de lui, pour son entière réconciliation,
que ces crimes venaient d'être expiés par la victime Abel, son
fils, et qu'ainsi tout était consommé.
Quelle fut la douleur de cette mère tendre ? C'est là cette ronce
prédite qui a percé le coeur d'Adam ; c'est là cette funeste
ronce produite par la première terre créée, effet de la
prévarication d'Adam. Eve terrestre a donc produit de son côté
son fléau. Elle l'avait conçu par l'opération physique
qu'Adam avait opérée avec elle. C'est là le produit que
nous appelons de confusion par le nombre de deux.
Je vous laisse à penser quelle devait être la douleur de ce malheureux
père et quelle fut celle de sa compagne. Ne sont-ce pas là ces
fameuses ronces qui ont percé le coeur d'Adam ? N'est-ce pas là
cette funeste ronce produite sur la terre, créée par la prévarication
[75] d'Adam ? C'est donc Eve qui a produit, en Caïn, l'instrument du fléau
du malheureux Adam, ayant conçu ce fils avec Adam par une opération
de confusion, selon que le nombre deux nous l'annonce, et que je vais détailler
ici avec sincérité.
TALe nombre de confusion est ce que nous appelons opération simple et
particulière, qui se fait par la pure volonté d'un mineur avec
un majeur démoniaque. Ces deux sujets, par leur intime liaison, ne font
qu'un relativement à leur unité de pensée, d'intention
et d'action. Cependant vous les trouverez toujours distincts l'un et autre,
faisant toujours deux en ce qu'ils sont encore susceptibles de désunité,
lorsqu'un
Le nombre de confusion est celui qui dirige ce que nous appelons opération
simple et particulière, qui se fait de la pure volonté du mineur
avec le majeur spirituel démoniaque. Ces deux sujets ne font qu'un par
l'intime liaison de leur pensée, de leur intention et de leur action.
Cependant, ce sont toujours deux sujets distincts l'un de l'autre, en ce qu'ils
sont toujours susceptibles de désunion ; ce qui arrive lorsqu'un médiateur
plus puissant
médiateur plus puissant qu'eux se met entre l'un et l'autre, et qu'il
a opéré en réaction opposée à la première,
qui fait par ce moyen un changement décidé en faveur du mineur,
et au détriment du majeur, en contenant ce majeur en suspension de ses
fonctions ordinaires, à l'avantage du mineur. C'est ce que nous appelons
opération de confusion, que nous distinguons par le nombre de deux.
qu'eux se met entre l'un et l'autre, et opère entre eux une réaction
opposée à la première. Par ce moyen, il se fait un changement
considérable en faveur du mineur, en contenant l'action du majeur démoniaque.
Ainsi, c'est la jonction avec cet être démoniaque que nous appelons
opération de confusion, et que nous distinguons par le nombre deux.
Vous pourriez peut-être me répondre : "Lorsque le mineur est
joint au majeur bon, est-ce qu'il ne fait pas aussi ce nombre de confusion comme
le premier ?" Non, l'esprit bon ne peut faire jonction avec un mineur qu'au
préalable il n'ait communiqué à ce même mineur son
esprit intellect, que nous appelons puissance spirituelle mineure, qui dispose
l'âme mineure particulière à recevoir l'impression de l'esprit
majeur bon, selon la volonté du majeur et du mineur. L'âme acquiert
par cette jonction un nombre de deux, qui, en se joignant à lui, fait
un nombre ternaire : la puissance innée du majeur premier qui est l'âme
1, celle de la puissance mineure intellect de l'esprit majeur 2, et la puissance
directe de l'esprit majeur 3, voilà comme l'âme mineure fait dans
son premier principe de liaison spirituelle bonne, sa jonction ternaire.
Vous pourriez me demander si, lorsque le mineur se joint au majeur spirituel
bon, il ne fait pas également le nombre deux ou de confusion ? Mais je
répondrai que non, attendu que l'esprit bon qui fait jonction avec un
mineur, ne peut se joindre avec ce mineur, qu'au préalable il n'ait communiqué
à ce même mineur son esprit intellect, que nous appelons : [76]
puissance spirituelle mineure, qui prépare et dispose l'âme particulière
mineure à recevoir impression de l'esprit majeur bon, selon la volonté
et le désir de ce même esprit majeur et du mineur particulier.
L'âme, par cette jonction, acquiert le nombre deux qui, se joignant à
l'esprit, forme d'abord un nombre ternaire ; savoir : la puissance innée
du mineur premier qui est l'âme, 1 ; la puissance mineure de l'intellect,
2 ; et la puissance directe de l'esprit majeur, 3. Voilà comment l'âme
mineure fait le nombre ternaire dans son premier principe de jonction spirituelle.
Nous ne comptons point ainsi la jonction qui se fait de l'âme avec l'intellect
démoniaque, et ensuite avec l'esprit mauvais, parce que, dans cette jonction,
l'âme abandonne entièrement sa puissance spirituelle bonne pour
devenir elle-même intellect du démon ; au lieu que, dans sa jonction
avec le bon esprit, elle conserve et fortifie sa puissance spirituelle divine,
qui mérite, par
conséquent, d'être comptée dans l'énumération
que nous en faisons.
TAL'esprit majeur, tenant son action immédiate du Créateur, a
la correspondance régulière aux puissances divines que nous appelons
quadruple essence divine éternelle, qui se fait par l'âme du mineur
qui est en correspondance avec l'intellect 2, l'intellect avec l'esprit 3, et
l'esprit majeur avec la Divinité ; voilà la preuve démonstrative
de l'émanation et de l'exacte correspondance de tout être créé
spirituel avec l'Eternel.
L'esprit majeur bon, tenant son action immédiate de la Divinité,
l'âme a, par conséquent, sa correspondance régulière
aux quatre puissances divines, que nous appelons : quatriple essence, ainsi
qu'il suit : l'âme mineure, 1, est en correspondance spirituelle avec
l'intellect, 2 ; l'intellect avec l'esprit, 3 ; et l'esprit avec la Divinité,
4. C'est là ce que nous [77] prouve l'exacte correspondance de tout être
spirituel avec le Créateur éternel.
Outre la correspondance spirituelle majeure avec la Divinité, je vais
vous donner celle de l'organe du corps particulier de l'homme avec tout être
spirituel créé. Le corps de l'homme est l'organe de l'âme,
c'est par lui que le mineur fait apercevoir à ses semblables son intention
et sa volonté d'action spirituelle par toutes ses différentes
opérations et démarches, l'âme mineure est l'organe de l'intellect
; l'intellect est l'organe de l'esprit majeur ; et l'esprit majeur est celui
de l'esprit divin. Voilà une harmonie organique des principaux êtres
spirituels divins, soit avec la loge particulière de l'homme, soit avec
la loge universelle générale. Cet ordre prouve évidemment
que tout est émané de ce premier être, soit spirituel et
temporel.
Je veux faire connaître, de plus, la correspondance du coeur de l'homme
avec tout être spirituel. Le corps de l'homme est l'organe de l'âme
; c'est par lui que le mineur fait apercevoir à tous ses semblables son
intention et sa volonté d'action spirituelle, par les différents
mouvements et les différentes opérations qu'il fait faire à
sa forme. L'âme mineure est l'organe de l'intellect ; l'intellect est
l'organe de l'esprit majeur, et l'esprit majeur est l'organe du Créateur
divin. Telle est la belle harmonie organique des principaux êtres spirituels
divins, soit avec la forme particulière de l'homme, soit avec la forme
générale et universelle, et c'est ce qui nous fait connaître
avec certitude que tout est vraiment émané du premier être
nécessaire à tout être quelconque, soit spirituel, soit
temporel.
Les nombres divins sont ceux dont l'Eternel se servit pour opérer sa
création universelle.
Par le nombre ternaire l'on connaît l'unité ternaire des essences
spiritueuses dont l'Eternel s'est servi pour la création des différentes
formes matérielles
En effet, par les nombres dont je me sers, vous devez apprendre à connaître
la triple et la quatriple essence divine. Ces nombres sont ceux dont l'Eternel
s'est servi lui-même pour opérer la création universelle,
générale et particulière, et l'émanation des esprits,
tant ceux qui sont devenus mauvais, que ceux qui ont
apparentes ; et par le nombre quaternaire, les nombres spirituels divins, qui
ont servi pour tous êtres spirituels de vie, qui sont les esprits majeurs
vivants, qui sont donnés au Christ, et de privation qui sont les démons
et les mineurs. Ils sont sous la puissance et la domination des démons.
conservé la pureté de leur nature spirituelle divine. Le nombre
ternaire apprendra à connaître l'unité ternaire des essences
spiritueuses dont le Créateur s'est servi pour la création des
différentes [78] formes matérielles apparentes, et le nombre quaternaire
nous apprendra à connaître le nombre spirituel divin dont le Créateur
s'est servi pour l'émanation spirituelle de tout être spirituel
de vie, qui sont les esprits majeurs, vivants qui sont donnés au Christ,
et de privation qui sont les démons, et les mineurs qui sont tombés
sous leur puissance.
C'est ce qui a fait dire aux sages et à saint Paul qu'on ne peut être
savant dans aucune espèce de science quelconque sans la connaissance
parfaite des nombres. Distinguons la connaissance des lois de convention des
hommes temporels et de celles de la nature spirituelle : Les lois de convention
des hommes temporels varient comme l'ombre qui passe sur un cadran solaire,
et celles de la nature spirituelle sont immuables, tout étant inné
en elles de la première émanation de création.
C'est cette vertu des nombres qui a fait dire aux sages de tous les temps que
nul homme ne peut être savant, soit dans le spirituel divin, soit dans
le céleste, terrestre et particulier, sans la connaissance des nombres.
Autre chose est la connaissance des lois de la nature spirituelle, autre chose
est la connaissance des lois d'ordre et de convention des hommes matériels.
Les lois des hommes varient comme l'ombre ; celles de la nature spirituelle
sont immuables, tout étant inné en elle dès leur première
émanation.
Vous serez encore plus amplement instruit de ces vérités à
la suite de ce Traité. Suivons la réconciliation d'Adam et d'Eve
:
NOMBRES
1 : Unité, premier principe de tout être tant spirituel que temporel,
appartenant au Créateur divin.
2 : Nombre de confusion appartenant à la femme.
3 : Nombre appartenant à la terre et à
l'homme. [79]
4 : Quatriple essence divine.
5 : Esprit démoniaque.
6 : Opérations journalières.
7 : Esprit saint appartenant aux esprits septénaires
8 : Esprit doublement fort appartenant au Christ.
9 : Démoniaque appartenant à la matière.
10 : Nombre divin.
Je reprends la réconciliation parfaite d'Adam et d'Eve avec le Créateur.
Adam et Eve, ayant reçu cette peine fatale et n'ayant aucune notion de
type pour l'avenir, soit chez eux ou dans leur postérité première,
soit dans leur postérité à venir, cette cruelle incertitude
fit qu'Adam et Eve se prosternèrent avec la plus grande douleur et une
contrition sincère devant le Créateur, pour lui demander grâce
et miséricorde du crime que le reste de sa postérité avait
commis sur son fils Abel, n'ayant ni le pouvoir ni la force de venger de leur
propre autorité le sang du juste par l'effusion de celui du coupable.
Vous voyez, par la conduite d'Adam et Eve à l'égard de l'assassinat
de leur fils et des complices, que l'homme n'a pas la vengeance en son pouvoir,
qu'elle n'appartient qu'au Créateur. L'Eternel les ayant examinés,
leur envoya un de ses esprits interprètes, qui leur apparut et leur expliqua
le type de l'assassinat. Et voici [ce] que l'esprit leur dit sur un événement
qu'ils regardaient non seulement comme une perte considérable pour le
fruit de leur postérité, mais encore comme un effet de
Adam et Eve, ayant éprouvé la peine cruelle dont nous avons parlé,
et ne connaissant rien de positif que cet événement annonçait
soit pour eux, soit pour la postérité première et celle
à venir, se prosternèrent dans la plus grande douleur et la plus
grande foi devant le Seigneur, pour lui demander grâce et miséricorde
du crime que Caïn avait commis sur leur fils Abel, n'ayant en lui ni le
pouvoir ni la force de venger de leur propre autorité le sang du juste
par l'effusion de celui du coupable, et sachant bien que la vengeance n'appartient
qu'au Créateur. L'Eternel exauça les prières et lamentations
d'Adam et d'Eve sur la mort de leur fils Abel ; il leur envoya un interprète
spirituel qui leur apparut et leur expliqua le type du crime commis par Caïn,
en leur disant : Vous avez bien raison de regarder le meurtre d'Abel comme une
perte considérable et comme une marque de la colère de Dieu qui
doit rejaillir sur vos descendants jusqu'à la fin des siècles.
[80] Vous devez encore la considérer comme un reste du fléau de
la justice divine pour l'entière rémission de votre premier crime,
et pour votre
la colère du Créateur qui devait rejaillir sur toute sa postérité
présente et future pour la durée des siècles. Ils considéraient
encore cet événement comme un reste du fléau de la justice
divine pour l'entière démission de leur premier crime, et pour
leur réconciliation parfaite avec le Créateur. TAL'esprit intellect
dit à Adam et Eve : "Vous avez bien raison l'un et l'autre, au centre
de votre consternation de peine sur ce qui cause votre douleur en faveur du
Créateur, comme vous le faites. C'est relativement à votre retour
et à votre résignation spirituelle divine envers le Créateur,
qu'il m'envoie auprès de vous pour calmer vos alarmes, sur ce que vous
craignez et pour vous et pour votre postérité. L'Eternel créateur
vous parle par ma voix. Vous n'avez produit cette postérité d'Abel
que pour être le vrai type de celui qui viendra dans son temps pour être
le véritable et l'unique réconciliateur de toute la postérité
générale des formes particulières d'Adam, dans lequel toute
postérité réside, ainsi que le Créateur [l']a mise
innée dans sa créature première après son changement
de forme corporelle glorieuse, l'ayant fait gardien de son séminal reproductif
de forme corporelle terrestre. J'ajoute encore que Caïn, que vous reconnaissez
criminel devant le Créateur et devant vous, ne l'est pas autant qu'Adam
l'a été envers le Créateur. Caïn n'a occis que la
matière, mais Adam a pris le trône de la domination divine par
la force : je te demande quel est le plus criminel de vous deux." Adam
répondit : "Que la volonté de mon Créateur soit la
mienne." TA"Je te dirai à toi, Adam, que ton fils Caïn
est encore un type par son forfait criminel commis sur son frère, des
premiers esprits créés qui t'ont séduit et occis spirituellement,
et soumis toi et ta femme
parfaite réconciliation ; mais le Créateur, qui a connu votre
retour parfait et votre résignation, m'envoie auprès de vous pour
calmer vos peines et vos larmes sur le malheureux événement que
vous regardez comme irréparable. Le Créateur vous dit par ma parole
que vous n'avez l'un et l'autre produit cette postérité d'Abel
que pour être le vrai type de celui qui viendra dans un temps, pour être
le véritable et l'unique réconciliateur de toute votre postérité.
Sachez encore l'un et l'autre, que Caïn, que vous regardez avec raison
comme criminel, ne l'est pas tant qu'Adam l'a été envers le Créateur.
Caïn n'a frappé que la matière et Adam a pris le trône
de Dieu par la force : voyez s'il est plus criminel que vous ? Votre fils Caïn
est encore un type de la prévarication des premiers esprits qui ont séduit
Adam et qui lui ont donné réellement la mort spirituelle, en précipitant
son être mineur dans une forme de matière passive, ce qui l'a rendu
susceptible de privation divine, et changé sa forme glorieuse en une
forme matérielle sujette à être anéantie, sans pouvoir
être remise dans sa première nature de forme apparente, après
sa réintégration dans le premier principe des formes apparentes,
que l'axe central dissipera aussi promptement qu'il l'a formé. Soyez
fermes et persévérants [81] dans votre confiance en l'Eternel
; le terme de votre réconciliation est rempli. Adam répondit :
Que la volonté de mon Créateur soit la mienne !
à être mis en pâtiment pénible quant à ton
être spirituel, à être susceptible de privation divine, et
quant à ta forme à être passive et anéantie sans
aucune ressource de pouvoir être remise dans sa première nature
de forme apparente, après sa première réintégration
d'être apparent, que l'axe feu central dissipera aussi promptement que
la forme.
Voilà le vrai type que fait Caïn et son crime. Caïn était
la première postérité d'homme temporel, Abel la seconde,
celle-ci était mineure et cadette. Adam, placé au centre de ces
deux postérités d'hommes temporels, fait la figure du Créateur,
et sa postérité celle que le Créateur avait créée
pour sa plus grande gloire. Le Créateur créa ou détacha
de lui des esprits parfaits pour son culte avant Adam. Ces esprits aînés
d'Adam ayant prévariqué contre le Créateur, il les éloigna
de sa personne, et l'Eternel fit succéder à leur expulsion une
créature mineure spirituelle qu'il nomma Réaux (nous la nommons
Adam). Cet être mineur était cadet spirituel de ces premiers esprits,
puisqu'ils sortent l'un et l'autre de ce premier père divin.
Je vais entrer maintenant dans l'explication des types véritables que
font tous les événements que j'ai rapportés. Adam, par
sa postérité temporelle, fait la figure du Créateur ; et
cette postérité d'Adam fait la figure des esprits que le Créateur
avait émanés de lui pour sa plus grande gloire, et pour lui rendre
un culte spirituel. Vous avez vu que ces esprits peuvent se considérer
comme aînés à Adam, ayant été émanés
avant lui. Vous savez aussi que ces esprits ayant prévariqué,
l'Eternel les éloigna de sa présence, qu'il émana et qu'il
émancipa de son immensité divine un être spirituel mineur
pour les contenir en privation, et que ce mineur que nous nommons Adam et Réaux,
n'était par conséquent que le second né spirituellement
de ces premiers esprits, et qu'il sortait ainsi qu'eux du père divin
Créateur de toutes choses.
Il fallait une représentation à cette création, elle est
dans Caïn et dans son crime par la destruction de l'individu d'Abel. L'un
est le type des premiers esprits, et son crime celui qu'ils commirent contre
l'Eternel. Abel, par son état de justice et de sainteté, est le
type d'Adam créé dans son premier état de gloire divine,
et la destruction du corps d'Abel est le type de l'opération que les
premiers esprits pervers firent pour décider la chute du premier corps
de gloire dont le Créateur avait revêtu son
Je veux donc faire observer que Caïn, fils aîné d'Adam, est
le type de ces premiers esprits émanés par le Créateur,
et que son crime est le type de celui que ces premiers esprits ont commis contre
l'Eternel. Abel, second né d'Adam, fait par son innocence et sa sainteté
le type d'Adam émané après ces premiers esprits dans son
premier état de justice et de gloire divines. Et la destruction du corps
d'Abel, opérée par Caïn son frère aîné,
est le type de l'opération [82] que les premiers esprits firent pour
détruire la
premier mineur créé et le rendre sujet comme eux de privation
divine. Voilà l'explication certaine du type premier que font ces trois
sujets, Adam, Caïn et Abel.
forme de gloire dont le premier homme était revêtu, et le rendre
par ce moyen susceptible d'être comme eux en privation divine. Voilà
l'explication certaine du premier type que font Adam, Caïn et Abel, par
les fâcheux événements qui leur sont survenus.
Je traiterai encore le second type qu'ils font dans toute la postérité
générale d'Adam et dans tout être corporel céleste
et général terrestre. Adam est l'exacte figure, par sa forme et
ses proportions gardées, ainsi que par les trois principes spiritueux
qui composent la forme corporelle apparente, de la loge générale
terrestre, que nous savons être un triangle équilatéral,
comme il vous sera représenté physiquement par la suite.
Le second type que font ces trois mineurs n'est pas moins considérable,
soit par le rapport qu'ils ont avec tout être corporel, céleste,
général et terrestre, soit par les événements qu'ils
annonçaient devoir survenir à la postérité du premier
homme. Pour s'en convaincre, il faut observer qu'Adam, par les trois principes
spiritueux qui composent sa forme de matière apparente, et par les proportions
qui y règnent, est l'exacte figure du temple général terrestre,
que nous savons être un triangle équilatéral, ainsi qu'on
le verra physiquement dans la suite.
Adam avait en son pouvoir le produit d'une végétation comme il
est à la nature terrestre de végéter. Adam n'a pu végéter,
que de deux façons, masculine et féminine. La terre ne peut végéter
différemment, soit dans les animaux passifs ou plantes ordinaires dont
elle a l'essence. TAQuoique l'homme ait le pouvoir de se reproduire corporellement,
il a encore le pouvoir de végéter des animaux passifs qui sont
réellement innés dans sa substance de forme matérielle.
Adam avait en son pouvoir une végétation corporelle, de même
qu'il est de la nature de la terre de végéter. Adam n'a pu végéter
que de deux sortes de végétations : la masculine et la féminine.
La terre ne peut également produire que ces deux espèces de végétations,
soit dans les animaux passifs, soit dans les plantes et autres végétaux.
Mais je vous apprendrai que, outre le pouvoir qu'a le corps de l'homme de se
reproduire corporellement, il a encore celui de végéter des animaux
passifs qui sont réellement [83] innés dans la substance de cette
forme matérielle. Voici d'où nous l'apprenons.
Lorsque l'être agent spirituel a quitté sa forme, elle devient
en putréfaction. De cette putréfaction il sort des êtres
corporels que nous appelons reptiles, qui n'existent qu'autant que les trois
Lorsque l'être agent spirituel a quitté sa forme, cette forme devient
en putréfaction. Après que cette putréfaction est faite,
il sort de cette forme corporelle des êtres corporels que nous appelons
principes spiritueux qui ont coopéré à la forme corporelle
de l'homme sont réintégrés à leur premier principe.
La putréfaction ne vient point d'elle-même, ni de la forme corporelle.
Le séminal de toute chose soumise à la végétation
est inné dans l'enveloppe, soit terrestre soit aquatique. Le corps de
l'homme étant provenu de la terre générale et ayant inné
dans sa forme de matière les trois premiers principes, il n'est pas douteux
qu'il ne réside en elle un séminal d'animaux, et ce n'est que
par le séminal qui est dans le corps de l'homme que la putréfaction
se fait après son décès.
reptiles, qui subsistent jusqu'à ce que les trois principes spiritueux,
qui ont coopéré à la forme corporelle de l'homme, soient
réintégrés. Il ne faut pas croire que cette putréfaction
vienne d'elle-même, ni directement de la forme corporelle, mais il faut
savoir que le séminal de toutes choses sujettes à la végétation
est inné dans l'enveloppe soit terrestre, soit aquatique. Ainsi le corps
de l'homme, étant provenu de la terre générale, et ayant
innés dans sa forme de matière les trois principes qui ont coopéré
chez lui à former son enveloppe soit terrestre, soit aquatique, il n'est
pas douteux qu'il réside encore en cette forme particulière un
séminal d'animaux susceptibles de végétation. C'est par
ce séminal que la putréfaction arrive dans les corps après
ce qu'on appelle vulgairement la mort.
Les trois premiers principes, que nous nommons mercure, soufre, sel, par leur
réintégration font, par la création qu'ils opèrent,
choquer les ovaires séminaux qui sont dans toute l'étendue des
corps et reçoivent une chaleur élémentaire qui dépouille
de son enveloppe l'espèce reptile laquelle, étant dissoute, se
lie intimement avec l'humide grossier du corps de l'homme, et c'est par la jonction
de ce dépouillement que s'opère définitivement la corruption
générale de la forme de l'homme, qui le met à son entière
fin de forme apparente. C'est à la réaction qui se fait dans les
trois principes qui ont opéré à la forme susdite, que se
doit la putréfaction, et cette même putréfaction n'est effectuée
que par l'explosion des êtres animaux dont le séminal est épars
dans le général du corps de l'homme.
Les trois principes que nous appelons Soufre, Sel et Mercure, opérant
par leur réintégration, entrechoquent, par leur réaction,
les ovaires séminaux qui sont dans toute l'étendue du corps. Ces
ovaires reçoivent encore par là une nouvelle chaleur élémentaire,
qui dépouille l'espèce animale reptile de son enveloppe, [84]
et cette enveloppe, ainsi dissoute, se lie intimement avec l'humide grossier
du cadavre. C'est la jonction de cette enveloppe des reptiles avec l'humide
grossier du cadavre qui opère la corruption générale du
corps de l'homme, et qui le met ensuite à sa dernière fin de forme
apparente. C'est donc toujours par la réaction des trois principes opérants
que provient la putréfaction, et cette putréfaction procure l'explosion
des animaux reptiles dont le séminal est épars dans le corps général
de l'homme.
Il faut que cette dernière opération soit faite par lui. C'est
là la peine et le travail
Il faut absolument que cette dernière opération soit faite par
lui ; et voilà ce
du corps. Les animaux provenus de ce corps n'ont leurs actions que dans l'humide
radical et le plus essentiel contenu dans le cadavre. La vie et l'action que
ces animaux ont dans le fluide radical ne provient que dans l'opération
de l'axe feu central, qui dépouille par son opération dernière
toutes les impuretés qui entourent les trois essences spiritueuses, qui
sont encore contenues dans la forme du cadavre, et le feu élémentaire,
qui conjointement avec le feu central entretiennent la forme de figure apparente
des corps reptiles et leur donnent vie par l'opération de réfraction
de leurs rayons de feu spirituel, qui, par la suite, se replient sur eux-mêmes,
ne retrouvant plus de fluide à opérer, tout ayant été
consommé par eux, ainsi que l'on peut s'en convaincre par l'expérience
d'un cadavre où l'on verra la vérité de ce que je viens
de dire. En vous expliquant comment les corps reptiles ont été
formés, je vous dirai ce qu'il en est généralement de la
forme et de la vie de tous les animaux irraisonnables qui sont dans l'univers.
Ils ne tiennent leur être que par ces deux feux.
Je reviens à l'explication des différents types que sont les deux
premiers fils d'Adam.
qu'on appelle la peine et le travail du corps. Je vous ferai observer encore
que les animaux reptiles, provenus de corps, n'ont leur action que dans l'humide
radical et le plus essentiel qui est contenu dans ce cadavre. La vie et l'action,
que les animaux ont dans l'humide radical, ne proviennent que de l'opération
de l'axe, feu central, qui dépouille, par son opération dernière,
toutes les impuretés qui entourent les trois essences spiritueuses qui
sont encore contenues dans la forme du cadavre. Leur feu élémentaire,
conjointement avec le feu central, entretiennent la forme de figure apparente
de ces animaux reptiles, par l'opération de réfractions de leurs
rayons de feux spiritueux, qui, par la suite, se replient sur eux-mêmes
lorsqu'ils ne trouvent plus de fluides à opérer, c'est-à-dire
quand tout a été entièrement consommé par eux. On
peut vérifier [85] ceci sur la forme d'un cadavre, où l'on verra
opérer la vérité de ce que je dis touchant la putréfaction.
En vous expliquant comment ces animaux reptiles ont la vie, je veux dire qu'il
est généralement de même de la vie et de la forme corporelle
de tous les animaux irraisonnables, qui ne tiennent leur être que de ces
deux feux. En voilà assez sur la putréfaction : Je vais suivre
l'explication des types des enfants d'Adam.
Caïn est celui de la séduction impure dont les esprits pervers usèrent
envers la postérité pieuse d'Adam, ainsi qu'il venait de le faire
dans sa première postérité. Son premier crime dans la personne
d'Abel nous le fait concevoir, et, par la séduction dont il a envers
ses deux soeurs, lorsqu'il les rendit témoins de ce qu'il effectuerait
dans la personne de leur frère, selon qu'ils l'avaient comploté
Outre le type de la prévarication des premiers esprits, et celui de leur
attaque victorieuse contre le premier homme, Caïn fait encore le type de
la séduction impie et funeste dont ces mauvais esprits useraient envers
les postérités futures d'Adam, ainsi qu'il venait de le faire
dans sa première postérité. Nous le voyons dans le premier
crime qu'il commit sur son frère Abel, et dans la séduction dont
ensemble. Caïn fut obligé d'aller vivre avec ses soeurs dans la
partie du midi qui fut le lieu de sa résidence fixe. Il y fut relégué
par ordre du Créateur et l'autorité d'Adam. Voilà le type
du lieu où les démons doivent être relégués,
et contraints de vivre, d'opérer et de libérer leurs volontés
malfaisantes, soit contre le Créateur, soit contre la créature
mineure des deux sexes ; ce qui nous prouve qu'ils sont tous les deux susceptibles
des impressions démoniaques. Ces trois sujets qui ont fait leur demeure
par ordre et décret de l'Eternel dans la partie méridionale, qui
est le type et la signification de la partie universelle où le Créateur
manifestera sa justice et sa gloire, à la fin de la durée du temps
qu'il a prescrit à la créature générale et particulière
pour opérer dans le cercle universel (c'est de ce lieu dont l'Ecriture
dit qu'il fut maudit du Créateur pour être l'asile des réprouvés
majeurs et mineurs qui sont sous la puissance des démons ; c'est encore
dans ce lieu que les justes manifesteront leur vertu et puissance à la
honte des esprits démoniaques et à celle des mineurs en privation
divine)
il usa envers ses soeurs, lorsqu'il les engagea d'être témoins
de ce qu'il allait effectuer sur la personne de leur frère, selon qu'ils
l'avaient projeté ensemble. Caïn, après sa prévarication,
fut obligé d'aller vivre avec ses deux soeurs dans la partie du midi
où il fut relégué à demeure fixe par l'ordre du
Créateur et par l'autorité d'Adam. C'est là le type du
lieu où les démons ont été relégués
pour être contraints d'y opérer leur volonté et leur intention
malfaisante, soit contre le Créateur, soit contre les mineurs des deux
sexes, l'homme et la femme étant susceptibles de [86] retenir impression
de l'intellect démoniaque. Ce lieu du midi est encore le type de la partie
universelle où le Créateur manifestera sa justice et sa gloire
à la fin des temps. C'est aussi dans ce lieu que les justes manifesteront
leurs vertus et puissances, à la honte des esprits pervers et à
celle des mineurs réprouvés.
ces trois susdits annonçaient le nombre ternaire ; ils font la
prévarication de la forme corporelle terrestre de l'homme que l'intellect
démoniaque a séduit par la jonction qu'il fait avec les trois
essences spiritueuses qui constituent le corps terrestre matériel de
l'homme. De ces trois sujets est sorti le nombre neuvaire des matières
prévaricantes, soit des démons soit des hommes mineurs.
Cette partie méridionale ayant été maudite du Créateur,
et étant marquée par l'Ecriture pour être l'asile des majeurs
et des mineurs qui auront prévariqué, je dirai de plus que ces
trois personnes : Caïn et ses deux soeurs, par leur nombre ternaire, annoncent
la prévarication de la forme corporelle terrestre de l'homme, que l'intellect
démoniaque séduit par la jonction qu'il fait avec les trois principes
spiritueux qui constituent toute forme corporelle. C'est de ces trois sujets
que nous avons sorti le nombre neuvaire des matières prévaricantes,
soit des démons, soit des mineurs, ainsi que je vais le faire
concevoir.
TALe nombre ternaire est le nombre qui est donné à la terre générale
et aux formes corporelles de ses habitants, de même qu'aux formes célestes.
Ce nombre ternaire provient des trois substances qui composent toutes les formes
corporelles. En conséquence, vous observerez que le corps de ces trois
personnes étant composé de trois mixtes spiritueux que nous nommons
mercure, soufre et sel, il n'est point surprenant que ces trois principes aient
été disposés par l'axe feu central à prendre une
substance plus consolidée qu'elle n'était dans son premier principe
d'indifférence et dont toutes les formes corporelles doivent entièrement
sortir, de même que elles dont les mauvais esprits pervers doivent se
revêtir pour leur plus grande sujétion de peine temporelle ;
Vous savez que le nombre ternaire est donné à la terre, ou à
la forme générale, et aux formes corporelles de ses habitants,
de même qu'aux formes des habitants célestes. Ce nombre ternaire
provient de trois substances qui composent les formes quelconques que nous nommons
: principes spiritueux : Soufre, Sel et Mercure, comme émanant de l'imagination
et de l'intention du Créateur. Ces trois principes, ayant été
produits dans un état d'indifférence, [87] l'axe central les a
disposés et les a opérés pour leur faire prendre une forme
ou une consistance plus consolidée ; et c'est de cette opération
de l'axe central que proviennent toutes les formes corporelles, de même
que celles dont les esprits pervers doivent se revêtir pour leur plus
grande suggestion.
C'est aussi, par conséquent, de ces mêmes substances qu'étaient
composées les formes corporelles de Caïn et de ses deux soeurs,
dont nous expliquons maintenant le type.
et qu'en conséquence ces dits esprits majeurs et leurs agents ne se lient
plus volontiers à la forme corporelle d'homme qu'à toute autre
forme, puisqu'elle devait leur être réservée. La preuve
de l'intime liaison de ces esprits avec le corps de l'homme est ce que dit le
Christ à ses apôtres avant d'aller faire sa dernière opération
temporelle au jardin des Oliviers : "Attendez-moi, je vais revenir".
Le Christ les ayant quittés pour aller à sa destination compléter
son opération, il aperçut que son peuple était dans l'assoupissement.
Il les visita trois fois, et les ayant trouvés endormis il les éveilla
et leur dit : "Ne dormez point, car la chair
Au sujet du nombre neuvaire, je dirai donc qu'il n'est point étonnant
que les esprits majeurs pervers et leurs agents se tiennent de préférence
et plus volontiers à la forme corporelle de l'homme qu'à tout
autre ; puisque cette forme humaine avait été premièrement
destinée pour eux. Nous voyons d'ailleurs une preuve de l'intime liaison
des esprits malins avec le corps de l'homme dans les paroles que le Christ adressa
à ses apôtres, à la fin de sa dernière opération
temporelle au Jardin des Oliviers. Quand il fut revenu les rejoindre, il les
trouva endormis et leur dit en les réveillant : "Ne dormez pas,
car la chair est faible et
est faible, et l'esprit malin est prompt". Nous donnons le nombre neuvaire
à la matière et à son émanation, les trois sujets
susdits ayant en eux les trois principes spiritueux, qu'ils mirent en corruption
par la fatale communication et intimité que l'intellect démoniaque
eut avec les dits principes, qui séduisit ensuite le mineur qui devait
corriger et gouverner cette forme, au gré du Créateur ;
l'esprit est prompt." C'est par cette facilité avec laquelle l'esprit
malin se communique à la forme corporelle de l'homme, que les trois personnes
dont nous parlons laissèrent corrompre les principes spiritueux qu'ils
avaient innés dans leurs formes. L'intellect démoniaque s'insinua
[88] et se joignit entièrement à la forme de ces trois mineurs
; et de là, parvint à séduire l'agent spirituel qui y était
renfermé, et qui devait diriger et gouverner cette forme au gré
du Créateur.
ce qui produisit une si grande révolution dans la forme corporelle des
dits sujets, qu'il ne fut plus en leur pouvoir de se délier de l'intime
liaison et correspondance sympathique que les trois sujets avaient contracté
avec l'intellect démoniaque, en sorte qu'il y avait entre ces trois personnes
une unité parfaite d'intention, de pensée et d'action qui ne peut
être chez les hommes libres, s'ils ne sont conseillés ou conduits
par un bon ou mauvais esprit.
Cette insinuation produisit une telle révolution sur ces trois mineurs,
qu'il ne fut plus en leur pouvoir de se délier de l'intime correspondance
qui régnait entre eux ; par la parfaite sympathie qu'ils avaient contractée
tous les trois avec l'intellect démoniaque, il n'y avait entre eux qu'une
seule intention, qu'une seule pensée et une seule action. On n'a jamais
vu une pareille union parmi les hommes de tous les siècles, et il est
impossible que trois personnes différentes et libres agissent de la sorte,
si elles ne sont conseillées et conduites par un bon ou un mauvais esprit.
C'est donc de ces trois personnes possédées du prince des démons
que nous sortons le nombre de matières, en y joignant leurs trois principes
ou essences premières, leurs trois vertus et trois puissances démoniaques.
C'est donc de ces trois personnes, possédées du prince des démons,
que nous sortons, comme je l'ai dit, le nombre neuvaire de matière, savoir
: en additionnant les trois principes spiritueux et essences premières,
leurs trois vertus et leurs trois puissances démoniaques, ainsi qu'il
suit :
Trois principes à Caïn, trois à sa soeur aînée,
et trois à la cadette font neuf ; trois puissances à Caïn,
trois à sa soeur aînée, et trois à la cadette font
neuf ; trois vertus à Caïn, trois à sa soeur aînée,
et trois à la cadette font neuf.
1° Trois principes à Caïn, trois à sa soeur aînée,
trois à sa soeur cadette = 9.
2° Trois vertus à Caïn, trois à sa soeur aînée,
trois à sa soeur cadette = 9.
3° Puissances à Caïn, trois à sa soeur
aînée, trois à sa soeur cadette = 9. [89]
Le nombre neuvaire de matière sort de ces trois premiers sujets ; il
n'y a qu'à voir leur première opération démoniaque
et comme ils l'ont perpétuée jusqu'au châtiment que le Créateur
exerça sur toute la postérité provenue de ces trois sujets,
ainsi que l'Ecriture sainte fait mention que l'Eternel frappa la terre et ses
habitants par le fléau des eaux, et qu'ainsi furent anéantis cette
postérité et les sujets qu'ils avaient pervertis.
Mais pour vous convaincre que le nombre neuvaire de matière sort de ses
mineurs, il ne faut que voir leur première opération démoniaque,
et comme ils ont perpétués leurs opérations criminelles
jusqu'au juste châtiment que le Créateur exerça sur toute
leur postérité, châtiment que l'Ecriture nous fait connaître
en nous apprenant que l'Eternel frappa toute la terre et ses habitants par le
fléau des eaux, et que, par ce moyen, la postérité coupable
de ces trois mineurs, ainsi que les hommes qu'ils avaient séduits, furent
anéantis. C'est depuis cette époque que le nombre neuvaire est
parvenu à la connaissance, de même que la mystérieuse addition
qui suit :
Depuis cette époque, le nombre neuvaire est parvenu à notre connaissance,
de même que son addition mystérieuse qui suit : 3 fois 3 font 9,
et 3 fois 9 font 27. 2 et 7 valent 9. Le produit de ces nombres ternaires additionnés
et donnant 27 vous rendra toujours 9, en additionnant son produit 243. Multipliez
ce nombre jusqu'à l'infini, il vous donnera toujours 9.
Additionnez le produit de tous ces nombres qui est 27, vous y trouverez 2 et
7 font 9.
Multipliez 27 par 9, cela vous rendra toujours 9.
Si vous multipliez ce produit à l'infini, il vous reviendra toujours
9.
3
3
3
3
3
3
3
3
3
27
J'avais cela à vous dire sur le nombre neuvaire de matière. Je
vais vous exposer la suite des types que Caïn fait à sa postérité
et à celle provenue d'Adam.
Caïn fait encore le type de l'élection des prophètes que
le Créateur devait envoyer par la suite des temps dans la postérité
d'Adam. Vous voyez dans l'Ecriture sainte, que lorsque Caïn eut détruit
l'individu de son frère, il se retira dans sa demeure ordinaire. Etant
à réfléchir sur son crime, il lui survint une voix spirituelle
qui lui demanda ce qu'il
C'est là ce que j'avais à vous dire sur le nombre neuvaire. Voulant
vous faire connaître les autres types considérables que Caïn
fait encore dans cet univers, je vous apprendrai que Caïn fait le type
de l'élection des prophètes que le Créateur devait envoyer
par la suite des temps parmi la postérité d'Adam. Il vous [90]
a été enseigné que, lorsque Caïn eut détruit
l'individu de son frère Abel, il se retira dans sa demeure ordinaire,
où, étant à réfléchir sur son crime, il lui
survint une voix spirituelle divine qui lui demanda ce
avait fait de son frère, et ce qu'il était devenu. A quoi Caïn
répondit brusquement : "Est-ce que tu me l'as donné en garde
?" Après cette réponse l'esprit fit une attraction si considérable,
soit sur sa forme corporelle, soit sur son être mineur, qu'il fut aussitôt
terrassé et se réclama au Créateur dans cette triste situation,
en disant : "Seigneur, ceux qui me rencontreront [me tueront]." A
cette considération, 1'Eternel, père de miséricorde, voyant
la consternation de Caïn et voulant le préserver du reproche et
du châtiment que sa postérité aurait exercés contre
lui, le fit marquer du sceau préservatif de vengeance et, par ordre du
Créateur, l'esprit qui le marqua dit : "Quiconque frappera Caïn
de mort sera frappé sept fois de mort."
TACaïn se retira ensuite avec ses soeurs dans le lieu où il avait
été relégué par l'Eternel. Il eut dans cet endroit
une nombreuse postérité ; le nombre des femelles fut de onze,
et les mâles dix. Caïn construisit une ville qu'il nomma Hénoc,
il établit différents usages et donna une forme aux matières
qu'il tira de l'intérieur de la terre. Son aîné qu'il nomma
Hénoc fit cette opération et laissa à son second fils nommé
Tubalkaïn le secret de connaître les mines et la fonte des métaux.
C'est ce qui nous a fait apprendre que Tubal l'avait connu le premier.
qu'il avait fait de son frère Abel. Caïn répondit brusquement
: Est-ce que tu me l'as donné en garde ? Après cette réponse,
l'esprit lui fit une attraction si considérable, soit sur sa forme corporelle,
soit sur son être mineur qu'il fut aussitôt terrassé ; et
dans cette situation il se réclama au Créateur en disant : Seigneur
! ceux qui me rencontreront me tueront. A cette considération, l'Eternel,
père de miséricorde, voyant la consternation de Caïn et voulant
le préserver du reproche et de la vengeance que sa postérité
aurait pu exercer contre lui, le fit marquer d'un sceau préservatif,
et l'esprit qui le marqua dit : De par l'Eternel, quiconque frappera Caïn
de mort, sera puni de mort sept fois. Caïn se retira ensuite avec ses soeurs
dans le lieu où il avait été relégué de par
l'Eternel. Il eut dans cet endroit une postérité de dix mâles
et de onze femelles. Il bâtit dans cet endroit une ville qu'il nomma Hénoch.
Il imagina, pour coopérer à son entreprise, de fouiller dans les
entrailles de la terre, et il prépara les matières qu'il en retira
afin de leur donner les formes convenables aux usages qu'il voulait en faire,
et fit cette opération avec son premier né qu'il avait nommé
Hénoch. Il laissa son secret, soit pour la fonte des métaux, soit
pour la découverte [91] des mines, à son fils nommé Tubalcaïn.
C'est de là qu'il nous est parvenu que Tubalcaïn était celui
qui avait découvert le premier la fonte des métaux.
Caïn était grand chasseur, ses dix enfants étaient également
élevés à cet exercice, et surtout le dernier à qui
il avait donné un attachement particulier. Il ne donna à ce dernier
que le talent de la chasse ; les autres, ayant plus d'imagination, étaient
plus portés au travail manuel. Le dixième se nommait Boaz, ou
Booz, qui veut dire
Caïn était un grand homme de chasse ; il avait également
élevé tous ses enfants mâles à la chasse, et surtout
son dixième fils, en qui il avait mis tout son attachement. Il ne donna
à ce fils d'autre talent que celui de la chasse. Ses autres enfants étaient
plus portés aux travaux d'imagination et aux ouvrages manuels.
"fils d'occision". C'est ce dernier fils qui donna la mort à
son père.
Caïn ayant résolu d'aller à la chasse des bêtes féroces,
accompagné de deux de ses petits-fils, enfants de son fils aîné,
Hénoc, et n'ayant point prévenu son fils Booz de la chasse projetée
pour le surlendemain, Booz projeta également de son chef d'aller à
la chasse le même jour que son père avec deux de ses neveux, fils
de Tubalkaïn, à qui il avait donné son attachement. Ils partirent
tous trois. Booz ayant pris la même route que son père étant
dans un fourré qu'il avait coutume de battre, et Booz battant aussi le
même fourré, aperçut l'ombre d'une figure et qui se nommait
Onam, qui veut dire "douleur" ; décocha sa flèche qui
porta dans le coeur de son père Caïn qu'il prit pour une bête
fauve. Jugez de la surprise de Booz lorsqu'il vit son père tué
de sa propre main. La douleur de Boas fut d'autant plus grande pour lui dans
ce fâcheux événement qu'il savait la punition que le Créateur
avait réservée contre celui qui frapperait la personne de Caïn,
et détruirait son individu : il devait être frappé sept
fois de peine mortelle. J'expliquerai ailleurs les sept fois de mort.
Caïn donna à ce dixième fils le nom de Booz, qui veut dire
fils d'occision. C'est ce dernier fils qui donna la mort à son père
Caïn, ce qui arriva de cette manière : Caïn, ayant résolu
d'aller à la chasse des bêtes féroces, accompagné
des deux enfants d'Enoch, ses petits-fils, ne prévint point son fils
Booz de la partie de chasse qu'il avait projetée de faire le surlendemain.
Booz, de son côté, projeta, avec deux de ses neveux, fils de Tubalcaïn,
d'aller à la chasse le même jour que son père, mais également
sans l'avoir prévenu de son projet. Booz, n'ayant point d'enfant, avait
mis toute son amitié dans ses deux neveux. Ils partirent donc ensemble
pour aller à la chasse ; mais Booz, sans le savoir, prit la même
route que son père Caïn et, étant tous deux dans un fourré
qu'ils étaient accoutumés de battre, Booz aperçut l'ombre
d'une figure au travers de ce fourré nommé Onam, qui veut dire
douleur, décocha alors une flèche qui alla percer le coeur de
son père, [92] l'ayant pris pour une bête féroce. Jugez
de la surprise et du frémissement de Booz, lorsqu'il se fut transporté
dans l'endroit où il avait tiré son coup de flèche, et
qu'il vit son père tué par sa propre main. La douleur de Booz
fut d'autant plus grande qu'il savait la punition et la menace que le Créateur
avait lancées contre celui qui frapperait la personne de Caïn. Il
savait que celui qui aurait ce malheur serait frappé sept fois de peines
mortelles, ou serait puni sept fois de mort. (J'expliquerai ailleurs la punition
de sept fois la mort.)
Boaz, en conséquence de son événement involontaire et de
la défense que le Seigneur avait faite en faveur de Caïn, appela
à lui ses deux neveux et les présenta à ce cadavre. Aussitôt
qu'ils
Booz appela à lui ses deux neveux et les présenta devant le cadavre.
Aussitôt qu'ils eurent reconnu la forme et la figure de Caïn, ils
jetèrent un grand cri d'exclamation et firent en même temps un
eurent reconnu la forme et la figure de Caïn, ils jetèrent un cri
d'acclamation et firent un signe d'horreur. La désolation de ces deux
mit le comble à celle de Boas. Après leur avoir raconté
comme il était la cause innocente de cet accident, il leur dit : "Vous
êtes témoins de mon crime. Quoique involontaire, j'ai transgressé
les ordres du Créateur. Je suis coupable devant l'Eternel, et devant
les hommes, le plus jeune des fils de Caïn, le dernier de toute sa postérité,
le plus coupable et le plus criminel. Vengez sur la personne de cet infortuné
dernier-né la mort de son père et le scandale donné."
signe d'horreur, ce qui augmenta encore plus la désolation du malheureux
Booz. Après qu'il eut raconté comment il était la cause
innocente de la destruction de la forme corporelle de son père Caïn,
il leur dit : "Mes amis, vous êtes témoins de mon crime ;
quoique involontairement, j'ai transgressé les ordres et la défense
du Créateur, je suis coupable devant l'Eternel et devant les hommes.
Je suis le plus jeune des fils de Caïn ; le dernier de sa postérité,
le plus coupable et le plus criminel. Vengez, sur la personne de ce dernier
né, la mort de son père, et le scandale qu'il vient de vous donner."
L'intellect démoniaque, qui ne perd jamais de vue aucune occasion de
faiblesses qui surviennent aux hommes dans l'affliction suscita aussitôt
une passion de vengeance à ces deux neveux qui, ayant entendu le discours
de Boas sur la vengeance, armèrent leur arc d'une flèche pour
le tuer. Tout étant dans cette position, une voix se fit entendre : "Quiconque
frappera de mort celui qui a occis Caïn sera puni soixante-dix-sept fois
de mort." Ce que j'expliquerai en temps et lieu. A cette voix effrayante,
ils tombèrent à la renverse. Revenus de leur extase, ils remirent
les armes à Boas et lui dirent : "Le Seigneur t'a fait grâce,
nous sommes à présent les plus criminels devant lui, puisque nous
voulions exécuter sur toi notre pensée vindicative." Boas
répondit à ses neveux : "Que la volonté du Seigneur
s'accomplisse."
L'intellect démoniaque, qui connaît la faiblesse [93] des hommes
dans l'affliction, suscita aussitôt une passion outrée de vengeance
aux deux neveux de Booz sur la mort de Caïn. Ils armèrent leur arc
d'une flèche pour la lancer sur leur oncle. Mais, lorsqu'ils étaient
près de la lancer sur lui, une voix se fit entendre et dit : "Quiconque
frappera de mort celui qui a tué Caïn, sera puni soixante-dix-sept
fois de mort." (Ce que j'expliquerai encore par la suite.) A cette effrayante
menace spirituelle divine, les deux neveux de Booz tombèrent à
la renverse, mais, étant revenus de leur évanouissement, ils portèrent
leurs armes à Booz en disant : "Le Créateur t'a fait grâce,
Booz, de la mort que tu as donnée à ton père Caïn.
Nous sommes à présent les plus coupables devant l'Eternel, puisque
nous avons conçu volontairement d'exécuter sur toi notre pensée
vindicative." Booz répondit à ses deux neveux : "Que
la volonté du Créateur s'accomplisse !"
Après cette réintégration de Boas, ils se retirèrent
tous ensemble dans la ville
Après cette résignation de Booz, ils se retirèrent tous
ensemble dans la ville
d'Hénoc. La tristesse et la consternation avec laquelle ils se présentèrent
mit la postérité de Caïn dans le dernier abattement. Il redoubla
lorsqu'ils connurent l'auteur du meurtre.
d'Hénoch. La tristesse et l'abattement avec lesquels ils se présentèrent
dans la ville, mirent la postérité de Caïn dans la dernière
consternation. Cette douleur doubla encore lorsque cette postérité
apprit que la destruction de la forme de leur père Caïn avait été
faite par le dernier né de ce même père
Ce malheureux Boas se voyant réduit à une inimitié générale
de toute la postérité présente et à venir de Caïn,
quitta cette bande de possédés [de] l'intellect démoniaque
et fut prendre sa retraite dans le désert de Jésanias, qui veut
dire "écoute la créature". C'est dans cet endroit qu'il
finit ses jours, dans la retraite, la moration et la pénitence.
Le malheureux Booz, se voyant réduit à une inimitié générale
de toute la postérité première de Caïn, fut forcé
de se retirer de cette [94] troupe de possédés d'intellect démoniaque
et fut prendre sa retraite dans le désert de Jeraniaz, qui veut dire
écoutez le Créateur. C'est dans cet endroit que Booz finit ses
jours dans la contrition et dans la pénitence.
Ainsi, Caïn fut le vrai type des prophètes, lorsqu'il dit après
son crime : "Ceux qui me rencontreront, Seigneur, me tueront." Il
a été tué par un homme, comme il avait été
dit. Ce qui fait réellement le type de prophétie de Caïn,
c'est que la rencontre [de] ces deux hommes, Boas et Caïn, n'était
pas préméditée et que l'un et l'autre se sont ignorés
dans le fourré où Caïn fut tué.
Voilà comment Caïn fut le vrai type de la prophétie, lorsqu'il
dit, après le crime qu'il commit sur son frère Abel : "Ceux
qui me rencontreront, Seigneur, me tueront." N'a-t-il pas été
rencontré par son fils dans un fourré ? N'a-t-il pas été
tué effectivement par un homme comme il l'avait dit ? Ce qui forme réellement
le type de prophétie, c'est que la rencontre de deux personnes, Caïn
et Booz, n'est point préméditée, et que l'un et l'autre
se sont trouvés sans se connaître, dans le lieu où Caïn
reçut le coup de la mort.
Les hommes de ce siècle ont tiré de la mort de Caïn une ridicule
et absurde conséquence. Elle leur a fait croire qu'Adam n'était
point le premier homme créé, puisqu'ils disent : "Lorsque
Caïn eut tué son frère, il dit au Seigneur : Que vais-je
devenir ? ceux qui me rencontreront me tueront." Si ces hommes avaient
été instruits du type que ces paroles adressées par Caïn
au Créateur faisait, ils auraient vu clairement que c'était celui
des prophètes
Je veux vous faire remarquer combien est ridicule et absurde l'observation que
les hommes du siècle ont faite sur ce parricide de Caïn par son
fils Booz. Ce type, ignoré de la plus grande partie des hommes d'aujourd'hui,
leur a fait croire et même assurer qu'Adam n'est pas le premier homme,
puisque, disent-ils, lorsque Caïn eut tué son frère Abel,
il dit au Créateur : "Seigneur ! que vais-je devenir ? Ceux qui
me rencontreront me tueront." Si ces
à venir, et des prophéties, ainsi que nous l'avons vu effectuer
réellement parmi les hommes de la terre. Vous me demanderez peut-être
: "Mais comment le Créateur pouvait-il mander les prophètes
chez les hommes, pour les contenir dans les actions contraires aux lois qu'il
avait données, puisque vous dites que le Créateur ne prend aucune
part aux causes secondes qui s'opéraient parmi les hommes ?" Je
réponds que comme le Créateur ne peut ignorer l'être pensant
démoniaque qui opère sans relâche des faits subtils, séduisants
et pernicieux contre le bien spirituel divin de l'homme mineur, ainsi qu'il
l'avait déjà vu par la séduction d'Adam et de sa postérité,
il trouva à propos pour l'avantage du mineur d'élire spirituellement
des êtres mineurs qui étaient doués de l'esprit prophétique,
non seulement pour contenir l'homme dans les lois, préceptes et commandements,
qu'il lui avait donnés en le créant, mais encore plus pour la
molestation des esprits malins et pour la plus grande gloire divine. La pensée
de l'être spirituel, bon ou mauvais, commet l'action bonne ou mauvaise
devant le Créateur. Voilà comme l'Eternel prend connaissance des
causes secondes.
hommes avaient été instruits du type que faisaient ces paroles
adressées au Créateur, ils auraient vu clairement que c'était
celui des prophètes, ainsi que [95] nous l'avons vu s'effectuer réellement
parmi les hommes de la terre et sur Caïn lui-même. Mais, me direz-vous,
comment le Créateur pouvait-il mander des prophètes, par la suite,
chez les hommes pour les contenir dans leurs actions aux lois qu'il leur avait
données, puisque vous dites que le Créateur ne prend aucune part
aux causes secondes qui s'opèrent parmi les hommes ? Je répondrai
que le Créateur ne peut ignorer l'être pensant démoniaque
qui opère continuellement des faits séduisants et pernicieux pour
le mineur spirituel, ainsi qu'il était déjà arrivé
dans la séduction d'Adam et de sa postérité. Le Créateur,
en conséquence, a jugé nécessaire pour l'avantage de l'homme,
d'élire spirituellement des êtres mineurs, et de les douer de l'esprit
prophétique, non seulement pour contenir l'homme dans les lois, préceptes
et commandements qu'il leur avait donnés, mais encore, pour la plus grande
molestation des esprits malins et pour la manifestation de la plus grande gloire
divine. La pensée de l'être spirituel bon ou mauvais, comme l'action
bonne ou mauvaise devant le Créateur, voilà comment l'Eternel
prend connaissance des causes secondes.
Revenons au type de la retraite de Boas dans le désert de Jésanias.
Boas étant le dixième des enfants de Caïn, complétant
par conséquent le nombre dénaire, il n'est pas douteux qu'il était
doué de quelque don spirituel divin, pour être une figure et un
exemple réel de la grande miséricorde du Créateur qu'il
accorde, dans quelques circonstances que ce soit, à l'avantage de son
être
Voyons maintenant quel est le type que fait la retraite de Booz dans le désert
de Jezanias. Booz, étant le dernier fils de la postérité
directe de Caïn et complétant par son rang le nombre dénaire,
il n'est pas douteux qu'il ne fut doué de quelques dons [96] spirituels
divins, pour être une figure et un exemple réels de la grande miséricorde
que le Créateur accorde dans quelques circonstances que ce soit, par
spirituel majeur et mineur pervers, lorsqu'il se réclame sincèrement
à lui, ainsi que je vais vous le faire comprendre par la grâce
que le Créateur accorda à Boas doublement criminel. Il fut doublement
criminel, quoique son crime fût involontaire. D'abord, il avait assisté
au culte des démons, de préférence à celui du Créateur,
ayant eu une connaissance parfaite de l'un et de l'autre, et de s'être
laissé entraîner par l'exemple et la fausse habitude que la postérité
de Caïn avait contractée, soit par crainte de peines temporelles,
suscitées par cette postérité, soit pour sa propre satisfaction.
Le second crime fut d'avoir tué son père Caïn et d'avoir
contrevenu aux défenses du Créateur. Ce n'est point que Dieu prévît
par là, la conduite future des causes secondes qu'opérerait cette
postérité, mais c'était plutôt pour faire sentir
au prince des démons qu'il prévenait par sa défense leur
conduite et leurs opérations abominables qu'ils opéreraient à
l'avenir pour la persécution et la perdition des mineurs spirituels,
relativement à celles qu'ils avaient opérées pour la chute
d'Adam et de sa postérité première. C'est de là
que les hommes ont toujours jugé la bonne conduite de leurs semblables
par leur conduite passée, malgré la fausseté avec laquelle
on avance que l'homme ne peut répondre de lui-même ni de sa conduite
à venir. Le Créateur est plus fort et plus puissant que les démons,
et tout principe de fondement mineur spirituel qui est élevé sur
la moindre base spirituelle divine ne saurait être ébranlé
par aucun orage démoniaque, quoiqu'ils l'excitent de toutes leurs forces.
C'est ici qu'on peut dire que ce que le Créateur garde est bien gardé.
l'avantage de l'être mineur spirituel et majeur pervers, lorsque les esprits
se réclament sincèrement à lui. Vous devez le comprendre
très clairement par la grâce que le Créateur accorda à
Booz, qui était doublement criminel ; premièrement, pour avoir
assisté au culte des démons de préférence à
celui du Créateur, ayant eu une connaissance parfaite de l'un et de l'autre,
et pour s'être laissé entraîner par l'exemple et l'habitude
fausse contractée parmi la postérité de Caïn ; soit
par crainte des peines temporelles que cette postérité lui ferait
souffrir, soit pour sa propre satisfaction personnelle. Secondement, Booz fut
criminel pour avoir mis à mort son père Caïn, et avoir contrevenu
par là aux défenses que le Créateur avait faites d'avance
à la postérité de Caïn, après le crime commis
sur la personne d'Abel. Ce n'est point que le Créateur ait prévenu
pour cela la conduite future des causes secondes qui opéreraient parmi
cette postérité (vous savez ce que je vous ai dit à ce
sujet) ; mais c'était pour faire sentir aux princes des démons,
par cette défense, qu'il connaissait leur conduite à tous, et
qu'il voulait prévenir les hommes des abominations que ces derniers pourraient
opérer contre eux, comme ils en avaient déjà opéré
pour la chute d'Adam et pour celle de sa postérité première.
[97] Les hommes eux-mêmes n'ont-ils pas toujours jugé la conduite
future de leurs semblables par la conduite passée, malgré le proverbe
faux qui règne parmi eux, qu'un homme ne peut répondre ni de lui-même,
ni de sa conduite à venir. Ne savons-nous pas d'ailleurs que le Créateur
est plus fort et plus puissant que les démons, et que leur plus forte
rage démoniaque ne fait que de nouvelles malédictions quand elle
s'élève contre le Créateur ou contre le juste mineur, dont
l'édifice est inébranlable, quand il est élevé sur
la moindre base spirituelle divine ? Ne savons-nous pas enfin que ce que le
Seigneur garde est bien gardé. C'était sur cette seule puissance
invincible et sur la justice immuable du Créateur qu'étaient fondées
toutes les défenses et toutes les menaces qu'il fit à la postérité
de Caïn.
TAApprenez combien la conduite des esprits démoniaques contre la forme
corporelle du mineur et contre le mineur même est atroce. Les esprits
démoniaques s'attachent de préférence à la forme
corporelle de l'homme, qu'à celle de la brute, parce qu'elle est l'image
et la répétition générale du grand oeuvre du Créateur
et qu'il porte la figure réelle de la forme apparente qui apparut dans
l'imagination du Créateur et qui fut ensuite réduite et mise par
des esprits spirituels divins en substance de matière apparente, solide
et passive, pour la formation de la création de la loge universelle,
générale et particulière. Ils s'attachent plus volontiers
à cette forme parce qu'il est contenu en elle un être mineur plus
puissant qu'eux, quoique mineur, qu'ils cherchent à séduire pour
leur plus grande gloire contre celle du Créateur. Ils s'attaquent encore
de préférence à cette forme, parce que la bête brute
n'est susceptible d'aucune impression.
Je voudrais vous faire une petite dissertation sur tout ce que je viens de vous
dire, afin de vous faire mieux comprendre la conduite atroce que les esprits
démoniaques tiennent par préférence contre la forme du
mineur et contre le mineur même. Les esprits démoniaques s'attachent
à la forme du mineur préférablement à celle de la
brute, parce que la forme de l'homme est l'image et la répétition
générale du grand oeuvre du Créateur. L'homme porte par
sa forme la figure réelle de la forme apparente qui apparut à
l'imagination du Créateur, et qui fut ensuite opérée par
des ouvriers spirituels divins, et unie en [98] substance de matière
apparente solide, passive, pour la formation du temple universel, général
et particulier. Ces esprits s'attachent encore plus volontiers à la forme
de l'homme, parce que cette forme contient un être mineur spirituel plus
puissant qu'eux, qu'ils tâchent continuellement de séduire et de
détourner du Créateur. Voilà pourquoi le prince des démons
fait attaquer par ses esprits intellects la forme corporelle de l'homme plutôt
que celle des brutes, parce que les brutes ne font aucune figure du grand oeuvre
du Créateur, et qu'elles ne contiennent en elles aucun être spirituel
divin sur lequel les esprits démoniaques puissent faire quelque impression.
Vous allez apprendre comment ces
Il faut savoir que l'esprit
esprits démoniaques font des impressions sur les mineurs. Lorsque l'intellect
démoniaque s'est mis en possession des sens spiritueux de la forme corporelle
de l'homme, dans laquelle gît la vie passive, l'intellect rend cette vie
passive susceptible d'être vie spirituelle démoniaque, lorsqu'il
s'est entièrement lié avec elle. C'est après cela que cet
esprit intellect attaque le mineur spirituel, divin qui préside sur cette
vie passive, pour le rendre susceptible de retenir l'impression que sa mission
porte, suivant la volonté du prince qui l'a député pour
le combattre et le faire succomber à la tentation, ou acceptation de
l'intention et de la volonté du premier des démons, qui a fait
serment de livrer combat contre toute opération spirituelle divine que
le Créateur opérerait pour sa plus grande gloire. Vous penserez
bien que c'est de ce combat redoutable que provient la bonne ou mauvaise réintégration
de la forme temporelle et de l'être mineur spirituel divin, suivant la
fermeté et la résistance qui se fait entre lui et l'esprit du
prince des démons, et avec laquelle il repousse cet être étranger
à lui et à sa forme, ou selon qu'il a consenti et adhéré
par son suffrage au combat qui s'est livré entre lui et cet esprit, en
faveur du prince des démons contre la plus grande gloire du Créateur
et de la sienne ; ce qui peut vous convaincre du combat qui se fait par les
démons de préférence sur le mineur et sa forme. Examinons
et réfléchissons sur les différentes actions, mouvements
et opérations de la brute. Voyons quelles sont les combinaisons qu'elles
peuvent faire entre elles pour leur durée temporelle ; quel est le culte
que cette nature de créature professe ; quelles sont les lois qu'elles
ont ou qu'elles suivent, soit pour s'entretenir entre elles en bonne
démoniaque qui cherche toujours à persécuter les mineurs,
commence par faire attaquer leurs formes par son intellect mauvais. Cet intellect
mauvais rend la vie de l'homme passive, susceptible d'être vie spirituelle
démoniaque, lorsqu'il a fait jonction entière avec la forme. De
là vient que cet esprit intellect attaque le mineur spirituel divin,
afin qu'il puisse recevoir impression de la volonté du prince des démons
par l'ordre duquel cet intellect agit, et qui a fait serment de livrer combat
contre toute espèce d'opération spirituelle tendant à la
gloire du Créateur. C'est de ce combat redoutable que provient la bonne
ou mauvaise réintégration de la forme corporelle de l'être
mineur. [99] Tout dépend de la fermeté de ce mineur à repousser
cet être étranger à lui et à sa forme, ou de sa faiblesse
à consentir aux insinuations de l'esprit mauvais. Il nous est facile
de nous convaincre que ces sortes de combats se passent plutôt sur la
forme de l'homme que sur celle des brutes. Observons les actions, les mouvements
et les opérations de ces brutes. Ont-ils des combinaisons et des réflexions
pour la destruction ou la conservation de leur forme corporelle ? Ont-elles
un culte ? Ont-elles des lois pour se maintenir parmi elles en bonne ou en mauvaise
intelligence ? Ne voyons-nous pas au contraire que tout s'opère chez
les brutes par la pure nature qui les entretient seule pendant toute leur durée
temporelle ? Mais les actions du mineur, ses mouvements, ses opérations
se montrent d'une manière tout opposée à celle des brutes,
et la différence de l'une à l'autre est si considérable
qu'il est impossible de la nier. Oui, ce qui part de l'animal raisonnable est
toujours au-dessus de ce qui vient de l'irraisonnable ; et cela, parce que la
forme corporelle de
ou mauvaise intelligence, soit pour leur destruction ou conservation de forme
corporelle passive. Voyons comment se passent toutes ces choses qui sont données
par la nature à la bête chez le mineur spirituel divin, ainsi que
dans sa vie passive, qui est résidente dans sa forme corporelle. Voyons
si nous ne trouverons pas dans l'homme des actions, des opérations, des
faits, des mouvements et autres choses quelconques qui proviennent de l'homme,
être tout opposés en plus grande partie à ce que la brute
peut être susceptible de faire ; et si la différence de l'action
de l'homme n'est pas de plus grande conséquence et même plus grande
que celle de la brute. TAOui, ce qui part de l'animal raisonnable est toujours
au-dessus de l'irraisonnable, et cela parce que la forme corporelle de l'homme
peut contenir trois sortes ou genres de vie.
l'homme est susceptible de contenir trois sortes de vies différentes,
ce que je vais faire concevoir.
La première est la vie de la matière, que nous appelons instinct
ou vie passive ; elle est innée dans la forme corporelle de l'animal
raisonnable comme dans celle de l'irraisonnable ; la seconde est la vie spirituelle
démoniaque, qui peut s'incorporer dans la vie passive, et la troisième
est la vie spirituelle éternelle divine, qui préside sur les deux
premières vies. Vous ne trouverez point que la même chose soit
possible dans la forme corporelle irraisonnable, n'y ayant chez elle qu'une
action de vie passive, provenue de l'opération spirituelle divine de
l'axe feu central, qui opère et dirige journellement son action sur toutes
les formes quelconques en substance apparente de matière consolidée
par son opération. C'est donc par cette même action que toutes
les formes de matière apparente sont principalement entretenues et conservées
pendant la
La première est la vie de la matière, que nous appelons instinct
ou vie passive, qui est innée dans la forme de l'animal raisonnable comme
dans celle de l'irraisonnable. La seconde est la vie spirituelle [100] démoniaque
qui peut s'incorporer dans la vie passive. La troisième est la vie spirituelle
divine qui préside aux deux premières. Vous ne trouverez point
la même chose parmi les brutes ; il n'y a chez elles qu'un être
de vie passive, provenu de l'opération spirituelle divine de l'axe feu
central, qui dirige journellement son action sur toutes les formes corporelles
quelconque de matière apparente consolidée par cette même
opération. C'est par cette action et cette opération que toutes
les formes de matière apparente sont entretenues pendant le cours de
leur durée temporelle fixée par la volonté du Créateur.
durée de leur cours temporel, selon que la volonté de l'Eternel
l'a fixé et ordonné.
Voilà l'explication sur la différence qu'il y a entre les êtres
raisonnables et les irraisonnables, de même que sur la préférence
des opérations démoniaques contre les hommes plutôt que
contre les bêtes brutes, pour lesquelles il ne faut point de médiateur
pour les remettre dans le principe de leurs lois naturelles lorsqu'elles s'en
écartent de leur propre mouvement par leur passion pure et simple, sans
aucun conseil étranger.
Telle est la différence qui subsiste entre les êtres raisonnables
et les êtres irraisonnables, et telle est la raison par laquelle les opérations
démoniaques attaquent plutôt la forme corporelle de l'homme que
celle des brutes. Il ne faut point de médiateur à ces brutes pour
les remettre dans les principes de leurs lois naturelles lorsque leur passion
pure et simple les a fait écarter de ces lois par leur propre mouvement.
Elles n'ont pas besoin de ce médiateur, puisque leurs dissensions ne
viennent point d'un autre conseil étranger que celui que la nature leur
dicte.
Ainsi, pour vous expliquer le type de Boaz au désert de Jésanias,
je vous apprends les choses les plus essentielles à l'homme de désir.
Voilà la dissertation que je me proposais de faire. Je voulais vous expliquer
le type de la retraite de Booz dans le désert de Jezanias ; et cela m'a
fourni occasion de vous instruire des choses les plus essentielles [101] et
de la plus grande conséquence pour l'homme de désir.
C'est donc par la retraite de Boas que nous devons comprendre qu'il est au pouvoir
de l'être mineur spirituel divin de se séparer, quand il veut,
de la possession et correspondance qu'il a contractée avec les princes
des démons par l'organe de leur intellect démoniaque. C'est la
fin du type de l'explication de la retraite de Boas. Ensuite, vous trouverez
l'explication des différents types que font la postérité
de Caïn.
Je reviens à l'explication du type que fait la naissance d'Abel, l'assassinat
commis sur sa personne et l'opération spirituelle divine qu'il fit pour
obtenir la
C'est par cette retraite de Booz que nous devons comprendre qu'il est au pouvoir
du mineur spirituel divin de se séparer, quand il veut, de la profession
et de la correspondance qu'il a contractées avec le prince des démons
par l'organe de l'intellect démoniaque. Je n'entrerai point ici dans
le détail des différents types que fait la postérité
de Caïn, devant en parler dans la suite. Je dois d'ailleurs vous donner
encore ici une explication sur le type de la naissance d'Abel, ainsi que je
pourrai vous en donner quelques autres quand l'occasion se présentera.
réconciliation générale d'Adam et d'Eve avec le Créateur.
Adam et Eve ayant coopéré à la naissance d'Abel par une
opération très succincte de la matière sans aucune participation
d'excès des sens de la matière, si ce n'est celle que la nature
produit légitimement à l'homme pour une pareille opération
de postérité, le Créateur relativement à la résignation
spirituelle divine qu'Adam et Eve eurent pour sa plus grande gloire, constitua
un être mineur dans la postérité d'Adam, qui était
doué de toute vertu et sagesse spirituelle divine. C'était ce
mineur qui devait être le vrai type de la manifestation de la justice
et de la gloire divine que le Créateur opérerait à l'avenir
pour l'avantage du mineur et pour la honte des princes des démons et
tout ce qui est d'intelligence avec eux. Abel avait été la principale
cause et instrument de la réconciliation d'Adam et d'Eve. Le type de
la naissance d'Abel pour l'avantage des mineurs n'était pas uniquement
pour la figure spirituelle qu'il devait faire, mais il devait encore en faire
une pour toute la postérité qui devait exister de génération
en génération. Non seulement ce type de la naissance d'Abel fut
pour l'avantage des dits sujets, mais encore pour l'avantage particulier de
tout être spirituel créé. Cette naissance est encore le
type des mineurs doués de la grâce divine, que le Créateur
ferait naître chez les hommes pour être des instruments spirituels
pour la manifestation de sa justice, pour l'avantage ou le désavantage,
la récompense et la punition que le Créateur veut infliger à
sa créature, suivant que ses actions sont exactes ou contraires à
sa loi divine, ainsi que la pensée à la créature l'a connu.
Je vous dirai donc qu'Adam et Eve coopérèrent à la forme
de leur fils Abel par une opération très succincte de matière,
c'est-à-dire, sans excès de leurs sens matériels. Ils s'étaient
d'ailleurs soumis entièrement au Créateur par une résignation
parfaite et spirituelle. Le Créateur ne put se refuser de correspondre
à leur opération, en constituant à la forme qu'ils avaient
opérée un être mineur doué de toute vertu et sagesse
spirituelle divine. Cet être spirituel devait être le type de la
manifestation de la justice divine à l'avantage des mineurs et à
la honte des démons, ainsi qu'il fut le principal instrument de la réconciliation
d'Adam et d'Eve. Ce type que faisait Abel en faveur de toute la postérité
d'Adam jusqu'à la fin des siècles n'était pas la seule
figure spirituelle [102] que cet être mineur nous représentait
; il servait encore de type pour l'avantage général et particulier
de tout être spirituel quelconque. De plus, ce même Abel était
un vrai type des mineurs doués de la grâce divine, que le Créateur
ferait naître chez les hommes, pour être des instruments spirituels
de la manifestation de sa justice.
TAPour comprendre ce que j'ai dit au sujet de la naissance des mineurs destinés
à la susdite opération, considérons un peu la naissance
d'Hénoc. Ne vient-il pas d'un père chef de famille ? Il est le
septième de la postérité de celui qui a remplacé
Abel, qui est surnommé Seth. Il est, par son rang de naissance, le vrai
type de l'esprit divin, pour l'appui, la conduite, la défense des pauvres
mineurs contre l'esprit démoniaque jusqu'à la fin de toute durée.
Quelles sont les oeuvres d'Hénoc ? Quelles sont ses opérations
? Quelle a été sa conduite et sa mission ? Quel culte a-t-il professé
envers le Créateur ? Quel est celui qu'il a enseigné aux mineurs
? Pour nous assurer de toutes ces choses, fondons-nous sur la connaissance du
culte qu'Hénoc a professé et nous verrons distinctement que cet
Hénoc est l'action directe de l'esprit doublement puissant du Créateur,
qui devait prescrire aux hommes de ce temps la conduite qu'ils devaient tenir
pour s'opposer aux attaques que leurs ennemis exerçaient à chaque
instant de leur vie matérielle et spirituelle divine contre eux. Cette
conduite devait encore les guider dans leurs opérations naturelles temporelles
et spirituelles divines. Elle devait encore leur servir de base fondamentale
pour se perpétuer dans le cérémonial nécessaire
pour opérer à leur avantage et pour la plus grande gloire du Créateur
les actes d'opération de correspondance divine et de défense contre
les opérations démoniaques.
Parmi les mineurs destinés à ces sortes d'opérations spirituelles,
nous considérons premièrement Enoch, le septième de la
prospérité de celui qui a remplacé Abel, c'est-à-dire
de Seth. Il fait, par le rang de sa naissance, le vrai type de l'esprit divin,
pour l'appui, la conduite et la défense des mineurs contre la persécution
des démons. Il fait en outre, par sa mission, ses oeuvres et ses opérations,
et par le culte qu'il a professé, vrai type de l'action directe de l'esprit
doublement puissant du Créateur, qui devait prescrire aux hommes de ce
temps, la conduite qu'ils avaient à tenir pour se préserver des
attaques de leurs ennemis. C'était cette même conduite qui devait
guider les hommes dans leurs opérations naturelles, temporelles et spirituelles,
et leur servir de base fondamentale pour se perpétuer dans le cérémonial
de leur culte d'opération de correspondance divine.
Voyons donc le fruit qu'Hénoc a recueilli du culte divin qu'il a professé
envers le Créateur, et qu'il a enseigné aux descendants de Seth.
TAC'est lui qui le premier a enseigné aux descendants de
Examinons donc quel est le culte qu'Enoch professa parmi les descendants de
Seth. Il est le premier qui dressa parmi eux un autel de pierre blanche [103]
différente de ce que nous appelons
Seth le cérémonial de ce même culte, c'est lui qui a dressé
le premier autel en nature de marbre blanc, c'est sur la pierre du centre de
cet autel qu'Hénoc devait recevoir le fruit de son culte divin, puisqu'il
s'y offrait lui-même. Il a encore enseigné au premier maçon
mineur spirituel à élever et bâtir les édifices divins
sur leur base. Il a prophétisé la justice du Créateur qui
devait être réversible sur toute la terre en punition du crime
de la postérité de Caïn. Il mit aussi des bornes à
la postérité de Seth, lorsqu'il leur dit de la part du Créateur
que les enfants du Créateur divin ne se lieraient point avec les fils
des hommes. Vous devez comprendre par ce que j'ai dit de la prévarication
première [d']Adam et par le fruit qu'il retira de ses opérations,
quels sont les enfants des hommes. Il a annoncé les vrais élus
du Créateur, qui devaient naître de par l'Eternel pour manifester
sa gloire dans le contenu de l'univers, par l'élection qu'il fit lui-même
de dix sujets pour opérer le culte divin parmi la postérité
de Seth.
marbre. C'est sur le centre de cet autel qu'Enoch recevait le fruit de son culte
et qu'il s'offrait lui-même en sacrifice. C'est Enoch qui a enseigné
le premier aux mineurs spirituels à élever des édifices
divins sur leur base ; c'est lui qui a prophétisé la justice du
Créateur, qui devait être réversible sur toute la terre
en punition des crimes de la postérité de Caïn et du reste
de celle de Seth qui avait fait jonction avec celle de Caïn ; c'est lui
qui régla les alliances de la postérité de Seth, en défendant
que les enfants du Créateur divin se liassent avec les enfants des hommes.
(Par tout ce que j'ai dit de la prévarication d'Adam et du fruit qu'il
reçut de son opération, vous devez concevoir ce que c'est que
les enfants des hommes.) C'est Enoch qui a prophétisé les vrais
élus du Créateur qui devaient naître de l'Eternel, en faisant
lui-même l'élection de dix sujets pour opérer le culte divin
parmi la postérité de Seth. C'est donc Enoch qui est le grand
type du cérémonial et du culte divin parmi les hommes passés,
ainsi qu'il l'est encore parmi les hommes d'à présent, ce que
l'on concevra par l'explication de ses opérations spirituelles divines.
Hénoc est donc le grand type du culte divin parmi les hommes passés
et présents. En voici la preuve.
Hénoc tint une assemblée toute divine parmi la postérité
de Seth, selon qu'il en avait reçu l'ordre du Créateur. Hénoc
n'était autre chose qu'un esprit saint sous une forme corporelle de matière
apparente. Il tint son assemblée vers la région septentrionale,
voyant le grand désir et la bonne volonté de quelques-uns de ses
disciples pour être instruits par lui du culte divin. Il donna à
la postérité de Seth le nom d'enfants de
Enoch, qui n'est autre chose qu'un esprit saint sous une forme corporelle de
matière apparente, tint une assemblée spirituelle divine vers
la région septentrionale, en vertu du grand désir et de la [104]
bonne volonté de ses disciples qu'il avait choisis parmi la postérité
de Seth et d'Enos. Il donna à cette postérité le nom d'enfants
du Créateur, et cette postérité de Seth et Enos, étant
frappée par la face des saintes opérations du Créateur,
ne put s'empêcher de le nommer : le saint homme Enoch, nom qui signifie
dédié, ou dévoué au Créateur. Il entreprit
avec le plus grand succès de
Dieu. Ce chef spirituel divin opérant fut enfin reconnu pour homme divin
par la force de ses opérations saintes. Aussi les enfants d'Enos le nommèrent
le saint homme Hénoc, nom qui veut dire "dédicace",
ou "dévoué au Créateur". Il entreprit avec le
plus grand succès de réformer la conduite des mineurs pervers,
qui le reconnurent vraiment homme de puissance sur toute chose créée.
Hénoc s'assembla avec eux, les interrogea sur les différentes
opérations et invocations journalières qu'ils pratiquaient contre
la volonté de leur père créateur, quoiqu'ils fussent appelés
enfants du Dieu vivant. TALes représentations qu'il leur fit, jointes
aux menaces terribles sur les événements funestes qui devaient
arriver dans peu de temps sur eux par la volonté de l'Eternel, portèrent
ces mineurs à se livrer entièrement sous la conduite et la discipline
et les instructions du saint homme Hénoc, qui après les avoir
rassurés, et raffermis dans la foi et la pratique de ses opérations,
qu'ils ne connaissaient que par les discours qu'il leur avait tenus dans cette
première assemblée, qui se fit le jour de sabath, et voyant ces
mineurs déterminés à suivre ponctuellement ses conseils,
fit l'élection de dix de ces mineurs qu'il avait réconciliés,
leur déclara la volonté du Créateur, et leur prescrivit
un cérémonial et une règle de vie pure, sainte et agréable
au Créateur pour leur invocation.
TAIl les admit à la connaissance de ses travaux listiques catholiques,
et des sciences spirituelles divines. (Ailleurs, je donnerai la signification
de ces deux mots.) Il leur fit ensuite élever un édifice qui n'avait
qu'un seul appartement, ou enceinte, dans lequel se plaçaient les dix
réformer la conduite des mineurs qui le reconnaissaient déjà
pour un homme puissant sur toute chose créée. Il les interrogea
sur les différentes opérations et invocations journalières
qu'ils pratiquaient contre la volonté du Créateur, d'où
ils prenaient mal à propos le nom d'enfants du Dieu vivant. Les représentations
qu'il leur fit à ce sujet, et même les menaces des jugements terribles
qui devaient arriver en peu de temps sur eux, engagèrent ces mineurs
à se livrer entièrement à la conduite, à la discipline
et aux instructions du saint homme Enoch. Il les rassura, les raffermit dans
la foi et dans la pratique des saintes opérations, qu'ils ne connaissaient
encore que par les discours qu'il leur avait tenus dans la première assemblée
faite le jour du Sabbath. Pour cet effet, il fit parmi eux une élection
de dix sujets auxquels il déclara la volonté du Créateur,
et auxquels il prescrivit un cérémonial et une règle de
vie pour pouvoir invoquer l'Eternel en sainteté. Il admit ces dix sujets
à la connaissance de ses travaux Listiques Catholiques ; [105] (on donnera
en son lieu l'interprétation précise de ces deux mots, qui appartiennent
aux sciences spirituelles divines). Il leur fit ensuite élever un édifice
qui n'avait qu'un seul appartement ou enceinte, dans laquelle se plaçaient
ces dix sujets qu'Enoch avait choisis pour l'assister dans ses saintes opérations.
Il donna à chacun d'eux une lettre initiale des saints nom de Dieu ;
ce qui formait en tout dix lettres, afin qu'ils suivissent avec régularité
et précision toutes espèces d'opérations agréables
au Créateur et avantageuses pour les mineurs réconciliés.
Après cette première opération, il les renvoya chacun dans
leur tente ou le quartier qu'il leur avait assigné lui-même, ainsi
que Moïse l'a représenté depuis par le campement
sujets que Hénoc avait choisis pour l'assister, dans ses saintes opérations.
Il donna à chacun de ces dix sujets une lettre initiale des saints noms
de Dieu, ce qui formait en tout dix lettres, afin qu'ils suivissent avec régularité
et la plus scrupuleuse attention toute espèce d'opération bonne,
utile, nécessaire aux mineurs réconciliés et agréable
au Créateur. Après cette première opération, il
renvoya chacun dans sa tente au quartier qu'il leur avait assigné lui-même,
ainsi que Moïse l'a représenté depuis par le campement particulier
des lévites autour de la sainte arche.
des Lévites autour de l'arche.
Par l'ordre de l'Eternel, Hénoc tint cette assemblée d'opérations
divines avec ses dix chefs mineurs réconciliés, de dix semaines
en dix semaines, et leur transmit dans chaque assemblée une lettre initiale
nouvelle du saint nom de Dieu, de sorte qu'après les sept assemblées
qu'ils tinrent, chaque mineur eut en son particulier deux noms puissants, avec
lesquels il commandait et dirigeait toute chose créée, depuis
la surface terrestre jusqu'à la surface céleste. Chacun de ces
mots contenait sept lettres, dont quatre formaient le nom redoutable, puissant
et invincible de l'Eternel, qui gouvernait et soumettait tout être créé
dans le corps céleste, et le mot saint composé de trois lettres
soumettait tout être créé sur le corps terrestre à
la puissance formidable de l'homme Dieu. Ces dix sujets remis par le secours
d'Hénoc dans leur première vertu et puissance spirituelle divine
firent, par leurs opérations saintes, des prodiges signalés et
si grands qu'ils ramenèrent à eux plusieurs sujets de leurs familles
et qu'ils instruisirent les mineurs vraiment appelés par l'esprit saint
dans les sciences qu'ils possédaient par le pouvoir
Enoch tint cette assemblée d'opérations divines avec ses dix élus
de dix en dix semaines, et leur transmit dans chaque assemblée une nouvelle
lettre initiale du saint nom de Dieu, de sorte qu'après sept assemblées
chacun d'eux eut en son particulier deux mots puissants avec lesquels il commandait
toute chose créée depuis la surface terrestre jusqu'à la
surface céleste. Les deux mots consistaient en sept lettres dont quatre
formaient le nom redoutable, puissant et invisible de l'Eternel, qui gouvernait
et soumettait tout être créé dans le corps céleste,
et les trois autres lettres formaient un nom saint qui assujettissait et gouvernait
tout être créé sur le corps [106] terrestre. Ces dix chefs,
remis par le secours d'Enoch dans leurs premières vertus et puissances
spirituelles divines, firent, par leurs opérations saintes, de si grands
prodiges, qu'ils ramenèrent à eux plusieurs sujets de leur famille,
qu'ils instruisirent les mineurs vraiment appelés par l'esprit saint
dans les sciences qu'ils possédaient par le pouvoir et ministère
d'Enoch, type de réconciliation du genre humain.
et la puissance d'Hénoc, type de réconciliation du genre humain.
Le nombre de postérité devint en peu de temps très considérable,
mais ils n'augmentèrent pas également en vertu et en puissance.
La conduite atroce d'un des dix admis par Hénoc à la réconciliation
divine suscita la haine et la dissension parmi eux, et un air de mépris
sur les instructions d'Hénoc. Cet esprit de confusion et de révolte
se répandit si fort parmi ces nouveaux appelés qu'ils se livrèrent
avec plus d'emportement que jamais à l'abandon du Créateur et
la jouissance de la matière sous la conduite et l'appui de ce nouveau
chef prévaricateur. Il ne resta plus que le nombre de neuf sujets justes
sur la terre. Ils se replièrent sur les forces et les connaissances qu'ils
avaient reçues du saint Hénoc, qu'ils prièrent de s'assembler
encore une fois avec eux pour remplacer celui de leurs frères que le
démon leur avait ravi.
Le nombre des prosélytes devint en peu de temps fort considérable,
mais ces nouveaux prosélytes ne se tinrent pas également dans
leurs vertus et dans leurs puissances. Ce qui en pervertit plusieurs, ce fut
la conduite atroce d'un des dix chefs admis par Enoch à la réconciliation
divine, qui suscita la dissension parmi les émules et répandit
un air de mépris sur les instructions qu'ils avaient reçues d'Enoch.
Cet esprit de révolte augmenta si fort parmi les nouveaux appelés
qu'ils se livrèrent entièrement à l'abandon du Créateur
et à la jouissance de la matière sous la conduite du chef prévaricateur.
Il ne resta donc plus que le nombre de neuf sur la terre. Ces neuf justes se
replièrent sur les forces et sur les connaissances qu'ils avaient reçues
du saint homme Enoch, et le prièrent de s'assembler encore une fois avec
eux, pour remplacer celui de leurs frères que le démon leur avait
ravi.
Le saint homme fut sensible à leurs prières et les assembla. C'est
dans cette assemblée qu'il leur communiqua son secret. Il fit son élection
secrète parmi les neuf fidèles qui lui restaient, pour remplacer
le prévaricateur, mais que, toutefois, que celui qu'il avait nommé
pour le remplacer n'entrerait en vertu et puissance divine qu'après qu'ils
auraient fait l'expiation de leurs péchés pendant le cours de
leur durée sur cette surface terrestre et que la justice divine aurait
sévi contre les criminels. Le coeur de ces justes fut si fort saisi qu'ils
restèrent tous dans une espèce d'anéantissement qui les
assoupit pendant une heure environ. Hénoc fit alors son invocation au
Créateur en faveur de ces neuf disciples
Enoch, sensible à leurs prières, fit avec les neuf [107] justes
une assemblée dans laquelle il leur communiqua entièrement son
secret. C'est là qu'il fit son élection particulière pour
remplacer le prévaricateur ; mais il ajouta que celui qu'il avait choisi
à cette fin, n'entrerait en vertu et puissance divine qu'après
qu'eux-mêmes auraient fait l'expiation de leurs péchés pendant
leur vie temporelle, et que la justice divine aurait sévi contre les
criminels. Le coeur de ces neuf justes fut si fort saisi qu'ils restèrent
dans une espèce d'anéantissement ou d'assoupissement qui dura
environ une heure. Pendant ce temps, Enoch fit son invocation au Créateur
en faveur de ces neuf disciples, qui virent alors, dans la
qui virent dans cette situation tous les fléaux dont le Créateur
devait se servir pour frapper la terre et le reste de ses habitants. La frayeur
fut si grande chez ces justes qu'ils revinrent de leur abattement en poussant
un cri, et regardant ensuite Hénoc, ils lui dirent : "Comment se
peut-il, maître, que ce que nous venons de voir arrive sur la terre ?
Ne pouvez-vous pas, par vos prières, calmer le courroux de celui qui
vous a envoyé parmi nous et retenir les fléaux qu'il se propose
de lancer sur cette terre et ses habitants ? La vision que nous avons eue n'est
point fausse, le Créateur est juste et vous êtes saint, fort et
invincible."
situation où ils se trouvèrent, tous les fléaux dont le
Créateur devait se servir pour frapper la terre et le reste de ses habitants.
L'effroi que ces neuf justes en conçurent, les fit revenir de leur abattement
; ils poussèrent un grand cri en regardant Enoch, et lui dirent : "Comment
se peut-il, maître, que tout ce que nous venons de voir doive arriver
sur cette terre ? Ne pourriez-vous pas calmer par vos prières le courroux
de celui qui vous a envoyé parmi nous, et retirer les fléaux qu'il
se propose de lancer sur la terre et sur ses habitants ? La vision que nous
avons eu n'est point fausse : le Créateur est juste, et vous êtes
saint, fort et invincible."
Hénoc répondit à ces disciples : "Qui vous a donc
instruits de moi ? Soyez tous un seul homme et vous serez également saints.
Soyez tous une même loi, vous serez tous forts. Soyez tous sous la même
règle de vie, celle que je vous [ai] prescrite, et vous serez éternellement
mineurs invincibles. Telle est la volonté du père et de son saint
esprit sur son fils. Soyez toujours fils du Tout-Puissant ici-bas. Vous saurez
que celui que vous avez nommé figurativement Hénoc est l'esprit
du père qui est en haut."
Enoch leur répondit : "Qui vous a donc instruit de moi ? Soyez tous
un seul homme, vous serez également [108] saints. Soyez tous une même
loi, vous serez tous forts. Soyez tous sous la même règle de vie,
que je vous ai prescrite, et vous serez éternellement mineurs spirituels
invincibles. Telle est la volonté du Père et de son Saint Esprit
sur son fils. Soyez tous fils du Tout-puissant ici-bas, et vous saurez que celui
que vous avez nominé Enoch est l'esprit du Père qui est en haut."
A peine eut-il fini ces paroles et béni ses disciples, qu'une nuée
enflammée descendit du ciel et leur déroba Hénoc et s'éleva
rapidement pour porter cet esprit saint à sa destination.
Les neuf justes abandonnés se lamentèrent : "Qu'allons-nous
devenir, ô Eternel, privés de l'assistance de notre père
Hénoc ? Pourquoi le ravis-tu à ses frères et à ses
disciples ? Si la terre est coupable, en quoi nous, hommes corporels, sommes-nous
responsables, si
A peine Enoch eut-il fini de parler et béni les neuf disciples, qu'une
nuée enflammée descendit du ciel et l'enleva rapidement pour porter
cet esprit saint à sa destination. Ses disciples qui le perdirent de
vue se lamentèrent et dirent : "Qu'allons-nous devenir, ô
Eternel, sans l'assistance de notre maître Enoch ! Pourquoi le ravis-tu
du sein de ses frères et de ses disciples ? Si la terre est coupable,
en quoi nous, hommes corporels, devons-nous être responsables, si ce n'est
du sang matériel que nous
ce n'est du sang matériel que nous avons reçu d'elle ? Nous l'abandonnons
à ta sainte justice. Examine, Seigneur, nos voeux et prends pitié
de tes fils et serviteurs."
avons reçu d'elle, et que nous abandonnons à ta sainte justice
? Exauce, Seigneur, nos voeux, et prends pitié de tes fils et de tes
serviteurs."
C'est ainsi qu'Hénoc se sépara d'avec ses disciples et retourna
vers celui qui l'avait envoyé, pour se disposer à être par
la suite un nouveau type, suivant la volonté du Créateur ; ainsi
qu'on a pu voir qu'il y en a eu plusieurs successifs jusqu'à ce jour.
On voit, par cette époque, que le premier principe de religion spirituelle
divine vint dans la postérité de Seth par le moyen du saint homme
Hénoc. Elle fut conservée et remise en vigueur sous Noé,
dont il est encore un type en sa qualité d'élu spirituel de réconciliation,
comme l'on peut s'en convaincre par l'examen de la conduite qu'il tint lorsqu'il
fit entrer dans l'arche qu'il avait construite, des différentes espèces
d'animaux, qu'il conserva de l'inondation générale : On peut aussi
examiner le repos de l'arche pendant le déluge, et les saintes instructions
qu'il donna à ses fils légitimes.
Enoch devait être par la suite un nouveau type de la volonté du
Créateur, ainsi que l'on a vu qu'il y en avait eu plusieurs se succédant
depuis les temps passés jusqu'à ce jour. Le premier principe de
la religion spirituelle divine, qu'il avait établie parmi la postérité
de Seth, fut conservé et remis en vigueur par la puissance de Noé
qui, lui-même, est [109] encore un type d'élection spirituelle
pour la réconciliation générale et particulière
; ce que nous verrons clairement lorsque nous examinerons son entrée
dans l'arche avec les différentes espèces d'animaux ; le repos
et la sérénité de cette même arche pendant le déluge
; les instructions spirituelles que Noé donne à ses fils légitimes
; enfin toute la conduite qu'il tint pour préserver ceux qui lui étaient
confiés du fléau terrible dont Dieu se servit pour exterminer
la terre et tous ses habitants.
Voilà ce que je puis vous dire sur les opérations d'Hénoc
sans détailler les faits particuliers d'Hénoc, de ses disciples
et de son élection. Ainsi, l'on voit que le vrai Messias a toujours été
avec les enfants de Dieu, quoique innommé.
On trouve dans cette époque l'interprétation de ce qu'a voulu
dire le prophète Daniel en parlant emblématiquement dans une de
ses prophéties de la captivité des enfants d'Israël, par
le nombre des soixante-dix semaines converties en soixante-dix années
de servitude sous
Sans entrer dans le détail de la conduite particulière d'Enoch
envers ses disciples et de son élection secrète, il suffit d'observer
ce qui vient d'être dit pour voir clairement que le vrai Messias a toujours
été avec les enfants de Dieu, mais toutefois inconnu. L'on trouvera
aussi dans cette même explication l'interprétation de ce qu'a voulu
dire le prophète Daniel, lorsqu'il pense emblématiquement dans
une de ses prophéties, de la captivité d'Israël, par le nombre
de soixante et dix semaines, qui furent converties en soixante et dix années
de servitude sous Nabuchodonosor, prophétie qui fut
Nabuchodonosor, confirmées par l'événement à Israël,
dont il fut délivré par les puissantes opérations divines
de Zorobabel, après l'expiration des soixante-dix années de captivité,
auxquelles le Créateur les avait condamnés pour les fautes qu'ils
avaient commises contre Dieu et contre leurs frères.
confirmée par l'esclavage des Israélites et dont ils furent délivrés
par les puissantes opérations de Zorobabel, après les soixante
et dix années de servitude à laquelle le Créateur les avait
condamnés, pour les fautes qu'ils avaient commises contre lui et contre
leurs frères.
Abel fut le premier type dans la postérité de Seth, et il est
non seulement le type futur des mineurs préposés par l'Eternel
pour la manifestation de sa justice et de sa gloire, mais encore il est celui
du Christ, comme je le prouve physiquement par les noms des dits mineurs députés
par l'Eternel, ainsi qu'ils ont employé pour cet objet leurs vertus et
puissances parmi les hommes passés, et qu'ils opèrent encore parmi
ceux d'à présent. Je reviendrai après aux opérations
d'Hénoc dans la postérité de Seth, à celles de Noé,
Melchisédech, Joseph, Moïse, David, Salomon, Zorobabel, et le Messias.
Ces sujets, depuis Abel et Hénoc jusqu'au Messias, font le nombre complet
dénaire spirituel divin, duquel toute chose créée, tant
spirituelle que matérielle, est provenue. Je le montrerai dans l'explication
des types et des époques survenues au corps général et
particulier, de même qu'à ces mineurs. Alors, vous vous convaincrez
de la vérité, par l'égalité, le rapport et la similitude
des opérations des susdits sujets avec celles d'Abel, dans lesquelles
vous verrez clairement celles du Christ.
Je vous expliquerai à présent le type du meurtre de Caïn
sur Abel. Caïn, par ce meurtre, est le vrai type du prince des démons,
Mais ce n'est point seulement par l'avènement [110] d'Enoch, dont j'ai
commencé d'expliquer le type, que nous trouvons des preuves de la présence
du Christ parmi les enfants de Dieu. Abel, qui avait fait le type des mineurs
préposés pour la manifestation de la justice divine, faisait aussi
le véritable type du Messias. Nous reconnaissons cette vérité
par les opérations de tous les mineurs élus qui ont exercé
leurs puissances et leurs vertus spirituelles parmi les hommes des siècles
passés, et qui les opèrent encore parmi les hommes d'aujourd'hui.
Ces mineurs élus depuis Abel et Enoch sont Noé, Melchisédech,
Joseph, Moïse, David, Salomon, Zorobabel et le Messias. Tous ces sujets
préposés pour la manifestation de la gloire divine, font le nombre
complet dénaire spirituel divin, duquel toute chose, tant spirituelle
que matérielle est provenue, ainsi que je l'expliquerai par la suite
lorsque je parlerai des types et des époques survenues au corps général
et particulier, de même qu'aux mineurs dont je viens de faire mention.
Ce sera en effet dans ces explications que vous pourrez vous convaincre de la
vérité de ce que j'ai dit par l'égalité, la similitude
et le rapport des opérations de ces mineurs avec les opérations
d'Abel, ce qui vous fera connaître clairement qu'Abel a fait la véritable
figure des opérations du Christ ; de même que vous avez vu Caïn
figurer véritablement les opérations du prince
des démons.
qui ont juré de détruire toute création particulière
humaine que le Créateur fait faire ou ferait par lui-même après
eux, et cela en se servant de ces mêmes créatures dans lesquelles
ils insinuent une multitude de leurs passions matérielles démoniaques,
qu'ils savent être au gré de la faiblesse des sens de la vie matérielle
et spirituelle mineure. Ainsi, ils opèrent des actions chez les mineurs
créés en général dans leur forme corporelle, opposés
les uns aux autres,
En effet, Caïn, par le meurtre de son frère Abel, nous [111] représente
clairement la rage des démons, qui ont juré de dissoudre et de
détruire toute espèce de création ; et cela, en se servant
des hommes eux-mêmes, dans lesquels ils insinuent une multitude de passions
matérielles qu'ils savent être conformes à la faiblesse
des sens de la vie matérielle et spirituelle ; et, par le moyen de ces
insinuations, ils opèrent chez les mineurs des actions opposées
les unes aux autres, et les entretiennent par là dans la confusion.
parce qu'ils agissent par l'instigation et l'intellect démoniaque qui
s'exerce continuellement à inspirer d'un instant à l'autre des
passions différentes aux mineurs créés, pour les pousser
et les mettre en action les uns contre les autres, leur susciter de l'orgueil
et une ambition démesurée, pour qu'ils vivent dans la confusion
et la discorde spirituelle divine et qu'ainsi les mineurs créés
restent dans l'ignorance ténébreuse de la connaissance de leur
origine corporelle et spirituelle divine et ignorent jusqu'à la fin des
siècles le motif qui les a mis dans le trouble et la peine où
ils sont, et qu'ils oublient et refusent définitivement de rendre le
culte qu'ils doivent légitimement au Créateur, pour lequel ils
sont créés. C'est là l'explication du type de l'assassinat
de Caïn.
Aussi voyons-nous qu'il n'y a pas, parmi les hommes de matière, deux
pensées, deux actions, deux opérations qui puissent s'accorder.
L'acharnement des démons à semer les dissensions parmi les hommes
ne tend qu'à leur faire naître des pensées démesurées
d'orgueil et d'ambition, afin que les hommes vivent continuellement dans une
discorde spirituelle, et qu'ils ne connaissent pas le motif et la cause du trouble
et des peines auxquelles ils sont condamnés, et qu'ils perdent entièrement
l'idée du culte qu'ils devaient rendre au Créateur.
Caïn était véritablement frère temporel d'Abel, parce
qu'ils émanaient, quant à leur forme corporelle, du même
homme. Mais, quant au genre d'opération de leur forme corporelle, celle
d'Abel était plus spirituelle que matérielle, c'est-à-dire
sans excès des sens spiritueux de
Voilà les abominations qui ont été figurées par
le crime de Caïn. Abel était véritablement son frère
temporel, étant issus tous deux du même homme, mais il n'y avait
aucune comparaison à faire entre les opérations qui avaient coopéré
à la formation de l'un et de l'autre. La
la matière et sans la protection divine. Mais celle de Caïn fut
conçue par l'excès et la propre volupté des sens matériels,
Adam étant encore sous le poids de sa prévarication.
En réfléchissant sur ces différents principes d'opération
de ces deux formations corporelles de Caïn et d'Abel, vous concevrez que
celle d'Abel est véritablement celle du Christ, provenue spirituellement
d'une femme ordinaire sans le secours d'opération physique matérielle
et sans participation des sens de la matière.
forme de Caïn avait été conçue dans l'excès
de la volupté des sens de la matière, et nous [112] retraçait
sensiblement la prévarication du premier homme. Celle d'Abel au contraire
fut conçue sans excès des sens matériels et avec toute
la pureté des lois de la nature ; aussi cette forme était plutôt
spirituelle que matérielle, et c'est, par cette conception spirituelle
que nous regardons la forme d'Abel comme une vraie figure de la forme du Christ,
provenue spirituellement d'une forme ordinaire, sans le secours d'opérations
physiques matérielles et sans la participation des sens de la matière.
La formation corporelle du Christ répète celle du corps matériel
du premier homme Adam, qu'il prit lui-même de sa prévarication,
en sortant de son premier corps de gloire pour entrer dans un corps ordinaire
de matière. Quand le Créateur envoya son député
mineur pour manifester sa justice divine chez les hommes, ce mineur spirituel,
majeur supérieur sur tous les mineurs créés, sortit immédiatement
de l'immensité divine. Peut-il y avoir dans tout l'univers un corps aussi
glorieux que celui d'où émana ce député mineur ?
Cette émanation, ou cette sortie, ne prouve-t-elle pas la sortie du premier
mineur créé de son corps de gloire ? L'entrée de ce député
majeur spirituel de son corps, ou verbe du Créateur, dans le corps d'une
fille vierge, ne vous prouve-t-elle pas l'entrée du premier mineur créé
dans les abîmes de la terre, pour se revêtir d'un corps de matière
? Les différentes peines et révolutions que le corps de cette
vierge eut dans l'enfantement [et] après l'enfantement, ne sont-elles
pas des preuves certaines de la sujétion et des révolutions spirituelles
démoniaques que
D'un autre côté, cette formation corporelle du Christ nous retrace
l'incorporation matérielle du premier homme, qui, après sa prévarication,
fut dépouillé de son corps de gloire, et en prit lui-même
un de matière grossière en se précipitant dans les entrailles
de la terre. Car, avant que cet esprit divin doublement puissant et supérieur
à tout être émané, vint opérer la justice
divine parmi les hommes, il habitait le cercle pur et glorieux de l'immensité
divine. Mais lorsqu'il fut député par le Créateur, il quitta
cette demeure spirituelle pour venir se renfermer dans le sein d'une fille vierge.
Or l'absence que fait ce mineur Christ de son véritable séjour
ne nous rappelle-t-elle pas l'expulsion du premier homme de son corps de gloire
? L'entrée de ce majeur spirituel, ou verbe du Créateur, dans
le corps d'une fille vierge, ne nous rappelle-t-elle pas clairement l'entrée
du premier mineur dans les abîmes de [113] la terre, pour se revêtir
d'un corps de matière ? Les différentes peines et les révolutions
qu'éprouve le corps de cette fille vierge dans la grossesse et l'enfantement,
sont la figure
le corps général terrestre endura dans ce temps-là, [et]
est obligé d'endurer relativement à la prévarication du
premier mineur créé ?
de la sujétion et des révolutions spirituelles démoniaques
que le corps général terrestre endurera et est obligé d'endurer
relativement à la prévarication d'Adam.
Le Créateur ayant en conséquence maudit toute la terre et l'ayant
livrée à des rigoureux pâtiments, les persécutions
et les vives poursuites, que les différentes nations ont faites à
ce corps vierge et à son provenu, ne prouvent-elles pas physiquement
la vive poursuite et persécution que les démons des différentes
régions ont faites et font encore au corps général terrestre
et particulier, et aux mineurs qui y sont renfermés ?
Dieu, ayant alors maudit la terre et l'ayant livrée à de rigoureux
pâtiments, les persécutions que les différentes nations
ont faites au corps de la vierge et à son fruit, nous représentent
celles que les démons des différentes régions ont faites
et font au corps général terrestre et particulier, de même
qu'aux mineurs qui y sont contenus.
La défaite de l'individu corporel de ce corps vierge fait par la main
des hommes n'est-elle pas une preuve physique que les démons ne peuvent
avoir d'autre pouvoir d'action que sur l'individu des formes corporelles apparentes
de matière, sans avoir aucun pouvoir d'empêchement sur la réintégration
des substances spiritueuses qui composent ces formes corporelles, qui ne sont
point provenues d'eux ? Ils peuvent détruire la forme particulière
des matières, mais non la générale terrestre, son pouvoir
d'action de destruction de son individu étant fixé et limité
au temps prescrit par le Créateur.
La défaite du corps de Christ, détruit par la main des hommes,
nous prouve bien aussi que les démons ont pouvoir sur les formes corporelles
de matière apparente ; mais il faut savoir que ces mêmes démons
ne peuvent empêcher la réintégration des substances spiritueuses
qui composent les formes, ces substances n'étant point provenues d'eux.
Ils peuvent bien aussi détruire la forme particulière, mais non
la forme générale terrestre, qui ne doit finir qu'au temps prescrit
et limité par le Créateur.
Ce crime de Caïn et de ses deux soeurs est une preuve certaine et physique
de la vive tentation et persécution des démons pour la séduction
et perdition spirituelle des différents mineurs sous les deux sexes.
La défaite de l'individu du corps d'Abel en présence de ses deux
soeurs était le type réel de la défaite de l'individu corporel
du Christ, qui fut
La défaite de l'individu corporel de Christ, opérée par
les hommes en présence des deux femmes, Marie de Zébédée
et Marie Madeleine, avait été figurée par [114] le meurtre
commis par Caïn sur son frère Abel en présence de ses deux
soeurs. Les deux femmes que je viens de nommer, suivirent le Christ dans toutes
ses opérations spirituelles divines,
opérée par les hommes en présence de deux formes féminines
que l'Ecriture appelle Marie-Zébédée et Marie-Magdalaine,
qui avaient exactement suivi le Christ dans toutes ses opérations spirituelles
divines, ainsi que les deux soeurs de Caïn avaient suivi leur frère
dans ses opérations démoniaques.
ainsi que les deux soeurs de Caïn avaient suivi leur frère dans
toutes ses opérations démoniaques.
L'effusion du sang du juste Abel répandu sur la terre est le véritable
type de la ressemblance de celui que le Messie devait répandre et qu'il
a répandu. Ce sang versé sur la terre est le vrai type de la réaction
et réalité de la grâce divine, qui a fait paix et miséricorde
à la terre et à ses habitants, le type de l'alliance que le Créateur
devait faire avec sa créature après sa réconciliation,
ainsi qu'on peut le voir par la réconciliation et l'alliance que le Créateur
a faite avec Adam après le sacrifice du sang d'Abel. On trouve la confirmation
de cela par la circoncision d'Abraham, qui annonça à ce père
de multitude sa réconciliation parfaite avec le Créateur et l'alliance
que le Créateur faisait avec lui par l'effusion de son sang sur la terre.
L'effusion du sang du Christ sur la terre est la confirmation de tous les types
dénommés ci-dessus, puisque, par cette effusion la terre trembla.
Ce tremblement fit sentir à toute la nature sa réconciliation
et l'alliance que le Créateur faisait avec elle et avec ses habitants.
Voilà l'explication des types que fait Abel et le sacrifice de son sang
dans la nature universelle.
Ce ne sont pas là les seuls rapports que nous puissions reconnaître
entre les opérations du Christ et les opérations des premiers
mineurs. Nous ne pouvons ignorer que le sang qui a coulé du corps du
juste Abel ne soit le type et la ressemblance certaine de celui que le Christ
devait répandre, et qu'il a effectivement répandu. Ce sang d'Abel,
répandu sur la terre, est le véritable type et la réaction
de l'action de la grâce divine, qui a fait paix et miséricorde
à la terre et à ses habitants. C'était également
le type de l'alliance que le Créateur devait faire avec sa créature
après sa réconciliation, ainsi que nous avons vu le premier homme
rentrer en grâce auprès du Créateur immédiatement
après le sacrifice d'Abel. Ceci n'a-t-il pas été répété
clairement par la circoncision d'Abraham, par laquelle ce père de multitude
obtint sa réconciliation parfaite auprès du Créateur, et
ce fut par l'effusion de son sang que ce patriarche connut l'alliance que l'Eternel
faisait avec lui ? N'est-il donc pas sensible que l'effusion du sang de Christ
est la confirmation de tous ces types qui ont précédé,
puisque l'effusion de ce sang, en faisant [115] trembler la terre, fit ressentir
à toute la nature sa réconciliation et l'alliance que le Créateur
faisait avec elle et avec ses habitants ?
TAVous me demanderez quel est le type de l'obscurcissement du soleil, qui se
Puisque j'ai commencé à vous parler des événements
qui ont accompagné les
fit lorsque la terre trembla. L'obscurcissement, ou l'éclipse du soleil
qui survint dans le corps céleste est le véritable type de la
réalité du fléau survenu aux esprits démoniaques
que le Christ par son opération divine réduisit plus fort que
jamais dans d'épaisses ténèbres de privation de puissance
contre la créature générale et particulière. Cette
éclipse est encore le type de l'obscurcissement où les Hébreux
furent, après qu'ils eurent éclipsé de leur mémoire
les saints noms divins qui conduisaient auparavant toutes leurs opérations
naturelles temporelles et spirituelles divines. Cette éclipse est encore
le type des incrédules, qui restent et resteront jusqu'à la fin
des siècles dans l'aveuglement et dans les ténèbres de
privation de la lumière divine.
opérations du Christ, en vous expliquant le tremblement de terre qui
arriva pour lors, vous pourriez aussi me demander l'explication de l'obscurcissement
du soleil qui arriva dans le même temps. Je vous dirai que l'éclipse
qui arriva dans la partie céleste est le type réel du fléau
survenu aux esprits démoniaques que le Christ, par son opération,
réduisit plus bas qu'ils ne l'étaient dans leur privation de puissance
contre la création générale et particulière. Cette
éclipse rappelait en outre les ténèbres de l'ignorance,
où les Hébreux se trouvèrent plongés lorsqu'ils
eurent éclipsé de leur mémoire les saints noms divins qui
conduisaient auparavant toutes leurs opérations naturelles, temporelles,
spirituelles et divines. Elle figurait aussi l'aveuglement des incrédules,
qui restent et resteront jusqu'à la fin des siècles dans la privation
de la lumière divine.
Elle est encore le type de la matière générale qui s'éclipse
à la [fin du] temps de sa durée et s'effacera de la présence
de l'homme comme un tableau s'efface de l'imagination du peintre. Le principe
de la matière du corps général n'est autre chose au Créateur
qu'un tableau spirituel conçu dans son imagination. Ainsi, tout être
corporel et spirituel créé était compris dans ce tableau
divin qui est appelé l'image ou ressemblance divine : image par la formation
des corps, et ressemblance par le mineur spirituel créé.
Cette éclipse ferait enfin le véritable type de la matière
générale, qui s'éclipsera entièrement à la
fin des temps, et s'effacera de la présence de l'homme comme un tableau
s'efface de l'imagination du peintre. Par cette dernière comparaison
vous pouvez entendre que le principe de la matière du corps général
[116] n'est autre chose pour le Créateur qu'un tableau spirituel conçu
dans son imagination. Ainsi, dans ce tableau spirituel était compris
tout être corporel, mais toutefois sans substance de matière. Ce
tableau contenait principalement le mineur spirituel qui devait contribuer à
la formation des corps.
Après vous avoir expliqué l'éclipse qui se fit à
la mort du député du Créateur, suit le type de la rupture
du voile du temple qui se fit dans le même
Si j'ai expliqué, me direz-vous, l'éclipse considérable
arrivée lors de la mort du Christ, je peux bien aussi vous expliquer
quel est le type de la rupture du
temps. Elle est un type considérable pour l'avantage du mineur spirituel,
qui aura le bonheur d'être compris au nombre ou rang de ceux que le Créateur
récompensera de sa plus grande gloire spirituelle divine. Ce voilé
brisé est le véritable type de la délivrance du mineur
en privation de la présence du Créateur. Il explique aussi la
réintégration de la matière apparente, qui voile et sépare
tout être mineur créé de la connaissance parfaite de toutes
les oeuvres considérables qu'opère, à chaque instant, le
Créateur, pour sa plus grande gloire. La rupture de ce voile explique
encore l'abattement, la descente et le déchirement des sept cieux planétaires,
qui voilent par leur corps de matière aux mineurs spirituels la grande
lumière divine qui règne dans le surcéleste divin. Le déchirement
de ce voile explique encore la rupture de celui qui cachait et voilait à
la plus grande partie des mineurs créés la connaissance des oeuvres
du Créateur, qu'il opère par sa plus grande justice en faveur
de sa créature,
voile, qui arriva dans le même temps. J'y consens dans l'espérance
que cela vous sera profitable selon votre bon désir, je vous dirai donc
que votre rupture du voile du temple est un type considérable pour l'avantage
du mineur spirituel qui aura le bonheur d'être compris au rang de ceux
que le Créateur récompensera de sa plus grande gloire spirituelle
divine. Ce voile déchiré est le véritable type de la délivrance
du mineur privé de la présence du Créateur. Il explique
la réintégration de la matière apparente qui voile et sépare
tout être mineur de la connaissance parfaite de toutes les oeuvres considérables
qu'opère à chaque instant le Créateur pour sa plus grande
gloire. Il explique le déchirement et la descente des sept cieux planétaires,
qui voilent, par leur corps de matière, aux mineurs spirituels la grande
lumière divine qui règne dans le cercle céleste. Il explique
encore la rupture de celui qui cachait et voilait à la plus grande partie
des mineurs la connaissance [117] des oeuvres que le Créateur opère
pour sa plus grande justice en faveur de sa créature.
ainsi que Moïse l'a fait concevoir en donnant aux Hébreux la connaissance
de la volonté de l'Eternel, en leur faisant part de la loi divine, qu'il
leur lut et récita, la face voilée. Ce voile rouge, qui cachait
aux Hébreux la face de Moïse et les tables sur lesquelles étaient
écrites les intentions et la volonté du Créateur concernant
son peuple, explique très parfaitement les esprits pervers démoniaques,
qui servent de voile scandaleux à tous les mineurs qui se sont liés
intimement avec eux par les oeuvres iniques qu'ils opèrent à tout
instant contre le Créateur et la créature, pour les contenir en
privation des connaissances spirituelles divines. Moïse donna la loi
Moïse nous a fait concevoir clairement cette dernière figure en
donnant aux Hébreux la connaissance de la loi divine, qu'il leur récita
la face couverte d'un voile rouge. Ce voile rouge, qui cachait au peuple la
face de Moise et les tables sur lesquelles étaient écrites l'intention
et la volonté du Créateur, représentent très parfaitement
les esprits pervers qui servent de voile scandaleux à tous les mineurs
qui ont fait fonction avec eux. La couleur rouge de ce voile représente
l'insinuation de l'intellect démoniaque dans les principaux sens de la
forme du mineur, qui le prive de toute communication des sens spirituels divins,
et le rend incapable de retenir aucune
aux Hébreux, la face couverte ; le voile qui le cachait à Israël
était rouge. Cette face cachée explique l'état funeste
de privation des connaissances spirituelles divines où il devait être
réduit par l'alliance cupide et matérielle que Moise voyait distinctement
que ce peuple élu était à même de contracter avec
les princes des démons, et que, par ce moyen, ils seraient errants et
soustraits à la connaissance parfaite du type spirituel divin que ce
même Moïse opérait journellement parmi eux. La couleur rouge
du voile explique l'insinuation de l'intellect démoniaque dans les principaux
sens de la matière corporelle du mineur, qui la voile et la prive de
toute communication des sens spirituels divins, et rend cette même forme
hors d'état d'être susceptible de retenir aucune impression spirituelle.
impression spirituelle, soit par type, soit par mystère, soit même
en nature pure et simple spirituelle. La face de Moïse voilée annonçait
l'état de privation des connaissances divines où Israël allait
être réduit par les alliances, que Moise voyait que le peuple allait
faire avec le prince des démons, et l'ignorance où ce peuple allait
tomber, du type spirituel que Moïse opérait devant lui.
Voilà d'où sont provenus les enfants de la grâce divine
au préjudice des Hébreux, qui sont depuis lors appelés
"enfants de ténèbres" ou "enfants du sang de la
matière". Ne vous endormez cependant pas sur la grâce que
vous possédez au préjudice d'Israël. La réprobation
du peuple hébreu, ou de cette nation élue par le Créateur
pour manifester sa gloire, n'est qu'un type frappant de la réalité
d'un fait qui doit survenir un jour à la face de l'univers, aux dernières
révolutions qui arriveront à la nature vers la fin de toute durée.
Ainsi s'explique le meurtre de Caïn et de ses deux soeurs complices du
crime.
C'est par ses alliances criminelles que les Hébreux sont appelés
depuis : les enfants des ténèbres et enfants du sang de la matière,
et qu'ils ont été remplacés par ceux que l'on appelle :
enfants de la grâce divine. Mais ces nouveaux enfants doivent bien [118]
prendre garde de s'endormir par la grâce qu'ils possèdent au préjudice
du peuple Hébreu : la réprobation de ce peuple n'était
qu'un type frappant de la réalité d'un fait qui doit survenir
un jour à la face de l'univers et dont je parlerai dans l'explication
des révolutions dernières qui surviendront à la créature
vers la fin de toute durée.
TAAdam ayant été réconcilié avec le Créateur
par le moyen et le secours de son fils Abel, cette réconciliation était
d'autant plus nécessaire à la nature entière, que sans
elle toute chose créée aurait été changée
en une nature opposée
Je me suis assez étendu sur l'explication des types de Caïn et d'Abel
; je vais maintenant vous parler de la postérité subséquente
d'Adam. J'ai montré comment Adam avait été parfaitement
réconcilié par le moyen
à celle qui existe actuellement. Mais comme l'immutabilité du
Créateur est inébranlable, il ne lui fut point difficile de trouver
un moyen pour que tout ce qu'il avait fait restât dans son premier principe
de loi, de forme et de création, pour que la manifestation de la gloire
du Créateur s'opérât dans toute son étendue, suivant
ce qu'il avait pensé être fait à l'avantage de la créature
et la plus grande molestation des premiers des démons ; ce qui se conçoit
par la troisième postérité mâle qu'Adam eut après
l'entière destruction de l'individu Abel. Adam eut une troisième
postérité au gré du Créateur, qu'il nomma Seth,
c'est-à-dire admis à la postérité de Dieu. TADans
cette postérité furent transmis les dons puissants que le Créateur
avait donnés à Abel, avec même plus d'action et puissance
spirituelle divine qu'Abel n'en avait eu, attendu que le type d'Abel devait
être le type sensible de réconciliation spirituelle, et que celui
de Seth était bien pour le même sujet. Mais il était encore
un type de la stabilité des lois de la stature, du cours de ses différentes
révolutions et des événements temporels qui se passeront
chez elle, au moment qu'elle devra s'effacer aux yeux de celui qui l'a fait
naître dans son imagination divine.
d'Abel. Vous concevez aisément que, sans cette réconciliation,
la nature universelle, générale et particulière, n'existerait
pas de la manière dont elle existe aujourd'hui, quoique le temps de sa
durée eût été le même. Mais comme le Créateur
avait mis dans Abel tous les dons nécessaires pour opérer, dans
toute son étendue, la manifestation de la gloire divine à l'avantage
de la créature et à la honte des démons, il fallait, après
la mort d'Abel, que tous ces dons fussent réversibles sur un autre mineur.
Les décrets du Créateur s'opèrent et s'opéreront
toujours avec une immutabilité irrévocable. Adam conçut
donc, au gré du Créateur, une troisième postérité,
qu'il nomma Seth, qui veut dire admis à la postérité de
Dieu. Ce fut cet être mineur spirituel qui hérita de tous les dons
puissants qu'avait possédés Abel, parce qu'Abel ne devait être
qu'un type simple de [119] réconciliation spirituelle ; au lieu que Seth
avait, non seulement ce même type à opérer, mais encore
celui de la stabilité des lois de la nature, du cours de ses différentes
révolutions et des événements temporels qui se passeront
chez elle, au moment où elle s'effacera des yeux de celui qui l'a fait
naître dans son imagination divine.
Le Créateur instruisit lui-même, par la voie de son messager spirituel
nommé Héli, le bienheureux homme Seth des secrets ressorts spirituels
divins, qui contenaient et dirigeaient toute la nature créée,
tant matérielle que spirituelle. Il reçut lui-même directement
du Créateur, par l'esprit susdit, toute connaissance des lois immuables
du Créateur, et de celles que l'Eternel avait données à
toutes ses créatures. Il apprit, par là, à connaître
que toute loi de création temporelle et
Pour cet effet, le Créateur instruisit lui-même par la voie de
son envoyé spirituel Héli, le bienheureux homme Seth des secrets
ressorts spirituels divins qui contenaient et dirigeaient toute la nature, tant
matérielle que spirituelle. Il reçut immédiatement du Créateur,
par l'esprit, toute connaissance des lois immuables de l'Eternel, et apprit
par là que toute loi de création temporelle et toute action divine
étaient fondées sur différents nombres. Il apprit par ce
même
toute action divine était fondée par les différents nombres,
ainsi que Héli lui avait enseigné que tout nombre était
coéternel avec le Créateur, et que c'était même par
ces différents nombres que le Créateur formait toute figure créée,
toutes ses conventions de création et celles avec ses créatures.
Et vous aurez par moi la connaissance des nombres coéternels qui sont
innés dans le Créateur.
Héli que tout nombre était coéternel avec le Créateur,
et que c'était par ces différents nombres que le Créateur
formait toute figure, toutes ses conventions de création, et toutes ses
conventions avec sa créature. Pour que vous ne doutiez pas de cette vérité,
je vous donnerai la connaissance des nombres coéternels qui sont innés
dans le Créateur.
Vous avez ouï-dire à tous les sages passés et présents
dans ce bas monde que le nombre dénaire était un nombre respectable
à tous égards, puisqu'il leur avait été enseigné
par les forces de leur persévérance dans leurs opérations
toutes spirituelles divines. Ainsi ces sages se sont attirés par ce moyen
les mêmes dons spirituels divins du Créateur, ainsi que le bienheureux
homme Seth les avait reçus pour le bien et l'avantage de sa postérité.
TALa majeure partie des sages qui ont reçu de pareils dons du Créateur
ne les ont point reçus positivement pour leur postérité
charnelle, quoiqu'ils fussent accouplés à des mineurs féminins,
selon la volonté du Créateur. Ce qui prouve que ce n'était
point pour des postérités charnelles, c'est que la plupart de
ces sages n'ont point eu d'enfants charnels, ne devant être occupés
qu'à l'éducation et l'instruction des enfants spirituels que le
Seigneur leur assignerait pour les disposer par là à servir d'instruments
pour la manifestation de la gloire divine.
Vous savez sans doute que tous les sages passés et présents ont
toujours regardé le nombre dénaire comme respectable à
tous égards. Les sages n'ont eu et n'ont encore tant de respect pour
ce nombre dénaire que parce qu'ils ont appris à en connaître
la [120] force par leur persévérance dans leurs opérations
spirituelles divines, par le moyen desquelles ils ont obtenu les mêmes
dons qui avaient été donnés à Seth. Ces sages n'ont
point obtenu ces dons pour leur postérité charnelle, la plupart
n'en ayant point eu, quoiqu'ils fussent unis à des mineurs féminins
selon la volonté du Créateur ; mais ils n'employaient ces dons
qu'à l'éducation et l'instruction des enfants spirituels que le
Créateur leur assignait, pour les disposer par là à devenir
des instruments de la manifestation de la gloire divine.
TACes sages ont perpétué parmi leur postérité spirituelle
la connaissance de ce fameux nombre dénaire, dans lequel toute espèce
de nombre de création était contenu. Seth avait reçu ce
nombre fameux du Créateur. Ces sages eurent,
C'est parmi cette postérité spirituelle qu'ils ont perpétué
la connaissance de ce fameux nombre dénaire, dans lequel toute espèce
de nombre de création était contenu, et d'où ils eurent
la faculté de tirer tous les nombres terrestres, mineurs,
ainsi que Seth, la faculté de sortir tous les nombres terrestres, mineurs,
majeurs et supérieurs qui étaient innés dans le nombre
dénaire, ainsi qu'il m'a été dit de l'enseigner aux hommes
de désir, et que je l'ai appris par ceux qui étaient chargés
de me le démontrer. Observez que dans le nombre dénaire sont contenues
les quatre puissances divines du Créateur.
Voici, en caractères arithmétiques, le nombre dénaire.
Voyez la figure qui suit : 1, 2, 3, 4. L'addition de cette figure porte le nombre
10 qui est la grande et première puissance divine, dans laquelle les
autres trois sont contenues, ainsi que je vais vous extraire la seconde par
la figure pure et l'addition des caractères d'arithmétique qui
suivent. 3 et 4 produisent 7, qui fait la seconde puissance divine du Créateur.
Voici l'extrait de la troisième addition : 1 et 2 font 3, et 3 font 6,
qui est la troisième puissance divine du Créateur. Pour la quatrième,
additionnez les nombres 1 et 3 qui font 4. C'est par ce dernier nombre quaternaire
que l'on conclut et définit les quatre puissances divines du Créateur
contenues dans son nombre coéternel dénaire.
majeurs et supérieurs qui y étaient innés, ainsi qu'il
a été enseigné au bienheureux homme Seth, et qu'il m'a
été dit de l'enseigner à l'homme de désir. Je vous
répondrai donc, selon que je le tiens de ceux qui ont été
chargés de me le montrer, que le nombre dénaire remplit les quatre
nombres de puissance divine. Je place devant vous le nombre dénaire en
quatre figures différentes de caractères d'arithmétique
: 1, 2, 3, 4. Additionnez ces quatre caractères en cette manière
: 1 et 2 font 3, 3 et 3 font 6, 6 et 4 font 10, vous trouverez votre nombre
dénaire, qui est la grande et première puissance divine, dans
laquelle les trois [121] autres nombres sont contenus, ainsi que vous pouvez
le voir par les additions suivantes : 3 et 4 produisent le nombre 7 qui fait
la seconde puissance du Créateur ; 1 et 2 font 3, 3 et 3 font six, voilà
la troisième puissance du Créateur ; enfin additionnez 1 et 3
et vous aurez 4 ; et c'est le nombre quaternaire qui termine et conclut les
quatre puissances divines du Créateur contenues dans son nombre coéternel
dénaire.
Il convient pour votre instruction que je vous donne l'application de ces nombres
pour connaître à quoi ils ont été employés
par le Créateur pour les effets de la création universelle générale
et particulière des différents êtres créés.
Le nombre dénaire ne souffre point de division, il est indivisible, c'est
lui qui complète, divise et subdivise tout être de nombre inné
dans la loge universelle, générale et particulière, corporelle
et animale, spirituelle divine. Aussi, ce fameux nombre ne peut jamais être
opéré
Il convient, pour votre plus grande instruction, que je vous donne l'application
de ces quatre nombres, afin que vous puissiez connaître à quel
usage chacun d'eux a été employé par le Créateur
pour la création universelle, générale et particulière.
Je vous dirai donc que le nombre dénaire est un nombre indivisible ou
qui ne peut souffrir aucune division. C'est lui qui complète, divise
et subdivise tout être de nombre inné dans le temple universel,
général et particulier, corporel, animal, spirituel, divin. C'est
pourquoi ce fameux nombre a
que par le Créateur, mais non par aucun être spirituel doublement
puissant simple et mineur, n'étant qu'au seul pouvoir et puissance de
l'éternel Créateur. Aussi, ce fameux nombre a toujours été
respecté des sages comme un nombre seul et unique, représentant
la quadruple essence divine ; respectable en conséquence à tous
égards par tout être spirituel créé provenu par ce
même nombre. Nul sage n'a fait usage de ce nombre, l'ayant toujours en
grande vénération par respect pour la Divinité.
toujours été regardé par les sages comme le nombre unique
et représentant la quatriple essence divine, et, en conséquence,
comme très respectable de tout être spirituel provenu de ce nombre.
C'est aussi pourquoi ce nombre ne peut être opéré que par
le Créateur, et non par aucun être spirituel doublement puissant,
simple et mineur, et à cette considération nul sage n'a fait usage
de ce nombre, réservant toujours, par respect, à la Divinité.
[122]
Voilà l'explication et l'emploi du premier nombre, qui explique la première
puissance du Créateur. Par la figure 10, ou , de ce nombre fameux, le
Créateur a toujours conçu son imagination pensante de création
spirituelle divine et temporelle. Je parlerai, à présent, de l'emploi
septénaire que le Créateur a sorti de son nombre absolu dénaire
pour la manifestation de sa gloire divine.
Voilà quel est l'emploi du nombre dénaire ou de la première
puissance divine, que l'on figure ainsi 10 ou et c'est par ce nombre que l'imagination
pensante divine a conçu la création spirituelle divine, temporelle.
Passons au nombre septénaire.
Le nombre septénaire est le nombre plus que parfait que le Créateur
employa pour la création de tout esprit qu'il émancipa de son
immense circonférence divine, pour être le premier agent de la
cause certaine qui contribue à opérer toutes espèces de
mouvements dans quelque espèce de forme corporelle créée
dans le cercle universel. Quelle est l'espèce de forme corporelle qui
subsiste dans l'univers, d'où peut provenir le sonore, le mouvement,
l'action, le résonnement réfléchi dans ces formes matérielles
? Pourrait-il y avoir toutes ces choses sans un être inné que nous
appelons particule de feu incréé, axe feu central, qui les rend
susceptibles d'être mises en mouvements ?
Le nombre septénaire, qui est sorti du nombre absolu dénaire,
est le nombre plus que parfait que le Créateur employa pour l'émancipation
de tout esprit hors de son immensité divine. La classe d'esprits septénaires
devait servir de premier agent et de cause certaine, pour contribuer à
opérer tout espèce de mouvement dans les formes créées
dans le cercle universel. Qu'observons-nous dans toutes ces formes ? Du sonore,
du mouvement, de l'action et de la réaction. Toutes ces différentes
qualités et propriétés des formes ne nous seraient pas
sensibles, si ces formes n'avaient en elles un être inné que nous
appelons particule du feu incréé excentral, qui les rend susceptibles
de toutes les actions que nous observons en elles.
Or donc, s'il y a un être inné dans la forme corporelle, le mouvement
qui se fait dans ces mêmes formes ne provient donc pas de cet être
inné, puisqu'il faut qu'il y ait une cause supérieure et principale
qui opère et réactionne sur elles, pour être inné
et servir ensuite de mouvement parfait, pour l'entretien et le soutien de l'action
des formes corporelles terrestres, que les Principaux agents spirituels divins
font opérer sur leurs [lacune ?] et pensées et volontés,
ainsi qu'ils désirent [?] qu'il soit fait et qu'il soit conçu,
et que nous voyons être, ainsi que je dis, par les différentes
actions qu'ils font opérer aux différentes formes corporelles
sur lesquelles ils résident comme chefs de toute action et mouvement.
C'est par tout ce que j'ai dit ci-dessus à cet égard qu'il nous
a été enseigné que la forme corporelle humaine était
avec certitude l'organe de l'âme, ou du mineur créé, et
l'on ne pouvait concevoir avec sécurité et entendre les facultés
et les différentes actions de ces agents premiers susdits, que par les
différentes opérations et actions que les mineurs supérieurs
enfermés dans notre forme font opérer aux yeux de leurs semblables.
Voilà l'explication de la vertu et faculté puissante du nombre
septénaire, son émanation du nombre dénaire et l'emploi
que le Créateur en a fait, pour opérer la création seule
des différents esprits créés à la ressemblance divine.
Voilà comme le nombre septénaire nous explique la seconde puissance
du Créateur.
Mais toutes ces actions et ces mouvements des formes matérielles ne peuvent
pas provenir de ce seul principe inné, et ce principe ou cette particule
de feu incréé ne produirait jamais rien dans les formes corporelles,
s'il n'était réactionné par une cause principale et supérieure
qui l'opère et le rend propre au mouvement et à l'entretien de
ces mêmes formes. Cette cause supérieure, ainsi que nous le voyons,
n'est autre [123] chose que ces agents septénaires spirituels divins,
qui président comme chefs aux différentes actions et aux différents
mouvements de tous les corps auxquels ils font opérer leurs pensées
et leur volonté selon qu'ils les ont conçues. Ceci nous est figuré
réellement par ce qui a été enseigné précédemment,
que la forme corporelle humaine était l'organe de l'âme du mineur,
et l'on ne peut mieux concevoir les facultés et le pouvoir de ces agents
septénaires sur les êtres corporels, que par les différentes
opérations que les mineurs mêmes produisent par leurs actions sur
leurs propres formes, et qui se passent aux yeux de leurs semblable. Voilà
qu'elle est la vertu et la faculté puissante du nombre septénaire,
son émanation du nombre dénaire, et l'emploi que le Créateur
en a fait pour l'émancipation des esprits formés à sa ressemblance
; et ce nombre est la seconde puissance de la Divinité.
Je vais vous parler du nombre sénaire, qui est également un nombre
émané du fameux dénaire. Le nombre sénaire n'est
pas aussi parfait que le septénaire, ni aussi puissant en vertu spirituelle
que
La troisième puissance divine ou le nombre sénaire est également
émané du fameux nombre dénaire. Ce nombre sénaire
n'est pas aussi parfait ni aussi puissant en vertu spirituelle que le
lui ; et cela parce que le nombre sénaire peut se diviser en deux parties
égales par 2 fois 3 ; ce qui ne peut être fait du septénaire,
sans détruire sa vertu, sa puissance et propriété spirituelle
divine. Du nombre sénaire, le Créateur a tout créé
dans le cercle universel. N'est-il pas vrai que la Genèse dit que le
Créateur a tout créé dans l'espace de six jours de temps
? Il est donc vrai que le Créateur peut avoir opéré par
les six pensées divines pour la création universelle, générale,
particulière, corporelle, céleste et terrestre de cet univers.
Quoique le Créateur en ait usé de la sorte pour cette création,
il ne faut point croire que la Genèse ait voulu borner la Divinité,
dans ses oeuvres de création, à six années ou six jours.
Le Créateur n'étant qu'un pur esprit, il n'y a en lui aucun temps,
puisqu'il n'a point d'étendue. Mais il peut avoir opéré
six pensées divines pour faire sentir à toute la création
spirituelle et corporelle la durée et l'étendue des temps que
la création opérerait dans le cercle universel. Voilà l'explication
de la vertu et faculté du nombre complet sénaire, son émanation,
et le nombre et l'emploi que le Créateur en a fait pour opérer
toute création de forme apparente de matière, pour la création
des différentes formes corporelles permanentes dans cet univers. En vertu
de ce nombre, les sages ont acquis la connaissance, ou le principe des formes,
et les bornes que le Créateur a mises pour la durée de leur cours
dans toutes leurs actions temporelles et passives. De là il nous est
encore enseigné que tout être corporel se réintégrera
dans son premier principe d'émanation, par le même nombre qui l'a
produit ; la troisième puissance du Créateur à la troisième
essence divine [par ?] l'esprit du nombre sénaire. Après vous
avoir expliqué les trois différents
nombre septénaire, et cela parce que le nombre sénaire peut se
diviser en deux parties égales ou deux fois trois, ce qui ne se peut
pas faire sur le nombre septénaire sans le détruire et le dénaturer.
Le nombre sénaire est celui par lequel le Créateur fit sortir
de sa pensée toutes les espèces d'images de formes corporelles
[124] apparentes qui subsistent dans le cercle universel. La Genèse n'enseigne-t-elle
pas que Dieu a tout créé en six jours ? Il ne faut pas croire
par là que la Genèse ait voulu borner la puissance de la Divinité
en lui limitant un temps, soit de six jours, soit de six années. Le Créateur
est un pur esprit supérieur au temps et à la durée successive,
mais il peut avoir opéré six pensées divines pour la création
universelle, et ce nombre six appartient effectivement à la création
de toute forme de matière apparente. Par ce même nombre, le Créateur
fait sentir à sa créature, tant spirituelle que temporelle, la
durée de temps que doit subsister la création universelle. Voilà
quels sont la vertu du nombre sénaire et l'emploi que le Créateur
en a fait. C'est par là que les sages ont acquis la connaissance du principe
des formes et des bornes que le Créateur a mis à la durée
de leur cours ; c'est encore là que nous apprenons que tout être
corporel se réintégrera dans son premier principe d'émanation
par le même nombre qui l'a produit. Venons au nombre quaternaire ou à
la quatrième puissance du Créateur.
nombres des trois puissances divines, je vous expliquerai le quatrième
nombre qui exprime et complète la quadruple essence du Créateur.
Le nombre quaternaire est un nombre plus considérable, plus parfait et
même plus puissant que le nombre sénaire. Il est plus considérable,
parce que c'est lui qui contribue à la perfection des formes prises dans
la matière indifférente ; il est plus parfait, parce qu'il donne
l'action et le mouvement à la forme corporelle ; il est plus puissant,
parce que c'est lui qui préside sur tout être créé,
comme étant le principal nombre d'où tout est provenu. Nous l'appelons
être, ou nombre de verbe puissant du Créateur, puisqu'il émane
de lui toute espèce de nombre de création divine spirituelle et
terrestre, ainsi que je vous l'ai fait comprendre par la division du nombre
quaternaire, que j'ai fait ailleurs lui rapporter par son addition générale
le nombre dénaire.
Le nombre quaternaire, qui est celui qui complète la quatriple essence
divine, est infiniment plus parfait et plus considérable que le nombre
sénaire, parce que c'est lui qui contribue à la perfection des
formes prises dans la matière indifférente, parce qu'il donne
le mouvement et l'action à la forme corporelle, [125] et parce qu'il
préside à tout être créé comme étant
le principal nombre d'où tout est provenu. Ainsi nous l'appelons nombre
devenu puissant du Créateur, comme contenant en lui toute espèce
de nombre de création divine, spirituelle et terrestre, ainsi que je
vous l'ai fait comprendre par les différentes additions des quatre caractères
qui composent ce nombre quaternaire, et par l'addition totale de ces mineurs,
caractères que vous a rendus le nombre dénaire.
De cette division, toute espèce de nombre, de vertu, de puissance, de
propriété et de faculté données à l'homme
par le Créateur, émane. Dans lui, l'homme doit apprendre à
connaître tous les nombres de puissance spirituelle divine qui sont innés
en lui, lorsqu'il a eu le malheur d'avoir été privé de
cette puissance essentielle. Les moyens de pouvoir se procurer cette connaissance
seront expliqués dans la suite. Je reviendrai à l'explication
finale du nombre quaternaire. Ce nombre est celui que le Créateur employa
pour la création de l'être mineur. C'est ce même nombre qui
fait que l'âme de l'homme, ou le mineur spirituel, est appelé vie
éternelle, ou impassive ; ce que vous explique la
C'est par ces différentes additions que sont désignées
les différentes facultés et les différentes puissances
que l'homme a reçues du Créateur. C'est pourquoi c'est dans le
nombre quaternaire que l'homme doit apprendre à connaître tous
les nombres de puissances spirituelles qui sont innées en lui, puisqu'il
a eu le malheur d'être privé de ces connaissances. Le nombre quaternaire
enfin est celui dont le Créateur s'est servi pour l'émanation
et l'émancipation de l'homme ou du mineur spirituel ; ce qui fait que
l'âme est appelée vie éternelle ou impassive, ainsi que
je vais vous le faire comprendre.
figure triangulaire qui a été mise extrêmement en vigueur
par tous les sages des différentes nations.
On a toujours observé de mettre une figure triangulaire au sommet d'un
édifice ou sur un frontispice. Cette figure n'est point un fait de l'imagination
du constructeur ; elle existe avant lui. L'emploi de cette figure a été
mis en vigueur et en opération par Adam, Hénoc, Noé, Moïse,
Salomon et le Christ. Cette même figure [a] été mise en
nature de forme par ces sujets. Elle est mise en nature sur nous-mêmes.
Elle est mise au sommet de nos autels. On nous a appris que le triangle représente
trois choses, que l'on distingue par ses trois angles égaux et que l'on
nomme le père, le fils et le saint esprit. Cette figure peut bien être
interprétée de cette façon, mais cette figure ne peut pas
expliquer la Trinité divine, puisqu'elle n'est point susceptible de forme
corporelle. Donc, cette forme triangulaire explique le véritable principe
des essences spiritueuses, qui ont coopéré à la forme générale
terrestre, ainsi que je l'explique par la figure . L'angle supérieur
explique [le] mercure, l'angle midi le souffre, et l'angle nord le sel. L'intime
liaison de ces trois essences forme la figure triangulaire qui fait que, par
ce moyen, ces trois principes indifférents ont pris forme et n'ont fait
qu'une seule figure et un même corps qui représente un corps général
terrestre, que nous divisons en trois parties.
Vous devez savoir que la figure triangulaire a toujours été regardée
comme très importante parmi tous les sages des différentes nations.
Adam, Enoch, Noé, Moïse, Salomon, le Christ ont fait un grand usage
de cette figure dans leurs travaux. Nous voyons qu'aujourd'hui même on
observe avec soin de placer ce triangle sur nos hôtels, au sommet et [126]
au frontispice des bâtiments. Je demande si cette figure peut être
le fruit de l'imagination du constructeur ? Cela n'est pas possible puisqu'elle
existe avant lui et qu'elle est en nature sur notre propre corps. On ne peut
pas croire non plus que ce triangle soit la figure de la Trinité, quoique
l'on donne aux trois angles d'un triangle équilatéral les noms
de Père, de Fils et de Saint Esprit, parce qu'enfin la Trinité
ne peut être figurée par aucune forme sensible aux yeux de la matière.
Cette figure ne représente donc autre chose que les trois essences spiritueuses
qui ont coopéré à la forme générale Terrestre
dont voici la figure . L'angle inférieur représente le Mercure
; l'angle vers le midi représente le Soufre, et l'angle vers le nord
représente le Sel. Or, ce n'est que la jonction du principe spirituel
ou du nombre quaternaire à ces trois essences qui leur a donné
une liaison intime, et leur a fait prendre une seule figure et une seule forme,
qui représente véritablement le corps général terrestre
divisé en trois parties : Ouest, Nord et Sud.
Voilà bien la puissance du nombre quaternaire expliquée clairement
dans tout son contenu, soit pour la forme et la figure du corps général
et particulier
Voilà comment, par la jonction du nombre l avec le nombre 3, nous démontrons
la grande puissance du nombre quaternaire qui complète
terrestre, ainsi que vous devez le comprendre par l'addition de 1 avec 3, que
j'ai marquée ci-devant, dont le produit 4, qui réplique définitivement
la quadruple essence divine du Créateur, [est] représentée
par la figure triangulaire et son centre duquel les trois points angulaires
émanent ; et les quatre lettres qui sont écrites au centre du
corps triangulaire nous expliquent encore que tout être de création
reste contenu au centre du Créateur dans sa quadruple essence, dont l'esprit
mineur, par son émanation divine, explique la quadruple essence du Créateur
universel. Voilà l'utilité et l'emploi, que le Créateur
a fait du nombre quaternaire dans la création universelle divine.
parfaitement la quadruple essence divine. C'est du centre de ce triangle que
les trois pointes angulaires émanent. Ce centre est composé de
quatre lettres ; nous voyons donc bien clairement que tout être de création
est [127] soumis et provient de la quatriple essence divine, et que l'esprit
mineur, par son émanation quaternaire, porte réellement le nom
de cette quatriple essence.
Telles sont les instructions spirituelles que Seth avait reçues du Créateur
par la voie d'Héli, son premier messager doublement puissant. TAPar là,
ce bienheureux homme Seth avait reçu toute puissance et connaissance,
sans exception, des opérations divines de l'esprit divin, et non, comme
on le pense, qu'il les tenait de son père Adam. Car celui-ci, par sa
prévarication, avait dégradé son être de puissance
spirituelle et ne lui ayant resté, après sa réconciliation,
qu'une simple puissance mineure, qu'il n'était point en son pouvoir encore
de transmettre de son chef et sans user [de l']autorité suprême,
qu'il ne pouvait obtenir que par un long et pénible travail de corps,
d'âme et d'esprit. En conséquence, il ne pouvait communiquer à
Seth que l'acte de cérémonial pénible, mais non le fruit
spirituel provenu de ses opérations temporelles spirituelles divines.
Telles sont les sublimes instructions spirituelles que Seth reçut du
Créateur par la voie de son député Hély. C'est par
là qu'il acquit toute puissance et l'entière connaissance des
opérations divines, et non point, comme on l'a dit, qu'il ait été
instruit dans toutes les sciences spirituelles et naturelles par la voie de
son père Adam. Cela ne se pouvait absolument point, puisque Adam, par
sa prévarication, fut dépouillé de toute, puissance spirituelle,
et qu'il n'obtint même après sa prévarication une simple
puissance mineure, qu'il ne pouvait encore transmettre de son chef, mais seulement
par l'autorité suprême de la divinité. Adam n'a pu communiquer
à Seth que le pénible cérémonial qu'il avait appris
à connaître par un long travail de corps, d'âme et d'esprit,
et non jamais les fruits spirituels provenus de ses opérations temporelles
spirituelles.
TAIl est vrai qu'Adam, dans son premier état de justice, reçut
véritablement toutes
Adam, dans son premier état de justice, comme je viens de le faire
ces choses de l'esprit divin, c'est-à-dire la route, le traité
et le cérémonial du tableau de toutes les opérations spirituelles
divines qu'il devait opérer, et pour lesquelles il avait été
créé, mais cela n'ayant pas eu lieu par sa faiblesse atroce a
fait que le Créateur a retiré du prévaricateur Adam la
plus forte de toutes ses puissances ternaires, aérienne, terrestre et
fougueuse. TAIl est dangereux à l'homme de désir d'user de ces
trois puissances dans quelque opération que ce soit, qu'au préalable
il n'ait obtenu du Créateur la puissance qu'il sait lui être retirée
par la prévarication du premier père temporel. C'est par défaut
de puissance quaternaire que nous reconnaissons que l'homme est véritablement
en privation spirituelle divine. Il est vrai qu'il peut sortir pour un temps
momentané de cette privation pendant tout le cours de son temps temporel,
mais ce n'est point pour longtemps, le Créateur n'étant point
susceptible de mutabilité dans ses décrets, et ayant dit expressément
lui-même à l'homme réconcilié que nulle connaissance
des sciences divines ne lui serait donnée par lui, qu'après qu'il
les lui aurait demandées par les règles qu'il lui avait prescrites
pour la seconde fois. Depuis cette époque, nous avons connu l'homme ignorant
et borné, plus qu'il ne l'aurait été s'il [s']était
toujours comporté et conduit par la puissance quaternaire au gré
du Créateur divin.
entendre, reçut véritablement de l'esprit divin toutes les sciences
et toutes les connaissances spirituelles ; c'est-à-dire la route certaine
et un plan exact de toutes les opérations spirituelles divines pour lesquelles
il avait été émané ; mais ayant fait un usage criminel
de ses pouvoirs, le Créateur les lui retira aussitôt et laissa
ce malheureux [128] Adam, même après sa réconciliation,
susceptible d'être homme d'erreur dans toutes ses opérations humaines,
spirituelles et temporelles, ce qui arrive à l'homme toutes les fois
qu'il n'opère qu'en vertu de ces trois puissances ternaires qui sont
: Puissances aérienne, terrestre et fougueuse. Il est dangereux à
l'homme de désir d'user de ces trois puissances dans quelque opération
que ce soit, sans au préalable avoir obtenu du Créateur la puissance
quaternaire qui nous est retirée par la prévarication d'Adam ;
et c'est le défaut de cette puissance quaternaire qui nous fait sentir
que l'homme, depuis la prévarication d'Adam, est homme d'erreur ; et
c'est le défaut de cette puissance quaternaire qui nous fait encore sentir
que l'homme est véritablement en privation spirituelle divine. Il est
vrai que l'homme peut sortir quelquefois de cette privation pendant la durée
de son cours temporel, mais ce n'est jamais pour longtemps, le Créateur,
qui est immuable, ayant dit expressément à son homme réconcilié
que nulle connaissance des sciences divines ne lui serait rendue qu'après
qu'il l'aurait gagnée par ses travaux qui lui furent prescrits pour la
seconde fois. C'est depuis cette époque que l'homme est ignorant et borné
; ce qui ne lui serait point arrivé, s'il eût dirigé sa
puissance quaternaire selon les instructions du Créateur.
TALe bienheureux Seth, par sa
Outre les types frappants que Seth
naissance en sainteté, fait le vrai type de toute miséricorde
divine, puisqu'il remplace Abel et prie l'Eternel pour la réconciliation
de Caïn avec le Créateur, ce qu'il paraît avoir obtenu, soit
par le genre de mort de Caïn et par la grande pénitence qu'a faite
celui qui a détruit son individu corporel pour obtenir grâce de
son crime involontaire, ainsi qu'il l'a obtenue. Mais quelle est la preuve physique
qui démontre la grâce de Caïn et de son meurtrier ?
TASi vous aviez le bonheur de connaître le genre de travail de Seth et
celui que les sages ont opéré après lui, vous ne m'auriez
pas fait cette question. Si vous aviez connu ceux du Christ et de Moïse,
vous ne parleriez pas ainsi. Si vous aviez fréquenté ces sages
célèbres, vous n'auriez pas demandé la preuve de ce que
[je] vous dis. Vous vous seriez contenté d'admirer leurs faits et non
d'entendre ce qu'ils disaient. Il était bien plus difficile d'entendre
leurs questions et leurs demandes que leurs faits, puisqu'ils s'opéraient
en nature devant ceux qui étaient présents.
avait faits de [129] la réconciliation spirituelle et de la stabilité
des lois de la nature, il faisait encore véritablement celui de la miséricorde
divine, puisqu'il remplaça Abel, puisqu'il pria pour la grâce de
son frère Caïn, qu'il parait avoir obtenue, soit par l'expiation
que Caïn fit de son crime par le genre de mort dont il fut frappé,
soit par la pénitence que fit Booz du crime involontaire qu'il avait
commis sur la forme de ce même Caïn. Vous ne devez pas douter que
ces deux mineurs n'aient obtenu miséricorde du Créateur, par la
vertu et sainteté du bienheureux homme Seth. Si vous me demandez qu'elle
est la preuve physique qui peut vous porter à croire que ce que je dis
à ce sujet soit certain, je vous répondrai que, lorsque vous aurez
eu le bonheur de connaître le genre de travail de Seth, celui que les
sages ont opéré après lui, ainsi que les travaux de Moïse
et du Christ, vous ne me ferez plus de pareilles questions. Si vous aviez été
en société avec ces sages célèbres, vous vous garderiez
de parler de la sorte. Vous vous seriez contenté d'admirer leurs faits,
sans chercher à entendre ce qu'ils disaient, car il vous eût été
aussi difficile de comprendre leurs questions et leurs discours, que leurs faits
qui s'opéraient en nature devant ceux qui étaient présents.
Ce respectable Seth fut, par sa naissance succincte et par sa vertu, vraie postérité
de Dieu. Il fut chargé par la Divinité d'instruire sa postérité
du culte divin. Ce fut lui qui perpétua à sa postérité,
nommée Enos, qui veut dire "faible mortel", toute cérémonie
d'opération divine, spirituelle, terrestre, céleste, aquatique
et fougueuse. Il contraignit ce fils Enos de ne point abuser des connaissances
qu'il lui avait confiées de même que des fruits provenus de travaux
Ce respectable Seth, comme postérité de Dieu par sa naissance,
fut chargé d'instruire ses descendants du culte divin. Il transmit à
son fils Enos, qui veut [130] dire faible mortel, toute cérémonie
d'opération divine, spirituelle et terrestre, céleste, aquatique
et fougueuse ; il lui recommanda, sous les peines les plus terribles, de ne
point abuser des connaissances qu'il lui avait confiées par l'Eternel,
de même que des fruits provenus de ses travaux spirituels ;
spirituels. Il lui recommanda tout avec terreur et frémissement. Entre
autres, il lui défendit la profanation et les profanes qui étaient
les enfants des hommes, soi-disant les filles concubines de la postérité
de Caïn, et d'éviter que cette race ne se liât avec les enfants
de Dieu, qui étaient la postérité de Seth. C'était
dans cette postérité que le Créateur ferait naître
des sujets proposés pour manifester sa gloire, comme je vous détaillerai
les sujets qui sont nés de cette postérité et leur type,
dans le traité des époques que j'expliquerai ensuite. TALa postérité
d'Enos se corrompit bientôt avec celle de Caïn et déchéa
par ce moyen de toute puissance et faculté de connaissance d'opération
divine spirituelle, et subsista dans l'abomination, jusqu'à la septième
génération d'où provient le patriarche Hénoch.
Ensuite, je vous instruirai de la naissance d'Hénoch dans la postérité
de Seth et de son type merveilleux dans cette même postérité
et dans celle de l'abomination de la prévarication des enfants d'Enos.
il lui défendit, entre autres choses, toute liaison avec les profanes,
ou les enfants des hommes ; c'est-à-dire les filles concubines de la
postérité de Caïn ; et que cette race fût jamais unie
avec les enfants de Dieu qui étaient la postérité de Seth.
C'était dans cette postérité que le Créateur devait
faire naître les mineurs préposés pour la manifestation
de sa gloire, ainsi que je l'ai déjà fait voir par le peu que
j'ai rapporté touchant l'élection d'Enoch ; et ainsi que je le
ferai concevoir plus clairement par l'énumération de tous les
mineurs élus. Vous y verrez que cette postérité de Seth
et de son fils Enos ne tarda pas à se corrompre par ses alliances avec
la postérité de Caïn, et qu'elle déchut par là
de toutes les connaissances spirituelles divines que Seth lui avait communiquées.
Cette postérité d'Enos subsista ainsi dans l'abomination jusqu'à
la septième génération d'où provient le patriarche
Enoch, dont j'ai parlé déjà, comme je viens de vous le
dire, et dont je vais traiter le type plus amplement.
Voilà ce que j'ai d'intéressant à vous dire sur le type
de Seth, ne croyant point devoir entrer dans [131] les détails des événements
particuliers qui lui sont arrivés et à sa postérité,
événements qui ne sont d'aucune utilité pour les choses
que vous devez désirer.
Le bienheureux homme-Dieu surnommé Hénoch prit naissance dans
la postérité de Jared, qui veut dire "homme illuminé
par Dieu". Ce père donna à sa première postérité
le nom de Eliacim, qui veut dire "résurrection du Seigneur"
dans la postérité de Seth, et le surnomma Enoch avec un E et non
un H, qui veut
Enoch prit naissance dans la postérité de Seth et eut pour père
Jared ou Ared, qui veut dire homme illuminé par Dieu. Ce père
donna à son fils le nom de Deliacim, qui signifie : résurrection
du Seigneur dans la postérité de Seth, et il le surnomma Enoch
avec un E et non avec un H. Ce nom Enoch signifie :
dire "dédicace". Voyons quelle est la figure de ce nom et le
type considérable que la postérité de Jared a fait dans
celle d'Enos. Toutes ces choses ont été un type prophétique
du passé, du présent et de l'avenir. TAJared, père d'Enoch,
était homme juste devant le Créateur, et même plus puissant
en vertu divine que tous les autres patriarches, par la force du culte divin
qu'il exerçait envers le Créateur pour l'expiation des péchés
commis par la postérité des enfants de Seth. Il était,
par sa conduite et par les lumières qu'il recevait journellement de l'esprit
divin, homme préparé par le Créateur pour être le
type précurseur d'un être juste qui émanerait de lui-même,
ainsi qu'il savait lui avoir été enseigné par l'esprit
saint qui le dirigeait.
dédicace. Tous ces noms et le type qui a fait Jared dans la postérité
de Seth ou d'Enos, étaient une vraie figure du passé, du présent
et de l'avenir. Jared était un homme juste devant le Créateur
; il était plus puissant en vertu divine que les autres patriarches,
par la force du culte divin qu'il exerçait pour l'expiation des crimes
de la postérité d'Enos. Les lumières qu'il recevait journellement
de l'esprit divin, le préparaient à être le précurseur
d'un être juste qu'il savait par l'esprit devoir émaner de lui
par l'esprit. C'était ce même esprit qui lui enseigna le type merveilleux
que son fils Enoch devait faire de l'esprit divin, et de l'action même
de la Divinité, pour la conduite et la défense des mineurs contre
les attaques de leurs ennemis, ainsi que nous l'avons déjà dit
précédemment en parlant de l'élection d'Enoch.
Ce même esprit lui enseigna encore la figure et le type que ferait le
fils qui devait naître de lui selon la volonté du Créateur,
parmi toute la postérité d'Adam, celle de Caïn et celle de
Seth, qui forment les trois nations composant les quatre parties du monde, que
nous distinguons par convention : Ismaël, Israël, les chrétiens
et les idolâtres, ou les matérialistes incrédules qui, sous
prétexte de culte divin, ne reconnaissent que la matière.
Je vous ferai observer, touchant cette susdite division, qu'elle ne peut être
faite en quatre parties comme je l'ai dit, si ce n'est par convention ; et toute
convention faite par les hommes sans la participation divine, devient erreur
inconséquente et trompeuse.
Jared apprit enfin par l'esprit les oeuvres puissantes [132] et spirituelles
que son fils Enoch devait opérer et qu'il a réellement opérées
parmi la postérité de Caïn et de Seth et la postérité
femelle d'Adam, qui forment les trois nations habitant la surface de la terre.
Je ne passerai pas ce dernier point sans vous faire observer que la convention
des hommes a distingué : Ismaël, Israël, les Chrétiens
et les Idolâtres ou les incrédules, qui, sous prétexte d'honorer
et d'élever la Divinité, ne connaissent d'autre Dieu que la matière
; mais, dès que cette division en quatre parties ne provient que de la
convention des hommes sans la participation divine, elle ne peut être
que fausse et trompeuse, pour les raisons qui vont suivre.
Pour cet effet, je vous ferai considérer le faux de cette quatrième
division, en vous
Adam qui n'était émancipé de la circonférence divine
que pour être le roi
faisant observer que le Créateur n'a mis qu'un seul homme sur la terre
pour naître de lui une postérité de Dieu. Si Adam était
resté dans son premier état de gloire, il n'aurait point subi
le partage, ou vu la division de la terre créée de laquelle il
devait être le seul roi ou homme-Dieu, seul de cette même terre.
Adam, ayant par la suite prévariqué et s'étant par ce moyen
rendu susceptible [d']être homme de matière ordinaire, il eut trois
postérités mâles : Caïn, Abel et Seth. TAIl n'y eut
qu'Abel qui fut soustrait de la postérité matérielle, n'étant
provenu d'Adam que par volonté divine et ne devant opérer aucune
puissance, ni [aucune ?] portion de la terre de matière créée
en apparence ne devant être distribuée par ordre du Créateur
qu'à la postérité des hommes provenus des sens de la matière.
Abel n'étant né que pour être un type parfait de la manifestation
divine en faveur d'Adam et d'Eve et de toute leur postérité à
venir, fut retiré par le Créateur du centre de cette terre maudite,
après avoir rempli son devoir et la mission qu'il avait reçue
de la Divinité. TAIl ne resta donc, par ce moyen, que trois personnes
dans ce premier principe, qui étaient Adam, Caïn et Seth. Adam,
en conséquence des ordres qu'il avait reçus de l'Eternel, fit
le partage ou la division, lui-même, de cette terre, en trois parties
et non en quatre. Il n'est pas surprenant que cela se soit fait ainsi, puisqu'il
n'y avait alors que ces trois sujets. Il aurait été impossible
à Adam de diviser en plus de parties cette terre, qu'il ne l'a fait,
quand même il aurait eu cent enfants. Il ne pouvait, de toute nécessité,
la diviser qu'en trois, attendu que la terre n'est composée que de trois
parties, et toute sa forme n'est autre chose qu'une forme triangulaire. Il faut
concevoir que lorsqu'Adam a fait lui-même la division
de la terre et pour avoir une postérité de Dieu, ne devait, par
sa première nature d'esprit, participer à aucune division de cette
même terre. Mais étant devenu homme de matière par sa prévarication,
il eut parmi sa postérité charnelle trois enfants mâles,
Caïn, Abel et Seth. Abel n'étant venu que par ordre du Créateur,
et pour une simple manifestation spirituelle divine, ne devait jouir d'aucune
portion de matière, et ne participer en rien à la division de
la terre, qui ne devait être distribuée qu'à la postérité
des hommes provenus des sens de la matière. Aussi ce mineur juste fut-il
promptement soustrait du nombre de cette postérité [133] matérielle
après avoir rempli sa mission selon la volonté du Créateur.
Il ne resta plus que trois personnes : Adam, Caïn, Seth, Adam, selon l'ordre
qu'il en avait reçu de l'Eternel, fit lui-même la division de la
terre en trois parties et non en quatre. Cela ne pouvait être autrement,
me direz-vous, puisqu'il n'y avait alors que trois personnes ? Mais je vous
répondrai que, quand Adam aurait eu cent enfants, il n'eût pas
pu diviser la terre en plus de trois parties ; la terre n'en ayant pas davantage
et sa forme étant parfaitement triangulaire. Ainsi Adam l'a divisée
dans tout son contenu de régions ainsi qu'il suit : l'Ouest à
Adam, le Sud à Caïn, et le Nord à Seth. De même qu'il
n'y a que trois cercles sphériques ; le sensible, le visuel et le rationnel,
de même il n'y a que trois angles terrestres, de même aussi la création
universelle est divisée en trois parties.
de la terre, il l'a divisée en tout son contenu de régions, ainsi
qu'il suit : l'ouest à Adam, le sud à Caïn et le nord à
Seth. Car il n'y a que trois régions terrestres, de même qu'il
n'y a que trois cercles sphériques : le sensible, le visuel, et le rationnel.
TATout cela prouve que la création universelle ne peut être formée
qu'en trois parties, comme il nous est encore enseigné par l'impossibilité
qu'il y a de trouver ce qu'on appelle quadrature du cercle, ou la division de
l'univers en quatre parties égales. La quatrième partie du monde,
que le vulgaire admet, n'existe pas, cette terre n'ayant point quatre parties
distinctes. Par cette raison, il ne peut y avoir que trois nations principales
et nécessaires dans tout le contenu terrestre, desquelles toute espèce
de nation composite et conventionnelle de nom sont émanées. Ces
trois principales nations nous ont été perpétuées
par les trois enfants de Noé, à qui cette même terre fut
encore partagée en trois parties : Cham au midi, Sem à l'ouest,
et Japhet au nord. Voici le type de cette division terrestre faite par Adam
entre lui et ses deux fils. L'ordre qu'Adam reçut du Créateur
pour faire le partage et diviser lui-même la terre avec ses deux fils,
fut pour lui plutôt une douleur qu'une satisfaction, parce que cet ordre
lui rappelait son premier état de gloire et, en même temps, sa
prévarication. La division de la terre expliqua la division horrible
qu'il y aurait parmi ses deux fils avec lui ; et le partage, ou la division
de la terre, qu'Adam fait, réplique que toute espèce de division
ou dissension qui est survenue, survient et surviendra à l'avenir parmi
les hommes, provient directement de lui et de sa prévarication, état
auquel Adam a réduit toute sa
Ce qui nous prouve que la création universelle ne peut être visée
qu'en trois parties, c'est qu'on ne peut pas y trouver ce que l'on appelle la
quadrature du cercle, ou la division du cercle en quatre parties. C'est par
toutes ces opérations que nous rejetons la quatrième partie que
le vulgaire admet dans la division de la terre. Ainsi il ne peut y avoir sur
cette même terre que trois nations principales, desquelles toute nation
composite et conventionnelle de nom est émanée. Ces trois nations
ont été représentées par les trois enfants de Noé,
à qui cette même terre [134] fut encore divisée en trois
parties égales, savoir : Cham au Midi, Sem à l'Ouest, et Japhet
au Nord, ainsi que j'en parlerai ailleurs. J'ajouterai ici que l'ordre qu'Adam
reçut du Créateur de faire cette division de la terre, fut très
douloureux pour lui, en ce qu'il lui rappelait la différence de son état
de gloire à son état de réprobation. Je vous dirai de plus
que ce partage de la terre annonça la division qui a régné
depuis, et qui règnera jusqu'à la fin parmi les hommes ; état
de guerre et de dissension dans lequel Adam a plongé toute sa postérité.
Revenons à Enoch.
postérité.
Enoch naquit de Jared. Sa naissance fut, parmi sa postérité et
celle de Seth, une grande satisfaction et une grande joie spirituelle. Ce bienheureux
homme portait sur sa figure, et ce qu'il était et le sujet de sa mission.
TASon avènement dans le monde fut marqué dans les cieux par un
signe planétaire qui étonna la postérité de Seth
et encore plus celle de Caïn. Ce signe fut si considérable qu'il
se fit sentir à toute la création, et surtout à la région
du midi où habitait la postérité de Caïn. Cette postérité,
avec juste raison, fut plus épouvantée que celle de la postérité
de Seth de l'apparition de ce signe, parce qu'ils connurent que ce signe était
le pronostic du fléau que le Créateur exercerait sur eux à
l'avenir, et parmi tous les habitants de leur région méridionale.
Cette figure était formée par une étoile extralignée
de son cercle planétaire, c'est-à-dire que cette étoile
était descendue plus près de la terre et, recevant la lumière
contre son ordre ordinaire, elle parut tout opposée aux autres étoiles
égales à elle, et son apparence difforme la fit appeler par les
hommes de ce temps : le Thau [?], qui veut dire "comète", ainsi
que la figure suivante la peint.
La naissance d'Enoch causa une grande satisfaction spirituelle parmi la postérité
de Seth. Il portait sur la figure le caractère de ce qu'il était
et celui de sa mission, et son avancement dans le monde fut marqué dans
les cieux par un signe planétaire qui étonnait beaucoup la postérité
de Seth et encore plus celle de Caïn. Ce signe, qui se fit connaître
à toute la création, fut surtout sensible dans le midi, où
habitait la postérité de Caïn. Cette postérité
fut, avec raison, plus alarmée que celle de Seth, de l'apparition de
ce signe, parce qu'elle comprit qu'il était le pronostic du fléau
que le Créateur allait lancer sur elle, et sur tous les habitants de
cette région méridionale. Ce signe n'était autre chose
qu'une étoile extralignée de son cercle planétaire ; elle
était descendue plus près de la terre qu'à son [135] ordinaire,
et elle avait par ce moyen une lumière différente de celle qu'elle
recevait dans l'ordre de son cours naturel ; de sorte qu'elle parut toute opposée
et toute différente des autres étoiles qui lui étaient
égales naturellement. Cette apparence différente la fit nommer
par les hommes : Lathan, qui veut dire signe de confusion et de peine terrestre,
et c'est ce que le vulgaire appelle comète. Voici quelle était
la figure de ce signe :
TATout corps céleste, soit majeur supérieur ou inférieur,
de matière, qui a un principe, doit, dans tous ses contenus de forme
corporelle, être susceptible de six divisions. Un cercle planétaire
est composé de six principales étoiles égales en grandeur,
vertu et puissance, lesquelles reçoivent l'ordre d'action, de mouvement
et d'opération, par l'étoile supérieure qui est placée
au centre des six composant le cercle planétaire. Entre les distances
de ces étoiles, il y a d'autres corps que nous appelons signes ordinaires
planétaires, que l'on appelle vulgairement petites étoiles. L'arrangement
de ces signes suit le même ordre de nombre dans leurs jonctions que celle
du cercle planétaire, c'est-à-dire qu'elles sont jointes de sept
en sept. Chacun de ces signes a en soi sept vertus adhérentes aux principales
étoiles qui composent un grand cercle planétaire. Les susdits
signes ont encore en eux, ainsi que les principales étoiles, sept vertus,
et sont, par ce moyen, susceptibles d'être multipliés par leur
propre nombre de figure et de vertu, qui est 7 fois 7, qui produit le nombre
49. Par le produit de ce nombre, vous apprendrez à connaître que
les susdits corps planétaires supérieurs, majeurs et inférieurs,
sont
Pour que vous conceviez parfaitement ce que c'est qu'un signe planétaire,
il faut apprendre que tout corps céleste, soit majeur, soit supérieur,
soit inférieur, et qui est formé de matière qui, en principe,
est susceptible dans son contenu de forme corporelle, d'avoir six divisions.
Un cercle planétaire est composé de six principales étoiles
égales en grandeur, en vertu et en puissance, lesquelles reçoivent
l'ordre d'action, de mouvement et d'opération par l'étoile supérieure
qui est au centre des six, composant le cercle planétaire. Dans les intervalles
[136] de ces étoiles, il y a une infinité d'autres corps que nous
appelons : signes ordinaires planétaires, nommés vulgairement
: petites étoiles. Ces signes suivent, dans leur arrangement, le même
ordre qui règne parmi les étoiles du cercle planétaire
; c'est-à-dire qu'ils sont joints sept à sept. Chacun de ces signes
a sept vertus adhérentes aux principales étoiles du cercle planétaire,
et, en outre, chacun de ces signes a encore en soi sept autres vertus, ce qui
les rend susceptibles d'être multipliés par leur propre nombre
de figures et de vertus qui est sept fois sept, dont le produit est 49 = 13
= 4. C'est par ce nombre que vous apprendrez à connaître que les
corps planétaires
réellement constitués en vie spirituelle divine et en vie corporelle
passive, ainsi que tous les corps permanents dans le cercle universel, le tout
avec distinction. Les irraisonnables ont la vie et l'instinct passif, et les
raisonnables ont le même instinct et la vie spirituelle impassive.
supérieurs, majeurs et inférieurs sont réellement constitués
en vie spirituelle divine et en vie corporelle passive ; ainsi que tous les
corps permanents dans le cercle universel, le tout avec distinction. Les irraisonnables
ont la vie et l'instinct passifs, et les raisonnables ont le même instinct,
et en outre la vie spirituelle impassive.
TAToute espèce de forme corporelle ne provient que des premiers principes,
que nous appelons essences spiritueuses : mercure, soufre et sel. Ces essences
étaient au commencement dans un état d'indifférence. TALes
habitants de l'axe feu central, que nous nommons feu incréé, coopèrent
à la formation contenue dans le cercle universel. Les formes de ces corps
sont provenues de ces premiers principes. Si tous les corps célestes
et terrestres sont émanés de ces principes, toutes les formes
corporelles sont donc susceptibles d'être actionnées par ceux qui
ont coopéré à la perfection des susdites formes, parce
qu'il y a dans ces formes un véhicule de ce feu incréé,
qui donne vie, ou instinct passif, à toutes les formes corporelles, et,
ayant inséré dans les susdites formes un véhicule à
eux appartenant, réactionnent sur ce véhicule, pour l'entretien,
le mouvement et l'équilibre de toutes les formes générales,
particulières et universelles.
Vous savez que tout être de forme corporelle a pris naissance des trois
essences spiritueuses : Mercure, soufre et sel, que les esprits de l'axe ont
actionné pour coopérer à la formation de tous les corps,
ils n'ont coopéré à cette formation qu'en insérant
dans les différentes essences, un véhicule de leurs feux, et c'est
sur ce véhicule de leurs feux [137] qu'ils actionnent continuellement
pour l'entretien et l'équilibre de toutes les formes. Voilà ce
que nous appelons la vie passive à laquelle est soumis tout être
de forme, tant céleste que terrestre.
Les dits corps planétaires sont distingués en supérieur,
majeur et inférieur, pour pouvoir extraire d'eux la connaissance de leur
vertu et puissance. Pour cet effet, nous les avons divisés, chacun avec
distinction, savoir l'étoile du centre est l'être supérieur
planétaire. C'est cette étoile qui gouverne les corps planétaires
majeurs et inférieurs de son cercle. Elle est appelée supérieure,
parce que c'est
Nous avons distingué les corps planétaires en supérieurs,
majeurs et inférieurs, pour pouvoir extraire plus facilement la connaissance
de leurs vertus et de leurs puissances. L'étoile du centre est l'être
supérieur planétaire ; c'est cette étoile qui gouverne
ces corps planétaires majeurs et inférieurs, et elle est appelée
supérieure parce que c'est sur elle que l'influence solaire va se répandre
sur elle que l'influence planétaire solaire va immédiatement se
répandre sur l'être supérieur, et cet être supérieur
planétaire communique ensuite ce qu'il a reçu à ses majeurs
et inférieurs planétaires, qui garnissent son cercle, et lorsque
les six étoiles majeures qui garnissent ce cercle ont reçu l'influence,
elles la communiquent à une infinité de petites étoiles
qui sont en jonction avec elles, que nous appelons signes ou corps inférieurs
planétaires, et, lorsque les susdits corps ont reçu l'action influétique
des corps supérieurs et majeurs [lacune].
immédiatement. Cette étoile supérieure communique ce qu'elle
a reçu aux étoiles majeures planétaires qui garnissent
son cercle : les majeures les communiquent à une infinité de petites
étoiles qui sont en jonction avec elles, et que nous appelons signes,
ou corps inférieurs planétaires ; et ces signes inférieurs,
après avoir reçu l'action influétique des supérieures
et des majeures, la répandent avec une exacte précision sur les
corps grossiers terrestres.
TAVoilà une petite explication d'un cercle entier planétaire et
de tous ses habitants, qui sont pour ainsi dire presque à l'infini. Tout
ce dit cercle est habité de différents corps et différents
êtres animés spirituels mineurs et des esprits purs et simples
divins. Ce ne serait rien pour l'homme et toutes les formes corporelles, tant
générale que particulières, si tous les corps planétaires
n'étaient habités que par des êtres tels que ceux dont je
viens de vous parler. Mais ils sont encore susceptibles d'être habités
par des êtres spirituels malins, et cela pour être plus à
portée de s'[?]opposer et combattre les puissances et facultés
des actions influétiques bonnes, que les dits habitants spirituels bons
des corps planétaires sont ordonnés par le Créateur de
répandre dans le monde entier, pour l'entretien de toutes espèces
de formes corporelles, selon les lois d'ordre qui sont innées en eux,
pour agir conformément à leur mission.
Voilà un petit tableau de la composition d'un cercle planétaire
et de ses habitants, que l'on peut regarder comme étant d'un nombre infini,
vu la multitude des différents êtres animaux, spirituels mineurs,
et esprits purs et simples divins qui habitent ces cercles planétaires,
et c'est là que nous trouvons la vie spirituelle impassive. Ce ne serait
[138] rien pour l'homme et pour toutes les formes, tant la générale
que les particulières, si les cercles planétaires n'étaient
habités que par des êtres tels que ceux dont je viens de parler
; mais ils sont encore susceptibles d'être habités par des êtres
spirituels malins, qui s'opposent aux puissances et combattent les facultés
des actions influétiques bonnes, que les êtres planétaires
spirituels bons sont chargés de répandre dans le monde entier,
selon les lois d'ordre innées en eux pour le soutien et la conservation
de l'univers.
Voilà pourquoi il est passé parmi les hommes dans l'univers, qu'il
y a de mauvaises influences sur les corps planétaires ; ce qui est positif.
J'en parlerai plus amplement quand j'entrerai
C'est de là qu'il est passé en proverbe parmi les hommes qu'il
y a de mauvaises influences planétaires, et ceci est très positif,
ainsi que je le ferai voir clairement lorsque je détaillerai les
dans les différents principes des corps célestes et terrestres
et que je vous donnerai une connaissance positive de toutes les vertus et puissances
du corps planétaire de Saturne, ensuite du Soleil et de tous les corps
planétaires au-dessous de lui.
Vous pourriez peut-être douter de ce que je vous dis sur la jonction qui
se fait des esprits mauvais et bons planétaires, et cela par le peu de
connaissance que vous avez de ces corps et de leurs actions, de même que
de la possibilité qu'il y a qu'ils soient interrompus dans leurs fonctions
naturelles spirituelles par l'esprit mauvais. Cela ne peut être autrement.
principes des différents corps célestes et terrestres, et que
je donnerai, une connaissance positive de toutes les vertus et puissance de
Saturne, du Soleil et des autres cercles planétaires. Vous doutez peut-être
de la jonction qui se fait des esprits mauvais avec les esprits bons planétaires,
et c'est par le peu de connaissance que vous avez de ces esprits bons, et de
leurs actions, et ne croyant pas possible qu'ils soient interrompus dans leurs
fonctions naturelles par les esprits mauvais. Cela ne peut cependant pas être
différemment par la raison que je vais vous en dire.
Vous n'ignorez point la naissance glorieuse d'Adam, sa prévarication,
sa dégradation de toute puissance spirituelle pour et contre tout esprit
créé. Comment donc Adam a-t-il été tenté
par le démon ? A-t-il été tenté dans une forme corporelle
? Vous me direz peut-être qu'Adam a été tenté et
séduit par le démon, étant dans un corps de gloire ou glorieux.
Vous avez raison, car il est impossible que d'esprit à l'esprit pur et
simple il puisse y avoir de séduction et de tentation, de complot et
d'embûches pour se détruire ni se combattre ensemble, pour acquérir
une victoire et une gloire plus particulière les uns sur les autres.
Vous n'ignorez pas la naissance d'Adam dans une [139] forme glorieuse ; vous
n'ignorez pas sa prévarication et sa dégradation de toute puissance
spirituelle. Vous devez être assez instruits à ce sujet, mais ce
que vous ignorez, c'est de savoir si le démon était dans une forme
corporelle lorsqu'il a tenté le premier homme. Puisque vous l'ignorez,
je vous dirai que le démon était pour lors dans un corps de gloire,
ou une forme glorieuse ; et cela parce qu'il serait impossible que d'esprit
à esprit pur et simple, il y eût de tentations, d'embûches,
ni de séductions, si ces esprits étaient revêtus d'une forme
corporelle.
N'est-il pas vrai que tout homme est susceptible d'avoir des pensées
plus ou moins fortes et grandes que ses semblables ? N'est-il pas au pouvoir
de celui qui a ces pensées de les communiquer à ses semblables
? ou de les garder par devers lui ? Oui. Eh bien, il n'en est pas de même
des esprits purs et simples. Il est impossible qu'il y ait parmi
Il n'en est pas de l'esprit pur et simple comme il en est de l'homme corporel
: tout homme est libre de communiquer ou de cacher ses pensées à
ses semblables, mais parmi les esprits purs et simples, un être spirituel
ne peut concevoir une pensée sans que les autres esprits n'en reçoivent
communication. Tout est à découvert et tout se fait
eux un être spirituel créé qui puisse concevoir la pensée,
sans qu'elle soit susceptible d'être connue de ses semblables, parce que
tout esprit pur et simple, qui n'est pas sur une forme corporelle reçoit
tout de suite impression de cette même pensée. Ainsi, elle ne peut
être connue par l'un sans que tous les autres ne s'en ressentent, comme
étant tous émanés du même principe divin dégagé
de tout être de matière. Voilà la faculté de l'esprit
pur et simple, de se lire l'un l'autre, et, par cette même intime intelligence
sympathique spirituel, rien ne peut échapper à la connaissance
de l'esprit, et c'est ce qui ne peut être de même parmi les mineurs
créés incorporés dans une forme de matière apparente.
ressentir à la fois parmi les êtres dégagés de matière,
et le privilège de l'esprit pur et simple est de pouvoir lire dans l'esprit
par sa correspondance naturelle spirituelle. C'est ce qui fait que rien ne peut
échapper à la connaissance de l'esprit, au lieu que c'est tout
le contraire parmi les mineurs incorporés dans une forme de matière
apparente.
TATout esprit planétaire supérieur, majeur et inférieur,
renfermé dans une forme corporelle pour agir pendant la durée
des temps prescrits par le Créateur, est sujet comme le reste des humains
à être contredit et combattu dans leurs opérations journalières,
sans cependant que les sujets succombent au combat que les esprits démoniaques
leur font. La chose est toute naturelle parce que ces sujets spirituels, de
même que les différents corps qu'ils habitent, ne sont point susceptibles
l'un de corruption, l'autre de putréfaction, comme l'est effectivement
l'homme et son corps pour sa réintégration. L'homme est un mineur
incorporé, qui n'agit point avec exactitude dans le contenu de ses lois
de nature spirituelle divine, comme le font les esprits planétaires dans
les différents corps. Ainsi leur réintégration sera très
succincte dans le cercle de la Divinité, tandis que celle de l'homme,
ou du mineur créé, ne sera faite qu'après un long et pénible
travail pour sa réconciliation, et celle de son corps ne
C'est de là que je vais vous faire comprendre que tout esprit planétaire
supérieur, majeur et inférieur, [140] renfermé dans une
forme corporelle pour y opérer selon sa loi pendant la durée du
temps qui lui est prescrit, est sujet comme le reste des humains à être
attaqué et combattu dans ses opérations journalières. Mais
la différence qu'il y a de ces esprits à l'homme, c'est qu'ils
ne succombent pas aux combats que leur livrent les démons, et la raison
en est toute naturelle : ces êtres spirituels ne sont point susceptibles
de corruption ou de séduction, et les formes qu'ils habitent ne sont
point susceptibles de putréfaction. Ces êtres agissent avec exactitude
selon leurs lois de nature dans les différentes formes qu'ils habitent.
Aussi leur réintégration tant spirituelle que corporelle sera
très succincte. L'homme au contraire s'écarte journellement des
lois spirituelles qu'il a en lui, aussi ne peut-il espérer sa réconciliation
qu'après un long et pénible travail, et la réintégration
de sa forme corporelle ne
sera faite qu'avec la plus grande corruption et putréfaction inconcevable
au reste des mortels. Cette putréfaction avilit, dégrade et efface
la figure et la forme, et fait anéantir ce misérable corps de
devant la présence des hommes temporels, comme le soleil fait éclipser
le jour de cette surface terrestre lorsqu'il la prive de sa lumière.
s'opèrera que par le moyen d'une putréfaction inconcevable aux
mortels. C'est cette putréfaction qui dégrade et efface entièrement
la figure corporelle de l'homme et fait anéantir ce misérable
corps, de même que le soleil fait disparaître le jour de cette surface
terrestre, lorsqu'il la prive de sa lumière.
Il n'en a pas été de même du Christ et de sa forme corporelle,
non plus que de celle d'Abel, d'Enoch et de son être spirituel mineur,
ainsi que le répète Elie par son type.
TAL'avènement d'Enoch dans le monde prédisait celui du réconciliateur
universel. Le signe apparent de sa naissance prédisait également
celui qui parut à la naissance du réconciliateur, et son type
est celui des trois apparitions distinctes que le réconciliateur et régénérateur
devait faire chez les hommes pour manifester la gloire du Créateur, pour
sauver et conserver les hommes et molester les démons ; ce qu'a fait
la réconciliation d'Adam qui a réconcilié toute sa postérité
avec son Créateur, et la réconciliation du genre humain en l'an
4000, et celle qui doit paraître encore à la fin des temps prescrits,
qui répétera la première réconciliation d'Adam,
pour mortifier, humilier et punir les princes des démons, leurs adhérents
et ceux qu'ils ont conquis.
Il n'en a pas été de même du Christ, d'Abel, d'Elie, ni
d'Enoch, tant pour leur être spirituel que pour leur forme matérielle.
Je vous dirai de plus, touchant Enoch, que son avènement dans le monde
prédisait [141] celui d'une réconciliation universelle, que le
signe qui parut à sa naissance prédisait celui qui parut à
la naissance du même réconciliateur, et que son type est celui
de trois opérations distinctes que le Christ avait à faire chez
les hommes pour la manifestation de la gloire divine, pour le salut des hommes
et pour la molestation des démons. Ces trois opérations sont :
la première qui s'est faite pour la réconciliation d'Adam, la
seconde pour la réconciliation du genre humain, l'an du monde 4000 ;
la troisième qui doit paraître à la fin des temps, et qui
répète la première réconciliation d'Adam, en réconciliant
toute sa postérité avec le Créateur, pour la plus grande
mortification et pour l'humiliation du prince des démons et de ses adhérents.
Alors, les esprits pervers reconnaîtront leur faux et leur abomination
et resteront pour un temps immémorial à l'ombre de la mort en
privation divine, dans les plus grands gémissements, et seront par là
forcés d'agir et opérer entre eux un travail plus considérable
et pénible qu'ils ne l'auraient fait pendant la durée des
Ce sera alors que ces esprits pervers reconnaîtront leur erreur et leurs
abominations, en restant pour un temps immémorial à l'ombre de
la mort et dans la privation divine et dans les plus terribles gémissements.
Ce sera alors qu'ils feront un travail plus pénible et plus considérable
qu'ils ne le font pendant la
siècles temporels.
durée des siècles temporels.
Je ne détaillerai point ici le genre de travail que doivent faire les
esprits pervers, ni ne donnerai l'explication du nombre 49, de son contenu et
de sa vertu, devant en parler ailleurs. TAAprès le type et la figure
qu'Enoch a faits dans le monde entier, nous parlerons de la figure et du type
que Noé fait aussi dans l'univers.
Je n'entrerai point ici dans le détail du genre de travail que doivent
faire ces esprits pervers, ni dans l'explication du nombre 49, devant traiter
ces deux points dans un autre endroit. Je dois également vous parler
ailleurs du type d'Enoch, lorsque j'entrerai dans le récit des époques
; ainsi je m'en tiendrai [142] à tout ce que je vous ai dit jusqu'à
présent, et je passerai à l'explication du type de Noé.
Noé est un type frappant de la création universelle, terrestre,
générale et particulière, de toutes les formes corporelles
apparentes aux yeux des hommes répandus sur la surface de la terre, et
du corps général, ainsi que je vais vous l'expliquer.
Noé est le dixième des patriarches, le dernier des chefs de famille
qui a perpétué par sa postérité celle d'Adam, que
le déluge avait effacée de la surface de la terre.
Noé est un type considérable et frappant de la création
universelle, terrestre, générale et particulière de toutes
les formes corporelles apparentes. Il est par son nombre dénaire le type
du Créateur, étant né le dixième des patriarches
et le dernier des chefs pères de familles de la postérité
d'Adam avant le déluge ; et c'est lui qui, par sa postérité,
a perpétué celle d'Adam, que le déluge avait effacée
de la surface terrestre.
Bien des personnes prétendues savantes, qui n'ont point conçu
la possibilité de cet événement et pourquoi le Créateur
couvrit la surface de la terre des eaux subtiles et grossières, ont tourné
en ridicule la possibilité de ce fait et ont finalement plaisanté
et même méprisé les croyants de bonne foi. Le Créateur
couvrit la terre des eaux subtiles et grossières, pour manifester sa
justice contre les démons prévaricateurs contre Dieu et persécuteurs
de la créature mineure spirituelle divine, qu'ils avaient séduite
et conquise par leur seule puissance démoniaque. La conquête immense
que les princes des démons avaient faite sur les mineurs créés
et
Avant d'aller plus loin, je dois entrer dans les détails des motifs qui
ont occasionné le déluge. Les prétendus savants qui n'en
conçoivent pas la possibilité, et qui ignorent pourquoi le Créateur
a envoyé ce fléau sur la terre, n'hésitent pas à
nier ce fait. Ils tournent en ridicule ceux qui y ajoutent foi, et ils regardent
comme des personnages imaginaires ceux mêmes à qui le Créateur
avait fait part de cet événement avant qu'il arrivât, et
du décret qu'il avait fait dans son immensité. Mais sans m'arrêter
à leurs faibles objections, je vous apprendrai que ce décret ne
fut lancé que pour la manifestation de la justice divine contre les chefs
démoniaques qui avaient
incorporés par ordre de la Divinité, les avait donc tant enorgueillis
qu'ils avaient poussé leur orgueil [lacune ?] plus puissant que le Créateur
et même invincible par lui-même.
entièrement révolté le Créateur par les persécutions
infinies qu'ils exerçaient sur les mineurs. Les conquêtes immenses
qu'ils avaient faites sur ces malheureux mineurs avaient si fort enorgueilli
les [143] chefs démoniaques qu'ils se crurent invincibles, et même
plus puissants que le Créateur.
Leur empire, pour lors, ainsi que leur vertu et puissance, leur paraissait inaltérable.
Leur pensée et conquête à ce sujet étaient bien [peu]
réfléchies, et cela par la gloire orgueilleuse que ces démons
se donnaient de la victoire qu'ils avaient remportée sur chaque partie
de ces enfants mineurs. Ils devaient, au contraire, concevoir, par la faiblesse
de leur vertu et puissance ténébreuse, [que] vaincre sans péril,
c'est triompher sans gloire. Quel danger avaient les princes des démons
à surprendre et vaincre une poignée de mineurs qu'il y avait de
répandus sur la terre ? Quand un être est conquis par surprise
à partie inégale, la victoire du conquérant doublement
et triplement fort contre son adversaire est très peu estimée
et considérée par les spectateurs. Elle est honteuse et plutôt
onéreuse que merveilleuse. Les démons sont dans ce cas, puisqu'ils
ont employé non seulement toute leur puissance, mais encore toutes celles
de leurs légions, qui sont à l'infini, pour assujettir sous leur
domination la faible postérité de Caïn et en partie celle
de Seth. TATriste victoire remportée par les démons sur une poignée
de mineurs propres, suivant eux, à manifester leur prétendue puissance
absolue contre le Créateur et la créature ! Mais de quel prix
est une pareille victoire à un conquérant, s'il n'a le pouvoir
d'en jouir autant qu'il lui plaît ? Ce sera, me direz-vous, comme si l'on
n'avait jamais rien conquis. Mais
Vous devez concevoir aisément combien cet orgueil était peu réfléchi
de leur part. Toutes ces conquêtes prouvaient plutôt en effet la
faiblesse des démons que leur puissance, selon que je vais vous le faire
concevoir. Il ne faut pas croire que la terre fût alors considérablement
peuplée. Les hommes qui étaient à sa surface étaient
en si petite quantité qu'on ne pouvait y compter pour ainsi dire qu'une
poignée d'habitants, et cependant, pour assujettir ce petit nombre de
mineurs, il a fallu que le chef des démons employât non seulement
toutes leurs puissances, mais encore celles de toutes ses légions qui
sont à l'infini, et même encore, si ses mineurs avaient fait un
bon usage de leur liberté, toutes les insinuations et les opérations
des démons n'auraient pu prévaloir contre eux. Toutes les victoires
des démons se bornent donc à avoir subjugué la faible postérité
de Caïn, et une partie de celle de Seth. Assurément cette faible
conquête n'était pas capable de manifester dans le démon
une puissance absolue et supérieure à celle du Créateur
sur tous ces mineurs, s'étant laissés vaincre de leur propre volonté.
De quel prix pouvait être pour lui une pareille victoire, si ces conquêtes
mêmes qu'il avait faites ne devaient pas rester en son pouvoir, et s'il
ne pouvait s'assurer de les posséder et d'en jouir autant qu'il le [144]
voudrait ? C'est alors comme s'il n'avait rien conquis. Il a livré de
grands combats et s'est donné
l'action et le combat premier n'auront pas moins été faits. C'est
avoir bien pris de la peine et des soins pour rien, puisque rien ne prospère
et ne reste au pouvoir du conquérant. Dieu fait part de l'événement
du déluge à Noé, avant qu'il l'eût fait, tel qu'il
l'avait décrété dans son immensité divine, pour
manifester sa justice contre les chefs démoniaques. Toutes les victoires
des démons sur les mineurs sont telles que je vous ai expliqué.
beaucoup de travaux et de soucis, et cependant rien ne prospère et rien
ne reste à sa domination. Voilà quelles ont été
les victoires du chef des démons sur les mineurs de ces premiers temps
et quelles sont celles qu'il a gagnées depuis et qu'il pourra gagner
à l'avenir.
TAPlus les princes démoniaques usent de leur pouvoir contre le Créateur
et sa créature, plus ils remportent des victoires sur les mineurs spirituels,
plus ils sont punis et humiliés et plus terrassés et désespérés
que les mineurs qu'ils ont conquis, parce que le Créateur leur enlève
leur proie pour la ramener à sa justice divine. Une victoire complète
ne reste jamais au pouvoir des démons et encore moins à celui
de leurs légions. Il est donné à ces esprits pervers par
des lois immuables, toute action, mouvement et autorité puissante, pour
agir suivant leur volonté contre tout être spirituel créé,
de même que contre tout être de forme corporelle. TACependant, mille
de leurs oeuvres ne parvient, malgré toute leur liberté, au but
où ils se proposent de venir, qui était et qui est de se faire
considérer et regarder par toute la créature mineure comme les
seuls dieux du ciel et de la terre.
Plus les princes des démons emploient leurs puissances contre le Créateur,
plus ils sont humiliés et punis. Plus ils remportent de victoires sur
les mineurs spirituels, plus ils sont tourmentés et désespérés,
parce que le Créateur leur enlève, à leur grande honte,
leur proie, en ramenant à sa justice divine les mineurs qu'ils ont subjugués,
et ne souffrant jamais qu'une victoire complète demeure à ces
esprits pervers ni à leurs légions. Il est donné à
ces esprits pervers des lois immuables, toute action, mouvement et autorité
puissante pour agir selon leur volonté contre tout être spirituel
émané, de même que contre tout être de forme corporelle.
Mais malgré toute leur opiniâtreté, nulle de leurs oeuvres
ne parvient au but où ils se proposent de venir.
Le Créateur ayant vu et su la pensée atroce qui voulait outrepasser
les bornes qui leur avaient été prescrites, en tentant horriblement
et séduisant sans relâche non seulement les habitants de la terre,
mais cherchant encore à détruire ceux des différents corps
célestes, ils tâchaient de les attaquer par quelques faits plus
forts que ceux qui étaient en leur
Vous me demanderez peut-être quel était le but auquel les démons
se proposaient d'arriver ? C'est de passer les bornes qui leur sont prescrites
en séduisant sans relâche non seulement les habitants de la terre,
mais encore ceux des différents corps célestes, [145] en séduisant
et en transportant des attaques plus fortes que celles qui étaient remises
puissance. TANon contents de fasciner l'entendement des pauvres mineurs qu'ils
avaient séduits jusqu'au point de leur susciter une pensée presque
générale, pour les convaincre qu'il n'y avait d'autre Dieu dans
tout l'univers qu'eux-mêmes et les moyens et facultés qu'ils possédaient,
et qu'ainsi ils agiraient en liberté sur tout être créé,
comme ils font eux-mêmes, les démons persuadèrent encore
ces mineurs que la création universelle était faussée,
que le Dieu qui leur avait fait entendre qu'il avait tout créé
était l'un d'eux, qui les activait depuis leur avènement sur la
terre, et qu'en conséquence leur émanation était du grand
prince du midi, chef principal de tout être matériel et surmatériel,
qui veut dire véhicule de feu axe central incorporé dans toute
espèce de forme corporelle permanente sur toute la surface de la terre
; qu'ils eussent à le reconnaître et à lui obéir
aveuglément en tout ce qui leur serait inspiré par les agents
puissants avec autant de force que celle du grand prince du midi qui s'opérait
tous les jours devant eux.
à leur puissance ordinaire ; c'est d'avoir fasciné l'entendement
des mineurs, afin de pouvoir se faire passer à leurs yeux comme seuls
vrais dieux de la terre et des cieux, leur promettant de leur procurer la même
puissance et les mêmes facultés que celles que possède la
Divinité, et que, si ces mineurs voulaient les suivre et les reconnaître
pour leurs chefs, ils pourraient bientôt agir en liberté sur tout
être quelconque. Bien plus, ces esprits pervers allèrent jusqu'à
persuader à ces mineurs que la Création universelle était
faussement attribuée à la Divinité, que ce Dieu qu'ils
avaient entendu jadis n'était autre chose que l'un d'eux, qui dirigeait
toute la Création et homme même depuis son avènement sur
la terre, et, qu'en conséquence, l'émanation des mineurs venant
du grand prince du midi, chef principal de tout être matériel et
surmatériel (qui veut dire véhicule du feu axe central incorporé
dans une forme), ils eussent à le reconnaître et à lui obéir
aveuglément en tout ce qu'il ferait inspirer par ses agents inférieurs,
et qu'alors ils verraient avec satisfaction se manifester leurs puissances avec
autant de succès que celles de leur chef, le grand prince du midi, qui
s'opéraient tous les jours devant eux.
Le prince régionnaire de la partie de l'ouest, ou prince majeur des démons
terrestres, dit alors à ces pauvres mineurs : "Regardez l'oeil de
ce grand prince universel (en leur montrant le soleil), c'est ici la maison
de ce grand prince, qui dirige toute l'étendue que votre vue et votre
imagination peuvent concevoir et entendre." Ensuite, le prince régionnaire
septentrional terrestre leur dit : "O alliés chéris, de la
part du très-haut et très-puissant prince qui a vécu et
vivra éternellement avec nous, exécutez
Un prince régionaire de la partie de l'ouest, ou prince majeur des démons
terrestres, disait à ces [146] mineurs : "Regardez l'oeil de ce
grand prince universel, en leur montrant le soleil, c'est la maison de celui
qui dirige toute l'étendue que votre vue et votre imagination peuvent
apercevoir et comprendre." Le prince régionaire septentrional terrestre
disait de son côté : "Je vous instruis, mes alliés
chéris, de la part du Très-haut et très puissant prince
qui a vécu et qui vivra éternellement avec
ce que votre maître et le mien vous dit par ma parole. Tournez la face
vers cette principale maison (en leur montrant le corps lunaire), c'est là
où habitent tout esprit majeur comme moi et tout esprit inférieur
et mineur. Ici se manifeste la gloire de notre grand prince. C'est à
elle que vous devez avoir recours pour obtenir de ce grand prince de l'univers
tous les moyens et facultés nécessaires pour manifester votre
puissance égale à la nôtre."
vous et nous, que vous ayez à entendre ce que votre maître et le
mien vous dit par ma parole. Tournez la face vers cette principale maison, en
leur montrant le corps lunaire ; cette maison est celle où habitent tous
les esprits majeurs comme moi, inférieurs et mineurs ; c'est là
que se manifeste la gloire de notre grand prince ; c'est donc à elle
que vous devez avoir recours pour obtenir du grand prince tous les moyens et
toutes les facultés qui vous sont nécessaires pour égaler
votre puissance à la nôtre."
TAAprès que les démons eurent ainsi séduit et aveuglé
les mineurs par leur intellect démoniaque pour leur faciliter le mal,
ils dirent aux principaux sujets qu'ils avaient gagnés et mis dans leur
parti, la façon avec laquelle ils devaient opérer communication
avec les habitants de cette principale maison, qu'il leur fit envisager être
la plus grande de la terre, c'est-à-dire la plus grande maison du cercle
sensible, et la maison solaire la plus grande maison des cieux, et qu'il fallait
de toute nécessité ne faire aucun travail ni aucune opération
sur les dites maisons, qu'elles ne fussent en jonction, ce qui explique les
éclipses de lune et du soleil : et que par ce moyen, ils obtiendraient
des principaux chefs habitants des susdites maisons tout ce dont ils auraient
besoin, soit pour eux distinctement, soit pour ceux qu'ils auront ramenés
sous la protection et puissance de leur prince tout-puissant ;
Ces chefs pervers ne s'en tinrent pas là ; ils enseignèrent aux
pauvres mineurs qu'ils avaient séduits, la façon avec laquelle
ils devaient opérer communication avec les habitants de ces deux maisons
qu'ils leur avaient fait considérer comme les deux plus grandes et les
deux plus considérables, savoir : la lune, la plus grande maison du cercle
sensible ou terrestre, et le soleil, la plus grande maison des cieux ; en leur
recommandant de ne faire aucun travail ni opération sur ces maisons que
lorsqu'elles seraient [147] en conjonction et en opposition parfaite, ce qui
forme les éclipses de soleil et de lune ; parce qu'alors ils obtiendraient
des principaux chefs habitants de ces maisons, tout ce dont ils auraient besoin,
soit pour eux directement, soit pour ceux qu'ils auraient ramenés sous
la protection de leur prince tout-puissant.
ce qui fut adopté par ces chefs pervertis, qui employèrent avec
zèle et précision, les puissances et facultés spirituelles
démoniaques qu'ils avaient reçues des quatre princes régionnaires
des démons. Ces hommes possédés faisaient de grands progrès
dans la perversion et
Les deux autres chefs régionaires leur tinrent à peu près
le même langage, de sorte que les malheureux mineurs, séduits par
toutes ces promesses, employèrent avec zèle et précision
toutes les facultés et puissances qu'ils avaient reçues des chefs
démoniaques. Ces
corrompirent bientôt la postérité de Caïn [et] une
grande partie de celle de Seth.
hommes possédés firent de grands progrès dans la perversité
et corrompirent aussi dans très peu de temps la postérité
de Caïn et une grande partie de la postérité de Seth.
Pour faire en aussi peu de temps un progrès si considérable, il
fallait qu'ils parlassent un langage bien séduisant, et que les paroles
et les expressions dont ils se servaient fussent pour lors bien fortes et bien
susceptibles d'aiguillon spirituel démoniaque, pour assoupir tous les
malheureux mineurs et les confondre avec eux comme ils l'ont fait effectivement.
Il n'y a rien qu'ils n'inventassent dans cet univers pour corrompre les mineurs
et les confondre parmi eux en dépit du Créateur. Ils sont appelés
des êtres tentateurs, parce qu'ils agissent en contradiction divine et
qu'ils agiront ainsi jusqu'à la fin des siècles. Par cette contraction
spirituelle démoniaque, nous comprenons et concevons encore ce qu'on
appelle vulgairement le pour et le contre, l'action et la réaction, qui
s'opèrent journellement dans cet univers. Rien n'est impossible à
ces êtres pour la dégradation des formes et la tentation des mineurs
dans cet univers, et, pour arriver à leur but méchant, ils ne
négligent rien dans ce bas monde pour attirer à eux les mineurs
les plus près du Créateur et ceux-même qui commencent à
peine à entrer dans ce bas monde, et même ceux qui peuvent à
peine employer l'usage des sens de leur forme corporelle, [ce] que l'on peut
voir et concevoir et apercevoir par les différentes convulsions et lamentations
qu'ils font, [?] les différentes atteintes que les esprits pervers opèrent
par leur intellect démoniaque contre ces nouveaux mineurs incorporés
et créés sur cette surface terrestre. La naissance du Christ
J'observerai ici qu'il fallait que les discours des chefs démoniaques
eussent été bien séduisants pour pervertir en si peu de
temps presque tous les habitants de la terre ; ce qui doit nous avertir de veiller
et de nous tenir fortement sur nos gardes ; car il n'y a rien que ces esprits
pervers n'inventent pour corrompre le mineur et le confondre avec eux. C'est
par leurs actions que nous nous apercevons de ce que nous appelons vulgairement
le pour et le contre, ou de l'action et de la réaction qui s'opèrent
journellement dans l'univers. Pour concevoir quelle est la subtilité
de leurs tentatives, il faut savoir qu'ils s'occupent sans relâche à
la dégradation des formes et à la [148] corruption des êtres
spirituels, espérant toujours parvenir à leur but d'une manière
ou de l'autre. Ils persécutent les mineurs dès le moment qu'ils
commencent d'entrer dans ce bas monde et lors même qu'ils ne peuvent faire
usage de leurs sens corporels ce que l'on peut aisément apercevoir par
les différents mouvements, les cris et les agitations des nouveaux-nés.
Nous voyons toutes ces choses confirmées par la naissance du Christ,
par son avènement dans une forme corporelle, par les persécutions
et les souffrances qu'il a endurées pendant sa vie ; ainsi nous ne pouvons
douter que les démons ne soient autour de la forme corporelle dès
que le mineur y est incorporé. C'est de là qu'est venu l'usage
qu'avaient les patriarches d'exorciser leur postérité par la bénédiction,
afin d'écarter les esprits pervers qui environnent la forme
nous retrace clairement ces choses. Son avènement dans une forme corporelle
semblable à celle des mortels ordinaires, les persécutions, pâtiments
et souffrances qu'il a endurés depuis le principe de sa naissance jusqu'à
sa fin vous confirment physiquement ce que je vous ai dit, et vous font voir
clairement que les démons sont aussi promptement aux environs de la forme
corporelle que le mineur s'est incorporé dedans. TADe là, l'usage
est venu que les patriarches exorcisaient la postérité par la
bénédiction qu'ils répandaient sur elle, pour écarter
tous les esprits pervers qui pouvaient l'environner. De là la circoncision,
ou le baptême du sang, où l'alliance fut renouvelée du Créateur
à Abraham, et c'est encore de là d'où l'exorcisme, ou baptême
de grâce, est parvenu jusqu'aux nouveaux convertis du Christ.
corporelle. C'est de là encore qu'est venu la circoncision ou le baptême
du sang, par lequel l'alliance fut révélée à Abraham.
C'est de là enfin que le baptême de la grâce est parvenu
aux nouveaux convertis au Christ.
Si Adam n'avait pas obtenu du Créateur sa réconciliation après
sa prévarication, dans quel état aurait été ce monde
présent ? Aurait-il fini à Adam et Caïn, Eve, ou se serait-il
perpétué de quelque autre façon ? L'immutabilité
du Créateur dans ses décrets pour la molestation des esprits pervers
fit qu'après la prévarication de son premier homme créé,
le Créateur prévint l'opération seconde que ces esprits
auraient pu faire contre la créature pour la confondre entièrement
avec eux et, par là, vouloir humilier la puissance divine, ainsi qu'ils
avaient conçu de faire en tout temps, et, ayant ainsi délibéré,
Vous pourriez me demander à ce sujet ce que le monde présent serait
devenu si Adam n'avait pas obtenu sa réconciliation ? Mais je ne répondrai
à cette question qu'en vous disant que le décret du Créateur
était immuable touchant la molestation des démons. L'Eternel prévint
l'opération seconde de ces mauvais esprits par laquelle ils voulaient
achever [149] de confondre entièrement le mineur avec eux, afin de s'opposer
à la justice qui devait s'exercer contre eux et contre leurs adhérents.
TAle Créateur prit sa créature sous sa puissance divine et, par
ce moyen, rien ne fut fait par les susdits esprits contre les lois immuables
dont le Créateur avait usé pour la fondation et création
de cet univers et de sa créature mineure
Le Créateur prit donc le mineur sous sa défense, et, par ce moyen,
toutes les tentations des démons contre ses lois immuables devinrent
impuissantes. Ils furent contenus par là dans une plus grande privation,
et il ne leur est resté
spirituelle divine et de toute espèce, que ces esprits auraient pu employer
à l'avenir pour la dégradation de tout être corporel et
mineur spirituel. Le Créateur les ayant bornés entièrement
par leur privation divine et les ayant privés par ce moyen de puissance
absolue, ce qui fait qu'ils sont contenus dans leurs bornes de puissance simple
spirituelle de contraction démoniaque, que le Créateur n'a pu
leur ôter et qu'il leur a laissé pour n'agir que superficiellement
dans tout l'univers, de sorte qu'il n'est point en leur pouvoir absolu de surmonter
l'immutabilité du Créateur et pouvoir nuire d'aucune façon,
jusqu'à la destruction finale, à rien de ce que le Créateur
a délibéré être fait. Tous subsistent suivant les
bornes et le temps qu'il a fixés à sa création universelle.
Les démons n'auraient pu empêcher que le monde ne fût tel
qu'il est, après le changement de forme glorieuse en celle de matière
apparente.
qu'une puissance simple spirituelle que Dieu n'a pu leur ôter, pour agir
superficiellement dans l'univers. C'est pour cela qu'ils ne peuvent exercer
la destruction totale sur ce que le Créateur a délibéré,
et qu'ils ne peuvent arrêter le cours et la durée que le Créateur
a fixés à chaque chose. C'est pour cela enfin que les démons
n'ont pu empêcher que le monde fût tel qu'il est, après le
changement de la forme glorieuse de l'homme en forme de matière.
Quoique la forme actuelle dans laquelle les mineurs sont contenus soit différente
de la première forme glorieuse d'Adam, il ne faut pas croire que cette
seconde forme corporelle soit effectivement un corps réel de matière
existante, attendu qu'elle provient des premières essences spiritueuses,
que le Créateur destina par son verbe premier de création universelle,
pour retenir les différentes impressions qu'il savait être convenables
et propres pour les différentes formes qui devaient être employées
dans toute sa création temporelle. Il n'est point possible de croire
les formes corporelles présentes comme des êtres de matière
existant réellement, sans donner au Créateur divin un être
de matière inné en lui, ce qui dégraderait sa spiritualité.
TAIl est nommé Créateur, parce que de rien il
Je dirai ici qu'il ne faut point regarder cette forme corporelle comme un corps
réel de matière existante : elle ne provient que des premières
essences spiritueuses destinées, par le premier Verbe de création,
à retenir les différentes impressions convenables aux formes qui
devaient être employées dans la création universelle. Il
n'est pas possible de regarder les formes corporelles présentes comme
réelles, sans admettre une matière innée dans le Créateur
divin, ce qui répugne à sa spiritualité. Il est appelé
Créateur, parce que de rien il a tout créé, et que toute
sa création [150] provient de son imagination ; et c'est parce que sa
création provient de son imagination pensante divine qu'elle est appelée
image.
a tout créé, et que toute sa création provient de son imagination.
Cette création n'est autre chose qu'une image, parce qu'elle est sortie
de l'imagination pensante du Créateur.
C'est par la même faculté que le Créateur a créé
toutes choses temporelles, qu'il dissipera tout être de forme, en rappelant
devant lui son imagination de création. Ainsi a pris son principe toute
forme créée, et tout sera réintégré dans
sa première émanation.
La même faculté divine qui a tout produit, rappellera tout à
son principe, et de même que toute espèce de forme a pris principe,
de même elle se dissipera et réintégrera dans son premier
lieu d'émanation ; ce qui sera traité plus au long par la suite.
Après avoir ainsi corrompu les mineurs, les démons fixaient toujours
à leur pouvoir de se faire connaître et sentir lorsqu'ils le jugeraient
à propos, à tous ceux qu'ils avaient laissé épars
sur le corps général terrestre, étant devenus pour lors
des êtres semblables à eux et à même d'agir, suivant
leur pleine et entière volonté.
Vous avez vu les forfaits iniques que les démons avaient opérés
contre les mineurs des premiers temps pour les détourner du culte de
Dieu, et les attacher au prince du midi, comme au seul chef divin. Vous devez
apprendre de plus que ces esprits pervers leur avaient toujours parlé
sous des apparences spirituelles, leur disant qu'ils seraient éternels
comme eux, que, quand même ils viendraient à quitter leur forme
corporelle, ils n'en existeraient pas moins, et qu'il leur serait toujours possible
de se faire connaître et sentir de leurs semblables. Mais c'était
en séduisant les mineurs par de belles apparences qu'ils les avaient
entraînés dans les plus horribles abominations.
TAJe vous demande si, dans le temps de la première postérité
de Caïn et celle de Seth, malgré tous les forts combats démoniaques
contre tous les mineurs créés de ce temps-là, il se trouva
quelques hommes justes qui détruisirent les approches et les insinuations
[des] intellects démoniaques, qui pouvaient les rendre susceptibles d'être
adhérents de ces sortes d'esprit. Il y a eu, de ce temps-là, quelques
justes, quand ce ne serait qu'Enoch et les neuf premiers patriarches réconciliés,
ou quand il n'y aurait eu que
Je vous demanderai cependant si, malgré la force de toutes les persécutions
démoniaques contre ce premier peuple, ou la postérité de
Caïn et de Seth, il ne se trouva pas quelques hommes justes qui se défendirent
de l'insinuation de l'intellect mauvais et [151] qui s'éloignèrent
entièrement des abominations où tombèrent les autres mineurs.
Vous ne pouvez nier qu'il n'y en ait eu quelques uns quand ce ne serait que
les neuf patriarches qui sont suivis de Noé, par lequel le nombre dénaire
est rempli. Mais
Noé, qui accomplit le nombre dénaire. Vous conviendrez avec moi
qu'il y a eu un homme juste dans cette postérité première.
TAEtes-vous sûr de trouver aujourd'hui un homme juste parmi ceux de ce
siècle ? Vous seriez fort en peine de le trouver. Il n'y a pas un juste
parmi les hommes de ce siècle provenus depuis la dernière époque
de la venue du Christ, étant plus éloignés de la connaissance
de la manifestation divine, qui s'opérait toujours parmi sa créature.
Les mauvaises habitudes qu'ils ont contractées leur ont fait perdre volontairement
et absolument la connaissance du grand culte divin, parce qu'ils ne voient plus
perpétuer les prodiges du Créateur parmi eux, comme ils se faisaient
chez Israël.
si je vous faisais la même question sur les hommes d'aujourd'hui, et si
je vous demandais de me trouver un juste dans ce siècle, vous seriez
très embarrassé, et, en effet, vous ne le trouveriez point ; parce
que les hommes, provenus depuis la dernière époque du Christ,
n'ayant plus sous les yeux les manifestations divines qui s'opérèrent
sous les premiers siècles, ont perdu de vue la connaissance du grand
culte divin, comme ils ne voient plus perpétuer les prodiges de la justice
du Créateur, qui se passaient journellement sous ces premiers peuples
et chez Israël.
Les intellects démoniaques font plus de progrès aujourd'hui chez
les mineurs qu'ils n'en avaient fait chez les anciens. Les peuples autrefois
n'étaient pas si considérables et aussi éloignés
de la connaissance de toute puissance divine, que ceux de ce siècle.
Je ne suis donc point surpris que le mal soit plus grand aujourd'hui dans tout
l'univers.
Plus on est éloigné d'un objet, plus il se retire de notre vue
; plus on se récarte d'une chose pour laquelle on a quelque attachement,
plus on l'efface insensiblement de la mémoire. Par la succession des
temps, il devient même très difficile de la rappeler à ses
idées, supposé qu'on voulût l'avoir de nouveau telle qu'on
l'avait en coeur dans le premier principe. Il en est de même des hommes
du siècle présent. Ils se sont éloignés de toute
connaissance particulière de la toute-puissance divine, sous prétexte
d'une prétendue foi qu'ils disent avoir aveuglément. La foi sans
les
Les hommes du siècle se livrent facilement au doute, qui ne provient
que de leurs mauvaises habitudes et de leur ignorance. Il n'est donc point surprenant
que les intellects démoniaques fassent aujourd'hui chez les mineurs un
progrès encore plus considérable que par le passé. N'est-il
pas vrai que, plus on s'éloigne d'un objet, plus il s'efface de notre
vue, et que, si l'on s'écarte d'une chose pour laquelle on a eu de l'attachement,
elle sort insensiblement de votre mémoire, au point qu'il est très
difficile, pour ne pas dire impossible, de la reprendre avec le même goût
et la même ardeur que dans le [152] premier principe ? Eh bien, je veux
vous faire concevoir par là que c'est précisément ce qui
est arrivé aux hommes de ce siècle : Ils se sont éloignés
de toute connaissance divine sous prétexte d'une prétendue foi
aveugle qui leur a fait perdre totalement l'idée de la vraie foi. La
foi sans les oeuvres ne peut être regardée comme véritable
foi, quoique l'on puisse très bien avoir les oeuvres de la foi sans
oeuvres n'est pas la vraie foi. L'on peut très bien avoir les véritables
oeuvres de la foi sans avoir la foi même. Les oeuvres que l'on peut avoir
relativement à la foi ne peuvent être regardées comme appartenant
à cette même foi, mais comme les oeuvres naturelles et innées
dans celui qui les opère. Ils se sont presque éloignés
du vrai culte qu'ils devaient au Créateur, sous prétexte des recherches
qu'ils doivent faire pour les biens temporels qu'ils sont, disent-ils, forcés
de cultiver comme le général des hommes. La négociation
et la cupidité ambitieuse que l'intellect démoniaque a insinué
au général des hommes fait plus de progrès tous les jours
[et] a mis un voile de matière si épais devant les yeux, qu'ils
sont aujourd'hui presque tous dans le même aveuglement que fut la postérité
de Caïn et la plus grande partie de la postérité de Seth.
avoir la foi même. Je dirai de plus que les oeuvres que l'homme peut produire
par la faible foi, qui est innée chez tous les hommes, ne peuvent se
considérer comme appartenant véritablement à la foi : la
foi de l'homme ne peut être vive et parfaite, si elle n'est actionnée
par un agent supérieur ; et c'est alors que l'homme produit des oeuvres
qui ne sont plus censées lui appartenir, et qui manifestent toute la
force de la foi qui agit en lui. Ils ont abandonné les sciences spirituelles
pour se livrer à la négociation et à la cupidité
des biens de la matière, ce qui leur a mis un voile si épais sur
les yeux, qu'ils sont presque tous dans le même aveuglement où
était la postérité de Caïn et la plus grande partie
de celle de Seth.
Cette postérité a été punie horriblement par le
Créateur de l'abandon entier du culte divin pour lequel elle avait été
créée. Dieu punit aussi son peuple choisi. Donc l'abomination
fut la même que celle de Caïn. Il effaça du souvenir pendant
la durée de sa punition son saint nom, par lequel le peuple offrait le
véritable culte à la Divinité. Cette inaction du culte
spirituel divin de la part du peuple élu est la répétition
de celle qu'Adam premier élu du Créateur eut pendant la justice
divine après sa première prévarication.
Nous savons que cet aveuglement des premières postérités,
ainsi que celui où tomba Israël, était une répétition
frappante de la privation où était Adam pendant tout le temps
que le Créateur exerça sa justice contre lui ; cette inaction
spirituelle est la punition de tout esprit qui s'éloigne du Créateur,
[153] parce que aucun être spirituel en privation divine ne peut opérer
de culte divin, qu'il n'ait reçu de l'Eternel sa réconciliation
ainsi que nous le représente Adam et que plusieurs autres l'ont représenté
après lui par leurs types et par leurs symboles. Un type dit plus que
le symbole ; un type est une figure réelle d'un fait passé, de
même que d'un fait qui doit arriver sous peu de temps. Le symbole ne fait
que donner des renseignements sur le type d'un événement à
venir. Un type enfin est supérieur à la prophétie, en ce
que les prophètes ne font que des menaces pour
l'avenir, qui peuvent se retirer par la miséricorde du Créateur
et le changement de conduite du peuple sur lequel la prophétie tombe,
au lieu qu'un type annonce un événement infaillible et qui est
sous le décret immuable du Créateur. Nous ne pouvons donc point
ignorer que cette première postérité n'ait été
frappée et punie horriblement, ainsi que le peuple d'Israël, pour
l'abandon qu'ils avaient fait du Créateur et du culte pour lequel ils
avaient été formés.
Quand le Christ vint au monde, quel était le culte que les hommes rendaient
au Créateur ? Son temple avait fait marché public. Ils ne reconnaissaient
d'autre Dieu que la matière, d'où provenaient leurs marchandises
et leurs négociations matérielles. Ils étaient idolâtres.
Les hommes d'aujourd'hui répètent tous ces faits. Il est admis
chez eux qu'il faut quitter le Créateur pour servir temporellement, ce
qui nous retrace les deux époques passées : celle de la postérité
d'Adam et celle d'Israël. L'empire des démons triomphe au préjudice
des mineurs. Ceux-ci ont quitté le culte divin, ils se sont souillés
par l'alliance impure qu'ils font tous les jours avec les esprits pervers. Ils
doivent donc s'attendre à des punitions plus terribles que celles qui
sont tombées sur la première postérité, puisque
la postérité présente a vu et entendu parler distinctement
celui qui a opéré toute réconciliation spirituelle ; celui
par lequel le Créateur a manifesté toutes ses oeuvres aux yeux
de la créature.
Je vous demanderai maintenant dans quelle situation était le monde lors
de l'avènement du Christ parmi les hommes ? Quel était le culte
qu'ils rendaient au Créateur ? N'avaient-ils pas fait un marché
public de son Temple, ou connaissaient-ils d'autres dieux que la matière
? D'où provinrent leurs marchandises ? Et ces négociations matérielles
ne les [154] plongèrent-elles pas dans l'idolâtrie ! Nous pouvons
croire ces faits avec d'autant plus de facilité que nous en avons sous
les yeux la répétition dans les hommes d'aujourd'hui. Il est admis
chez eux qu'il faut oublier le Créateur pour s'enrichir temporellement.
Ces hommes nous représentent parfaitement les deux époques passées,
savoir : celle de la postérité d'Adam et celle d'Israël.
Nous voyons physiquement la même conduite, le même exemple, les
mêmes habitudes, parmi les hommes de ce siècle. L'empire des démons
triomphe au préjudice des faibles mineurs. Ces mineurs se sont tellement
éloignés du culte divin et devenus souillés et impurs par
l'alliance qu'ils font tous les jours avec les esprits pervers, qu'ils doivent
s'attendre à des punitions infiniment plus terribles que celles qui sont
tombées sur les premières postérités, puisque la
postérité présente a vu et entendu parler
directement Celui qui a opéré toute réconciliation spirituelle,
et Celui par qui le Créateur a manifesté toutes ses oeuvres aux
yeux de la créature.
Que n'a pas fait cet être régénérateur ? Que n'a-t-il
pas dit pour dissiper l'insinuation démoniaque dont les mineurs étaient
souillés ? Que n'a-t-il pas souffert pour renverser les attaques que
faisaient les démons contre les mineurs ? N'a-t-il pas montré
à ces mêmes mineurs que ce qu'ils opéraient ne venait pas
d'eux-mêmes, puisqu'il leur a fait connaître celui qui les a fait
agir contre la volonté divine et les moyens que les démons employaient
pour les faire renoncer à eux-mêmes et à leur âme
? Si une partie de ces mineurs a accepté les conseils des démons
et que l'autre les ait rejetés, cette différence de pensées
et de volonté n'annonçait-elle pas [à] ces hommes qu'il
y avait en eux un être libre et spirituel divin, et que, si ce n'était
pas ainsi, les démons ne les auraient pas si fortement persécutés
?
Que n'a pas fait cet être régénérateur ? Que n'a-t-il
pas dit pour dissiper l'insinuation démoniaque dont les mineurs étaient
souillés ? Que n'a-t-il pas souffert pour renverser les attaques que
les démons faisaient contre les mineurs ? N'a-t-il pas montré
à ces mêmes mineurs que ce qu'ils opéraient ne venait pas
d'eux-mêmes, puisqu'il leur a fait connaître qui les faisait [155]
agir contre la volonté divine ; puisqu'il leur a fait connaître
les moyens que les démons employaient pour les faire renoncer à
eux-mêmes et à leur âme ? Si une partie de ces mineurs a
adopté les conseils des démons et que l'autre les a rejetés,
cette différence de pensée et de volonté n'annonçait-elle
pas à ces hommes qu'il y avait en eux un être libre et spirituel,
et que, si ce n'était pas ainsi, les démons ne les auraient pas
si fortement persécutés.
C'est par l'ignorance de toutes ces choses que les mineurs provenus depuis le
Christ ont répété les abominations des premières
postérités. Ils ont également nié leur âme
et, en niant l'âme, on nie la Divinité, parce qu'on ne peut admettre
de Créateur sans admettre de créature spirituelle. La postérité
de Caïn avait poussé l'erreur jusque-là. Elle n'admettait
ni Dieu ni âme. La plus grande partie de la postérité de
Seth admettait une âme, mais point de Créateur divin, sinon l'esprit
démoniaque qui les agitait, et elle admettait l'univers éternel,
ce que la postérité de Caïn n'admettait pas, parce que le
premier père les avait instruits du principe de toute chose créée,
en leur faisant
C'est par l'ignorance de toutes ces choses que les mineurs provenus depuis l'époque
du Christ ont répété les abominations des premières
postérités. Ils ont nié leur âme, et, en niant leur
âme, ils ont nié la Divinité, car l'on ne peut admettre
de Créateur sans admettre des créatures purement spirituelles.
La postérité de Caïn avait poussé l'erreur jusque-là,
n'admettant ni Dieu ni âme ; la plus grande partie de la postérité
de Seth admettait une âme, mais point de Créateur divin, sinon
l'esprit démoniaque qui les dirigeait, et elle admettait l'univers éternel,
ce que la postérité de Caïn n'admettait pas, parce que leur
premier père les avait instruits du principe de toutes choses créées,
en leur faisant
professer la fonte des métaux ; et par les formes qu'ils leur donnaient
eux-mêmes, ils comprenaient que l'univers et tout ce qu'il renferme avait
pris forme et reviendrait à son premier principe d'indifférence.
professer la fonte des métaux, et, par les formes qu'ils leur donnaient
eux-mêmes, ils comprenaient que l'univers et tout ce qu'il renferme avait
pris forme et reviendrait à son premier principe d'indifférence.
Israël a commis les mêmes erreurs et les mêmes crimes. Cependant,
ce peuple fut témoin de la manifestation de toute justice et puissance
divine. Pour lui, le Créateur a déployé toutes ses merveilles
et malgré cela, il est tombé sous la puissance des démons
et a poussé l'audace jusqu'à répudier le Créateur
éternel pour lui préférer les faux dieux. Le reste infortuné
de ce peuple prouve par sa conduite la prévarication de ses pères.
Leur culte montre qu'ils sont conduits par de faux principes et par le prince
des ténèbres. Ils sont esclaves de la figure du cérémonial
de la loi, mais ils ne le sont point de la vérité de leur âme
et de la sainteté des lois du Créateur. Ils ne sont assujettis
que par la cupidité des biens de la matière.
Si nous considérons Israël, n'y verrons-nous pas [156] les mêmes
erreurs et les mêmes crimes que parmi ces premières postérités
? Cependant c'est ce peuple qui a été témoin de la manifestation
de toute la justice et de toute la puissance divines. C'est pour lui que le
Créateur a déployé toutes ces merveilles, et, malgré
cela, il est tombé sous la puissance des démons, et a poussé
l'audace jusqu'à répudier le Créateur éternel pour
lui préférer de faux dieux. Les restes infortunés de ce
peuple prouvent, par leur conduite, les prévarications où sont
tombés leurs pères. Le culte qu'ils exercent fait connaître
qu'ils ne sont conduits que par de faux principes et par le prince des ténèbres.
Ils sont esclaves de la figure du cérémonial de la loi, mais ils
ne le sont point de la vérité de leur âme et des lois du
Créateur. Ils ne sont assujettis que par la cupidité des biens
de la matière.
Malgré cette fausse conduite des hommes provenus de la postérité
de Caïn, de Seth, d'Israël et de ceux qui sont venus depuis le Christ,
nous avons toujours vu dans tous les temps, se manifester la miséricorde
du Créateur. Quoique sa créature demeure sous le poids de la justice
divine, il ne lui retire point sa bienveillance et lui procure, au contraire,
tous les moyens qu'il croit lui être nécessaires, soit pour la
satisfaction temporelle ou spirituelle.
Malgré cette fausse conduite des hommes provenus de la postérité
de Caïn, de Seth et d'Israël, et de ceux qui sont venus depuis Christ,
nous avons vu dans tous les temps se manifester la miséricorde du Créateur.
Quoique sa créature demeure sous le poids de la justice divine, il ne
lui retire point sa bienveillance ; il lui procure au contraire tous les moyens
qu'il croit lui être nécessaires pour sa satisfaction, soit temporelle,
soit spirituelle.
TAIsmaël est un de ceux qui nous donnent
Ismaël est un de ceux qui nous
les preuves les plus frappantes de cette miséricorde divine. Comme première
postérité naturelle d'Abraham, il était le symbole du type
de l'élection d'Israël. Sa sortie de la maison de son père
représente Israël sorti honteusement du temple en privation divine.
Sa fuite dans les pays étrangers représente l'expulsion d'Israël
hors de la présence du Créateur et sa dispersion dans toutes les
parties de la terre. Sa mère Agar n'avait emporté pour sa nourriture
à tous deux qu'un pain et une cruche d'eau, selon le témoignage
de l'Ecriture, et, ayant consommé le tout dans un jour, elle fut au désespoir
de voir son fils Ismaël prêt d'expirer de faim et de soif. Mais,
dans sa souffrance, elle n'oublia pas le Créateur, qui ne l'abandonna
pas. Car l'ange du Seigneur lui apparut et lui dit : "Femme, le recours
que tu as eu à l'Eternel pour l'expiation de tes fautes a été
exaucé. Lève toi et suis-moi avec ton enfant." Après
que l'ange eut satisfait la faim et la soif d'Ismaël et de sa mère,
il les bénit tous les deux au nom de l'Eternel et leur enseigna la route
qu'ils devaient tenir pour aller se fixer dans la terre que le Créateur
leur avait destinée, en disant à Agar : "L'Eternel prendra
soin de ton fils. Il prospérera sur la terre en ta présence et
il naîtra de lui douze princes de la terre ou douze patriarches ou chefs
de tribus."
donne les preuves les plus frappantes de cette miséricorde divine. [157]
Comme première postérité naturelle d'Abraham, il était
le symbole de l'élection d'Israël ; sa sortie de la maison de son
père représente Israël sorti honteusement du temple en privation
divine ; sa fuite dans les pays étrangers hors de la terre de son père
représente l'expulsion d'Israël hors de la présence du Créateur
et sa dispersion dans toutes les parties de la terre. Sa mère Agar n'avait
emporté pour leur nourriture à tous deux qu'un pain et une cruche
d'eau, suivant le témoignage de l'Ecriture, et ayant consommé
le tout en un jour, elle fut remplie de désespoir de voir son fils Ismaël
près d'expirer de faim et de soif. Mais, dans cette affliction, elle
n'oublia point le Créateur : aussi le Créateur ne l'abandonna
point ; car l'ange du Seigneur lui apparut et lui dit : "Femme ! Le recours
que tu as eu à l'Eternel pour l'expiation de tes fautes a été
exaucé ; lève-toi, prends ton enfant et suis moi". Après
que l'ange eut satisfait la faim et la soif d'Ismaël et de sa mère,
il les bénit tous deux au nom de l'Eternel et leur enseigna la route
qu'ils devaient tenir pour aller se fixer dans la terre que le Créateur
leur avait destinée, en disant à Agar : "L'Eternel prendra
soin de ton fils ; il prospérera sur la terre en ta présence,
et il naîtra de lui douze princes de la terre, douze chefs de tribus."
Il faut donc mettre sa confiance en l'Eternel, étant sûrs qu'il
ne peut manquer de nous rendre heureux.
Cet exemple ne doit-il pas nous montrer à mettre notre confiance en l'Eternel,
comme étant sûrs qu'il [158] ne peut jamais manquer de nous rendre
parfaitement heureux.
Je ne parlerai point davantage d'Ismaël, devant le traiter dans l'explication
des types et époques arrivées temporellement.
Je ne parlerai pas davantage ici d'Ismaël, devant en parler dans l'explication
des types et des époques arrivés temporellement. Je vais enfin
entrer dans l'explication du grand type de Noé que je vous ai déjà
annoncé.
TALes postérités de Caïn et de Seth ayant poussé leur
abomination non seulement jusqu'à abandonner le Créateur et son
culte, mais s'étant livrées jusqu'à commettre les fornications
les plus immondes, auxquelles on ne peut songer sans frémir, le Créateur
s'éleva non seulement contre leurs crimes, mais contre les démons
qui les avaient séduits. Il ordonna à Noé, son fidèle
élu, de construire une arche en bois de cèdre, dans laquelle serait
renfermé le témoignage de la justice divine qui allait s'exercer
contre la terre et contre ses habitants. Ce bâtiment portait le nom d'arche
parce qu'il flottait sur les eaux, et son bâtiment avait la forme comme
le dessous du ventre d'un canard. Cette arche n'avait ni mât, ni voilure,
ni rames. Ces choses ne lui auraient été d'aucun usage, parce
qu'elle était dirigée par l'effort des eaux, au gré du
Créateur. Lorsque le temps fut arrivé que le Créateur devait
manifester sa justice divine sur toute la terre, il envoya à son élu
Noé un ange qui lui dit, de sa part, de quelle manière il devait
faire son entrée dans l'arche avec sa femme, ses enfants et les femmes
de ses enfants. TAIl fut averti également des provisions qu'il devait
faire pour les animaux raisonnables et irraisonnables qui seraient renfermés
avec lui clans l'arche. Ces provisions n'étaient point de ces choses
recherchées ni délicates pour flatter le goût. Elles ne
consistaient que dans de simples fruits ordinaires de la terre, et encore en
restait-il plus des deux tiers après que tout le monde fut sorti de l'arche,
car Noé et toute sa famille avaient été si effrayés
de l'horrible châtiment dont ils avaient été les spectateurs
qu'ils purent à peine
Les postérités de Caïn et de Seth ayant déjà
poussé leurs abominations non seulement jusqu'à abandonner le
Créateur et son culte, mais jusqu'à commettre les fornications
les plus immondes, et auxquelles on ne peut penser sans frémir, le Créateur
s'éleva contre ces prévaricateurs et contre les démons
qui les avaient séduits. Il suscita à Noé, son fidèle
élu, de se disposer à construire une arche en bois de cèdre,
dans laquelle serait renfermé le témoignage de la justice divine
qui allait s'exercer contre la terre et ses habitants. Ce bâtiment portait
le nom d'Arche parce qu'il flottait sur les eaux, et son fondement avait la
forme semblable au dessous du ventre d'un canard. Cette arche n'avait ni mâture
ni voilures, ni rames ; toutes ces choses n'auraient été d'aucun
usage à cette arche ni à ceux qui y étaient renfermés,
parce que cette arche était dirigée par l'effort des eaux au gré
du Créateur. Lorsque le temps fut arrivé où les créatures
devaient manifester la justice divine sur toute la terre, il envoya à
son élu Noé un ange qui lui dit, de sa part, de quelle manière
il devait faire [159] son entrée dans l'arche avec sa femme, ses fils,
et les femmes de ses fils. Il fut averti également des provisions qu'il
devait faire pour les animaux raisonnables et irraisonnables qui seraient renfermés
avec lui dans l'arche. Ces provisions n'étaient pas des choses recherchées
et délicates comme seraient la plus pure farine et autres choses choisies
et susceptibles de flatter le goût. Elles ne consistaient que dans les
simples fruits ordinaires de la terre, et il en resta encore plus des deux tiers
dans l'arche lorsque tout le monde en fut sorti ; car Noé et toute sa
famille avaient été si
penser à leur vie temporelle.
effrayés de l'horrible châtiment dont ils avaient été
spectateurs, qu'ils purent à peine penser à leur vie corporelle.
Noé vit, en effet, manifester la justice divine sur le corps général
et particulier permanents dans le cercle universel, qui furent tous pendant
ce temps en privation spirituelle divine ; et Noé était si frappé
de cet événement qu'il put tout au plus s'occuper de la vie spirituelle
pour les animaux raisonnables, et de la corporelle pour les irraisonnables.
C'est pourquoi il lui resta tant de provisions après le déluge.
Noé vit, en effet, se manifester la justice divine sur le corps général
et sur le corps particulier, permanents dans le cercle universel, qui furent
tous pendant ce temps en privation spirituelle divine ; et Noé était
si frappé de cet événement, qu'il put tout au plus s'occuper
de la vie spirituelle pour les animaux raisonnables et de la vie corporelle
pour les animaux irraisonnables. C'est pourquoi il lui resta tant de provisions
après le déluge.
Alors Noé faisait le vrai type du Créateur. Il flottait sur les
eaux, comme le Créateur avant le débrouillement du chaos, selon
les paroles de la Genèse. Le voile aquatique grossier qui couvrit toute
la terre et la cachait, pour lors, de la face du Créateur, fait allusion
aux cieux surcélestes que la plupart des philosophes nomment ciel cristallin,
et qui sépare le Créateur de la cour divine de sa création
universelle temporelle.
Durant cette époque du déluge, Noé faisait le vrai type
du Créateur ; il flottait sur les eaux comme le Créateur avant
le débrouillement du chaos, selon les paroles de la Genèse. Le
voile aquatique grossier qui couvrait toute la terre et la cachait, pour lors,
[160] de la face du Créateur, fait allusion aux cieux surcélestes,
que la plupart des philosophes nomment : ciel cristallin, qui sépare
le Créateur de la cour divine de sa création universelle temporelle.
L'obscurcissement où se trouvèrent les corps lumineux pendant
cet événement fait allusion à la privation de la lumière
spirituelle divine des corps chaotiques, qui n'avaient point encore reçu
de lois d'ordre pour agir selon que le Créateur l'avait résolu
pour servir de mouvement et d'agent dans le cercle universel de sa création.
Cette privation de clarté divine des corps chaotiques se répète
journellement par la conception de la forme humaine dans le corps d'une femme.
TANous divisons la carcasse humaine d'une forme entière en trois parties,
savoir : la tête, 1 ; le tronc, 2 ; et les os des iles, 3. Nous ne pouvons
L'obscurcissement dans lequel furent les corps lumineux pendant cet événement,
fait allusion à la privation de la lumière spirituelle des corps
catholiques [sic pour chaotiques] qui n'avaient pas encore reçu des lois
d'ordre pour agir selon que le Créateur l'avait résolu pour servir
d'ornements et d'agents dans le cercle universel de la création. Cette
privation de clarté divine des corps catholiques se répète
journellement par la conception d'une forme humaine dans le corps d'une femme.
Nous divisons la carcasse entière d'une forme humaine en trois parties,
savoir : la tête, 1 ; le tronc, 2 ; et les os des Isles, 3. Nous ne
disconvenir que ces trois parties ne soient différentes dans leur figure
et dans leurs propositions. Elles sont très distinctes l'une de l'autre,
et l'on peut très bien les séparer sans faire chez elles aucune
fracture, si ce n'est de rompre les ligaments cartilagineux qui les unissent
toutes trois ensemble, de sorte que ces trois choses n'en font qu'une par leur
intime liaison. Cependant, elles ont chacune des facultés et des propriétés
différentes, et cette différence fait une parfaite allusion aux
trois règnes que nous reconnaissons dans la nature : l'animal, le végétal
et le minéral. Ces trois règnes sont contenus dans la forme terrestre,
de même que les trois parties du corps humain, dont j'ai parlé,
sont contenues dans l'enveloppe qui entoure toute la forme. Je ne fais point
mention ici des quatre membres, les deux bras et les cuisses avec leurs jambes,
parce que ce ne sont que des adhérences au tronc, et que je dois traiter
ailleurs de leurs propriétés particulières. Ces trois parties
principales du corps humain me fournissent encore l'occasion de vous expliquer
les trois actions principales qui ont donné l'explosion à tous
les corps chaotiques. La première action est la descente du mineur général
dans la forme corporelle générale terrestre ; la seconde la jonction
de l'esprit divin majeur avec le mineur, ou âme générale
; et la troisième la forme et l'étendue que l'esprit majeur fixe
lui-même au corps général et aux corps particuliers, tant
célestes que terrestres, par ordre du Créateur, ainsi que les
différentes facultés et propriétés qu'il donna à
tous ces corps.
pouvons disconvenir que ces trois parties ne soient différentes dans
leurs figures et dans leurs proportions ; elles sont très distinctes
les unes des autres, et l'on peut très bien les distinguer sans faire
chez elles aucune fracture, si ce n'est de rompre les ligaments cartilagineux
qui les unissent toutes trois ensemble ; de sorte que ces trois choses n'en
font qu'une par cette intime liaison. Cependant elles ont chacune des propriétés
et des facultés différentes, et ces différentes facultés
font une parfaite allusion aux trois règnes que nous connaissons dans
la nature : l'animal, le végétal, le minéral. Ces trois
règnes sont contenus [161] dans la forme terrestre, de même que
les trois parties du corps humain dont j'ai parlé sont contenues dans
l'enveloppe qui entoure toute la forme. Je ne fais pas mention ici des quatre
membres : les deux bras, les deux cuisses avec leurs jambes, parce que ce ne
sont que des adhérences au tronc et que je dois traiter ailleurs de leurs
propriétés particulières. Ces trois parties principales
du corps humain me fournissent encore une occasion de vous expliquer les trois
actions principales qui ont donné l'explosion à tous les corps
catholiques. La première action est la descente du mineur général
dans la forme corporelle générale terrestre ; la seconde est la
jonction de l'esprit divin majeur avec le mineur ou âme générale
; la troisième est la borne de l'étendue que l'esprit majeur fixa
lui-même au corps général et aux corps particuliers, tant
célestes que terrestres, par l'ordre du Créateur, ainsi que les
différentes facultés et propriétés qu'il donna à
tous les corps.
TAIl prescrivit également la vertu et la puissance de tout être
spirituel majeur, inférieur et mineur, qui devait actionner,
Il prescrivit également la vertu et la puissance de tout être spirituel
majeur, inférieur et mineur, qui devait actionner,
soit dans la forme générale et particulière, soit extérieurement
à ces formes. Il prescrivit encore le pouvoir et les facultés
des habitants de l'axe central [et vit ?] que toutes choses étaient conformes
à la volonté divine. C'est par ces trois opérations que
la création universelle reçut lois, préceptes et commandements
et ce fut lorsque toute chose eut reçu lois, préceptes et commandements
que se fit l'explosion du chaos. Alors, chaque forme corporelle contenue dans
le chaos prit son action et opéra selon l'ordre qu'elle avait reçu.
Il ne faut pas croire que l'explosion du chaos se soit faite par la descente
de l'esprit mineur, ni par la jonction de l'esprit majeur avec lui, mais seulement
par la retraite que fit cet esprit majeur, ou doublement fort, de l'enveloppe
chaotique, pour aller se réunir à son père, et ce ne fut
que dans ce moment que toute chose se présenta en nature passive et active
aux yeux du Créateur, constamment à l'image qu'il s'en était
formée.
soit dans la forme générale et particulière, soit extérieurement
à ces formes. Il prescrivit encore le pouvoir et les facultés
des habitants [de] l'axe central et vit que toutes choses étaient conformes
à la volonté divine. C'est par ces trois opérations que
la création universelle reçut les lois, préceptes et commandements,
que se fit l'explosion du chaos. [162] Alors chaque forme corporelle contenue
dans le chaos prit son action et opéra selon l'ordre qu'elle avait reçu.
Il ne faut pas croire que l'explosion du chaos se soit faite par la descente
de l'esprit mineur, ni par la jonction de l'esprit majeur avec lui, mais seulement
par la retraite que fit cet esprit majeur ou doublement fort de l'enveloppe
chaotique pour aller se réunir à son père ; et ce ne fut
que dans ce moment que toute chose se présenta en nature passive et active
aux yeux du Créateur, conformément à l'image qu'il s'en
était formé.
Ceci doit encore vous faire concevoir le sens de ces paroles de l'Ecriture :
"La lumière était dans les ténèbres, et les
ténèbres ne l'ont point comprise." Toute forme corporelle
est toujours un chaos à l'âme spirituelle divine, puisque cette
forme de matière ne peut point recevoir la communication de l'intellect
spirituel divin, n'étant elle même qu'un être apparent. Le
mineur, au contraire, par son émanation, est susceptible de recevoir
à chaque instant cette communication, parce que c'est un être éternel.
Ceci doit encore vous faire concevoir le sens de ces paroles de l'Ecriture :
la lumière était dans les ténèbres et les ténèbres
ne l'ont point comprise. Toute forme corporelle est toujours un chaos pour l'âme
spirituelle divine, parce que cette forme de matière ne peut recevoir
la communication de l'intellect spirituel divin, n'étant elle-même
qu'un être apparent. Le mineur, au contraire, par son émanation,
est susceptible de recevoir, à chaque instant, cette communication, parce
que c'est un être éternel.
Nous voyons clairement que le corps est un chaos pour l'âme, ou le mineur,
par la manière dont le mineur passe sa vie
Nous voyons clairement que le corps n'est qu'un chaos pour l'âme ou le
mineur, par la manière dont le mineur
temporelle dans ces corps de matière, en punition du crime du premier
homme. N'en passe-t-il pas la moitié dans une faible lumière,
qui n'est qu'un reflet de la lumière spirituelle divine, et l'autre moitié
dans des ténèbres affreuses ? TAC'est ce que nous nommons lumière
et ténèbres élémentaires, ou le jour et la nuit,
mais, lorsque le mineur est séparé de sa forme chaotique, il n'est
plus question pour lui de ténèbres temporelles et élémentaires.
Il jouit pleinement de la lumière impassive et inaltérable qui
est innée en lui-même, selon que le Créateur nous enseigne
lui-même que l'esprit lit, voit et connaît tout par sa propre clarté,
sans qu'il ait besoin d'autre lumière que de la sienne propre.
passe sa vie temporelle dans le corps de la matière en punition du crime
du premier homme. N'en passe-t-il pas la moitié dans une faible lumière
qui n'est que le reflet de la lumière spirituelle divine, et l'autre
moitié dans des ténèbres [163] affreuses ? C'est ce que
nous appelons lumière et ténèbres élémentaires,
ou le jour et la nuit ; mais lorsque le mineur est séparé de sa
forme chaotique, il n'est plus question pour lui de ténèbres temporelles
élémentaires : il jouit pleinement de la lumière impassive
spirituelle et inaltérable qui est innée en lui-même, selon
que le Créateur nous enseigne lui-même que l'Esprit lit, voit et
connaît tout par sa propre clarté, sans qu'il ait d'autre lumière
que la sienne propre.
"Pourquoi donc, direz-vous, les réprouvés vivront-ils dans
d'épaisses ténèbres suivant l'Ecriture, et seront privés
de toute lumière ?" Je vous répondrai que les ténèbres
dont l'Ecriture menace les réprouvés ne signifie point une privation
de clarté et de la lumière, mais seulement une privation d'action
spirituelle divine dans l'immense circonférence divine où les
vrais esprits réconciliés iront faire leur heureuse réintégration.
L'Ecriture ne peut avoir une autre signification en cet endroit, puisque tout
esprit soit bon, soit mauvais, porte avec soi sa propre lumière.
Si vous doutiez que l'explosion du chaos se fût faite ainsi que je vous
l'ai détaillé, il ne faudrait que faire attention à l'ange
qui ouvre la porte de l'arche pour en faire sortir tous les animaux et les placer
sur le sommet, pour être témoins de la manifestation de la justice
divine, et vous verriez clairement que c'est la vraie figure de la sortie de
l'esprit
Pourquoi donc, direz-vous, l'Ecriture enseigne-t-elle que les réprouvés
vivront dans de pareilles ténèbres et seront privés de
toute lumière ? Je vous répondrai que les ténèbres
dont l'Ecriture menace les réprouvés ne signifient pas une privation
de clarté et de lumière, mais seulement une privation d'action
spirituelle divine dans l'immense circonférence céleste où
les vrais esprits réconciliés iront faire leur heureuse réintégration.
L'Ecriture ne peut avoir une autre signification en cet endroit, puisque tout
esprit, soit bon, soit mauvais, porte avec lui sa propre lumière. Si
vous doutiez que l'explosion du chaos se fut faite ainsi que je vous l'ai détaillé,
il ne faudrait que faire attention à l'ange qui ouvre la porte de l'arche
pour en faire sortir tous les animaux et les placer sur le sommet, pour être
témoins de la manifestation de la justice divine, et vous verrez clairement
que c'est la vraie figure de la sortie de [164] l'esprit majeur de l'enveloppe
catholique, qui a exposé à la face du Créateur tout être
de création
majeur, de l'enveloppe chaotique, qui a exposé à la face du Créateur
tout être de création temporelle.
temporelle.
TAJe vais vous parler maintenant du type significatif de cette arche.
Cette arche mystérieuse dans laquelle étaient contenus les différents
êtres animaux, explique véritablement l'enveloppe chaotique qui
contenait tout principe de création de formes corporelles. Les quarante
jours que les animaux furent privés de la lumière élémentaire
figurent clairement l'opération physique que les hommes sont obligés
d'éprouver dans leur reproduction corporelle. Leur fruit ne peut avoir
vie passive et action spirituelle qu'au bout de quarante jours. Je ne dirai
rien de plus au sujet, les opérations de la nature pouvant amplement
vous instruire là-dessus. TALa descente et la jonction des eaux raréfiées
avec les eaux grossières nous rappellent la descente du premier mineur
dans un corps matériel terrestre, et les quarante jours que les eaux
raréfiées mirent à descendre nous désignent les
quarante [ans] de peines et des pâtiments qu'Adam eut à endurer
dans son âme et dans son esprit après sa prévarication.
Je vais maintenant vous parler du type figuratif de cette arche mystérieuse.
Cette arche mystérieuse, dans laquelle étaient contenus les différents
êtres animaux, explique réellement l'enveloppe chaotique qui contenait
tout principe de création de formes corporelles. Les quarante jours que
ces animaux furent privés de la lumière élémentaire,
figurent clairement l'opération physique que les hommes sont obligés
d'éprouver dans leur reproduction corporelle. Leur fruit ne peut avoir
vie passive, active, spirituelle, qu'au bout de quarante jours. Je ne dirai
rien de plus à ce sujet ; les opérations de la nature pouvant
amplement vous instruire là-dessus. La descente et la jonction des eaux
raréfiées avec les eaux grossières, vous rappellent la
descente du premier mineur dans un corps matériel terrestre ; et les
quarante jours que ces eaux raréfiées mirent à descendre
représentaient les quarante ans de peines et de pâtiments qu'Adam
ressentit dans son âme et dans son esprit après sa prévarication.
On ne peut concevoir quelles étaient ces peines que ressentait Adam,
lorsqu'après avoir été entièrement libre et sans
bornes par sa nature d'être pur spirituel pensant, il se trouvait dans
une prison de matière et assujetti au temps. Il employa en effet quarante
années à gémir sur son crime en se réfléchissant
sur ce qu'il avait été dans son premier principe, sur ce qu'il
était devenu et devait devenir dans la suite. Par les lamentations, il
se disposa à mériter miséricorde du
On ne peut concevoir quelles étaient les peines que ressentait Adam,
lorsque après avoir été entièrement libre et sans
borne, par sa nature d'être pur, spirituel, pensant, il se trouvait dans
une prison de matière et qu'il était assujetti au temps. Il employa,
[165] en effet, quarante ans à gémir sur son crime, en réfléchissant
sur ce qu'il avait été dans son premier principe, sur ce qu'il
était devenu et sur ce qu'il devait devenir par la suite. Par ses lamentations,
il se disposa à obtenir
Créateur et l'obtint en effet au bout de quarante années, puisque
c'était au bout de ce temps que devait naître de lui et d'Eve,
l'holocauste spirituel qui effacerait l'horreur de son crime et punirait l'abomination
des démons séducteurs. Et les pâtiments qu'Adam endura pendant
tout ce temps, nous sont clairement figurés par les pâtiments que
les animaux ressentirent tant qu'ils furent sous la justice divine de par les
quarante jours que Noé passa avec les animaux sur le mont Ararat, nommé
mont d'Arménie. D'autant mieux que Noé passa tout ce temps à
rendre grâce au Créateur de ce qu'il l'avait bien voulu préserver,
lui et le reste des animaux, du fléau qui venait de tomber sur la terre
et sur tous ses habitants.
miséricorde du Créateur, et il l'obtint, en effet, au bout de
quarante ans de peines et de pâtiments nécessaires pour opérer
son expiation. Il ne pouvait obtenir sa réconciliation qu'au bout de
ces quarante ans, puisque c'était au bout de ce temps que devait naître,
de lui et d'Eve, l'holocauste spirituel qui effacerait l'horreur de son crime
et punirait l'abomination des démons séducteurs. Les pâtiments
qu'Adam endura pendant ce temps nous sont clairement figurés par les
pâtiments que les animaux ressentirent tant qu'ils furent sous la justice
divine, et par les quarante jours que Noé passa avec ces animaux sur
le mont Ararat, nommé mont d'Arménie, d'autant mieux que Noé
passa tout ce temps à rendre grâce au Créateur de ce qu'il
avait bien voulu le préserver, lui et le reste des animaux, du fléau
qui venait de tomber sur la terre et sur tous ses habitants.
TAVous pourriez me demander ce qu'a de commun la prévarication des animaux
raisonnables avec la conduite des irraisonnables et pourquoi les uns et les
autres sont confondus dans la même punition. Je vous répondrai
à cela que non seulement les hommes de ce temps-là avaient abjuré
le Créateur et adopté entièrement les insinuations des
démons, mais qu'ils avaient poussé l'abomination jusqu'à
jouir des brutes comme des femmes, et à jouir également entre
eux des passions contre-nature, crimes que Sodome et Gomorrhe nous ont depuis
retracés, en nous laissant leur nom et leur horrible prévarication.
Voyez à présent si vous devez être étonnés
que le Créateur ait exercé sa justice sur les animaux irraisonnables,
ainsi que sur les raisonnables. Le Créateur a fait la même chose
en punissant les deux villes que je
Vous pourriez me demander ce qu'a de commun la prévarication des animaux
raisonnables avec la conduite des animaux irraisonnables, et pourquoi les uns
et les autres sont confondus dans la même punition ? Je vous répondrai
à cela que, non seulement les hommes de ces temps-là avaient abjuré
le [166] Créateur et adopté entièrement les insinuations
des démons, mais qu'ils avaient encore poussé l'abomination jusqu'à
jouir des brutes comme des femmes, et à jouir également entre
eux des passions contre nature. Ces crimes nous ont été retracés
depuis par Sodome et Gomorrhe, qui ont laissé leur nom à ces horribles
prévarications. Voyez à présent si vous devez être
étonnés que le Créateur ait exercé sa justice sur
les animaux raisonnables, ainsi que sur les animaux irraisonnables. Le Créateur
a fait la même
viens de nommer. Il faut savoir de plus que le feu que l'Eternel fit tomber
sur ces deux villes annonce celui qui doit mettre fin à la création
universelle.
chose en punissant les deux villes que je viens de nommer que lorsqu'il frappa
la terre du déluge ; il faut savoir, de plus, que le feu que l'Eternel
fit tomber sur les deux villes annonce celui qui doit mettre fin à la
création universelle, ainsi que je l'expliquerai ailleurs.
L'état de stérilité où la terre fut plongée
pendant quarante années après le séjour des eaux sur la
surface, prouve les quarante années de la réconciliation d'Adam.
La terre fut alors comme un cadavre dépourvu de sa plus grande végétation,
et ne reprit sa première vigueur et ses premières propriétés
de production qu'après qu'elle fut re-bénie par le Créateur.
Ainsi, au bout de quarante années de souffrances et de peines corporelles,
Adam et Eve furent remis dans une puissance spirituelle divine temporelle. Le
fléau des eaux ne se fit sentir si longtemps à la terre que pour
être un exemple immémorial au reste des mortels de ce temps, afin
qu'ils transmissent à leur postérité, de génération
en génération, le souvenir du crime du premier homme, et de celui
de sa postérité première sous Caïn, de celui de sa
postérité seconde sous Seth, celle de Noé étant
la troisième, parmi laquelle ce bienheureux Noé fut trouvé
juste devant le Créateur.
Pour vous convaincre encore mieux que la réconciliation d'Adam n'a été
faite qu'au bout de quarante ans, vous n'avez qu'à considérer
la stérilité où la terre fut plongée pendant quarante
ans après le séjour des eaux sur sa surface ; ce qui la rendit
comme un cadavre ; et, dépourvue de sa plus grande végétation,
elle ne reprit sa première vigueur et ses premières propriétés
de reproduction qu'après qu'elle fut rebénie par le Créateur.
Ce n'est de même qu'au bout de quarante ans de souffrances et de peines
temporelles qu'Adam et Eve furent remis dans une puissance spirituelle divine
temporelle. Le fléau des [167] eaux ne se fit sentir si longtemps à
la terre que pour être un exemple immémorial au reste des mortels
de ce temps, afin qu'ils transmissent à leur postérité,
de génération en génération, le souvenir du crime
du premier homme et de celui de sa postérité première sous
Caïn, et de celui de sa postérité seconde sous Seth, celle
de Noé étant la troisième parmi laquelle ce bienheureux
Noé fut trouvé juste devant le Créateur.
Voilà comment ce châtiment survint à toute la terre et sépara
la création universelle avec la cour spirituelle divine. Il répète
encore le chaos dans lequel étaient renfermées les trois essences
fondamentales de tous les corps qui doivent servir à la formation de
cet univers. Ces essences étant dans une indifférence qui les
rendaient
Voilà comment ce châtiment survint sur toute la terre et sépara
la création universelle d'avec la cour spirituelle divine. Il répète
encore le chaos dans lequel étaient renfermées les trois essences
fondamentales de tous les corps qui devaient servir à la formation de
cet univers. Ces essences étant dans une indifférence qui les
rendait susceptibles
susceptibles de recevoir l'impression des agents extérieurs, pour opérer
ensuite suivant l'intention du Créateur, ce terrible événement
marquait deux choses très importantes : la première, la punition
générale de toute la créature corporelle et celle de tout
être spirituel mineur, et la seconde que toute création quelconque
provenait directement de l'Eternel et qu'il était impossible à
tout autre être de créer un pareil univers, avec toutes les merveilles
qui y sont renfermées.
de recevoir l'impression des agents extérieurs, pour opérer ensuite
selon l'intention du Créateur. Ce terrible événement marquait
deux choses très importantes, la première : la punition générale
de toute créature corporelle et celle de tout être spirituel mineur
; la seconde que toute création quelconque provenait directement de l'Eternel,
et qu'il était impossible à tout autre être de créer
un pareil univers avec toutes les merveilles qui y sont renfermées.
Lorsque Noé fut sorti de l'arche, il parla ainsi au reste des créatures
qui étaient avec lui : "Ecoute, terre, et vous, hommes, entendez-moi
et comprenez-moi de l'entendement de votre être spirituel, et non de celui
de votre matière. Je vous dis à tous que le Créateur est
souverain maître éternel de tout ce qui existe dans le cercle universel
et que tout est provenu de lui, et tout est soumis à sa justice. Sa bonté
divine vous a tous pris à témoin de la manifestation de sa gloire
invincible exercée contre toute la terre et tout le reste de ses habitants.
Louons du fond de notre âme ce suprême père de miséricorde
envers la créature qui ne met sa confiance qu'en lui. Que [les] débris
de ce triste fléau exposés à vos yeux vous apprennent à
ne point pécher contre l'esprit créateur de toutes choses, ne
point abjurer sa toute-puissance éternelle, ainsi que firent vos prédécesseurs.
Ils ont regardé le corps général terrestre comme éternel,
n'ayant point de principe et ne devant point avoir de fin. Ils l'ont regardé
encore comme ayant seul donné le principe à toute chose et ont
admis que tout leur être en était provenu, ne connaissant rien
en eux-mêmes de supérieur à leur forme corporelle, ne se
croyant point des êtres
Lorsque Noé fut sorti de l'arche, il parla ainsi au reste des créatures
qui étaient avec lui : "Ecoute, terre, et vous, hommes, entendez-moi
et comprenez-moi [168] de l'entendement de votre être spirituel, et non
de celui de votre matière. Je vous dis à tous que le Créateur
est le souverain maître de tout ce qui existe dans le cercle universel
; que tout est provenu de lui, et que tout est soumis à sa justice. Sa
bonté divine nous a tous pris pour témoins de la manifestation
de sa gloire invincible, exercée contre toute la terre et tout le reste
de ses habitants. Louons du fond de notre âme ce suprême père
de miséricorde envers la créature qui ne met sa confiance qu'en
lui. Que les débris de ce triste fléau, exposés à
vos yeux, vous apprennent à ne point pécher contre l'esprit créateur
de toutes choses, et à ne point abjurer sa toute-puissance éternelle,
ainsi que vos prédécesseurs l'on fait. Ils ont regardé
le corps général terrestre comme éternel, n'ayant point
eu de principe et ne devant point avoir de fin. Ils l'ont regardé encore
comme ayant donné seul le principe à toute chose, et ont admis
que tout leur être en était provenu, ne connaissant rien eux-mêmes
de supérieur à la forme corporelle, et ne se croyant pas des êtres
spirituels divins.
spirituels divins.
Voilà ce qui a attiré sur eux un fléau aussi terrible.
Le Créateur a permis que leurs cadavres restassent épars et confondus
avec ceux des bêtes brutes pour montrer combien il était irrité
contre eux et pour servir d'exemple immémorial aux postérités
suivantes, de génération en génération, tant pour
les animaux raisonnables que pour les irraisonnables, afin que la mémoire
de la justice divine ne s'efface jamais de dessus la terre. Considère,
terre, considère, homme, ce rigoureux châtiment dont les habitants
des cieux ont tremblé, frémis d'horreur de ce redoutable supplice,
et surtout de voir que le Créateur n'ait fait aucune différence
aux bêtes. Oui, il était juste que le Créateur leur fît
sentir toute l'étendue de sa puissance, puisqu'ils l'avaient renié
pour leur père, il était juste qu'ils fussent confondus avec les
bêtes, puisqu'ils ne se reconnaissaient d'autre origine que celle des
brutes. Quelle dureté d'âme et d'esprit de vouloir faire provenir
un être purement spirituel des principes spiritueux, qui ne peuvent produire
que des formes matérielles, qui resteraient encore dans le néant,
si un être spirituel divin ne les en avait tirées ! Quelle contradiction
et contraction les démons n'ont-ils pas opéré sur la terre,
pour réduire ses habitants à une pareille ignorance ? Veillez
sur vous et fuyez les exemples qui répugnent à votre être
mineur spirituel. Défendez-vous des appâts que vos semblables vous
tendront et qui, sous prétexte de vous perpétuer dans la crainte
du Créateur, vous précipiteraient dans le sentier général
de la matière, ce qui attirerait sur vous et votre postérité
la malédiction de l'Eternel, et vous, et vos descendants seriez dispersés
chez les nations à venir,
Voilà ce qui a attiré sur eux un fléau aussi terrible.
Le Créateur a permis que leurs cadavres restassent épars et confondus
avec les cadavres des bêtes brutes, pour montrer combien il était
irrité contre eux, et pour être un exemple immémorial aux
postérités suivantes, de génération en génération,
[169] tant pour les animaux irraisonnables que pour les animaux raisonnables,
et enfin pour que la mémoire de la justice divine ne s'efface jamais
de dessus la terre. Considère, terre, considérez, hommes, ce rigoureux
châtiment dont les habitants des cieux ont tremblé, frémissez
d'horreur de ce redoutable supplice, et surtout de voir que le Créateur
n'ait fait aucune différence des hommes aux bêtes. Oui, il était
juste que le Créateur leur fît sentir toute l'étendue de
sa puissance, puisqu'ils l'avaient renié pour leur père ; il était
juste qu'ils fussent confondus avec les brutes, puisqu'ils ne se reconnaissaient
d'autre origine que celle des brutes. Quelle dureté dans l'esprit, de
vouloir faire provenir un être purement spirituel de principes spiritueux
qui ne peuvent produire que des formes matérielles, qui resteraient encore
dans le néant si un être spirituel divin ne les en avait tirées
! Quelle contraction le démon n'a-t-il pas opérée sur la
terre pour réduire les habitants à une pareille ignorance ! Veillez
sur vous, et fuyez les exemples qui répugneraient à votre être
mineur spirituel. Défendez-vous des appâts que vos semblables vous
tendront, et qui, sous prétexte de vous perpétuer dans la crainte
du Créateur, vous précipiteront dans le sentier général
de la matière ; ce qui attirerait sur vous et sur votre postérité
la malédiction de l'Eternel, et vous et vos descendants seriez dispersés
qui habiteront les trois régions terrestres. Voilà, terre et homme,
ce que le Créateur vous dit par ma bouche. Ma parole est simple et pure,
la vérité qui vous est annoncée par mon verbe est sans
fard et sans artifice. Elle n'[en] a pas besoin pour se faire comprendre de
ceux qui désirent la connaître de bonne foi. Elle se livre elle-même
à l'homme de désir, elle lui parle un langage qu'il ne peut ignorer,
parce qu'elle n'emprunte rien de la matière. Elle est une, elle est sans
bornes, elle ne changera jamais, elle est toute spirituelle, étant émanée
directement du Créateur. Elle ne peut se communiquer aux animaux irraisonnables,
mais seulement aux mineurs spirituels émanés comme elle du principe
éternel. TAAussi la bête brute sera désormais impunie de
ses égarements, parce qu'elle n'est pas susceptible de la justice divine.
Par la même raison elle ne l'est pas de récompense, le premier
exemple devant être immémorial parmi tous les habitants des cieux
et de la terre. C'est là ce que j'ai à vous dire de par l'Eternel.
Un autre vous en dira plus que moi. Celui qui naîtra de parmi vos postérités
vous annoncera plus particulièrement la justice et la récompense
qu'il réserve à sa créature à la fin du temps, suivant
la confiance qu'elle aura eue en son Créateur."
chez toutes les nations à venir qui habiteront les [170] trois régions
terrestres. Voilà, terre et hommes, ce que le Créateur vous dit
par ma bouche. Ma parole est simple et pure. La Vérité qui est
énoncée par mon Verbe est sans fard et sans artifice, dont elle
n'a pas besoin pour se faire comprendre de ceux qui la désirent de bonne
foi. Elle se livre elle-même à l'homme de désir ; elle lui
parle un langage qu'il ne peut ignorer, parce qu'elle n'emprunte rien de la
matière ; elle est une, elle est sans bornes, elle ne changera jamais
; elle est toute spirituelle, étant émanée directement
du Créateur. Elle ne peut se communiquer aux animaux irraisonnables,
mais seulement aux mineurs spirituels, émanés comme elle du principe
éternel. Aussi, la bête brute sera désormais impunie de
son égarement, parce qu'elle n'est pas susceptible de récompense.
Le premier exemple devant être immémorial parmi tous les habitants
des cieux et de la terre. C'est là ce que j'ai à vous dire de
par l'Eternel. Quelqu'un plus grand que moi, qui doit naître parmi vos
postérités, vous instruira plus particulièrement de la
justice et de la récompense qu'il réserve à la créature
à la fin des temps, selon la confiance qu'elle aura eue dans son Créateur".
Après cette exhortation, Noé partagea la terre à ses trois
enfants.
Après cette exhortation, Noé partagea la terre entre ses trois
fils, ainsi que j'en parlerai dans la suite de l'explication du type de Noé,
de son arche et du déluge. [171]
Les mineurs raisonnables qui étaient renfermés dans l'arche et
le temps qu'ils y restèrent en privation de la lumière élémentaire,
nous figurent la retraite des mineurs réconciliés et des justes
sous les
Les mineurs raisonnables qui étaient renfermés dans l'arche et
le temps qu'ils y restèrent en privation de la lumière élémentaire,
nous figurent la retraite des mineurs réconciliés et des justes,
sous les
ombres de la grande lumière, où ils reposeront effectivement un
espace de temps dans l'attente, n'étant plus en eux d'opérer aucune
action temporelle. Quoique ces êtres justes soient consolés de
leurs afflictions et assurés de leur réintégration, cela
n'empêche pas que leurs tourments ne soient considérables, de ne
pouvoir jouir parfaitement de la vue de l'esprit consolateur qui leur parle.
Ils sentent cependant que tout ce qu'ils éprouvent est juste, relativement
à la prévarication du premier mineur et au serment que le Créateur
a fait que ni le premier homme, ni aucun de sa postérité, ne serait
réintégré dans le cercle divin avant le grand combat qui
doit se livrer par le vrai Adam, ou Réaux, entre la terre et les cieux,
pour le plus grand avantage des mineurs. TALe lieu où les justes reposent
en attendant se nomme philosophiquement le cercle rationnel, ou cercle saturnaire.
C'est lui qui sert d'escabeau aux cercles surcélestes et c'est lui que
l'Ecriture fixe comme le lieu de repos des saints pères réconciliés
envers le Créateur. C'est là ce qui nous enseigne qu'il ne suffit
point pour la réintégration des êtres réconciliés
du temps qu'ils actionnent et opèrent dans le cercle sensible terrestre.
Il faut, de toute nécessité, qu'ils actionnent spirituellement
dans tous les espaces du cercle universel, jusqu'à ce qu'ils aient fini
le cours que le Créateur a fixé aux mineurs, en les émanant
de lui et en les émancipant de son immensité divine.
ombres de la grande lumière où ils reposeront effectivement un
espace de temps dans l'attente, n'ayant plus en eux à opérer aucune
action temporelle. Quoique ces êtres justes soient consolés dans
leurs afflictions et assurés de leur réintégration, cela
n'empêche pas que leurs tourments soient considérables de ne pouvoir
jouir parfaitement de la vue de l'esprit consolateur qui leur parle. Ils sentent,
cependant, que tout ce qu'ils éprouvent est juste, relativement à
la prévarication du premier homme, et au serment que le Créateur
a fait que ni le premier homme, ni aucun de sa postérité ne soient
réintégrés dans le cercle divin avant le grand combat qui
doit se livrer, par le vrai Adam ou Réaux, entre la terre et les cieux,
pour le plus grand avantage des mineurs. Le lieu où les justes reposent,
en attendant, se nomme philosophiquement cercle rationnel ou cercle saturnaire.
C'est lui seul qui sert d'escabeau aux cercles surcélestes, et c'est
lui que l'Ecriture fixe comme lieu de repos des Saint-Pères réconciliés
envers le Créateur. C'est là ce qui nous enseigne qu'il ne suffit
pas, pour la réintégration des êtres réconciliés,
du temps qu'ils actionnent et opèrent dans le cercle sensible terrestre.
Il faut, de toute nécessité, [172] qu'ils actionnent spirituellement
dans tous les espaces du cercle universel, jusqu'à ce qu'ils aient fini
le cours que le Créateur a fixé aux mineurs en les émanant
de lui et en les émancipant de son immensité divine.
Voilà le second type que font les animaux raisonnables qui étaient
renfermés dans l'arche et qui furent sauvés du fléau de
la justice divine, selon leurs bonnes oeuvres temporelles spirituelles.
Voilà le second type que font les animaux raisonnables qui étaient
renfermés dans l'arche, et qui furent sauvés du fléau de
la justice divine selon leurs bonnes oeuvres spirituelles temporelles.
TANoé, qui veut dire "repos ou soulagement", opéra au
sortir de l'arche un culte divin de dix en dix jours, ce qui compléta
les quarante jours pendant lesquels Noé resta sur le mont Ararat. Ce
culte était la vraie figure de celui qu'opéra l'homme divin pour
la réconcilialion du mineur premier, afin que la création universelle
[lacune] en rebénissant Adam, qu'il avait maudit comme chef principal
de tout être créé et homme-Dieu sur la terre, et c'est là
véritablement ce que Noé a répété et [il]
intercédait, par son invocation, la miséricorde du Créateur,
pour qu'il réconciliât la terre avec le reste de ses habitants,
qui avaient trouvé grâce devant lui.
Noé, qui veut dire repos ou soulagement, opéra au sortir de l'arche
un culte divin, de dix en dix jours, ce qui compte les quarante jours pendant
lesquels Noé resta sur le mont Ararat. Ce culte était la vraie
figure de celui qu'opérerait l'homme divin pour la réconciliation
du premier mineur afin que la création universelle ne changeât
point de forme, ainsi qu'Adam avait changé de corps. Ce fut par ce culte
de l'homme divin ou Christ que le Créateur rebénit la création
universelle, en rebénissant Adam qu'il avait maudit comme chef principal
de tout être créé et comme homme divin de la terre, et c'est
là véritablement ce que Noé a répété.
Il intercédait, par son invocation, auprès de la miséricorde
divine du Créateur, pour qu'il réconciliât la terre avec
le reste des habitants qui avaient trouvé grâce devant lui.
Noé obtint ce qu'il demandait, et la terre fut réconciliée
avec les hommes en étant remise au bout de quarante ans à son
premier principe de vie végétative. "Oui, ô Eternel,
dit Noé au Créateur, les hommes infortunés que tu as confiés
à ma conduite sous ta protection sont clairement instruits que tu peux
changer en un instant, s'il te plaît, la face de la création universelle,
comme tu viens de changer celle de la terre en la réduisant au néant.
Oui, Créateur tout-puissant, ta justice divine est parfaite et reconnue
telle par toute la créature spirituelle tant céleste que terrestre.
L'esprit le plus juste devant toi ne peut supporter ta lumière sans trembler,
et comment les faibles mortels de cette vallée de larmes se rendraient-ils
dignes de leur réintégration divine sans le secours de la grâce
? Ô Créateur vivifiant, revivifie le corps général
sur lequel la créature
Noé obtint la grâce qu'il demandait, et la terre fut réconciliée
avec les hommes, en étant remise au bout de quarante ans à son
premier principe de vie [173] végétative. "Oui, Eternel,
dit Noé au Créateur, les hommes infortunés que tu as confiés
à ma conduite, sous ta protection, sont clairement instruits que tu peux
changer dans un instant, s'il te plaît, la face de la création
universelle, comme tu viens de changer celle de la terre en la réduisant
au néant. Oui, Créateur tout-puissant, ta justice est parfaite
et renommée telle par toute créature spirituelle, tant céleste
que terrestre. L'esprit le plus juste devant toi ne peut supporter la lumière
sans trembler, et comment les faibles mortels de cette vallée de larmes
se rendraient ils dignes de leur réintégration divine sans le
secours de ta grâce ! O Créateur vivifiant !, vivifie le corps
général sur
spirituelle doit opérer ton culte divin et que nous regardons comme le
réceptacle général, ou l'autel universel sur lequel doit
être offert l'holocauste pacifique de réconciliation."
lequel ta créature doit opérer ton culte divin, et que nous regardons
comme le réceptacle général ou l'autel universel sur lequel
doit être offert l'holocauste pacifique de réconciliation."
TALe corbeau sortit de l'arche avant que la terre fût découverte,
pour nous rappeler la prévarication de Caïn et prophétiser
clairement celle de Cham. Il prit sa direction vers le midi pour nous prouver
que c'était là où Caïn s'était retiré
et où se retirerait Cham et toute sa postérité. Il ne revint
plus rejoindre l'arche, pour montrer que le Créateur séparerait
la postérité de Caïn d'avec celle de Seth, et pour nous montrer
encore l'abandon que les hommes à venir feraient du culte divin pour
ne se donner qu'à la matière.
Le corbeau sortit de l'arche avant que la terre fut découverte pour nous
rappeler la prévarication de Caïn et prophétiser clairement
celle de Cham. Il prit sa direction vers le midi pour nous montrer le lieu où
Caïn s'était retiré et où se retirerait Cham et toute
sa postérité. Il ne revint point joindre l'arche pour montrer
la séparation que le Créateur fit de la postérité
de Caïn d'avec les enfants de Seth, et pour nous montrer encore l'abandon
que les hommes à venir feraient du culte divin pour ne s'adonner qu'à
la matière. [174]
La colombe qui sortit voltiger pour la première fois autour de l'arche
et vint se reposer dessus est le vrai type de l'esprit angélique divin
qui conservait et dirigeait l'arche et tout ce qu'elle contenait, et qui fit
part à Noé des intentions du Créateur touchant la manifestation
de sa justice. Cette colombe figure encore l'esprit compagnon des mineurs, qui
les entoure de son cercle spirituel pour les défendre des choses démoniaques
que les esprits pervers opèrent à chaque instant contre eux.
TALes formes et les proportions de l'arche donnent par leur produit un nombre
qui indique que ce bâtiment était la maison de confusion, ainsi
que vous le pourrez voir.
La colombe qui sortit, voltigea pour la première fois autour de l'arche
et vint se reposer dessus, est la vraie figure de l'esprit angélique
divin qui dirigeait et conservait l'arche et tout ce qu'elle renfermait et qui
faisait part à Noé de la volonté du Créateur, touchant
la manifestation de sa justice. Cette colombe figure encore l'esprit compagnon
des mineurs qui les entoure de son cercle spirituel, pour les défendre
du choc démoniaque que les esprits pervers opèrent à chaque
instant contre eux. La forme et la proportion de l'arche donnent, par leur produit,
un nombre qui indique que ce bâtiment était la maison de confusion
ainsi que vous pouvez le voir.
L'arche avait de longueur 300 coudées, de largeur 50, et de hauteur 30,
fait 380 qui, additionnés, donnent 11.
L'arche avait de longueur :
300
L'arche avait de largeur :
50
coudées
L'arche avait de hauteur :
30
380
= 11
Ce nombre de onze est opposé à toute espèce de forme corporelle
complète analogue aux corps terrestres et à tout ce qui en provient.
Ce nombre onze est opposé à toute espèce de forme corporelle
complète, analogue au corps terrestre et à tout ce qui en provient.
TALa réconciliation universelle fut prophétisée à
Noé, avant que la terre fût découverte, par le signe spirituel
nommé vulgairement arc-en-ciel. En effet, les sept principaux esprits
universels lui apparurent par un grand signe de feu des différentes couleurs
et formé en demi-cercle, dont une extrémité donnait sur
le sommet du mont Ararat et l'autre sur l'arche. Noé contempla ce signe
avec une grande attention, ne pouvant lire les intentions et la volonté
du Créateur sans un examen particulier de ce qui pourrait être
contenu dans ce signe prophétique. Ce fut alors que la colombe se détacha
entièrement de l'arche, et qu'elle s'enfuit jusque sur le mont Ararat.
Elle en rapporta une branche d'olivier, qu'elle laissa tomber en présence
de Noé, qui comprit par là [que la] délivrance était
proche. Cette branche d'olivier prise par la colombe de préférence
à tout autre bois enseignait aux hommes les fruits dont ils se serviraient
pour l'onction et la marque des puissants signalés, préposés
par le Créateur pour la manifestation de son culte, ainsi qu'on 1'a pratiqué
chez Israël et parmi tous les sages.
TALe partage que Noé fit de toute la terre à ses trois enfants
répète celui d'Adam à sa postérité. Il relégua
Cham dans la partie du midi, lieu où Caïn l'avait déjà
été. Sem eut la partie donnée jadis à Abel, et Japhet
eut la partie septentrionale qui avait été le partage de
La réconciliation universelle fut prophétisée à
Noé, avant que la terre fût découverte, par le signe spirituel
que l'on nomme vulgairement arc-en-ciel. En effet, les sept principaux esprits
universels lui apparurent par un grand signe de feu de différentes [175]
couleurs, et formé en demi-cercle, dont une extrémité donnait
sur le sommet du mont Ararat et l'autre extrémité donnait sur
l'Arche. Noé contempla ce signe avec une grande attention, ne pouvant
lire les intentions et la volonté du Créateur sans un examen très
particulier de ce qui pouvait être contenu dans ce signe prophétique.
Ce fut alors que la colombe se détacha entièrement de l'arche,
et qu'elle s'enfuit jusque sur le mont Ararat. Elle en rapporta une branche
d'olivier qu'elle laissa tomber en présence de Noé, qui comprit
par là que sa délivrance était proche. Cette branche d'olivier,
prise par la colombe de préférence à tout autre bois, enseignait
aux hommes le fruit dont ils se serviraient pour l'onction et la marque des
puissants signalés, préposés par le Créateur pour
la manifestation de son culte, ainsi qu'on l'a pratiqué chez Israël
et parmi tous les sages. Le partage que Noé fit de toute la terre à
ses trois enfants répète celui qu'Adam en avait fait également
à sa postérité. Il relégua Cham dans la partie du
midi, lieu où Caïn l'avait déjà été.
Il donna à Sem la partie de l'orient qui avait été donnée
à Abel, et Japhet eut la partie septentrionale qui
Seth. TAPour Noé, il resta avec sa femme au centre de la terre. Cette
division de la terre faite, en deux différentes fois, en trois parties,
ou trois régions, nous annonce bien que la forme de la terre est triangulaire.
avait été celle de Seth. Quant à Noé, il resta avec
sa femme au centre de la terre. Cette division de la terre, faite à différentes
fois, en trois parties ou régions, nous annonce bien que la forme de
la terre est triangulaire : mais je le ferai mieux comprendre [176] lorsque
j'expliquerai les principes de la matière apparente.
Noé parla encore ainsi aux habitants de l'arche avant qu'ils se rendissent
aux lieux respectivement assignés : "Qu'il te souvienne, terre,
et vous, animaux raisonnables et irraisonnables, que le terrible fléau
dont vous êtes les témoins a servi de punition aux criminels envers
le Créateur, et en même temps qu'il vous souvienne de la miséricorde
et de la bonté divine qui vous a préservé de cet horrible
châtiment. Les eaux qui se sont élevées jusqu'aux portes
du firmament et qui ont dérobé toute la nature à vos yeux
vous représentent le néant où était la nature universelle,
avant que le Créateur eût conçu dans son imagination d'opérer
la création tant spirituelle que temporelle. Il vous fait voir clairement
que tout être temporel vient immédiatement de sa pensée
et de sa volonté, et que tout être spirituel divin vient de son
émanation éternelle. TAGardez vous de confondre la création
avec l'émanation. La création n'appartient qu'à la matière
apparente qui n'étant provenue de rien, si ce n'est de l'imagination
divine, doit rentrer dans le néant. Mais l'émanation appartient
aux êtres spirituels qui sont réels et impérissables. Tous
les esprits, soit majeurs soit mineurs, existeront éternellement dans
une personnalité distincte dans le cercle de la Divinité. L'Eternel
est appelé Créateur, non seulement pour avoir créé
l'univers, mais
Voilà ce que dit encore Noé avant de congédier les habitants
de l'arche, pour aller ensuite occuper chacun le lieu qui leur était
destiné : "Qu'il te souvienne, terre, et vous, animaux raisonnables
et irraisonnables, que le terrible fléau dont vous êtes les témoins
a servi de punition aux criminels envers le Créateur et, en même
temps, qu'il vous souvienne de la miséricorde et de la bonté divines
qui vous ont préservés de ce terrible châtiment. Les eaux
qui se sont élevées jusqu'aux portes du firmament et qui ont dérobé
toute la nature à vos yeux, vous représentent le néant
où était la nature universelle avant que le Créateur eût
conçu, dans son imagination, d'opérer la création, tant
spirituelle que temporelle. Il nous fait voir clairement que tout être
temporel provient immédiatement de l'ordre de sa pensée et de
sa volonté, et que tout être spirituel divin vient directement
de son émanation éternelle. La création n'appartient qu'à
la matière apparente, qui, n'étant provenue de rien, si ce n'est
de l'imagination divine, doit rentrer dans le néant ; mais l'émanation
appartient aux êtres spirituels qui sont réels et impérissables
. Tous les esprits soit majeurs, soit mineurs, existeront éternellement
dans une personnalité de distinction, dans le cercle de la Divinité.
L'Eternel est appelé Créateur, non seulement pour avoir créé,
[177] mais aussi parce qu'il ne cesse et ne cessera
aussi parce qu'il ne cessera jamais de créer des vertus et des puissances
d'actions spirituelles en faveur des élus qui émanent de lui.
Ces êtres spirituels sont innés en lui et dans sa Divinité,
comme le séminal de la reproduction des formes est inné dans le
corps général et particulier de l'univers. Vous ne pouvez refuser
à la Divinité ce privilège d'émanation spirituelle,
puisque vous avez sous vos yeux une preuve physique que cette loi subsiste dans
la reproduction des formes. Vous êtes donc le vrai témoignage de
la manifestation et de la justice du Créateur. N'admettez jamais que
lui pour Créateur de tout ce qui apparaît à vos yeux corporels
et spirituels, et soyez persuadés que rien n'existe et n'existerait sans
sa volonté. N'oubliez jamais que tout est provenu de lui et non de ces
maudits esprits tentateurs, qui, par leurs insinuations démoniaques,
ont précipité vos semblables dans les affreux abîmes de
la matière, ayant eu l'orgueil de se faire considérer par les
hommes comme les vrais dieux vivifiants, vivants et de vie éternelle.
Demeurez en paix sous la protection du Créateur dans la portion de terre
qui vous est échue à chacun en partage. Soyez les gardiens de
cet héritage, qui le sera à votre postérité, de
génération en génération jusqu'à la fin des
siècles. Malheur à celui de vous qui effacera de sa mémoire
les lois, préceptes et commandements, que le Créateur donne pour
la seconde fois à la créature universelle et à ceux qui
sont innés dans tout être spirituel de son émanation ! TALes
majeurs sont ceux dont 1'Eternel se sert pour instruire les hommes de sa volonté
; ils font leur séjour près le trône de la domination divine.
Les inférieurs sont ceux qui actionnent dans l'étendue de la création
universelle, soit sur le
jamais de créer des vertus et des puissances d'actions spirituelles en
faveur des élus qui émanent de lui. Ces êtres spirituels
sont certainement innés dans la Divinité, comme le séminal
de la reproduction des formes est inné dans le corps général
et particulier de l'univers. Vous ne pouvez refuser à la Divinité
ce privilège d'émanation spirituelle, puisque vous avez sous vos
yeux une preuve physique que cette loi subsiste dans la reproduction des formes.
Ne perdez jamais de vue ce que le Créateur a fait pour vous. Vous êtes
les vrais témoignages de la manifestation de sa gloire et de sa justice.
N'admettez jamais que lui, comme moteur créateur de tout ce qui s'aperçoit
à vos yeux corporels et spirituels, et soyez convaincus que rien n'existe,
n'a existé et n'existerait sans sa volonté. N'oubliez jamais que
tout est provenu de lui, et non de ces maudits esprits tentateurs qui, par leurs
insinuations démoniaques, ont précipité vos semblables
dans les affreux abîmes de la matière, ayant eu l'orgueil de se
faire considérer par les hommes comme les vrais dieux, vivifiants, vivants
et de vie éternelle. Demeurez en paix sous la protection du Créateur
dans la portion de terre qui vous est échue à chacun en partage
; soyez les gardiens de cet héritage, ainsi que le sera votre postérité,
de génération en génération, jusqu'à la fin
des siècles. Malheur à celui de vous qui effacera de sa mémoire
[178] les préceptes, lois et commandements que le Créateur donne
pour la seconde fois à la créature universelle et à ceux
qui sont innés dans tout être spirituel de son émanation
! Parmi ces êtres spirituels, les majeurs sont ceux dont l'Eternel se
sert pour instruire les hommes de sa volonté, et ils font leur séjour
près du trône de la domination divine. Les inférieurs sont
corps terrestre, soit sur l'aquatique et le fougueux, ou l'axe central. En régénérant
la terre, Dieu vous a aussi régénérés, il a répété
devant vous le type de la création universelle, afin que vous instruisiez
vos postérités que tous les habitants de la terre ont été
confondus dans les abîmes de leur dieu de matière avec le reste
des brutes. Veuille le Tout-Puissant faire que vous et votre postérité
ne fournissiez jamais un pareil exemple. Car il ne serait plus question de mineur
préservé pour la régénération de la terre
et de ses habitants. Tout serait réduit en cendres et en poussière,
tout rentrerait dans le néant, et les mineurs spirituels seraient précipités
pour une éternité dans la privation divine. Allez et jouissez
en paix de la bénédiction que je répands sur vous au nom
et par la toute-puissance de l'Eternel."
ceux qui actionnent, dans toute l'étendue de la création universelle,
soit sur le corps terrestre, soit sur l'aquatique et le fougueux ou l'axe central.
Souvenez-vous que le Créateur, en régénérant la
terre, vous a également régénérés. Il a répété,
devant vous, le type de la création universelle, afin que vous instruisiez
vos postérités que tous les habitants de la terre ont été
confondus dans les abîmes de leur Dieu de matière avec le reste
des brutes. Fasse le Créateur tout-puissant que vous et votre postérité
ne fournissiez jamais un pareil exemple ! Car il ne serait plus question de
mineurs préservés pour la régénération de
la terre et de ses habitants : tout serait réduit en cendres et en poussière,
tout rentrerait dans le néant, et les mineurs spirituels seraient précipités
pour une éternité dans la privation divine. Allez et jouissez
en paix de la bénédiction que je répands sur vous, au nom
et par la toute puissance de l'Eternel !"
Après cette instruction, Noé émancipa tout son peuple de
ses soins spirituels, afin que chacun allât jouir paisiblement de ses
vertus, de ses facultés et de sa puissance, dans sa destination terrestre.
TAIl resta avec sa femme au centre de la terre et eut là une nombreuse
postérité. Noé fut le type de la justice du Créateur,
par la construction de l'arche et celui de la régénération
par la force de son invocation, qui réconcilia toute la terre avec son
Créateur, ainsi que les mineurs préservés du châtiment
universel.
Noé, dans le lieu de sa résidence, eut dix enfants, savoir sept
mâles et trois femelles. Sous cette postérité fut régénéré
le culte du Créateur. On offrit des holocaustes purs à l'Eternel,
sans autre
Après cette insinuation, Noé émancipa tout son peuple de
ses soins spirituels, afin que chacun allât [179] jouir librement de ses
vertus, de ses facultés et de sa puissance dans sa destination terrestre.
Il resta, avec sa femme, au centre de la terre, ainsi que je l'ai dit, et il
eut là une nombreuse postérité. Je vous expliquerai, dans
son lieu, le type de la résidence de Noé au centre de la terre.
Je vous ai assez instruit comment Noé fit le type du Créateur,
celui de sa justice par la construction de l'arche, et celui de la régénération
par la force de son invocation, qui réconcilia toute la terre avec le
Créateur, ainsi que les mineurs préservés du châtiment
universel. Je vais vous parler maintenant de la postérité que
Noé eut dans le lieu de sa résidence. Elle fut au nombre de dix
enfants, savoir sept
intérêt que celui de sa gloire et la sanctification des mineurs.
Chacun des enfants mâles de Noé reçut du Créateur
un don particulier. L'un avait celui d'opérer spirituellement au gré
du Créateur, pour l'avantage et l'instruction de ses frères, l'autre
celui de prophétiser, et l'autre celui d'interprétation, etc.
L'Ecriture parle amplement des différents dons que le Créateur
mit dans certains hommes émanés de lui pour la manifestation de
sa gloire. C'est par ces divers dons que les enfants de Noé ont généré
les différents cultes dont ils avaient besoin pour leur mission spirituelle
et temporelle. Cette postérité rétablit les cérémonies,
les prières et invocations nécessaires au culte qu'elle avait
à opérer. Elle rétablit aussi les temps, les heures, les
jours, les semaines, les mois et les années selon leur premier cours
ordinaire, quoiqu'on ne calcule plus aujourd'hui ces choses comme on les a calculées
dans le premier temps.
mâles et trois femelles. C'est sous cette postérité que
le culte du Créateur a été régénéré
et qu'on a offert des holocaustes purs à l'Eternel, sans autre intérêt
que celui de sa gloire et la sanctification des mineurs. Chacun de ces sept
fils de Noé reçut du Créateur un don particulier. L'un
avait le don d'opérer spirituellement, au gré du Créateur,
pour l'avantage et l'instruction de ses frères ; l'autre le don de prophétiser
; un autre le don de l'interprétation, et ainsi du reste. L'Ecriture
parle assez amplement des différents dons que le Créateur a mis
dans certains hommes émanés de lui pour la manifestation de sa
gloire. C'est par ces différents dons que les enfants de Noé ont
régénéré les différents cultes dont ils avaient
besoin pour leur mission [180] spirituelle et temporelle. C'est cette même
seconde postérité qui a rétabli les différents cérémonials,
les différentes prières et invocations nécessaires au culte
qu'elle avait à opérer ; c'est elle encore qui a rétabli
les temps, les heures, les jours, les semaines, les mois, les années
selon leur premier cours ordinaire, quoiqu'on ne calcule plus aujourd'hui ces
mêmes choses comme on les a calculées dans ces premiers temps.
TANoé nomma cette seconde postérité hommes-Dieux sur la
terre, puisqu'il avait fait lui-même le type du Créateur. Il n'est
pas étonnant que cette postérité n'ait opéré
que des oeuvres purement spirituelles et non matérielles terrestres et
temporelles, puisqu'elle n'avait aucune part au partage de la terre.
L'Ecriture ne parle pas de cette seconde postérité, mais nous
savons que Noé nous a retracé le type d'Adam dans sa prévarication
première, et dans celle
Il n'est point surprenant que Noé ait eu cette seconde postérité
qu'il nomma : hommes dieux de la terre, puisqu'il avait fait lui-même
le type du Créateur. Il n'est pas étonnant non plus que cette
postérité n'ait opéré que des oeuvres purement spirituelles
et non matérielles-temporelles, puisqu'elle n'avait eu aucune part au
partage de la terre. Je sais que l'Ecriture ne parle point de cette seconde
postérité ; mais nous ne pouvons ignorer que Noé ne nous
ait retracé le type d'Adam dans sa prévarication première,
et dans celle de sa postérité seconde et
de sa postérité première et seconde de Caïn et de
Seth. Il nous a répété le type de ce même Adam dans
la réconciliation et la reproduction d'une postérité spirituelle.
Adam, étant devenu l'impur devant le Créateur par son incorporisation
matérielle, ne pouvait avoir qu'une postérité de matière
condamnée de génération en génération à
opérer un culte mixte du spirituel et du matériel. TANoé
répéta la même chose dans sa première postérité
des trois mâles qu'il eut avant son élection et la manifestation
de la justice divine. Quoique ces trois enfants n'eussent point commis d'abomination
parmi les postérités prévaricantes où ils avaient
vécus, ils furent néanmoins souillés par les crimes de
ceux qui étaient commis en leur présence. Ils se purifièrent
par les prières, le jeûne et les douleurs qu'ils ressentiraient
dans leurs âmes et dans leurs corps, à la vue du châtiment
universel dont la terre était frappée ; ce qui nous montre que
le mineur, quelque juste qu'il soit devant le Créateur, doit toujours
être purifié par le feu spirituel de sa souillure contractée
par son séjour dans une forme de matière, quand bien même
il aurait rejeté toutes les attaques que le mauvais intellect lui aurait
portées.
première, Caïn et Seth. Nous ne pouvons point douter non plus que
Noé ne nous ait répété le type de ce même
Adam dans sa réconciliation et dans la reproduction d'une postérité
spirituelle, ainsi que je vous le ferai voir. Adam, étant devenu impur
devant le Créateur par son incorporisation matérielle, ne pouvait
avoir qu'une postérité de matière, condamnée, de
génération en génération, à [181] opérer
un culte mixte du spirituel et du matériel. Noé répéta
la même chose dans sa première postérité de trois
fils mâles qu'il eut avant son élection et la manifestation de
la justice divine. Quoique ces trois enfants n'eussent pas commis d'abominations
parmi les postérités prévaricantes où ils avaient
vécu, ils furent néanmoins souillés par les crimes qui
s'étaient commis en leur présence. Ils se purifièrent par
le jeûne, la prière et les douleurs qu'ils ressentirent dans leur
âme et dans leur corps, à la vue du châtiment universel dont
la terre était frappée. Cette expiation était pour nous
enseigner que, quelque juste que soit le mineur devant le Créateur, il
faut toujours qu'il soit purifié par le feu spirituel de la souillure
qu'il a contractée par son séjour dans une forme de matière,
quand bien même il aurait rejeté toutes les attaques que le mauvais
intellect aurait voulu lui porter, ce que l'on verra plus en détail,
quand je parlerai de la matière et des formes corporelles.
Adam, ayant obtenu sa réconciliation, eut une postérité
spirituelle, qui porta le nom de postérité de Dieu. Ainsi, Noé
après son élection spirituelle, eut une postérité
seconde, destinée à n'opérer que des oeuvres purement spirituelles.
Mais, lorsque Adam eut obtenu sa réconciliation, il eut une postérité
spirituelle et qui porta le nom de postérité de Dieu. De même,
Noé, après son élection spirituelle, eut une seconde postérité
destinée, comme nous l'avons dit, à n'opérer que des oeuvres
purement spirituelles.
Ces sept enfants mâles de la postérité seconde de Noé
comprirent parfaitement que le culte qu'ils avaient appris et qu'ils devaient
opérer était le même que celui que le Créateur devait
espérer de son premier homme. Ils devinrent, par leurs travaux et les
dons qu'ils avaient reçus, les sept colonnes spirituelles divines, qui
soutiendraient l'univers et le préserveraient des fléaux de Dieu,
en réfléchissant sur la justice de leurs oeuvres la miséricorde
divine envers les prévaricateurs des siècles à venir. Mais
ces sages n'exercèrent pas longtemps leur mission. Les hommes qu'ils
instruisirent se livrèrent à toutes sortes de passions et de cupidités
criminelles, malgré les instructions et les exemples qu'ils avaient devant
les yeux : ce qui obligea les sages à les laisser tomber en proie aux
démons et sous le fléau de la justice divine. Cette justice s'est
non seulement opérée sur les hommes prévaricateurs, mais
même sur les villes et sur leurs maisons qui furent anéanties par
les fléaux que le Créateur y fit lancer par les anges exterminateurs.
Tel fut le sort de la ville d'Enoch, construite par Caïn, de Sodome et
Gomorrhe, de Jéricho, de Jérusalem et tant d'autres. La destruction
de ces monuments prouvait que ces ouvrages des hommes n'étaient que des
oeuvres matérielles opérées d'après la pensée
de l'intellect démoniaque. Ces villes ne furent détruites que
parce que la parole des justes ne put jamais s'y faire entendre assez pour y
opérer toute sa puissance spirituelle en faveur des habitants. Aucun
homme juste n'avait pris naissance dans ces villes, dont les habitants avaient
toujours fait leurs efforts pour tâcher d'exterminer entièrement
ceux qui professaient l'instruction spirituelle
Ces sept enfants de la seconde postérité de Noé comprirent
parfaitement que le culte qu'ils avaient [182] à opérer était
le même que celui que le Créateur devait espérer de son
premier homme. Ils devinrent, par leurs travaux et par les dons qu'ils avaient
reçus, les sept colonnes spirituelles divines qui devaient soutenir l'univers
et le préserver des fléaux de Dieu, en fléchissant, par
la justice de leurs oeuvres, la miséricorde divine envers les prévaricateurs
des siècles à venir. Mais ces sages n'exercèrent pas longtemps
leur mission. Les hommes qu'ils instruisirent se livrèrent à toutes
sortes de passions et de cupidités criminelles, malgré les instructions
et les exemples qu'ils avaient devant les yeux : ce qui obligea ces sages à
les laisser tomber en proie au démon et sous le fléau de la justice
divine. Cette justice ne s'est pas seulement opérée sur les hommes
prévaricateurs, mais même sur les villes et leurs maisons, qui
furent anéanties par les fléaux que le Créateur fit lancer
par ses anges exterminateurs. Tel a été le sort de la ville d'Enah
construite par Caïn, des villes d'Egypte, de Sodome et de Gomorrhe, de
Jéricho, de Jérusalem et de tant d'autres. La destruction de ces
monuments prouvait que ces ouvrages des hommes n'étaient que des oeuvres
matérielles opérées d'après la pensée de
l'intellect démoniaque ; et toutes ces villes ne furent détruites
que parce que la parole des justes ne put jamais s'y faire entendre assez pour
y opérer toute sa puissance spirituelle en faveur de tous ses habitants.
Cela ne doit point [183] vous surprendre. Aucun homme juste n'avait pris naissance
dans ces villes ; au contraire, leurs habitants avaient toujours fait leurs
efforts pour exterminer entièrement ceux
parmi eux, ou parmi les nations de leur correspondance matérielle. La
même chose se fait au siècle présent qui est asservi à
la même cupidité et éloignement du spirituel.
ou celles qui professaient l'instruction spirituelle, ou parmi les nations de
leur correspondance matérielle. Si nous voulons jeter les yeux autour
de nous, nous apercevrons la même chose dans le siècle présent.
Il ne faut que réfléchir sur les villes actuelles, leurs habitants
et les oeuvres journalières des hommes, tant intérieurement qu'extérieurement,
nous verrons aisément régner dans l'univers la même cupidité
qui y régnait dans les premiers siècles.
TACependant, les mêmes châtiments ne tomberont pas sur nos habitations
quoique également criminelles et construites par la main des hommes,
parce que, de même que Dieu récompense continuellement le mineur,
ainsi il est en son pouvoir d'exercer, en punition, des fléaux mecitions
[?] aux prévaricateurs. Il est impossible de se soustraire à la
justice divine. Ces villes anciennes ne furent ainsi frappées que parce
que le nombre parfait septénaire des hommes justes n'existait plus sur
la terre, le Créateur en ayant retiré à lui la plus grande
partie ; ce qui était l'avertissement que le Créateur allait abandonner
les hommes à leur malheureux sort. D'ailleurs, ce fléau avait
été annoncé par le fléau général qui
tomba sur la postérité de Caïn et la plus grande partie de
celle de Seth, puisqu'il ne se trouva de juste dans cette postérité
de Seth que Noé et ses enfants.
Il ne faut pas croire que les mêmes fléaux qui sont tombés
sur les villes anciennes, tombent aujourd'hui sur nos villes, quoiqu'elles soient
également criminelles et construites par la main des hommes. De même
qu'il est au pouvoir du Créateur de donner continuellement de nouvelles
récompenses aux fidèles mineurs, de même il est en son pouvoir
d'exercer de nouveaux châtiments et fléaux inconnus aux prévaricateurs,
ce qui nous prouve qu'il est impossible de se soustraire à la justice
divine. Il faut observer encore que ces villes anciennes ne furent ainsi frappées
que parce que le nombre parfait septénaire des hommes justes n'existait
plus sur la terre, le Créateur en ayant retiré la plus grande
partie : et c'était bien là un avertissement [184] que le Créateur
allait abandonner les hommes de ce temps-là à leur malheureux
sort. Ces fléaux, d'ailleurs, avaient été annoncés
par le fléau général qui tomba sur la postérité
de Caïn et sur la plus grande partie de celle de Seth, puisqu'il ne se
trouva de justes dans cette postérité de Seth que le bienheureux
homme Noé et ses enfants.
La seconde postérité de Noé, pour régler les intervalles
des temps convenables pour opérer les différents
Nous avons vu que les enfants de la seconde postérité de Noé
avaient reçu chacun un don spirituel divin pour qu'ils
cultes, suivirent une règle de calcul toute différente de celle
de leurs frères aînés temporels pour leurs opérations
mixtes du spirituel et du matériel terrestre. On doit concevoir que cela
ne pouvait être autrement, car pour la simple culture de la terre, il
faut observer les saisons et les lunes. Si l'agriculteur néglige ces
choses, il aura semé en vain et ne retirera de ses travaux qu'une récolte
très médiocre. Cette loi est indispensable. Le Créateur
l'a prescrite à l'homme en le condamnant à cultiver la terre.
Le culte divin est également soumis à une loi cérémonielle
exacte et à une observation de temps et de saisons.
en fissent usage selon les instructions de la Divinité. Nous avons vu
aussi qu'ils réglèrent les différents intervalles de temps
convenables pour opérer leurs différents cultes. Mais pour faire
cette division spirituelle du temps, des heures, des jours, des semaines, des
mois, des années, ils suivirent une règle de calcul toute différente
de celle qu'avaient suivie leurs frères aînés temporels
pour leurs opérations mixtes du spirituel et du matériel terrestre.
Vous devez comprendre que cela ne pouvait être autrement : n'est-il pas
vrai que, pour la simple culture de la terre, il faut observer des intervalles
de temps, des jours, des semaines, des mois de lune et qu'il faut les employer
[de] différentes façons ? N'est-il pas vrai que, si l'agriculteur
néglige d'observer toutes ces choses, ce sera en vain qu'il aura semé,
et qu'il ne retirera de ses travaux qu'une récolte très médiocre
en comparaison de celle qu'il eût retirée, s'il eût suivi
exactement toutes les formalités [185] nécessaires. Cette loi
est indispensable et vient du Créateur même, qui la prescrivit
à l'homme lorsqu'il le condamna à la culture de la terre, et nous
la voyons de plus s'exécuter et s'accomplir physiquement sous nos yeux.
Pourquoi ne voudriez-vous donc pas que le culte spirituel fût également
assujetti à une loi, à un cérémonial exact et à
une fidèle observation des temps et des saisons ?
Mais, comme le culte divin est d'une nature bien différente que la culture
de la terre, la seconde postérité de Noé régla les
choses relatives à ce culte spirituel bien différemment que leurs
prédécesseurs avaient fait, qui n'opéraient seulement un
culte mixte. Ainsi, cette seconde postérité excella dans le culte
spirituel et surpassa en tout
Je vous apprendrai que le culte divin, étant d'une nature bien différente
de la culture de la terre, il n'est pas surprenant que les enfants de la seconde
postérité de Noé aient réglé toutes les choses
relatives à leur culte spirituel d'une manière différente
dont ces mêmes choses avaient été réglées
par leurs prédécesseurs, qui, comme je l'ai dit,
genre ses aînés. Ils établirent des cérémonies
et des formalités, en raison du culte qu'ils avaient à remplir.
Ce n'est point à l'homme temporel terrestre à condamner cet usage,
puisqu'il ne peut avoir une parfaite connaissance de cette postérité
spirituelle ni de son culte spirituel.
opéraient un culte mixte du spirituel et du matériel terrestre.
Cette raison même ne vous prouve-t-elle pas que la seconde postérité
de Noé devait être plus instruite et plus expérimentée
dans le culte spirituel divin que la première postérité
? Celui qui voudrait exercer deux talents à la fois ne pourrait en exercer
aucun avec perfection ; mais celui qui n'a qu'un seul talent et qui le fait
avec précision est sûr de parvenir à le posséder
plus parfaitement que toute autre personne. Voilà pourquoi les enfants
de la seconde postérité de Noé excellèrent dans
le culte spirituel et surpassèrent dans ce genre leurs frères
aînés. Il ne faut donc plus trouver étonnant que ces hommes
dieux [186] aient établi des formalités et un cérémonial
différent pour le culte qu'ils avaient à remplir. Ce n'est point
à l'homme temporel et terrestre de condamner cet usage, puisqu'il ne
peut avoir une parfaite connaissance de la mission de cette postérité
spirituelle, et, s'il avait cette parfaite connaissance du culte divin, il se
garderait bien de le condamner.
TACette seconde postérité faisait le grand type des sept principaux
esprits supérieurs divins, et par leur grande vertu, pouvoir et sagesse,
ils faisaient encore le vrai type des sept principaux êtres spirituels
majeurs, qui opèrent pour la conservation et le soutien de l'univers.
Ces dignes sujets étant destinés à opérer spirituellement,
il n'est pas surprenant que leur conduite fût un mystère pour les
hommes temporels terrestres, qui ne sont occupés qu'au culte de la terre.
Ces sages, dans leur état de justice divine, relativement à leur
mission spirituelle, ne pouvaient être bornés par un temps de ténèbres
temporelles comme les mortels ordinaires. Ces ténèbres qu'on appelle
la
La seconde postérité de Noé dont nous parlons faisait le
grand type des sept principaux esprits supérieurs divins ; et, par leur
grande vertu, leur puissance et leur sagesse, elle faisait encore le véritable
type des sept principaux êtres spirituels majeurs qui opèrent pour
la conservation et le soutien de cet univers. Si ces dignes sujets n'étaient
destinés, par le Créateur, qu'à opérer spirituellement,
il n'est pas surprenant que leur conduite dans toutes leurs opérations
spirituelles soit un mystère pour les hommes temporels terrestres qui
ne sont occupés qu'au culte de la terre. Ces sages, dans leur état
de justice divine, relativement à leur mission spirituelle, ne pouvaient
être
nuit n'auraient point eu lieu pour l'homme, si le premier père n'avait
point prévariqué. Si Adam n'avait eu qu'une postérité
de Dieu comme c'était l'intention du Créateur, toutes les actions
de cette postérité se seraient opérées indépendamment
des ténèbres élémentaires de la nature, au lieu
que la prévarication d'Adam a fait naître de lui une postérité
de matière et des hommes de ténèbres.
bornés par un temps de ténèbres temporelles comme le sont
les mortels ordinaires. Ces ténèbres appelées nuit, n'auraient
point eu lieu pour l'homme, si le premier père n'avait pas prévariqué.
Si Adam n'avait eu qu'une postérité de Dieu, comme c'était
l'intention du Créateur, toutes les actions de cette postérité
se seraient opérées indépendamment des ténèbres
de la nature élémentaire, au lieu que la [187] prévarication
d'Adam a fait naître de lui une postérité matérielle
et des hommes de ténèbres.
TAMais la seconde postérité de Noé fut véritablement
une postérité de Dieu en ce qu'elle fut conçue sans l'excès
de sens de la matière. Aussi, quoique ces êtres fussent renfermés
dans une forme corporelle, ils jouissaient des mêmes vertus et puissances
dont jouissait Adam dans son état de gloire. Ces hommes sages n'étant
occupés que des opérations divines, qui ne tendaient qu'à
la plus grande gloire du Créateur, il leur fut fixé les instants
où ils devaient opérer leurs actions spirituelles selon la volonté
du Créateur. Ils reçurent en même temps toutes les lois
de l'ordre immuable qu'ils avaient à observer par la suite de leurs différentes
opérations, et chacun selon leur don particulier.
Mais la seconde postérité de Noé fut véritablement
une postérité de Dieu, en ce qu'elle fut conçue sans l'excès
des sens de la matière. Aussi, quoique ces êtres fussent renfermés
dans une forme corporelle, ils jouissaient des mêmes vertus et des mêmes
puissances dont Adam jouissait dans son état de gloire. Ces hommes, n'étant
occupés que des opérations divines qui tendaient à la plus
grande gloire du Créateur, il leur fut fixé les instants où
ils devaient opérer leurs actions spirituelles selon le vouloir de la
Divinité. Ils reçurent en même temps toutes les lois d'ordre
immuable qu'ils auraient à observer, par la suite, dans leurs différentes
opérations, et chacun selon leur don particulier, ainsi que je vais le
détailler.
TALe premier-né de cette postérité fut, parmi ses six frères,
le type de l'esprit interprète. Il reçut du Créateur, pour
cet effet, le don d'interpréter à ses frères le fruit de
leurs opérations. Ce fut aussi celui-là qui commença le
premier à opérer la puissance et la vertu qu'il tenait du Créateur,
et il ne se sépara plus de Noé, que lorsque l'Eternel le lui eut
retiré, après avoir fait son temps prescrit d'action spirituelle
divine et temporelle.
Le premier né de cette postérité fit, parmi ses six frères,
le type de l'esprit interprète : il reçut du Créateur,
pour cet effet, le don d'interpréter à ses frères les dons
provenus de leurs opérations ; ce fut aussi celui qui commença
le premier à opérer la puissance et la vertu qu'il tenait du Créateur.
Il ne se sépara plus de son père Noé, que lorsque l'Eternel
le lui eut retiré, après avoir fini son temps prescrit d'actions
spirituelles divines temporelles.
Ce premier sage fixa l'intervalle du temps nécessaire pour l'opération
qu'il avait à faire, et, selon l'ordre qu'il avait reçu, il fixa
cet intervalle au quart du jour ordinaire, que nous voyons circuler présentement
parmi nous. Il le fixa ainsi, quoiqu'il fût un être pour lequel
il n'y avait point de ténèbres, afin de donner à ses frères
pour eux et pour leurs disciples à venir une règle fixe des intervalles
qu'ils devaient mettre dans les différentes opérations de culte
divin.
Le second ne fit son opération spirituelle qu'immédiatement après
que le premier eut fini la sienne. Quoique cette seconde opération fût
en similitude de la première, cependant l'opérant n'y put pas
apporter la même intention ni employer les mêmes paroles, parce
que le don qu'il avait reçu était différent de celui qui
avait été accordé au premier. Ce don était celui
de prophétie pour la manifestation de la justice divine. Le second opérant
fixa la moitié du temps en joignant au premier intervalle [un intervalle]
de six heures pour le cours de son opération.
Ce premier sage fixa l'intervalle des temps nécessaires pour l'opération
qu'il avait à faire, et selon l'ordre qu'il en avait [188] reçu,
il fixa cet intervalle au quart des jours ordinaires que nous voyons présentement
circuler parmi nous. Il le fixa ainsi, quoiqu'il fut un être pensant chez
lequel il n'y avait point de ténèbres, afin de donner à
ses frères une règle fixe pour eux et pour leurs disciples à
venir des intervalles qu'ils devaient mettre dans les différentes opérations
du culte divin. Le second ne fit son opération spirituelle qu'immédiatement
qu'après le premier eut fini la sienne. Quoique cette seconde opération
fût en similitude de la première, cependant l'opérant ne
put y apporter les mêmes intentions, ni y employer les mêmes paroles,
parce que le don qu'il avait reçu était différent de celui
qui avait été accordé au premier. Ce don était celui
de prophétie pour la manifestation de la justice divine. Ce second opérant
fixa la moitié du temps en joignant au premier intervalle un pareil intervalle
de six heures pour le cours de son opération. Je ne dois point vous laisser
ignorer que le troisième de ces sages avait reçu le don d'astronomie
universelle, générale et particulière, et que le quatrième
avait reçu le don de la connaissance du Verbe puissant que le Créateur
employa pour toute sa création temporelle. Aussi ce dernier opérait-il
en faveur des corps humains pour leur conservation pendant le cours de leur
durée, et c'est de là qu'est sorti l'art de guérir radicalement
les maladies, ainsi que je le ferai voir dans la suite lorsque [189] je parlerai
des différents événements qui surviennent aux formes corporelles.
Je dois encore vous dire ici que les quatre premiers sages faisaient le type
des prophètes passés et à venir.
Il faut savoir qu'un intervalle ne peut fixer un temps suivi et perpétuel
que lorsque le commencement du second intervalle en a fixé l'étendue,
et c'est lorsqu'ils sont ainsi réunis qu'ils se considèrent comme
la moitié d'un temps, parce qu'un temps est composé de quatre
intervalles. Ce sont les quatre enfants premiers-nés de Noé de
cette seconde postérité, qui ont ainsi fixé les quatre
intervalles d'un temps, en exerçant leurs opérations spirituelles,
chacun pendant six heures. Les deux premières opérations forment
la moitié du temps journalier temporel et les deux secondes forment l'autre
moitié. Les unes appartiennent au jour, et les autres à la nuit,
ce qui forme en tout le temps juste et complet que le Créateur a donné
au cours journalier de sa création universelle.
Le troisième de ces sages avait reçu le don de l'astronomie universelle
générale et particulière, et le quatrième la connaissance
du verbe puissant que le Créateur employa pour toute sa création
temporelle. Aussi, ce dernier opérait en faveur des corps humains pour
leur conservation pendant le cours de leur durée. De là, est sorti
l'art de guérir radicalement les maladies.
Les quatre premiers sages faisaient le type des prophètes passés
et à venir. Quoique ces quatre premiers sages aient fixé un temps
pour leurs opérations spirituelles, quoique ce soit même de là
que le jour présent de 24 heures ait été remis dans son
premier état journalier et nocturne, les sages n'étaient pas soumis
au temps qu'ils avaient fixé, ni leur esprit assujetti aux bornes et
aux intervalles qu'ils venaient d'établir.
Il faut savoir qu'un intervalle ne peut fixer un temps suivi et perpétuel,
que lorsque le commencement du second intervalle en a fixé l'étendue,
et c'est lorsque les deux intervalles sont ainsi réunis qu'ils se conduisent
comme la moitié d'un temps, parce qu'un temps est composé de quatre
intervalles. Ce sont ainsi les quatre premiers nés de la deuxième
postérité de Noé qui ont fixé les quatre intervalles
d'un temps, en exerçant leur opération spirituelle chacun pendant
six heures. Les deux premiers opérants forment la moitié du temps
journalier et temporel, et les deux seconds forment l'autre moitié. Les
uns appartenaient au jour, les autres à la nuit ; ce qui forme en tout
le temps juste et complet des bornes que le Créateur a données
au cours journalier de sa création universelle. Quoique les quatre premiers
sages aient fixé un temps pour leurs opérations spirituelles,
quoique ce soit même de là que le jour présent de vingt-quatre
heures ait été remis dans son premier état de nature journalière
et nocturne, il faut bien se garder de croire, ainsi que je l'ai déjà
dit, que ces sages fussent soumis aux temps qu'ils avaient fixés, et
que leur esprit fût assujetti aux bornes et aux intervalles qu'ils venaient
d'établir. [190]
Il est impossible d'admettre un temps à l'esprit, ainsi que les intervalles
que ces sages ont marqués pour leurs opérations spirituelles ne
peuvent compter réellement et relativement à leur nature d'êtres
pensants, et le jour temporel ne pouvait être une borne à leurs
opérations spirituelles comme il [en] est une pour la nature corporelle.
Mais, au contraire, en traçant ainsi leurs intervalles spirituels, ils
faisaient entendre que c'était l'esprit lui-même qui avait tracé
les intervalles temporels. Les nations chez qui ces sages se répandirent
ne savaient pas distinguer cette division spirituelle du temps d'avec la division
ordinaire, qui se fait journellement suivant la loi de la nature créée,
ce qui les a jetées dans les grossières erreurs de calcul et leur
a fait prendre un de ces intervalles spirituels pour un des jours à nous
connus.
Il est impossible d'admettre un temps pour l'esprit. Ainsi les intervalles que
les sages ont marqués pour leurs opérations spirituelles ne peuvent
se compter relativement à leur nature d'êtres pensants, et le jour
temporel ne pouvait être une borne à leur esprit, comme il en est
une pour la nature corporelle. Au contraire, en traçant ainsi leurs intervalles
spirituels, ils faisaient entendre que c'était l'esprit lui-même
qui avait tracé les intervalles temporels. Les nations, chez lesquelles
ces sages se répandirent, ne surent pas distinguer cette division spirituelle
du temps d'avec la division ordinaire qui se fait journellement selon la nature
créée ; c'est ce qui les a jetées dans de grossières
erreurs de calcul et leur a fait prendre un de ces intervalles spirituels pour
un des jours temporels à nous connus.
TALe cinquième fils reçut le don de cultivation et de plantation
terrestre. Le sixième celui de la connaissance du caractère littéral
et hiéroglyphe céleste, terrestre, spirituel, supérieur,
majeur, inférieur et mineur divin. Il connaissait encore les caractères
hiéroglyphes de tout être spirituel démoniaque. TALe septième
avait le don de construire des édifices spirituels pour la gloire et
le culte du Créateur, ainsi que l'avaient reçu Adam, Seth, Enoch
et Noé, qui élevèrent des autels au Seigneur.
Mais, avant d'entrer dans ce détail, j'ai à vous instruire des
différents dons que reçurent les trois derniers nés de
la seconde postérité de Noé. Le cinquième de cette
postérité reçut le don de plantation, de cultivation terrestre.
Le sixième, celui de la connaissance du caractère littéral
et hiéroglyphique céleste, terrestre spirituel, supérieur,
majeur inférieur et mineur divin. Celui-ci connaissait encore parfaitement
tous les caractères hiéroglyphiques de tout être spirituel
démoniaque. Le septième reçut le don de construire des
édifices spirituels pour la gloire du culte du Créateur, ainsi
que l'avaient reçu [191] Adam, Seth, Enoch et Noé, qui élevèrent
des autels au Seigneur.
Moïse nous a fait connaître qu'il avait le même don pour la
construction de l'arche mystérieuse, de l'autel et du tabernacle, de
même que, pour les métaux, les bois et
Moïse nous a fait connaître qu'il avait le même don pour la
construction de l'arche mystérieuse, de l'autel et du tabernacle, de
même que pour les
les minéraux qui furent trouvés et travaillés par l'effort
des opérations spirituelles de Moïse et de Bethzeléel. Moïse
traçait les plans des édifices et Bethzeléel les exécutait.
Les trois derniers sages enfants de Noé tinrent dans leurs opérations
spirituelles la même conduite des quatre premiers. Mais comme leurs dons
étaient différents, leurs intentions ni leurs paroles ne pouvaient
être les mêmes. Les quatre premiers, qui ont fixé le jour
par leurs quatre intervalles d'opérations, ne prirent point femmes, étant
entièrement consacrés au culte du Créateur. Ils faisaient
un type réel de ceux que le Créateur devait élever pour
la manifestation de sa gloire et de sa justice. TAIls figuraient encore le type
du passé et de l'avenir, tel qu'Enoch, que l'Ecriture vénère
tant, Melchisédech, Elie et le Christ, dont deux ont été
enlevés du centre de la terre par le feu spirituel et les autres l'ont
été dans leur propre corps de gloire spirituelle divine, comme
le prouve le Christ par sa résurrection d'homme divin.
minéraux, les bois et tous les autres matériaux qui furent tournés
et travaillés par l'effet des opérations spirituelles de Moïse
et de Betsaléel. Moïse traçait le plan des édifices
et Betsaléel les exécutait. Les trois derniers sages, enfants
de Noé dont nous venons de parler, tinrent dans leur opération
spirituelle la même conduite qu'avaient tenue les quatre premiers ; mais
comme leurs dons étaient différents, leurs intentions et leurs
paroles ne pouvaient être les mêmes. Les quatre premiers qui ont
fixé le jour par quatre intervalles d'opérations, ne prirent point
de femmes, étant entièrement consacrés au culte du Créateur.
Ils faisaient un type réel de ceux que le Créateur devait élire
pour la manifestation de sa gloire et de sa justice. Ils figuraient encore les
justes du passé et de l'avenir, tels qu'Enoch, que l'Ecriture révère
tant, Melchisédech, Elie et le Christ, dont deux ont été
enlevés du centre de la terre par le feu spirituel, et les deux autres
l'ont été dans leurs propres corps de gloire spirituelle divine,
ainsi que le Christ le prouve bien clairement par sa résurrection d'homme
divin.
Noé avait émancipé de ses soins les trois enfants de sa
première postérité, savoir Sem, Cham et Japhet. Ces trois
hommes ne s'occupaient qu'à s'établir et à cultiver la
portion de terre qui leur était échue, afin de pourvoir à
leurs besoins, à ceux de leur famille présente et à venir.
Ils restèrent en conséquence un très long espace de temps
sans méditer sur les instructions spirituelles que leur avait données
Noé. Ils ne s'attachaient pas à faire la division des intervalles
des heures, des jours, des semaines et des mois de l'année. Enfin, leur
culte divin se bornait à avoir une ferme croyance qu'il existait un être
tout-puissant au-dessus de
Nous avons vu précédemment que Noé avait émancipé
[192] de ses soins les trois enfants qui composaient sa première postérité,
savoir : Sem, Cham, Japhet. Ces trois hommes ne s'occupèrent qu'à
établir et à cultiver la portion de terre qui leur était
échue, afin de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leur
famille présente et à venir. Ils restèrent, en conséquence,
un assez long espace de temps sans méditer sur les instructions spirituelles
que leur avait données Noé ; ils ne s'attachèrent point
à faire la division de l'intervalle des heures, des jours, des semaines,
des mois, des années. Enfin, tout leur culte divin se bornait à
savoir
toute chose créée, et qu'ils appelaient Abarim, et qui veut dire
en langue noachite esprit doublement fort par lequel le Créateur a opéré
et opère toute chose ; ce que nous appelons philosophiquement l'action
divine du Créateur. TACe mot, quoique noachite ou chinois, est le même
que celui que les juifs proféraient jadis et qu'ils connaissaient très
parfaitement être sorti de leur langue. Adam et sa postérité
ont aussi prononcé ce mot, ayant parlé les premiers la langue
judaïque, qui est celle que la nature spirituelle divine avait de tout
temps réservée pour sa créature mineure.
qu'il existait un être tout-puissant au-dessus de toute chose créée,
et qu'ils appelaient Abavin 8, qui veut dire, en langue Noéchite, Esprit
doublement fort, par lequel le Créateur a opéré toute chose
; c'est ce que nous appelons philosophiquement l'action divine du Créateur.
Ce mot, quoique Noéchite ou chinois, est le même que celui que
les Juifs proféraient jadis, et qu'ils connaissaient très-parfaitement
sorti de leur langue. Les Hébreux connaissaient aussi ce mot autrefois,
et le connaissent encore aujourd'hui, parce qu'il y a toujours eu quelqu'un
parmi eux qui a possédé une partie de la connaissance de cette
première langue. Adam et sa postérité ont aussi prononcé
ce mot, ayant parlé les premiers la langue judaïque, qui est celle
que la nation spirituelle divine avait de tout temps réservé pour
sa créature mineure. [193]
Les Hébreux connaissaient aussi ce mot autrefois et le connaissent encore
aujourd'hui, parce qu'il y en a toujours eu quelqu'un parmi eux qui a possédé
une partie de la connaissance de cette première langue. Je distingue
ici le mot de juif et de langue judaïque, d'avec le mot Hébreu et
de la langue hébraïque.
Le mot juif signifie "juste", et la langue juive la langue de la sainteté
de l'esprit divin, qui dirige les opérations de ces hommes justes. Le
mot Hébreu signifie la postérité d'un homme sage que l'Ecriture
nomme Héber, mais cette langue est très différente de la
langue judaïque, parce qu'il n'y a parmi cette postérité
d'Héber, aucun de ces hommes justes ou juifs, et que, depuis le temps
passé, il n'en a été suscité aucun de par l'Eternel
pour instruire cette postérité de la vraie langue qu'elle a perdue,
Je fais ici une distinction du mot Juif et de la langue judaïque d'avec
le mot hébreu et la langue hébraïque. Le mot Juif signifie
juste ; et la langue judaïque signifie le langage de la sainteté
de l'Esprit divin qui dirige l'opération de ces hommes justes. Le mot
Hébreu signifie la postérité d'un homme sage, que l'Ecriture
appelle Héber et la langue hébraïque signifie le langage
de la postérité d'Héber. Mais cette langue est très
différente de la langue judaïque, parce qu'il n'y a, parmi cette
postérité d'Héber, aucun de ces vrais hommes justes ou
juifs, et que, depuis ces temps passés, il n'en a été suscité
aucun par l'Eternel pour instruire parfaitement cette postérité
de la vraie langue qu'elle a perdue, quoiqu'elle croie l'avoir et la suivre
très exactement.
quoiqu'elle croie l'avoir sans altération et la suivre très exactement.
La langue juive est toute simple et sans ponctuation de convention humaine,
qui a été introduite dans la langue des Hébreux. Les vrais
juifs reconnaissent que l'origine alphabétique de leur langue vient de
la partie céleste, et non de la convention des hommes. Ils trouvent tous
les caractères de cette langue parfaitement écrits dans l'arrangement
des étoiles, et c'est de là d'où ils les ont tirés.
Les Hébreux se servent bien des mêmes caractères que les
juifs, mais les différentes ponctuations, les accents, les chevrons qu'ils
ajoutent à ces caractères les font prononcer d'une manière
opposée à ce qu'ils sont dans leur état naturel pur et
simple. Ceci nous apprend donc que le mot "Hébreu" veut dire
confusion, ainsi que nous l'enseigne le nom d'Israël donné au peuple
par l'ordre de l'Eternel, et qui signifie "fort contre l'Eternel".
Rien dans le monde n'est plus agréable et plus flatteur envers l'Eternel
que la prière et l'invocation du juif, et rien de plus indifférent
et de plus rapineux que le coeur de l'Hébreu. Cela ne doit point vous
surprendre, puisque ce peuple ne possède plus les lois divines et qu'il
se contente du cérémonial d'une loi qui lui a été
enlevée ignominieusement.
La langue judaïque est toute simple et sans la ponctuation de convention
humaine, qui a été introduite dans la langue des Hébreux.
Les véritables Juifs reconnaissaient que l'origine alphabétique
de leur langue vient de la partie céleste et non de la convention des
hommes. Ils trouvent tous les caractères de cette langue clairement écrits
dans l'arrangement des étoiles, et c'est de là qu'ils sont tirés.
Les Hébreux se servent bien des mêmes caractères que les
Juifs, mais les différentes ponctuations, les accents et les chevrons
qu'ils ajoutent à ces caractères les font prononcer d'une manière
opposée à ce qu'ils sont dans leur pure nature de simplicité.
Je me sers [194] ici du mot Israélite, quoique le nom d'Israël ne
fût pas encore connu dans le temps dont je parle. Israël signifie
fort contre Dieu, et Israélites signifie forts en Dieu. C'est pourquoi
je donne ce nom aux sages Noéchites de la postérité de
Noé. Tout ceci nous apprend donc que le mot hébreu veut dire confusion,
ainsi que nous l'enseigne très parfaitement le nom d'Israël, donné
à ce peuple par ordre du Créateur, et qui signifie fort contre
l'Eternel. Rien, dans le monde, n'est plus agréable et plus fort envers
le Créateur que la prière et l'invocation des Juifs, et rien de
plus indifférent et de plus rapineux que le coeur de l'Hébreu.
Cela ne doit point vous surprendre, puisque le peuple ne possède plus
les lois divines et qu'il se contente du cérémonial d'une loi
qui lui a été enlevée ignominieusement. Poursuivons le
détail des événements de la postérité de
Noé.
Noé passa le premier siècle avec sa postérité seconde
et l'instruisit pendant
Noé passa le premier siècle avec sa seconde postérité,
et l'instruisit pendant
cent trente-deux ans ou cent trente ans, par ses soins temporels et spirituels.
Il éleva les sept enfants mâles de cette postérité,
conformément à la volonté du Créateur. Il rendit
les quatre premiers-nés des vrais êtres pensants à la seule
Divinité. Ils se donnèrent uniquement au culte divin, sans avoir
la moindre participation au terrestre. Les trois autres eurent deux cultes à
opérer, l'un temporel et l'autre spirituel simple ; c'est-à-dire
qu'ils ne participèrent point aux opérations du grand culte divin,
qui était réservé à leurs quatre frères aînés.
En effet, le premier-né de cette postérité faisait le type
des grands prêtres et grands sacrificateurs à venir. Ce fut le
premier des hommes de ce temps qui rappela le premier sacrifice d'Adam fait
par Caïn son premier-né sur son frère Abel. Ce premier-né
de Noé était, en sa qualité d'interprète spirituel,
le premier chef de toute opération divine. Il mit le premier la main
à l'encensoir et fit l'offrande de l'holocauste au Créateur. C'était
encore lui qui faisait seul la grande invocation pour la descente de l'esprit
consommateur de l'holocauste d'expiation et de réconciliation et était
seul à l'autel des sacrifices ; et ses trois frères se tenaient
immédiatement après lui, en ligne droite, comme participant et
assistant à la grande opération de culte divin ; ce qui a été
répété par Moïse assisté dans ses opérations
par Aaron, Ur et Bethseléel. Aaron a répété la même
chose en prenant ses enfants pour assister à son travail. Le même
ordre a été suivi dans le temple de Salomon, et le service de
l'Eglise du Christ vous le représente encore aujourd'hui dans le sacrifice
qu'elle offre sur l'autel de purification, par la main, l'intention et la parole
du célébrant assisté du premier, du second et du troisième
diacres ; ce qui
130 ans par ses soins temporels et spirituels. Il éleva les sept enfants
mâles de cette postérité, conformément à la
loi du Créateur. Il vendit les quatre premiers nés des vrais pensants
à la Divinité seule. Ces quatre sages ne se donnèrent qu'au
culte divin, sans avoir aucune participation au culte terrestre. Les trois autres
eurent deux cultes à opérer : l'un temporel terrestre, et l'autre
spirituel simple ; c'est-à-dire qu'ils ne participèrent [195]
point à l'opération du grand culte divin qui était réservé
à leurs quatre frères aînés. En effet, le premier
né de cette postérité faisait le type des grands prêtres
et grands sacrificateurs à venir : ce fut le premier des hommes de ce
temps-là qui rappela le premier sacrifice d'Adam fait par Caïn,
son premier né, sur son frère Abel. Le premier né de Noé
était, en sa qualité d'interprète spirituel, le premier
chef de toute espèce d'opération divine ; il mit le premier la
main à l'encensoir et fit l'offrande de l'holocauste au Créateur.
C'était encore lui qui faisait seul, à voix basse, la grande invocation
pour la descente de l'esprit en consommation de l'holocauste d'expiation et
de réconciliation. Il était seul à l'autel du sacrifice,
et ses trois frères se trouvaient immédiatement après lui,
en ligne droite, comme principaux assistants à la grande opération
du culte divin. Ce qui a été répété par Moïse,
assisté dans ses opérations par Aaron, Ur et Betsaléel.
Aaron a répété la même chose en prenant ses enfants
pour assister à son travail. Le même ordre a été
suivi dans le service du temple de Salomon, et l'Eglise du Christ nous le représente
encore aujourd'hui dans le sacrifice qu'il offre sur l'autel de purification,
par la main, l'intention et la parole du célébrant, assisté
du premier, du second et du troisième diacres. Vous devez voir par là
que toutes les choses de
nous montre que les choses de cette nature sont parvenues par succession de
temps jusqu'à nous, et que ces opérations spirituelles divines
ne viennent pas de l'imagination des hommes, mais du Créateur éternel.
cette nature sont véritablement parvenues par la succession [196] des
temps jusqu'à nous ; et que ces sortes d'opérations spirituelles
divines ne viennent pas de l'imagination des hommes, mais très certainement
du Créateur éternel.
TAIl faut vous instruire maintenant quelles furent les charges que les trois
derniers fils de Noé reçurent. Ils reçurent de Noé
ordre d'aller visiter les trois régions terrestres distinguées
par Ouest, Nord, et Sud, habitées depuis cent quarante et un ans par
la première postérité de Noé nommée Cham,
Sem et Japhet. Quand ils eurent reçu les instructions nécessaires
pour leur mission et qu'ils se furent assurés de la volonté du
Créateur par leurs opérations spirituelles divines, ils partirent
avec leurs soeurs qu'ils avaient prises pour femmes et dont ils eurent postérité.
Ils n'avaient pas besoin de porter avec eux aucune provision, la terre leur
fournissait de quoi rassasier leurs besoins temporels.
Il faut vous instruire maintenant quelles furent les charges que les trois derniers
fils de cette seconde postérité de Noé reçurent
de la part de leur père. Ils furent ordonnés pour aller visiter
les trois régions terrestres distinguées par Ouest, Sud, Nord,
et habitées depuis 141 ans par la première postérité
de Noé, nommée Sem, Cham, Japhet. Aussitôt qu'ils eurent
reçu les instructions nécessaires pour leur mission et qu'ils
se furent assurés de la volonté du Créateur par leurs opérations
spirituelles divines, ils partirent avec leurs soeurs, qu'ils avaient prises
comme femmes, et dont ils eurent postérité. Ils n'avaient pas
besoin de porter avec eux aucunes provisions, et ils trouvèrent sur la
terre de quoi fournir à leur nourriture et à tous leurs besoins
corporels.
L'aîné des trois fils fut avec sa femme habiter la partie septentrionale,
ou du nord ou d'aquilon, conformément à la première langue.
Ils allèrent chacun dans ces différentes parties du monde pour
perpétuer chez leurs frères, de même que chez leurs postérités,
le cérémonial du culte divin, pour qu'ils ne perdissent pas entièrement
de vue le culte que le Créateur exigeait d'eux, relativement aux grâces
et aux miséricordes infinies qu'ils avaient reçues de l'Eternel.
Ils opérèrent de si grands prodiges spirituels parmi ce peuple
qu'il n'eut pas de peine à se soumettre à leurs leçons,
instructions et conseils spirituels divins, que ces trois hommes sages répandaient
chacun dans sa région selon leur mission, et l'ordre
L'aîné des trois fils fut, avec sa femme et sa postérité,
habiter la partie du midi ; le second la partie de l'ouest, avec sa femme et
sa postérité ; le troisième fut, également avec
sa femme et sa postérité, habiter la partie du nord ou d'aquilon,
conformément à la première langue. Ils allèrent
chacun dans ces différentes parties du monde pour perpétuer chez
leurs frères, de même que chez leur postérité, le
cérémonial du culte divin, afin que ces peuples ne perdissent
[197] pas entièrement de vue le culte que le Créateur exigeait
d'eux, relativement aux grâces et aux miséricordes infinies qu'ils
avaient reçues de l'Eternel. Ils opérèrent de si grands
prodiges spirituels parmi ces peuples, qu'ils n'eurent pas de peine à
se
qu'ils avaient reçus. Ils commencèrent par prêcher à
ces nations une doctrine purement temporelle, pour se mettre à leur portée
et les élever par degrés du culte temporel [au culte] spirituel.
soumettre aux instructions, aux conseils et aux leçons spirituelles divines
que ces trois hommes sages répandirent chacun dans sa région,
selon leur mission et l'ordre qu'ils avaient reçus. Cependant, il fallait
commencer par prêcher à ces nations une doctrine purement temporelle,
afin de se mettre à leur portée, et de les élever ensuite
du culte temporel au culte spirituel. C'est ce qu'ils firent effectivement,
ainsi que je vous le ferai connaître.
Ces peuples n'avaient point réglé parmi eux les heures, les jours,
les semaines, les mois et les années et les saisons. Ils vivaient à
peu près comme les brutes, si [ce] n'est qu'ils reconnaissaient un être
supérieur à eux. Toute leur science temporelle et spirituelle
se bornait à faire différence du jour élémentaire
d'avec es ténèbres qui leur annonçaient le repos, et que
le jour devait servir à leur action ordinaire temporelle pour leurs opérations
terrestres.
Ces premiers peuples n'avaient pas réglé parmi eux les heures,
les jours, les mois, les années, et les saisons ; ils vivaient à
peu près comme les brutes, si ce n'est qu'ils reconnaissaient un être
supérieur à eux, ainsi que je l'ai déjà dit. Toute
leur science temporelle et spirituelle se bornait à faire différence
du jour élémentaire d'avec les ténèbres, que nous
appelons nuit, et à comprendre que les ténèbres leur annonçaient
le repos et que le jour devait servir à leur action ordinaire temporelle
pour leurs opérations terrestres.
Ces trois hommes sages, qui étaient venus pour les instruire, commencèrent
par établir chez eux une mesure du temps, qu'ils réglèrent
sur la division spirituelle que les quatre premiers frères avaient faite
par leur quatre premières opérations du grand culte divin, c'est-à-dire
qu'ils établirent chez ces nations les mêmes règles qu'ils
avaient observées chez leur père, cette loi étant indispensable
pour introduire le culte chez ces nations. Ces trois maîtres spirituels
commencèrent d'abord par s'attacher quelques-uns de ces habitants de
ces régions. Ils les élevèrent chacun aux sciences qu'ils
professaient. Ils leur faisaient comprendre que, quoique la nuit
Les trois hommes sages, qui étaient venus pour les instruire, commencèrent
par établir chez eux une mesure de temps, qu'ils réglèrent
sur la division spirituelle [198] que leurs quatre premiers frères avaient
faite pour leur quatre premières opérations du grand culte divin,
c'est-à-dire qu'ils établirent chez ces nations les mêmes
règles qu'ils avaient vu observer et qu'ils avaient observées
eux-mêmes chez leur père. Cette loi était indispensable
pour établir le culte divin parmi ces nations. Ces trois maîtres
spirituels commencèrent ensuite à s'attacher quelques-uns des
habitants de ces régions : ils les élevaient chacun aux sciences
qu'ils professaient ; ils leur
des ténèbres fût faite pour le repos du corps de l'homme,
elle n'était point faite pour le mineur spirituel divin, attendu que
cet être ne pouvait rester sans action relativement à sa nature
spirituelle et que le Créateur n'avait pu émaner de son sein les
mineurs spirituels pour rester assoupis et s'anéantir comme les formes
corporelles, qui n'étaient que des êtres passifs et apparents destinés
à être confondus dans l'imagination divine qui les faisait paraître
tels qu'ils étaient.
Quand ces sages eurent ainsi disposé leurs disciples par des semblables
instructions, ils se proposèrent de les admettre au travail du culte
spirituel. Pour cet effet, ils leurs firent observer les méditations,
les prières et le cérémonial convenable pour se préparer
aux différentes opérations qu'ils devaient faire, et ils choisirent
parmi ces disciples les quatre sujets les plus capables, les plus instruits
et qui avaient le plus de désir de parvenir à la connaissance
parfaite des sciences divines que leurs maîtres professaient. Ces trois
sages maîtres placèrent chacun leurs quatre sujets dans leurs cercles
mystérieux d'opération et les y tinrent pendant l'espace du temps
nécessaire pour accomplir sans trop de précipitation leur travail
spirituel qui leur était indiqué. Le premier disciple fut placé
dans les cercles mystérieux, au soleil levé, et y resta l'espace
de six heures de notre jour ordinaire. Le second prit alors la place du premier
et y resta le même temps ; le troisième et le quatrième
disciples suivirent l'ordre des deux premiers, de sorte que les quatre opérations
de ces disciples commencèrent au soleil levé, et finirent à
l'autre soleil levé.
faisaient comprendre que, quoique la nuit des ténèbres fût
faite pour le repos du corps de l'homme, elle n'était point faite pour
le mineur spirituel divin, attendu que cet être ne pouvait rester sans
action relativement à sa nature spirituelle, et, qu'en conséquence,
le Créateur n'avait pu émaner de son sein tous les mineurs, leurs
semblables, assoupis, et pour s'anéantir comme leurs formes corporelles,
qui n'étaient que des êtres passifs et apparents, destinés
à être confondus dans l'imagination divine qui les faisait paraître
tels qu'ils étaient. Lorsque ces sages eurent ainsi disposé leurs
disciples par de semblables instruments, ils se proposèrent de les admettre
au travail du culte spirituel. Pour cet effet, ils leur firent observer les
méditations, les prières et le cérémonial convenables
pour se préparer aux différentes opérations qu'ils devaient
faire, et ils choisirent parmi ces disciples, les quatre sujets les plus [199]
capables et les plus instruits, et qui avaient le plus grand désir de
parvenir à la connaissance parfaite des sciences divines que leurs maîtres
professaient. Ces trois sages, maîtres spirituels, placèrent chacun
leurs quatre sujets dans leur cercle mystérieux d'opérations et
les tinrent pendant l'espace de temps nécessaire, pour accomplir, sans
trop de précipitation, le travail spirituel qui leur était indiqué.
Le premier disciple fut placé dans le cercle mystérieux, au soleil
levé, et y resta l'espace de six heures de notre jour ordinaire. Le deuxième
prit alors la place du premier, et y resta le même temps. Le troisième
et le quatrième disciples suivirent le même ordre des deux premiers,
de sorte que les quatre opérations de ces disciples commencèrent
au soleil levé et finirent à l'autre soleil levé. C'est
de cette première opération
TAC'est de cette première opération que commença le premier
calcul des enfants de Noé, que l'on nomme Noachites ou Chinois, parce
que la nation des Chinois et des Japonais sort directement de la postérité
des enfants de Noé, savoir de sa première postérité
: Cham, Sam et Japhet, qui habitèrent chacun un angle de cette région
de la Chine, d'où tous les peuples de la terre sont provenus ; savoir
aussi des trois derniers des sept mâles qui, avec trois femelles, forment
la seconde postérité de Noé. TAJ'ai déjà
dit que l'Ecriture ne parlait point de cette seconde postérité.
Le silence de l'Ecriture, au sujet, ne doit point vous étonner. Elle
a laissé en arrière des sujets très intéressants
pour l'homme de désir. Peut-être a-t-elle en cela quelque raison
légitime ; peut-être aussi, les traducteurs n'ont-ils point trouvé
ce détail nécessaire à l'instruction de l'homme, ni capable
de satisfaire sa curiosité. Mais je reparlerai de ceci dans la suite,
ainsi que des noms des sept enfants mâles de cette seconde postérité.
que commence le premier calcul des enfants de Noé, que l'on appelle Noéchites
ou Chinois, parce que la nation des Chinois et des Japonais sortit directement
de la postérité des enfants de Noé, savoir, de la première
postérité, Sem, Cham, Japhet, qui habitèrent chacun un
angle de cette région de la Chine, d'où tous les peuples de la
terre sont provenus, savoir aussi, des trois derniers des sept mâles qui,
avec les trois femelles, formèrent la seconde postérité
de Noé. J'ai dit que l'Ecriture ne parlait point de cette seconde postérité
: le silence de l'Ecriture à ce sujet ne doit point nous étonner
; elle [200] a laissé en arrière des sujets très intéressants
pour l'homme de désir ; peut-être en cela a-t-elle eue quelques
raisons très-légitimes, peut-être aussi les traducteurs
n'ont-ils pas trouvé ces détails très-nécessaires
à l'instruction de l'homme incapable de satisfaire sa curiosité.
Mais je reparlerai de ceci dans la suite, ainsi que des noms des sept enfants
mâles de cette postérité.
TAL'opération faite par les quatre premiers disciples dont j'ai déjà
parlé fut le principe de leur calcul journalier, selon leur convention
mystérieuse spirituelle temporelle. Chacune de leurs opérations
s'accomplissant dans un intervalle de six heures marquait un jour pour eux,
et cet intervalle de six heures formait effectivement un jour relativement au
culte spirituel divin que ces sages professaient pour la gloire du Créateur.
L'opération faite par les quatre disciples dont j'ai déjà
parlé, fut le principe de leur calcul journalier ; selon leur convention
mystérieuse, spirituelle temporelle, chacune de leurs opérations,
s'accomplissant dans un intervalle de six heures, formait effectivement un jour,
relativement au culte spirituel divin que ces sages professaient pour la gloire
de Dieu.
Les jours du travail de l'esprit, que le sage assujettit par la force de son
opération, ne se calculent pas comme les jours du travail matériel
des hommes terrestres. Quatre intervalles
Ces premiers peuples, ainsi qu'on vient de le voir, n'avaient pas réglé
parmi eux les jours de travail de l'esprit que le sage assujettit par la force
de son opération, ne se calculant pas comme les
d'opérations spirituelles firent un temps d'action complet à l'esprit,
en faveur de celui qui l'opère, ou qui l'invoque, de sorte que les quatre
opérations de ces premiers disciples divisaient les jours ordinaires
à nous connus en quatre parties égales, comme nous pouvons les
diviser nous-mêmes par quatre fois six heures de notre convention humaine
; et par ce sage moyen, les sages faisaient quatre jours d'un de nos jours ordinaires.
Les Chinois ont introduit dans leur calcul journalier temporel ce calcul spirituel
des opérations du culte divin, parce que ces sages, en divisant ainsi
le jour ordinaire en quatre parties égales, non seulement fixaient le
cours journalier du culte divin que les hommes auraient à exercer par
la suite, d'après l'exemple mystérieux que ces sages en donnaient,
chacun à leur nation ; mais ces mêmes sages fixaient encore, par
cette division, le temps qui devait servir à marquer leur année.
jours du travail matériel. Quatre intervalles d'opérations spirituels
fixent un temps complet à l'esprit, en faveur de celui qui l'opère
et qui l'invoque ; de sorte que les quatre opérations de ces premiers
disciples divisaient les jours ordinaires, à nous connus, en quatre parties
égales, comme nous pouvons le diviser nous-mêmes par quatre fois
six heures de notre convention humaine, et, par ce moyen, ces sages faisaient
quatre jours d'un de nos jours ordinaires. Les Chinois [201] ont introduit,
dans leur calcul journalier temporel, ce calcul spirituel des opérations
du culte divin que les hommes auraient à exercer par la suite, d'après
l'exemple mystérieux que ces sages en donnaient chacun à leur
nation ; mais ces mêmes sages fixèrent encore, par cette division,
le temps qui devait servir à marquer leurs années.
Ce qui nous a fait connaître que la division du temps pour le cérémonial
de la prière et du culte divin a été exactement remémoré
dans les différents cultes divins qu'ont exercés Abraham, Ismaël,
Isaac et Jacob, dans leur postérité vraie israélite, ne
le voyons-nous pas, d'ailleurs, exercé encore aujourd'hui par les quatre
intervalles des prières qui sont usitées dans nos églises
? C'est ce qui nous apprend que l'origine du cérémonial des différents
cultes qui se sont opérés et qui s'opèrent journellement
sur la terre, vient des quatre premiers-nés de la seconde postérité
de Noé, qui ont transmis et fait transmettre ce qu'ils avaient reçu
à ce sujet du Créateur à la postérité de
leurs premiers frères : Sem, Cham et Japhet.
Ce qui nous fait connaître que la division du temps du cérémonial
de la prière et du culte divin qu'ont exercé Abraham, Ismaël,
Isaac et Jacob, dans leur postérité vraie Israélite, ne
le voyons-nous pas d'ailleurs s'observer encore aujourd'hui par les quatre intervalles
des prières qui sont usitées dans nos églises ? C'est ce
qui nous apprend que l'origine du cérémonial des différents
cultes, qui [se] sont opérés et qui s'opèrent journellement
sur la terre, vient des quatre premiers nés de la seconde postérité
de Noé, qui ont transmis et fait transmettre ce qu'ils avaient reçu
à ce sujet du Créateur, à la postérité de
leurs premiers frères, Sem, Cham, Japhet.
Après vous avoir instruit de la règle et de la fondation des jours
spirituels que les Noachites, ou Chinois, ont suivi et qu'ils ont compris dans
leur histoire civile comme des jours temporels de la nature universelle, je
vous enseignerai quelle fut la fondation de leurs mois, ne pouvant vous instruire
de leurs semaines, puisqu'ils n'en avaient point fixé par leur calcul
spirituel qui leur fut enseigné. TALes trois sages maîtres spirituels
venus de la part de leur père Noé jugèrent à propos
de joindre trois autres de leurs disciples aux quatre qui avaient fait la première
opération et qui avaient marqué la division du jour spirituel
temporel en quatre parties. Ces trois derniers furent entièrement exercés
et perfectionnés dans les différents cultes divins auxquels les
sages les destinaient. Au moyen de cela, les sages eurent chacun sept disciples,
sur lesquels ils pouvaient compter pour l'exactitude, le zèle et la fermeté
à remplir tout ce qui était convenable et nécessaire aux
différentes opérations spirituelles du culte divin. Ils fixèrent
ainsi ce nombre septénaire parmi leurs disciples, à l'exemple
de la postérité seconde et septénaire de leur père
Noé, et dans le nombre de laquelle ils étaient eux-mêmes
compris. TAIls fixèrent encore ainsi ce nombre septénaire, parce
que l'Eternel avait opéré six pensées divines pour la création
universelle, et que, le septième jour, il donna sept dons spirituels,
ou qu'il attacha sept principaux esprits à toute sa création,
pour la soutenir dans toutes ses opérations temporelles, selon la durée
d'action septénaire qu'il lui a fixée.
Après vous avoir instruits de la règle et de la fondation des
jours spirituels que les Noéchites ou Chinois ont suivis et qu'ils ont
compris dans leur histoire civile comme des jours temporels ordinaires de la
nature universelle, je vous enseignerai quelle fut la fondation de leurs mois,
ne pouvant vous instruire de leurs semaines, parce qu'ils n'en avaient point
fixé par le calcul spirituel qui leur fut enseigné. [202] Les
trois sages maîtres spirituels, venus de la part de Noé leur père,
jugèrent à propos de joindre trois autres disciples aux quatre
qui avaient fait la même opération et marqué la division
des jours temporels en quatre parties. Les trois derniers furent entièrement
exercés et perfectionnés dans les différents cultes divins
auxquels les sages les destinaient. Au moyen de cela les sages eurent chacun
sept disciples sur lesquels ils pouvaient compter pour l'exactitude, le zèle
et la fermeté à remplir tout ce qui était convenable et
nécessaire aux différentes opérations spirituelles du culte
divin. Ils fixèrent aussi le nombre septénaire parmi leurs disciples
à l'exemple de la postérité seconde et septénaire
de leur père Noé, dans le nombre de laquelle ils étaient
eux-mêmes compris ; ils fixèrent encore ainsi ce nombre septénaire
parce que l'Eternel avait opéré six pensées divines pour
la création universelle et que, le septième jour, il donna sept
dons spirituels et qu'il attacha sept principaux esprits à toute sa création
pour la soutenir dans toutes ses opérations temporelles, selon la durée
septénaire qu'il lui a fixée.
Ces sept premiers sages de la postérité de Noé prirent
cet exemple pour diriger leur conduite, afin de perpétuer aux hommes
à
Les sept premiers sages de la postérité de Noé prirent
cet exemple pour diriger leur conduite, afin de perpétuer
venir la connaissance et la correspondance de ces sept principaux esprits que
le Créateur avait attachés dans son univers, pour instruire la
créature inférieure et mineure de sa volonté et l'élever,
par ce moyen et par celui de l'intelligence spirituelle, à la parfaite
connaissance des oeuvres divines. Le nombre septénaire se calcule philosophiquement
par sept mille ans, quant au temps et la durée, mais, lorsque l'Ecriture
dit que, le septième jour, Dieu se dédia son propre ouvrage en
bénissant la création universelle, il faut concevoir, par cette
bénédiction, la jonction des sept principaux esprits divins que
le Créateur réunit avec toute créature comprise ou contenue
dans sa création universelle. TACette jonction des sept principaux esprits
nous est indiquée par l'opération des sept planètes qui
opèrent pour la modification, la température et le soutien de
l'action de l'univers. L'Ecriture sainte nous l'enseigne encore par les sept
Anges, les sept Archanges, les sept Séraphins, les sept Chérubins,
les soixante-dix juges d'Israël, les sept semaines de Daniel, les sept
jours de la semaine temporelle, les sept dons que le Christ a donnés
à ses disciples, desquels sont sortis les sept premiers pères
de 1'Eglise chrétienne, qui ont exercé les sept ordres spirituels
parmi leurs disciples, le chandelier à sept branches de Moïse, celui
à sept branches qui fut mis dans le temple de Salomon et qui est encore
représenté dans l'église de Saint Pierre de Rome. Enfin,
l'univers ayant été conçu dans son entière perfection
par le nombre septénaire, il sera réellement réintégré
par ce même nombre dans l'imagination de celui qui l'a conçu.
aux hommes à venir la connaissance et la correspondance de ces sept principaux
esprits que le Créateur avait attachés dans son univers pour instruire
la créature inférieure et mineure de sa [203] volonté,
et l'élever, par ce moyen et par celui de l'intelligence spirituelle,
à la parfaite connaissance des oeuvres divines. L'Ecriture sainte nous
l'enseigne encore par les sept anges, sept archanges, sept séraphins,
sept chérubins, les sept lieux spirituels, les sept trônes, les
sept dominations, les sept puissances, les sept juges d'Israël, les sept
principaux chefs qui étaient sous Moïse ou Aaron, les quatre fils
d'Aaron et Betsaléel, les septante années de captivité
d'Israël, les sept semaines de Daniel, les sept jours de la semaine temporelle,
les sept dons que le Christ a fait à ses disciples, desquels sont sortis
les sept principaux premiers pères de l'Eglise chrétienne, qui
ont exercé les sept ordres spirituels parmi leurs disciples, le chandelier
à sept branches qui fut mis dans le temple de Salomon et qui est encore
représenté dans l'église de Saint-Pierre de Rome. Le nombre
septénaire se calcule philosophiquement par sept mille ans quant au temporel
et à la durée ; mais lorsque l'Ecriture dit que le septième
jour Dieu se dédia son propre ouvrage en bénissant la création
universelle, il faut concevoir par cette bénédiction la jonction
des sept principaux esprits divins que le Créateur réunit en toute
créature comprise ou contenue dans toute sa création universelle.
Cette jonction des sept principaux esprits nous est indiquée par l'opération
des sept planètes qui opèrent pour la modification, la [204] température
et le soutien de l'action de l'univers. Enfin l'univers, ayant été
conçu dans son entière perfection par le nombre septénaire,
il sera également réintégré par
ce même nombre dans l'imagination de celui qui l'a conçu.
Poursuivons l'explication de la manière dont les Noachites réglèrent
leurs mois.
TALorsque les sages eurent complété le nombre septénaire
de leurs disciples, ils leur tracèrent à chacun quatre jours consécutifs
d'opération spirituelle divine, de sorte que chacun d'eux était
entièrement consacré, d'un soleil levé à l'autre,
au culte du Créateur, pour entretenir l'esprit divin avec eux. Par ce
moyen, le culte divin s'opérait au centre du repos de ces sept mineurs
spirituels, véritables Israélites. Je me sers ici du mot Israélite,
quoique [le] nom d'Israël ne fût pas encore connu dans le temps dont
je parle. Israël et Israélite n'ont pas la même signification.
Israël signifie "fort contre Dieu", mais Israélite signifie
"fort en Dieu", c'est pourquoi je donne ce nom aux sages Noachites
de la postérité de Noé. Chacun des sept disciples, par
l'ordre qui venait d'être établi, avait six jours ordinaires temporels
entiers et consécutifs de repos corporel, de sorte qu'ils ne pouvaient
nier que le culte divin ne fût moins pénible, moins fatigant et
beaucoup plus agréable que le culte terrestre.
Poursuivons l'explication de la manière dont les Noéchites réglèrent
leurs mois, lorsque les sages eurent complété le nombre septénaire
de leurs disciples. Ils tracèrent à chacun de ces mêmes
disciples les quatre jours consécutifs d'opérations spirituelles
divines, de sorte que chacun d'eux était entièrement consacré,
d'un soleil levé à l'autre, au culte du Créateur pour entretenir
l'esprit divin avec eux. Par ce moyen, le culte divin s'opérait du centre
du repos de ces sept mineurs spirituels véritables Israélites.
Je me sers ici du mot Israélites, quoique le nom d'Israël ne fut
pas encore connu dans le temps dont je parle. Israël signifie fort contre
Dieu, mais Israélites signifie forts en Dieu ; c'est pourquoi je donne
ce nom aux sages Noéchites de la postérité de Noé.
Chacun des sept disciples, par l'ordre qui venait d'être établi,
avait six jours ordinaires temporels entiers et consécutifs le repos
corporel, de sorte qu'ils ne pouvaient nier que le culte divin ne fût
moins pénible, moins fatigant et beaucoup plus agréable que le
culte terrestre.
Quand ces sept disciples eurent opéré conformément à
ce qui leur avait été ordonné par leurs professeurs spirituels,
ils nombrèrent leurs opérations et, les ayant trouvées
sans compter au nombre de vingt-huit, ils réfléchirent que la
lune opérait sur la terre par le même nombre de vingt-huit intervalles.
Alors, l'égalité qu'ils aperçurent entre le nombre des
opérations lunaires et le nombre de leurs opérations, leur fit
adopter ce nombre de leurs vingt-huit jours spirituels pour un
Quand ces sept disciples eurent opéré conformément à
ce qui leur avait été ordonné par leurs professeurs [205]
spirituels, ils nombrèrent leurs opérations et, les ayant trouvées
au nombre de 28 intervalles, ils réfléchirent que la Lune opérait
sur la terre par le même nombre de 28. Alors l'égalité qu'ils
aperçurent entre le nombre des opérations lunaires et celui de
leurs opérations, leur fit adopter le nombre de leurs 28 opérations
en 28 jours spirituels pour un mois spirituel,
mois spirituel, qu'ils ont également introduit dans leur histoire civile
comme des mois temporels ordinaires. Voilà comment les Chinois ont fait
quatre mois pour un de ceux que nous employons pour former aujourd'hui notre
année.
qu'ils ont également introduit dans leur histoire civile, comme des mois
temporels ordinaires. Voilà comme les Chinois ont fait quatre mois pour
un de ceux que nous employons aujourd'hui pour former notre année.
Ces sages Noachites avant réfléchi sérieusement sur les
différents cultes d'opérations que l'astre lunaire faisait sur
la terre, et sur eux, et y ayant trouvé un parfait rapport avec leurs
opérations spirituelles, ils jugèrent à propos de prendre
les vingt-huit opérations de la lune, ou les vingt-huit jours ordinaires
temporels de la lune, pour fixer leur année spirituelle, qu'ils ont également
introduite dans leur histoire civile, comme ils avaient fait des mois. C'est
ainsi que les Noachites, ou Chinois, ont compris dans leur calcul annuel treize
années pour une de nos années ordinaires, et ils ont suivi ce
calcul pendant les quatre premiers siècles de leur fondation d'action
spirituelle.
Les sages Noéchites ayant réfléchi sérieusement
sur les différents cours d'opérations que l'astre lunaire faisait
sur la terre et sur eux, et y ayant trouvé un parfait rapport avec leurs
opérations spirituelles, jugèrent à propos de prendre le
nombre de 28 opérations de la Lune ou les 28 jours ordinaires temporels
de la Lune pour fixer leurs années spirituelles qu'ils ont également
introduites dans leur histoire civile, comme ils avaient fait des mois. C'est
ainsi que les Noéchites ou Chinois ont compris dans leur calcul annuel
treize années pour une de nos années ordinaires, et ils ont suivi
ce calcul pendant les quatre premières de leur fondation d'actions spirituelles.
Je ne vous cacherai point que le calcul lunaire est le premier qui fut donné
à l'homme par le Créateur et que le calcul solaire n'est presque
adopté que des chrétiens. C'est par les sages dont nous venons
de parler que le calcul lunaire a été connu, et c'est celui qui
élève l'homme à la plus haute connaissance de la nature
universelle et de toutes ses révolutions. Sans avoir égard à
l'erreur de calcul des Chinois, il est essentiel à l'homme de désir,
soit spirituel, soit terrestre temporel, d'être instruit des quatre différentes
façons de calculer les différents jours que la lune opère
dans tout l'univers élémentaire par son renouveau, son premier
quartier, son plein et son dernier quartier ; ce que j'expliquerai lorsque je
traiterai du cours
Je ne vous cacherai point que le calcul lunaire est le premier qui fut donné
à l'homme par le Créateur, [206] et que le calcul solaire n'est
presque adopté que par les Chrétiens. C'est par les sages dont
nous venons de parler que le calcul lunaire a été connu, et c'est
celui qui élève l'homme à la plus haute connaissance de
la nature universelle et de ses révolutions. Sans avoir égard
à l'erreur de calcul des Chinois, il est essentiel à l'homme de
désir, soit spirituel, soit terrestre temporel, d'être instruit
des quatre différentes façons de calculer les différents
jours que la lune opère dans tout l'univers élémentaire
par son renouveau, son premier quartier plein et son dernier quartier, ce que
j'expliquerai lorsque je traiterai du cours
des différents corps planétaires.
des différents corps planétaires.
Je vais vous instruire de la façon dont les Chinois fixèrent leur
second calcul du temps. La postérité des trois premiers fils de
Noé et celle des trois professeurs spirituels étant devenue extrêmement
nombreuse, et le nombre des disciples considérablement augmenté,
il fut suscité parmi les enfants charnels de ces trois professeurs un
de chaque lignée, qui reçut par ordre du Créateur la succession
de son père temporel et spirituel. Ces trois nouveaux chefs reçurent
de leur père toute instruction spirituelle divine sur les différents
cultes auxquels ils étaient destinés par l'esprit de vérité
et après avoir reçu la dernière ordination et la bénédiction
paternelle, ils se mirent avec zèle à la tête des disciples
qui se trouvaient confiés à leurs soins. Ils firent clairement
reconnaître les vertus et les puissances qui leur étaient accordées
de par l'Eternel et, comme le devoir et le droit de ces chefs était de
faire une élection spirituelle, ils choisirent à l'exemple de
leurs prédécesseurs les sept sujets les plus zélés
et les plus instruits qu'ils trouvèrent parmi leurs disciples, et les
employèrent aux opérations du culte divin.
Je vais vous instruire de la façon dont les Chinois fixèrent leur
second calcul de temps. La postérité des trois premiers fils de
Noé et celle des trois professeurs spirituels, étant devenue extrêmement
nombreuse, et le nombre des disciples considérablement augmenté,
il fut suscité parmi les enfants charnels de ces trois professeurs, un
de chaque lignée qui reçut, par ordre du Créateur, la succession
de son père temporel et spirituel temporel. Ces trois chefs reçurent
de leur père toute instruction spirituelle divine sur les différents
cultes auxquels ils étaient destinés par l'esprit de vérité,
et, après avoir reçu la dernière ordination et la bénédiction
spirituelle, ils se mirent avec zèle à la tête des disciples
qui se trouvaient alors confiés à leurs soins. Ils firent clairement
[207] reconnaître les vertus et les puissances qui leur étaient
accordées de par l'Eternel, et, comme le devoir et le droit de ces chefs
était de faire une élection spirituelle, ils choisirent, à
l'exemple de leurs prédécesseurs, les sept sujets les plus zélés
et les plus instruits qu'ils trouvèrent parmi leurs disciples et les
employèrent aux opérations du culte divin.
Après avoir fait cette élection, ils jugèrent à
propos de changer le temps de leurs opérations et de n'opérer
qu'une fois la semaine, de sorte qu'ils augmentèrent leur année
de [sept] jours, en la mettant de sept semaines, pendant lesquelles chacun des
sept disciples choisis opère une fois. Ils ont compris également
ce calcul dans leur histoire temporelle et l'ont suivi pendant un siècle
et demi de notre temps ordinaire.
Après avoir fait cette élection, ils jugèrent à
propos de changer le temps de leurs opérations et n'opérèrent
qu'une fois la semaine, de sorte qu'ils augmentaient leurs années de
sept jours et, la mettant de sept semaines pendant lesquelles chacun des disciples
choisis opérait une fois, ils ont compris également ce calcul
dans leur histoire temporelle et l'ont suivi pendant un siècle et demi
de notre temps ordinaire. Après cette époque il survint d'autres
successeurs professeurs spirituels
Après cette époque, il survint d'autres successeurs professeurs
spirituels, qui furent suscités par Dieu comme les précédents.
Mais les postérités s'augmentant alors de plus en plus dans les
trois parties de la terre, ces trois nouveaux chefs furent obligés de
faire une élection plus considérable que les premiers. Ils la
portèrent chacun au nombre de vingt-et-un sujets, ce qui faisait en tout
le nombre de soixante-trois. Ces sept principaux opérants furent toujours
réservés pour le grand culte de part et d'autre, et les quatorze
sujets qui restaient étaient destinés à l'instruction spirituelle
du peuple.
qui furent suscités par Dieu comme les précédents ; mais
leur postérité s'augmentait alors de plus en plus dans les trois
parties de la terre. Les trois nouveaux chefs furent obligés de faire
une élection plus considérable que les premiers. Ils en portèrent
le nombre à vingt-et-un sujets ; ce qui faisait en tout le nombre de
soixante-trois. Les sept principaux opérants furent toujours réservés
pour le grand culte de part et d'autre, et les quatorze sujets qui restaient
étaient destinés à l'instruction spirituelle du peuple.
Ces derniers successeurs, dont nous parlons, changèrent encore le temps
de leurs opérations. Ils en fixaient le temps de deux semaines en deux
semaines, de sorte qu'il n'y avait plus chez ces nations que deux opérations
dans un mois lunaire. Ces opérations se faisaient au commencement de
la fin décroissante de la lune, c'est-à-dire au renouvellement
et un peu avant la pleine lune. Et, comme chacun des sept principaux élus
n'opérait qu'une fois, le temps de leurs sept opérations comprenait
à peu près trois mois de notre combinaison ordinaire. Ce fut là
une nouvelle règle pour fixer leur année spirituelle, et qu'ils
ont suivie encore pendant un siècle et demi de temps à nous connu.
Le premier de ces trois derniers successeurs, qui occupait la partie de l'ouest,
venant à décéder, celui qui le remplaça ne fit opérer
le grand culte que deux fois dans les quatre saisons qui forment notre année
temporelle. Ces deux opérations s'exécutèrent dans les
deux équinoxes et le reste du temps se passait
Ces derniers successeurs dont nous parlons changèrent [208] gèrent
encore le temps de leurs opérations et en fixèrent le temps de
deux semaines, de sorte qu'il n'y avait plus chez ces nations que deux opérations
dans un mois lunaire. Ces opérations se faisaient au commencement et
à la fin du croissant de la lune, c'est-à-dire au renouvellement
et un peu avant la pleine lune ; et, comme chacun des principaux opérants
n'opérait qu'une fois, le temps de leurs sept opérations comprenait
à peu près trois mois de notre combinaison ordinaire. Ce fut là
une nouvelle règle pour fixer leur année spirituelle, et qu'ils
ont suivie encore pendant un siècle et demi de temps à nous connu.
Le premier de ces trois successeurs, qui occupait la partie de l'ouest, venant
à décéder, celui qui le remplaça ne fit plus opérer
le grand culte qu'une fois dans les quatre saisons, savoir, à l'équinoxe
de Mars de chaque année, et le reste du temps fut également consacré
à l'instruction. Mais le second de ces successeurs, ou celui qui occupait
la partie du Midi, ainsi que ceux qui
à l'instruction générale et particulière.
Le troisième de ces successeurs, qui occupait la partie du nord, venant
à décéder environ six ans après le premier, celui
qui le remplaça ne fit plus opérer le grand culte qu'une fois
dans les quatre saisons, savoir à l'équinoxe de mars de chaque
année, et le reste du temps fut également consacré à
l'instruction. Mais le second de ces successeurs, ou celui qui occupait la partie
du midi, ainsi que ceux qui vinrent après lui, ne voulut jamais changer
de calcul. Il persévéra à solliciter la nation de Cham,
qu'il instruisait, de ne jamais déranger l'ordre qu'il avait établi
pour fixer les jours, les mois, les années, parmi elle, par autorité
divine, menaçant ces peuples qu'ils seraient maudits du Créateur
s'ils suivaient l'exemple des deux autres nations, savoir celle de Sem et celle
de Japhet. Ces trois nations ont suivi chacune la convention de leur dernier
calcul spirituel. Cham en prenant les quatre saisons pour quatre années,
Sem en suivant les deux équinoxes pour deux années, et Japhet
en prenant depuis l'équinoxe de mars jusqu'à l'équinoxe
du mois de mars suivant, ne firent de tout ce temps-là qu'une année
telle que nous la suivons présentement. Ces trois nations ont également
introduit ce calcul dans leur histoire civile et elles y ont persévéré
avec opiniâtreté longtemps après les iniques opérations
que Nemrod fit à Babylone, jusqu'à ce qu'elles aient été
honteusement séparées du culte divin et dispersées chez
tous les peuples, ce dont je parlerai dans la suite. C'est de ces nations que
sont venues chez tous les peuples du monde les connaissances de l'astronomie,
des facultés et des puissances des astres planétaires sur la création
générale et particulière.
vinrent après lui, ne voulut jamais changer de calcul ; il persévéra
à solliciter la nation de Cham, qu'il instruisit, de ne jamais déranger
l'ordre qu'il avait établi pour fixer les jours, les mois, les années
parmi elle par autorité divine, menaçant ces peuples de la malédiction
du Créateur s'ils suivaient l'exemple des deux autres nations, savoir,
celle de Sem et celle de Japhet. Ces trois nations ont suivi [209] chacune la
convention de leur dernier calcul spirituel : Cham en prenant les quatre saisons
pour quatre années ; Japhet en prenant depuis l'équinoxe de Mars
jusqu'à l'équinoxe du mois de mars suivant ; Sem en suivant les
deux équinoxes pour deux années. Ces trois nations ont également
introduit ce calcul dans leur histoire civile, et elles y ont persévéré
avec opiniâtreté après les iniques opérations que
Nemrod fit dans Babylone, jusqu'à ce qu'elles aient été
séparées honteusement du culte divin et dispersées chez
tous les peuples, ce dont je parlerai dans la suite. C'est de ces nations que
sont venues, chez tous les peuples du monde, les connaissances de l'astronomie
et des facultés de puissance des astres planétaires sur la création
générale et particulière.
Par tout ce que le viens de dire sur les divisions que les Noachites ont faites
de leurs jours, de leurs mois et de leurs années, on voit pour quelle
raison ils se disent plus anciens qu'Adam de quinze ou vingt mille ans, et plus
ancien que nous de vingt-cinq mille. TAL'on ne doit pas être surpris que
ces nations ne regardent point le déluge comme universel, et même
de ce qu'elles prétendent ne l'avoir jamais vu. Les trois hommes d'où
sont provenues les trois postérités qui ont formé ces trois
nations étaient les seuls parmi tout ce peuple qui eussent été
témoins au déluge. Ils ne pouvaient penser à ce fléau
sans frémir. Ils prirent tous les moyens possibles d'effacer cet événement
de leur mémoire. Ils ne parlèrent jamais à leur postérité
de ce qui pouvait avoir rapport aux choses horribles et épouvantables
qu'ils avaient vues, et cela pour ne pas effrayer les hommes qui étaient
provenus d'eux et ne pas retracer à leurs yeux les détails honteux
des supplices que leurs prévarications avaient fait tomber sur la terre.
Par tout ce que je viens de dire sur les divisions que les Noéchites
ont faites de leurs jours, de leurs mois et de leurs années, on voit
pour quelle raison ils se disent plus anciens qu'Adam de 15 ou de 20 000 ans,
et plus anciens que nous de 25 000 ans. Nous ne devons pas être surpris
de ce que les nations ne regardent pas le déluge comme universel, et
même de ce quelles prétendent ne l'avoir jamais vu. Les trois hommes,
dont sont sorties les trois postérités qui ont formé les
trois nations, étaient les seuls parmi tous ces peuples qui eussent été
témoins du déluge. Ils ne pouvaient penser à ce fléau
sans [210] frémir : ils prirent tous les moyens possibles d'effacer cet
événement de leur mémoire ; ils ne parlèrent jamais
à la postérité de ce qui pouvait avoir rapport aux choses
horribles et épouvantables qu'ils avaient vues, et cela pour ne pas effrayer
les hommes qui étaient provenus d'eux, et ne pas retracer à leurs
yeux le détail des maux que les prévaricateurs avaient fait tomber
sur la terre.
Cette conduite était d'autant plus condamnable que leur père Noé
leur avait recommandé d'instruire leur postérité de la
manifestation de la justice divine et qu'eux-mêmes lui avaient promis
par serment de suivre avec exactitude les instructions qu'ils avaient reçues
de leur père, par ordre du Créateur. TAMais la faiblesse de ces
trois hommes se fait voir encore dans leurs descendants noachites, ou chinois,
qui vivent dans des craintes terribles des êtres hideux, qui rendent un
culte à des animaux, à qui ils donnent les soins les plus superstitieux,
dans l'idée de détourner les maux qu'ils croyent pouvoir
Cette conduite était d'autant, plus coupable, que leur père Noé
leur avait recommandé d'instruire la postérité de la manifestation
de la justice divine, et qu'eux-mêmes lui avaient promis par serment de
suivre avec exactitude les instructions qu'ils avaient reçues de leur
père par ordre du Créateur. Mais la faiblesse de ces trois hommes
se fait dans leurs descendants Noéchites ou Chinois, qui vivent dans
des craintes terribles des êtres hideux, qui rendent un culte à
des animaux à qui ils donnent les soins les plus superstitieux, dans
l'idée de détourner les maux qu'ils croient pouvoir leur être
faits par ces monstres, et qui les
leur être faits par ces monstres, et qui les regardent ou comme des dieux
ou comme des démons. C'est ce que nous enseignent toutes les relations,
et c'est ce que je ne puis ignorer, l'ayant vu et le sachant par moi-même.
Je n'entrerai point dans le détail de la confusion qui est survenue parmi
ces postérités, n'ayant rien de commun avec les choses merveilleuses
de la nature spirituelle divine et de la nature universelle créée
dont je veux vous instruire.
regardent comme des Dieux ou comme des démons. C'est ce que nous enseignent
toutes ces relations et c'est ce que je ne puis ignorer, l'ayant vu et le sachant
par moi-même. Je n'entrerai point dans le détail de la confusion
qui en est survenue parmi ces postérités, n'ayant rien de commun
avec les choses merveilleuses de la nature spirituelle divine [211] et de la
nature universelle créée dont je veux vous instruire.
Réfléchissez bien sur tout ce que j'ai dit touchant les différentes
règles de division du temps pour les opérations du culte divin
chez les trois premières nations. Vous y verrez que tout ce qui a été
pratiqué par les sages d'Egypte, Abraham, Moïse, Salomon et le Christ,
a été prédit et figuré par les différents
cérémonials utilisés chez ces mêmes nations. N'est-il
pas vrai que les sages d'Egypte excellaient en astronomie, et que ce qu'ils
opéraient était plus considérable que ce qui s'opérait
chez les Chinois ? Le culte divin qu'Adam a opéré n'était-il
pas supérieur à celui qu'opéraient les sages d'Egypte ?
Moïse n'a-t-il pas encore surpassé Abraham et les sages d'Egypte
par ses opérations ? Le culte qui s'est exercé dans le temple
de Salomon n'était-il pas au-dessus de tous les cultes précédents
? Enfin, le culte que le Christ a opéré n'est-il pas infiniment
plus grand que tous les cultes dont j'ai parlé ? C'est ce dernier qui
nous prouve clairement que tous les cultes passés n'étaient que
des figures de ce qu'il a fait. En effet, il a laissé, par son institution
spirituelle divine à ses disciples, la prière et l'invocation
journalière de six en six heures, qui complètent le jour ordinaire
de vingt-quatre heures.
Réfléchissez bien sur tout ce que je vous ai dit touchant les
différentes règles de division de temps pour les opérations
du culte divin établi chez les trois premières nations. N'est-il
pas vrai que les sages d'Egypte excellaient en astronomie, et que ce qu'ils
opéraient était plus considérable que ce qui s'opérait
chez les Chinois ? Le culte divin qu'Adam a opéré n'était-il
pas supérieur à celui qu'opéraient les sages d'Egypte ?
Moïse n'a-t-il pas encore surpassé Abraham et les sages d'Egypte
par ses opérations ? Le culte qui s'est exercé dans le temple
de Salomon n'est il pas au-dessus de tous les précédents ? Enfin,
le Christ n'a-t-il pas opéré un culte infiniment plus grand que
tous les autres dont j'ai parlé ? C'est ce dernier qui nous prouve clairement
que tous les cultes passés n'étaient que des figures de ce qu'il
a fait. Je n'entrerai point dans d'autres détails à ce sujet,
vous en ayant dit assez pour vous convaincre que le cérémonial,
ainsi que les temps convenables aux opérations du culte divin, ont été
dès le commencement réglés et fixés parmi les hommes
; que toutes ces choses ont été transmises par l'esprit divin,
et qu'elles ne proviennent point de conventions humaines. En effet, le Christ
a laissé, pour son institution spirituelle divine, à
ses disciples la prière et l'invocation journalière de six heures
qui complètent [212] le jour ordinaire de 24 heures.
Ces mêmes disciples qui composent l'Eglise chrétienne font encore
aujourd'hui leur prière et leur invocation quatre fois par jour. Voilà
qui rappelle le premier ordre spirituel dans [le] culte divin établi
chez les premières nations noachites par les sages enfants de Noé.
Ces mêmes disciples, qui composent l'Eglise chrétienne, font encore
aujourd'hui leur prière et leur invocation quatre fois par jour ; voilà
qui rappelle le premier ordre spirituel du culte divin établi chez les
premières nations Noéchites par les sages enfants de Noé.
Secondement, le Christ a fixé à ses disciples le temps où
ils exerceraient les quatre grands cultes divins et l'Eglise chrétienne
observe fidèlement cette institution par ses quatre grandes fêtes
annuelles, dont deux doivent se faire aux deux solstices, et les deux autres
aux deux équinoxes. C'est là ce qui rappelle le second ordre spirituel
du culte divin établi chez les premières nations, dont nous avons
amplement parlé. TAJe n'entrerai pas dans d'autres détails à
ce sujet, vous en ayant assez dit pour vous convaincre que le cérémonial
ainsi que le temps convenable aux opérations du culte divin ont été,
dès les commencements fixés et réglés parmi les
hommes ; que toutes les choses ont été transmises par l'esprit
divin et qu'elles ne proviennent point de conventions humaines.
Secondement, le Christ a fixé à ses disciples le temps où
ils exerceraient les quatre grands cultes divins, et l'Eglise chrétienne
observe fidèlement cette institution par ses quatre grandes fêtes
annuelles, dont deux doivent se faire aux deux solstices et les deux autres
aux deux équinoxes. C'est là ce qui rappelle le second ordre spirituel
du culte divin établi chez ces premières nations dont nous avons
assez longtemps parlé.
TAJ'entreprendrai maintenant de vous instruire du type que fait Abraham dans
cet univers. Vous savez que le nom d'Abram fut changé en celui d'Abraham.
Le nom d'Abram signifie un père charnel temporel élevé
au-dessus des pères ordinaires des postérités matérielles
terrestres. Aussi, il n'y a jamais eu, parmi tous les pères particuliers
temporels, un homme plus élevé en postérité charnelle
qu'Abram. C'est de là d'où l'Ecriture l'appelle simplement Abram,
père élevé.
J'entreprendrai maintenant de vous parler du type que fait Abraham dans cet
univers. Vous savez que le nom d'Abram fut changé en celui d'Abraham.
Le premier nom signifie un père charnel terrestre, élevé
au-dessus des pères ordinaires de postérités matérielles
terrestres ; aussi il n'y a jamais eu parmi les pères particuliers temporels
un homme plus élevé en postérité charnelle qu'Abram.
C'est pourquoi l'Ecriture l'appelle Abram père élevé, et
non
Le dernier nom, celui d'Abraham, signifie "père élevé
en multitude de postérité de Dieu" telle qu'elle aurait dû
être opérée par Adam dans son état de gloire, mais
qui, par sa prévarication, est devenu père élevé
en postérité matérielle terrestre. Il est clair qu'Abraham
a succédé en ceci au défaut d'Adam, puisqu'Abraham a fait
véritablement sortir de lui une postérité de Dieu. C'est,
en effet, dans la postérité d'Abraham que Dieu a fait son élection
générale et particulière, la première pour manifester
sa justice, et l'autre pour manifester sa gloire.
Abraham, père élevé en multitude de postérité
en Dieu, telle qu'elle aurait dû être opérée par Adam
dans son état de gloire, mais qui, par sa prévarication, est devenu
père élevé en postérité matérielle
terrestre. [213] Il est vrai qu'Abraham a succédé en ceci au défaut
d'Adam, puisque d'Abraham est véritablement sortie une postérité
de Dieu. C'est, en effet, dans la société d'Abraham que le Créateur
a fait son élection générale et particulière : la
première, pour manifester sa justice, et l'autre, pour manifester sa
gloire.
L'Ecriture donne encore à Abraham le nom de père élevé
en postérité de confusion, ou multitude de confusion. Ces trois
différentes explications proviennent des trois premières postérités
d'Abraham, qui sont Ismaël, Isaac, Jacob. Ismaël, que je vous ai représenté
précédemment comme type de miséricorde divine, fait également
le type de l'opération physique d'Adam pour la reproduction de sa postérité
charnelle, opération qu'Abraham répéta de concert avec
sa concubine. Leur fils Ismaël, provenu de la cupidité de leurs
sens matériels, fut exilé de la maison paternelle, parce qu'il
avait été conçu sans la participation de la volonté
divine, ce qui répète l'exclusion de Caïn hors de la présence
de son père Adam, ayant été conçu comme Ismaël
sans la participation de la volonté divine, mais seulement par la concupiscence
des sens de matière d'Adam et d'Eve.
L'Ecriture donne encore à Abraham le nom de père élevé
en multitude de confusion. Ces trois différentes explications proviennent
des trois premières postérités d'Abraham, qui sont Ismaël,
Isaac et Jacob. Ismaël, que je vous ai représenté précédemment
comme un type de miséricorde divine, fait également ici le type
de l'opération physique d'Adam pour la reproduction de sa postérité
charnelle, opération qu'Abraham répète de concert avec
sa concubine. Leur fils Ismaël, provenu de la cupidité de leurs
sens matériels, fut exclu de la maison paternelle parce qu'il avait été
conçu sans la participation de la volonté divine, mais seulement
par la concupiscence des sens de la matière.
Le pain et l'eau, qu'Ismaël et sa mère reçurent d'Abraham
et avec lesquels ils allèrent où leur sort devait les conduire,
représentaient la dernière nourriture spirituelle et temporelle
qu'ils recevraient de ce patriarche, et ce type répétait encore
la dernière nourriture spirituelle
Le pain et l'eau qu'Ismaël et Agar, sa mère, reçurent d'Abraham
et avec lesquels ils allèrent là où leur sort devait les
conduire, représentaient la dernière nourriture spirituelle et
temporelle qu'ils recevaient de ce patriarche ; ce type répétait
encore la dernière nourriture
que Caïn reçut du Créateur depuis qu'il eut conçu
de commettre le meurtre de son frère Abel.
spirituelle que Caïn reçut, depuis qu'il eut conçu de commettre
le meurtre de son frère Abel.
Agar fait le type de la soeur complice de Caïn et la plus coupable. Le
défaut de nourriture matérielle, où fut Agar avec son fils
et qui les engagea d'implorer le Créateur, représente la douleur
et la consternation où furent Caïn et sa soeur lorsque le meurtre
de leur frère Abel fut commis et qu'ils se virent par là exclus
de toute communication des sciences et des nourritures spirituelles divines.
Ayant fait le type de la soeur de Caïn, sa complice, [214] et la plus coupable,
le défaut de nourriture matérielle où fut Agar avec son
fils et qui les engagea d'implorer le Créateur représente la douleur
et la consternation où furent Caïn et sa soeur lorsque le meurtre
de leur frère Abel fut connu et qu'ils se virent par là exclus
de toute participation des sciences et des nourritures spirituelles divines.
L'ange qui apparut à Agar et à Ismaël, qui rassasia leur
soif et leur faim, et qui leur indiqua l'endroit où l'Eternel avait fixé
leur demeure, nous rappelle la grâce que l'Eternel accorda à Caïn
et à sa soeur, en les faisant marquer sur le front par son ange du sceau
invincible de sa Divinité, ce qui annonçait à l'un et à
l'autre qu'ils avaient obtenu miséricorde du Créateur, et qu'ils
jouiraient une seconde fois de la nourriture spirituelle divine, qui leur avait
été retirée par rapport à leur crime. Le lieu de
la résidence d'Agar et d'Ismaël était le même que celui
où Caïn et sa soeur avaient été relégués.
L'ange qui parut à Agar et à Ismaël, qui rassasia leur faim
et leur soif et qui leur indiqua l'endroit où l'Eternel avait fixé
leur demeure, nous rappelle la grâce que l'Eternel accorda à Caïn
et à sa soeur, en les faisant marquer sur le front par son ange du sceau
invincible de la Divinité, ce qui annonçait à l'un et à
l'autre qu'ils avaient obtenu miséricorde du Créateur et qu'ils
jouiraient encore une fois de la nourriture spirituelle divine qui leur avait
été retirée par rapport à leur crime. Le lieu de
la résidence d'Agar et d'Ismaël était le même que celui
où Caïn et sa soeur avaient été relégués.
Voilà ce qui nous fait concevoir qu'Abraham et Ismaël sont des types
d'Adam et de Caïn dans leurs opérations matérielles. Abraham
fut élevé en postérité de matière par la
naissance de son fils Ismaël. Adam le fut aussi, comme nous l'avons dit
souvent dans tout ce qui a précédé. Abraham, par son fils
Ismaël, se trouve être père de douze tribus, ainsi que l'ange
l'avait annoncé à Agar. Il y a eu aussi douze tribus en Adam,
en le comptant lui, ses trois enfants et les huit
Voilà ce qui nous fait concevoir qu'Abraham et Ismaël sont des types
d'Adam et de Caïn dans leurs opérations matérielles. Abraham
fut élevé en postérité de matière par son
fils Ismaël. Adam le fut aussi comme nous l'avons dit souvent dans tout
ce qui a précédé. Abraham, par son fils Ismaël, se
trouve être père de douze tribus ainsi que l'Ange l'avait annoncé
à Agar. Il y a eu aussi douze tribus en Adam en le comptant avec ses
trois enfants et les huit
patriarches qui se trouvent depuis Seth jusques et compris Noé. Les douze
tribus d'Ismaël furent le type de l'avènement de celles d'Israël
et de celles du Christ. Elles se concentrèrent en elles-mêmes et
n'eurent aucune correspondance avec les tribus d'Israël, parce qu'Ismaël,
père de ces douze tribus premières, répète le type
de la prévarication et de [la] réconciliation, en répétant
le type de Caïn.
Patriarches [215] qui se trouvent depuis Seth jusqu'à Noé. Les
douze tribus d'Ismaël furent le type de l'avènement de celles d'Israël
et de celles du Christ : elles se concentrèrent en elles-mêmes
et n'eurent aucune correspondance avec celles d'Israël, parce qu'Ismaël,
père de ces douze tribus, répète le type de la prévarication
et de la réconciliation en répétant le type de Caïn.
Ces mêmes tribus d'Ismaélites se conservèrent sous la protection
divine, tant qu'elles observèrent le culte que le Créateur leur
avait fait tracer par son ange. Mais, par la suite, ayant fait alliance avec
la nation de Cham et de Canaan, elles furent abandonnées du Créateur
et, par leurs prévarications, elles se rendirent semblables à
la postérité d'Enos, lorsqu'elle se fut liée à la
postérité de Caïn que le Créateur avait exclue de
la société des enfants de Dieu.
Ces mêmes tribus Ismaélites se conservèrent sous la protection
divine, tant qu'elles observèrent le culte que le Créateur lui
avait fait tracer par son ange ; mais, par la suite, ayant fait alliance avec
la postérité de Cham et de Chanaan, elles furent oubliées
du Créateur, et, par leur prévarication, elles se rendirent semblables
à la postérité d'Enoch, lorsqu'elle se fut liée
avec la postérité de Caïn, que le Créateur avait exclue
de la société des enfants de Dieu.
Voyez, par cet enchaînement, que toutes les époques et les élections
premières se répètent parmi les hommes et nous font connaître
qu'elles se répéteront jusqu'à la fin des siècles.
La suite de ce traité le fera mieux comprendre encore, lorsque je montrerai
clairement qu'à la fin tout reviendra comme au commencement. Passons
à la seconde postérité d'Abraham.
Voyez par cet enchaînement que toutes les époques et les élections
premières se répètent parmi les hommes, et nous font connaître
qu'elles se répéteront jusqu'à la fin des siècles.
La suite de ce Traité le fera mieux comprendre encore, lorsque je montrerai
clairement qu'à la fin tout reviendra comme au commencement. Passons
à la seconde postérité d'Abraham.
Abraham, après avoir été réconcilié en partie
avec le Créateur eut, par autorité divine, un fils de sa femme
Sara, quoique son âge avancé l'eût mise hors d'état
de concevoir. Cet enfant, conçu sans la passion des sens matériels,
fut nommé Isaac. Ceci répète bien parfaitement la naissance
de la seconde postérité d'Adam dans son fils Abel. Isaac suivit
Abraham, après avoir été réconcilié en partie
avec le Créateur, eut, par autorité divine, un fils de sa femme
Sara, quoique son âge avancé l'eût mise hors [216] d'état
de concevoir. Cet enfant conçu sans la passion des sens matériels
fut appelé Isaac, ce qui répète bien parfaitement la naissance
de la seconde postérité d'Adam dans son fils Abel. Isaac
exactement les instructions spirituelles divines que lui donna son père
Abraham, sur les différents cultes qu'il était destiné
à remplir ; ce qui répète encore le type d'Abel sous la
conduite spirituelle d'Adam.
suivit exactement les instructions spirituelles divines que lui donna son père
Abraham sur les différents cultes qu'il était destiné à
remplir, ce qui répète encore le type d'Abel sous la conduite
spirituelle d'Adam.
TAIsaac étant parvenu à l'âge de trente ans et, étant
parfaitement instruit des sciences spirituelles divines, témoigna à
son père le désir qu'il avait d'opérer le grand culte divin
pour la gloire du Créateur. Il lui dit, selon l'instruction intérieure
de l'intellect spirituel et divin, qu'il était temps qu'il fît
usage de toutes les sciences spirituelles divines dont il était instruit
et qu'il offrît un sacrifice à l'Eternel. Abraham lui répondit
: "Qu'il soit fait, mon fils, selon que tu le désires, et que le
sacrifice que tu te proposes d'offrir au Créateur serve d'expiation aux
hommes de la terre pour qu'ils soyent remis en grâce, qu'ils rentrent
dans leurs vertus premières et qu'ils opèrent efficacement le
culte divin pour lequel ils ont été créés."
Isaac était parvenu à l'âge de trente ans, et, étant
parfaitement instruit des sciences spirituelles divines, il témoigna
à son père le désir qu'il avait d'opérer le grand
culte divin pour la gloire du Créateur. Il lui dit, selon l'instruction
intérieure qu'il en avait reçue de l'intellect spirituel divin,
qu'il était temps qu'il fît usage de toutes les sciences divines
dont il était instruit et qu'il offrît un sacrifice à l'Eternel.
Abraham lui répondit : "Qu'il soit fait, mon fils, ainsi que tu
le désires, et que le sacrifice que tu te proposes d'offrir au Créateur
serve d'expiation aux hommes de la terre, pour qu'ils soient remis en grâce,
qu'ils rentrent dans leurs vertus premières, et qu'ils opèrent
efficacement le culte divin pour lequel ils ont été créés."
Abraham, ayant consenti au désir de son fils Isaac, partit avec lui vers
le soleil levé pour se rendre sur le Mont de Mor-ia. Ce mot se divise
en deux parties : la première "Mor" signifie destruction des
formes corporelles apparentes, et "ia" signifie vision du Créateur.
Ils menèrent avec eux deux serviteurs et un âne. Ils laissaient
loin de la montagne leurs deux serviteurs pour nous figurer l'éloignement
et l'abandon que les deux nations, celle d'Ismaël et celle d'Israël,
feraient à l'avenir du culte divin, d'où elles tomberaient dans
la privation spirituelle divine ainsi que nous l'avons vu arriver depuis. Abraham
et Isaac gardèrent l'âne avec eux, pour nous montrer l'ignorance
où se retraiteraient
Abraham ayant consenti aux désirs de son fils Isaac, partit avec lui
vers le soleil levé pour se rendre sur le mont de Morijà. Ce mot
se divise en deux parties : la première, mor, signifie destruction des
formes corporelles apparentes, et ija signifie vision du Créateur. Ils
menèrent [217] loin de la montagne les deux serviteurs pour nous figurer
l'éloignement et l'abandon que ces deux nations, celle d'Ismaël
et celle d'Israël, feraient à l'avenir du culte divin, d'où
elles tombèrent dans la privation spirituelle divine, ainsi que nous
l'avons vu arriver depuis. Abraham et Isaac gardèrent l'âne avec
eux pour nous montrer l'ignorance où seraient un jour ces deux mêmes
nations, et qu'à leur préjudice, la lumière
un jour ces deux mêmes nations, et qu'à leur préjudice la
lumière serait transportée au milieu des ténèbres
des peuples gentils. C'est ce que le Christ nous a effectivement représenté
en entrant dans Jérusalem monté sur un âne.
serait transportée au milieu des ténèbres et des peuples
gentils. C'est ce que le Christ nous a effectivement représenté
en entrant dans Jérusalem monté sur un âne.
Lorsqu'Abraham et Isaac furent sur le sommet de la montagne et qu'ils eurent
tout préparé pour leur sacrifice, Abraham fit son invocation au
Créateur pour l'engager d'être présent en nature divine
à l'holocauste qu'il lui faisait de ce qu'il avait de plus cher au monde.
Il lui offrit, du plus profond de son âme et avec une entière résignation,
son fils, le juste Isaac, duquel devait cependant sortir une postérité
de Dieu, dans laquelle serait fondée l'élection spirituelle divine.
Après son invocation, Abraham jeta ses regards sur son fils Isaac. Ce
fils, sachant que c'était lui que son père avait choisi pour être
la victime, s'offre généreusement et se met aussitôt dans
la posture convenable pour être immolé. Abraham prit le couteau
et était prêt à porter le coup, mais l'esprit du Seigneur,
qui était véritablement présent à cette opération
et qui lisait la pureté de l'intention de ces deux hommes, fit une si
forte attraction sur Abraham qu'il le terrassa et le mit hors d'état
de terminer son sacrifice. Le même esprit lui parla ensuite et lui dit
que le Créateur était satisfait de sa bonne intention et de celle
de son fils, et qu'il allait rendre à l'Eternel un bon témoignage
de leur opération.
Lorsque Abraham et Isaac furent sur le sommet de la montagne et qu'ils eurent
tout préparé pour le sacrifice, Abraham fit son invocation au
Créateur pour l'engager d'être présent en nature divine
à l'holocauste qu'il lui faisait de ce qu'il avait de plus cher au monde.
Il lui offrit du plus profond de son âme et avec une entière résignation
son fils, le juste Isaac, duquel devait cependant sortir une postérité
divine dans laquelle serait fondée l'élection spirituelle divine.
Après son invocation Abraham jette les yeux sur son fils Isaac ; le fils,
sachant que c'était lui que son père avait choisi pour être
la victime, s'offre généreusement et se met aussitôt dans
la posture convenable pour être immolé. Abraham prit le couteau
et était prêt à porter le coup ; mais l'esprit du Seigneur,
qui était véritablement [218] présent à cette opération
et qui lisait la pureté de l'intention de ces deux hommes, fit une si
forte attraction sur Abraham, qu'il le terrassa et le mit hors d'état
de terminer son sacrifice. Ce même esprit lui parla ensuite et lui dit
que le Créateur était satisfait de sa bonne intention et de celle
de son fils, et qu'il allait rendre à l'Eternel un bon témoignage
de leur opération.
Abraham releva son fils de dessus le bûcher et lui dit : "Souviens-toi,
mon enfant, que le plus grand sacrifice que l'on puisse faire au Créateur
est la parole et l'intention. L'Eternel conçoit et connaît très
parfaitement la bonne ou la mauvaise conduite, ainsi que les
Abraham releva son fils de dessus le bûcher et lui dit : "Souviens-toi,
mon cher enfant, que le plus grand sacrifice que l'on puisse faire au Créateur,
c'est la parole et l'intention. L'Eternel connaît parfaitement la bonne
et la mauvaise conduite ainsi que les opérations du
opérations du mineur spirituel. La pensée bonne du mineur fait
manifester la gloire de l'Eternel et la pensée mauvaise fait manifester
sa justice sur les impies." Isaac se tourna alors vers son père
et lui dit : "Le Seigneur, convaincu de ta ferme résolution et de
celle de ton fils, t'a élu père au-dessus de tout sens [d']être
matériel. Louons le Seigneur de ce qu'il a remis en grâce le père
des multitudes de la terre et de ce qu'il a aussi exaucé sa postérité."
Ils aperçurent ensuite un bélier qui sortait d'un buisson. Ils
le prirent et l'offrirent en sacrifice pour accomplir leur opération.
Ce fut alors qu'ils eurent une parfaite connaissance de la volonté du
Créateur, touchant ces différents cultes généraux
et particuliers, qu'eux et leur postérité auraient [à]
opérer sur la terre, de même que des différentes sortes
d'animaux qui devaient servir d'holocaustes dans les différentes opérations
du culte divin ; ce qui nous fait voir que le vrai culte du Créateur
a toujours subsisté parmi les hommes.
mineur spirituel. La pensée bonne du mineur fait connaître la gloire
de l'Eternel, et la pensée mauvaise fait manifester sa justice sur les
impies..." Isaac se tourna alors vers son père et lui dit : "Le
Seigneur, convaincu de ta ferme résolution et de celle de ton fils, t'a
élevé au plus grand degré de sa gloire et t'a élu
père au-dessus de tout sens d'être matériel. Louons le Seigneur
de ce qu'il a remis en grâce le père des multitudes de la terre,
et de ce qu'il a aussi exaucé sa postérité." Ils aperçurent
ensuite un bélier qui sortit d'un buisson ; ils le prirent et l'offrirent
en sacrifice pour accomplir leur opération. Ce fut alors qu'ils eurent
une connaissance parfaite de la volonté du Créateur, touchant
les différents cultes généraux et particuliers, [219] qu'eux
et leur postérité avaient à opérer sur la terre,
de même que les différentes sortes d'animaux qui devaient servir
d'holocauste dans les différentes opérations du culte divin. Ce
qui nous fait voir que le véritable culte du Créateur a toujours
subsisté parmi les hommes.
TAQuoique le sacrifice d'Abraham soit la figure de celui qui a été
fait sur la personne d'Abel, il y a cependant une grande différence en
ce qu'Abel a été véritablement immolé pour accomplir
l'entière réconciliation de son père Adam, au lieu qu'Isaac
ne fut immolé qu'en pensée et dans l'intention de son père
Abraham. Cette pensée et cette intention furent suffisantes pour qu'Abraham
fût parfaitement réconcilié avec le Créateur. Ceci
ne doit point vous surprendre, attendu que le crime d'Adam, étant bien
plus grand que celui d'Abraham, demandait aussi une expiation plus considérable.
Quoique le sacrifice d'Abraham soit la figure de celui qui a été
fait sur la personne d'Abel, il y a cependant une grande différence,
en ce qu'Abel a été véritablement immolé pour accomplir
l'entière réconciliation de son père Adam, au lieu qu'Isaac
ne fut immolé qu'en pensée et dans l'intention de son père
Abraham. Cette pensée et cette intention furent suffisantes pour qu'Abraham
fût parfaitement réconcilié avec le Créateur. Ceci
ne doit point vous surprendre, attendu que le crime d'Adam, bien plus grand
que celui d'Abraham, demandait une expiation considérable.
Je dois vous expliquer encore le type de
Je dois aussi vous expliquer le type
la montagne où furent Abraham et Isaac, celui du bois qu'ils employèrent
pour leur sacrifice spirituel et celui que fait Abraham en sortant son fils
du bûcher. La montagne signifie l'asile spiritueux où les mineurs
décédés [de ce] monde iront compléter, en privation
divine, le reste de leurs opérations spirituelles simples, selon le décret
du Créateur, ce que l'on appelle vulgairement le purgatoire. Cette montagne
représente encore le cercle sensible, dont j'ai déjà parlé,
et c'est ce qu'Abraham nous a figuré en montant avec son fils sur cette
montagne la plus élevée au-dessus de sens matériels. Le
bois sur lequel Isaac était couché fait connaître le genre
de bois dont on se resservirait à l'avenir pour embraser l'holocauste
et offrir le parfum nécessaire aux opérations des différents
cultes, qui sont le culte d'expiation, le culte de grâce particulière
et générale, le culte contre les démons, le culte de préservation
et conservation, le culte contre la guerre, le culte pour s'opposer aux ennemis
de la loi divine, le culte de la foi et de la persévérance dans
la vertu spirituelle divine, le culte pour faire faire la descente de l'esprit
divin, le culte pour fixer l'esprit conciliateur avec soi, et le culte annuel
de dédicace de toutes ces opérations au Créateur. Tous
ces cultes ont été compris dans les deux qui ont été
opérés par Moïse chez Israël et par Salomon dans le
temple, où les différents bois et parfums consacrés aux
sacrifices ont été mis en usage. Le temps où chacun de
ces cultes s'opérerait était chaque renouvellement de lune, et,
depuis que les hommes existent, ce culte divin s'est opéré parmi
eux.
de la montagne où furent Abraham et Isaac, celui du bois qu'ils employèrent
pour leur sacrifice spirituel, et celui que fait Abraham en sortant son fils
du bûcher. La montagne signifie l'asile spiritueux où les mineurs
décédés de ce bas monde iront accomplir, en privation divine,
le reste de leurs opérations spirituelles simples, selon le décret
du Créateur, ce que l'on appelle vulgairement le purgatoire. Cette montagne
représente encore le cercle sensible dont j'ai [220] déjà
parlé, et c'est ce qu'Abraham nous a figuré en montant avec son
fils sur cette montagne la plus élevée du dessus des sens matériels.
Le bois, sur lequel Isaac était couché, fait connaître le
genre de bois dont on se servirait à l'avenir pour embraser l'holocauste
et pour offrir le parfum nécessaire aux opérations des différents
cultes qui sont : 1°le culte d'expiation, 2 le culte de grâce particulière
générale, 3°le culte contre les démons, 4°le culte
de prévarication et de conservation, 5°le culte contre la guerre,
6°le culte pour s'opposer aux ennemis de la loi divine, 7°le culte pour
faire faire la descente de l'esprit divin, 8°le culte de foi et de la persévérance
dans la vertu spirituelle divine, 9°le culte pour fixer l'esprit conciliateur
divin avec soi, 10°le culte annuel ou de dédicace de toutes ses opérations
au Créateur. Tous ces cultes ont été compris dans les deux
qui ont été opérés par Moïse chez Israël
et par Salomon dans le temple, où les différents bois et les différents
parfums consacrés aux sacrifices ont été mis en usage.
Le temps où chacun de ces cultes s'opérait était à
chaque renouvellement de lune, et, depuis que les hommes existent, ce culte
s'est opéré parmi eux.
Abraham, qui retire son fils de dessus le
Abraham, qui retire son fils de
bûcher représente l'esprit que le Créateur envoie aux mineurs,
pendant qu'ils payent tribut à la justice divine par leurs différents
cours d'opérations dans les trois cercles que j'ai déjà
distingués sous le nom de sensible, de visuel, et de rationnel, dans
lesquels le changement d'action spirituelle des mineurs est figuré par
le changement qui se fit de la victime corporelle de l'individu d'Isaac contre
une victime animale passive. Cette dernière ne devant être que
l'ombre et la figure de celle qui serait offerte dans la suite en nature effective,
ainsi que l'oblation d'Isaac par son père l'avait prédit. Voilà
l'explication du premier type que font Abraham et Isaac dans ce bas monde.
dessus le bûcher, représente l'esprit que le Créateur envoie
aux mineurs pendant qu'ils paient tribut à la justice divine par leurs
différents cours d'opérations dans les trois cercles, que j'ai
déjà distingués sous les noms de sensible [221] visuel
et rationnel, dans lesquels cercles le changement d'actions spirituelles des
mineurs est figuré par le changement qui se fit de la matière
corporelle de l'individu Isaac contre une victime animale passive, cette dernière
ne devant être que l'ombre et la figure de celle qui serait offerte dans
la suite en nature effective, ainsi que l'oblation d'Isaac par son père
l'avait prédite. Voilà l'explication du premier type que font
Abraham et Isaac en ce bas monde.
Le second type est celui de l'alliance divine avec les hommes. Abraham ayant
fait le type de la réconciliation première d'Adam par la grâce
qu'il reçut du Créateur, lorsqu'il fut sorti de la maison paternelle
où s'opérait un culte démoniaque, le Créateur le
fit instruire de ses volontés, lui donna la reconnaissance parfaite de
sa loi divine et l'instruisit de sa convention spirituelle, comme il en avait
instruit son premier homme. Abraham, sortant d'être en proie aux démons,
témoigna au Seigneur la joie de sa réconciliation divine et, pour
marque de sa foi et de sa persévérance dans cette réconciliation,
demanda au Créateur de faire alliance avec lui. Ce fut alors qu'il lui
fut dit par l'esprit divin : "Abraham, circoncis ta chair, et le sang que
ta chair répandra sur la terre devant le Seigneur sera une preuve certaine
de l'alliance que le Seigneur créateur fait avec toi." C'est ce
qu'on appelle vulgairement le baptême du sang.
Le second type est celui de l'alliance divine avec les hommes. Abraham, ayant
fait le type de la réconciliation première d'Adam par les grâces
qu'il reçut du Créateur, lorsqu'il fut sorti de la maison paternelle
où s'opérait un culte démoniaque, le Créateur le
fit instruire de ses volontés, lui donna la connaissance parfaite de
loi divine et l'instruisit de sa conversion spirituelle comme il en avait instruit
le premier homme. Abraham, sortant d'être en proie aux démons,
témoigna au Créateur la joie de sa réconciliation divine,
et, pour marque de sa foi et de sa persévérance dans cette réconciliation,
il demanda au Créateur de faire alliance avec lui. Ce fut alors qu'il
lui fut dit par l'esprit divin : "Abraham ! circoncis ta chair, et le sang
que tu répandras sur la terre devant le Seigneur sera une preuve certaine
de l'alliance que le Créateur fait avec toi." C'est ce qu'on appelle
vulgairement : baptême du sang. [222]
Cette alliance du Créateur avec Abraham
Cette alliance du Créateur avec
explique clairement celle que le Créateur est toujours disposé
à faire avec sa créature mineure, lorsque cette créature
le désire et qu'elle s'en rend digne. La circoncision s'est observée
parmi la postérité d'Abraham, et le Christ lui-même, en
sa qualité d'homme-Dieu et d'homme divin, nous a certifié, par
la circoncision qu'il a soufferte, l'alliance du Créateur avec Adam,
Noé, Abraham et toute sa créature. Voilà comment le second
type d'Abraham nous prouve la grande bonté et miséricorde du Créateur
envers sa créature.
Abraham explique clairement celle que le Créateur est toujours disposé
à faire avec sa créature mineure, lorsque cette créature
le désire et qu'elle s'en rend digne. La circoncision s'est observée
parmi la postérité d'Abraham et le Christ lui-même, en sa
qualité d'homme-dieu et d'homme divin, nous a certifié, par la
circoncision qu'il a soufferte, l'alliance du Créateur avec Adam, Noé,
Abraham et toute sa création. Voilà comment le second type d'Abraham
nous prouve la grâce de bonté et la miséricorde du Créateur
envers la créature.
Isaac, comme-vous l'avez vu, fait le type du Christ. Car Abraham, en récompense
de sa grande foi, fut doué par le Créateur de toutes les vertus
puissantes dont avait joui Adam dans son état de gloire. Il fut nommé
par l'esprit homme-Dieu parfait sur la terre, en ce qu'il naîtrait de
lui une vraie postérité de Dieu, sous une forme corporelle apparente
terrestre. Abraham était ainsi le type du Créateur. En conséquence,
il naquit de lui un juste pur et saint qui fut appelé, comme je l'ai
dit, Isaac, qui signifie "ris, ou réjouissance, de Dieu". Abraham
fit de nouveau le type du Créateur, en voulant immoler son propre fils,
et ce fils, comme nous l'avons vu, était le vrai type de celui que le
Créateur enverrait sur la terre pour opérer le véritable
sacrifice. Voilà quel est le second type que fait Isaac et Abraham dans
cet univers.
Isaac, comme vous l'avez vu, fait le type du Christ ; car Abraham, en récompense
de sa grande foi, fut doué par le Créateur de toutes les vertus
puissantes dont avait joui Adam dans son état de gloire. Il fut nommé
par l'esprit : homme-dieu parfait de la terre, parce qu'il naîtrait de
lui une vraie postérité de Dieu sous une forme corporelle apparente
terrestre. Abraham était aussi le type du Créateur ; en conséquence,
il naquit de lui un juste pur et saint, qui fut appelé comme je l'ai
dit Isaac. Ce nom signifie ris ou réjouissance. Abraham fit de nouveau
le type du Créateur en voulant immoler son propre fils, et ce fils, comme
nous l'avons dit, était le vrai type de celui que le Créateur
enverrait sur la terre pour opérer le véritable sacrifice. Voilà
le second type que font Abraham et Isaac dans cet univers. [223]
TALe troisième se trouve dans la postérité d'Isaac. Vous
savez qu'il eut deux enfants jumeaux, dont l'un fut appelé Jacob et l'autre
Esaü. L'Ecriture en fait assez mention, puisqu'elle donna à Jacob,
au sujet, le nom de supplantateur, et ce fait est d'autant plus facile à
concevoir que nous le voyons journellement s'opérer
Le troisième se trouve dans la postérité d'Isaac. Vous
savez qu'il eut deux enfants jumeaux dont l'un fut appelé Jacob et l'autre
Esaü. Jacob était l'aîné de conception, Esaü était
le second. Ces deux hommes, provenus d'un père aussi juste, étaient
destinés à faire un type essentiel et très instructif pour
tous les
sous nos yeux parmi les hommes qui ne cherchent qu'à se supplanter les
uns et les autres. Je vous dirai donc de même qu'Abraham a fait le type
du père divin, et Isaac celui du fils de la Divinité, de même
les deux enfants d'Isaac sont le type de la première et de la seconde
émanation spirituelle. La première émanation spirituelle
faite par le Créateur est celle des esprits qui ont prévariqué.
Jacob, quoique second-né, fut le premier conçu par Isaac. La seconde
émanation qui fut faite après la prévarication des premiers
esprits, est celle du mineur spirituel, que nous nommons Réaux, Roux,
ou Adam. Esaü, quoique premier-né, fut le second fils conçu
par Isaac. Les premiers esprits ayant prévariqué contre le Créateur,
le mineur, ou premier homme, les supplanta spirituellement et devint par là
leur aîné. Jacob, comme vous venez de le voir, fait, par son rang
de conception, très clairement le type des esprits prévaricateurs
; et Esaü, par son rang de conception, fait le type du mineur.
hommes de la terre. Je n'entrerai point dans le détail d'usurpation que
Jacob a faite sur son frère Esaü : l'Ecriture en fait assez mention,
puisqu'elle a donné à Jacob à ce sujet, le nom de supplanteur,
et le fait est d'autant plus facile à concevoir que nous le voyons journellement
s'opérer à nos yeux parmi les hommes qui ne cherchent qu'à
se supplanter les uns les autres. Je vous dirai donc qu'Abraham a fait le type
du père divin et Isaac celui de fils de la Divinité. De même
ces deux enfants d'Isaac font les types de la première et de la seconde
émanation spirituelles faites par le Créateur et celles des esprits
qui ont prévariqué. Jacob, quoique le second né, fut le
premier conçu par Isaac. La seconde émanation qui fut faite après
la prévarication des premiers esprits et celle du mineur spirituel que
nous nommons Réaux, Roux ou Adam : Esaü, quoique premier né,
fut le second fils conçu par Isaac. Les premiers esprits, ayant prévariqué
contre le Créateur, le mineur ou le premier homme les supplanta spirituellement,
et devint par là leur aîné. Jacob, comme vous venez de le
voir clairement, [224] fait, par son rang de conception, le type des esprits
prévaricateurs, et Esaü, par son rang de conception, fait le type
du mineur.
Mais la vraie prévarication de Jacob est d'avoir surpris la bonne foi
de son père, d'avoir employé toutes les facultés et tous
les moyens possibles spirituels et temporels pour lire la pensée de son
père au sujet de son frère Esaü, d'avoir voulu s'opposer
à l'action bonne de cette pensée avantageuse à son frère,
de l'avoir supplanté par ce moyen dans tous ses droits spirituels, et
l'avoir réduit lui et toute sa postérité dans la sujétion
et privation divine, pour un temps
Mais la vraie prévarication de Jacob est d'avoir surpris la bonne foi
de son père, d'avoir employé toutes ses facultés et tous
les moyens possibles spirituels et temporels pour lire la pensée de son
frère Esaü, d'avoir voulu s'opposer à l'action bonne de cette
pensée avantageuse à son frère, de l'avoir supplanté
par ce moyen dans tous ses droits spirituels, et de l'avoir réduit, lui
et toute sa postérité, dans la sujétion et la privation
divine. Nous voyons d'ailleurs dans Jacob la
immémorial. C'est en quoi Jacob répète la prévarication
des premiers esprits envers le Créateur. Comme postérité
de Dieu, il représente la postérité supérieure divine.
Nous voyons, d'ailleurs, dans Jacob, la double prévarication des démons,
savoir celle qu'ils ont exercée contre le Créateur et celle contre
la créature et sa postérité. TAEn effet, Jacob n'a-t-il
pas prévariqué en premier lieu contre son père et secondement
contre son frère cadet Esaü, ainsi que le démon, a prévariqué
contre son père divin et contre le mineur son frère spirituel
? Les hommes ne nous retracent-ils pas la même chose par la fausse conduite
qu'ils tiennent, soit envers le Créateur, soit envers leurs frères
? Au reste, vous ne devez point être surpris que Jacob se soit comporté
comme il l'a fait envers Esaü. Esaü préféra le culte
terrestre à celui du Créateur. Il s'occupait entièrement
à la chasse et à la destruction des animaux sauvages, au lieu
de s'attacher à combattre l'intellect démoniaque qui s'était
emparé de son frère Jacob. Aussi, l'abandon qu'il a fait du culte
spirituel divin, pour ne se livrer qu'à des soins purement matériels,
a attiré sur lui les punitions qu'il méritait et l'a fait dépouiller
de tous ses droits spirituels. Esaü revint, cependant, de son égarement.
Il conçut, par la miséricorde divine, l'étendue de ses
prévarications et [se] croyant déchu de tous ses droits spirituels,
divins et temporels, il tomba dans la plus profonde consternation. Il ne put
s'empêcher de se plaindre à son père de l'usurpation que
lui avait faite son frère Jacob. Il fit concevoir à Isaac quelle
douleur ce devait être pour lui d'être venu le premier au monde,
et, cependant, de se trouver le dernier quant aux biens spirituels. C'était
déjà montrer une figure réelle de ce qui arriverait par
double prévarication des démons, savoir, celle qu'ils on exercée
contre le Créateur, et celle contre la créature et sa postérité.
En effet, Jacob n'a-t-il pas prévariqué en premier lieu contre
son père et secondement contre son frère cadet Esaü, ainsi
que le démon a prévariqué contre son père divin
et contre le mineur son père spirituel ? Les hommes ne nous retracent-ils
pas tous les jours la même chose par la fausse conduite qu'ils tiennent
soit envers le Créateur, soit envers leurs frères. Au reste, vous
ne devez pas être surpris que Jacob se soit comporté comme il l'a
fait envers Esaü. Esaü préféra le culte terrestre à
celui du Créateur ; il s'occupait entièrement à la chasse
et à la destruction des animaux sauvages, au lieu de s'attacher à
combattre l'intellect démoniaque qui s'était [225] emparé
de son frère Jacob. Aussi, l'abandon qu'il a fait du culte spirituel
divin pour ne se livrer qu'à des soins purement matériels, a attiré
sur lui les punitions qu'il méritait et l'a fait dépouiller de
tous ses droits spirituels. Esaü cependant revint de son égarement
; il conçut, par la miséricorde divine, l'étendue de ses
prévarications, et, se voyant déchu de tous ses droits spirituels,
divins et temporels, il tomba dans la plus profonde consternation. Il ne put
s'empêcher de se plaindre à son père de l'usurpation que
lui avait faite son père Jacob ; il lui fit concevoir quelle douleur
ce devait être pour lui d'être venu le premier au monde et de se
trouver le dernier quant aux biens spirituels. C'était déjà
montrer une figure réelle de ce qui arriverait par la suite à
Israël qui, d'aîné spirituel dans le monde et de premier héritier
de la loi divine, serait supplanté par ceux qui ne devraient venir qu'après
lui, et nous confirmer par là cette prédiction de l'Ecriture que
les premiers
la suite à Israël qui, d'âme spirituelle dans le monde et
le premier héritier de la loi divine, serait supplanté par ceux
qui ne devaient venir qu'après lui et nous confirmer, par [là],
cette prédiction de l'Ecriture que les premiers deviendront les derniers.
seront les derniers.
Esaü, après avoir fait inutilement toutes ces représentations
à son père, et voyant qu'il ne le pouvait toucher, lui dit, d'un
verbe emporté : "Vous n'avez donc réservé aucune bénédiction
pour moi directement." Sous le nom de bénédiction, Esaü
voulait tâcher d'obtenir de son père quelque pouvoir ou quelque
don spirituel, se voyant hors [d']état d'opérer aucun culte divin
pour la gloire du Créateur. Ceci nous fait voir que Dieu donne à
ses élus, sans aucune distinction temporelle, la connaissance de ses
dons spirituels, pour l'avantage des hommes de la terre, de même qu'il
ordonne à ces mêmes élus de ne transmettre leurs dons et
leurs vertus spirituelles qu'à [ceux] qui sont dignes d'un pareil héritage.
Esaü, voyant qu'il ne pouvait rien gagner sur l'esprit de son père,
lui parla une seconde fois et lui dit : "Puisqu'il ne te reste plus aucun
don spirituel dont tu puisses disposer en ma faveur, je te conjure au moins
par tout ce que je suis de me bénir au nom de l'Eternel. Isaac lui répondit
: "J'ai établi ton frère Jacob, seigneur des hommes de cette
terre. J'ai assujetti tous ses frères à sa domination. Je l'ai
affermi dans la possession des opérations spirituelles temporelles et
dans celles spirituelles divines. Il ne reste plus rien, en mon pouvoir pour
toi." Esaü poussa un grand cri, et répandit beaucoup de larmes
et, se contentant de gémir amèrement, il ne répondit plus
rien à son père, qu'il voyait sur le point d'être rappelé
par le
Esaü, après avoir inutilement fait toutes ses représentations
à son père et voyant qu'il ne pouvait le toucher, lui dit d'un
verbe emporté : "Vous n'avez directement réservé pour
moi aucune bénédiction ?" Sous le nom de bénédiction,
Esaü voulait tâcher d'obtenir de son père quelque pouvoir
ou quelque don spirituel, se voyant hors d'état d'opérer aucun
culte divin pour la gloire du Créateur. [226] Ceci nous fait voir que
Dieu donne à ses élus, sans aucune distinction temporelle, la
connaissance de ses dons spirituels pour l'avantage des hommes de la terre,
de même qu'il ordonne à ces mêmes élus de ne transmettre
leurs dons et leurs vertus spirituelles qu'à ceux qui sont dignes d'un
pareil héritage. Esaü, voyant qu'il ne pouvait rien gagner sur l'esprit
de son père, lui parla une seconde fois et lui dit : "Puisqu'il
ne te reste aucun don spirituel dont tu puisses disposer en ma faveur, je te
conjure au moins, par tout ce que je suis, de me bénir au nom de l'Eternel."
Isaac répondit : "J'ai établi ton frère seigneur des
hommes de cette terre ; j'ai assujetti tous ses frères à sa domination
; je l'ai affermi dans la possession des opérations spirituelles, temporelles
et dans celles spirituelles divines. Il ne reste plus rien en mon pouvoir pour
toi." Esaü poussa un grand cri ; il répandit beaucoup de larmes
et se contenta de gémir amèrement. Il ne répondit plus
rien à son père qu'il voyait sur le point d'être appelé
par le Créateur de cette vie dans l'autre.
Créateur de cette vie dans l'autre. Mais Isaac, touché de la triste
situation de son fils, le fit approcher de lui et lui dit : "Esaü,
écoute attentivement ce que j'ai à te dire. La bénédiction
que tu me demandes est dans la graisse de la terre, à cause de ta prévarication."
Il le bénit ensuite en lui disant : "La bénédiction
que je répands sur toi vient de l'Eternel, comme la rosée du ciel
[qui] se répand sur les plantes pour les substantier vient d'en haut."
Esaü se retira beaucoup plus satisfait de son père qu'il ne l'était
auparavant.
Mais Isaac touché de la triste situation de son fils, le fit approcher
de lui et lui dit : "Esaü, écoute attentivement ce que j'ai
à te dire. Les bénédictions que tu me demandes sont dans
la graisse de la terre à cause de ta prévarication." Il le
bénit ensuite en lui disant : "La bénédiction que
je répands sur toi vient de l'Eternel, comme la rosée qui se répand
sur les [227] plantes pour les substancier vient d'en haut." Esaü
se retira beaucoup plus satisfait de son père qu'il ne l'était
auparavant.
Voilà les choses que j'avais à vous dire, touchant le type d'Esaü.
Voyez si la conduite de son père envers lui n'est pas un type de l'immutabilité
du Créateur dans ses décrets de justice divine envers les coupables,
tant du siècle présent que des siècles passés. Voyez,
de plus, si la miséricorde qu'Isaac exerce à la fin de ses jours
sur son fils Esaü ne représente pas effectivement la miséricorde
du père divin envers sa créature, lorsqu'elle a recours directement
à lui. Ceci nous annonce encore la grande réconciliation à
venir, mais je parlerai de ce point dans la suite de mon traité, ayant
à vous instruire dans ce moment du type de Jacob.
Jacob eut une postérité nombreuse et, la voyant prospérer
considérablement dans les richesses temporelles, il lui inspira aisément
l'ambition des biens de la terre. Mais, pour se livrer à cet attachement
criminel, ils oublièrent tout le culte divin, de sorte qu'il n'en resta
pas la moindre trace dans la mémoire de Jacob, ni dans celle de sa postérité.
Jacob, alors, se laissa persuader par l'esprit démoniaque que ce qu'il
tenait des biens de la terre ne provenait que du
Voilà les choses que j'avais à vous dire touchant le type d'Esaü
; voyez si la conduite de son père envers lui n'est pas un véritable
type de l'immutabilité du Créateur dans ses décrets de
justice envers les coupables tant du siècle présent que des siècles
passés. Voyez de plus si la miséricorde qu'Isaac exerce sur la
fin de ses jours sur son fils Esaü ne représente pas parfaitement
la miséricorde du père divin envers sa créature, lorsqu'elle
a directement recours à lui. Ceci nous représente encore la grande
réconciliation à venir ; mais je parlerai de ce point dans la
suite de mon Traité, ayant à vous instruire en ce moment du type
de Jacob. Jacob eut une postérité nombreuse, et, la voyant prospérer
considérablement dans les choses temporelles, il lui inspira aisément
l'ambition des choses de la terre. Mais, pour se livrer à cet attachement
criminel, ils oublièrent tous le culte divin, en sorte qu'il n'en resta
plus la moindre trace dans la mémoire de Jacob ni dans celle de sa postérité.
Jacob alors se laissa persuader par l'esprit démoniaque que ce qu'il
tenait des biens de la terre ne provenait que du grand prince des démons,
et, qu'en conséquence, selon le culte qu'ils
grand prince des démons, et qu'en conséquence, selon le culte
qu'ils rendraient lui et sa postérité à ce grand prince,
ils seraient récompensés. Jacob, qui était devenu très
avide des biens matériels, adopta facilement cette insinuation.
rendraient, lui et sa postérité, à ce grand prince, ils
seraient récompensés. Jacob, qui était devenu fort [228]
avide des biens matériels, adopta facilement cette insinuation.
Il avait perdu de vue son origine spirituelle divine, dont le Créateur
lui avait retiré la connaissance. Il abjura bientôt son émanation
première, et le Créateur lui-même, en [ne] se considérant,
lui et toute sa postérité, que comme des êtres passifs.
Dans ces sentiments, il se livra tout entier aux sciences matérielles
démoniaques, et les ayant bientôt connues, il se proposa de les
réduire en pratique et de les opérer. En conséquence, il
résolut d'aller dans le pays de Haram et, la nuit l'ayant surpris en
chemin sur la montagne de Mor-ia, ou de Mahanaïm (ce mot signifie les deux
camps, celui du Créateur et celui des démons), il se prépara
à opérer sur cette montagne la pensée qu'il avait conçue
contre le Créateur. C'était à peu près vers la sixième
heure du jour, et lorsque le soleil allait se coucher, qu'il fit son invocation.
TAAussitôt qu'elle fut faite, le Créateur lui fit apparaître
un ange sous l'apparence d'un homme. (Vous savez que l'homme corporel ne saurait
soutenir la vue de l'esprit pur sans mourir ou sans que sa forme corporelle
ne fût consumée sur le champ.) La présence de cet esprit
fit une si forte impression, ou électrisation sur les essences corporelles
et celles animales spirituelles de Jacob, qu'il en fut terrassé.
Il avait perdu de vue son origine spirituelle divine dont le Créateur
lui avait retiré la mémoire : il abjura son émanation première
et le Créateur lui-même, en ne considérant lui et sa postérité
que comme des élus passifs. Dans ce sentiment, il se livra tout entier
aux sciences matérielles démoniaques, et, les ayant bientôt
connues, il se proposa de les réduire en pratique et de les opérer.
En conséquence, il résolut d'aller dans le pays de Haran et, la
nuit l'ayant surpris en chemin sur la montagne de Morija ou de Mahanaïm
(ce mot signifie les deux camps, celui des démons et celui du Créateur),
il se prépara à opérer sur cette montagne la pensée
qu'il avait conçue contre le Créateur. C'était à
peu près vers la sixième heure du jour et lorsque le soleil allait
se coucher qu'il fit son invocation. Aussitôt que son invocation fut faite,
le Seigneur lui fit apparaître un ange sous l'apparence d'un homme. Vous
savez que l'homme corporel ne pouvait soutenir la vue de l'esprit pur sans mourir
ou que sa forme corporelle fût consumée sur le champ. La présence
de cet esprit fit une si forte impression ou électrisation sur les essences
corporelles et sur celles animales spirituelles de Jacob, qu'il en fut terrassé.
Alors Jacob se réclama au Créateur et abjura devant lui, pour
une bonne fois, tout ce qu'il avait adopté de la partie démoniaque.
L'ange lui parla ensuite et
Alors Jacob se réclama au Créateur et abjura devant lui pour une
bonne fois tout ce qu'il avait adopté [229] de la partie démoniaque.
L'ange lui parla ensuite et
lui reprocha sa conduite horrible, tant passée que présente, envers
le Créateur, envers son frère, son père, sa postérité
et envers lui-même. Jacob, épouvanté et comme irrité
des effrayantes menaces que lui faisait l'ange, s'élança sur lui
et le combattit toute la nuit jusqu'à l'aurore. Mais, lorsque le combat
fut fini, l'ange demanda à Jacob quel était son nom. Jacob, au
lieu de dire son [nom], demande à l'ange de le bénir. L'ange demanda
encore à Jacob son nom. Jacob fit toujours la même réponse.
Enfin, l'ange ayant encore demandé à Jacob son nom pour la dernière
fois, il lui répondit qu'il s'appelait Jacob. Après que l'ange
eut reçu son nom, il lui dit : "Jacob supplantateur contre le Créateur
en abjurant l'esprit du Seigneur." A la fin de ces paroles, l'esprit fit
une si forte attraction sur la personne de Jacob qu'il lui dessécha le
tendon d'Achille. "Tu t'appelles Jacob. Eh bien, à l'avenir, tu
t'appelleras Israël, ou fort contre l'esprit du Créateur",
et ils se séparèrent l'un et l'autre, Jacob étant tout
confus de se trouver ainsi marqué par l'esprit qu'il avait abjuré.
lui reprocha sa conduite horrible, tant passée que présente, envers
le Créateur, envers son père, son frère, sa postérité
et envers lui-même. Jacob épouvanté et comme irrité
des effrayantes menaces que lui faisait l'ange, s'élança sur lui
et le combattit pendant toute la nuit jusqu'à l'aurore. Mais lorsque
le combat fut fini, l'ange lui demanda quel était son nom. Jacob fit
toujours la même réponse. Enfin l'ange ayant demandé à
Jacob son nom pour la dernière fois, il lui fit répondit qu'il
s'appelait Jacob. Après que l'ange eut reçu son nom, il lui dit
: "Jacob supplanteur contre le Créateur en abjurant l'esprit du
Seigneur." A la fin de ces paroles, l'esprit fit une si forte attraction
sur la personne de Jacob qu'il lui dessécha le tendon d'Achille. Tu t'appelles
Jacob. Eh bien, à l'avenir tu t'appelleras Israël ou fort contre
l'esprit du Créateur. Et ils se séparèrent l'un de l'autre,
Jacob étant tout confus de se trouver ainsi marqué par l'esprit
qu'il avait abjuré.
Cette marque de Jacob est dans sa postérité, pour un temps immémorial,
une preuve de la prévarication d'Israël. C'est depuis cette époque
qu'il a été défendu de la part de l'Eternel, soit dans
le temple de Moïse, soit dans celui de Salomon, qu'aucune personne marquée
à la lettre "B" de naissance ne fût admise au culte divin,
sous quelque prétexte que ce fût. Cette loi a été
donnée sous les peines les plus sévères [et] a été
confirmée par le Christ, afin que tous ceux qui seraient et qui sont
aujourd'hui chargés de faire opérer le culte divin dans son temple
spirituel observassent cette ordonnance avec la plus grande exactitude.
Cette marque de Jacob est dans sa postérité, pour un temps immémorial,
une preuve de la prévarication d'Israël. C'est depuis ce temps-là
qu'il a été défendu de la part de l'Eternel, soit dans
le temple de Moïse, soit dans celui de Salomon, qu'aucune personne marquée
de la lettre B de naissance ne fût admise au culte divin sous quel prétexte
que ce fut. Cette loi qui a été donnée sous les peines
les plus sévères [230] a été confirmée par
le Christ, afin que tous ceux qui seraient ou qui sont aujourd'hui chargés
de faire opérer le culte divin dans son temple spirituel observassent
cette ordonnance avec la plus grande exactitude.
Jacob, pénétré de douleur, rappelait en son esprit toute
l'horreur de sa conduite. Il se souvint que lorsqu'il avait projeté d'usurper
les droits d'Esaü, il avait donné un baiser à son père
Isaac, afin de mieux surprendre sa bonne foi. Enfin, il repassa toutes ses prévarications
contre le Créateur, contre lui-même et contre les lois du Créateur
et de la nature, et ce souvenir le rendit si inconsolable qu'il crut ne pouvoir
jamais trouver grâce devant l'Eternel, ni être compris au nombre
des mortels qui auront part à la miséricorde divine. C'était
surtout les paroles de l'ange qui l'avaient le plus affecté, ainsi que
le résultat inattendu qu'il avait eu de sa première opération
démoniaque. Cependant, malgré son abattement et la tristesse de
ses réflexions, Jacob forma un vrai désir de se remettre en grâce
avec le Créateur et ne cessa de lui demander sa réconciliation
parfaite. Une vision naturelle, qui s'offrit à lui sous une forme humaine,
lui certifia que ses voeux étaient exaucés. Celui qui lui apparaissait
était le même esprit qui l'avait marqué au tendon d'Achille
de la jambe droite. Il enseigna à Jacob le moyen de se procurer ce qu'il
désirait du Créateur. Pour cet effet, l'esprit le bénit
véritablement et l'ordonna de nouveau. Par ce moyen Jacob fut remis en
puissance spirituelle divine, pour opérer, quarante ans après
son ordination, les différents cultes divins ; ce qu'il fit effectivement
au bout de ce temps de quarante années sur le sommet de la même
montagne de Mor-ia, où il avait été la première
fois. Il s'y rendit, vers la sixième heure, à son ordinaire, et,
ayant tout préparé pour son opération, il fit sa prière
depuis la sixième heure jusque vers la moitié de la nuit. Alors,
il fit les
Jacob pénétré de douleur rappelait en son esprit toute
l'horreur de sa conduite. Il se souvint que lorsqu'il avait projeté d'usurper
les droits de son frère Esaü, il avait donné un baiser à
son père Isaac, afin de mieux surprendre sa bonne foi. Enfin il repassa
toutes ses prévarications contre le Créateur et contre les lois
de la nature, et ce souvenir le rendit si inconsolable qu'il ne crut jamais
pouvoir trouver grâce devant le Créateur ni être compris
au nombre des mortels qui auraient part à la miséricorde divine.
C'étaient surtout les paroles de l'ange qui l'avaient le plus affecté,
ainsi que le résultat inattendu qu'il avait reçu de son opération
démoniaque. Cependant, malgré son abattement et la tristesse de
ses réflexions, Jacob forma un vrai désir de se mettre en grâce
avec le Créateur, et ne cessa de lui demander sa réconciliation
parfaite. Une vision naturelle qui s'offrit à lui sous une forme humaine
lui certifia que ses voeux étaient exaucés. Celui qui lui apparaissait
était le même esprit que celui qui l'avait marqué au tendon
de la jambe droite. Il enseigna à Jacob les moyens d'obtenir du Créateur
ce qu'il désirait. Pour cet effet l'esprit le bénit véritablement
et l'ordonna [231] de nouveau. Par ce moyen, Jacob fut remis en puissance spirituelle
divine pour opérer quarante ans après son ordination les différents
cultes divins, ce qu'il fit effectivement au bout de ce temps de quarante années
sur le sommet de la même montagne de Morija où il avait été
la première fois. Il se rendit sur cette montagne vers la sixième
heure, à son ordinaire, et ayant tout préparé pour son
opération il refit sa prière depuis la sixième heure jusque
vers la moitié de la nuit. Alors il fit les invocations nécessaires
pour arrêter définitivement
invocations nécessaires pour arrêter définitivement les
effets de la justice dont le Créateur l'avait fait menacer par son ange.
Il réussit selon son désir et quatre anges vinrent l'instruire
de ce qu'il avait encore à faire et à opérer, pour obtenir
du Créateur son entière réconciliation, qu'il obtint en
effet, ainsi que je vais vous le dire. Le huitième jour après
cette dernière opération, Jacob se mit en chemin, pour retourner
sur le sommet de la montagne, et, y étant arrivé vers la fin du
neuvième jour, au soleil couché, il se prépara à
son ordinaire pour accomplir sa dernière opération de réconciliation.
A la moitié de la nuit du neuvième jour et tombant sur le commencement
du dixième, Jacob reçut la certitude de sa réconciliation
parfaite. Mais le fruit de son opération le travailla si fortement qu'il
ne put plus se tenir debout. Il se coucha alors sur le côté gauche,
et ayant appuyé sa tête sur une pierre ordinaire, il considéra
dans cette position tout ce qui lui provenait de son travail spirituel divin.
Il vit sept anges ou esprits qui montaient et descendaient sur lui. Dans le
nombre de ces esprits, il reconnut celui qui l'avait blessé et dont les
menaces l'avaient si fort épouvanté. Il reconnut aussi les quatre
anges qui étaient venus l'instruire de ce qu'il lui restait à
faire pour rentrer entièrement en grâce devant le Créateur.
Il aperçut encore la gloire du Créateur, qui était l'endroit
d'où sortaient et rentraient les sept esprits. Ce fut alors que Jacob
fut convaincu de sa réconciliation divine. Aussi dit Jacob : "C'est
ici le lieu de victoire parfaite, car j'ai vu l'Eternel face à face.
C'est ici le centre de l'univers et de la terre, qui est en face du Créateur,
et c'est ici encore que je marquerai la place de la maison que l'on bâtira
au Créateur." Il marqua, en effet, par trois pierres placées
les effets de la justice dont le Créateur l'avait fait menacer par son
ange. Il réussit selon son désir, et quatre anges vinrent l'instruire
de ce qu'il avait encore à opérer pour obtenir du Créateur
son entière réconciliation, qu'il obtint en effet ainsi que je
vais vous le dire. Le huitième jour après cette dernière
opération Jacob se mit en chemin pour retourner sur le sommet de la montagne,
et y étant arrivé vers la fin du neuvième jour, au soleil
couché, il se prépara à son ordinaire pour accomplir sa
dernière réconciliation. A la moitié de la nuit du neuvième
jour et tombant sur le dixième, Jacob reçut la certitude de sa
réconciliation parfaite, mais le fruit de son opération le travailla
si fortement qu'il ne put plus se tenir debout. Il se coucha alors sur le côté
gauche, et, ayant appuyé sa tête sur une pierre ordinaire, il considérait
dans cette posture tout ce qui lui provenait de son travail spirituel [232]
divin. Il vit sept esprits qui montaient et descendaient sur lui. Dans le nombre
de ces esprits il reconnut celui qui l'avait blessé et dont les menaces
l'avaient si fort épouvanté. Il reconnut aussi les quatre anges
qui étaient venus l'instruire de ce qui lui restait à faire pour
entrer entièrement en grâce devant le Créateur. Il aperçut
encore la gloire du Créateur à l'endroit d'où sortaient
et où entraient les anges. C'est alors que Jacob fut convaincu de sa
réconciliation divine. Aussi dit Jacob : "C'est ici le lieu de vision
parfaite, car j'ai vu l'Eternel face à face. C'est ici le centre de l'univers
et de la terre qui est en face du Créateur, et c'est ici encore que je
marquerai la place de la maison que l'on bâtira au Créateur."
Il marqua en effet par trois pierres placées triangulairement le lieu
fixé où l'on construirait le temple du Seigneur, sur la montagne
de Morija ; ce qui a été exécuté par Salomon, Chiram
triangulairement le lieu fixe ou l'on construirait le temple du Seigneur, sur
la montagne de Mor-ia ; ce qui a été exécuté par
Salomon, Chyram et Hyram, roi de Tyr.
ou Hyram, roi de Tyr.
L'emplacement que Jacob marqua par trois pierres en triangle figurait la forme
corporelle de la terre. TAIl resta au centre du triangle, pour montrer que le
Créateur avait placé l'homme-Dieu au centre de l'univers, pour
commander et gouverner tous les êtres émanés et créés.
Il faisait voir encore que c'était là le véritable lieu
où le Créateur se communiquait effectivement et manifestait sa
gloire à son premier mineur, tant qu'il resta dans la justice. C'est
pourquoi l'esprit suscita à Jacob de désigner ce lieu pour être
celui où serait bâti le temple, comme étant le type du lieu
où avait été construit le corps de gloire d'Adam, qui fut
appelé le temple spirituel de la Divinité. Dans ce temple spirituel,
était véritablement renfermé un esprit divin. La même
chose s'est représentée en nature dans la construction du temple
de Salomon, où l'esprit divin descendit en forme de nuée.
Jacob, étant pleinement convaincu de sa réconciliation, s'assujettit
à opérer exactement le culte divin à l'avenir. Il fixa
le temps où lui et sa postérité l'opérerait. Pour
cet effet il fit, dans un même jour ordinaire, quatre opérations
divines par quatre intervalles de six en six heures. Il fit ensuite, pendant
six jours consécutifs, une opération de veille spirituelle divine,
ce qui fait en tout dix opérations en sept jours de temps. Le total de
ses opérations comprend le nombre dénaire consacré à
la Divinité, et le nombre septénaire consacré à
l'esprit. Dans les quatre premières opérations, Jacob se réclama
uniquement au Créateur, en l'invoquant
L'emplacement que Jacob marqua par trois pierres triangulaires figurait la forme
corporelle de la terre. Il resta au centre du triangle pour montrer que le Créateur
avait placé l'homme-Dieu au centre de l'univers, pour commander et gouverner
tous les êtres émanés et créés. Il faisait
voir encore que c'était là le véritable lieu où
le Créateur se communiquait effectivement et manifestait sa gloire à
son premier mineur tant qu'il resta dans la justice. C'est pourquoi [233] l'esprit
suscita à Jacob de désigner ce lieu pour être celui où
devait être bâti le temple, comme étant le type du lieu où
avait été construit le corps de gloire d'Adam, qui fut appelé
le temple spirituel de la Divinité. Dans ce temple spirituel était
véritablement renfermé un esprit divin. La même chose s'est
représentée en nature dans la construction du temple de Salomon,
où l'esprit divin descendit en forme de nuée. Jacob, étant
pleinement convaincu de sa réconciliation, s'assujettit à opérer
exactement le culte divin à l'avenir. Il fixa le temps où lui
et sa postérité l'opéreraient. Pour cet effet il fit, dans
un même jour ordinaire, quatre opérations divines, par quatre intervalles,
de six en six heures. Il fit ensuite, pendant six jours consécutifs,
une opération de veille spirituelle divine ; ce qui fait en tout dix
opérations en sept jours de temps. Le total de ces opérations
comprend le nombre dénaire consacré à la Divinité,
et le nombre septénaire consacré à l'esprit. Dans les quatre
premières opérations, Jacob se réclama uniquement au
par son premier nom ineffable. Après quoi, il dit : "A moi le Dieu
d'Abraham." Il invoqua le Créateur par son second nom ineffable,
et dit : "A moi le Dieu d'Isaac." Enfin, il invoqua le Créateur
par son troisième nom ineffable, et dit fortement : "A moi le Dieu
de Jacob, qui est le même que celui d'Abraham et d'Isaac [qui opère]
divinement en nous trois, comme nous opérons tous les trois en lui dans
notre unité de puissance spirituelle divine." TADans cette invocation,
Jacob reconnaît véritablement Abraham comme type du Créateur
par la multitude des puissances spirituelles qui lui furent données.
Il reconnaît Isaac comme le type du fils divin, ou de l'action divine.
La manifestation de la gloire divine s'est opérée, et, dans lui-même,
Jacob reconnut le vrai type de l'esprit par les grandes merveilles que le Créateur
avait faites pour lui, en lui montrant à découvert la gloire divine.
Créateur, en l'invoquant par son premier nom ineffable, après
quoi, il dit : A moi le Dieu d'Abraham ! Il invoqua le Créateur par son
second nom ineffable et lui dit : A moi le Dieu d'Isaac ! Il l'invoqua enfin
par son troisième nom ineffable et dit : A moi le Dieu de Jacob ! qui
est le même que celui d'Abraham et d'Isaac, qui opère divinement
en nous trois, comme nous opérons tous les trois en lui [234] dans notre
unité de puissance spirituelle divine. Dans cette invocation, Jacob reconnaît
véritablement Abraham comme type du Créateur par la multitude
de puissances spirituelles qui lui furent données. Il reconnaît
Isaac comme le type du Fils divin ou de l'action divine dans la grande postérité
de Dieu qui provint de lui, dans laquelle l'élection et la manifestation
de la gloire divine s'est opérée. Et par lui-même Jacob
reconnaît le vrai type de l'Esprit, par les grandes merveilles que le
Créateur avait faites pour lui, en lui montrant à découvert
la gloire divine.
Le dernier type répète encore celui de la miséricorde que
le Créateur exercera jusqu'à la fin des siècles sur sa
créature, ainsi que Jacob nous le fait voir par sa dernière opération,
où il invoqua l'esprit du Créateur, pour être répandu
sur sa postérité pervertie à son exemple et la délivrer
par là de la servitude des démons. Ce que l'esprit saint a effectivement
opéré par la parole de Moïse. C'est de là qu'il nous
a été enseigné que Dieu était en trois personnes,
et cela parce que le Créateur a opéré trois actions divines
et distinctes l'une de l'autre, en faveur des trois mineurs dont nous venons
de parler conformément au type qu'ils devaient faire dans l'univers.
Ces trois personnes ne sont en Dieu que relativement à leurs
Ce dernier type répète encore celui de la miséricorde que
le Créateur exercera jusqu'à la fin des siècles sur sa
créature, ainsi que Jacob nous l'a fait voir par sa dernière opération,
où il invoqua le Créateur pour être répandu sur sa
postérité pervertie à son exemple, et la délivrer
par là de la servitude des démons, ce que l'esprit saint a effectivement
opéré par la parole de Moïse. C'est de là qu'il nous
a été enseigné que Dieu était en trois personnes,
et cela parce que le Créateur a opéré trois actions divines
et distinctes l'une de l'autre en faveur des trois mineurs dont nous venons
de parler, conformément aux types qu'ils doivent former dans l'univers.
Ces trois personnes ne sont en Dieu que relativement à leurs
opérations divines et l'on ne peut les concevoir autrement sans dégrader
la Divinité qui est indivisible et qui ne peut être susceptible
d'aucune façon d'avoir en elle différentes personnalités
distinctes les unes des autres. S'il était possible d'admettre dans le
Créateur des personnalités distinctes, il faudrait alors en admettre
quatre au lieu de trois, relativement à la quadruple essence divine,
qui doit vous être connue, savoir l'esprit divin, 10, l'esprit majeur,
7, l'esprit inférieur, 3, et l'esprit mineur, 4. C'est par là
que nous concevons l'impossibilité qu'il y a que le Créateur soit
divisé en trois natures personnelles. Que ceux qui veulent diviser le
Créateur dans son essence observent au moins de le diviser dans le contenu
de son immensité.
actions divines, et l'on ne peut les concevoir autrement sans dégrader
la Divinité, qui est indivisible et [235] qui ne peut être susceptible,
en aucune façon, d'avoir en elles différentes personnalités
distinctes les unes des autres. S'il était possible d'admettre dans le
Créateur des personnes distinctes, il faudrait alors en admettre quatre
au lieu de trois, relativement à la quatriple essence divine qui doit
vous être connue, savoir l'esprit divin 10, l'esprit majeur 7, l'esprit
inférieur 3 et l'esprit mineur 4. C'est là que nous concevons
l'impossibilité qu'il y a que le Créateur soit divisé en
trois natures personnelles. Que ceux qui veulent diviser le Créateur
en son essence observent au moins de le diviser dans le contenu de son immensité.
Pour vous expliquer définitivement tous les types que font Abraham, Isaac
et Jacob, je vous dirai que ces trois mineurs étaient la vraie figure
d'Adam, d'Abel et de Seth envers le Créateur. Ces trois premiers, comme
les trois derniers, avaient vu la gloire du Créateur. Noé, Sem
et Japhet ont eu le même avantage. Quant à Esaü, qui reste
sans héritage particulier, il fait le type de Caïn chez Adam, celui
de Cham chez Noé, et le sien propre chez Abraham. Non seulement Abraham,
Isaac et Jacob ont été les types de l'action divine chez les mineurs
passés et présents, mais encore chez les mineurs à venir.
Adam, Noé, avec leur postérité, avaient annoncé
tous ces types ; le Christ, Moïse, Elie les ont confirmés par leurs
opérations sur le mont Tabor où ils ont vu tous ensemble la gloire
du Créateur. Le baiser que Jacob donna à Isaac lorsqu'il eut conçu
de supplanter son frère, annonçait la trahison que l'homme-Dieu
devait éprouver de la part
Pour vous observer définitivement tous les types que font Abraham, Isaac
et Jacob, je vous dirai que ces trois mineurs étaient la vraie figure
d'Adam, d'Abel et de Seth envers le Créateur. Les trois premiers comme
les trois derniers avaient vu la gloire du Créateur. Noé, Sem
et Japhet avaient eu le même avantage. Quant à Esaü, qui reste
sans héritage particulier, il fait le type de Caïn chez Adam, celui
de Cham chez Noé, et le sien propre chez Abraham, Isaac et Jacob. Non
seulement Abraham, Isaac et Jacob ont été les types de l'action
divine opérée par l'esprit divin chez les mineurs passés
et présents, mais encore chez les mineurs à venir. Adam, Noé
par leur postérité avaient annoncé tous ces types. Le Christ,
Moise, Elie les ont confirmés par leurs [236] opérations sur le
mont Thabor, où ils ont vu tous ensemble la gloire du Créateur.
Le baiser que Jacob donna à Isaac lorsqu'il eut conçu de supplanter
son frère, annonçait la trahison que
d'un de ses frères et disciples nommé Judas Iscariothe. L'un est
supplantateur du matériel, et l'autre du spirituel. Prenez garde que
la cupidité de la matière ne vous porte à répéter
un type aussi inique. Voilà ce que j'avais de plus intéressant
à vous dire sur les personnes d'Abraham, Isaac et Jacob, sans que j'entre
dans le détail de la conduite temporelle qu'ils ont tenue dans le monde.
L'Ecriture en dit assez sur ce sujet.
l'Homme-Dieu devait éprouver de la part d'un de ses frères et
disciples nommé Judas Iscariote : l'un est supplanteur de matière,
l'autre de spirituel. Prenez garde que la cupidité de la matière
ne vous porte à répéter un type inique. Voilà ce
que j'avais de plus intéressant à vous dire sur les personnes
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, sans que j'entre dans le détail de la
conduite temporelle qu'ils ont tenue dans ce monde l'Ecriture en dit assez à
ce sujet.
TAJe vais vous instruire du type que Moïse a fait dans cet univers, et
vous verrez le rapport qu'il a avec tous les précédents et si
l'on peut douter de la vérité des faits spirituels qui se sont
opérés par ordre du Créateur, depuis le commencement du
monde temporel jusqu'à sa fin, et depuis la prévarication des
premiers esprits créés, jusqu'aux mineurs derniers émanés
de la Divinité. Vous comprendrez si je dis la vérité sans
rubriques, imaginations, amplifications, insinuations, pour surprendre la bonne
foi de l'homme de désir. Ce n'est point là mon état. J'ai
abandonné et abjuré, depuis ma plus tendre jeunesse, le mensonge,
la cupidité et l'orgueil, pour ne professer que la vérité
des choses spirituelles divines, et celles spirituelles temporelles qui s'opèrent
dans cet univers.
Je vais donc entrer dans l'explication du grand type de Moïse et vous faire
concevoir le rapport, la répétition et la connexion que ce type
a réellement avec tous les autres et comme ce type est appelé
spirituellement le double type du Créateur, et celui de tous les esprits
dont le Créateur s'est servi et se sert encore pour la manifestation
de sa gloire et de sa justice divine chez tous les
Je vais vous parler maintenant des grands types que Moïse fait dans l'univers.
Vous y verrez le vrai rapport qu'il y a avec tous les types passés, vous
y verrez le double type du Créateur et celui de tous les esprits dont
le Créateur se sert pour la manifestation de la justice ; vous y apprendrez
si on peut douter de la vérité des faits spirituels qui se sont
opérés depuis le commencement du monde, qui s'opéreront
jusqu'à la fin des siècles, et de ceux qui se sont opérés
depuis la prévarication des premiers esprits jusqu'à celle du
premier mineur. Vous jugerez enfin si je dis la vérité ou si j'use
de subterfuges et de sophismes afin de surprendre la bonne foi de l'homme de
désir. Ce n'est ni mon état, ni mon goût. J'ai eu en horreur,
dès mon enfance, le mensonge et l'orgueil ; [237] je les ai abjurés
pour ne faire profession que de la vérité des choses spirituelles
divines et spirituelles temporelles. Ainsi vous ne devez pas craindre de moi
que je vous parle le langage de l'erreur.
habitants spirituels et temporels de cet univers.
Moïse prend naissance dans un pays étranger que l'on appelle Egypte,
qui signifie "lieu de privation divine", ou terre de malédiction
pour les opposants à la volonté divine qui seraient précipités
avec leurs adhérents. Les habitants de ce pays, et qui cultivent cette
terre selon leur volonté, font exactement le vrai type des démons
premiers prévaricateurs, qui n'ont opéré et n'opèrent
que selon leur volonté, sans y comprendre celle du Créateur. Ainsi
firent ces esprits. Ils furent relégués dans la partie du midi.
L'Egypte n'est-elle pas dans cette partie-là ? La postérité
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob tombent en esclavage et par leur prévarication
démoniaque, demeurent en proie à la puissance des habitants de
cette terre, pendant l'espace de quatre cent trente ans. Cette postérité
en proie aux Egyptiens n'est-elle pas le type des mineurs adhérents à
la volonté des démons, qui sont encore aujourd'hui en proie et
soumis sous la puissance démoniaque ?
Je commencerai par vous donner l'interprétation du mot Egypte où
vous savez que Moïse prit naissance. Ce mot signifie lieu de privation
divine ou terre de malédiction. C'est là que les ennemis de la
volonté divine avaient été précipités avec
leurs adhérents. Les nations qui résident dans ce pays et qui
en cultivent la terre selon leur propre volonté, représentent
les premiers esprits prévaricateurs qui n'ont opéré et
n'opèrent encore à présent que selon leur volonté,
indépendamment de celle du Créateur. Les premiers esprits furent
relégués dans la partie du midi, et c'est dans cette partie que
l'Egypte est située. La postérité d'Abraham, d'Isaac et
de Jacob, ayant prévariqué, tomba sous la puissance des habitants
de l'Egypte et y demeura pendant 430 ans. C'est la vraie figure des mineurs
spirituels qui succombent sous la puissance des démons. Venons actuellement
à Moïse.
Tupz, homme issu de la tribu de Lévi, et Maha, sa femme, sortie de la
maison même de Lévi, furent élus par le Créateur,
quoiqu'en servitude et en esclavage dans la terre Egypte pour faire naître
d'eux une postérité à Dieu, pour être le régénérateur
de la postérité d'Abraham, [d']Isaac et de Jacob. L'étant
de cette postérité, ils le sont de celle d'Adam. Tupz, qui veut
dire "comble de bonté divine", relativement au produit de son
nombre sénaire, 6, et Maha, ou Marra, qui signifie "fécondité
spirituelle divine", relativement au produit de son nombre quaternaire,
4, eurent deux enfants mâles et uniques, et une seule
Tupz, que l'Ecriture appelle Amram, de la tribu de Levi, et Maha, sa femme,
que l'Ecriture appelle Jocabed, de la propre maison de Levi, furent élus,
quoiqu'en esclavage dans la terre d'Egypte, pour faire naître d'eux une
postérité de Dieu qui régénérerait la postérité
d'Adam. Tupz signifie comble de [238] bonté divine et porte le nombre
sénaire. Maha signifie fécondité spirituelle divine et
porte le nombre quatre. Tous les deux eurent dans un âge avancé
leur postérité, qui consistait en deux enfants mâles et
un seul femelle savoir : le père eut en premier lieu Mérian à
l'âge de 66 ans 3. Aussi cet
fille. Tupz et Maha, père et mère de Moïse et d'Aaron, finirent
leurs jours quelques temps avant la fuite de Moïse et d'Aaron de l'Egypte.
Ils eurent ces enfants dans un âge fort avancé. Tupz eut en premier
lieu Merian, qui veut dire "terre vierge". Elle fut savante en connaissances
spirituelles divines, et fit sacrifice de la virginité pour opérer
le culte du Créateur ordonné à son sexe de nature féminine.
Il eut ensuite Aaron à l'âge de 79 ans, 7, et Moïse son dernier
fils à 82 ans, 10. Sa femme, à l'âge de 48 ans, 3, enfanta
Merian ; à l'âge de 61 ans, 7, Aaron [60] ; et à celui de
64 ans, 10, Moïse. Je ne parlerai point de l'âge du monde de leur
décès, n'étant d'aucune importance pour ce dont je veux
vous instruire. Moïse vint au monde le 14e de la lune de nisan ou de mars,
et fut ensuite mis dans [une] espèce d'arche, étant portée
sur les eaux du Nil, et y flotta quelque temps. Le nom de Nil signifie principe
d'action et opération spirituelle temporelle. L'avènement de Moïse
dans la terre Egypte et son exposition sur les eaux explique un grand type que
je dois vous développer. Moïse, par son avènement spirituel
temporel dans la terre Egypte, lieu de ténèbres où toute
espèce de nature vivait dans la plus grande confusion, explique le type
du chaos où toutes choses destinées pour la création universelle,
étaient confondues, sans lois, règles et ordres spirituels divins.
L'avènement de Moïse dans cette terre explique le type de l'avènement
de l'esprit divin dans le chaos, qui fraya règles, actions, lois et ordres
spirituels divins à toutes choses y contenues. Mais, toutefois, les ténèbres
ne le comprirent point. De même, les habitants d'Egypte ne comprirent
point l'avènement et la naissance de Moïse dans leur terre chaotique.
Les habitants de ténèbres
enfant fut appelé Mérian, qui signifie terre vierge. Cette fille
fut savante en connaissances spirituelles divines, et elle fit sacrifice de
sa virginité pour opérer le vrai culte permis et ordonné
à son sexe. Tupz eut ensuite Aron, à l'âge de 79 ans 7,
et Moïse à l'âge de 82 ans 10. Maha enfanta Mérian
à l'âge de 48 ans 3, Aron à l'âge de 61 ans 7, et
Moïse à l'âge de 64 ans 10. Tupz et Maha moururent quelque
temps avant la sortie de Moïse hors la terre d'Egypte, sans que je m'occupe
de vous fixer la date de leur mort, qui est absolument inutile aux faits dont
je vais vous instruire. Moïse vint au monde le 14 de la lune de Nisan ou
de Mars. Il fut mis dans une espèce de berceau ou d'arche dans laquelle
il flotta quelque temps sur les vagues du Nil : ce mot signifie principe d'action
et d'opérations spirituelles temporelles. L'avènement de Moïse
dans la terre d'Egypte où toute espèce de nations vivaient dans
la confusion et dans les ténèbres représentait l'avènement
de l'Esprit divin dans le Chaos, où il prescrivit toutes les choses qui
y étaient contenues, les lois, les actions et ordres spirituels qui leur
étaient convenables. Il vous- est dit que les [239] ténèbres
ne comprirent point la lumière divine ; de même le chaos d'Egypte
et ses habitants de ténèbres ne comprirent point la naissance
et l'avènement de Moïse au milieu d'eux. Ces peuples n'avaient aucune
connaissance du vrai culte. Toutes leurs actions et tous leurs soins se bornaient
à satisfaire la cupidité de leurs sens matériels, en ne
s'attachant qu'à cet instinct animal qui est inné dans tout être
passif. Quoique les animaux raisonnables soient assujettis aux mêmes lois
que les animaux irraisonnables par l'instinct naturel et inné en eux
dans toute forme corporelle ; cependant on ne peut nier que
n'avaient aucune connaissance en général du vrai culte du Créateur.
Ils n'avaient non plus aucune connaissance des règles, actions, lois
et ordres spirituels divins dans leurs opérations, si ce n'est celles
cupides matérielles que le corps général et particulier
ont innés avec eux. Cette connaissance est très parfaitement donnée
à tout être des animaux qui n'ont que la vie animale, ou l'instinct
passif. Ce n'est donc pas une grande merveille de voir les animaux raisonnables
se distinguer des irraisonnables, en s'élevant au-dessus de cet instinct
réellement inné dans leur forme corporelle de matière apparente,
comme dans celle des irraisonnables, avec cette différence que ceux-ci
en tirent plus d'avantages que les raisonnables attachés à la
vie temporelle, qui, lorsque quelque événement de nature s'oppose
sur eux par contraction et que cette contraction change de lois d'ordre de leur
nature corporelle, ce qu'ils appellent chose surnaturelle à cause de
leur ignorance, ils sont si fort épouvantés qu'ils ne savent où
donner de la tête et employent l'action et l'instinct d'un de leurs semblables,
ne considérant pas que celui dont ils se servent serait aussi ignorant
qu'eux, si le même cas leur arrivait. Cela vient de ce que ceux qui se
trouvent dans le cas n'ont pas recours au premier principe spirituel divin,
qui est le seul médecin qui possède l'art de la guérison
radicale ; ce dont je vous parlerai lorsque je traiterai des différents
événements arrivés chez Israël.
ce soit un supplice de plus pour eux quand ils viennent à s'en écarter.
On en voit des preuves claires parmi les hommes qui sont attachés à
la vie temporelle. Si quelque événement naturel occasionne sur
leur forme quelque contraction qui en dérange les lois d'ordre, ils crient
au phénomène, ils sont tout épouvantés, et, par
ignorance, ils se livrent aux soins et à l'instinct d'un de leurs semblables
qui, le plus souvent, est aussi ignorant qu'eux et qui serait plus en peine
que l'affligé si pareil accident lui arrivait. Cette conduite n'est point
surprenante dans ceux qui, en pareil cas, n'ont point recours à leur
premier principe spirituel divin, le seul médecin qui guérisse
radicalement. Je parlerai de ceci plus amplement lorsque je traiterai des différents
événements arrivés chez Israël. [240]
Moïse flottant sur les eaux et le temps qu'il y resta explique par son
type celui du Créateur, lorsqu'il flottait sur des eaux, ou fleuve radical
apparent, pour le débrouillement du chaos. Il faut entendre par le débrouillement
du chaos les lois,
Moïse, en flottant sur les eaux, fait véritablement le type de l'esprit
du Créateur qui flotte sur le fluide radical pour le débrouillement
du chaos. Vous savez qu'il n'est autre chose que les lois d'ordre et d'actions
qui furent données à
ordres, temps et actions qu'il institua à toutes choses chaotiques, pour
opérer selon qu'il l'avait conçu dans son imagination, pour agir
selon les lois auxquelles elles étaient assujetties par son décret
de création. Vous devez voir bien clairement par là comme Moïse
est le type véritable du principe de la création universelle,
ainsi que le Créateur l'avait déjà fait voir par la première
manifestation de sa justice et de sa gloire divine par Noé, régénérateur
du culte divin chez les mortels préservés du fléau de sa
justice divine et réconciliés avec lui. Moïse, dans toutes
ses opérations spirituelles divines, n'est-il pas encore la répétition
parfaite du type de Noé ? Moïse flotte sur les eaux, Noé
y a flotté aussi, Noé réconcilie le reste des mortels avec
le Créateur, Moïse réconcilie la postérité
d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Noé rétablit le culte divin chez
les hommes qu'il a réconciliés, Moïse l'a fait dans la postérité
de Jacob. Moïse conduit les nouveaux réconciliés pendant
quarante ans, Noé conduit pendant le même temps ses réconciliés.
Noé offre sacrifice au Créateur avec ses nouveaux réconciliés,
Moïse offre également sacrifice avec son peuple. Enfin, pour abréger,
Moïse rappelle tous les types passés et annonce ceux à venir,
que le Créateur a destinés pour la manifestation de sa gloire
et de sa justice dans cet univers, en commençant depuis Seth, Enoch,
Noé, Abraham, jusqu'au Christ et jusqu'au temps présent, et même
pour l'avenir. Je vous exhorte à faire de mûres réflexions
sur le type de Moïse. Vous verrez que cet élu du Créateur
fait véritablement les trois types de la triple essence divine dans sa
création universelle générale et particulière, par
tout ce qu'il a opéré spirituellement : sa naissance, 1, sa réconciliation,
2, et la
toutes choses contenues dans la masse chaotique. Noé, qui avait été
témoin de la manifestation de la justice et de la gloire divines, avait
déjà fait le type de la gloire du Créateur universel ;
je vous ferai donc observer que tous les types qu'a faits ce patriarche ont
été répétés par les observations spirituelles
de Moïse. Ils ont flotté tous les deux sur les eaux. Noé
a réconcilié le reste des mortels avec le Créateur ; Moïse
réconcilia la postérité d'Abraham, d'Isaac et de Jacob
avec la Divinité : Noé régénère le culte
divin dans la postérité de Jacob. Noé conduit pendant quarante
ans les hommes qu'il a réconciliés avec le Créateur ; Moïse
conduit le peuple juif pendant le même temps. Noé offre un sacrifice
au Créateur en action de grâce ; Moïse a offert également
des sacrifices avec le peuple réconcilié. Je ne finirais point
si je voulais vous détailler tous les types que Moïse a répétés,
tant ceux de Noé que ceux des patriarches passés et à venir.
Je me contenterai à vous exhorter de faire de sérieuses réflexions
sur la grandeur du type de Moïse. Vous apprendrez à connaître
que cet Elu représente parfaitement, par ses opérations, la triple
essence divine dans sa création universelle, générale et
particulière, [241] ainsi que vous pouvez le voir. 1° La naissance
de Moïse représente l'action même du Créateur. 2°
La réconciliation que Moïse a faite représente l'opération
de l'homme divin ou du fils du Créateur. 3° La conduite du peuple
confiée aux soins de Moïse représente l'Esprit divin qui
conduit, gouverne et dirige tout être temporel et spirituel inférieur
à lui. L'Ecriture nous a appris comment une fille du roi d'Egypte sauva
le jeune Moïse de dessus les eaux du Nil, et le fit élever secrètement
pour le dérober aux poursuites de Pharaon et de ses
conduite que le Créateur lui donne des réconciliés pendant
quarante ans, 3. Nous interprétons spirituellement la naissance de Moïse
comme l'action du Créateur, la réconciliation qu'il a faite comme
l'opération de l'homme divin ou du fils du Créateur, et la conduite
du peuple réconcilié comme l'esprit divin qui conduit, gouverne
et dirige tout être temporel et spirituel inférieur à lui.
Moïse ayant échappé à la rage de Pharaon et à
l'humanité de ses adhérents par les soins d'une fille de Pharaon
qui le fit élever depuis sa tendre jeunesse dans cette cour d'hommes
de ténèbres jusqu'à l'âge de sept ans, et contre
la volonté de quelqu'un de cette cour qui concertait la défaite
de l'individu de Moïse ; la beauté de cet enfant dans sa tendre
jeunesse, ses manières, ses connaissances et son air réfléchi,
ainsi que son raisonnement dès l'âge de deux ans, fit que la fille
du roi s'y attacha encore plus fortement. Elle exigea de la nourrice qui était
la mère de Moïse, qu'elle le lui apportât tous les jours à
son lever, pour être assurée si l'on effectuait exactement les
ordres qu'elle avait donnés d'en avoir soin et la plus grande attention.
Cet événement dernier survenu en faveur de Moïse représente
le type de l'alliance que les idolâtres feraient par la suite avec la
loi divine du Créateur, ainsi que firent le reste des Egyptiens après
la défaite de Pharaon et de son armée, qui se lièrent à
la loi spirituelle que Moïse professait dans Israël. La nourrice de
Moïse, conformément aux ordres qu'elle avait reçus, portait
tous les matins, au lever de la princesse, ce jeune enfant, et, un jour, la
princesse, observant que cet enfant croissait de plus en plus en beauté,
le prit sur ses bras pour l'apporter chez Pharaon, et en passant par la salle
courtisans, qui avaient résolu de faire périr tous les enfants
mâles du peuple hébreu. Cette princesse conçut une forte
amitié pour le jeune Moïse qui était d'une grande beauté.
Elle était frappée de l'air réfléchi qui s'annonçait
en lui dans un si bas âge, et qui promettait toutes les connaissances
et tout le raisonnement que le jeune Moïse montra effectivement dès
l'âge de deux ans. La mère de l'enfant fut la nourrice que la princesse
choisit et, pour s'assurer qu'on observait exactement tous les ordres qu'elle
avait donnés d'en avoir le plus grand soin, elle exigea que la nourrice
lui présentât l'enfant tous les jours. Ceci annonçait déjà
l'alliance que les idolâtres feraient à l'avenir avec les lois
divines, ce qui a été effectué par les restes des Egyptiens
qui, après la destruction de Pharaon et de son armée, se réunirent
à la loi de Moïse. La nourrice exécutait ponctuellement les
[242] ordres qu'elle avait reçus, et l'enfant croissait de plus en plus
en beauté. Un jour entre autres, la princesse fut si charmée de
le voir, que, l'ayant pris sur ses bras, elle résolut de se hasarder
de le porter à Pharaon son père. Pour cet effet, elle passa dans
une salle d'audience où étaient plusieurs tables. Sur l'une de
ces tables était un grand carreau où la couronne et le sceptre
du roi étaient placés. Parmi les pierres précieuses qui
ornaient la couronne du roi, il y avait une escarboucle qui jetait un feu considérable.
La princesse approcha le jeune Moïse et le plaça debout sur la table
où étaient ces bijoux, afin de voir l'effet qu'ils feraient sur
lui, sachant tout ce qu'ils faisaient sur les hommes faits. A l'aspect du brillant
de tous ces ornements, le jeune Moïse poussa un grand cri de joie et se
mit à sautiller comme la plupart des enfants de son âge. La princesse
poussa la curiosité jusqu'à la fin en
d'audience du roi, dans laquelle étaient plusieurs tables sur l'une desquelles
était un carreau avec la couronne et le sceptre du roi. La couronne était
enrichie de toutes espèces des pierres précieuses. Il y en avait
une surtout, que l'on nomme escarboucle, qui jetait un feu considérable.
La princesse, ayant avancé cet enfant auprès de cette table, l'y
avait posé debout pour lui faire admirer la couronne et voir l'effet
que produirait sur lui l'éclat de ses ornements, qui causaient de l'admiration
aux hommes faits. Elle l'avança tout auprès de cette couronne,
et le jeune Moïse poussa un grand cri de joie à l'aspect de l'éclat
qui en ressortait, et se mit en même temps à sauter comme font
la plupart des enfants de cet âge. La princesse, voyant qu'il voulait
prendre la couronne, y adhéra, et après avoir observé s'il
n'y avait personne de la cour à portée de la voir, le pencha sur
la couronne et le sceptre qu'il prit avidement et porta le tout sur sa tête.
La princesse lui aida même, voyant qu'il ne pouvait le faire seul. Dans
cet intervalle, l'enfant laissa tomber le sceptre aux pieds de la princesse,
et voulant ôter la couronne de dessus sa tête, il la laissa aussi
tomber sur la table à ses pieds, et y en mit même un dessus. Pendant
que la princesse s'amusait ainsi avec Moïse, un chambellan du roi, qui
avait observé tout ce qu'elle avait fait avec cet enfant, fut en rendre
compte au roi, et fit un récit encore contre Moïse, pour que le
roi le fît mettre à mort, selon l'arrêt qu'il avait prononcé
contre les nouveaux-nés d'Israël.
La princesse, ayant remis la couronne et le sceptre à leur place, s'en
fut chez son père, pour lui faire admirer cet enfant. Mais elle se trouva
toute interdite de l'accueil que le roi, contre
adhérant au désir que l'enfant témoignait de prendre tous
ces bijoux : Elle examina l'appartement pour voir si elle n'était pas
observée et, n'apercevant personne, elle penche Moïse sur la couronne
et le sceptre. Cet enfant les prend avec avidité, mais ne pouvant les
enlever, la princesse lui aide et lui met la couronne sur la tête. Dans
cet intervalle, l'enfant laissa tomber le sceptre aux pieds de la princesse
et voulut ensuite ôter la couronne de dessus sa tête. Il la laissa
tomber sur la table et mit le pied dessus. Pendant que la princesse s'amusait
avec le [243] jeune Moïse, un chambellan du roi avait tout observé
dans un endroit caché. Le chambellan alla promptement rendre compte au
roi de ce qui s'était passé et fit un récit odieux contre
Moïse, afin que le roi le fit mettre à mort selon l'arrêt
qu'il avait prononcé contre les nouveaux-nés en Israël. La
princesse, après avoir remis à leur place le sceptre et la couronne,
reprit le jeune Moïse sur ses bras et alla dans l'appartement de son père
pour le lui présenter. Mais Pharaon, qui avait été prévenu
par son chambellan, fit, contre son ordinaire, un accueil très froid
et très rebutant à sa fille. La princesse interdite demanda au
roi une audience particulière pour savoir de lui le sujet de son refroidissement.
Le roi lui accorda sa demande et, lorsqu'il fut seul avec elle, il ne lui laissa
pas le temps de parler, mais il prononça sur le champ l'arrêt de
mort contre Moïse. La princesse encore plus surprise mit tout en usage
pour que son père lui fit connaître le motif d'un ordre aussi rigoureux,
en lui représentant que jamais cet enfant ne serait à craindre
pour lui. Elle attendrit tellement le roi par ses discours et par ses larmes
qu'il ne put s'empêcher de lui avouer ce que le chambellan lui avait rapporté.
N'est-ce que cela ? dit la princesse. Il est bien vrai
son ordinaire, lui fit, et au jeune Moïse. Elle en fut si pénétrée
qu'elle demanda au roi une audience tête à tête pour savoir
ses intentions à son sujet et à celui de Moïse. Ce que le
roi lui ayant accordé, il ne lui donna pas le temps de parler et prononça
aussitôt l'arrêt de mort de Moïse. La princesse, encore plus
surprise, voulut avoir une explication du roi de ce changement d'ordre contre
Moïse. Alors le roi, la voyant fondant en larmes, lui récita ce
qu'un de ses chambellans lui avait rapporté. La princesse, encore bien
étonnée, dit au roi : "'Ce qu'on vous a rapporté de
moi est bien vrai, mais cet enfant n'a pas pris le sceptre et la couronne avec
méchanceté et ne les a point jetés à terre. Mais,
puisque votre volonté est telle, je vous demande, ô roi, que l'arrêt
de mort que vous avez prononcé contre Moïse ne soit exécuté
qu'après l'expérience qui sera faite devant vous de cet enfant
avec du feu. L'expérience faite, que votre volonté s'accomplisse."
Le roi, déférant à la volonté de sa fille, accepta
sa proposition, et l'expérience fut faite devant lui, le délateur
et la nourrice de Moïse, et voici ce qui fut fait : la princesse fit allumer
un grand réchaud de feu ardent, que l'on mit sur la même table
où étaient le sceptre et la couronne. Ensuite, la princesse présenta
elle-même cet enfant, comme elle avait fait la première fois sur
cette table. A peine Moïse eut-il aperçu le feu qu'il s'y jeta précipitamment,
sans faire attention à la couronne et prit avec sa main droite un charbon
qu'il mit dans sa bouche, où il s'éteignit après lui avoir
brûlé une partie de sa langue. Après que cette expérience
fut faite, la princesse que le Créateur avait suscitée pour être
la protectrice et la conservatrice temporelle du jeune Moïse, plaida contre
le rapport téméraire
que l'enfant a pris votre sceptre et votre couronne, mais il ne peut y avoir
aucun mauvais dessein de sa part, et, s'il les a laissé tomber, ce n'est
sûrement ni par mépris ni par méchanceté. Cependant,
puisque votre arrêt est prononcé, [244] il ne me reste qu'une grâce
à vous demander ; c'est de suspendre l'exécution jusqu'à
ce qu'on ait fait devant vous une expérience sur cet enfant avec du feu.
Le roi y ayant consenti, la princesse fit apporter devant lui, en présence
de la nourrice de Moïse, un grand réchaud de feu. On posa ce réchaud
sur une table avec le sceptre et la couronne du roi ; ensuite la princesse posa
l'enfant sur cette table comme elle l'avait fait la première fois. Sitôt
que le jeune Moïse eut aperçu le feu, il se précipita dessus
sans regarder le sceptre ni la couronne, il prit de sa main droite un charbon
allumé qu'il porta dans sa bouche où il s'éteignit après
lui avoir brûlé une partie de la langue. Après cette expérience,
la princesse, que le Créateur avait suscitée pour être la
protectrice temporelle de Moïse, plaida contre le rapport téméraire
du chambellan et dit au roi : "Si le rapport qu'on t'a fait contre cet
enfant était vrai et qu'il eût agi par l'impulsion du Dieu d'Israël
que tu tiens chez toi en captivité, cette inspiration se serait encore
manifestée dans ce moment ; mais tu vois qu'il n'a fait aucune attention
à ton sceptre ni à ta couronne, et qu'il leur a préféré
le feu malgré tout le mal qu'il pouvait en ressentir, et qu'il s'est
fait effectivement. Tu vois donc quelle est l'impulsion de ton chambellan qui
a voulu te séduire pour t'engager à faire périr cet enfant.
Il est de ta gloire et de la justice que cet homme ne demeure pas impuni."
[245]
que le chambellan avait fait au roi, et lui dit : "Si le rapport qu'on
t'a fait de l'action de Moïse contre ton sceptre et ta couronne avait été
tel, et qu'il eût agi par l'inspiration du Dieu [d']Israël, que tu
tiens en captivité chez toi, cette inspiration serait encore la même
que la première dont ton chambellan a voulu te persuader, pour la destruction
de cet enfant ; ce qui prouve le contraire de ce qui t'a été rapporté
par ton chambellan contre qui je demande justice, c'est que cet enfant n'a fait
aucune attention à ton sceptre ni à ta couronne, puisqu'il a préféré
en notre présence l'éclat du feu, qu'il en a pris dans sa bouche
sans considération du danger où il s'exposait. Voilà, acheva
la princesse, qui te prouve qu'il n'y a point d'inspiration du Dieu d'Israël
chez cet enfant et qu'il y a de la méchanceté de la part de ton
chambellan."
Le roi prononça aussitôt son exil de la cour à perpétuité.
Ce chambellan fut forcé de rester errant et vagabond hors de la terre
d'Egypte, et fut se répandre chez d'autres nations. La princesse rendit
grâce au roi de la justice qu'il lui avait rendue, ainsi qu'au jeune Moïse,
en faveur de qui il ordonna toutes sortes de soins.
Voilà l'explication et la cause du bégaiement de Moïse. Je
ne vous expliquerai point le type que fait cet événement arrivé
à Moïse, à la princesse et au chambellan, de même que
celui de la couronne foulée aux pieds par Moïse et le sceptre renversé
aux pieds de la princesse. Vous n'avez qu'à réfléchir sur
l'événement terrible survenu depuis à Pharaon, à
son armée et au reste infortuné des Egyptiens qui se sont réellement
affiliés à la loi divine que
Aussitôt le roi bannit son chambellan à perpétuité
hors de la terre d'Egypte, et le força d'aller errer chez d'autres nations.
La princesse rendit grâces au roi et ordonna toutes sortes de soins en
faveur de Moïse. C'est de cet événement que provient la cause
du bégayement de Moïse, et c'est de là qu'il établit,
par la suite, la circoncision des lèvres. Je ne prétends pas entrer
ici dans le détail des types que font tous les événements
que je viens de rapporter. Il vous suffit de réfléchir sur tous
les malheurs arrivés à Pharaon et à son peuple depuis cette
époque. Lisez, de plus, l'Ecriture avec soin, vous verrez clairement
dans tous ces faits le type de l'avènement du Christ dans ce monde. Vous
verrez que la princesse représentait la mère du Christ, ou cette
belle fille vierge dont il est dit : je suis noire, je suis belle. Quant au
chambellan, il n'avait pas
Moïse professait. Si vous lisez l'Ecriture sainte avec soin, elle vous
instruira assez à ce sujet, et vous y trouverez dans le sens spirituel,
l'avènement du Christ prévenu par une fille vierge appelée
belle fille d'Egypte. Vous trouverez encore, par ce que je viens de dire, véritable
le type de cette vierge, de laquelle le Christ est né temporellement
et spirituellement. Voilà qui explique bien clairement le passage de
l'Ecriture : "Nigra sum sed formosa", je suis noire, mais je suis
belle fille d'Egypte. Le chambellan n'avait pas tout à fait tort de dire
au roi Pharaon que ce que le jeune Moïse avait fait de concert avec sa
fille contre sa couronne et son sceptre, était par l'inspiration du Dieu
des Hébreux. Il ne parlait ainsi que parce qu'étant mage impur
et contraire à l'inspiration divine, il lui convenait de parler ainsi,
et qu'il professait la science diabolique, que lui faisait concevoir l'esprit
divin qui agissait en bonne intelligence avec les mineurs incorporés
dans les formes corporelles de Moïse et de la princesse. Voilà,
par le fait du chambellan, ceux de Moïse et de la princesse, la véritable
contraction de l'intellect démoniaque expliquée par le chambellan,
et l'action de l'intellect spirituel divin par Moïse et la princesse fille
de Pharaon. C'est de cet événement que Moïse prit la circoncision
des lèvres dont parle l'Ecriture.
eu tort de dire au roi que le jeune Moïse avait agi sous l'inspiration
du Dieu des Hébreux : cet homme était au nombre des mages impurs
de l'Egypte. Il professait la science diabolique qui lui faisait concevoir l'esprit
divin qui opérait dans Moïse et dans la princesse, et c'était
là un type frappant de la contre-action que l'intellect démoniaque
opère contre l'intellect spirituel divin.
Moïse ayant perdu, à l'âge de sept ans, la fille de Pharaon,
sa protectrice, il vécut insensiblement sous la protection de Pharaon
et sous la conduite de sa mère et de son père Tupz, jusqu'à
l'âge de quarante ans, avec son frère Aaron, son aimé. Moïse
vécut en liberté sous la protection du roi, parmi le peuple [d']Egypte,
avec ses frères hébreux et son frère charnel Aaron. Le
nom de Moïse lui
Moïse, ayant perdu à l'âge de sept ans la princesse sa protectrice,
demeura jusqu'à l'âge de vingt ans sous la protection du roi, sous
la conduite de [246] son père et de sa mère, avec Aaron son frère
aîné. Je ne vous ai point donné l'explication du nom de
Moïse, il vous suffit de ce que l'Ecriture enseigne à cet égard,
que le nom de Moïse lui fut donné par la fille de Pharaon parce
qu'elle l'avait
fut donné par la fille de Pharaon, parce qu'elle l'avait tiré
des eaux, ainsi qu'il est parvenu jusqu'à nous que le nom de Moïse
signifie "sorti des eaux". Se promenant un jour dans les champs de
la terre d'Egypte, il rencontra un de ses frères hébreux outragé
et terrassé par un Egyptien, et, voyant que l'Egyptien allait le tuer,
Moïse, homme fort et vigoureux relativement à sa haute taille d'environ
six pieds, tomba sur l'Egyptien et le tua d'un seul coup, et ensuite il s'enfuit
de la terre d'Egypte. Cette fuite n'explique rien que d'ordinaire, ne faisant
aucun type spirituel.
Le meurtre que Moïse fait d'un Egyptien dans la terre d'Egypte explique
la puissance et l'autorité de force spirituelle divine que le Créateur
départirait à Moïse pour la délivrance de son peuple
hébreu de la captivité et molestation des Egyptiens, ainsi que
Moïse en avait déjà été prévenu, par
ordre de l'Eternel. C'est de cet événement arrivé contre
l'Egyptien que Moïse exerçait son premier acte d'autorité
spirituelle divine. La destruction de l'Egyptien explique celle des opérations
démoniaques faites par celles spirituelles divines, et la délivrance
de l'Hébreu des mains de 1'Egyptien explique celle des Hébreux
par le ministère de Moïse. Voilà ce que je puis vous dire
de plus intéressant sur le principe et l'origine de Moïse et sur
ses opérations spirituelles. Voyez si elles ne répètent
pas exactement celle des élus qui ont passé avant lui. Je n'entrerai
pas dans l'explication de la fuite de Moïse de la terre d'Egypte, des quarante
ans qu'il a resté seul sous la protection du Créateur, après
leur avoir offert sa personne et son âme en sacrifice pour la délivrance
de ses frères hébreux, de l'esclavage d'Egypte. Il invoqua le
sauvé des eaux. Moïse, appuyé de la protection du roi, vivait
en toute liberté parmi ses frères Hébreux et parmi le peuple
d'Egypte ; mais, se promenant un jour dans un endroit écarté,
il aperçut un de ses frères Hébreux qu'un Egyptien maltraitait
; il était même sur le point de le tuer. Moïse, qui avait
six pieds de haut et qui avait une force proportionnée à sa taille,
tomba sur l'Egyptien et le tua d'un seul coup. Alors il fut obligé de
fuir hors de la terre d'Egypte. Cette fuite ne forma aucun type spirituel, mais
le meurtre de l'Egyptien annonçait la force et la puissance que le Créateur
donnerait à Moïse pour la délivrance de son peuple. Il annonçait
clairement cette délivrance et la molestation des Egyptiens. Voilà
tout ce qu'il y a d'intéressant sur l'origine et sur les premiers temps
de la vie de Moïse. Vous pouvez voir, néanmoins, que ses premières
opérations répètent parfaitement celles de tous les élus
précédents. Au bout des quarante ans que Moïse resta hors
d'Egypte, et toujours sous la protection du Créateur, il offrit en sacrifice
au Créateur son corps et son âme pour la délivrance de ses
frères Hébreux. Il invoqua le Créateur pour savoir de lui
si le sacrifice qu'il venait [247] de faire lui avait été agréable.
Le Créateur lui envoya un ange qui lui apprit à quoi il était
destiné, relativement à sa résignation, à sa fermeté
et à son amour pour ses frères. Cet ange dit à Moïse
: "Conduis ton troupeau au fond du désert de Madian, et là
le Créateur te fera connaître sa volonté." Moïse
fit une seconde opération entre le désert de Madian et le mont
Horeb, dans laquelle il offrit une seconde fois son corps et son âme au
Créateur sous ces paroles : "O Eternel ! Créateur de toutes
puissances exauce le sacrifice que je te fais en toute sainteté et dans
la pureté de la puissance
Créateur pour savoir s'il a eu pour agréable le sacrifice qu'il
venait de lui faire. A cette considération, le Créateur envoie
à Moïse son ange, qui lui apprend à quoi l'Eternel l'avait
destiné, relativement à sa résignation, sa fermeté,
son attachement et l'amour qu'il avait pour ses frères hébreux.
L'ange parla à Moïse de par l'Eternel et lui dit : "Moise,
l'Eternel te dit par ma parole qu'il te fera part plus amplement de ce que tu
désires savoir de lui. Conduis pour cet effet ton troupeau au fond du
désert de Madian, et ensuite il te sera dit ce qu'il faut que tu fasses
pour être instruit de ce que tu désires apprendre du Créateur."
Moïse fait une seconde opération entre le désert de Madian
et le mont Horeb et offre, pour la seconde fois, de lui-même, sacrifice
au Créateur, dans ces termes : "O Eternel Créateur de toute
puissance, exauce le sacrifice que je te fais en pureté spirituelle,
en toute sainteté de puissance divine, qu'il t'a plu me donner pour ta
plus grande gloire, celle de ta justice et pour celle de ta miséricorde
infinie. Je soumets aux pieds de ta grandeur divine, mon âme, mon coeur
et mon corps, pour qu'il te plaise en disposer à ta sainte volonté.
Ainsi que tout vient de toi, tout doit retourner à toi. Reçois
les sacrifices que je te fais, de tout ce que je possède spirituellement
et temporellement en expiation du péché du père des hommes
de la terre et de celui de toute sa postérité."
divine qu'il t'a plu de me donner dans ta miséricorde et pour ta plus
grande gloire ! Je me soumets tout entier à ta grandeur infinie ! dispose
de moi selon ta volonté : reçois le sacrifice que je te fais de
mon âme, de mon coeur et de mon corps, et de tout ce qui m'appartient
spirituellement et temporellement ; reçois-le pour l'expiation du péché
du père des hommes et celui de toute sa postérité. Ainsi
que tout vient de toi, tout retournera à toi."
Moïse ayant offert son second sacrifice de lui-même, avec distinction
ternaire, ce qu'il n'avait pas fait à la première, sentit naître
dans son âme à quoi le Créateur le destinait. Il offrit
en premier lieu son âme, ou son être mineur, parce qu'il n'y a rien
de plus convenable à être offert au Créateur que l'esprit
mineur qui peut
Moïse, ayant offert cette seconde fois le sacrifice de lui-même en
trois divisions distinctes, ce qu'il n'avait point fait la première fois,
sentit en lui-même que son opération avait été agréable
au Créateur. Il avait offert premièrement son âme, parce
que rien de plus parfait ne peut être offert au Créateur que l'esprit
ressembler à l'esprit créateur. Il offre ensuite son coeur, pour
exprimer qu'il offre la puissance spirituelle divine, que le Créateur
donna à son âme dès qu'elle fut émanée de
l'immensité divine. On peut voir la vérité de ce que je
dis de la puissance de l'âme par les quatre lettres, ou caractères
qui sont inscrits dans le coeur du corps de l'homme, que les grands anatomistes
savent être marqués, comme je le dis, et ne pouvant les interpréter,
ils les ont laissés sans explication. C'est ce que j'expliquerai dans
mon traité de [la] matière. Voilà la seconde division.
Il offre son corps, ou sa forme de matière corporelle, pour exprimer
qu'il offrait au Créateur les essences spiritueuses desquelles proviennent
toutes les formes de l'univers. Voilà la troisième division de
l'offre que Moïse a faite spirituellement au Créateur.
Après cette seconde opération, Moïse fut appelé par
l'esprit divin pour se rendre sur le mont Horeb, qui veut dire "élévation
divine", que l'Ecriture rend par le nom de la montagne de Dieu. Il entendit
que l'esprit du Créateur l'appelait par le nom de Moïse, qui est
le même qu'il lui avait fait donner par la fille de Pharaon ; ce qui le
confirma encore plus dans la croyance de la faveur que le Créateur lui
accordait préférablement à tous les hommes d'Israël.
Il fut ensuite instruit de la façon dont il entrerait dans le centre
de la splendeur du feu spirituel divin qui entourait le mont Horeb, que l'on
appelle mystérieusement "buisson ardent", et y étant
entré dénué de toute matière, il fit sa "prosternation
la face en terre, son corps étendu de tout son long, figurant par cette
attitude le repos de la matière abattue par la présence de l'esprit
du
mineur qui a sa ressemblance avec [248] l'esprit divin. Il offrit en second
lieu son coeur ou la puissance spirituelle que l'âme reçoit au
moment de son émanation. Cette puissance est figurée par les quatre
caractères inscrits dans le coeur de l'homme. Les anatomistes les connaissent,
mais, ne pouvant les interpréter, ils les laissent sans explication :
j'en parlerai lorsque je traiterai de la matière. Enfin Moïse offrit
son corps pour exprimer les trois essences spiritueuses d'où proviennent
toutes les formes contenues dans l'univers. Après cette seconde opération,
l'esprit divin l'appela par le nom de Moïse, le même qu'il avait
reçu de la fille de Pharaon ce qui le confirma dans la croyance de la
faveur que le Créateur lui accordait préférablement à
ses frères. L'Esprit l'instruisit de la manière dont il entrerait
dans le centre de la splendeur du feu divin qui entourait le mont Horeb : cette
montagne est appelée mystérieusement buisson ardent. Moïse
y étant entré dénué de tous métaux et de
toute matière impure, fit sa prosternation face en terre, le corps étendu
de tout son long, figurant le repos de la matière abattue par la présence
de l'esprit du Créateur, et le repos naturel qui est donné à
toutes les formes après leurs opérations temporelles. Cette attitude
figure encore la réintégration nécessaire de toutes les
formes corporelles particulières dans la forme générale,
ainsi que la séparation en suspension qui arrive à l'âme
lorsqu'elle contemple l'esprit, parce [249] que le corps de la matière
ne peut avoir aucune part à ce qui s'opère entre le mineur et
l'esprit divin. C'est ce que nous ont confirmé les sages et forts élus
du Créateur dans leurs extases de contemplation divine, et le Christ
lui-
Créateur et le repos naturel qui est donné à toutes les
formes corporelles, après leurs opérations temporelles. Cette
attitude est encore le type de la réintégration nécessaire
de toutes les formes corporelles particulières dans la forme générale.
L'attitude de ce corps étendu sur la terre, sans infirmité et
sans difformité, explique encore l'extase, ou la suspension de l'être
mineur entre lui et sa forme corporelle, pour opérer et contempler, en
pur et simple être pensant divinement l'esprit ; le corps de matière
n'ayant aucune part à ce qui s'opère entre l'âme et l'esprit
divin, ainsi que l'ont certifié les forts et sages élus du Créateur
dans leur extase de contemplation divine, et c'est confirmé par l'extase
du Christ à la contemplation de son père.
même nous l'a fait voir clairement.
Ce que je dis de la situation de l'état d'abandon et d'insensibilité,
où se trouve le corps lorsque le mineur spirituel est en contemplation
de l'esprit divin, ou qu'il est en opération directe avec lui, ne vous
sera pas difficile à comprendre par la comparaison suivante : N'est-il
pas vrai que, lorsqu'un homme dort profondément, on en peut disposer
comme on veut et même détruire facilement son individu ? Ce n'est
pas parce qu'il a les yeux fermés. Car il y en a beaucoup qui dorment
les ayant ouverts. Ce n'est pas d'ailleurs les yeux qui préviennent la
forme de ce qui doit lui arriver de contraire ou d'avantageux. Si l'âme
n'est pas en conjonction et en fonction spirituelle divine avec celle du corps,
[le corps] doit ignorer tout ce qui se passe, ou doit se passer, pour ou contre
lui. Tout homme affecté d'une forte contemplation temporelle, sa forme
ne tombe-t-elle pas dans une espèce d'inaction et d'insensibilité
naturelle, au point qu'on
Cette insinuation du corps, lorsque l'âme est en contemplation, ne vous
sera pas difficile à concevoir. Considérez un homme dans le sommeil.
Ne peut-on pas alors disposer de sa forme et même la détruire sans
que l'homme qui est endormi puisse la défendre ? On ne dira pas que c'est
parce que cet homme a les yeux fermés, puisqu'il y a plusieurs personnes
qui dorment les yeux ouverts et qui ne sont pas plus en sûreté
pour cela. C'est donc uniquement parce que l'âme a suspendu la fonction
qu'elle fait ordinairement de ses fonctions spirituelles avec les fonctions
corporelles de la forme, et le corps reste à la conduite de l'agent corporel
qui ne peut avoir connaissance de ce qui doit lui arriver de funeste ou d'avantageux
si l'âme ne la lui communique. La même chose arrive dans la contemplation,
lorsqu'elle est assez forte pour affecter vivement l'âme : le corps tombe
dans une espèce d'inaction, il n'est susceptible d'aucune impression
par
leur parlerait et qu'ils ne répondraient point ? Est-ce parce qu'ils
ne voudraient pas ? Non, c'est parce que l'âme a suspendu son action spirituelle
avec le corps pour la transporter à l'objet spirituel divin qui l'affecte
et l'assujettit plus que la forme corporelle qu'elle habite. Il ne faut pas
croire cependant que parce que l'âme a transporté son action spirituelle
divine à un être supérieur à elle et à sa
forme, elle soit détachée de son corps. Elle ne l'est qu'en action
spirituelle, et non en nature réelle. On doit conclure de tout ce que
j'ai dit, touchant l'insensibilité du corps lorsque l'âme est en
contemplation, que celui de l'homme divin ne souffrit aucune douleur sensible,
des divers supplices qu'on lui infligea, son âme étant en contemplation
et en relation avec l'esprit de son père. Par conséquent, les
contorsions que le corps de l'homme-Dieu faisait à mesure des supplices
qu'on lui donnait, n'étaient autre chose qu'une action propre ordinaire
et naturelle, qui s'opérait dans cette forme par l'instinct, ou véhicule
de ce feu central, qu'on opérait contre ses lois de nature spiritueuse.
Voilà, je crois, clairement expliquée l'action de l'instinct que
nous avons, relativement à notre forme corporelle, et l'action de l'âme
spirituelle, relativement à son émanation divine, et la certitude
de l'extase à la privation du corps de connaissance des choses qui s'opèrent
entre l'âme et l'esprit. C'est encore de là que les hommes qui
ont essuyé des tourments et des supplices affreux pour la plus grande
gloire du Créateur et pour la manifestation de sa justice, ont enduré
très [?] patiemment, à l'exemple du Christ, tout ce que l'esprit
démoniaque a pu susciter aux hommes de faire contre ces martyrs. Ils
jouissaient de la même grâce relativement à leur mission,
que
la raison que l'âme se porte tout entière vers l'objet de sa contemplation
spirituelle. Il ne faut pas croire pour cela que l'âme se soit détachée
du corps. Elle [250] n'en est séparée qu'en action spirituelle
et non en nature. Nous avons des preuves de cette insensibilité corporelle,
lorsque l'âme est en contemplation, dans les supplices qu'on a exercés
sur le corps de Jésus-Christ et sur celui de plusieurs martyrs. Le corps
du Christ ne souffrait aucune douleur dans les tourments qu'on exerçait
sur lui. Si ce corps faisait quelques mouvements, ce n'était qu'une suite
de l'action innée du véhicule que l'on opprimait contre sa loi
de nature. Ceux qui, à l'exemple du Christ, se sont exposés à
des supplices affreux, jouissaient de la même grâce que lui relativement
à leur mission, qui ne tendait qu'à la gloire du Créateur.
Le Christ était en contemplation avec l'esprit du Père, et les
heureux mortels qui l'ont imité étaient en contemplation avec
l'esprit du Fils divin. C'est là ce qui nous fait concevoir la suspension
de l'action de l'âme, et la privation ou l'ignorance où le corps
reste alors de ce qui s'opère, autour de lui. Revenons à Moïse.
celle du Christ lorsqu'il fut immolé pour la réconciliation des
hommes de la terre avec le Créateur. Le Christ était en extase
avec l'esprit du père, et eux l'étaient avec l'esprit du fils
divin. Cela doit vous suffire pour vous convaincre de tout ce que je vous ai
dit de l'extase et la suspension d'action de l'âme spirituelle, qui se
fait sur son corps selon qu'elle est opérée par l'esprit divin.
Je vais continuer à vous instruire des oeuvres de Moïse et du grand
type qu'il fait de la Divinité sur cette terre.
Moïse, étant en prosternation, reçut du Créateur les
quatre puissances divines, pour aller opérer contre les quatre régions
démoniaques, qui manifestaient leur gloire et leur puissance dans la
terre d'Egypte, contre la postérité d'Abraham, d'Isaac et de Jacob,
dans laquelle le Créateur devait manifester sa plus grande gloire et
justice contre les démons, par son ministère, par la puissance
des opérations divines qu'il lui avait transmises, ainsi que les possédait
Adam dans son premier état de gloire. Tout homme en désir spirituel
peut obtenir du Créateur cette quadruple puissance, quoique revêtu
d'un corps de matière apparente, lorsqu'il s'en est rendu digne. La résistance
que fit Moïse à la volonté divine, pour aller sortir son
peuple élu de la terre Egypte, n'était point de sa part une désobéissance.
Au contraire, c'était plutôt par crainte que par opiniâtreté,
d'où l'on doit inférer que la foi parfaite n'est qu'en l'Eternel,
ne pouvant venir en nous, si elle ne vient directement de lui. Moïse étant
bègue, et ayant représenté au Créateur le défaut
d'articulation qu'il avait pour se faire entendre aux enfants d'Israël,
redoubla sa prière au Créateur, pour être dispensé
de cette mission. A quoi il lui fut répondu
Pendant qu'il était dans sa prosternation, il reçut du Créateur
les quatre puissances divines nécessaires pour aller opérer contre
les quatre régions démoniaques, dont les chefs manifestaient toute
leur malice dans la terre d'Egypte contre Israël. C'était par ce
sage député que le Créateur devait manifester sa gloire
et sa justice. Il lui donna, en conséquence, les mêmes pouvoirs
dont Adam avait été revêtu [251] dans son état de
gloire ce qui nous fait voir que tout homme de désir peut très
parfaitement obtenir du Créateur cette quatriple puissance, quoique revêtu
d'un corps matériel. Si Moïse fit quelque résistance à
la volonté du Créateur, ce ne fut point du tout par désobéissance
et par opiniâtreté, c'était uniquement parce qu'il se croyait
incapable de remplir la mission que lui donnait le Créateur, ou [sic
pour : vu] le défaut d'articuler qui lui était resté depuis
l'expérience que la princesse sa protectrice avait voulu faire sur lui
dans son enfance. Cette crainte et cette défiance nous prouvent que la
loi parfaite ne peut être en nous si elle ne nous est donnée d'en
haut. Le Créateur lui fit répondre qu'il eût à prendre
avec lui son frère Aaron pour interpréter ses paroles, et que
d'ailleurs il serait assisté par Ur
qu'il prendrait avec lui son frère Aaron, qui interpréterait sa
parole selon la pensée qui lui serait suggérée par l'esprit
divin et selon la volonté du Créateur en faveur d'Israël
et en punition de l'Egypte et de tous ses habitants. A quoi Moïse se soumit
en disant : "Que la volonté du Créateur s'accomplisse, comme
il a prononcé en faveur de la réconciliation d'Israël et
de sa délivrance de la captivité de la terre d'Egypte." Moïse
alla exécuter les ordres qu'il avait reçus du Créateur,
et selon que le Créateur l'avait ordonné. Aaron et Ur furent joints
à lui. Aaron signifie "homme-Dieu élevé en gloire
divine prophète divin" et Ur "feu du Seigneur, esprit de la
Divinité".
pour exécuter ses opérations spirituelles. Le nom d'Aaron signifie
homme élevé en grâce divine ou prophète divin, et
le nom d'Ur signifie feu du Seigneur ou l'esprit de 1a Divinité. Moïse
dit alors : "Que la volonté de Dieu s'accomplisse selon qu'il l'a
ordonné pour la délivrance de son peuple et la molestation des
Egyptiens !"
Moïse fut donc dans la terre d'Egypte pour opérer sa puissance divine
avec ses adjoints en faveur du peuple élu. Ses adjoints étaient
comme principaux assistants à toutes ses opérations divines. Il
se présenta à Pharaon pour lui dire de la part de l'Eternel de
laisser aller le peuple d'Israël, ce qu'il ne voulut point pour la première
fois. Il lui fait une seconde et troisième fois la même demande,
mais Pharaon, plus opiniâtre, rejette encore la demande de Moïse.
Il se rendit aussitôt dans la terre d'Egypte avec ses deux assistants,
et, se présentant devant Pharaon, il lui ordonna de par l'Eternel de
rendre la liberté aux Hébreux . Pharaon refusa. Moïse lui
répéta cet ordre une seconde fois et, après une troisième,
il reçut toujours la même réponse. [252]
Moïse se retire et va au centre de l'Egypte user de toute l'autorité
et la puissance que le Créateur lui avait données pour cet effet,
et frappe la terre d'Egypte et ses habitants de sept plaies horribles et met
le comble de l'extermination dans la terre d'Egypte ; sur quoi on peut avoir
recours à l'Ecriture qui en fait assez mention. Il fait avertir généralement
les enfants d'Israël d'avoir de se tenir prêts pour l'heure de minuit
du 14 ou 15e de la lune de nisan, ou de mars, pour être délivrés
de la terre et de l'esclavage d'Egypte et pour faire
Voyant cette opiniâtreté, Moïse se retira au centre de l'Egypte
pour y faire usage de toute la puissance dont le Créateur l'avait revêtu.
Il frappa l'Egypte et ses habitants de sept plaies horribles qui mirent le comble
de la désolation dans ces lieux de ténèbres. L'on peut
s'en tenir à tout ce que l'Ecriture rapporte à ce point. Moïse
donna ensuite un avertissement général aux enfants d'Israël
de se tenir prêts pour l'heure de minuit, du 14 au 15 du mois de la lune
Nisan ou de Mars. C'était le moment où les Hébreux devaient
être délivrés de la
route vers la terre promise par le Créateur à leurs pères.
Les ordres de Moïse furent suivis exactement. Il se prépara de son
côté pour faire la grande opération divine et fait prendre
pour cet effet un agneau blanc d'un an sans tache extérieure ni intérieure,
ce qui fait allusion à la pureté d'âme et de corps des enfants
d'Israël ; et l'agneau blanc fait allusion à la victime spirituelle
divine qui serait immolée par la suite, pour la plus grande gloire et
justice du Créateur. L'agneau étant égorgé par Aaron
pour servir d'holocauste d'expiation et pacification aux enfants d'Israël,
il marque avec le sang de cet agneau en forme de réceptacle, les quatre
angles du lieu où il devait faire son opération pour frapper les
quatre parties de l'Egypte et en fait répandre le reste sur la terre.
Il avait aussi fait recommander à tous les enfants d'Israël d'avoir
chacun dans leur famille un pareil agneau, que les chefs de famille égorgeraient,
du sang duquel ils marqueraient en forme de réceptacle la porte de leurs
maisons, pour être une marque de l'alliance que le Créateur faisait
avec Israël, et une preuve certaine qu'il allait faire exterminer entièrement
l'Egypte et tous ses habitants.
servitude et faire route vers la terre que le Créateur avait promise
à leurs pères. Le peuple exécuta les ordres qu'il avait
reçus, et Moïse, de son côté, se prépara pour
faire au même moment sa grande opération. Il fit prendre, pour
cet effet, un agneau blanc d'un an, sans tâche extérieure ou intérieure.
L'agneau, symbole de la victime qui devait être immolée par la
suite pour le salut du genre humain, représentait aussi la pureté
du corps et de l'âme des enfants d'Israël. Cet agneau, étant
égorgé par Aaron pour servir d'holocauste d'expiation, Moïse
en prit le sang, avec lequel il marqua en forme de réceptacle les quatre
angles du lieu où il devait faire sa grande opération pour frapper
les quatre parties d'Egypte, et ensuite il fit répandre le reste du sang
sur la terre. Moïse avait ordonné également à tous
les enfants d'Israël de choisir un agneau semblable au [253] sien. Les
chefs de famille devaient égorger cet agneau et marquer, avec son sang,
en forme de réceptacle, la porte de leurs maisons. C'était là
la marque de l'alliance du Créateur avec Israël, et de l'entière
extermination des Egyptiens.
Cette marque était encore un signe d'ordre et de commandement, que Moïse
devait faire dans la grande opération, aux esprits exterminateurs qu'il
assignait et consignait pour la justice, la défense et la conduite des
enfants d'Israël hors de la terre d'Egypte. Le réceptacle qu'il
avait fait avec le sang était pour deux fins, la première pour
désigner à Israël que le sang dans lequel la vie animale,
ou véhicule du feu central, réside, était le symbole de
leur âme spirituelle divine. Ce même sang désignait encore
à Israël que c'était là le tronc de l'âme, et
le
Ce réceptacle donnait aux Israélites une double instruction :
la première, que ce sang animal, pris comme symbole de puissance, représentait
leur âme spirituelle ; la seconde, que ce même sang était
le tronc et le siège d'où cette âme préside et actionne
tout le général de la forme particulière qu'elle habite.
Cette figure représentait encore les quatre régions célestes
d'où Moïse faisait sortir, par les quatre puissances divines, les
quatre anges exterminateurs qui devaient molester les Egyptiens, et en même
temps veiller à la défense du peuple d'Israël lors
véhicule du feu, le véritable siège de cette âme,
d'où elle préside et actionne sur toute la forme particulière
qu'elle habite. La figure du réceptacle expliquait à Israël
les quatre régions célestes, d'où Moïse avait fait
sortir les quatre espèces d'esprits exterminateurs pour leur plus grande
justice, selon le pouvoir qu'il en avait reçu par les quatre puissances
divines, que le Créateur avait mises réversibles sur lui. Moïse
ordonna aux enfants d'Israël de manger seulement la chair de l'agneau,
que chaque famille aurait fait cuire tout entier, dépouillé de
sa peau, mais sans dégrader sa forme corporelle, et que lorsqu'ils auraient
mangé toute la chair jusqu'à moitié corps, ils mettraient
tout le reste en entier dans le feu, jusqu'à parfaite consumation. La
cuisson de la chair de cet agneau expliquait à Israël la purification
de leur chair matérielle pour être propre à participer en
partie à la satisfaction que ressent l'âme spirituelle de son intellect
spirituel divin, et le reste du corps osseux de cet agneau, qu'on faisait brûler
dans un grand feu jusqu'à entière consumation, expliquait la réintégration
des essences spirituelles dans le lieu d'où sont provenues toutes les
formes corporelles qui existent en apparence. Ce lieu est l'axe feu central
où elles ont été opérées par les esprits
opérants et fabricants de ces mêmes essences. Car, comme le feu
élémentaire a la propriété et faculté de
réduire en cendres et poussière tout ce qu'il embrasse, jusqu'à
entière dissolution, de même le feu axe central a la faculté
et la puissance de dévorer et dissiper tout ce qui se réintègre
en lui, sans aucune distinction d'apparence convenable à aucun esprit.
L'ordonnance que Moïse fit à Israël, que les familles d'entre
eux qui n'auraient pas d'agneau pour faire la même cérémonie
de la sortie d'Egypte. Moïse avait ordonné aux Israélites
d'égorger et de dépouiller l'agneau qu'ils avaient choisi. Ils
devaient ensuite le faire cuire, en manger toute la chair depuis la tête
jusqu'à la moitié du corps, et faire consumer le reste par le
feu. Par la cuisson de l'agneau, Moïse figurait aux Israélites la
purification de leur forme corporelle, pour se disposer à la communication
de l'intellect spirituel divin ; et, en ordonnant de brûler ce qui resterait
de l'agneau, il voulait leur représenter la réintégration
des essences spiritueuses dans l'axe central d'où elles sont provenues.
Car, de même que le feu élémentaires [254] a la propriété
de réduire en cendres tout ce qu'il embrasse, de même l'axe central
a la faculté de dévorer et de dissiper entièrement tout
ce qui se réintègre dans lui, sans qu'il en demeure aucune apparence
ni aucune substance convenable et propre à être habitée
par un esprit. Moïse ordonna de plus aux Israélites, que les familles
qui n'auraient point d'agneaux chez elles se réunissent à celles
qui en auraient. Il annonçait par là l'alliance que le reste des
idolâtres de l'Egypte feraient à l'avenir avec la loi divine ;
ce qui est effectivement arrivé.
que celles qui en auraient, se joignissent à celles-ci, ce qui fut exécuté
comme il l'avait ordonné, explique à Israël le type de l'alliance
que le reste des idolâtres d'Egypte feraient avec la loi divine, comme
il est arrivé. Je ne détaillerai point tout ce qui se passa entre
Pharaon et les enfants d'Israël pour leur sortie d'Egypte.
Je me contenterai de vous parler un peu des opérations spirituelles divines
de Moïse, mises en lutte avec celles des sages d'Egypte. Moïse, ayant
fait rencontre dans la terre d'Egypte de quatre anciens sages d'Ismaël
qui professaient secrètement de génération en génération
la science du culte spirituel divin, leur parla ainsi : "Je vous dis, sages
d'Egypte, que je suis ici pour lutter ma puissance avec la vôtre, pour
la plus grande gloire de mon Dieu de qui tout dépend, et pour la justice
de son peuple élu. Pourquoi insistez-vous contre la volonté du
Créateur, en endurcissant l'âme de Pharaon et le portant à
rejeter la demande que je lui fais en faveur d'Israël ?" Les sages
lui répondirent : "Si le Dieu que tu sers est si puissant que tu
le dis, pourquoi n'opère-t-il pas lui-même par sa propre volonté,
sans le secours d'un être ordinaire comme toi ? Va, ajoutèrent-ils,
ton Dieu ne fut jamais tel que tu le dis, et ta puissance n'est qu'imposture
devant Pharaon et son peuple."
Pour vous instruire amplement de tous les événements qui ont précédé
la délivrance du peuple hébreu de la servitude, je vais vous rapporter
les opérations spirituelles que Moïse fut obligé d'opposer
à celles des mages d'Egypte et des sages d'Ismaël qu'il rencontra
parmi les Egyptiens. Ces mages et ces sages professaient secrètement
en Egypte, de génération en génération la science
divine, mais Moïse, les ayant découverts, leur parla ainsi : "Je
vous dis, mages d'Egypte et sages d'Ismaël, que je suis ici de par l'Eternel,
pour opposer ma puissance à la vôtre pour la gloire de mon Dieu,
de qui tout dépend, et pour la délivrance de son peuple élu.
Pourquoi marchez-vous contre la volonté du Créateur, en endurcissant
l'âme de Pharaon et l'induisant à rejeter la demande que je lui
fais en faveur d'Israël ?" Les sages et les mages lui répondirent
: "Si [255] le Dieu que tu sers est aussi puissant que tu le dis, pourquoi
n'opère-t-il pas lui-même et par sa propre volonté, sans
le secours d'un être comme toi ? Va, ton Dieu ne fut jamais tel que tu
le dis et ta puissance n'est qu'imposture."
Aussitôt, Moïse, frappé de cette insulte, jette la verge mystérieuse
qu'il tenait dans sa main droite, par terre, et elle fut aussitôt convertie
en serpent dévorant. Le sage jeta aussi la sienne, qui fut également
changée en serpent. Ces deux
Moïse, frappé de cette insulte, jette par terre sa baguette ou la
verge mystérieuse qu'il tenait dans la main droite et elle fut aussitôt
convertie en serpent. L'un des sages jette aussi sa baguette qui fut comme celle
de Moïse
métamorphoses restèrent en observation l'une de l'autre tout le
temps que Moïse les interprétait au sage d'Egypte, en lui en faisant
voir le type. Voici cette interprétation : "Sage d'Egypte, je connais
ta puissance et tous les faits qui en peuvent provenir. Elle est à l'égard
de la mienne, ce que la mienne est à l'égard de celle du grand
Dieu vivant d'Israël. Les deux serpents que tu vois ramper sur la terre
t'expliquent l'abattement et le terrassement de la puissance orgueilleuse et
inique des démons, et celle des hommes qu'ils ont rendus semblables à
eux. Le serpent provenu de ma verge, qui cherchait à dévorer celui
provenu de la tienne, explique que l'homme ne rampera pas toujours sur la terre,
ainsi que tu le vois à présent. Mais il marchera debout revêtu
de sa première puissance divine, contre celle qui l'a fait choir."
Après cette explication faite par Moïse au premier sage, Moïse
s'écria au Créateur : "Seigneur, lève-toi, et marche
devant moi, afin que ta gloire soit entièrement manifestée devant
ton peuple élu, de même que ta justice devant le sage d'Egypte,
et que ceux qui te haïssent fuient de devant toi en marchant devant moi."
Après cette invocation, Moïse dit à ce même sage :
TA"Je vais encore t'expliquer le second type que font les deux serpents
que tu vois ramper sur la terre. Je te dis, en vérité, que les
changements de formes corporelles qu'ont pris nos verges par puissance divine,
en se changeant en forme corporelle de matière hideuse, est l'explication
du changement de forme glorieuse des esprits supérieurs démoniaques
et des mineurs spirituels divins en celle de vile matière de la terre,
qui les tient en privation, relativement à leur prévarication
spirituelle divine."
changée en serpent. Ces deux serpents restent en aspect l'un de l'autre
pendant tout le temps que Moïse interpréta aux mages d'Egypte le
type de cette métamorphose : "Mages d'Egypte et vous, sages d'Ismaël,
leur dit-il, je connais cette puissance et les faits qui peuvent en provenir
; elle est à l'égard de la mienne ce que la mienne est à
l'égard de celle du Dieu vivant d'Israël. Ces serpents que tu vois
ramper sur la terre t'expliquent l'abattement et le terrassement de la puissance
orgueilleuse des démons et des hommes qu'ils ont rendus semblables à
eux. Le serpent provenu de ma verge et qui cherche à dévorer celui
qui est provenu de la tienne t'annonce que l'homme ne rampera pas toujours sur
la terre, mais qu'un jour il sera revêtu de sa puissance première,
et qu'alors il marchera debout contre ceux qui l'ont fait déchoir. Je
te dis de plus que ce changement en formes hideuses, que ces verges ont éprouvé,
est l'explication réelle du changement [256] des formes glorieuses des
esprits supérieurs démoniaques et des mineurs spirituels divins
en forme de vile matière terrestre qui les tient en privation. Seigneur,
ajouta-t-il, en s'adressant au Créateur, lève-toi et marche devant
moi, afin que ta gloire soit manifestée devant ton puissant Elu !"
Ensuite, Moïse prend le serpent qui était à son côté
par la queue et le tenant dans sa main, ce serpent se remit en verge, ce que
fit aussi le sage [avec] le même succès. Alors, Moïse dit
au sage : "Ces serpents que tu as vus dissiper devant toi et se remettre
dans leur première forme de verges, t'expliquent que toute espèce
de forme corporelle que tu vois agir dans cet univers n'existe pas plus en réalité
que ces serpents que tu voyais agir en apparence devant toi. C'est ainsi que
tout ce que tu vois dans cet univers existe et passera aussi promptement que
nos verges ont été converties en serpents, et ceux-ci revenus
en verges. Apprends donc qu'aucun être du prince de matière n'existe
que par l'être qui l'anime, et qu'il n'existe pas de lui-même. Je
dis aussi, de par l'Eternel, que l'anéantissement des deux formes corporelles
des serpents t'explique l'anéantissement de la terre que tu habites et
celui de ses habitants. Crains d'être confondu parmi ceux contre qui l'Eternel
doit faire éclater sa justice divine jusque dans les profonds abîmes
de la terre." Ce premier sage s'incline devant Moïse et se retire
sans plus opérer devant lui, et alla vers Pharaon, à qui il ne
rendit aucun compte des sciences que Moïse possédait.
Après cette invocation, Moïse prend par la queue le serpent qui
était à côté de lui et, le tenant dans sa main, ce
serpent se remet en verge. Le mage d'Egypte fit sur le champ la même chose.
Moïse lui parla ensuite et lui dit : "Ces serpents que tu as vu dissiper
devant toi et rentrer dans leur première forme de verge te font voir
que toutes espèces de formes qui agissent dans cet univers n'existent
point réellement en nature, ni d'elles-mêmes, mais seulement par
l'être qui les anime, et tout ce qui paraît exister se dissipera
aussi promptement que tu as vu se dissiper ces deux serpents qui agissaient
en apparence devant toi. Apprends de plus que l'anéantissement des formes
de ces deux serpents t'annonce clairement la destruction de la terre que tu
habites et celle de ses habitants. Crains d'être confondu parmi ceux sur
qui l'Eternel doit manifester sa justice." Le mage s'inclina devant Moïse
et, n'osant plus opérer devant lui, il se retira vers Pharaon à
qui cependant il ne rendit aucun compte des sciences que Moïse possédait.
Je n'entrerai point dans le détail des autres opérations de Moïse
contre la terre d'Egypte, Pharaon et son peuple, pour la délivrance des
enfants d'Israël, ce que vous pouvez [lire] dans l'Ecriture. TAJe me contenterai
de vous expliquer le type de quatre premiers sages ismaélites et des
trois mages d'Egypte. Les quatre sages expliquent le véritable type de
ce que l'Ecriture dit, que le vrai culte du Créateur, de même que
son véritable cérémonial, ont toujours resté parmi
les
Il n'est pas nécessaire d'entrer dans le détail de [257] toutes
les opérations particulières que fit Moïse pour contribuer
à la délivrance de ses frères ; l'Ecriture en parle assez
clairement, mais je ne dois point vous laisser ignorer ce que nous enseignent
les quatre sages d'Ismaël et les trois mages d'Egypte dont je vous ai parlé.
Les quatre sages nous apprennent que le vrai culte du Créateur, ainsi
que son cérémonial, est toujours resté parmi les hommes
de la terre et qu'il
hommes, depuis leur premier principe, et sera jusqu'à la fin de tous
les siècles. Mais, toutefois, tous les hommes ne l'ont pas reçu
et compris, à cause de leur prévarication et de l'abandon qu'ils
ont fait de la connaissance divine, pour ne s'adonner qu'à celle de la
matière ; ce que les dits trois mages d'Egypte expliquent par leur opération
démoniaque et le culte divin qu'ils ont soumis à la gloire des
princes des démons, pour vivre en pleine liberté au sein de la
matière. Aussi, ces trois mages furent-ils compris avec le reste infortuné
d'Egypte, qui fut englouti sous le fléau que le Créateur lança
sur cette terre et la plus grande partie de ses habitants.
y restera jusqu'à la fin des siècles. Mais la faiblesse et l'iniquité
des hommes leur a fait souvent abandonner ces connaissances divines pour ne
se livrer qu'à celles de la matière, et c'est ce que ces trois
mages d'Egypte nous représentent. Ces trois mages ne se donnaient qu'aux
opérations démoniaques, et vivaient en pleine liberté au
sein de la matière. Aussi furent-ils compris dans le nombre des infortunés
qui succombèrent sous la justice divine que l'Eternel exerça sur
l'Egypte.
Ces trois mages bataillèrent leur puissance démoniaque contre
les puissances spirituelles divines de Moïse et agirent contre les faits
de Moïse, jusqu'à la neuvième opération qu'il fit
pour la gloire du Créateur et la justice d'Israël. Toutes ces répétitions
de diverses opérations de Moïse ne laissèrent cependant pas
de l'inquiéter, et même d'ébranler la grande foi qu'il avait
au Créateur. Sur cela il s'écria, les larmes aux yeux, et dit
: "O toi, Eternel Dieu d'Israël, en quoi suis-je coupable dans la
mission dont je suis chargé de ta part ? Et pourquoi n'ai-je pas été
prévenu que je n'étais pas le seul porteur de tes ordres dans
la terre d'Egypte ? Prends pitié de ton serviteur, car il va périr
sans ton secours." Après cette lamentation, Moïse sentit renaître
dans son âme la foi la plus vive qu'il eut jamais eue au Créateur,
et revint pour la dixième fois, qui était le dixième et
dernier jour de ses opérations divines, attaquer de nouveau les quatre
sages et les trois mages, qu'il fit assembler pour être témoins
de sa dernière opération en faveur d'Israël. Les
Ces trois mages combattaient continuellement la puissance spirituelle de Moïse,
et ils ne cessèrent de s'opposer à ses travaux spirituels jusqu'à
la neuvième opération qu'il fit pour la gloire du Créateur.
Cette répétition d'opération de la part des mages ne laissa
point d'inquiéter Moise et même d'ébranler la grande foi
qu'il avait au Créateur. Il s'écria alors, les larmes aux yeux,
en disant : "O Eternel, Dieu d'Israël ! en quoi suis-je coupable dans
la mission dont tu m'as chargé ? Pourquoi, [258] Seigneur, n'ai-je point
été prévenu que je n'étais point le seul qui fût
à tes ordres dans la terre d'Egypte ? Prends pitié de ton serviteur,
car il va opérer sans ton secours." Moïse, après cette
prière, sent renaître dans son âme la foi la plus vive. Il
se trouvait au dixième jour qui devait mettre fin à toutes ses
opérations divines. Il convoqua les quatre sages et les trois mages devant
Pharaon, afin qu'ils fussent témoins de sa dixième et dernière
opération. Lorsqu'ils furent tous assemblés, Moïse leur parla
ainsi : "Le Dieu d'Israël est celui qui entend tout et
sages et les mages assemblés devant Pharaon, Moïse leur dit : "Le
Dieu d'Israël est celui qui voit et entend tout. Il a vu les quatre sages
d'Ismaël et a entendu les trois mages iniques d'Egypte et a destiné
un d'entre eux à servir d'exemple parmi vous." Moïse fait son
opération devant les sept sujets, et un des trois Mages, plus hardi et
plus téméraire que les autres, s'avance dans le cercle de Moïse,
où étaient Aaron et Ur avec lui, et Moïse voulant le repousser,
lui appuie les deux doigts de la main droite sur la poitrine. Ce mage sort du
cercle en reculant, sans déranger sa face de dessus Moïse, pour
entendre de ce que Moïse, qui par son opération allait le rendre
en poussière, disait contre lui. Moïse fit ensuite l'invocation
suivante : "Le Créateur a mis toute puissance sur son serviteur
Moïse et le récompense pour la grande foi qu'il a eue en lui. Pourquoi
le Dieu que ce mage révère ne récompense-t-il aussi le
zèle de son serviteur ? Et pourquoi permet-il qu'il serve d'exemple à
la face d'Israël et à celle de l'Egypte ? Aussitôt ces paroles
prononcées, il se fit un changement de forme corporelle de ce mage, qui
surprit et étonna tous les spectateurs, et, dès cet instant, le
premier sage d'Ismaël dit à haute voix : "Ce n'est pas le doigt
de cet homme qui a touché le corps du mage d'Egypte, mais celui de son
Dieu." Et aussitôt, le mage devint tout couvert de poux et fut ainsi
soustrait à la vue des spectateurs. C'est ainsi que Moïse finit
sa dernière opération spirituelle divine dans la terre d'Egypte.
Tout ce que je viens de vous dire touchant le pour et le contre des opérations
de Moïse et celles des mages d'Egypte, explique que la puissance des démons
ne prévaudra jamais contre celle des esprits divins. Tous ces faits
qui voit tout ; il a vu les sages d'Ismaël ; il a entendu les trois mages
iniques d'Egypte, et l'un de ces trois derniers va servir d'exemple à
tous les autres." Moïse fit alors son opération avec Aaron
et Ur ; mais l'un des trois mages plus hardi et plus téméraire
que les autres s'avança dans le cercle. Aussitôt Moïse le
repousse en lui appuyant sur la poitrine deux doigts de la main droite. Ce mage
sort du cercle en reculant, mais sans ôter les yeux de dessus Moïse,
afin de mieux comprendre ce qu'il prononçait contre lui et de mieux voir
ce qui allait s'opérer par l'invocation que faisait Moïse en ces
termes : "Le Créateur a mis toute puissance dans son serviteur Moïse.
Il paye tribut à son serviteur par la grande foi qu'il a eue en lui.
Pourquoi le Dieu que ce mage révère ne payerait-il point également
tribut au zèle de son serviteur ? Pourquoi le laisse-t-il devenir un
exemple [259] immémorial de la justice divine à la face d'Israël
et de toute l'Egypte ?" Aussitôt à la fin de ces paroles il
se fit sur le corps du mage un changement qui étonna tous les spectateurs.
C'est la dernière opération spirituelle divine dans la terre d'Egypte.
Par tout ce que je viens de dire vous pouvez vous confirmer dans la certitude
que la puissance des démons ne prévaudra jamais contre celle de
l'Esprit divin. Vous y voyez encore comment tout s'opère dans l'univers
par action et par contraction ; sans cela, rien n'aurait ni mouvement ni vie,
et sans la vie, il n'y aurait point de formes corporelles. De même, sans
la réaction démoniaque, rien n'aurait vie spirituelle hors de
la circonférence divine.
expliquent encore comme tout s'opère dans cet univers par action et contraction.
Sans cela rien n'aurait mouvement, de même que sans réaction rien
n'aurait vie spirituelle, et sans la vie, il n'y aurait point de formes corporelles.
Pharaon, épouvanté de tous les fléaux que Moïse avait
attirés sur l'Egypte, fut forcé de rendre la liberté aux
enfants d'Israël, sous la conduite de Moïse, pour aller offrir sacrifice
au Créateur, et, en conséquence, il permit qu'ils fissent l'emprunt
des vases d'or, d'argent et autres ustensiles de mêmes métaux,
pour mettre les divers parfums convenables aux différentes opérations
que Moïse devait faire dans Israël, pendant le temps qu'il employerait
pour se rendre au lieu destiné pour opérer le grand culte divin.
Pharaon, voyant qu'Israël ne revenait point après le temps qu'il
leur avait donné pour aller offrir sacrifice à l'Eternel, décida
de les faire poursuivre pour les ramener en captivité et retirer les
ustensiles d'or et d'argent qu'ils avaient empruntés des Egyptiens. C'était
moins pour les remettre en captivité que pour retirer la quantité
d'or et d'argent qu'il leur avait prêtée.
Pharaon, épouvanté de tous les fléaux que Moïse avait
attirés dans l'Egypte, fut forcé d'adoucir le joug des enfants
d'Israël et de les mettre sous la conduite de Moïse pour aller offrir
un sacrifice à leur Dieu. Il leur permit même d'emprunter aux Egyptiens
des vases d'or et d'argent, différents ustensiles de métaux précieux
et tous les parfums nécessaires pour les opérations qui concernaient
le grand culte que Moïse opérerait au milieu de son peuple. Il leur
avait prescrit un temps pour aller offrir leurs sacrifices ; mais voyant qu'après
ce temps écoulé les Hébreux ne revenaient point, Pharaon
se détermina à les faire poursuivre, non pas tant pour les ramener
dans leur première captivité, que pour retirer [260] d'eux toutes
les richesses qu'ils avaient emportées des Egyptiens.
La plus grande partie des hommes à cause de leur ignorance sur les types
spirituels et la Divinité qui s'opèrent chez les hommes, ont regardé
par ce trait les enfants d'Israël comme des voleurs et des personnes de
mauvaise foi. TAMais, s'ils avaient su l'interpréter contre les idolâtres
de la matière, ils [se] seraient bien gardés de prononcer de la
sorte ; ils auraient conçu par là que toute chair provenue de
la matière [?] n'existe réellement qu'en apparence auprès
d'eux, étant susceptible de consumation et d'être
La plupart des hommes étant peu instruits sur les types spirituels qui
s'opèrent dans l'univers, ont Traité les enfants d'Israël
de voleurs et de perfides au sujet de ces emprunts ; mais sur quels fondements
ces hommes ignorants ont-ils pu établir leurs jugements ? Savent-ils
ce que c'étaient que ces richesses empruntées par les Israélites
aux Egyptiens ? Savent-ils l'emploi qu'ils en ont fait ? Savent-ils enfin si
ce prétendu mal manifeste s'est opéré par la seule volonté
du peuple d'Israël, ou si ce peuple
dissipée par des événements de celui qui contribue de pareils
dons. Le dieu de la matière favorise de tous ses bienfaits ses prosélytes,
soit en pensées ou en actions, et lorsqu'il les a placés au comble
de leur satisfaction, il leur laisse ignorer le piège qu'il leur tend
insensiblement pour les engloutir dans ses abîmes, ainsi que l'explique
la chute de Pharaon englouti avec son armée dans les abîmes des
eaux de la mer Rouge.
n'a pas agi en cela comme dans le reste de ses opérations spirituelles,
par l'ordre de celui qui venait les délivrer de la servitude. Pour vous
convaincre de l'ignorance de ces prétendus savants, je vous apprendrai
que toutes ces richesses en question n'étaient autre chose que les idoles
matérielles des Egyptiens. L'enlèvement qui s'en fit par la main
d'Israël était une véritable punition que la justice divine
exerçait sur eux, en les privant des objets les plus précieux
de l'idolâtrie, et c'est le sort inévitable de tous ceux qui se
livrent entièrement à la matière. Le prince de cette matière
favorise un moment ses prosélytes, afin de les éloigner, soit
en pensée, soit en action, de leur seul principe spirituel divin, mais
lorsqu'il les a mis au comble de leurs satisfactions, il les laisse au milieu
des pièges qu'il [261] leur a tendus et les précipite ainsi dans
l'abîme.
Voilà le seul motif qui engagea Moïse à faire emprunter par
Israël les ustensiles d'or et d'argent des Egyptiens, plutôt pour
les mettre en privation de l'objet de leur idolâtrie que pour s'enrichir
de ses métaux. Israël n'a point menti, lorsqu'il fit l'emprunt aux
Egyptiens. Ces ustensiles servirent, en effet, aux usages dont j'ai parlé.
Mais ce n'est que dans les opérations que Moïse fit pendant le temps
qu'il voyagea en Egypte avec Israël pour leur faire passer la mer Rouge.
Cette opération tendait à deux fins, l'une pour anéantir
la terre d'Egypte et ses habitants, et l'autre pour l'action de grâce
en conservation des enfants d'Israël. Voilà qui fait voir le sort
funeste de la grande abondance des biens matériels acquis par les hommes
contre la volonté du Créateur. Je vous ferai faire une observation
contre ceux qui considèrent cet emprunt comme un vol
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
manifeste, et non comme une punition du Créateur. Ceux-là, sans
être de la terre d'Egypte, sont de vrais Egyptiens susceptibles du même
traitement que le Créateur fit à ce peuple, parce qu'ils lui ressemblent,
faisant comme eux leur Dieu de la matière. Je demanderai à ces
hommes méchants et prétendus savants par la puissance divine sur
celle de Moïse et sur les fléaux du peuple d'Egypte, s'ils savent
l'emploi que les enfants d'Israël ont fait de cet or et de cet argent emprunté
; quelles sont les denrées et les champs qu'ils ont achetés ;
quelle est la négociation qu'ils en ont faite, et avec quelle nation
ils ont fait commerce de ces métaux ; en quelle espèce de marchandise
ils les ont employés ? S'ils n'en savent rien, pourquoi taxent-ils Israël
de voleur ? Cela ne tombe pas sous les sens de la raison d'un homme qui pense.
Les personnes qui agissent ainsi parlent plutôt par orgueil et par intérêt,
que par science et connaissance de cause. Ils croyent, cependant, avoir persuadé
par leur prétendue connaissance les hommes de bonne foi qui les ont écoutés,
mais sans les comprendre ; ce qui ne peut pas s'ignorer, puisque la plupart
de ceux qui ont cru avoir bien persuadé sont ceux qui ont condamné
l'absurdité de leurs sophismes et sont devenus plus savants, plus instruits
et plus éclairés qu'eux. Il n'est pas douteux que la prétendue
science de ces hommes ne soit dangereuse et pernicieuse, mais plutôt pour
eux-mêmes que pour ceux qu'ils croyent avoir bien convaincus par leur
imagination, aussi fausse et aussi vaine que les esprits qui les animent, ainsi
que je vais le prouver. Si ces hommes ignorants ne peuvent donner aucun indice
de l'emploi que les Israélites ont fait de cet emprunt, ils ont tort
de mettre
à jour leur ignorance atroce à cet égard. Je vais vous
instruire de la vérité de ce fait. L'or et l'argent enlevés
aux Egyptiens ne pouvait pas servir à enrichir Israël, attendu qu'il
leur était défendu, de par l'Eternel, de faire aucun usage de
monnaie de convention d'or et d'argent, ni autre espèce de métaux,
acheter des champs, des maisons, ni des aliments pour vivre temporellement.
Ils ne pouvaient pas non plus, dans ce temps-là, faire les marchands
ou les négociants, étant ennemis jurés de tous les peuples
circonvoisins du pays qu'ils habitaient, relativement à la guerre spirituelle
que le Créateur leur avait fait déclarer par Moïse et soutenue
par les Israélites.
Ceux-ci ont vécu pendant quarante ans dans le désert, d'une manière
céleste. Ils n'avaient donc pas besoin d'argent pour vivre. Un enlèvement
fait aux Egyptiens de la valeur d'environ un million de notre calcul de convention,
n'aurait pas fort enrichi douze cent mille personnes environ, pour pouvoir les
entretenir et soutenir pendant quarante ans, dans une guerre aussi longue et
considérable que celle qu'ont fait les enfants d'Israël. Ces faits
ne sont pas fabuleux, toute la terre est témoin de cette guerre. Si les
Israélites avaient [fait] de leur chef un pareil enlèvement, n'auraient-ils
pas été criminels devant le Créateur ? Leur élection
aurait-elle été spirituelle divine ? La gloire du Créateur
aurait-elle pu se manifester chez eux, étant tombés dans le même
cas des Egyptiens que le Créateur venait de punir en leur présence
? Le Créateur aurait tout au plus manifesté sa justice chez Israël,
et non sa plus grande gloire comme il l'a fait.
On ne peut pas dire qu'Israël se soit enrichi de ces biens enlevés
aux Egyptiens. On en évalue la somme à environ un million de notre
monnaie. Cela suffirait-il pour enrichir environ douze cent mille hommes, les
entretenir durant quarante ans qu'ils sont restés dans le désert,
et soutenir les guerres considérables qu'ils ont eu à faire ?
Voir plus haut pour la correspondance
Loin de pouvoir le présumer, nous
avec la version originale
voyons qu'Israël a vécu d'une manière céleste dans
le désert ; que la guerre qu'il soutenait contre les ennemis de Dieu
était une guerre spirituelle et qui se faisait sans argent ; que les
Israélites ne faisaient aucun usage entre eux de monnaie d'or et d'argent,
ni d'aucun métal pour se procurer tous les besoins de la vie. Nous voyons
de plus qu'ils n'ont fait dans le désert, ni en arrivant dans la terre
promise, aucune espèce de négoce ni de commerce de biens matériels
avec les richesses qu'ils avaient emportées d'Egypte. Ceci nous montre
l'injustice de ceux qui ont osé soupçonner la fidélité
d'Israël et le taxer de voleur. De pareils reproches ne peuvent être
dictés que par l'ignorance et l'orgueil, et ceux qui ont été
assez peu réservés pour les mettre au jour ont trouvé quelque
facilité à séduire et à convaincre en apparence
les autres hommes par leurs discours. Ceux qui ont été assez faibles
pour se laisser séduire par eux, pour peu qu'ils veuillent faire usage
de leur raison et qu'ils aient acquis de vraies [262] lumières, sont
les premiers à condamner.
Je vous dirai donc que ces ustensiles furent employés à la décoration
du tabernacle que Moïse fit construire pour la plus grande gloire du Créateur
et pour y opérer les différents cultes divins. Voilà l'emploi
que les Israélites ont fait de l'or et de l'argent qu'ils empruntèrent
aux Egyptiens, et non qu'ils l'aient enlevé pour leur avantage et intérêt
particuliers.
Mais pour justifier pleinement Moïse et son peuple de ces soupçons
honteux il suffit de vous instruire à quel usage toutes les dépouilles
des Egyptiens furent employées. Apprenez donc que tous ces vases, tous
ces métaux et ces ustensiles d'or et d'argent, n'ont servi à d'autres
usages chez Israël qu'à la décoration du temple ou de l'arche
d'alliance que Moïse éleva à la gloire du Créateur,
pour y opérer les différents cultes divins. Poursuivons le récit
:
Je vais vous instruire à présent de la sortie entière des
enfants d'Israël de la terre d'Egypte, du passage de la mer Rouge, et de
son type. Moïse fait faire un
Moïse, sachant qu'il aurait de longues marches à faire pour éviter
les poursuites de Pharaon, ordonna aux Israélites de faire une assez
grande
grand tour aux Israélites dans la terre d'Egypte, pour leur faire passer
la mer Rouge. Moïse, en conséquence de ce passage et du temps qu'il
resterait dans la terre d'Egypte ordonna à tout Israël de faire
provision de pain sans levain, afin qu'ils en eussent pour vivre jusqu'à
leur entrée dans la terre de Canaan. Cet usage du pain sans levain étonna
beaucoup Israël, qui ne comprenait pas ce que ce pain signifiait. Ils ne
le surent qu'après leur arrivée dans cette terre, où Moïse
les instruisit de ce pays mystérieux, en leur disant : "O Israël,
je te dis en vérité que le pain sans levain, que tu as mangé
avec l'agneau de la terre [d']Egypte pendant les huit derniers jours qui complétaient
le 14e et 15e jour de la lune de mars (c'est-à-dire que le 14e jour dans
la nuit, ils firent le passage de la mer Rouge et entrèrent le 15e dans
la terre de Canaan) t'explique et interprète la nourriture alimentaire
spirituelle que le Créateur a destiné de te donner dorénavant
pendant le temps que tu feras la guerre dans Canaan. Ce pain t'explique encore
ta réconciliation avec le Créateur et la délivrance parfaite
de l'esclavage de la terre d'Egypte, ainsi que tu aurais dû le comprendre
par le changement de nourriture alimentaire que je t'ai fait donner de part
l'Eternel, qui te sépare des aliments profanes des Egyptiens que le Créateur
allait exterminer et abandonner en proie aux faux dieux qu'ils avaient adorés
et les laisserait pour un temps immémorial en privation divine."
Ce qu'Israël comprit très parfaitement le surlendemain de leur arrivée
dans la terre de Canaan. Ils trouvèrent, le matin, à leur lever,
une manne générale par tout le camp et chacun d'eux en prenait
sa provision du jour sans pouvoir en réserver pour le jour suivant, sans
pécher contre la
provision de pain sans levain pour leur subsistance jusqu'à leur entrée
dans les déserts de Canaan. Ce ne fut qu'après cette entrée
que Moïse leur expliqua ce que signifiait ce pain sans levain qui les avait
beaucoup étonnés : "Apprends, Israël, que ce pain sans
levain que tu as mangé avec l'agneau dans la terre d'Egypte, pendant
les huit derniers jours que tu y es resté, t'annonce la vie spirituelle,
la nourriture que le Créateur a résolu de te donner pendant tout
le temps que tu feras la guerre en Canaan. Il t'annonçait encore la réconciliation
avec le Créateur et la délivrance de la servitude figurée
par le changement de nourriture par le moyen duquel tu abandonnais les aliments
profanes aux Egyptiens que le Créateur devait exterminer. Israël
comprit tout ce que Moïse [263] avait voulu dire, lorsque après
le passage de la mer Rouge, la manne commença à tomber dans le
camp. J'en parlerai en son lieu.
volonté divine, ainsi que Moïse les en avait prévenus.
Je vous dirai, à ce sujet, que cette manne ne pouvait absolument se conserver
deux jours sans se corrompre, et celui qui en avait pris deux portions dont
il n'avait que faire usage, était privé de celle qui devait le
nourrir le lendemain, de sorte que tous ceux qui en auraient pris deux portions
auraient privé quelqu'un de leurs frères de sa nourriture journalière,
ainsi qu'eux-mêmes ; et ceux qui avaient agi ainsi étaient criminels
devant le Créateur et punis de la lèpre, jusqu'à entière
expiation de leur péché d'avidité cupide, du peu de foi
qu'ils avaient au Créateur et du peu d'humanité qu'ils avaient
eu pour leurs frères. Il fut donné par ordre de Moïse la
portion de ces prévarications à ceux qui en avaient été
privés par leur avidité pendant tout le temps qu'ils restèrent
au jeûne et à la pénitence, pour leur parfaite guérison
et ceux-là, ayant cette portion de superflu, la dispersaient parmi leurs
frères de même tribu, afin qu'elle apprît qu'il y avait eu
un prévaricateur que l'Eternel avait puni selon son crime. Le jeûne
et la pénitence prescrite à ce criminel étaient fixés
à sept jours, pour leur parfait rétablissement corporel et spirituel.
Voilà un bel exemple donné dans Israël, et voyez, par ce
que je viens de vous dire, si le soin de notre bien-être temporel et spirituel
n'est pas plutôt au pouvoir et à la puissance du Créateur
qu'à la nôtre seule, et à celle de toutes nos ruses démoniaques.
Je vous expliquerai encore les différentes marches que les Israélites
ont faites dans la terre d'Egypte avant le passage de la mer Rouge.
Voir plus bas pour la correspondance avec la version de 1899
Toutes les marches et contremarches qu'ils ont faites après ce passage
vous
Les différentes marches que Pharaon fit en poursuivant les Israélites
nous
expliquent celles que l'esprit démoniaque fait pour attacher son intellect
démoniaque, afin de faire succomber la puissance spirituelle divine de
l'homme, qu'il poursuit pour l'assujettir à la sienne, ainsi que vous
l'avez vu par les pièges que les démons avaient employés
pour faire succomber Israël sous leur puissance, comme ils l'ont réellement
fait en les livrant par ce moyen en servitude et en esclavage, sous la puissance
des Egyptiens leurs adhérents et leurs adorateurs. Je ne vous laisserai
ignorer que l'esprit divin use des mêmes ruses contre l'esprit démoniaque
qu'il veut molester. Ce qui vous le prouve, c'est le piège que l'esprit
divin tendit aux esprits démoniaques qui gouvernaient les hommes de la
terre d'Egypte, en se servant des Israélites pour les molester et punir
leurs adhérents par une défaite ignominieuse, qui fut exécutée
contre tous ces malheureux, au passage de la mer Rouge.
figurent les ruses et les détours qu'emploie l'esprit démoniaque
pour attacher son intellect d'abomination et détruire par là la
puissance de l'homme. Ce n'était que la répétition des
pièges que les démons avaient tendus jadis aux Israélites,
et par lesquels ils avaient assujettis les Egyptiens. Mais, comme l'esprit divin
protecteur et défenseur des honnies, use des mêmes moyens pour
molester l'esprit démoniaque, il se servit d'Israël même pour
opérer la destruction de l'Egypte.
Israël était le type de l'intellect spirituel divin que l'esprit
du Créateur faisait agir pour attirer les gouverneurs démoniaques
d'Egypte et leurs adhérents au centre des abîmes, où il
devait manifester sa justice divine contre tous ces scélérats.
Je vous parlerai maintenant de la gloire divine manifestée chez Israël
par le Créateur, sous la conduite et puissance spirituelle divine de
Moïse, lorsqu'ils étaient dans le désert de Phihahiroth entre
Magdal et la mer Rouge. Le premier mot signifie "régénération
d'action", le second "aspect d'abomination", et la mer Rouge
signifie "abîme d'amertume".
Israël était le type de l'intellect spirituel divin, et les différentes
marches qu'il fit avant et après le passage de la mer Rouge, n'étaient
autre chose que les moyens spirituels que l'esprit du Créateur employait
pour l'entière punition de ses ennemis et pour la délivrance de
son peuple élu. Cette protection divine fut clairement manifestée
à Israël dans le désert de Phiahizoth entre Magdal et la
mer Rouge. Le premier nom signifie régénération d'action
et le second aspect d'abomination, et la mer Rouge abîme d'amertume.
Moïse, étant dans ce désert, aperçut une partie de
l'armée égyptienne qui marchait contre Israël pour le soumettre
une
Moïse, étant dans ce désert avec tout Israël, aperçut
la tête de l'armée égyptienne qui marchait contre lui. Il
fit
seconde fois à leur puissance démoniaque. Moïse, voyant la
malice de leur acharnement contre la volonté du Créateur et contre
les Israélites, fit sa dernière invocation au Créateur,
pour mettre Israël entièrement sous la conduite et la protection
divine, ne croyant pas la sienne suffisante pour sauver Israël de la fureur
des Egyptiens et du coup que ces abominables avaient projeté de porter
contre Israël. Ce qu'il opéra à cet égard fut exaucé
par le Créateur, comme je vais l'expliquer. Israël, susceptible
de faiblesse humaine plus dans ce temps-là que dans tout autre, se voyant
exposé à tomber entre les mains de ses ennemis, est bien le type
de l'endurcissement où les hommes tomberaient à l'avenir contre
la volonté divine, ce qui s'aperçoit bien parmi tous les hommes
du siècle. Moïse opéra donc un grand prodige en faveur d'Israël,
en ramenant leur âme à la vraie foi de l'Eternel, qui après
qu'ils eurent remis toute leur confiance au Créateur et à son
serviteur Moïse, furent au comble de la tranquillité, par le retranchement
que le Créateur fit mettre entre l'armée des Egyptiens et Israël,
qui fit que ce peuple élu s'écria : "Vive le Dieu [d']Abraham,
d'Isaac et de Jacob. Vive le Dieu vivant de nos pères et de leur postérité.
Vive à jamais le Dieu des enfants d'Israël, qui nous a sauvés
de la rage de nos ennemis, qu'il a dissipés de devant nous. Israël
resta encore quelques jours dans le désert, caché par le retranchement
de la colonne de nuée que le Créateur avait fait descendre pour
séparer l'armée des Egyptiens d'avec Israël, qui était
campé dans le même désert et, le temps étant venu
qu'Israël devait faire le passage de la mer Rouge, le Créateur fit
remonter le retranchement qui séparait les Egyptiens d'avec Israël,
afin qu'ils vissent combien
sa dernière invocation pour mettre entièrement [264] Israël
sous la conduite du Créateur, ne croyant pas que sa puissance fût
suffisante pour prévenir Israël des malheurs et de la perte qui
le menaçaient. Sa prière fut exaucée ; le peuple d'Israël,
qui avait été saisi de crainte et de frayeur à la vue de
ses ennemis, fut rempli alors d'une entière confiance dans le Créateur
et dans son serviteur Moïse. Cette foi fut confirmée par une colonne
de nuées qui vint former un retranchement entre l'armée d'Israël
et celle des Egyptiens, qui, par ce moyen, ne pouvaient se voir l'une l'autre,
quoiqu'elles fussent campées dans le même désert. A la vue
de cette colonne, Israël s'écria : Vive le Dieu des enfants d'Israël
qui nous a sauvés de la rage de nos ennemis. Israël resta encore
quelques jours dans le désert sous le retranchement de la colonne de
nuées ; mais le moment étant venu de faire le passage de la mer
Rouge, le Créateur fit remonter la colonne afin qu'Israël put voir
à découvert la manifestation de la justice divine contre ses ennemis.
A l'aspect de l'armée Egyptienne, Israël se déconcerta de
nouveau et prit une terreur inconcevable : il se rassura néanmoins et,
se fortifiant dans sa foi, il se remit à la volonté du Créateur
et à celle de Moïse.
il manifestait sa gloire divine parmi eux, en leur faisant voir par ce moyen
face à face leurs ennemis. A cet aspect Israël fut encore déconcerté
et saisi d'une terreur inconcevable. Ils ne murmurèrent cependant point
contre le Créateur. Au contraire, ils augmentèrent de foi et se
tinrent fermes et soumis à la volonté divine et à celle
de Moïse.
Mais, ayant fait le dénombrement des enfants d'Israël, il les sépara
par tribus, pour faire le passage de la mer Rouge. Il sépara les femmes,
les enfants et les vieillards, de ceux qui avaient été choisis
pour faire la guerre. Les femmes, les enfants et les vieillards furent destinés
à la passer les premiers, et après ceux-là, ceux destinés
à la guerre. Cet arrangement fait, Moïse plaça Aaron à
la tête des élus pour la guerre, Ur au milieu et Josué à
la queue de cette troupe israélite. Tout étant ainsi disposé,
Moïse fit son invocation au Créateur pour faire retirer la colonne
de nuée, afin que l'armée de Pharaon vît la route que les
Israélites allaient prendre, pour faire le passage de la mer, et que
cela les engageât à les poursuivre, afin que par ce moyen Pharaon
et toute son armée arrivassent au lieu prédit à Moïse
par le Créateur, où tout ce peuple devait être exterminé.
Moïse, après cette opération, se mit à la tête
de ceux qui devaient passer les premiers et, s'étant présenté
avec eux sur le rivage de la mer, il étend ses mains sur les eaux et
y plonge sa verge, et aussitôt les eaux de la mer se séparent pour
offrir un passage à Israël, et, le chemin tracé, la colonne
de feu, selon l'usage en faveur de ce peuple, marcha dans ce sentier à
la face de Moïse et de tout Israël, pour les éclairer spirituellement
et pour plonger davantage ses ennemis dans l'obscurité
Moïse avait fait le dénombrement de tous ceux qui étaient
destinés à faire la guerre. Il mit à part, selon l'ordre
des tribus, les femmes, les enfants et les vieillards, et, se disposant de les
faire passer les premiers [265] la mer Rouge, il se mit à leur tête.
Il plaça ensuite son frère Aaron à la tête des élus
destinés à la guerre, Ur au milieu et Josué à la
queue. Dans cet ordre il se mit en marche à la vue de l'armée
égyptienne, afin qu'elle l'engage à poursuivre les Israélites
jusqu'à l'endroit désigné par le Créateur pour l'extermination
de Pharaon et de son peuple. Ce fut dans la nuit du 14 au 15e jour de Nisan
ou de Mars que Moïse arriva avec toute son armée sur le rivage de
la mer Rouge. Quand il fut rendu, il se présenta sur le bord de cette
mer à la tête de ceux qui devaient passer les premiers, savoir
les femmes, les enfants et les vieillards. Il étend sa main sur les eaux,
puis il plonge sa verge. Aussitôt les eaux se séparent à
droite et à gauche pour laisser passage libre aux Israélites.
Une colonne de feu marchait en avant du peuple, dans le sentier que Moïse
avait tracé. Cette colonne marchait ordinairement ainsi à la face
de Moïse et de son peuple pour leur servir de lumière, et pour tenir
par ce moyen leurs ennemis dans une plus grande obscurité. Moïse
fut avec sa division jusqu'au milieu de la mer Rouge, et, quand il fut arrivé
au centre, il attendit que les autres divisions l'eussent
des ténèbres. Moïse fut avec les femmes, les enfants, les
vieillards qu'il conduisait, jusqu'au milieu de la mer, et il s'arrêta
là jusqu'à ce que les dénombrés combattants d'Israël
l'eussent joint, et, alors, il marcha à leur tête et les conduisit
ainsi de l'autre côté de la mer, pour les faire entrer dans la
terre dont ils étaient sortis.
joint. Alors il continua sa marche et conduisit les enfants d'Israël de
l'autre côté de la mer pour les faire rentrer dans les sentiers
de la terre d'où ils étaient sortis.
L'armée de Pharaon, apercevant Israël qui marchait au bord de la
mer Rouge, redoubla sa marche pour les reprendre. Pour cet effet, ils usèrent
d'une quantité de torches allumées pour éclairer le chemin
où ils devaient passer pour poursuivre Israël, et chercher les traces
de leurs pieds, comme font les chiens qui suivent le gibier. Les ayant perdus
de vue, cette ressource des Egyptiens leur fut plus funeste qu'avantageuse,
puisqu'elle les conduisit au lieu destiné à la manifestation de
la justice divine contre eux. Pharaon, plus acharné que jamais contre
Israël qu'il n'avait pu reprendre ce jour-là, de ce [?] qu'il lui
fallût user d'une lumière artificielle, ce que les Egyptiens firent,
et, étant occupés à regarder les traces d'Israël,
ils ne s'aperçurent pas qu'ils avaient quitté le rivage et qu'ils
marchaient entre les eaux figées et suspendues de leurs cours ordinaire.
A la vérité, la distance du chemin tracé dans la mer était
assez considérable pour qu'ils ne s'en aperçurent pas, et surtout
dans une nuit aussi ténébreuse. Pharaon et son armée étant
parvenus au centre du passage de la mer que Moïse venait de quitter, les
eaux se réunirent par l'action des esprits exterminateurs que Moïse
avait consignés, et engloutirent toute l'armée égyptienne,
et Pharaon avec elle. Israël, campé sans distinction de l'autre
côté de la mer et ayant reposé environ deux
Pharaon, qui avait aperçu que les Israélites marchaient du côté
de la mer Rouge, redoubla sa marche [266] pour les prendre, et, comme il les
avait perdus de vue dans l'obscurité, il ordonna à son armée
d'allumer des torches pour suivre les ennemis et chercher la trace de leurs
pieds ; mais cette ressource fut plus funeste qu'avantageuse aux Egyptiens,
car l'armée de Pharaon, étant occupée à suivre les
traces des pieds de l'ennemi, ne s'aperçut point qu'elle avait quitté
le rivage de la mer et qu'elle marchait au milieu des eaux qui étaient
suspendues de chaque côté. Il est vrai que le chemin tracé
était assez considérable pour qu'on ne s'aperçut point
du danger et surtout dans une nuit aussi ténébreuse. Enfin Pharaon
et toute son armée, étant arrivés au centre du passage
de la mer dont Israël était déjà sorti, les eaux se
rassemblèrent et engloutirent tous les Egyptiens. Ce centre était
le lieu que Moïse avait assigné aux esprits exterminateurs pour
l'entière défaite de ses ennemis. Les Israélites étaient
déjà campés de l'autre côté de la mer, à
la vérité sans ordre et sans distinction. Quand ils eurent reposé
environ deux heures, Moïse les réveilla pour les faire méditer
sur la bonté infinie du Créateur dont ils viennent d'éprouver
de si grandes preuves. Il leur fit rendre grâce à l'Eternel et,
lorsque l'action de grâce finissait, la pointe du jour quinzième
de la lune commençait à
heures, Moïse les réveilla et les fit méditer sur la bonté
infinie que le Créateur venait de manifester pour leur plus grande satisfaction,
leur fit rendre action de grâce au Créateur pour leur sortie d'Egypte.
L'action de grâce étant finie et la pointe du jour 15e de la lune
de mars étant venu où Israël vit la manne descendre sur la
terre, qui l'étonna beaucoup, Moïse les vit dans cet étonnement
et leur dit : "O Israël, le Seigneur t'a fait grâce et t'a entièrement
réconcilié avec lui et a aussi rendu justice à son serviteur,
qui a conduit son peuple hors de la terre d'Egypte."
paraître. C'est dans ce moment qu'ils virent tomber la manne pour la première
fois. Moïse les prévint que le Créateur, qui leur envoyait
cette nourriture, confirmait par [267] cette faveur leur grâce et leur
réconciliation.
Voir plus haut pour la correspondance avec la version originale
Il les avertit que chacun d'eux pouvait prendre une portion de cette manne pour
sa nourriture journalière, mais qu'il ne leur serait pas permis d'en
réserver pour le lendemain ; que, s'ils contrevenaient à cette
loi, la manne qu'ils avaient voulu garder se corromprait et serait perdue pour
eux. Il leur dit en outre que toutes les portions qu'ils viendraient à
prendre de plus qu'il ne leur était permis seraient à déduire
sur celles qui reviendraient aux autres Israélites, de sorte que personne
ne pouvait en prendre plus que sa portion sans que les prévaricateurs
se fissent tort non seulement à eux-mêmes mais encore à
leurs frères ; que, cependant, pour que toute la punition tombât
particulièrement sur les coupables, ceux-là seraient frappés
de lèpre et resteraient dans le jeûne et dans la pénitence
pendant sept jours. Il fut statué de plus que, pendant les jours de leur
expiation, la portion de manne qui leur serait revenue serait distribuée
à ceux de leurs frères de la même tribu qu'ils en avaient
privés par leur avidité, afin que cette tribu apprît à
connaître qu'il y avait parmi elle des prévaricateurs que l'Éternel
avait punis selon leur crime. Voilà les premières
instructions que reçut Israël après son passage de la mer
Rouge, instructions qui nous enseignent que le soin de notre bien-être,
soit temporel, soit spirituel, appartient plutôt à la puissance
du Créateur qu'à la [268] nôtre et à celle de toute
notre industrie démoniaque.
Il fit ensuite défense à Israël de ne faire aucun usage de
l'eau de la mer Rouge, parce qu'elle était souillée du sang de
l'abomination et était l'abîme de l'iniquité d'Egypte et
de tous ses habitants, que leurs dieux impies avaient fait précipiter
pour une éternité. Après cette défense Moïse
dit à Israël : "Ce que je t'ai dit, Israël, touchant la
gloire que le Créateur a manifestée chez toi, de même que
la justice qu'il a exercée contre tes ennemis, l'un et l'autre sont plus
grands en ta faveur que tu ne penses. Que le souvenir de cette gloire divine
ne s'efface jamais de ta mémoire, ni de celle de ta postérité,
de génération en génération jusqu'à la fin
des siècles, et que les fléaux dont le Créateur s'est servi
pour manifester sa justice pour ta gloire, Israël, ne s'effacent jamais
du souvenir des habitants des cieux et de la terre. Tourne ta face, Israël,
puisque le jour t'éclaire sur le rivage de la mer que tu as passée
à pied sec, et regarde flotter sur les eaux le prodige de la justice
divine qui s'est opéré pour ta seule et parfaite réconciliation
spirituelle divine." Israël ayant regardé du côté
de la mer, et l'ayant vue couverte de tous les hommes qui composaient l'armée
de Pharaon, dans laquelle lui-même était confondu sans distinction,
se prosternèrent aux pieds de Moïse et s'écrièrent
vers lui en lui disant : "Moïse, que le Dieu de nos pères qui
t'a choisi pour être l'appui, le soutien et la conduite des enfants d'Israël
t'exauce éternellement. Nous te supplions
Après cette instruction, Moïse défendit aux Israélites
de se laver dans l'eau de la mer Rouge, ni de s'en servir pour aucun usage,
parce qu'elle était souillée du sang de l'abomination, et que
c'était dans ses abîmes qu'était précipitée,
pour une éternité, l'iniquité de l'Égypte et de
ses habitants. Ensuite il parla au peuple en disant : "Israël, ce
que je t'ai dit touchant la manifestation de la gloire et de la justice divine,
est au-dessus de tout ce que tu peux penser. Que le souvenir de cette gloire
du Créateur ne s'efface jamais de ta mémoire de génération
en génération jusqu'à la fin des siècles, et que
les fléaux dont le Créateur s'est servi pour manifester sa justice
soient toujours présents à la mémoire des habitants des
cieux et de la terre. Tourne tes yeux, Israël, puisque le jour t'éclaire
sur le rivage de la mer que tu as passée à pied sec et reconnais
le prodige que le Créateur a opéré pour ta délivrance
et ta réconciliation." Israël regarda du côté
de la mer et, l'ayant vue couverte de tous les hommes qui composaient l'armée
d'Égypte, parmi lesquels le corps de Pharaon était confondu, il
se prosterna aux pieds de Moïse en s'écriant : "Moïse,
que le Dieu de nos pères qui t'a choisi pour être le soutien des
enfants d'Israël, t'exauce éternellement. Nous te supplions, au
nom de Dieu qui nous a fait conduire ici, de lui porter nos âmes en sacrifice
et en action de grâce de tous [269] ses bienfaits, afin qu'il nous préserve
à jamais des terribles fléaux de
au nom de Dieu qui nous a fait conduire ici, de lui porter nos âmes en
sacrifice et en action de grâce de tous les bienfaits que nous avons reçus
de lui, et de n'être jamais compris sous le fléau d'une pareille
justice."
sa justice."
A cet exemple frappant, Israël se résigna et se soumit à
la puissance de l'Eternel sous la conduite de Moïse et des trois principaux
chefs d'Israël, Aaron, Ur et Josué. Ces cadavres flottèrent
toute la journée du 15e jour de la lune de nisan. Tantôt ils étaient
transportés sur le rivage du côté de l'Egypte, tantôt
du côté de celui d'Israël. Ces cadavres firent cette route
plusieurs fois, afin que le reste infortuné des Egyptiens fussent témoins
de la gloire manifestée en faveur d'Israël, et de la justice contre
les Egyptiens, et leur roi resta flottant un jour entier après que les
autres cadavres eurent été dispersés et eurent disparu
de la présence d'Israël.
Les cadavres des Egyptiens flottèrent toute la journée du 15 de
la lune de Nisan. Tantôt ils étaient transportés du côté
de la terre d'Égypte, tantôt ils repassaient du côté
où était Israël. Ces cadavres firent cette route plusieurs
fois afin que les restes infortunés des Egyptiens fussent témoins
de la gloire du Créateur et de la justice qu'il exerçait contre
l'Égypte en faveur d'Israël. Le corps de Pharaon fut le dernier
enseveli sous les eaux et resta un jour entier après que les autres cadavres
furent dispersés.
Après cette exhortation faite à Israël, Moïse commença
à rétablir le culte divin chez Israël et, pour cet effet,
il établit les quatre veilles journalières spirituelles divines,
ou les quatre prières qu'ils feraient de six heures en six heures, chaque
jour composé de vingt-quatre heures ; ensuite les quatre services spirituels
annuels, dont le dernier des quatre était celui du tabernacle, qui expliquait
la grande opération que Moïse faisait au Créateur, en action
de grâce des bienfaits qu'il avait reçus de lui, par les demandes
qu'ils avaient faites dans le cours de leurs opérations journalières
et dans les opérations annuelles. Moïse ayant établi le culte
divin dans Israël, ce qui se fit dans quarante neuf jours de temps, le
50e, il expliqua à Israël tous les prodiges qu'il avait opérés
pour les
Moïse commença dès lors à établir le culte
divin chez Israël. Il institua de nouveau les quatre veilles journalières
ou les quatre prières de six heures en six heures, et rétablit
aussi les quatre opérations annuelles dont la dernière représentait
la grande opération de Moïse en action de grâce des bienfaits
qu'il avait reçus par les demandes qu'il avait faites au Créateur,
soit dans ses travaux annuels, soit dans ses travaux journaliers. Moïse
régénéra tous les différents cultes dans l'espace
de quarante-neuf jours, et, au cinquantième, il expliqua ainsi aux Israélites
tous les prodiges qui avaient accompagné leur délivrance : "Je
te dis en vérité, Israël, que le Créateur a fait force
de loi pour ta réconciliation spirituelle. Il a opposé puissance
contre puissance, ainsi que je te [270] l'ai fait comprendre
délivrer de l'esclavage de la terre d'Egypte et voici comment il leur
parla : "Ecoute, Israël, ce que le Créateur a exercé
en ta faveur. Je te dis en vérité qu'il a fait force de loi pour
ta réconciliation spirituelle divine. Il a lutté à ton
égard, puissance contre puissance, ainsi que tu as dû le voir par
ce que j'ai opéré pour ta délivrance d'Egypte contre les
sages d'Ismaël, habitants de cette terre et contre les trois mages de Pharaon.
Tout cela a été opéré par le Créateur, non
seulement pour sa plus grande gloire, mais encore pour ta satisfaction, et la
plus grande justice qu'il a exercée contre tes ennemis temporels et tes
liens spirituels. Considère, Israël, ton Créateur, ton libérateur,
ton conducteur et ton défenseur. Tu verras en son serviteur, qui a vu
face à face la gloire de l'Eternel, dans laquelle il est entré
en esprit pour recevoir les ordres de cette grande Divinité éternelle,
pour ta délivrance entière, le type de ce même Créateur.
Tu verras, par la conduite d'Aaron ton libérateur, le type de l'action
de ton Créateur. Tu verras également, par la conduite d'Ur, le
type de l'action de l'esprit divin, ton conducteur, et parcelle de Josué,
le type de l'action de ton esprit défenseur. Voilà, Israël,
en ces quatre sujets qui ont opéré pour ta délivrance entière,
les quatre différents types de la quadruple essence divine, que le Créateur
a employé pour ta parfaite réconciliation. Ecoute maintenant,
Israël, ce que je vais te dire touchant tous les faits qui se sont opérés
en ta faveur de part l'Eternel dans la terre d'Egypte. Tu as vu la naissance
de Moïse, serviteur de l'Eternel, Dieu vivant d'Israël, exposé
dès sa naissance aux périls les plus affreux, étant livré
à la merci des flots du grand fleuve d'Egypte. L'exposition du serviteur
du Créateur sur les eaux explique [les]
par mes opérations contre les sages d'Ismaël et les mages d'Égypte.
Tout ceci est opéré autant pour ta satisfaction particulière
que pour la gloire du Créateur et la manifestation de sa justice. Cet
être suprême est à la fois ton Créateur, ton libérateur,
ton conducteur et ton défenseur. Tu vois le type de ce Créateur
dans ton serviteur Moïse, qui a vu face à face la gloire de l'Éternel,
dans laquelle il est entré en esprit pour recevoir les ordres de cette
grande Divinité au sujet de ta délivrance. Tu vois le type de
ton libérateur dans Aaron qui représente l'action du Créateur.
Tu vois le type de ton conducteur dans Ur, et tu vois le type de ton défenseur
dans Josué. C'est ainsi que les quatre sujets qui ont coopéré
à ta délivrance font chacun un des types de la quatriple essence
divine que le Créateur a employée pour ta réconciliation.
Écoute maintenant ce que je vais te dire touchant les faits qui se sont
opérés en ta faveur dans la terre d'Égypte : ils font allusion
à trois grandes vertus et puissances que le Créateur devait manifester
en faveur de sa loi, en faveur des enfants d'Israël et pour l'anéantissement
de tous ses ennemis.
trois grandes vertus et puissances que le Créateur devait manifester
en la forme de la loi divine des enfants d'Israël, et pour l'anéantissement
de tous ses ennemis.
Moïse flotta sur les eaux, privé de l'usage des sens temporels de
la matière, et reste dans cet état sous la seule conduite du Créateur.
Ainsi fit l'esprit du Créateur, lorsqu'il sépara la lumière
des ténèbres, et que chaque chose chaotique eut pris sa place,
selon les lois [d']ordre qu'elles avaient reçues de l'esprit du Créateur,
de même que le répète Noé, lorsqu'il flottait sur
les eaux avec le reste du peuple réconcilié, que le Créateur
voulut lui faire le principe de toute création universelle, par la justice
qu'il avait exercée sur toute la terre et ses habitants. Noé rétablit
le culte divin chez son peuple réconcilié et remit en vigueur
les lois divines du Créateur.
"Voilà, Israël, ce que l'exposition de Moïse sur les eaux
te représentait. Dans ce temps-là, le Seigneur s'est servi de
son serviteur Moïse pour vous rappeler qu'il est le seul créateur
de tout ce qui a vie et action dans cet univers. J'ai flotté seul sur
les eaux. Vous étiez encore loin de mon élection spirituelle et
vous ignoriez le type que me faisait opérer le Créateur, pour
la manifestation de sa plus grande gloire et justice en votre faveur.
La première s'était fait connaître dès la première
jeunesse de ton serviteur Moïse : il flotta sur les eaux, privé
de l'usage de tous ses sens corporels et sous la seule conduite du Créateur.
Ainsi flottait l'esprit divin avant qu'il séparât la lumière
d'avec les ténèbres, [271] et que chaque chose catholique [sic
pour chaotique] eût pris sa place naturelle selon la loi. Ainsi flottait
Noé avec le reste du peuple réconcilié. C'était
Noé que le Créateur avait choisi pour être témoin
de la manifestation de la justice divine et pour régénérer
le culte divin sur la terre. Moïse a été également
choisi pour te rappeler que le Seigneur est le seul Créateur de tout
ce qui a vie et action dans cet univers. Lorsque Moïse flottait sur les
eaux, tu étais encore loin de son élection spirituelle et tu ignorais
le type que l'Eternel lui faisait opérer en ta faveur.
Voilà [la] première vertu qui s'est opérée réellement
chez vous par décret de 1'Eternel. La seconde vertu s'est opérée
par toutes les opérations que j'ai faites avec les quatre sages ismaélites
et les trois mages d'Egypte. Les quatre sages ont lutté puissance contre
puissance et ont opéré comme moi les quatre premières opérations
que j'ai faites avec eux, sans que j'aie pu pénétrer leur
La seconde vertu s'est manifestée par toutes les opérations que
j'ai faites avec les quatre sages d'Ismaël et les trois mages d'Egypte.
Les quatre sages ont combattu ma puissance ; ils ont fait les mêmes choses
que moi dans mes quatre premières opérations et je n'ai pu connaître
l'esprit qui les faisait opérer qu'après que j'ai eu satisfait
à la volonté du Créateur ; ce qui te prouve qu'il est
puissance et connaître le dieu qui les vivifiait et les secondait dans
leurs opérations. C'est cette répétition d'opérations
en similitude aux mineurs, qui vous prouve l'impossibilité où
est l'homme de pénétrer dans les secrets des différentes
actions du Créateur, puisque moi, son serviteur et son premier élu
d'entre les enfants d'Israël, je ne l'ai pas pu et ne l'ai même su
qu'après avoir satisfait à la volonté du Créateur.
TALe changement de forme corporelle que tu as vu faire du premier mage, changé
en corruption de poux, t'explique Israël, le changement de la puissance
animale spirituelle divine, que les mineurs prévaricateurs opèrent
dans les différents lieux de privation où ils seront forcés
d'agir, un temps, deux temps et la moitié d'un temps, selon leur prévarication,
dans les trois différents cercles de privation. Le premier temps est
un cercle sensible, le plus près de la matière terrestre ; le
second temps est un cercle visuel, le plus près de la matière
raréfiée ; et la moitié d'un temps est le rationnel, qui
est le plus près du surcéleste. Voilà, Israël, ce
que je puis t'assurer par l'exemple du premier mage de Pharaon.
impossible à l'homme de pénétrer par lui-même dans
les différentes actions de la Divinité. Le changement hideux qui
s'est opéré sur la forme corporelle du premier mage de Pharaon
fait allusion au changement de puissance spirituelle que les mineurs éprouveront
dans les trois cercles sensible, visuel et rationnel, où ils seront obligés
d'agir pendant un temps, deux temps et la moitié d'un temps. Le premier
temps est, au sensible, le plus près de la matière terrestre ;
le second [272] temps est, au visuel, le plus près de la matière
raréfiée, et la moitié du temps est le rationnel qui est
le plus près du surcéleste. Voilà certainement ce que t'enseigne
l'exemple opéré sur le premier mage.
Le premier passage qu'ont fait les vieillards, les enfants et les femmes d'Israël,
t'explique la sortie des hommes des trois parties de la terre, que le Créateur
délivrera des abîmes des ténèbres qu'ils habitent,
par la voie du Messie ; ce qui t'est encore figuré par les trois différents
âges et sexes des personnes israélites qui ont passé les
premiers. TALes vieillards t'expliquent le peuple qui habite l'angle d'ouest,
les femmes l'angle du midi, et les enfants l'angle du nord. Voilà, Israël,
qui t'explique la forme de la terre et ses trois
La première division Israélite qui a passé la mer Rouge
représente la sortie des hommes des trois parties de la terre, lorsque
le Créateur les délivrera des ténèbres qu'ils habitent,
ce qui s'opèrera par la voie du Messias. Les trois différentes
classes des personnes qui composaient cette première division signifiaient
les trois angles de la terre : les vieillards, l'angle d'ouest ; les femmes,
l'angle du midi et les enfants l'angle du nord, ce qui te représente
encore la vraie forme de la terre ainsi qu'Adam l'avait représentée
au commencement par la
parties angulaires, ainsi qu'Adam et Noé l'ont connue. Ce qui te le prouve
encore, c'est le partage qu'ils ont fait de cette terre à leurs trois
enfants mâles, savoir : Adam plaça Caïn au midi ; Seth, le
plus jeune de sa postérité, au nord ; et lui resta à l'angle
d'ouest, à la place d'Abel. Le reste des Israélites élus
par l'Eternel pour faire la guerre contre les ennemis à la loi divine
et d'Israël, passant la mer immédiatement après les vieillards,
les enfants et les femmes, et qui suivaient également la colonne de feu
comme ceux-ci ; (cette colonne éclairait tout Israël pour agir conformément
à la volonté du Créateur ; à peine les élus
combattants furent-ils entrés dans le chemin tracé dans la mer
Rouge, que la colonne de nuée se retira et se divisa de la présence
d'Israël et des Egyptiens) ; je te dis, Israël, que les élus
combattants, qui portent les armes contre les ennemis, expliquent l'élection
que le Créateur a fait secrètement du nombre d'esprits majeurs
pour être ta défense, ton appui et tes préservateurs, pendant
tout le temps que tu feras guerre spirituelle à tes ennemis. Ces élus
ne sont autre chose que l'ombre des esprits que le Créateur a joints
à Israël. Observe l'élection que le Créateur a faite
chez toi. Suis avec précision, dans toutes les circonstances de la vie,
l'élection spirituelle que le Créateur a mis sur ta postérité,
si tu veux être justifié devant lui.
division qu'il en avait faite en plaçant Caïn à l'angle du
midi, Seth, qui est le plus jeune de sa postérité à l'angle
du nord, et en restant lui-même à l'angle d'ouest à la place
d'Abel. Les restes des Israélites, qui étaient destinés
à la guerre et marchaient à la suite de la première division,
également éclairés par la lumière de la colonne,
laquelle disparut d'abord que toute l'armée d'Israël fut passée,
figurent par leur élection celle que le Créateur a faite d'un
nombre d'esprits majeurs pour être les guides et les défenseurs
pendant que tu feras la guerre spirituelle contre les ennemis, et ces élus
ne sont autre chose que l'ombre et les instruments des esprits majeurs que le
Créateur a joints à Israël. [273] Observe avec soin l'élection
que le Créateur a faite chez toi, et suis-en avec précision toutes
les circonstances si tu veux être justifié devant lui.
La troisième vertu s'est opérée par les différents
tours que je t'ai fait faire dans les déserts de la terre d'Egypte, et
par les opérations spirituelles divines que j'ai faites aux quatre parties
de la terre d'Egypte, pour achever définitivement la manifestation de
la gloire divine, selon les ordres que j'avais reçus du Créateur
pour diviser entièrement [l']être de vie de
La troisième vertu s'est annoncée par les différents circuits
que je t'ai fait faire dans les déserts de la terre d'Égypte,
et par les différentes opérations spirituelles divines que j'ai
faites aux quatre parties de cette terre, pour diviser entièrement son
être de vie, selon l'ordre que j'en avais reçu, et pour qu'elle
reste éternellement en opération de contraction
cette terre, pour qu'elle reste éternellement en opération et
contraction au préjudice des lois données au corps général
terrestre, et que, par ce moyen, cette terre devînt particulière
parmi ce corps, par son action contraire de végétation impropre
et hors d'état d'alimenter les animaux les plus affreux et les plus féroces.
Cela a été opéré ainsi, Israël, de par l'Eternel,
en ta présence, pour t'apprendre que c'est pour la troisième fois
que la terre fut criminelle devant le Créateur, par la force des abominations
que les hommes ont commises sur elle, et s'est rendue, par ce moyen, susceptible
d'être frappée par le fléau de la justice divine, comme
l'a été le reste de ses habitants. Ce dernier fléau survenu
devant toi leur était prédit par l'emprunt des ustensiles d'or
et d'argent à eux faits, afin de les priver par là d'opérer
avec un culte à leurs fausses divinités. Ce peuple démoniaque
ne comprit pas dans ce moment le type de cet emprunt. Au contraire, il se trouvait
flatté que ses ustensiles pussent servir pour opérer le culte
du Dieu d'Israël, tandis que cet emprunt n'était autre chose qu'un
principe de dépouillement de leurs biens temporels, tant particuliers
que généraux, qui allaient être entièrement dispersés
et mis au pillage par toutes espèces des nations étrangères
; ne devant plus en faire usage à l'avenir, le Créateur ayant
prononcé, par son décret divin, l'arrêt définitif
qui condamnait la terre d'Egypte à un anéantissement entier, et
à une destruction totale terrible et honteuse le reste de ses habitants.
Oui, Israël je te dis que l'être de vie que j'ai divisé de
cette terre maudite t'explique quelle ne reste plus que sous la protection et
la puissance du prince des démons et qu'il n'est plus contenu en elle
qu'une multitude d'intellects démoniaques
contre les lois ordinaires données au corps général terrestre.
C'est par le moyen de cette action contraire à la vraie nature que cette
terre n'aura plus qu'une végétation impure et à peine capable
de nourrir les animaux les plus affreux dont elle va devenir le repaire. Cette
punition s'est faite en ta présence, pour t'apprendre que c'est pour
la troisième fois que l'Égypte fut criminelle devant le Créateur,
par les abominations que les hommes ont commises dans son sein et qui ont attiré
sur elle et sur ses habitants tous les fléaux de la justice divine. Le
dernier fléau survenu devant toi à l'armée d'Égypte
avait été prédit par l'emprunt que tu avais fait aux Egyptiens
de leurs ustensiles d'or et d'argent, pour les empêcher par là
de pouvoir opérer aucun culte à leur fausse divinité. Ces
peuples pervers ne comprirent pas dans ce moment le type de cet emprunt. Au
contraire, ils se croyaient flattés que leurs ustensiles pussent servir
[274] au culte du Dieu d'Israël. Mais c'était la justice divine
elle-même qui les dépouillait de tous ces biens temporels dont
ils ne devaient plus faire aucun usage puisqu'ils allaient être entièrement
dispersés parmi les nations et honteusement détruits par le décret
de l'Éternel. Oui, Israël, je te dis qu'en divisant ainsi l'être
de vie de cette terre criminelle, je l'ai fait tomber entièrement sous
la puissance des démons, et qu'elle ne contient plus en elle-même
qu'une multitude d'intellects démoniaques.
qui lui donnent vie et action contraire, comme tu vois qu'elle opère.
Oui, Israël, je te dis, en vérité, qu'à cet exemple
frappant tu prennes garde à toi, et de ne point abuser des biens temporels
que l'Eternel promit de te faire recueillir dans la terre promise à tes
pères, et qu'il va faire passer en tes mains. N'abuse pas surtout de
la puissance spirituelle divine, que le Créateur a mis réversible
sur toi. Considère à cet égard l'abus qu'Adam a fait de
la science, ce qui fit que le Créateur maudit lui et la terre. Considère
encore l'abus qu'a fait sa postérité jusqu'à Noé
de cette puissance que le Créateur lui avait donnée après
la réconciliation de son père.
Que cet exemple t'apprenne à ne pas abuser des biens temporels que l'Éternel
te fera recueillir dans la terre qu'il a promise à tes pères et
qu'il va faire passer dans tes mains. N'abuse pas surtout de la puissance spirituelle
que le Créateur t'a accordée, et réfléchis sur les
punitions effroyables qui sont tombées sur Adam et sur sa postérité,
pour avoir profané cette même puissance dont leur âme était
revêtue. N'oublie jamais que tout ce qui vient de s'opérer en ta
présence, sur la terre d'Égypte, est une exacte répétition
de tous les fléaux que le Créateur a lancés sur la terre
pour l'expiation du crime du premier homme et celui de ses descendants.
Cette postérité fut justement punie, sans distinction du reste
des animaux irraisonnables qui restèrent sous le même fléau
de la justice divine, et leur terre maudite fut le réceptacle abominable
de toutes les formes corporelles de tous ces mineurs iniques et grands prévaricateurs
contre le Créateur. O Israël, écoute ce que je vais te dire
sur l'exemple que le Créateur vient de faire en ta présence sur
la terre d'Egypte et sur le reste de ses habitants. Je te dis en vérité
que ce fléau est une exacte répétition des deux premiers
lancés par ordre du Créateur sur la terre. Le premier fléau,
qui fut lancé par le crime horrible d'Adam, fut distinct de celui lancé
contre sa postérité du vivant de Noé, ce qui distingue
les genres de prévarications des premiers hommes, ainsi que je vais te
l'expliquer. Adam lutte sa puissance contre celle du Créateur par orgueil,
et veut être Créateur lui-même. Il lie sa puissance divine
avec celles des démons, et ils
Le fléau survenu à la terre par le crime d'Adam n'était
pas le même que celui qui fut lancé contre sa postérité
du vivant de Noé, parce que le crime d'Adam n'était pas le même
que celui de ses descendants. Adam s'élève par son orgueil jusqu'à
vouloir être [275] créateur. Lui-même lie sa puissance divine
avec celle du prince des démons, et il effectue une création de
perdition. Après ce forfait, il dégénère de son
état de gloire et devient l'opprobre de la terre, sujet de la justice
divine, de l'inconstance des événements temporels et de celle
des corps planétaires jadis inférieurs à lui. Il demeure
ainsi lui-même et toute sa postérité en privation divine
dans un cercle de matière : telle est la punition d'Adam. Sa postérité
prévarique et prostitue sa puissance, en s'associant aux démons
pour vivre en liberté au milieu de ses passions matérielles. Cette
postérité rejette absolument les lois divines qu'elle avait reçues
pour se contenir dans la
effectuent une création de perdition. A ce forfait, il dégénère
de son état de gloire et devient l'opprobre de la terre, sujet à
la justice divine et à toutes les inconstances des événements
temporels et à celles des corps planétaires jadis inférieurs
à lui, et reste, lui et sa postérité errante, prisonnière
et en privation divine dans un cercle de matière. Voilà, Israël,
la punition relative au crime d'Adam. Sa postérité prévarique
par la prostitution de sa puissance spirituelle divine, qu'elle lia et associa
avec celle des princes des démons pour jouir de leur pleine satisfaction
et liberté temporelle, selon l'ambitieux désir qu'elle avait de
faire un Dieu de ses passions matérielles, au préjudice des lois
divines qu'elle avait reçues du Créateur, pour la garder et soutenir
dans la réconciliation de son père. Elle agit ainsi pour outrager
la Divinité par le forfait horrible de ses passions dépravées.
Ainsi fut-elle honteusement punie avec ses adhérents irraisonnables,
et fut, pour cet effet, engloutie avec eux sous les eaux. Ces faits, Israël,
ne peuvent pas rester ignorés par toi. Tu sais ce qui t'a toujours été
dit par tes pères, que Dieu avait parfaitement instruits de tous les
faits arrivés contre la terre et ses habitants, en punition de leur prévarication,
et moi, je vais t'instruire de ce dernier arrivé contre la terre [d']Egypte
et ses habitants.
réconciliation faite avec ses pères ; elle outrage la Divinité
par les fléaux les plus horribles. Aussi, cette postérité
fut frappée des fléaux les plus cruels et les plus honteux ; elle
fut engloutie sous les eaux ; elle fut confondue sans distinction avec le reste
des animaux, et la terre devint le réceptacle abominable des cadavres
de tous les mineurs iniques et prévaricateurs de cette postérité.
Tu ne peux douter de tous ces faits d'après les instructions qui t'en
ont été données par tes pères, à qui le Créateur
en avait fait part. Venons au crime et à la punition des Egyptiens.
Pharaon, type du premier prince des démons, endurcit le coeur de son
peuple contre Israël, et s'oppose formellement à la volonté
du Créateur, qui veut opérer en faveur de ses élus. Il
soulève tout son peuple, pour le faire armer contre Israël et son
Dieu, et confirme, ainsi que son peuple, par cette contraction démoniaque,
l'horrible crime dans lequel cette nation vivait depuis plusieurs
Pharaon, type du premier prince des démons, endurcit le coeur de son
peuple contre Israël. Il s'oppose à tout ce que l'envoyé
de Dieu voulait opérer en faveur [276] de ses élus ; mais en s'armant
ainsi contre Israël, c'était s'armer contre Dieu même, c'était
confirmer les blasphèmes, l'horrible impiété et tous les
vices de la matière dans laquelle les Egyptiens étaient souillés
depuis longtemps, c'était
siècles. Oui, Israël, je te dis que tout ce peuple et son roi ont
péché contre l'esprit du Dieu vivant d'Israël, et ont abjuré
et protesté contre sa toute-puissance et contre tous ceux qui sont gouvernés
par elle. Ces hommes maudits ont également agi par orgueil, par ostentation
et par cupidité ambitieuse et matérielle. Ainsi, ces derniers
ont été punis seuls, le fléau des eaux les ayant engloutis
dans leurs abîmes, après les avoir exposés à la vue
de ceux de la terre et d'Israël, sur leur surface, pour être un exemple
d'horreur à jamais. Voilà la punition que le Créateur a
fait supporter à ce peuple prévaricateur contre l'esprit de la
Divinité. Que ce que je viens de te dire, Israël, des trois genres
de prévarications que les hommes de la terre ont commis contre le Créateur,
de même que des différents actes de justice que le Dieu d'Israël
a exercé contre tous les coupables ne s'efface jamais de ta mémoire,
ni de celle de ta postérité, de génération en génération.
Frémis, Israël, sur tous ces exemples passés, et crains de
devenir un quatrième exemple aussi funeste dans cet univers. Car le fléau
que le Créateur lancerait sur toi serait sans bornes et sans fin. Dans
un pareil malheur, ô Israël, tu deviendrais l'opprobre des hommes
de la terre et tu resterais errant parmi toutes les nations chez qui tu vivrais
en privation divine et en confusion matérielle, jusqu'à la fin
des siècles. Tu serais, dans un pareil événement, aussi
promptement privé de la loi divine que ton Créateur a mis en toi,
que les Egyptiens l'ont été par toi de leurs biens temporels,
et sont restés morts spirituellement.
abjurer enfin toute la puissance divine et attaquer directement l'esprit du
Dieu vivant. Aussi ces peuples criminels ont-ils été engloutis
sous les eaux de la mer Rouge, après y avoir surnagé longtemps,
pour être un exemple immémorial d'horreur à la vue des cieux
et de la terre et à la vue d'Israël. C'est ainsi que furent punis
ces peuples qui avaient prévariqué contre l'esprit du Créateur.
Que tout ce que je viens de te dire, Israël, sur les trois genres de prévarication
que les hommes de la terre ont commis contre le Créateur, de même
que les différents actes de justice que le Dieu d'Israël a exercés
contre tous ces coupables ne s'effacent jamais de ta mémoire ni de celle
de ta postérité de génération en génération.
Frémis sur tous ces exemples et crains toi-même de devenir le quatrième
exemple de la funeste manifestation de la justice divine, car le fléau
que la justice divine lancerait sur toi serait sans bornes et sans mesure ;
tu serais aussi promptement dépouillé de la loi divine que le
Créateur t'a confiée, que les Egyptiens l'ont été
de leurs biens temporels.
Cette loi divine, que le Créateur t'a confiée par préférence
à tout autre peuple de la terre, est une preuve de la confiance qu'il
mit en tout Israël. Mais
Cette loi que le Créateur a établi chez toi, de préférence
aux autres nations, est une preuve évidente de [277] la confiance qu'il
a dans Israël ; mais si
aussi s'[il] s'oublie envers le Créateur et envers sa loi, il la lui
fera enlever, sans qu'il s'en aperçoive, par celui qui la lui a donnée.
Il ne sera plus question alors de lutter puissance [contre puissance] ; il sera
seulement exercé par le Créateur justice contre injustice et,
pour lors, Israël tombera dans la confusion. Sa mémoire spirituelle
sera tellement obscurcie qu'il ne conservera plus rien de tout ce qui appartient
au grand culte divin, et le nom du Créateur sera sorti d'Israël
pour ne plus y rentrer, et passera pour une éternité aux étrangers,
chez lesquels Israël vivra en servitude et en privation spirituelle divine,
et restera jusqu'à la fin des siècles errant et vagabond chez
toutes les nations. Et Israël sera ainsi un exemple frappant aux yeux des
cieux, de la terre et de tous ses habitants. Voilà, Israël, ce que
je dois t'apprendre, de par l'Eternel, et crains de devenir un exemple aussi
funeste."
Israël s'oublie devant le Créateur, celui qui lui a donné
la loi la lui enlèvera sans qu'il s'en aperçoive, sans bruit,
sans éclat et sans le secours des guerres temporelles en usage parmi
les hommes. Il ne sera plus question alors de combats de puissance contre puissance,
mais seulement de l'opération de la justice contre l'injustice, et pour
lors Israël tombera dans la confusion ; sa mémoire sera si obscurcie
qu'il ne conservera plus rien de ce qui appartient au culte divin. Le nom du
Seigneur lui sera enlevé et passera pour une éternité aux
étrangers. C'est parmi ces nations étrangères qu'Israël
sera dispersé pour y vivre en servitude et en privation divine jusqu'à
la fin des siècles. C'est alors qu'Israël sera l'opprobre des hommes
et de tout l'univers. Voilà, Israël, ce que je dois t'apprendre
de par l'Eternel.
Voilà la vérité des faits spirituels divins qui se sont
opérés par le Créateur et par son serviteur Moïse,
Aaron, Ur et Josué, dans cet univers, pour servir de preuve de la manifestation,
de la gloire et de la justice divine, que Dieu opère et opérera
éternellement, pour et contre sa créature spirituelle, supérieure,
majeure, inférieure et mineure. Je ne parlerai pas de toutes les évolutions
qu'Israël a faites dans la terre de Canaan, sous la conduite des quatre
chefs susdits, jusqu'au temps que Moïse monta sur le mont Sinaï.
Moïse monta sur le mont Sinaï (ce mot signifie "hauteur et élévation
de la gloire divine") après avoir donné ses ordres temporels
et spirituels à tout Israël. Il les confia tous à Aaron,
à qui Israël promit de suivre en tout et obéir aveuglément
à tout ce qu'il leur
Tels sont les faits que le Créateur a opérés dans l'univers
pour la manifestation de sa gloire et de sa justice par le moyen de Moïse,
Aaron, Ur et Josué. C'est ainsi qu'il opérera éternellement
pour et contre sa créature spirituelle supérieure, moyenne, inférieure
et mineure. Je ne m'arrêterai point à vous détailler tous
les faits particuliers qui se passèrent chez les Israélites depuis
leur sortie d'Egypte. L'Ecriture parle assez amplement de leurs différentes
marches et campements. Je viendrai tout de suite à ce qui s'est passé
sur le Mont Sinaï, nom qui signifie hauteur et élévation
[278] de la gloire divine. Moïse donne ses ordres temporels et spirituels
à son frère Aaron à qui il a confié en son absence
tous les enfants d'Israël. Ceux-ci promettent de suivre aveuglément
tout ce qu'Aaron leur
commanderait. Moïse, après avoir entendu parler ainsi les Israélites,
s'en fut accompagné de Josué, jusque vers le sommet de la montagne
et, étant arrivés, ils virent ensemble la gloire du Dieu créateur
ouverte devant eux, et aussitôt, Moïse dit à Josué
: "Reste ici, car le Créateur m'appelle devers lui." Alors
la nuée descendit jusqu'à la moitié de la montagne et sépara
Josué de Moïse, qu'il ne revit qu'après quarante jours, lorsque
Moïse en descendit, portant sur son bras droit les deux tables de la loi
que le Créateur avait gravées dessus par son esprit très
saint. Il vint du lieu où était Josué, jusqu'au camp d'Israël.
Josué marchait à sa droite, du côté où étaient
les tables, et, arrivés à un tiers du chemin de la montagne, au-dessous
du lieu où Josué avait attendu Moïse, [il] entendit un grand
bruit d'allégresse vers le camp d'Israël, et ensuite une voix d'en
haut qui lui dit : "Moïse, va voir ton peuple qui vient de m'outrager.
Il est ton peuple, et non le mien." Moïse et Josué, avançant
le pas, étaient arrivés au commencement du camp d'Israël.
Ils le virent danser avec Aaron autour d'un veau d'or,
commandera. Moïse, après avoir tout réglé dans le
camp, se met en marche accompagné de Josué pour se rendre à
la montagne. Quand ils furent vers le milieu, ils virent l'un et l'autre la
gloire de Dieu ouverte devant eux. Aussitôt Moïse dit à Josué
: "Reste ici, car le Créateur m'appelle vers lui." A l'instant
la nue descendit jusqu'à la moitié de la montagne et sépara
Moïse de Josué, qui ne le revit plus que quarante jours après,
lorsque Moïse descendit portant sur le bras droit les deux tables que le
Créateur avait gravées dans son esprit très-saint. Quand
Moïse eut joint Josué, ils marchèrent ensemble vers le camp,
Josué se tenant sur la droite de Moïse qui était le côté
où étaient portées les tables de la loi. Mais ils ne furent
pas à un tiers du chemin où Josué était demeuré
seul, qu'un grand cri d'allégresse se fit entendre dans le camp. Ensuite
une voix dit à Moïse : "Viens voir ton peuple qui vient de
m'outrager ; il est ton peuple et non le mien." Moïse et Josué
doublèrent le pas, et, étant arrivés l'un et l'autre à
l'entrée du camp qui était tout à fait au bas de la montagne,
ils virent les enfants d'Israël danser avec Aaron autour d'un veau d'or.
ce qui transporta Moïse de colère contre son peuple, et qui fit
qu'il brisa les tables que l'Eternel lui avait données, et parla ensuite
à Aaron : "Pourquoi ce peuple, lui dit-il, a dansé devant
un faux dieu, et pourquoi ne l'as-tu pas arrêté et contenu dans
les bornes spirituelles où je l'avais mis lorsque je l'ai confié
à tes soins et à ta conduite ? Tu as mis toi-même la matière
dans le creux du foyer qui a donné la forme de ce faux dieu, et le peuple
s'est ainsi jeté dans le même cas, à la même abomination
où les Egyptiens étaient jadis et que tous [ont] vu exterminer
et anéantir par le Dieu
Moïse en fut si transporté qu'il brisa les tables de [279] la loi
qu'il apportait de la montagne, et s'adressant ensuite à Aaron : "Pourquoi,
lui dit-il, ce peuple a-t-il dansé devant un faux dieu, et pourquoi ne
l'as-tu pas contenu dans les bornes spirituelles que je lui avais prescrites
lorsque je l'ai confié à tes soins ? Quoi ! tu as mis toi-même
dans le creuset la matière dont ce faux dieu a été formé
et tu as ainsi jeté ce peuple dans la même abomination pour laquelle
les Egyptiens viennent d'être anéantis." Aaron répondit
: "J'ai craint, Seigneur, la fureur et la rage des enfants d'Israël.
Ils
[d']Israël." Aaron répondit : "Seigneur, j'ai craint la
rage et la fureur des enfants d'Israël. En ton absence, ils ont tous [en
même ?] temps levé la pierre contre moi, et j'ai été
forcé de faire comme eux pour les préserver d'un plus grand mal."
Moïse, encore plus outré de la prévarication d'Israël
au récit que lui fit Aaron, dit à Aaron : "Descends jusqu'à
la partie du camp d'Israël qui regarde vers le soleil couchant et là,
tu verras le juste châtiment que le Créateur a réservé
à son crime." Ensuite, Moïse fait son opération et son
invocation au Créateur pour obtenir de lui l'élection du nombre
spirituel des élus vengeurs et défenseurs de l'outrage d'Israël
au Créateur. Il fait ensuite l'élection des quinze sujets de la
tribu de Lévi, qui furent divisés en trois bandes de cinq chacune,
à qui Moïse dit : "Que ceux qui aiment le Créateur prennent
de leur main le couteau plat qui appuie sur leur cuisse gauche." Ce que
ces élus ayant fait, Moïse les bénit et leurs dit : "Que
la première élection où est Siméon et Lévi
marche du soleil levant vers le soleil couchant ; la seconde du soleil levant
vers midi ; et la troisième du soleil levant vers aquilon, et vous irez
ainsi, les trois bandes, et passerez trois fois allant et venant au travers
du camp d'Israël, et vous passerez au fil de vos armes tous ceux que vous
trouverez sur vos pas, sans distinction d'âge, de parents directs et indirects,
et reviendrez ensuite à moi, accompagnés d'Aaron. Ce qui fut fait,
et par ce moyen il fut détruit une multitude d'enfants d'Israël,
ensemble avec une troupe de nouveaux convertis à la loi que Moise proférait,
de sorte que le camp d'Israël fut purifié par l'effusion du sang
des coupables et, par cette justice, le reste trouva grâce devant l'Eternel.
ont levé la pierre contre moi en ton absence, et j'ai été
forcé d'adhérer à leurs désirs pour les préserver
d'un plus grand malheur." Moïse, encore plus outré de la réponse
de son frère Aaron, lui dit : "Descends tout à l'heure au
camp d'Israël vers le couchant, et là tu verras le juste châtiment
que le Créateur a réservé au crime des Israélites."
Moïse fait ensuite son opération et son invocation au Créateur
pour obtenir de lui l'élection spirituelle du nombre des élus
vengeurs des outrages faits à l'Eternel. Il lui fut ordonné de
prendre quinze hommes de la tribu de Lévi. Il les partagea en trois bandes
de cinq hommes chacune, et leur dit ensuite : "Que ceux qui aiment le Créateur
prennent à la main le couteau plat qui appuie sur leur cuisse gauche."
Les quinze élus mirent sur-le-champ le couteau à la main droite.
Moïse en fit la bénédiction, puis il dit aux élus
: "Que la première bande, où sont Siméon [280] et
Lévi, marche du soleil levant vers le couchant, la seconde du soleil
levant vers le midi, et la troisième du soleil levant vers l'aquilon.
Les trois bandes iront ainsi et reviendront trois fois au travers du camp d'Israël.
Elles passeront au fil de leurs armes tous ceux qu'elles rencontreront sans
considération d'âge ni de parenté, et elles reviendront
ensuite à moi étant accompagnées d'Aaron." L'ordre
de Moïse fut exécuté, et il périt par là une
multitude d'Israélites ainsi que des nouveaux convertis à la loi
de Moïse. Par ce moyen, le camp d'Israël fut purifié, et l'effusion
du sang des coupables fit trouver grâce aux Israélites devant l'Eternel.
Je vais vous expliquer les types de toutes
Il vous est facile d'apercevoir le
ces choses survenues à Moïse et à Israël, et vous faire
apercevoir le rapport qu'ont tous ces événements avec tous ceux
qui se sont passés depuis Adam jusqu'à Noé ; depuis Noé
jusqu'à Abraham ; depuis Abraham jusqu'à la sortie des enfants
d'Israël de la terre d'Egypte ; et depuis ce temps-là [jusqu'à]
l'avènement du Christ ; et qui se passeront depuis le Christ jusqu'à
la fin des siècles. Je vous dirai, au sujet, ce que Moïse expliqua
au reste des Israélites échappés à cette dernière
justice divine, opérée par les élus de la tribu de Lévi,
par l'ordre et le commandement de Moïse. Voici ce qu'il leur dit, avant
de monter une seconde fois sur le mont Sinaï pour aller demander au Créateur
des nouvelles lois, conformes à celles qu'il avait reçues la première
fois.
rapport que ces derniers événements ont avec ceux qui se sont
passés depuis Adam jusqu'à Noé, depuis Noé jusqu'à
Abraham, depuis Abraham jusqu'à la sortie des enfants d'Israël de
la terre d'Egypte, depuis cette sortie jusqu'au Christ, et avec ceux qui se
sont passés depuis le Christ et qui dureront jusqu'à la fin des
siècles. Moïse assembla les restes des enfants d'Israël qui
avaient été préservés de la justice divine opérée
par les quinze élus de la tribu de Lévi ; et, avant de remonter
sur la montagne pour aller chercher de nouvelles tables de la loi, il donna
au peuple les instructions sur tout ce qui venait de se passer.
"Ecoute, Israël, dit Moïse, je t'ai instruit de la miséricorde
infinie que le Créateur a toujours eue pour toi, à cause de l'amour
et de la tendresse qu'il avait pour tes pères, qui furent justes devant
l'Eternel. Le Seigneur a sans doute trouvé la même justice en son
serviteur Moïse et l'a rendu susceptible d'être mis au rang de tes
pères. Oui, je suis le père temporel des enfants spirituels d'Israël,
et non celui des enfants matériels et charnels qui pourront provenir
de lui. Tu as été témoin de la manifestation de la gloire
et de la justice divine qui s'est opérée par la force de mes opérations.
Tu as vu avec quel succès j'étais conduit dans ce lieu de liberté.
Tu ne peux pas nier avoir vu clairement l'action et la volonté du Créateur
en ta faveur dans mes actions et opérations à ton égard.
Oui, Israël, tu as vu en moi la ressemblance de la pensée de l'Eternel,
puisque j'ai lu dans sa gloire et ai parlé face à face au Créateur.
Cette montagne spirituelle, Israël, que tu m'as vu monter, t'explique la
distance qu'il y a
"Ecoute, Israël ! je t'ai toujours instruit de la miséricorde
infinie que le Créateur a eue pour toi, relativement [281] à l'amour
qu'il a eu pour tes pères qui furent justes devant lui : le Seigneur
a fait la même miséricorde à son serviteur Moïse et
l'a rendu susceptible d'être mis au rang des pères d'Israël.
Oui, je suis le père temporel des enfants spirituels des enfants d'Israël,
et non celui de ses enfants charnels et matériels. Tu as été
témoin de la manifestation de la gloire et de la justice divine en ta
faveur, par la force de mes opérations. Tu as vu clairement se manifester
l'action et la volonté du Créateur dans tout ce que j'ai fait
pour toi. Tu as donc vu en moi la ressemblance de la pensée de l'Eternel,
puisque, je l'ai lue dans sa gloire et que je l'ai vue face à face. Cette
montagne spirituelle que tu m'as vu monter t'annonçait la distance qu'il
y a de l'Etre-Créateur à la créature générale
ou la terre. Il y a au-dessus de cette montagne quatre cercles imperceptibles
aux mortels
de l'Etre créateur d'avec la création générale,
ou créature générale, et toute la terre. TACette montagne
surnommée Sinaï se divise en sept parties, ainsi que je vais te
l'expliquer [et] trois cercles impénétrables aux mortels ordinaires
qui séparent la cour spirituelle divine d'avec la création universelle.
Cette montagne est le tableau réel de l'univers entier. Elle se divise
en sept parties, comme je te l'ai dit, et voici comme les trois cercles sont
appelés cercles surcélestes, parce qu'ils bornent l'action des
agents des sept cieux célestes universels. Ces agents ne peuvent agir
et opérer que relativement à l'émanation divine conformément
à l'ordre et au pouvoir qu'ils ont reçu du Créateur, d'agir
et actionner dans l'immensité universelle, et non dans l'immensité
du surcéleste où s'opère seulement toute pensée
et volonté divine, pour servir d'ordre, de vertu et de puissance d'action
à tous les esprits qui actionnent dans l'univers. TALe céleste,
Israël, reçoit l'ordre [du] surcéleste, et ensuite le communique
au corps général terrestre, ainsi que je vais, Israël, te
l'expliquer bien clairement, pour te faire concevoir l'ordre régulier
spirituel divin qui règne dans le surcéleste, le céleste
et le terrestre. Je suis monté sur la montagne spirituelle divine, j'ai
laissé Josué a une distance assez considérable, ne pouvant
pas encore marcher avec moi face à face du Créateur. La nuée
qui me couvrait de son ombre et me cachait à Josué et à
Israël, est la même que celle qui cachait Josué aux Egyptiens.
Apprends, Israël, que cette nuée n'était autre chose que
l'ombre de l'esprit créateur, qui contenait l'armée démoniaque
d'Egypte et son roi Pharaon en privation de l'usage des sens temporels et spirituels,
et que, par ce moyen, eux et leurs actions désordonnées
ordinaires, et qui séparent la cour spirituelle divine d'avec la création
universelle. Cette montagne est le tableau réel de l'univers entier.
Elle se divise en sept parties connues sous le nom des sept cieux célestes
universels, et les quatre cercles dont je viens de te parler sont appelés
surcélestes parce qu'ils bornent et dirigent l'action des sept principaux
agents de la création universelle. C'est dans le surcéleste que
s'opèrent la pensée et la volonté divines, c'est de là
que proviennent l'ordre, la vertu et la puissance d'action de tous les esprits
qui actionnent [282] dans l'univers. Les sept cieux reçoivent du surcéleste
toutes leurs vertus et tous leurs pouvoirs, et ensuite les communiquent au corps
général terrestre. Tel est l'ordre qui règne entre ces
trois mondes. Lorsque je suis monté sur la montagne spirituelle divine,
j'ai laissé Josué derrière moi à une distance assez
considérable, parce qu'il ne pouvait pas encore marcher avec moi face
à face du Créateur. La nue qui me couvrait de son ombre et me
cachait à Josué et à toi, Israël, est la même
que celle qui te cachait aux Egyptiens dans le désert de Phiahizoth.
Apprends que cette nue n'était autre chose que l'ombre de l'esprit du
Créateur, qui contenait l'armée démoniaque d'Égypte
et son roi Pharaon en privation de l'usage de leurs sens corporels et spirituels.
Par ce moyen, ils n'opéraient que des oeuvres de confusion, et tout ce
qu'ils faisaient était en pure perte par les épaisses ténèbres
dont ils étaient environnés. Quoique cette nue te parût
opaque, elle n'était pas semblable aux nues matérielles et élémentaires
soumises aux lois qui dirigent le cours ordinaire de la nature. Les nues matérielles
sont composées d'un mixte grossier et subtil provenu du corps général
terrestre. Elles se forment par
ne s'opéraient qu'en confusion et en pure perte pour eux, à cause
des épaisses ténèbres qui les environnaient. Apprends encore
de moi, Israël, que cette nuée, quoiqu'elle te parût corps
opaque, ne l'était cependant pas comme celles qui sont assujetties par
décret par l'Eternel aux lois d'ordre qui dirigent le cours de la nature
de cet univers sensible. Les nuées, corps opaque de la nature ordinaire,
sont composées d'un mixte grossier et subtil du corps général
terrestre. Cette nuée, corps apparent, ne se forme que par l'action des
êtres habitants dans les différents corps planétaires, dont
le corps solaire et ses habitants sont les principaux agents, qui opèrent
sur cette forme de nuée. Il faut que par les fortes attractions qu'ils
font sur le corps général terrestre, ils attirent à une
certaine distance de leur cercle les humides grossiers et subtils terrestres,
et contiennent le tout par la force de leur attraction, en respect et en équilibre
devant eux, jusqu'à ce qu'ils aient rapproché et lié intimement
ensemble tous les globules grossiers et subtils, et le tout ainsi lié
forme un corps impénétrable aux yeux de l'homme de matière,
qui ne saurait voir ce qui se passe au-dessus de la nuée qui le sépare
et le prive de la puissance parfaite de l'action solaire.
l'action des agents des différents corps planétaires parmi lesquels
les agents solaires sont les principaux qui agissent particulièrement
sur ces mêmes nues. Ces sortes d'agents, par leur forte attraction, [283]
élèvent à une certaine distance de leurs cercles les humides
grossiers et subtils, et, lorsque le tout est ainsi lié, cela forme un
corps impénétrable à l'homme de matière, à
qui cette nue dérobe la vue de ce qui se passe au-dessus d'elle, et le
prive de la jouissance de l'action solaire.
Je te dirai encore, Israël, que cette opération se fait ainsi en
faveur de ces corps de nuée par les dits agents planétaires, pour
la modification et la tempérance des influences planétaires, afin
qu'elles se communiquent avec modération et perfection bénigne
sur le corps général terrestre et sur celui de ses habitants.
Je te dirai aussitôt, Israël, que toute espèce de corps quelconque
n'est formé que par un nombre parfait et
L'utilité de ces nues dans l'univers est de modifier et de tempérer
la force des influences planétaires, afin qu'elles se communiquent plus
bénignement au corps général terrestre et à tous
ses habitants. De plus, toute espèce de corps quelconque est formé
par un nombre de globules complets et parfaits. En outre, il ne peut exister
aucun corps sans qu'il ait en lui un véhicule de feu central sur lequel
véhicule les habitants de cet axe
complet de globules, et, comme il est impossible qu'aucune forme de corps puisse
être et exister sans avoir inné en lui un véhicule de feu
central qui fait que les esprits habitants de ce même feu réactionnent
avec lui sur toutes les formes corporelles qui sont provenues d'eux, et surtout
sur celles du corps de nuée sur laquelle la réaction est plus
forte, pour dissoudre, diviser et raréfier tous les globules qui composent
ce corps matériel, afin que, divisé et dissous, il puisse se répandre
dans le cercle qu'il décrit sur le corps général. C'est
ainsi, Israël, que provient la manne grossière qui est la pluie
sur le corps général terrestre. Mais, il n'en est pas de même
de la nuée qui t'a ravi de la présence de tes ennemis les Egyptiens
lorsqu'ils te poursuivaient. Cette nuée était un corps apparent,
composé d'une multitude infinie d'esprits purs et simples, qui étaient
en aspect et soutenus par l'esprit divin créateur et sortis, par décret
de l'Eternel, du cercle dénaire de la Divinité. Cet esprit puissant
marchait devant Israël en colonne de feu et la nuée suivait le même
ordre avec précision selon les lois d'ordre, d'action, de réaction
et d'attraction qu'opérait l'esprit divin sur tous ces esprits, pour
opérer la volonté du Créateur en faveur d'Israël et
au préjudice des démons. Il n'était pas question que les
agents habitants de l'axe feu central opérassent sur cette nuée
spirituelle formée directement par la puissance des esprits purs et sans
la participation de la matière, n'étant qu'un véritable
corps de gloire, plus impénétrable encore aux mortels ordinaires,
que ne le sont les nuées ordinaires qui s'opèrent par la vertu
des agents ordinaires. Tu ne peux révoquer en doute ce que je t'ai dit,
Israël, de la différence de cette nuée spirituelle aux
actionnent continuellement comme étant provenus d'eux-mêmes. Or,
c'est sur le véhicule des corps de nues que s'opère la plus forte
action et réaction, et cela parce qu'il faut que tous les globules en
soient parfaitement divisés, afin que ce corps de nue, ainsi dissous,
puisse mieux se répandre dans toute l'étendue du cercle qu'il
décrit sur la terre. C'est ainsi, Israël, que se forment les nues
d'où provient la manne ou la pluie, sur le corps général
terrestre ; mais il n'en est pas ainsi de la nue qui t'a dérobé
à la vue de tes ennemis. Cette fameuse nue, qui t'a servi de rempart
dans le désert d'Égypte, était un corps apparent produit
par l'action d'une multitude infinie d'esprits [284] purs et simples qui étaient
un aspect de l'esprit divin Créateur sorti par l'Eternel du cercle dénaire.
Cet esprit divin marchait devant Israël en colonne de feu, et la colonne
de nue suivait sa trace avec précision et exactitude selon les lois d'ordre,
d'action et de réaction, de création et d'attraction que l'esprit
divin opérait sur tous ces esprits conformément à la volonté
du Créateur en faveur d'Israël et au préjudice des démons.
Cette nue, étant formée par la puissance des esprits, sans le
secours d'aucune matière, était un véritable corps de gloire.
Les agents de l'axe central ne pouvaient opérer sur cette nue spirituelle
comme ils opèrent sur les nues grossières et matérielles,
et, quoique ces sortes de corps de gloire soient encore plus impénétrables
aux yeux corporels des hommes ordinaires que ne le sont les nues élémentaires,
cependant cette nue spirituelle ne priva jamais Israël de la jouissance
de l'action solaire comme le font les nues matérielles. Et cependant,
tout le temps que le Créateur a manifesté sa justice contre l'Égypte,
jamais Israël ne fut en privation de la lumière temporelle. Les
Egyptiens au contraire furent plongés
nuées matérielles. Ce qui doit te la faire sentir, c'est qu'Israël,
pendant tout le temps qu'elle apparut, n'a non seulement pas été
privé de la lumière spirituelle divine, mais pas même de
celle élémentaire solaire. Il en a été bien autrement
des Egyptiens que tu as vus dissous, confondus et précipités pour
un temps immémorial dans les abîmes de ténèbres.
dans d'épaisses ténèbres qui les conduisirent, et les firent
précipiter dans les abîmes de la mer Rouge pour un temps immémorial.
C'est donc encore, Israël, ce même corps de nuée qui m'a séparé
de Josué et de toi, lorsque j'ai été au sommet de la montagne
divine, au centre duquel je me suis prosterné. S'il s'est fait une suspension
de mon âme d'avec mon corps, ainsi dégagée de sa forme matérielle,
elle est devenue véritable être pensant, et, dans cet état,
mon être spirituel a reçu les ordres de la Divinité face
à face de l'Eternel. TACe corps glorieux de nuée t'explique, Israël,
le cercle rationnel le plus élevé à tous les cercles, qui
est appelé le cercle du Saturne, 1, ou le supérieur planétaire,
qui sépare les cercles planétaires célestes d'avec les
trois cercles surcélestes. La distance qu'il y a eu de moi à Josué,
sur le sommet de la montagne, et l'endroit de la montagne qu'il occupait en
mon absence, t'explique, Israël, le cercle planétaire solaire. Ce
cercle est celui qui se nomme visuel, 2, et tous les autres cercles planétaires
inférieurs aux deux susdits sont compris dans l'immensité du cercle
sensible, comme suit : le cercle planétaire de Mercure, 3 ; celui de
Mars, 4 ; celui de Jupiter, 5 ; celui de Vénus, 6 ; et celui de la Lune,
7. Cette fameuse montagne spirituelle t'explique la distance de la cour spirituelle
divine d'avec la distance céleste, et la distance céleste d'avec
le terrestre. Cette division que je te fais, Israël, de cette montagne,
C'est donc ce même corps de nue glorieuse qui m'a séparé
de Josué et d'Israël, lorsque je suis entré [285] sur le
sommet de la montagne spirituelle de Sinaï. Je me suis prosterné
au centre de cette montagne et, pendant ma prosternation, mon âme s'est
suspendue de mon corps et est devenue véritable être pensant. Dans
cet état, mon être spirituel a reçu les ordres que le Créateur
lui a donnés face à face. Je t'apprendrai, Israël, que, par
le sommet de la montagne spirituelle, tu dois entendre le type du cercle rationnel
le plus élevé de tous les cercles célestes. Ce cercle rationnel
est appelé cercle de Saturne ou Saturnaire 1. Ce cercle supérieur
planétaire sépare tous les autres cercles planétaires célestes
d'avec les quatre cercles surcélestes. La distance qu'il y avait depuis
le sommet de la montagne où j'étais jusqu'à l'endroit où
Josué demeura de moi, représente le cercle planétaire solaire
qui se nomme cercle visuel 2 ; et tous les autres cercles planétaires
inférieurs sont compris dans l'immensité du cercle sensible 3.
Ces cercles inférieurs sont : Mercure, Mars, Jupiter, Vénus et
la Lune et tel est l'ordre de ces cercles planétaires : Saturne 1er ;
le Soleil 2e ; Mercure 3e ; Mars 4e ; Jupiter 5e ; Vénus 6e et la Lune
7e. Cette fameuse montagne spirituelle t'enseigne donc la distance de la cour
spirituelle divine à la partie céleste, et celle de la partie
céleste
spirituellement, premièrement en trois parties, et ensuite en sept ;
la première division t'explique les différents lieux où
les divers esprits mineurs opèrent et opéreront le reste de leurs
opérations spirituelles pures et simples, conformément à
l'ordre immuable qu'ils ont reçu du Créateur, pour opérer
leur réconciliation spirituelle divine et se mettre à même
d'opérer leur réintégration surcéleste face à
face du Créateur. Ecoute, Israël, ce que je vais te dire encore
à ce sujet. Tu as vu que je t'ai assigné ta demeure et ai borné
ton camp au cercle matériel terrestre. Ce cercle que tu habites est le
type réel du cercle sensible, dans lequel le mineur spirituel paye et
payera tribut à la justice de l'Eternel.
à la partie terrestre. Tu vois que l'on peut diviser cette montagne de
deux manières, premièrement en trois parties et secondement en
sept autres parties. La première division est celle [286] des trois différents
cercles où les esprits mineurs accomplissent leurs opérations
spirituelles pures et simples, selon l'ordre immuable qu'ils ont reçu
du Créateur, pour parvenir à leur réconciliation et à
leur réintégration dans le surcéleste. N'as-tu pas vu que
je t'ai marqué ta demeure et que j'ai mis des bornes à ton camp
? Ce cercle matériel terrestre que tu habites est le type réel
du cercle sensible dans lequel tout mineur paye tribut à la justice de
l'Eternel, et les différents emplacements que Josué et moi occupions
sur la montagne t'expliquaient bien clairement ces différentes opérations
auxquelles les mineurs sont assujettis pendant leur cours temporel dans les
trois cercles, le sensible, le visuel et le rationnel.
Il est le type du cercle sensible, parce qu'il est immédiatement adhérent
à lui. Le cercle sensible est adhérent au visuel, le visuel au
rationnel, et celui-ci au surcéleste. C'est ainsi, Israël, que tu
dois comprendre que le nombre quaternaire est celui qui domine, préside
et dirige toute espèce de corps matériel. La montée que
j'ai faite avec Josué sur cette montagne, et les emplacements différents
que nous y occupions, t'expliquent, Israël, ce que je viens de te dire
sur les différentes opérations que les mineurs doivent faire dans
les cercles sensible, visuel et rationnel, pour achever de payer le tribut à
la justice divine, et opérer par leur réintégration spirituelle
divine dans l'immensité des cercles surcélestes face à
face à la Divinité. Je t'enseignerai encore, Israël, que
les deux genres de division que je viens de te faire de cette
Je t'ai dit que ce corps que tu habites était le type du cercle sensible,
parce qu'en effet il lui est immédiatement adhérent. Ce cercle
sensible est adhérent au cercle visuel ; celui-ci l'est au cercle rationnel,
et le rationnel l'est au surcéleste. Ce qui peut déjà donner
une lueur de l'universalité du fameux nombre quaternaire, qui domine,
préside et dirige toutes choses. La seconde division de la montagne en
sept parties est celle des sept cercles planétaires qui renferment les
sept principaux agents de la nature universelle. Je t'apprendrai encore qu'en
joignant la division ternaire à la division septénaire, tu trouveras
le nombre dénaire du Créateur, duquel toute [287] chose créée
est provenue ; tu reconnaîtras de plus que cette montagne spirituelle,
portant le nombre dénaire ou occupe le centre du réceptacle général,
et que
montagne spirituelle, l'une ternaire par les trois susdits cercles, sensible,
visuel, et rationnel ; et l'autre septénaire par les sept cercles planétaires
qui composent l'univers créé ; joins ensemble, Israël, ces
deux divisions, celle ternaire, 3 ; et celle septénaire, 7. Elles te
produiront le nombre puissant dénaire du Créateur duquel toute
chose créée provient, et tu verras bien clairement que TAcette
montagne te marque le centre de toute la terre. Elle est le point central de
la forme du corps général terrestre. Cette montagne spirituelle
est à la terre, ce qu'est le point au centre du triangle, la forme du
corps général étant une figure triangulaire. La susdite
montagne qui appuye sur elle, t'explique, Israël, que ce corps général
terrestre contient un être mineur vivant, émané du Créateur,
semblable à celui qui est renfermé dans ta forme corporelle de
matière apparente.
puisque la terre a une forme triangulaire, cette montagne doit être à
la terre ce que le point ou le centre est à un triangle. Tu sais que
cette montagne s'appuie sur le corps général terrestre ; cela
ne te fait-il pas connaître que cette terre renferme en elle-même
un être vivant émané du Créateur et semblable à
celui qui est renfermé dans la forme apparente de tous les mineurs. Ce
qui te confirme ce que je te dis, c'est la régularité et l'ordre
infini de tout ce qui s'opère sur ce corps général terrestre.
Ce qui justifie la vérité de ce que je dis, ce sont les vertus
puissantes de l'Eternel, qui s'y sont opérées et s'y opéreront
jusqu'à la fin des siècles ; et ensuite ces mêmes opérations
se répandent sur le corps général terrestre pour se faire
ressentir également aux trois parties générales de cette
forme et à toutes celles de ses habitants, tant du général
que du particulier. Le général t'explique les animaux irraisonnables,
et les particuliers sont ceux qui sont animés d'un être spirituel
divin, tant céleste que terrestre.
Les vertus et les puissances de l'Éternel s'opèrent et s'opéreront
jusqu'à la fin des siècles sur la montagne spirituelle dont je
t'ai parlé, et, de là, elles se répandent sur le corps
général terrestre pour se faire ressentir aux trois parties de
cette terre et aux formes de tous ses habitants, soit dans le général,
soit dans le particulier. Ici le mot général est attaché
aux animaux irraisonnables, et le mot de particulier à ceux qui sont
animés d'un être spirituel divin, tant céleste que surcéleste.
Après t'avoir instruit, Israël, des choses bien sublimes et naturelles
spirituelles divines susceptibles de l'entendement de tout être mineur
émané de la Divinité, je t'instruirai des lois immuables
qui gouvernent tout cet univers. Il n'est pas
Après les choses sublimes dont je t'ai fait part et qui devraient être
intelligibles à tout être spirituel mineur, je t'instruirai des
lois immuables qui gouvernent tout cet univers. Il n'y a pas un être,
soit [288] créé, soit émané, qui
un être créé et émané de la Divinité
qui puisse exister et avoir vie et action dans le cercle universel, qui ne soit
sujet à ces mêmes lois, comme je vais te le faire comprendre sur
toi-même.
puisse exister ni avoir action dans ce cercle universel sans être assujetti
à ces mêmes lois.
Je te demanderai pour cet effet, Israël : Qui étais-tu, lorsque
tu étais au sein de la terre d'Egypte ? Qu'étais-tu dans le fort
de ton esclavage et de ta servitude ? Quelle était la loi que tu suivais
? Qu'était celle qui te dirigeait. Etait-ce la loi spirituelle divine,
ou la loi des sens animaux qui te gouvernait ? Existais-tu ou n'existais-tu
pas ? Que répondras-tu, Israël, à ces questions ? Rien certainement
que l'esprit humain puisse comprendre. Eh bien, je te dirai qu'exister comme
tu existais, ce n'est point exister, lorsqu'on ne peut se mouvoir que par la
volonté de celui dans lequel on est confondu. Tu étais donc confondu,
Israël, dans l'étendue du cercle démoniaque, avec tout le
reste de ses adhérents pervers. Ton incorporation dans le dit cercle
fut faite sans distinction spirituelle divine, et tu devins par ce moyen, au-dessous
de la bête brute. Cette bête existait, pendant ce temps-là,
avec plus de liberté que toi. Elle vivait et agissait dans tout le contenu
dans son instinct, ce qui n'était pas chez toi, Israël. Ces bêtes
brutes agissaient ainsi, parce qu'elles étaient gouvernées et
dirigées par l'action de cette loi immuable naturelle divine, et toi,
Israël, tu étais gouverné et dirigé par les lois toutes
matérielles et démoniaques opposées aux lois divines spirituelles
et mineures ; lois contraires et opposées aux lois naturelles et humaines,
lois pernicieuses et de privation pour tous ceux qui les embrassent. Juge toi-même,
Israël, du danger de cette loi d'abomination parce que le Créateur
a opéré contre elle,
Pour mieux me faire entendre de toi, je te prendrai pour exemple, et je te demanderai
si, lorsque tu étais au sein de l'Égypte, tu n'étais dirigé
par aucune loi, ou si, en ayant une, c'était celle de l'esprit divin
ou la seule loi des animaux que tu suivais ? Je sais que tu ne pourras répondre
clairement à ma question, parce que tu ignores dans quel état
tu étais pendant ton séjour dans ce pays d'abomination. Apprends
donc de moi que tu étais confondu dans l'étendue du cercle démoniaque
avec le prince des démons et ses adhérents. Tu n'existais point
par ta propre volonté. Tu n'avais point en toi une vie et une action
particulière. Tu ne pouvais être conduit par les lois divines,
puisque c'était pour les avoir abjurées que tu avais été
précipité dans les abîmes de l'Egypte. Tu ne te conduisais
point non plus par les lois pures et simples de la brute, puisque, pendant ce
temps-là, les bêtes brutes vivaient et agissaient avec une entière
liberté et avec toute l'étendue des facultés de leur instinct,
elles ne peuvent et ne pourront jamais s'écarter de ces lois immuables
naturelles qui les conduisent. Tu étais donc alors au-dessous de la brute
même, et cependant tu avais des lois. Mais celles qui te dirigeaient étaient
des lois toutes matérielles et entièrement démoniaques.
Elles étaient directement [289] opposées aux lois spirituelles
divines de l'être mineur. Elles étaient même opposées
aux lois naturelles et humaines. C'était des lois de privation et tout
à fait pernicieuses à ceux qui les embrassent. Tu peux juger toi-même
du
contre leurs chefs, ses adhérents. Je ne te citerai rien de plus, à
ce sujet, que ce que tu as vu de tes propres yeux. Apprends encore de moi, Israël,
que les princes des démons, chefs de leur propre loi de convention, sont
eux-mêmes sujets à cette loi immuable divine.
danger de ces lois d'abomination par tout ce que le Créateur a opéré
contre elles, contre leurs chefs et contre leurs adhérents. Je ne citerais
rien à cet égard que tu n'aies vu de tes propres yeux ; mais apprends
de moi que les princes dés démons, malgré qu'ils soient
chefs de leurs propres lois de convention abominable, sont cependant assujettis
eux-mêmes à la loi immuable du Créateur selon laquelle tout
est émané de lui.
Ils n'existaient point, ils n'avaient point de pensée, de volonté
ni d'action sans cette même loi. Ils ne peuvent pas même s'en soustraire
et éviter la justice divine qui précède cette même
loi. Voilà, Israël, où ta cupidité de matière
t'avait précipité. La justice divine que tu as vu manifester devant
toi, t'a remis à ton premier principe et t'a élevé à
ton premier degré de gloire et t'a mis à même de vivre sous
cette sublime loi divine que tu avais rejetée et que l'Eternel avait
retirée envers lui. Tu m'as vu, Israël, comme je t'ai déjà
dit, monter sur la montagne spirituelle du Créateur avec Josué.
Je vais encore t'expliquer ce type. Apprends de moi que Josué doit être
mon successeur spirituel, ainsi qu'il en a reçu l'ordre du Créateur.
Tu sais que je suis député de l'Eternel pour la manifestation
de sa gloire et de sa justice. Considère encore que j'ai fait le type
de l'esprit majeur divin, lorsque j'ai mené avec moi Josué, pour
monter ensemble sur la montagne spirituelle. C'est ainsi que ton être
mineur sera conduit par son esprit particulier spirituel divin devant le Créateur,
selon tes oeuvres. Je vais t'expliquer encore le type que j'ai fait en descendant
de la montagne avec Josué. Apprends que Josué est le type du mineur
spirituel, que l'Eternel émane de son immensité divine pour le
faire entrer et
Sans cette loi divine, ils n'existeraient pas ; sans ce principe d'être
spirituel, ils n'auraient ni pensée, ni volonté, ni action, et
c'est parce qu'ils ne peuvent pas se soustraire à la loi éternelle
de leur émanation, qu'ils ne peuvent éviter la justice essentiellement
inhérente à cette même loi. C'est cette justice divine à
laquelle tu étais exposé pendant la servitude en Egypte ; mais
la miséricorde du Créateur t'a remis à ton premier principe,
à ton premier degré de gloire et te rend cette sublime loi divine
que tu avais rejetée et qui t'avait été retirée.
Tu as vu tout ce que j'ai fait pour obtenir du Créateur qu'il te rétablît
dans tes droits. Tu sais, Israël, que je suis député de l'Eternel
pour la manifestation de sa gloire et de sa justice. Tu peux donc me considérer
comme [290] le type de la volonté du Créateur. En mettant avec
moi sur la montagne Josué, qui doit me succéder, selon l'ordre
qu'il en a reçu de l'Éternel, je t'ai figuré le type de
l'esprit majeur divin, pour te faire comprendre que tout être mineur sera
ainsi conduit devant le Créateur par son esprit particulier. En le ramenant
avec moi, je figurais encore l'esprit majeur que le Créateur détache
de son cercle spirituel divin pour être le guide, l'appui, le conducteur,
le conseil et le compagnon du mineur qui émane et descend de
opérer, selon son libre arbitre et volonté, dans le monde matériel
élémentaire ; et moi, descendant avec lui, t'explique l'esprit
majeur que le Créateur détache du cercle spirituel divin, pour
être le guide, l'appui, le conducteur, le conseil et le compagnon du mineur,
qui émane et descend de l'immensité divine pour être incorporé
au cercle de matière élémentaire.
l'immensité pour être incorporé au cercle de matière
élémentaire ; et Josué, en descendant avec moi de cette
montagne, faisait parfaitement le type du mineur spirituel que l'Éternel
émancipe de son immensité pour aller opérer selon son libre
arbitre, dans le cercle terrestre.
Je vais encore t'expliquer le type de la descente des tables de la loi divine
que j'ai reçu du Créateur. Les tables sur lesquelles cette loi
était gravée t'expliquent le corps de la forme apparente, dans
laquelle sont empreints les caractères de la loi du Créateur.
L'esprit de l'Eternel a empreint lui-même les caractères de cette
loi sur les tables que j'ai descendues. De même, le mineur spirituel divin
trace sur le coeur de sa forme corporelle, les caractères de la loi puissante
qu'il a reçue du Créateur dès son émanation divine.
Les tables que tu as vues, que j'ai brisées devant toi, Israël,
par rapport à ton inique prévarication et dont il n'a resté
aucun vestige sur la surface de la terre, t'expliquent la dissipation du corps
universel, faite par sa réintégration nécessaire dans son
premier principe d'émanation d'imagination divine.
Mais ce que la miséricorde divine a fait de plus frappant en ta faveur,
c'est de t'avoir envoyé par moi les deux tables de la loi que j'ai descendues
de la montagne spirituelle. Ces tables sur lesquelles la loi était écrite,
étaient la figure du corps de l'homme, dans lesquelles sont empreints
les caractères de la loi du Créateur. L'esprit de l'Éternel
avait gravé lui-même les caractères de cette loi sur les
tables que j'ai descendues ; de même, le mineur spirituel trace sur le
coeur de sa forme corporelle les caractères de la loi puissante qu'il
a reçue du Créateur dès son émanation divine. Cependant,
malgré tout l'avantage que [291] tu devais retirer des lois empreintes
sur ces tables sacrées, ta prévarication m'a forcé de les
rompre en ta présence, et il n'en reste pas plus de vestiges devant toi
qu'il n'en restera de la création universelle lorsqu'elle sera réintégrée
dans son principe d'émanation.
Voilà, Israël, ce que je peux te dire de grand et de merveilleux
que le Créateur a fait opérer en ta faveur. Ton âme sera-t-elle
toujours rebelle au Créateur ? Sera-t-elle toujours endurcie à
ses bienfaits à ton égard ? A peine sors-tu de la servitude et
de l'esclavage du prince des démons, que tu fais tous tes efforts pour
rentrer sous sa loi. Tu cherches, Israël, à te créer un Dieu
qui te conduise à te gouverner à ta volonté et à
ton plaisir, et
O Israël ! ton âme sera-t-elle toujours raide envers le Créateur
? s'endurcira-t-elle toujours après les bienfaits dont Il l'a comblée
? A peine sors-tu de servitude et de l'esclavage des démons, que tu fais
tous les efforts pour revivre sous leur loi ; tu cherches à créer
un Dieu qui te conduise et te gouverne selon sa volonté et ton caprice
: tu t'es servi pour cet effet d'une matière impure et prohibée
par l'Éternel ! tu as sollicité le
tu te sers, pour cet effet, d'une matière impropre, impure et prohibée
par l'Eternel. Tu sollicites, et tu as cherché à tenter le Créateur,
pour qu'il opérât en faveur de ton inique forfait, en tentant Aaron
à qui l'Eternel avait remis le soin de ta conduite spirituelle divine.
Vous avez ensemble tous levé la pierre contre lui et vous avez voulu
le mettre à mort. Quel est le succès de ton action abominable
? Quelle était ton intention, en le forçant à mettre lui-même
les métaux dans le creux du foyer que tu avais fait ? Comptais-tu voir
opérer, par ce moyen, une figure semblable à celle du corps de
l'homme, pour en faire ton Dieu ? Ne sais-tu pas Israël, qu'aucune forme
de corps quelconque ne peut avoir lieu et prendre forme semblable à la
forme humaine, que celle qui provient de l'imagination du Créateur éternel
? C'est ce que tu ne peux ignorer par le produit de ta prévarication.
Tu as donc contribué, par ton opération, à une forme corporelle,
laquelle a humilié ton orgueil. Tu comptais la voir naître à
l'image du Créateur, en la voyant naître à ta ressemblance.
En quoi tu as été trompé, puisqu'au contraire elle est
venue semblable à celle de la bête brute.
Créateur d'opérer en faveur de ton inique forfait ; tu as tenté
Aaron à qui avait été remis le soin de ta conduite spirituelle
; tout Israël a levé la pierre contre Aaron et l'a menacé
de la mort, s'il ne mettait lui-même dans le creuset les métaux
que tu avais destinés à ton inique opération. Mais quel
était le succès que tu en espérais, et quel est celui que
tu as obtenu ? Tu comptais produire par ce moyen une figure semblable à
celle de l'homme, pour l'ériger ensuite en Dieu ! ne savais-tu pas qu'aucune
forme de corps quelconque ne peut avoir lieu ni exister, qu'en provenant selon
les lois de reproduction que l'Eternel a données à la nature ?
C'est ce que t'a appris le fruit inattendu de ta prévarication. [292]
Tu comptais voir naître une forme à l'image du Créateur,
en la voyant naître à ta ressemblance. Ton orgueil a été
humilié lorsque tu n'as reçu qu'une forme inanimée de brute,
et sans aucune substance d'action.
Voilà ce que t'a produit l'intellect démoniaque et le prince des
démons avec lequel tu cherchais à te relier pour vivre éternellement
sous des lois abominables et contraires à celles du Créateur et
de l'humanité spirituelle divine. Cette forme corporelle de veau, qui
est résulté de ton opération, t'explique l'animal que tu
offriras par la suite en sacrifice au Créateur pour l'expiation de ton
péché. Car il est bien grand devant 1'Eternel, et le sang de cet
animal sera répandu sur Israël, et ensuite, sur la terre. C'est
ainsi que la tache d'Israël sera lavée, et la
Voilà, Israël, tout ce que tu peux jamais attendre de l'intellect
démoniaque et du prince des démons ; et cependant c'est avec eux
que tu cherches sans cesse à te lier, pour vivre éternellement
sous des lois abominables et contraires à celles du Créateur et
de l'humanité spirituelle divine. Cette forme corporelle de veau, qui
est résultée de ton opération, t'enseigne quel est l'animal
que tu offriras à l'avenir en sacrifice au Créateur pour l'expiation
de ton péché, car il est bien grand devant l'Eternel, et il faut
que le sang de cet animal soit répandu sur Israël,
terre purifiée de la souillure qu'il a commis sur elle.
et ensuite sur la terre, pour qu'Israël soit lavé de sa tache, et
que la terre soit purifiée de la souillure qu'Israël a commise sur
elle.
Je vais maintenant, Israël, t'instruire de la faculté et de la puissance
du grand prince des démons. Je te dis, en vérité, que ce
prince, par sa première prévarication, est devenu en privation
divine. Il n'est plus en son pouvoir de recevoir aucun intellect divin. Il n'a
donc en lui que la faculté de la pensée. Cette pensée est
le principe de son intellect démoniaque. Sa volonté, relativement
à sa pensée, forme son intellect spirituel direct, et sa parole
de commandement s'insinue chez ses esprits adhérents, de même que
chez les mineurs qu'il veut soumettre à sa puissance, devient l'action
de son véritable intellect. C'est ainsi, Israël, que le prince des
démons communique son intellect à ses adhérents démoniaques
qui, ensuite, le communiquent aux mineurs qu'ils veulent attirer directement
à eux, selon la volonté du prince des démons.
Il faut maintenant que je t'instruise des facultés et de la puissance
du grand prince des démons, sous lesquels tu es resté en esclavage
dans l'Egypte. La prévarication du chef démoniaque t'a fait tomber
en une si grande privation qu'il ne peut plus recevoir aucun intellect divin,
mais il lui reste et il lui restera toujours la faculté de la pensée
; et la volonté qui correspond à cette pensée forme son
intellect démoniaque général. Par sa parole de commandement,
[293] qu'il faut regarder comme son action, il insinue ce mauvais esprit chez
ses esprits adhérents, qui ensuite le communiquent aux mineurs que le
prince des démons cherche sans cesse à séduire et à
soumettre à ses lois.
Je t'instruirai ensuite, Israël, que tous ces esprits inférieurs
démoniaques étant êtres pensants, parce qu'ils sont esprits,
ont la même faculté que le prince des démons et ont, par
conséquence, leur pur intellect qui émane immédiatement
d'eux-mêmes. Les majeurs spirituels bons divins ont également cette
même faculté, mais toutefois avec une grande différence,
ainsi que je vais te l'expliquer. L'esprit mauvais n'a que deux puissances :
la sienne pure déterminée et celle de ses adhérents spirituels,
qui ont la même faculté que leur prince. Ce prince démoniaque
a la puissance d'avoir sous son autorité l'intellect spirituel général,
et ses esprits adhérents celle des
Ces mauvais esprits adhérents, quoique inférieurs, ont la même
faculté que le prince des démons, parce qu'ils sont, comme lui,
êtres pensants et dégagés de toute forme matérielle
; ils ont, par conséquent, leur intellect particulier, qui émane
immédiatement d'eux-mêmes, comme l'intellect général
mauvais émane du grand prince des démons, leur chef. Tu vois donc
par là que l'esprit mauvais n'a en son pouvoir que deux puissances :
la sienne pure déterminée, et secondement celle des esprits inférieurs
ses adhérents. Tu vois aussi que le prince démoniaque a en son
autorité l'intellect spirituel général mauvais. De même
les esprits adhérents
intellects particuliers. C'est donc, Israël, cet intellect particulier
qui environne tout être de corps créé et tout être
mineur immédiatement émané du sein de la Divinité.
Oui, c'est lui qui attaque, combat et tente les mineurs spirituels divins, et,
le plus souvent, les fait succomber selon son désir pervers, ainsi que
tu dois en juger toi-même par ton dernier événement.
disposent de leur mauvais intellect particulier. Apprends, Israël, que
c'est cet instinct particulier qui environne tout être de corps créé
et tout être mineur aussitôt qu'il est émancipé du
cercle de la Divinité ; c'est lui qui tente, attaque et combat les mineurs
spirituels, et le plus souvent les fait succomber selon son désir pervers
; ainsi que tu peux en juger toi-même par ton dernier événement.
Apprends de plus, qu'indépendamment des pièges que tendent aux
mineurs les esprits inférieurs pervers, ces mêmes mineurs n'en
sont pas [294] moins exposés aux embûches que leur tend sans cesse
le chef principal de toute la cour démoniaque, de sorte que tu ne peux
être trop en garde contre les dangers infinis dont tu es environné.
Mais je vais t'expliquer, Israël, la grande différence qu'il y a
de l'intellect universel créateur et de ses adhérents spirituels
divins, 10 ; de ceux majeurs, 7 ; inférieurs, 3 ; et mineurs, 4 ; d'avec
le grand prince des démons et de ses adhérents. TAIl faut, pour
cet effet, que je t'instruise, Israël, des trois cieux surcélestes.
Ils sont appelés cieux surcélestes, parce qu'ils ne contiennent
que des êtres spirituels directement émanés de la Divinité.
Ils sont encore appelés cercles spirituels divins, parce qu'ils sont
adhérents au cercle divin ou cercle de la Divinité. Il n'est contenu
dans ces trois cercles que des esprits purs divins, ou dénaires, c'est-à-dire
qu'aucun des esprits contenus dans ces trois dits cercles ne peut opérer
pour la gloire du Créateur ce que ceux du premier cercle divin, ou dénaire,
opèrent, attendu que chaque esprit émané de la Divinité
qui habite, depuis le premier cercle dénaire jusqu'au troisième
cercle surcéleste, a reçu ses lois divines d'opérations
Les esprits majeurs spirituels bons ont également les facultés
de la pensée et de la volonté qui forment l'intellect spirituel
bon ; ils ont également la faculté de transmettre cet intellect
à des gens spirituels bons qui le communiquent aux mineurs ; mais, comme
ces esprits majeurs divins ont une parfaite correspondance avec les esprits
supérieurs, et ceux-ci avec la Divinité, il n'y a nulle comparaison
à faire des facultés de ces majeurs bons avec les puissances bornées
du prince des démons. Pour t'instruire parfaitement de cette correspondance,
qui règne entre tous les êtres spirituels bons, je reviendrai aux
quatre cercles surcélestes dont j'ai déjà parlé.
Ces quatre cercles sont aussi appelés spirituels divins, parce qu'ils
sont adhérents au cercle de la Divinité, et qu'ils ne contiennent
que des êtres spirituels dépourvus de corps de matière.
Ces esprits ne sont pas tous dénaires, mais chaque être spirituel
habitant de ces cercles a reçu, à l'instant de son
spirituelles, par la création de puissance que l'Eternel a créé
à chacun de ses esprits, dès l'instant de leur émanation
divine. Vois, Israël, la figure des cercles qui composent la cour de la
Divinité et tu verras clairement comme s'opère la quadruple essence
du Créateur, chez tous les êtres spirituels émanés
de lui. Tu verras encore, par figure seconde et troisième qui suit, comme
elle s'opère dans toute sa création universelle, ainsi que je
vais te l'expliquer avec exactitude et précision, et tu verras clairement
comme le Créateur a tout créé et émané de
lui, et émane de lui à chaque instant toutes choses, par règle
et ordre fixe et immuable, par poids, nombre et mesure. Ces trois choses t'expliquent
la loi, précepte et commandement. TACes trois dernières choses
t'expliquent encore la vertu, faculté et puissance, que le Créateur
a mis dans son mineur, dès son émanation divine, pour qu'il agisse
et opère, selon sa pensée, sa parole et son intention relatives
à son émanation dans les régions célestes et les
trois terrestres, ainsi que tu le concevras par la figure que je vais te présenter,
qui te convaincra que tu as été, Israël, jusqu'à présent
un être de ténèbres, en faveur de qui le Créateur
a délibéré de rétablir la lumière spirituelle
que tu avais entièrement perdue. Tu apprendras Israël, par cette
même figure, que ton émanation spirituelle et ta puissance sont
cent fois plus considérables que celle de tout être spirituel émané
avant toi. Ecoute, Israël, avec attention, la démonstration et l'explication
que je vais te faire de la première [, 1] ; de la seconde, 2 ; de la
troisième, 3 ; et de la quatrième figure, 4, contenue ou représentée
dans le tableau suivant.
émancipation, les lois divines particulières par lesquelles il
doit opérer sa puissance. Ainsi aucun être habitant de l'un des
cercles n'opère les mêmes actions ni les mêmes puissances
que les habitants des autres cercles. Considère, Israël, la figure
que je te présente : [295] tu y reconnaîtras les choses qui composent
la cour de la Divinité, tu y verras clairement comment s'opère
la quadruple essence du Créateur, non seulement chez tous les êtres
spirituels émanés de lui, mais encore dans toute sa création
universelle ; tu y apprendras à connaître que l'Éternel
a tout créé et émané, et qu'Il crée et émane
de Lui à chaque instant toutes choses par des règles fixes et
immuables, c'est-à-dire, par poids, nombres et mesures. Ces trois choses
signifient la loi, le précepte et le commandement donnés aux êtres
spirituels divins ; elles signifient encore la vertu, la faculté et la
puissance que le Créateur a mises dans son mineur, dès son émancipation,
pour qu'il opère selon sa pensée, son intention et sa parole dans
les quatre régions célestes et les trois terrestres. Tout ceci
sera enseigné par cette même figure ; tu te convaincras que tu
n'as été jusqu'à présent qu'un être de ténèbres,
à qui le Créateur a voulu remettre la lumière spirituelle
que tu avais entièrement perdue ; tu te convaincras que ton émanation
spirituelle ainsi que ta puissance sont infiniment plus considérables
que celles de tous les êtres spirituels émanés avant toi.
Ecoute donc, Israël, avec attention, la démonstration et l'explication
que je vais te donner des différents cercles et des différentes
parties qui composent le tableau universel que je vais mettre sous tes yeux.
TA"Je ne te parlerai point de
Je parlerai peu de l'immunité [sic
l'immensité divine, parce qu'il faut être la Divinité même
pour lire dans cet espace divin, où les esprits les plus purs et les
plus parfaits ne sauraient lire et pénétrer sans être la
Divinité même. La première figure est composée des
quatre cercles. Le premier est le cercle supérieur spirituel divin, et
son centre est la figure, ou le type, de la Divinité, duquel toute émanation
et toute créature sort, ainsi que je vais te l'expliquer. Tu vois, Israël,
sortir ma forme triangulaire du centre du premier cercle divin. Tu vois, aux
deux extrémités inférieures de ce triangle, deux cercles
et un quatrième, au dessus du centre, duquel sort une répétition
de la figure triangulaire, dont les deux côtés correspondent aux
extrémités de la base du premier triangle. Cette première
figure est le véritable type de la quadruple essence divine, ainsi que
je vais te le faire concevoir. Le premier cercle dénaire, par son n°
1, t'explique l'unité divine, que toutes pensées d'émanation
spirituelle et de création de puissance spirituelle temporelle, de même
que toute forme de corps de matière apparente est sortie. Tu concevras,
par le cercle d'esprits majeurs, marqué au n° 7, placé sur
le côté droit du premier triangle, la première émanation
spirituelle divine que le Créateur a émancipé du sein de
sa Divinité. Aussi, cette première émanation fut-elle dépositaire
de loi du Créateur. Le second cercle d'esprits inférieurs, marqué
sur le côté gauche du même triangle au n° 3, fut la seconde
émanation spirituelle que le Créateur a émancipé
du sein de sa Divinité. Aussi, celui-là fut-il le dépositaire
du précepte de la Divinité, et le troisième cercle, qui
est en aspect du cercle dénaire, marqué au n° 4, fut la troisième
émanation spirituelle mineure que le Créateur a émancipé
du sein de sa
pour : immensité] divine, parce qu'il [296] faudrait être la Divinité
elle-même pour pouvoir vivre dans ce lieu, où les êtres spirituels
les plus parfaits ne sauraient pénétrer, si ce n'est Dieu lui-même.
La première partie de ce tableau est composée de quatre cercles
: le premier cercle portant le nombre dénaire 10 est le cercle spirituel
divin : le centre de ce cercle est le type ou la figure de la Divinité
d'où proviennent toute émanation et toute création. Tu
vois sortir du centre une forme triangulaire qui a deux cercles placés
à ses extrémités inférieures ; tu vois en outre,
en aspect de ce cercle dénaire, un quatrième cercle, du centre
duquel sort également une forme triangulaire. Ce sont ces quatre cercles
qui sont le véritable type de la quatriple essence divine, savoir : le
premier cercle, par son nombre dénaire 10, représente l'unité
absolue de la Divinité. C'est de cette unité qu'est sortie toute
pensée d'émanation spirituelle et de création de puissance
spirituelle temporelle, de même que le principe de l'action de toute forme
de corps de matière apparente. Le second cercle, portant le nombre 7,
est celui des esprits majeurs : c'est la première émanation spirituelle
que le Créateur a émancipée du cercle de la Divinité.
Enfin le quatrième cercle, portant le nombre 4, et qui est en aspect
du nombre dénaire, est celui des esprits mineurs. C'est la troisième
émancipation émancipée du cercle de la Divinité
; aussi ces esprits sont dépositaires du commandement spirituel divin.
[297] Ils ont toute puissance sur tout être spirituel émancipé
par le Créateur dans l'immensité céleste. Il ne te sera
pas difficile, Israël, de concevoir combien la puissance de cet esprit
mineur est supérieure à celle de tous les esprits émanés
et émancipés avant lui, soit de ceux qui opèrent dans
Divinité. Aussi, fut-il dépositaire du commandement spirituel
divin et eut toute puissance sur tout être spirituel émané
de la Divinité dans l'immensité du surcéleste. Cette puissance
supérieure divine fut donnée à ce dernier être mineur
spirituel, par rapport à la prévarication des premiers esprits,
qui sont sortis du premier cercle majeur et ont entraîné avec eux
une quantité d'esprits du second cercle inférieur, ainsi qu'ils
en avaient entraîné du majeur d'où ils sont sortis. Il ne
te sera pas difficile, Israël, de concevoir combien est grande la puissance
du mineur par ce que je viens de te dire, et combien elle est plus forte que
celle des esprits divins émanés de la Divinité avant lui,
qui opèrent et agissent encore dans l'immensité du surcéleste
et dans le cercle universel, et ce qui le confirme, c'est les deux extrémités
des deux côtés du second triangle qui émane du cercle dénaire.
Ce second triangle émane du centre du cercle mineur, ainsi que tu le
vois, Israël, par la figure que je t'ai présentée. Apprends
donc que c'est cette même figure seconde triangulaire, dont les deux extrémités
vont aboutir au centre des deux cercles spirituels majeurs et inférieurs,
qui t'explique bien clairement la puissance et la parole de commandement que
le mineur spirituel divin a sur lesdits esprits qui habitent dans lesdits cercles
majeurs et inférieurs. La forte puissance que le Créateur a donnée
à sont mineur spirituel dernier-émané de sa Divinité,
se prouve encore par l'intime liaison et la forme triangulaire qui émane
du cercle mineur et se réunit à la base de la figure triangulaire
qui émane du cercle dénaire, ou cercle de la Divinité.
C'est encore par l'intime jonction de ce second triangle avec le premier que
tu dois apprendre à
l'immensité surcéleste, soit de ceux qui opèrent dans l'immensité
de la création universelle. Pour cet effet, considère la position
des deux angles dont je t'ai parlé ; tu vois que, du centre du cercle
quaternaire, ou cercle mineur, il émane un triangle dont les deux côtés
vont aboutir aux extrémités de la base du premier triangle, tu
vois qu'aux extrémités de cette base sont placés deux cercles,
savoir : celui des esprits majeurs 7, et celui des esprits inférieurs
3. Ceci te prouve donc bien clairement la puissance de la parole du commandement
qui est donné au mineur sur les habitants de ces deux cercles. Tu vois
d'ailleurs l'assujettissement de ces deux cercles à l'être spirituel
mineur par la jonction intime qu'il y a de la base du triangle supérieur
avec la base du triangle inférieur ; et cette jonction apprend encore
à connaître la parfaite correspondance que tous ces êtres
spirituels ont avec le Créateur dont ils sont émanés.
connaître la parfaite correspondance que tout être spirituel a avec
le Créateur divin d'où ils sont émanés,
et la supériorité puissante que le mineur a sur tous les êtres
spirituels divins, qui habitent dans les deux dits cercles surcélestes.
Cela n'est pas étonnant, puisque ces cercles, ou cette habitation spirituelle,
fut souillée par la mauvaise action que les premiers esprits pervers
y opérèrent pour la séduction d'une grande partie de ses
habitants, qui acquiescèrent à la volonté des principaux
esprits démoniaques. Je t'apprendrai, Israël, pourquoi la supériorité
et le commandement fut donnée à l'être mineur, par préférence
aux habitants qui restèrent dans ces dits cercles. C'est parce que, dans
le cercle mineur surcéleste, il ne fut fait aucune opération démoniaque
de corruption et de séduction. Cette puissance absolue, que le Créateur
a donnée aux êtres habitants du cercle mineur, parce qu'ils devaient
manifester la gloire et la justice divine contre les premiers esprits prévaricateurs
; mais, Israël, cette préférence que le Créateur a
donnée à son mineur, en fut-il plus satisfait que de la confiance
qu'il avait mise dans ces premiers esprits ? TANon, au contraire, puisque la
prévarication du premier mineur émané de la Divinité
est cent fois plus forte que celle des démons. Le Créateur a arrêté
l'action et l'opération des premiers esprits créés et n'a
point arrêté celles iniques de son premier mineur. Il a agi et
opéré, ainsi que sa pensée l'avait conçu. C'est
en quoi aussi ce mineur fut plus coupable envers le Créateur. C'est aussi
de là que les mineurs sont devenus sujets des sujets qui avaient été
assujettis à leur puissance et commandement mineur ; ce qui n'aurait
Au reste, cette supériorité de la puissance du mineur ne te surprendra
pas, si tu réfléchis pour quel esprit elle lui fut donnée
par le Créateur ; les deux cercles, sur lesquels le mineur commande,
[298] avaient été souillés par la prévarication
des esprits majeurs qui furent chassés de leur cercle, en entraînant
avec eux une grande quantité d'esprits des deux cercles majeur 7 et inférieur
3. Ils furent chassés de leur habitation spirituelle pour y avoir causé
une dissension horrible par les crimes qu'ils avaient tenté d'y opérer,
et pour avoir séduit par leur intention criminelle la plupart des habitants
de ces deux cercles qui acquiescèrent à la volonté des
principaux esprits démoniaques. Mais la corruption n'avait pas communiqué
jusqu'au cercle quaternaire du mineur, c'est pourquoi le Créateur donna
à cet être mineur une puissance absolue sur les deux autres cercles,
et en même temps parce qu'Il le destinait à manifester la gloire
et la justice divines contre les esprits prévaricateurs. Mais le Créateur
ne fut pas plus satisfait de la préférence qu'Il avait donnée
à son mineur, qu'Il ne l'avait été de la puissance donnée
aux premiers esprits pervers. Au contraire, le premier mineur se rendit infiniment
plus coupable que ne l'avaient été les démons : le Créateur
avait arrêté l'action et l'opération de la pensée
des démons ; mais Il n'arrêta point l'action ni l'opération
inique du premier mineur ; ce mineur a agi et opéré tout ce que
sa pensée mauvaise avait conçu : c'est là ce qui le rendit
si criminel devant le Créateur ; c'est de là que les mineurs sont
devenus sujets des sujets qui avaient été soumis à leur
[299]
pas été chez ce premier mineur, de même que dans sa postérité,
s'il n'eût mis en action sa pensée inique et contraire à
la volonté du Créateur. Oui, Israël, c'est la vérité
pure que tu parles dans ton principe d'être mineur. TATu étais
très puissant pour et contre tout être spirituel qui habite dans
cet univers. Ta puissance s'élevait dans la plus haute région
de la gloire du Créateur. Ta place était en aspect de la Divinité,
ainsi que te le marque le cercle mineur qui est marqué en aspect du cercle
dénaire. Il n'est pas surprenant, Israël, que la place que le premier
mineur occupait dans l'immensité surcéleste n'ait point été
souillée d'aucune opération diabolique, si ce n'est de celle qu'il
y a opérée lui-même. L'impossibilité que cette place
fût souillée par les esprits prévaricateurs est qu'elle
n'était pas encore créée, et elle ne l'a été
qu'immédiatement après la prévarication des premiers esprits
pervers. Apprends de moi, Israël, que cette place existe encore et existera
dans toute sa propriété éternellement. Cette place fut
souillée par la prévarication d'Adam, elle a été
purifiée par le Créateur, ainsi que te l'assure la parfaite réconciliation
d'Adam.
puissance et à leur commandement d'êtres spirituels mineurs, ce
qui ne serait point arrivé au premier mineur, ni à sa postérité,
s'il n'eût mis à exécution sa pensée inique et contraire
à la volonté du Créateur. Oui ! Israël, c'est la volonté
pure qui te parle ; dans ton premier principe d'être mineur, pour et contre
tout être spirituel qui habite le surcéleste, et dans l'univers,
ta puissance s'élevait jusqu'à la plus haute région de
la gloire du Créateur ; ta place était en aspect de la Divinité,
ainsi que te le marque le cercle mineur qui est en aspect du cercle dénaire
ou cercle divin. Il n'est point étonnant que ce cercle mineur fût
si fort élevé en puissance, puisqu'il n'avait point été
souillé et qu'il ne le fut que par la prévarication du premier
homme. Apprends de moi que cette place existe et existera dans toute sa propriété
éternellement ; elle a été souillée par la prévarication
d'Adam, mais elle a été purifiée par le Créateur,
ainsi que te l'assure la prévarication du premier homme.
Oui, Israël, c'est dans ce saint lieu qu'il faut que sa postérité
mineure spirituelle rentre, puisque c'est son premier chef lieu qu'il habita
dès son émanation divine, et que la prévarication de notre
premier père temporel en a exclu pour toute la durée des temps.
Je t'apprendrai encore, Israël, que la dernière création
de cette place mineure t'explique la quadruple essence divine, sans laquelle
le mineur n'aurait aucune connaissance de la Divinité. Cette création
mineure n'aurait pas eu lieu sans la prévarication des premiers esprits
pervers. Sans cette
Oui, c'est dans ce saint lieu qu'il faut que la postérité mineure
spirituelle d'Adam soit réintégrée ; c'est le premier chef-lieu
que le mineur a habité dès son émancipation divine, et
la prévarication du premier homme ne l'en a exclu que pour toute la durée
du temps. Observez donc ici que c'est l'émancipation de ce cercle mineur
qui désigne et qui complète la quatriple essence divine sans laquelle
le mineur n'aurait aucune connaissance parfaite de la Divinité. L'émanation
[300] de ce cercle n'aurait point eu lieu sans la prévarication des démons
; sans cette
prévarication première, il n'y aurait point eu de création
matérielle temporelle, soit terrestre, soit céleste. N'y ayant
eu ni l'un ni l'autre, il n'y aurait point eu d'immensité surcéleste,
toute action d'émanation spirituelle se serait faite dans l'immensité
divine, de même que toute espèce de création de puissance
spirituelle se serait également opérée par les esprits
émanés dans cette même immensité.
prévarication, il n'y aurait point eu de création matérielle
temporelle, soit terrestre, soit céleste ; n'y ayant eu ni l'une, ni
l'autre, il n'y aurait point eu d'immensité surcéleste ; toute
action d'émanation spirituelle se serait faite dans l'immensité
divine, de même que toute création de puissance pour les esprits
émanés de cette immensité.
Considère, Israël, cette prévarication des premiers esprits
émanés avant toi. Réfléchis un peu sur cette création
universelle et temporelle et sur ton émanation, tu apprendras à
connaître la nécessité de toutes choses créées
et celle de tout être émané. Tu verras que tout est fait
et ordonné par le Créateur pour être et agir dans une intime
correspondance, ainsi que tu le vois par la ligne directe qui émane du
centre du cercle divin et qui correspond avec précision depuis le surcéleste,
le céleste et le corporel général terrestre jusqu'au centre
de l'axe feu central, qui est le principe de la vie de tout être de corps
créé ; feu qui tient en équilibre toute forme, tant générale
que particulière, sans lequel aucun être créé ne
peut avoir vie ni mouvement ; feu qui borne l'immensité de l'univers
et le cours de mouvement, de l'action et opération ordinaires de tout
être permanent dans cet univers.
Considère donc ce qu'a occasionné la prévarication des
mauvais esprits ; réfléchis sur cette création, réfléchis
sur ton émanation ; tu apprendras à connaître la nécessité
de toute chose créée, et celle de tout être émané
et émancipé ; tu verras que toutes ces choses sont ordonnées
par le Créateur pour être et agir dans une intime correspondance,
ainsi que te l'enseigne la ligne directe du centre du cercle dénaire
et qui correspond avec précision depuis le surcéleste et le céleste
jusqu'au corps général terrestre et au centre de l'axe, feu central,
feu qui est le principe de la vie de tout être de corps créé,
feu qui tient toutes les formes, soit celle générale, soit les
particulières, en équilibre ; sans lequel aucun être ne
peut avoir vie et mouvement, feu qui borne l'immensité de l'univers et
le cours du mouvement et de l'action de tout être contenu dans la création
universelle.
Je t'instruirai encore, Israël, comme tout ce qui existe dans ce bas-monde
provient de cette quadruple essence divine, ou puissance. Observe la correspondance
et l'intime liaison qu'il y a du cercle saturnaire avec celui du Soleil, de
Mercure et de Mars, et vois comme ils répètent ensemble la véritable
figure du surcéleste. Aussi sont-ils appelés cercles
Mais il faut que je t'instruise maintenant comment [301] tout ce qui existe
dans ce bas monde provient de cette quatriple puissance divine. Observe la correspondance
et l'intime liaison qu'il y a du cercle Saturnaire avec celui du Soleil, de
Mercure et de Mars et vois comme ils répètent tous ensemble la
véritable figure du surcéleste. Aussi ces
majeurs célestes plus forts en action et plus considérables en
réaction que les trois inférieurs ; ce qui provient de l'immédiate
proximité que les quatre planètes majeures ont avec le surcéleste.
Il n'est pas étonnant, Israël, que ceux-là gouvernent et
influent leur puissante vertu sur les trois planètes inférieures
attachées aux trois angles du dernier triangle céleste. C'est
donc, Israël par ces trois dernières planètes, qui se nomment
Jupiter, Vénus et la Lune, que le corps général terrestre
est substancié, pour opérer selon sa nature de Terre et pour contribuer
à l'entretien de son mouvement naturel propre et convenable pour sa végétation,
ainsi que je vais te l'expliquer. Jupiter, comme chef des deux autres, coopère
à la putréfaction sans laquelle il n'y aurait aucune reproduction
; Vénus à la corruption, vu que point de conception sans un séminal
reproductif. La Lune, cercle sensible ou enveloppe humide, coopère par
son fluide à modifier l'action et réaction des deux principaux
chefs de vivification corporelle temporelle, qui sont l'axe feu central et le
cercle solaire, dont l'un et l'autre, par leur intime liaison et correspondance
nécessaire, coopèrent en faveur de l'action et réaction
dans tous les corps.
quatre cercles sont appelés cercles majeurs célestes, plus forts
en action et en réaction que les trois cercles planétaires qui
se trouvent au-dessous d'eux. Cela est ainsi par l'immédiate proximité
que les quatre planètes majeures ont avec le surcéleste. Il n'est
pas étonnant alors qu'elles influencent et gouvernent, par leur vertu
puissante, les trois planètes inférieures attachées aux
trois angles du dernier triangle céleste. C'est par ces trois dernières
planètes, qui se nomment vulgairement Jupiter, Vénus et Lune,
que le corps général terrestre est substancié, pour opérer
selon sa nature, et qu'il est entretenu dans le mouvement et l'action propres
et convenables à la végétation qui lui est naturelle. Jupiter,
comme chef des deux autres planètes, coopère à la putréfaction,
vu qu'il n'y a nulle production sans putréfaction. Vénus coopère
à la conception, vu que, sans la conception, le séminal reproductif
de chaque être de forme demeure sans effet. Et la Lune, cercle sensible,
ou enveloppe humide, coopère, par son fluide, à modifier et mitiger
l'action et la réaction des deux principaux chefs de la vivification
corporelle temporelle, qui [302] sont l'axe central et le corps solaire. Ce
sont ces deux chefs qui, par leur liaison et leur intime correspondance, coopèrent
les premiers à l'action de tous les corps qui décorent cet univers.
Le principal de ces deux est l'axe feu incréé, qui actionne et
réactionne toute espèce de corps créé et le Soleil
est le second être principal qui actionne, réactionne et vivifie
la végétation qui provient de tous les corps particuliers et du
général terrestre. TALe Soleil, Israël, est considéré
dans cet univers comme l'astre supérieur à tout autre, parce qu'il
est le plus convenable à être un aspect du
Le principal de ces deux chefs est toujours l'axe, feu incréé,
qui donne la vie et le mouvement à toute espèce de corps, et le
Soleil est le second chef qui actionne, réactionne et vivifie la végétation
de tous les corps particuliers et du corps général terrestre.
Le Soleil est considéré dans cet univers comme l'astre supérieur,
supérieur à tous les astres, et cela parce qu'il est l'astre le
plus
feu axe incréé. C'est encore de là qu'il est dit que le
Créateur a mis son tabernacle dans le Soleil, qui partage la distance
du lieu divin, expliqué par le cercle dénaire, d'avec le céleste
et le terrestre ; ce que je vais te faire concevoir. Ce même Soleil n'est-il
pas au-dessous des trois cercles spirituels surcélestes, que nous distinguons
par cercle majeur, inférieur et mineur ? N'est-il pas encore au-dessous
du cercle de Saturne ? Ne se trouve-t-il pas le sixième cercle, en prenant
[?] du céleste au surcéleste, [et] en prenant du cercle lunaire
jusqu'à lui, par le rang sénaire qu'il occupe dans la partie céleste
? Ne fait-il pas le complément des six pensées que le Créateur
employa pour la création universelle ? Ainsi que je te dis, Israël,
que le Créateur a fini d'opérer toute création de matière
temporelle par six pensées, ou six jours et, le septième, rendit
sa création dans toute sa perfection ; de même, le Soleil perfectionne
la végétation provenue du cercle terrestre qui, étant mis
en jonction [avec] les six dits cercles, donne le nombre sept au Soleil, ce
qui fait le type du nombre septénaire que le Créateur employa
pour la perfection de la création de toutes choses temporelles.
convenable à être l'aspect du feu, axe incréé. C'est
de là qu'on peut dire que le Créateur a mis Son tabernacle dans
le Soleil, ce qui n'est pas surprenant, puisque le Soleil est l'astre qui partage
la distance qu'il y a du cercle divin ou dénaire à la planète
la plus inférieure qui est la Lune, comme tu peux le voir. Ne se trouve-t-il
pas au-dessous de tous les cercles spirituels surcélestes ? n'est-il
pas encore au-dessous du cercle saturnaire ? ne se trouve-t-il pas porter le
nombre six par le rang qu'il occupe en commençant par le surcéleste
? Si tu veux commencer à compter par le cercle lunaire, ne trouveras-tu
pas encore que le Soleil porte le nombre six ? C'est par cette place et ce rang
sénaires que le Soleil fait le complément des six pensées
qui ont été employées par l'Eternel pour sa création
universelle. Tu as déjà appris que le [303] Créateur a
fini tous ses ouvrages dans l'espace de six jours, et que, le septième,
toute la création fut rendue parfaite ; de même le Soleil perfectionne
la végétation provenue du cercle terrestre, parce qu'en se joignant
aux six autres cercles planétaires, le Soleil se trouve avoir une action
septénaire, type et figure du septénaire que le Créateur
employa pour l'accomplissement de toutes choses temporelles.
Le nom de jour, qu'on donne aux six opérations du Créateur pour
la création, est impropre, ne pouvant être employé envers
l'Eternel, qui est infini, sans étendue et sans bornes. TAMais je te
dis, Israël, que je donne les six jours pour la durée et les bornes
de cette même matière, c'est-à-dire qu'elle durera six mille
ans dans toute sa perfection, et, le septième, tombera dans une terrible
imperfection et subsistera ainsi jusqu'à son entier anéantissement.
Conçois donc,
Les noms de jours, que je donne aux six opérations de la création,
ne peuvent appartenir à l'Eternel, qui est un être infini, sans
temps, sans bornes, et sans étendue ; mais ces six jours annoncent la
durée et les bornes du cours de cette matière, c'est-à-dire
que cette matière durera six mille ans dans toute sa perfection ; et,
le septième, elle tombera dans un terrible dépérissement,
où elle subsistera jusqu'à son entière dissolution. Conçois
donc, par ce que je viens de te
Israël, par ce que je viens de te dire, que le même nombre septénaire,
qui a donné la perfection à tout être créé,
sera le même qui détruira et abolira toutes choses sur lesquelles
il aura opéré dans son principe, pour les faire subsister. De
même, il opérera pour la destruction de son premier ouvrage. Rappelle-toi
encore, Israël, que les six mille ans que j'ai donnés à la
durée du temps de cette création universelle seront fort courts
pour toi, et encore plus devant le Créateur, puisque mille ans ne peuvent
être qu'un jour devant lui. Ce n'est point, Israël, que je veuille
donner aucun temps à l'Eternel, mais je veux te dire par là que
le Créateur retirera devers lui les six pensées divines, desquelles
toutes choses sont sorties et ont subsisté par ordre divin, de degré
en degré. De même, tout prendra fin, de dégradation en dégradation,
et tout retournera à son premier principe.
dire, que le nombre septénaire, qui a donné la perfection à
tout être créé, est le même qui détruira et
abolira toutes choses. De même qu'il a opéré dans le principe
pour faire subsister tout ce qui existe dans cet univers matériel, de
même il opérera à la fin pour la démolition de son
ouvrage. Rappelle-toi encore que les six mille ans que j'ai donnés à
la durée de la création universelle, sont fort courts devant toi,
et encore plus courts devant l'Eternel, puisque, devant Lui, mille ans sont
comme un jour. Mais, je le répète, ne regarde point ce jour [304]
comme un temps, ni comme un de ces jours temporels auxquels le Créateur
ne peut être assujetti. Chacun de ces jours ou de ces mille ans ne doit
se considérer que comme la durée de l'opération des six
pensées divines. Lorsque l'effet ou l'opération de chacune de
ces pensées sera accomplie, le Créateur la retirera vers lui avec
autant de promptitude et de facilité qu'Il l'a conçue pour la
création de son ouvrage. Ainsi, de même que tout aura subsisté
dans une succession, de degré en degré, par l'ordre divin, de
même tout se rapprochera de sa fin par gradation et retournera à
son premier principe.
Je t'instruirai encore, Israël, que le Soleil, qui sépare le nombre
dénaire de la Divinité, ainsi que tu le vois dans ce tableau sphérique
spirituel et celui temporel ; prends depuis le cercle dénaire et viens
jusqu'à son cercle, tu trouveras le nombre de 6 ; prends depuis le cercle
terrestre et reviens jusqu'au cercle de Mercure, tu y trouveras également
le nombre de 6. Additionne ces deux nombres sénaires, tu trouveras le
nombre 12. C'est par ce produit que tu apprendras à connaître l'intervalle
de nos jours, de nos semaines, de nos mois,
Je t'ai fait voir que le Soleil portait le nombre sénaire, en prenant
depuis le cercle divin jusqu'à lui : prends ensuite depuis le cercle
terrestre et reviens en remontant jusqu'à Mercure, tu trouveras également
six ; additionne ces deux nombres six, et tu auras 12. C'est par ce nombre que
tu apprendras à connaître l'intervalle de nos jours, de nos semaines,
de nos mois, de nos saisons et de nos années, qui ont toujours été
de la même nature que nous les connaissons, ce qui sera expliqué
dans la suite : C'est de là qu'Adam et sa postérité ont
réglé les
de nos saisons et de nos années, qui ont toujours été dans
la même nature que nous le connaissons. C'est encore de là qu'Adam
et sa postérité ont réglé les temps et les saisons
pour le culte divin. Additionne le nombre de 12, tu auras le nombre de 3, et
tu verras par tous ces nombres et leur produit que tout principe de forme corporelle
est ternaire, ainsi que te le figure le triangle appuyé sur le cercle
axe feu central.
temps et les saisons pour le culte divin ; le nombre 12 te donne 3, nombre qui
est le principe de toute vie corporelle, ainsi que te l'indique le dernier triangle
de la figure, appuyé sur l'axe feu central.
C'est donc avec juste raison que le Soleil est le principal agent de toute perfection
de végétation, puisque ce n'est que par lui que nous recueillons
et jouissons des fruits de notre terre comme étant à l'aspect
de l'axe feu central. C'est encore ce même Soleil qui soutient et perfectionne
le principe de la vie passive de tous les corps particuliers et sphériques
temporels inférieurs à lui. TAC'est encore par sa supériorité
et par son action puissante que nous distinguons tous les corps les plus élevés
du firmament, sans lequel tout serait en privation de la lumière élémentaire.
TAJe t'apprendrai encore, Israël, que le même Soleil est véritablement
un principal agent de cet univers, puisque c'est lui qui dirige et gouverne
le cours de tout astre du concert, avec Saturne et l'axe feu central. C'est
encore dans ces trois sujets dénommés ci-dessus que s'opère
toute loi donnée par le Créateur pour la durée de cette
création universelle. Apprends donc, Israël, par ce que je viens
de te dire de cette correspondance, combien elle a du rapport à la nôtre,
ainsi que je vais te l'expliquer. Si ces trois sujets ont une correspondance
avec le Créateur, pourquoi, Israël, ne voudrais-tu pas que notre
âme spirituelle divine l'eût également avec l'Eternel ? Je
vais te le faire comprendre bien clairement. N'est-
Le Soleil est encore regardé avec juste raison [305] comme le principal
agent de la perfection de toute végétation, puisque ce n'est que
par lui que nous recueillons les fruits de notre terre et que nous en jouissons,
comme étant l'aspect de l'axe du feu central ; c'est encore lui qui soutient
le principe de la vie passive de tous les corps particuliers sphériques
inférieurs à lui ; c'est aussi par son action puissante que nous
distinguons les corps les plus élevés du firmament, et, sans cela,
tout serait une privation de lumière élémentaire. Mais
pour te convaincre que cet axe est, après l'axe du feu central, le principal
agent de cet univers, apprends que c'est lui-même qui dirige et gouverne
le cours de tous les astres, de concert avec Saturne et l'axe du feu central
; et c'est principalement par ces trois agents qu'opèrent toutes les
lois données par le Créateur pour la durée de la création
universelle. Apprends ici à reconnaître combien cette harmonie
a de rapports avec la nôtre, car, puisque ces êtres ont une correspondance
avec la Divinité, pourquoi ne voudrais-tu pas que notre âme spirituelle
fût également susceptible de correspondre avec le Créateur
? Tous les êtres ont, en effet, une faculté et une propriété
différentes les unes des autres ; ils ont reçu une loi différente
pour opérer chacun selon les différents emplois
il pas vrai que tout agit par ordre du Créateur, que tout principe de
vie matérielle et spirituelle divine vient de cette même Divinité
? Si cela est ainsi, il faut que chaque chose provenue du Créateur ait
une faculté et propriété différente l'une de l'autre,
relativement aux différentes lois nécessaires que chacune d'elles
a reçu du Créateur, pour opérer dans cet univers, chacun
selon son emploi. TAJe te dirai donc, Israël, que l'axe feu central est
l'organe général particulier et universel, parce qu'il est l'aspect
adhérent de la Divinité. Non seulement il est l'organe de la Divinité,
mais il est encore l'organe des esprits agents inférieurs qui l'habitent
et opèrent dans le dit feu sur le principe de la vie et sur le principe
de la matière corporelle apparente. Or donc, Israël, si ce même
axe feu incréé est l'organe des dits esprits, ces mêmes
esprits, relativement à leur puissance inférieure, doivent être
de leur côté l'organe des esprits majeurs divins, et les esprits
majeurs sont l'organe de la Divinité. Tu vois donc par ce que je viens
de te dire de l'exacte correspondance organique des dits sujets avec le Créateur,
qu'elle est quaternaire. De même, Israël, ta correspondance organique
est positivement et exactement égale à celle dont je viens de
te parler, ainsi que je vais te le prouver par tout ce que tu es, relativement
à ces quatre sujets. Ton corps n'est-il pas un être provenu de
ce premier principe de matière apparente ? Dans le même corps,
n'est-il pas également renfermé un véhicule de ce feu axe
incréé qui est le principe de la vie matérielle de la forme
corporelle, sans lequel principe ta forme ne serait pas ? Si donc il est renfermé
dans ta forme corporelle un principe de cette vie passive, cette même
forme doit avoir la même faculté organique que
auxquels le Créateur les a destinés. Mais c'est toujours de ce
même Créateur que provient tout principe de vie, soit corporelle,
soit spirituelle, de tout ce qui peut [306] exister. L'axe feu central est celui
qui peut le mieux faire sentir cette vérité, cet axe central qui
est l'agent général particulier et universel, adhérent
aux cercles surcélestes et organe des esprits inférieurs qui l'habitent
et qui opèrent en lui sur le principe de la matière corporelle
apparente. Ce corps ne renferme-t-il pas un véhicule de ce feu axe incréé
qui est le principe de la vie matérielle ? Il doit avoir la même
faculté organique que l'axe central dont cette vie passive est provenue.
Ainsi ton corps devient un organe nécessaire de ton âme spirituelle,
comme l'axe central est celui des esprits inférieurs qui l'habitent ;
or ton âme est l'organe de l'esprit majeur, et l'esprit majeur est celui
de la Divinité. Tu retrouves donc en toi la répétition
de ce nombre quaternaire qui te fait correspondre avec ton Créateur ;
tu as donc la même faculté et la même propriété
que cet axe central universel, et vous portez tous deux le nombre quaternaire,
savoir : 1 l'axe central, 2 l'organe des esprits inférieurs, 3 l'organe
des esprits majeurs, 4 les esprits majeurs organes de la Divinité. De
même, Israël, ton corps 1, organe de ton âme 2, ton âme
organe de l'esprit majeur 3, et l'esprit majeur organe de la Divinité
4. Additionne ces deux nombres de part et d'autre depuis 1 jusqu'à 4
et tu verras clairement que tout est provenu et que tout existe par le fameux
nombre divin, qui est le nombre dénaire. [307]
celle du même axe feu central, et par ce moyen ton corps devient un être
nécessaire d'organe à ton âme spirituelle, comme l'est celui
du feu central pour les esprits inférieurs qui l'habitent. Voilà
donc ton corps, Israël, l'organe de ton âme ; ton âme l'organe
de l'esprit majeur, ou intellect ; et celui-ci de la Divinité. C'est
donc encore par la répétition du premier nombre quaternaire, qui
se fait sur toi particulièrement, que je trouve sur toi la même
faculté et propriété que j'ai trouvé dans le centre
de l'axe feu central comme suit :
Le centre de ce même feu axe central, 1,
est l'organe des
esprits inférieurs, 2.
Les esprits inférieurs sont l'organe des
esprits majeurs, 3,
et les majeurs sont l'organe du
Créateur, 4.
De même, Israël,
ton corps, 1,
est l'organe de
ton âme, 2 ;
ton âme est l'organe de
l'esprit, 3,
et l'esprit est l'organe de
la Divinité 4.
"Additionne tous ces nombres depuis 1 jusqu'à 4. Tu y verras clairement
comme tout est provenu et comme tout existe par le fameux nombre divin qui est
le nombre dénaire."
Je t'ai dit il n'y a qu'un instant, qu'en prenant depuis le cercle terrestre
jusqu'au cercle divin, tu trouveras le nombre 12, qui a été le
principe de la division du temps, et le nombre 3, qui a été le
principe de toute forme corporelle. Si tu multiplies le nombre 3 par le quaternaire
dont je viens de te parler, et qui se trouve exactement dans les mondes terrestre,
céleste et surcéleste, tu auras pour produit ce même nombre
12, ou 3, qui te confirmera que la forme corporelle de tous les êtres
existants dans ces trois mondes provient de trois principes : soufre, sel et
mercure, dont je t'ai déjà instruit. En effet, aucun être
ne peut se revêtir de la substance d'une forme apparente sans quelle
soit composée de ces trois principes. Tu pourrais être étonné
que je te parlasse de forme corporelle pour les habitants du surcéleste
; tu dois sentir cependant que tout être émancipé, pour
opérer temporellement les volontés du Créateur, se produit
une enveloppe corporelle qui sert de voile à son action spirituelle temporelle.
Sans cette enveloppe, il ne pourrait rien opérer sur les autres êtres
temporels sans les consumer par la faculté innée de l'esprit pur
de dissoudre tout ce qu'il approche. Cette enveloppe corporelle glorieuse dont
se revêtent les habitants spirituels du surcéleste et du terrestre,
n'est autre chose que la production de leur propre feu. Ces êtres spirituels
ont, à cet égard, la même propriété que les
esprits de [308] l'axe central, qui ont en eux le pouvoir de faire émaner
de leur feu les trois essences fondamentales de leur propre corps, ou forme
glorieuse. L'opération des uns et
des autres, quant à cet objet, est absolument la même ; néanmoins
il y a une très grande différence dans l'action de ces trois sortes
d'esprits : les esprits de l'axe n'ont chacun en eux qu'une seule action ; ainsi
ils ne peuvent opérer qu'une seule sorte de forme, et qu'après
l'opération immédiate d'un être supérieur qui les
commande et en dispose à son gré, et selon la volonté du
Créateur. Mais les êtres spirituels habitant les trois mondes,
ayant à opérer des actions plus considérables et plus étendues,
peuvent se produire à chaque instant de nouvelles formes et les varier
à l'infini selon leur besoin, et selon l'objet qu'ils ont à remplir.
Il est vrai que ces êtres spirituels ne peuvent agir, ainsi que les esprits
de l'axe, sans avoir reçu l'ordre du Créateur ; mais quand ils
l'ont reçu, ils ont en eux tout ce qu'il faut pour l'exécuter
par eux-mêmes, au lieu que les esprits de l'axe sont de simples sujets
qui n'agissent qu'autant qu'ils sont conduits, parce qu'ils n'ont pas l'intelligence.
C'est là ce qui doit te faire concevoir que les essences et les formes
corporelles des êtres spirituels, habitants des trois mondes, sont plus
pures et plus subtiles que celles qui proviennent des esprits de l'axe. Tu pourrais
me demander encore si ces mêmes [309] essences spirituelles n'existent
pas également dans l'immensité divine où résident
une infinité d'esprits ? Je te répondrai que les quatre classes
d'esprits supérieurs, majeurs, inférieurs et mineurs terrestres,
habitant dans l'immensité divine, n'ont jamais à opérer
dans ce lieu que des actions et des opérations spirituelles divines,
sans aucun mélange d'opération matérielle quelconque. C'est
pour cela qu'une essence spiritueuse n'a jamais pu exister et n'existera jamais
dans ce lieu divin, qui
est la résidence des esprits purs, où s'opère toute émanation
divine et d'où provient toute espèce d'émanation.
De ces quatre classes d'esprits purs, la supérieure et la majeure n'ont
jamais en elles aucune loi de production d'essences spiritueuses ; aussi ces
êtres sont-ils appelés esprits supérieurs et majeurs purs
et divins, et leur action est infiniment plus considérable que l'action
des deux autres classes, ainsi que l'enseigne leur dénomination. Les
esprits de ces deux dernières classes, au contraire, avaient en eux cette
loi de reproduction d'essences spiritueuses temporelles ; mais ils ne reçurent
la puissance de l'opérer qu'au moment de leur émancipation, pour
la formation du monde temporel qui devait servir à la molestation des
esprits prévaricateurs, ce que je t'expliquerai après t'avoir
instruit des différentes lois et puissances que le Créateur a
données aux différents esprits émancipés de son
immensité ; tu [310] sais que la première classe de ces esprits
est la supérieure ; aussi porte-t-elle le nombre dénaire ; la
seconde est la majeure : son nombre est le septénaire ; la troisième
est l'inférieure : son nombre est le ternaire ; et la quatrième
est la mineure portant le nombre quaternaire ; ces quatre à la fois t'enseignent
que le quaternaire appartient directement au Créateur, et que tous les
êtres émanés et émancipés, ainsi que leurs
lois et leurs puissances, proviennent de ce même nombre quaternaire, ou
de la quatriple essence de la Divinité, qui renferme tout. Si tu joins
ce dernier nombre quaternaire au nombre 12, produit du quaternaire de 3, tu
trouveras le nombre 16, ou 7, produit spirituel qui te prouve que rien n'existe
et ne peut exister que par l'esprit, et qui te prouve en même temps que
ton émanation est
spirituelle.
Tu as vu que les esprits, qui résident dans l'immensité divine,
ont en eux des actions et des puissances purement spirituelles, et cela ne peut
être autrement, attendu que tout esprit qui actionne et opère en
face de la Divinité ne peut être sujet au temps ; mais les esprits
qui actionnent et opèrent dans le surcéleste, le céleste
et le terrestre, étant destinés à accomplir la manifestation
temporelle de la justice et de la gloire du Créateur, ont des puissances
et des opérations spirituelles temporelles bornées par leur assujettissement
au temps. Lorsque le [311] temps sera passé, ces esprits ne passeront
point ; ils changeront seulement d'actions et d'opérations, c'est-à-dire
qu'ils seront réunis à leur premier principe d'opérations
purement spirituelles divines, comme les esprits qui habitent actuellement l'immensité
divine.
Il ne faut pas croire que la place que ces esprits, qui sont temporels aujourd'hui,
occupaient dans l'immensité divine avant l'établissement du temps,
soit restée vide après qu'ils ont été émancipés
par leurs opérations spirituelles temporelles. Il ne peut y avoir du
vide auprès du Créateur, ni dans son immensité ; cette
immensité n'ayant pas de bornes, tous les esprits y trouvent facilement
leur place dès qu'ils sont émanés du sein du Créateur
; et aussi cette immensité s'étend à mesure que le Créateur
émane des esprits de son sein. C'est ce qui te fait sentir qu'il est
impossible d'admettre de plein ni de vide dans l'immensité divine, qui
s'accroît et s'accroîtra toujours par l'émancipation infinie
que le Créateur opère et opèrera continuellement. Il ne
faut pas croire non
plus que les esprits que le Créateur émane sans cesse de son sein,
se placent sans ordre et confusément, sans comparaison, comme une troupe
d'hommes ou d'animaux épars au gré de leur caprice ; ces êtres
divins reçoivent, avec l'émanation, des lois et des puissances,
selon leurs facultés d'opérations divines spirituelles : ils vont
en conséquence prendre leur [312] place dans les différentes classes
spirituelles dont je t'ai parlé, et où ils accomplissent chacun
en particulier leurs différentes opérations. C'est là ce
qui constitue cette fameuse immensité divine, incompréhensible
non seulement aux mortels, mais même à tout esprit émané.
Cette connaissance n'appartient qu'au Créateur.
Il faut remarquer Israël, que, parmi ces classes spirituelles fondées
avant le temps dans l'immensité divine, la classe mineure ternaire n'était
pas alors celle du mineur spirituel divin quaternaire, ou de l'homme. En effet,
tu dois être ainsi instruit pour savoir que le mineur n'était pas
encore émané, et que l'ordre d'émanation des mineurs spirituels
n'a commencé qu'après la prévarication et la chute des
esprits pervers. Pour te faire connaître cette émanation spirituelle,
de même que le changement que le crime des démons opéra
dans les actions et les opérations des habitants de l'immensité,
je te dirai avec vérité d'après l'Eternel, qu'à
peine les esprits pervers furent bannis de la présence du Créateur,
les esprits inférieurs et mineurs ternaires reçurent la puissance
d'opérer la loi innée en eux de production d'essences spiritueuses,
afin de contenir les prévaricateurs dans des bornes ténébreuses
de privation divine. En recevant cette puissance, ils furent sur-le-champ émancipés
; leur action, qui était
pure spirituelle divine, fut changée aussitôt que l'esprit eut
[313] prévariqué ; ils ne furent plus que des êtres spirituels
temporels, destinés à opérer les différentes lois
que le Créateur leur prescrivait pour l'entier accomplissement de Ses
volontés, C'est alors que les mineurs spirituels quaternaires furent
émanés du sein de la Divinité, et qu'ils occupèrent
dans l'immensité divine la place dont les esprits mineurs ternaires venaient
d'être émancipés pour opérer temporellement.
Il faut que tu saches, Israël, que le changement qu'opéra la prévarication
des esprits pervers fut si fort que le Créateur fit force de loi, non
seulement contre ces prévaricateurs, mais même dans les différentes
classes spirituelles de l'immensité divine. Tu dois le concevoir par
la vie de confusion que tu mènes ici-bas, par la création du temps,
et par les différentes actions qui s'opèrent dans le surcéleste,
le céleste et le terrestre, où tout t'enseigne le changement universel
produit par cette prévarication ; mais cependant, comme cette prévarication
arriva avant que les mineurs fussent émanés, ils ne purent en
recevoir aucune souillure ni aucune communication ; aussi n'arriva-t-il pour
lors aucun changement dans leur classe, et c'est pour cette raison qu'ils furent
les dépositaires de la grande puissance de la Divinité. Oui, Israël,
la redoutable puissance quaternaire leur fut confiée, et cela ne pouvait
être autrement, ces mineurs étant des esprits purs et sans tache
émanés du sein de la justice et de la sainteté mêmes,
pour manifester [314] la gloire et la force du Créateur ; ils n'avaient
eu aucune connaissance du mal, ni directement, ni indirectement ; il était
donc convenable que le Créateur comblât de tous ses dons
des êtres aussi justes, et qu'Il leur donnât des pouvoirs conformes
à la pureté de leur nature spirituelle et au dessein qu'Il se
proposait en les émanant de Son sein. Voilà d'où vient
la grandeur de la puissance et de la vertu du mineur, et voilà pourquoi
ces lois d'action et d'opération ne furent point dérangées
par le changement que la prévarication des esprits pervers occasionna
dans les autres classes de l'immensité divine. Cette puissance de l'homme
était si considérable que, malgré sa prévarication
même, il est encore supérieur à tout autre esprit spirituel,
soit émané, soit émancipé. Tu peux voir en effet
par la figure qu'aucun être spirituel n'a conservé aussi distinctement
que l'esprit mineur la correspondance directe et principale avec le Créateur
: vois la ligne perpendiculaire qui descend du centre du premier cercle surcéleste
jusqu'au centre du corps général terrestre représenté
par la figure triangulaire ; c'est cette perpendiculaire qui marque la supériorité
sur tous les êtres. Le Créateur a tellement voulu conserver l'autorité
puissante du mineur que, malgré que ce mineur ait prévariqué,
le Créateur a distingué la force de la loi dont il a usé
envers lui d'avec celle dont il a usé envers les premiers esprits prévaricateurs
; ceux-ci sont condamnés par [315] un décret de l'Eternel à
ne pouvoir agir qu'en privation divine pendant toute une éternité
temporelle, et à n'avoir aucune communication du Créateur, ni
de ses intelligences ; le mineur, au contraire, n'a point perdu cette communication
; il a conservé la faculté et la puissance première qu'il
avait reçue dès son émanation dans le corps universel.
Mais le Créateur, ne pouvant laisser la faute de l'homme impunie, a changé
véritablement les lois d'action et d'opération spirituelles que
les mineurs
ont à faire dans cet univers ; et c'est là la matière dont
le Créateur fit force de loi contre Son mineur.
Si tu me demandes quel est ce changement des lois de l'action et de l'opération
du mineur, je te répondrai qu'il faut entendre par là que le mineur,
depuis sa prévarication, est assujetti à opérer comme un
être purement spirituel temporel, sujet au temps et à la peine
du temps, au lieu que, dans son premier principe, étant homme-Dieu de
la terre et de toute la création, il ne pouvait être sujet à
cette peine du temps. Depuis sa prévarication, il est provenu de lui
des formes corporelles matérielles, et sujettes, comme la sienne, à
la peine temporelle, au lieu que, s'il fût resté dans son état
de gloire, il ne serait émané de lui que des formes corporelles
spirituelles et impassives de la création, formes dont le Verbe était
en lui. Tel est le changement qui s'est fait dans les lois d'action et d'opération
du premier [316] mineur ; il avait la puissance, dans son état de gloire,
de faire usage des essences purement spirituelles pour la reproduction de sa
forme glorieuse, au lieu que, depuis son crime, étant condamné
à se reproduire matériellement, il ne peut faire usage que des
essences spiritueuses matérielles pour sa reproduction. Je t'ai dit qu'Adam
avait inné en lui le Verbe puissant de création de sa forme spirituelle
glorieuse ; tu peux aisément t'en convaincre en réfléchissant
que, pour, opérer aujourd'hui la reproduction de la forme matérielle,
il faut que tu aies en toi un Verbe qui actionne, émane et émancipe
hors de toi des essences spiritueuses suivant la loi de nature spirituelle temporelle
; car, pour procréer ta ressemblance corporelle, tu n'as pas recours
à d'autres principes
d'essences spiritueuses que ceux qui sont innés en toi ; et si tu voulais,
de ton chef, employer des principes opposés à ta substance d'action
et d'opération spirituelle divine et temporelle, il n'en proviendrait
pas de reproduction, ou, s'il en provenait une, elle resterait sans participation
d'opération divine, elle serait mise au rang des brutes ; elle y serait
même regardée comme un être surnaturel, et elle répugnerait
à tous les habitants de la nature temporelle.
Ne doute point, Israël, que, puisque tu as inné en toi un Verbe
de reproduction matérielle, ton premier père n'ait eu en lui un
Verbe de reproduction spirituelle [317] et glorieuse. Ce changement terrible
auquel le Créateur a assujetti Adam, était la moindre peine qu'il
pût infliger à Son mineur prévaricateur, le crime de ce
mineur ayant été si violent et si considérable, que l'abomination
et le scandale de cette inique opération pénétrèrent
jusque dans la cour divine. La prévarication des premiers esprits avait
déjà souillé cette cour divine, ainsi que je l'ai dit précédemment,
et, par conséquent, cette souillure avait assujetti tous les êtres
spirituels, habitant les différentes classes de cette cour, à
un changement dans leur loi d'action et d'opération. Mais la prévarication
étant infiniment plus grande que celle des démons, ces mêmes
esprits, habitants de l'immensité, ressentirent alors une attraction
encore plus forte que la première fois, et cette maudite opération
de l'homme opéra sur eux un nouveau changement dans leurs lois d'action
et d'opération, c'est-à-dire qu'à l'instant du crime d'Adam,
le Créateur fit force de loi sur les êtres spirituels de Son immensité,
et leurs lois d'action et d'opération ne furent plus les mêmes
qu'elles étaient, non seulement avant la prévarication des premiers
esprits, mais lors de l'émanation du premier homme. Vois quelles ont
été les suites de cette horrible prévarication. Ne prétends
jamais, Israël, comparer la force de loi dont les hommes usent entre eux
avec celle que l'Eternel a employée contre toute Sa créature spirituelle
[318] temporelle : la force de loi que les hommes ont établi parmi eux
est toute matérielle et fondée sur les conventions humaines (cela
est si vrai qu'elles ne peuvent jamais avoir lieu sans le secours d'un nombre
d'hommes proportionné à l'intention du chef temporel, législateur
du peuple qu'il gouverne). Aussi l'exécution de cette force de loi temporelle
n'est pas toujours entière ni parfaite ; mais la force de loi divine
n'a besoin que de la seule volonté du Créateur pour avoir son
accomplissement. Le Créateur, pour mettre un être quelconque en
privation divine, ne Se fonde ni sur les secours de Sa cour divine, ni sur celui
d'êtres spirituels divins temporels, et bien moins encore sur l'emploi
de cette matière grossière en usage parmi les hommes ; il ne Lui
faut que Sa seule pensée et que Sa seule volonté pour que tout
agisse selon Son gré. Voilà quelle est l'infinie différence
de la force de la loi divine éternelle et immuable à la force
de la loi humaine qui passe et s'efface aussi promptement que la forme corporelle
de l'homme s'efface de dessus la terre dès que l'esprit mineur se sépare
de cette forme.
Mais tu me demanderas sans doute, Israël, que je t'instruise en quoi consiste
le changement des lois d'action et d'opération survenu aux habitants
de l'immensité par la prévarication des
premiers esprits, et survenu à tous les êtres spirituels, soit
divins, soit temporels par la prévarication du premier homme ? [319]
Je te répondrai que, comme il y a eu deux prévarications, il y
a eu également deux changements dans les lois d'action et d'opération
des habitants de l'immensité, changement qui consiste en ce que ces êtres,
qui n'avaient auparavant que des fonctions purement spirituelles, sont devenus
plus ou moins sujets au temporel, ce que je vais te faire concevoir.
Par la prévarication des premiers esprits, le temps et l'univers furent
créés ; alors les habitants des différentes classes de
l'immensité furent employés à contribuer à l'entretien
et à la durée fixe de l'univers. Mais, par la prévarication
de l'homme, ces mêmes esprits furent assujettis à contribuer à
la réconciliation et à la purification des mineurs, pour laquelle
réconciliation ces mineurs actionnent sur l'âme spirituelle des
hommes et sur d'autres êtres spirituels que tu connaîtras par la
suite. C'est par ces deux sortes d'actions que les esprits divins sont employés
en partie en faveur du temporel, quoique cependant ils ne soient point assujettis
au temps. Oui, Israël, je te le répète, sans la prévarication
de l'homme, les esprits divins n'auraient été assujettis que d'une
seule manière au temporel ; mais sans la prévarication, des premiers
esprits, ils ne l'auraient pas été du tout. Sans cette première
prévarication, aucun changement ne serait survenu à la création
spirituelle ; il n'y aurait eu aucune émancipation d'esprits hors de
l'immensité ; il n'y aurait eu aucune création de [320] borne
divine, soit surcéleste, soit céleste, soit terrestre, ni d'esprits
envoyés pour actionner dans les différentes parties de la création.
Tu
ne peux douter de tout ceci, puisque les esprits mineurs ternaires n'auraient
jamais quitté la place qu'ils occupaient dans l'immensité divine,
pour opérer la formation d'un univers matériel. Par conséquent,
Israël, les mineurs hommes n'auraient jamais été possesseurs
de cette place, et n'auraient pas été émanés dans
leur première demeure, ou, s'il avait plu au Créateur de les émaner
de Son sein, ils n'auraient jamais reçu toutes les actions et les facultés
puissantes dont ils ont été revêtus de préférence
à tout être spirituel divin émané avant eux.
Pour te convaincre que la faculté et la puissance de l'homme sont telles
que je te le dis, souviens-toi, Israël, que le mineur fut nommé
par l'Eternel : homme-Dieu et commandeur de tout être spirituel et temporel
; souviens-toi que l'Eternel avait mis sans réserve dans l'homme toute
Sa complaisance, toute Son affection, qu'Il l'avait revêtu de toute la
puissance spirituelle divine, comme étant l'acte de la quatriple essence
de la Divinité. Aussi tu vois par la figure qu'il est mis en aspect du
cercle supérieur dénaire au centre duquel correspond la Divinité.
C'est ce qui te prouve que la puissance du premier mineur était bien
plus considérable que celle des autres mineurs qui habitent dans les
différents corps planétaires et [321] dans le corps général
terrestre. Observe, en effet, les différents emplacements des corps qui
forment la figure universelle, dans laquelle toute la nature spirituelle, majeure,
mineure et inférieure opère. Tu vois à la vérité
que, dans le monde céleste, de même que dans le monde terrestre,
le cercle mineur est en aspect de son supérieur ; mais aucun d'eux n'est
immédiatement en aspect du cercle dénaire, du surcéleste
; et ce n'est qu'à l'homme ou au mineur spirituel divin que
cette place est donnée par la Divinité. Aussi vois-tu que ce cercle
mineur forme l'angle saillant du triangle inférieur surcéleste
; tu vois, en outre, que les deux autres, celui des majeurs 2 et celui des inférieurs
3 ne sont en aspect qu'avec eux-mêmes, pour se communiquer directement
les ordres qu'ils reçoivent et qu'ils recevront du Créateur jusqu'à
la fin des temps touchant leurs actions spirituelles temporelles. Cela te prouve
donc non seulement la supériorité de l'homme sur tous les mineurs
habitant le corps terrestre et les corps planétaires, mais encore sur
toutes les classes des esprits. Tu concevras surtout quelle est à son
égard l'infériorité des esprits majeurs et inférieurs
dont je viens te parler, en observant comment s'opère leur puissance
d'action.
Ces deux classes d'esprits sont préposées particulièrement
à la conservation du temps et à celle de la matière ; c'est
ce qui fait qu'ils ne peuvent opérer qu'en latitude universelle. Le mineur,
au contraire, [322] n'étant nullement destiné à la conservation,
ni à l'entretien de l'univers, commandait même à ces deux
sortes d'esprits, et sa puissance s'étendait dans l'immensité
de la longitude. C'est pourquoi ces deux cercles majeurs et inférieurs
sont extralignés de la perpendiculaire, qui n'appartient qu'au cercle
mineur de l'homme-Dieu. Mais pour achever de te convaincre de l'infériorité
de ces deux cercles, combien elle est marquée par leurs nombres septénaire
et ternaire, ils ne peuvent compléter chacun en particulier le nombre
parfait dénaire du Créateur. Il faut pour cela les réunir
en cette sorte : 7 + 3 = 10. Le mineur, au contraire, annonce, par son nombre
quaternaire, combien sa puissance est
inférieure : en effet le mineur, étant émané de
la quatriple essence, portait nécessairement le nombre de son émanation
qui le distinguait de toutes les émanations spirituelles faites avant
lui et le mettait au-dessous de tout être spirituel émané.
Il était l'être le plus pur, le plus parfait, sans parler toutefois
de l'action de l'Eternel qui est le CHRIST, ni de Son opération qui est
l'ESPRIT SAINT ; ils ne sont compris ni l'un ni l'autre dans aucune espèce
d'émanation, ni d'émancipation. Leurs actions et leurs opérations
ont été et seront toujours purement spirituelles, divines, sans
aucun assujettissement au temps ni au temporel.
Le premier mineur portait donc, Israël, le nombre redoutable de son origine,
nombre coéternel à [323] la Divinité, et que je représente
ici sous une seule figure 4. Cette figure désigne clairement le nombre
quaternaire par les trois bases mises en jonction et par le point qui est au
centre. Subdivise ce nombre 4 par les nombres qui sont innés en lui,
et tu trouveras non seulement le nombre dénaire de la Divinité,
mais tu apprendras physiquement que c'est de ce même nombre dénaire
que provient tout être spirituel majeur, inférieur et mineur, de
même que toute loi d'action, soit spirituelle, soit spiritueuse. L'addition
des quatre nombres compris dans le quaternaire donne 10, en cette sorte : 1
+ 2 + 3 + 4 = 10, et c'est par les différentes jonctions de ces différents
nombres que tu concevras comment toutes choses sont provenues. L'unité
est au Créateur, le nombre 2 est donné à la confusion où
se trouvent les esprits pervers et les hommes qui se joignent à l'intellect
de ces mauvais esprits ; le nombre 3 indique les trois essences spiritueuses
qui constituent toutes les formes ; il indique encore, par
l'origine de ces mêmes essences l'action directe de ces esprits inférieurs
et ternaires, puisqu'ils ont émané d'eux : mercure, soufre et
sel pour la structure de l'univers. Le nombre 4 t'indique le mineur, son origine
et sa puissance. Additionne le nombre 2 et le nombre 3, tu auras le nombre 5,
qui est celui dont se servent les démons pour opérer la contraction
contre l'action purement spirituelle divine. Le nombre des esprits démoniaques
[324] était, dans leur émanation, un nombre quaternaire comme
celui du mineur, savoir : le Père Eternel 1, le Fils 2, le Saint-Esprit
3, et l'émanation provenant de ces trois personnes divines 4. Mais les
esprits pervers joignirent, de leur autorité privée et par leur
seule volonté, une unité arbitraire au nombre quaternaire de leur
origine, ce qui dénatura leur puissance spirituelle et la transforma
en une puissance bornée et purement matérielle, sous la conduite
d'un chef pris parmi eux. Voilà pourquoi le nombre quaternaire ne leur
appartient plus ; et que le nombre quinaire est celui des démons.
Additionne le nombre 2 et le nombre 4, tu auras 6, nombre des pensées
divines qui ont fait opérer la facture de la création universelle
temporelle. Le nombre 3, joint au 4, te donne le nombre 7, qui constitue la
puissance d'action de l'esprit majeur, laquelle est double, c'est-à-dire
que, par le nombre 3, elle actionne sur les formes, et, par le nombre 4, sur
l'âme du mineur. Additionne l'unité avec le nombre ternaire et
joins leur produit au nombre quaternaire, tu auras le nombre 8, nombre de la
double puissance spirituelle divine qui avait été confiée
au premier mineur, pour qu'il manifestât la gloire et la justice de l'Eternel
contre les esprits prévaricateurs. C'est cette puissance
divine que tes pères ont connue sous le nom d'Abraham, Isaac et Jacob.
Mais Adam, par son crime, ayant perdu cette [325] double puissance, a été
réduit à sa puissance simple de mineur ; sa postérité
est devenue errante et ténébreuse comme lui ; et l'homme ne peut
plus obtenir du Créateur cette double puissance sans des travaux infinis
et sans subir la peine du corps, de l'âme et de l'esprit. Ce nombre enfin
est celui que le Créateur destinait aux Elus spirituels, qu'il veut favoriser
et préposer à la manifestation de Sa gloire.
Joins le nombre quinaire au quaternaire, et tu auras le nombre de la subdivision
des essences spiritueuses de la matière et de celle des essences spirituelles
divines, et cela par la jonction du nombre quinaire, imparfait et corruptible,
avec le nombre quaternaire, parfait et incorruptible. C'est par cette jonction
que l'homme dégrade sa puissance spirituelle divine en la rendant spirituelle
démoniaque, et c'est par là que le crime d'Adam s'est opéré,
crime qui a occasionné une révolution inconcevable parmi tous
les êtres spirituels. Juge donc, Israël, par ce que tu viens de voir,
combien la puissance du mineur était grande, puisqu'il était possesseur
du nombre quaternaire, duquel toutes choses temporelles et toute action spirituelle
sont provenues. Tu sais que, dans son état de gloire, ce premier mineur
n'avait en lui aucune action ni opération spiritueuses, et encore moins
matérielles, mais au contraire toutes sortes d'actions et d'opérations
spirituelles de formes glorieuses ; tu sais en outre que ces [326] formes glorieuses
n'étaient point sujettes au temps, non plus qu'Adam lui-même, quoique
Adam et toutes ses opérations s'employassent en faveur du temporel. N'oublie
donc jamais tout ce que je viens
de t'apprendre de la grande puissance du premier homme et de son nombre quaternaire.
Je vais tracer devant toi les caractères des différentes choses
qui proviennent de ce respectable nombre ; tu pourras d'autant mieux y ajouter
foi, que c'est à toi-même que ce nombre est donné, et que
c'est par là que tu es supérieur aux brutes et à toutes
les créatures ; souviens-toi de plus, Israël, que nul être
mineur ne peut être savant sans une connaissance parfaite de ce grand
nombre dénaire de l'Eternel et de tout son contenu d'émancipation
et de création :
1 + 2 + 3
1 + 2 + 3 = 6
1 + 2 + 3 + 4 = 10
Il faut observer, Israël, que l'unité ne se joint au ternaire que
pour former avec le quaternaire le nombre de la double puissance.
10 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 = 30
30 + 7 + 8 + 9 + 1 = 55 = 5 + 5 = 10
Tu vois, par l'addition de tous ces nombres particuliers provenus du quaternaire,
le nombre 55 qui t'annonce la division du dénaire en deux nombres quinaires
et démoniaques. En effet, la prévarication des premiers esprits
est d'avoir voulu diviser et [327] subdiviser la quatriple essence divine, et
cela par leur propre faculté spirituelle. Ils conçurent, par leur
propre volonté, une intention et un acte de pensée contraires
aux lois d'action et d'opération qui leur avaient été fixées
par le Créateur lors de leur émanation ; mais loin de pouvoir
opérer cet acte avec succès, ils furent trompés, et
très surpris lorsqu'ils virent avec certitude l'impossibilité
qu'il y avait pour eux et pour tout esprit d'enlever à la Divinité
la quatriple essence et le fameux dénaire qui étaient innés
en elle. Ils ne reconnurent parfaitement cette impossibilité que lorsqu'ils
voulurent s'arroger chacun en particulier le produit de la subdivision de ce
fameux quaternaire d'émanation et de création spirituelle divine
et spirituelle temporelle ; car leur intention était de ne faire de tout
ce produit qu'une seule unité quaternaire ou qu'une seule unité
dénaire. Loin de cela, ils ne trouvèrent plus ni l'unité
quaternaire, ni l'unité dénaire pure et simple, mais seulement
deux nombres quinaires au lieu et place du dénaire, divin qu'ils voulaient
mettre en leur possession et en leur pouvoir. C'est par là qu'ils furent
convaincus de leur orgueil atroce et insensé et de l'impossibilité
pour un être quelconque de subdiviser la quatriple essence divine, non
plus que son unité dénaire, ce droit ne pouvant appartenir qu'à
l'Eternel, qui est seul et n'aura jamais d'égal ; et c'est pour avoir
tenté cette opération opposée aux [328] lois immuables
de l'Eternel Créateur, que les démons se trouvent n'avoir d'autre
puissance que cette puissance quinaire de confusion, et qu'ils sont précipités
dans les abîmes de la privation divine pour une éternité.
Frémis de crainte, Israël, au récit de ces horribles opérations
! Tremble de succomber aux mouvements d'un pareil orgueil et d'une pareille
ambition. Fuis surtout quiconque voudrait te persuader de t'approprier les différents
actes divins par la puissance du nombre quinaire. Si tu succombais jamais à
une pareille séduction, ton action spirituelle divine, innée en
toi, deviendrait toute matérielle ; ton être mineur deviendrait
un intellect du démon, et tous tes pouvoirs seraient anéantis
pour ne te laisser jouir que de la
puissance quinaire des esprits pervers, Voilà, Israël, comment la
puissance quinaire des démons a pris naissance ; tel est le nombre qui
les distinguera de tous les êtres spirituels pour l'éternité
dans leurs actions et leurs opérations spirituelles temporelles matérielles
; et tel est le nombre par lequel l'être mineur, ainsi que tout être
spirituel, apprend à connaître la prévarication des esprits
pervers.
Je t'instruirai maintenant, Israël, de l'utilité de l'immensité
surcéleste. Le Créateur l'a établie telle qu'elle est pour
fixer l'ordre et les lois cérémoniales que les esprits émancipés
ont à opérer dans toute l'étendue des trois mondes temporels,
en correspondance [329] avec les esprits émanés dans l'immensité
divine. Le premier cercle, qui est l'angle saillant du triangle supérieur,
marque le chef supérieur surcéleste et l'immensité des
esprits supérieurs dénaires. Il ne faut point entendre que les
esprits qui habitent dans ce cercle soient les mêmes, ni aucun de ceux
qui ont été émanés dans la première place,
immédiatement auprès de la Divinité. Non, Israël,
les esprits dénaires divins ne sont jamais sortis de la place qu'ils
occupent dans l'immensité divine : tout le changement qui leur est arrivé
par la prévarication des esprits pervers et par celle du premier mineur,
selon que je l'ai déjà dit, est d'avoir été assujettis
au temporel, quoiqu'ils ne soient point sujets au temps.
Le Créateur n'a donc émancipé dans le cercle dénaire
de cet espace surcéleste que des esprits majeurs qu'il a revêtus
d'une puissance dénaire, par laquelle leurs actions et leurs opérations
sont distinctes de celles des trois autres classes d'esprits de cette immensité
surcéleste. Le
second cercle, qui est à droite, marque l'immensité des esprits
majeurs septénaires qui, par leurs actions et leurs opérations,
sont au-dessous des esprits dénaires. Le troisième cercle, à
gauche, marque l'immensité des esprits inférieurs ; par leurs
actions et leurs opérations, ils sont au-dessous des esprits dénaires
et septénaires ; et c'est pour cette raison qu'ils sont appelés
[330] inférieurs. Le cercle qui est à l'angle saillant du triangle
inférieur du surcéleste, en ligne directe du cercle dénaire,
marque l'immensité des mineurs spirituels divins. Leurs actions et leurs
opérations sont supérieures à celles de tous les esprits
du surcéleste, par l'entremise duquel s'opère l'union entre l'homme
et Dieu, et qui est assujetti à l'un et à l'autre. L'ordre et
l'arrangement spirituels divins qui règnent dans l'immensité divine,
sont les mêmes que ceux qui règnent dans l'immensité surcéleste.
C'est par cette similitude que tu dois juger que cette immensité surcéleste
a été émancipée et fondée en force et puissance
par le Créateur et non par la volonté pure des esprits. Ce qui
peut t'en convaincre, c'est que ce même arrangement se trouve répété,
dans le céleste, par les cercles de Saturne, du Soleil, de Mercure et
de Mars, par lesquels cercles les quatre horizons célestes sont distinctement
marqués. Ce n'est point en vain, Israël, que le Créateur
a établi ce même ordre dans ces différentes immensités
; ce n'est pas seulement pour la conservation du temps ni des différents
corps permanents de l'univers, ni point encore pour la conservation de l'acte
et des agents spirituels temporels, ni enfin pour la grandeur et la gloire de
tous les êtres que je viens de nommer ; c'était uniquement pour
l'homme que toutes ces choses avaient été ainsi disposées
; et, comme
elles devaient servir de bornes aux esprits [331] pervers, elles sont assujetties
au mineur pour qu'il puisse exercer sur elles sa puissance et son commandement,
selon sa volonté et selon les lois d'ordre.
Vois donc quels étaient les privilèges que Dieu avait accordés
à l'homme. Ce sont ces trois mondes, le divin, le surcéleste et
le céleste qui te font connaître les trois règnes de la
Divinité. C'est le dernier de ces mondes qui devrait être la demeure
du premier mineur ; si ce mineur n'avait point prévariqué, il
aurait toujours occupé le centre des quatre régions célestes,
comme étant l'être le plus puissant ; il aurait actionné
et opéré dans ce monde céleste comme pur esprit divin ;
tout être spirituel aurait obéi à sa pensée et à
sa volonté. Oui, si ce premier mineur n'eût point prévariqué,
il ne serait jamais devenu habitant du monde terrestre matériel, il n'aurait
point désuni sa puissance divine quaternaire pour la rendre simplement
inférieure et ternaire, ainsi que te le prouve le simple triangle sensible
où sont attachés trois corps planétaires : la Lune, Vénus
et Jupiter. Mais cette prévarication a fait descendre l'homme de cette
surface et l'a précipité dans un monde tout opposé à
celui pour lequel il avait été émancipé. Tu vois
en effet que le monde céleste conserve toujours la forme de son origine
et sa similitude avec le surcéleste et le divin ; mais le monde inférieur
n'a qu'une forme matérielle différente de celle des trois mondes
supérieurs. C'est [332] par la désunion que tu aperçois
dans le double triangle de ce monde sensible, que tu peux concevoir la privation
du premier mineur et de ceux qui résident dans ce lieu de ténèbres,
privation qui assujettit ces mineurs spirituels aux peines du corps et de l'esprit.
Ce cercle sensible est
aux mineurs, depuis la prévarication de l'homme, ce que l'immensité
surcéleste et l'espace universel sont au démon. Tu sais néanmoins
que l'avantage des hommes sur les démons est de pouvoir à leur
gré et à leur volonté rompre leur borne et actionner comme
de purs esprits, quoique sujets au temps.
Telle est l'idée que tu dois concevoir de la puissance actuelle de l'homme.
Quant aux esprits du surcéleste, il est à propos que je t'instruise
de leur émancipation, de leurs différentes facultés et
de leur puissance, afin que tu voies clairement le véritable rapport
et la correspondance qu'ils ont, tant avec l'immensité divine qu'avec
le monde céleste et avec les mineurs habitant cette sphère terrestre.
Apprends donc, Israël, que l'émancipation de ces esprits fut faite
aussitôt que la prévarication des esprits pervers eut été
commise. Il n'y eut d'autre intervalle que celui de la pensée du Créateur,
par ordre duquel ces esprits sortirent de l'immensité divine et firent
exécuter dans l'immensité surcéleste les lois qui leur
avaient été données. Ces lois n'étaient autre chose
que d'assujettir ces esprits à la [333] correspondance de l'homme avec
le Créateur, et de les faire servir de doubles bornes aux créatures
qui gouvernent les mondes célestes et matériels, dans lesquels
les esprits prévaricateurs sont renfermés. L'espace qui se trouve
entre l'extrémité du monde matériel et l'extrémité
du monde céleste, forme la longitude des bornes fixées à
ces esprits prévaricateurs, et où ils opèrent leurs vertus
selon leur volonté. L'étendue de ces mêmes bornes en latitude
est toute la surface horizontale du monde matériel, et le monde céleste
est l'enveloppe du
monde matériel. Tu dois concevoir que la longitude qui va de l'un de
ces deux mondes à l'autre, est plus grande et plus considérable
que sur la face horizontale du monde matériel, attendu que ce mode de
matière n'a que trois horizons remarquables nord, sud et ouest, et que
le monde céleste a quatre régions sans horizons. Je dis que le
monde céleste n'a pas d'horizon, parce qu'en effet les horizons n'appartiennent
qu'au monde matériel, dont les habitants sont sujets à être
alimentés et substanciés par les éléments matériels
et sont exposés au changement des saisons ; mais les habitants du monde
céleste, étant d'une autre nature, ont aussi d'autres facultés
que les habitants du monde matériel, et n'en ont point toutes les sujétions
: loin d'avoir besoin des éléments matériels, ce sont eux
qui contribuent à l'action des éléments ; ils jouissent
continuellement de la même température : ils ne reçoivent
[334] aucune nourriture des productions et des végétations de
la matière, leurs corps n'étant pas formés à se
nourrir ainsi.
Les corps de ces habitants du monde forment une sphère qui est entretenue
et substanciée directement par le feu des esprits de l'axe d'où
ces corps sont émanés. C'est pour cela que leur durée est
fixée pour un nombre de temps qui est comme une éternité
en comparaison de la durée du corps des habitants du monde matériel.
Conçois de plus, Israël, que l'étendue terrestre et l'étendue
céleste, où résident les habitants matériels et
spirituels, forment ce que tu dois appeler le monde, et non pas que ces habitants
dont je t'ai parlé puissent eux-mêmes former le monde. Tu dois
savoir que ces habitants matériels ou spirituels ne sont que des êtres
particuliers, et que, dans les deux espaces qu'ils occupent, il se trouve
encore des êtres spirituels simples qui doivent également remplir
leur mission dans l'univers, selon les lois divines qu'ils ont reçues
pour accomplir leurs opérations en faveur des habitants spirituels du
monde céleste et des habitants matériels du monde terrestre. Il
te faut faire la même différence entre le monde surcéleste
et ses habitants.
La faculté donnée au monde surcéleste de servir de double
borne aux esprits malins, te sera encore plus intelligible, en observant quelles
sont les opérations de ce monde surcéleste. Ils actionnent non
[335] seulement sur le monde céleste et le monde matériel, ainsi
que je te l'ai dit, mais encore sur le cercle de l'axe universel. Tu dois en
effet concevoir combien il est nécessaire que tout soit contenu par des
esprits supérieurs à ceux qui sont constitués et à
ceux qui sont attachés à la conservation et à la durée
de la forme universelle, où les esprits pervers sont détenus en
privation. C'est pourquoi tu dois reconnaître dans les esprits surcélestes
la faculté d'une double action. Mais ce n'est point seulement par cette
double action des esprits surcélestes sur la forme universelle que se
prouve en eux la faculté, c'est encore parce que, par leur rang et par
leur mission, ils ont l'acte de la double puissance, parce qu'ils sont tous
sous la domination et le commandement de l'action directe de l'Eternel, et parce
que c'est dans ce monde surcéleste que résident toute action et
opération pour ou contre la créature purement spirituelle, celle
spirituelle temporelle divine, et celle spirituelle matérielle. Oui,
ce sont ces habitants du surcéleste qui servent de double rempart à
l'atrocité des opérations démoniaques ; je te le dis en
vérité qu'ils ont la faculté de la double puissance
parce qu'ils sont sanctifiés. Aussi les démons ne pourront jamais
souiller ce monde surcéleste comme ils ont souillé les habitants
de l'immensité divine ; et c'est de là qu'il est dit, que les
démons ne prévaudront jamais contre la pensée, l'action
et l'opération du Créateur. [336] Ce que je te dis ici t'a été
véritablement représenté par Abraham, Isaac et Jacob, qui
sont des figures temporelles de la pensée, de l'action et de l'opération
de la Divinité. Depuis que ces trois mineurs ont obtenu leur réconciliation
et leur sanctification, le démon n'a plus fait aucune impression sur
eux, et n'a pu prévaloir contre les actions spirituelles divines qui
s'opéraient par ces trois personnes en l'Eternel, depuis qu'elles ont
été sanctifiées. Tu vois donc, Israël, que l'action
des habitants surcélestes est infiniment plus considérable que
celle de tout être spirituel occupé aux actions et aux opérations
des deux mondes inférieurs ; tu le vois, dis-je, par les rayons de feu
sortant des différentes circonférences qui constituent l'immensité
du surcéleste ; et cette supériorité d'action ne doit point
l' [sic pour t'] étonner, puisque l'espace de l'immensité surcéleste
est plus étendu que l'espace des deux mondes inférieurs qui, quand
même ils seraient réunis, n'en approcheraient jamais.
J'ai à t'apprendre, Israël, une vérité dont tu as
sous les yeux la certitude et la preuve physiques, c'est que, parmi les habitants
des différents mondes, il n'y en a pas deux qui soient parfaitement égaux
en facultés et en puissance spirituelles ; ils sont tous différents
les uns des autres à cet égard, ce qui t'est enseigné véritablement
par la différence qui règne entre toutes les formes corporelles
et entre toutes les [337] actions que ces
différentes formes opèrent devant toi. Ce n'est point par cette
observation matérielle que cette certitude est venue à ma connaissance,
mais je la tiens du Créateur même, qui m'a fait voir clairement
que cette différence de facultés et de puissance existait pareillement
parmi les habitants spirituels de l'immensité divine qui, par le décret
divin, avaient des actions et des opérations distinctes et supérieures
les uns et les autres. Je te dis de plus que ce décret divin existera
éternellement et sans fin, et qu'il s'observera avec une égale
précision pendant la durée des temps parmi les esprits émancipés,
quoique les vertus et les puissances de ces esprits émancipés
ne soient plus les mêmes que celles qu'ils avaient dans l'immensité
divine avant la prévarication des esprits pervers, étant forcés,
par cette prévarication, de partager entre le temporel et le spirituel
leur action qui devait être purement spirituelle, ainsi que tout ce qui
s'opère à ta vue doit te le faire concevoir.
Pour te faire mieux comprendre ce que je t'ai dit précédemment
du changement survenu dans les vertus et les puissances des esprits émancipés
de l'immensité divine, je te dirai que le Créateur émancipe
de Son cercle septénaire divin un nombre d'esprits suffisant, qu'Il assujettit
à opérer dans le surcéleste des actions spirituelles temporelles.
Les lois de puissance relatives à ces opérations furent distribuées
en [338] cet ordre aux esprits septénaires émancipés ;
une autre partie, la faculté de la puissance septénaire ; une
autre enfin, celle de la puissance inférieure ternaire. A ces trois classes
d'esprits fut joint le mineur qui, par sa puissance et sa vertu, leur était
infiniment
supérieur, parce que, comme je te l'ai déjà enseigné,
ce mineur était un être pur qu'aucun scandale spirituel n'avait
souillé. Aussi était-il le seul de cette immensité qui
eût la puissance quaternaire, et son action était très différente
de celles des trois autres classes du surcéleste. Le Créateur
ne plaça point dans cette immensité surcéleste une classe
particulière d'esprits octénaires, ainsi qu'elle était
jadis dans l'immensité divine ; cette classe même ne se trouve
plus dans l'immensité divine, et cela parce qu'à la suite de la
prévarication des premiers esprits, le Créateur, faisant force
de loi sur toute sa créature spirituelle, émancipa son action
double puissance pour aller opérer sa justice et sa gloire dans les trois
différentes immensités sans distinction. C'est de là qu'il
t'est enseigné que l'esprit doublement fort est chez toi lorsque tu le
mérites, et qu'il s'éloigne de toi lorsque tu te rends indigne
de son action doublement puissante. Tu as vu cette double puissance s'opérer
dans l'Egypte en ta faveur et pour ta gloire ; elle a divisé son action
en deux parties : l'une pour exterminer tes ennemis, et l'autre pour veiller
à ta conservation spirituelle et corporelle. C'était là
ce [339] que te figuraient les deux colonnes qui marchaient toujours avec toi
et qui te suivaient dans tous tes triomphes. Et voilà par quel moyen
cet esprit doublement fort n'est plus à demeure fixe dans l'immensité
divine.
Tu n'ignores pas, Israël, que l'immensité surcéleste est
la ressemblance de l'immensité divine, et que les mêmes facultés
de puissance spirituelle se retrouvent dans l'une et l'autre immensités.
Mais il y a cette distinction à faire, que les agents spirituels divins
opèrent dans l'immensité infinie du Créateur, au lieu que
les agents surcélestes n'opèrent que dans une immensité
bornée. Aussi cette immensité surcéleste est passive, parce
qu'elle est sujette au temps ; elle ne peut pas plus avoir de bornes que n'en
ont la pensée et la puissance du Créateur, et, d'après
ce que j'ai dit de cette respectable immensité, tu dois savoir qu'elle
ne consiste que dans la multitude des esprits que le Créateur émane
de Son sein. C'est par la continuité de cette émanation spirituelle
que cette immensité divine est infinie. Chaque esprit, au moment où
il émane du Créateur, trouve une place et un espace convenables
à son être pour mettre en action et en opération la puissance
qu'il a reçue de l'Eternel. En effet, le Créateur ne peut émaner
de son sein un esprit, sans lui créer une puissance ; et cette puissance
ne saurait se mettre en action avec distinction, si chaque esprit émané
du Créateur [340] n'avait son espace particulier, ce qui te fait sentir
que, comme l'émanation, l'immensité divine doit aussi s'accroître
continuellement. Si cela n'était pas ainsi, la puissance de tous ces
habitants de l'immensité divine opérerait en confusion, ainsi
que les habitants du monde matériel opèrent la leur. Ce qui met
de la confusion parmi les habitants des mondes matériels, c'est leur
espace borné qui n'en peut contenir qu'un nombre fixe ; mais la multitude
des habitants de l'immensité divine croît et croîtra sans
cesse et à l'infini sans trouver jamais de bornes. Il ne faut point de
temps pour l'émanation de ces esprits comme il en a fallu pour celle
de la création temporelle, parce que les esprits, recevant avec leur
émanation tout ce qui leur convient pour agir selon leurs lois, n'ont
aucun besoin d'user de la puissance des esprits inférieurs, comme
sont obligés de le faire les mineurs habitant les mondes temporels.
Tu vois donc bien clairement, Israël, que cette immensité divine
ne peut en aucune façon se considérer comme finie, et c'est par
cette infinité que je te prouve l'éternité du Créateur,
de même que l'éternité des esprits se prouve par leur émanation.
Je ne comprends toutefois dans l'éternité des esprits, ni l'action,
ni la puissance temporelle qui s'opèrent aujourd'hui sous tes yeux. Tout
ce qui est sujet au temps ne peut se regarder comme éternel ; mais de
[341] même que, par la prévarication des premiers esprits et celle
de l'homme, les puissances spirituelles pures sont devenues temporelles, de
même, après le jugement dernier, ces puissances cesseront d'agir
temporellement, et elles seront remises dans leur première force et leur
première vigueur selon toute l'étendue de leurs premières
lois.
Cependant, Israël, l'être de la double puissance divine ne sera pas
rendu à son premier état de stabilité dans l'immensité
divine, comme il était avant la création ; cet être sera
éternellement occupé à opérer sa double puissance
envers les classes d'esprits qui seront distingués dans toute l'éternité,
savoir : les esprits justes, sanctifiés les premiers, et les esprits
qui ne seront sanctifiés et réconciliés que les derniers.
Cette distinction subsistera perpétuellement lors même que tous
les êtres spirituels se seront réconciliés, et la sanctification
des premiers sera toujours supérieure à celle des derniers. Les
mineurs qui, à la fin des temps, resteront à être réconciliés,
seront appelés les derniers par l'Eternel ; et la justice qu'Il exercera
contre eux sera infiniment plus forte que celle qu'Il a
exercée et qu'Il exercera contre les démons, parce que le mineur
avait été comblé par l'Eternel d'une autorité, et
d'une puissance supérieures à celles des esprits pervers, et que,
plus le mineur a reçu, plus il lui sera demandé. C'est ce qui
doit t'apprendre combien le mineur [342] impie doit redouter Sa justice. Conçois
donc, Israël, par tout ce que je viens de te dire, que la loi de l'être
de double puissance n'est point d'être remis à son premier état
fixe d'immutabilité d'action spirituelle divine, puisque cet être
aura éternellement à opérer ses facultés puissantes
dans les différentes classes où seront placés les premiers
et les derniers sanctifiés et réconciliés.
Si tu avais jamais le malheur, Israël, d'être compris au nombre de
ceux qui seront les derniers à être réconciliés,
tu n'aurais plus le temps de revenir de tes abominations, et il ne serait plus
en ton pouvoir de te réclamer au Créateur pour qu'Il abrégeât
tes souffrances ; car je te dis en vérité que le Créateur
est immuable et qu'Il ne retire jamais ses décrets. C'est pourquoi, autre
chose est la faculté du mineur ici-bas, autre chose est sa faculté
lorsqu'il est tiré à la justice de l'Eternel. Tu sais sans doute,
Israël, qu'il est impossible de cacher à cet être suprême
l'emploi qu'ils auront fait de leur liberté pour ou contre les lois divines
qu'ils ont eues lors de leur émanation et lors de leur émancipation.
C'est sur cette liberté que l'Eternel jugera tous les mineurs, car tout
être spirituel a été émané fort et doublement
fort. Le Créateur, qui n'est point un être faible, n'a pu émaner
de Lui des êtres impurs et susceptibles d'avoir en leur puissance quelque
acte de faiblesse. Ce mot faiblesse est celui dont se couvre [343] l'homme impie
et méchant, afin de
pouvoir se lier, suivant son gré, aux pensées iniques de l'intellect
démoniaque ; mais toutes les passions et tous les vices de l'homme n'opèrent
en lui que par sa propre liberté, qui est innée en lui-même.
La liberté enfante la volonté, et la volonté adopte la
pensée bonne ou mauvaise qu'elle a conçue ; et, sitôt qu'elle
en a obtenu le fruit, le mineur revient sur lui-même et, méditant
sur le produit de son opération, il devient lui-même le juge du
bien ou du mal qu'il a commis.
Me diras-tu, pour excuser ta prévarication envers le Créateur,
que ta faiblesse en est cause, et que cette faiblesse provient de ta forme corporelle
de matière qui tient le mineur en privation de puissance spirituelle
? Je te répondrai que cela est très faux, puisque tous les mineurs
qui ont été remis dans leurs premières puissances et vertus
spirituelles divines et ont trouvé grâce devant l'Eternel, tels
qu'Adam, Abraham, Isaac et Jacob, et plusieurs autres, n'ont plus prévariqué
après leur réconciliation, quoique cependant ils fussent toujours
dans des formes corporelles. Dès que ces mineurs ont été
sanctifiés et réconciliés, ils ont livré leur liberté
à la puissance de Celui dont ils l'avaient reçue. Ainsi cette
liberté n'a plus enfanté que des volontés pures, et la
volonté de ces mineurs réconciliés n'a plus adopté
que des pensées toutes spirituelles qui leur ont fait opérer des
actes de puissance surprenants [344] et incroyables aux mineurs prévaricateurs.
Ces mineurs ainsi réconciliés n'ont plus été susceptibles
de succomber aux embûches du démon, ni d'adopter son intellect
d'abomination, et cela parce que ces mineurs lisaient jusque dans la plus profonde
pensée des êtres démoniaques, les interrompaient dans
toutes leurs entreprises criminelles et les privaient par là de toute
la gloire que ces êtres pervers se promettaient en les persécutant.
Ne crois donc pas, Israël, que la faiblesse soit donnée directement
à l'homme et que ce soit sa forme corporelle de matière qui le
fasse succomber à la tentation. Cette forme n'est point chargée
de se diriger elle-même ; elle n'est que l'organe du mineur ; elle ne
fait qu'opérer les volontés bonnes ou mauvaises que le mineur
reçoit du bon ou du mauvais esprit. Aussi, lorsque l'homme succombe,
il ne doit point rejeter sa chute sur sa forme corporelle de matière,
mais il ne doit l'attribuer qu'à sa seule volonté. Il est bien
sûr cependant qu'il existe innée dans le mineur une faculté,
un acte que l'on peut traiter de faiblesse ; mais, comme cette faiblesse ne
tend qu'au bien, elle ne peut déplaire au Créateur. Elle ne provient
que d'une véritable humanité spirituelle qui enseigne à
faire le bien pour le mal que les démons font opérer contre nous
par nos semblables précipités.
Telle est la faiblesse innée dans le mineur. Cela [345] est si véritable
que, s'il m'était permis de t'instruire de toute la charité, et
de toutes les faiblesses divines que le Créateur emploie en faveur de
sa créature spirituelle, tu frémirais de honte. Mais le temps
viendra où tu seras instruit de ce que je ne puis te dire maintenant
; et tu seras toi-même juge des choses que je suis obligé de te
dire ; tu connaîtras clairement alors qu'il n'y a point d'autres faiblesses
innées chez le mineur que celle dont je viens de te parler, et qui mériterait
plutôt le nom de miséricorde. Crains donc, sous peine de mort,
de regarder le mineur comme un être faible. S'il était émané
tel du sein du Créateur, il était inutile que le Créateur
lui donnât la
liberté. S'il n'avait pas en lui la force d'en faire usage, non seulement
il serait un être impur et contradictoire, mais le Créateur même
le serait aussi, en ce qu'il participerait à deux actions opposées
l'une à l'autre, tandis qu'il n'y a chez le Créateur qu'une seule
action qui se subdivise à l'infini pour le bien et l'avantage de sa créature.
Mais pour te convaincre que ce que l'homme méchant appelle faiblesse
innée dans le mineur ne provient pas de sa forme corporelle de matière,
je te demanderai si les premiers esprits pervers avaient des formes corporelles
de matière lorsqu'ils ont prévariqué. Tu dois savoir que
ces esprits n'avaient pas alors de forme, et que cependant ils ont eu la faiblesse
de prévariquer. Ce n'est donc point à la [346] forme de ces esprits
pervers que tu dois attribuer cette faiblesse dont se couvrent les mineurs corporisés.
De plus, cette espèce de faiblesse n'était nullement en leur pouvoir,
puisque ces premiers prévaricateurs n'étaient susceptibles d'aucune
communication d'intellect bon ou mauvais, n'y en ayant pour lors, et ces premiers
esprits lisaient parfaitement dans la pensée du Créateur tant
qu'ils demeuraient dans leur état de justice. Ce n'est donc point, je
te le répète, de l'influence de la faiblesse corporelle ni d'aucune
influence d'intellect bon ou mauvais qu'est provenue la prévarication
des premiers esprits ; c'est leur propre liberté et leur seule volonté
qui les a portés à concevoir le crime atroce pour lequel ils sont
en privation divine spirituelle. Ne me dis point que tu ne peux comprendre comment
s'opèrent toutes les choses dont je viens de te parler touchant la liberté
et la volonté innées en l'être spirituel, ce serait un langage
qui
n'appartiendrait qu'aux animaux irraisonnables, et non point à un être
qui porte en lui la similitude et la ressemblance des vertus et des pouvoirs
de la Divinité. Tu ne peux douter que tu n'aies en toi toutes ces choses,
puisque tout ce que tu me vois opérer pour la gloire du Créateur
et pour l'avantage de Ses créatures mineures n'est donné par le
Créateur qu'aux pouvoirs de ces mêmes mineurs, et non point à
ceux de tout être spirituel. Oui, Israël, le Créateur ressent
plus de satisfaction des actions [347] et des opérations bonnes de Son
mineur en privation, que de celles des autres êtres spirituels qui sont
temporels sans être assujettis au temps. Cette différence vient
de ce que les mineurs sont émanés et émancipés pour
satisfaire à la justice et à la gloire de l'Eternel, au lieu que
les purs esprits n'ont que la faculté de contempler et de rapporter au
Créateur tout ce qui s'opère entre le mineur et lui. Aussi les
mineurs ont innées en eux des vertus et des puissances supérieures
à celles de tous les autres esprits. Le Créateur, me diras-tu,
ne pouvait-il pas faire opérer les mêmes choses et donner les mêmes
puissances à tout autre esprit de l'immensité divine, soit dénaire,
soit septénaire, soit ternaire ? Mais pour que tu ne sois pas surpris
de ce que le mineur a eu la préférence, à cet égard,
sur toutes les autres classes d'esprits, souviens-toi que, quoique la tache
scandaleuse que les esprits purs reçurent de la prévarication
des esprits pervers soit lavée, et que les esprits qui avaient été
ainsi souillés soient sanctifiés par la bonté infinie et
la puissance du Créateur, cela n'a pas mis néanmoins ces esprits
à l'abri du temporel, et, puisqu'ils se trouvaient ainsi assujettis,
1e Créateur donna la préférence à son mineur, comme
à un être parfaitement pur et sans tache, son
émanation n'ayant été faite qu'après la prévarication
des esprits pervers. Ne sois pas étonné si je t'apprends que les
habitants du monde divin se ressentent encore de la première [348] prévarication,
et s'en ressentiront jusqu'à la fin des temps, où leur action
cessera de participer au temporel, qui n'est point leur véritable emploi
et pour lequel ils n'ont point été émanés.
Oui, Israël, je te dis en vérité qu'il en est de ce monde
divin comme des habitants spirituels du monde général terrestre
; de même que ceux-ci paient tribut à la justice de l'Eternel pour
la prévarication du premier mineur commise au centre de l'univers temporel,
de même les habitants du monde divin paient tribut à la justice
du Créateur pour l'expiation du crime des premiers esprits. Je te dirai
la vérité pure touchant les différents tributs que ces
deux classes d'êtres spirituels payent et payeront au Créateur
jusqu'à la fin des temps. Ce qui te surprendra bien plus, c'est que tous
les esprits que le Créateur a émanés dans l'immensité
divine depuis cette prévarication sont sujets au même tribut. Pour
t'en convaincre, observe l'émancipation du mineur dans ce bas monde :
assurément, lorsqu'il y descend, il n'est ni souillé, ni impur
; mais il n'est pas plutôt revêtu d'un corps de matière qu'il
devient sujet à la loi du temps. Il y a sans doute une grande différence
dans la sujétion où se trouve le mineur et celle où se
trouvent les habitants de l'immensité divine ; et le mineur est dans
une privation et un pâtiment bien plus considérables, parce que
tu n'ignores pas que la prévarication du premier homme est infiniment
[349] plus forte que celle des démons. Aussi les mineurs sont-ils bornés
au temps, et les esprits divins ne le
sont qu'au temporel ; l'homme ne parcourt les différentes immensités
qu'en pensée, mais les esprits peuvent parcourir réellement et
en nature l'étendue infinie de l'immensité divine. Cependant,
malgré cette différence de sujétion où se trouvent
ces deux classes d'esprits, la parole de l'homme lui donne la supériorité
sur tous les habitants du monde divin ; elle est plus forte et plus puissante
que la leur, et l'étendue qu'elle peut avoir surpasse encore celle que
parcourent les esprits divins.
Tel est, Israël, l'état actuel des esprits divins et celui des mineurs,
et cet état de sujétion où sont réduits les esprits
divins et les mineurs n'est rien en comparaison de la privation horrible à
laquelle les esprits pervers sont condamnés. Le Créateur a tellement
fait force de loi contre eux, qu'ils sont infiniment plus tourmentés
et plus molestés que tous les autres esprits. Leur tourment est d'être
assujettis à opérer le mal, et d'être condamnés par
décret de l'Eternel à vivre pour une éternité temporelle
dans leurs iniquités sans pouvoir changer leurs actions mauvaises et
contraires à l'action divine. C'est là ce que le Créateur
a voulu faire entendre, lorsqu'Il a prononcé par ses députés
que les prévaricateurs seraient punis par leurs propres crimes. Le mineur,
au contraire, quoique dans la sujétion, a néanmoins la [350] liberté
entière d'opérer le bien ou le mal, et de changer le mal en bien.
Voilà pourquoi il n'y a aucune comparaison à faire de sa privation
avec celle que souffrent les esprits pervers qui n'ont d'autre pouvoir que celui
d'opérer le mal."
Après que Moïse eut donné au peuple les grandes instructions
que vous venez de voir, il retourna sur la montagne
de Sinaï, d'où il rapporta les secondes tables de la loi. Il reçut
aussi sur cette montagne l'ordre du Créateur pour la construction d'un
tabernacle dans lequel ces nouvelles tables seraient disposées, et, lorsqu'il
eut exécuté avec le secours de Bethzaléel tout ce que le
Créateur lui avait prescrit à ce sujet, il adressa encore la parole
au peuple, et lui donna en ces termes des instructions sur la forme et les proportions
du tabernacle :
"Ecoute, Israël, ce que j'ai à te dire sur les différentes
proportions que j'ai observées dans la construction du tabernacle de
puissance spirituelle divine, et sur les différents rapports qu'il a
avec tout ce qui existe. Le tabernacle, dans sa perfection, fait quatre sortes
d'allusions spirituelles : la 1ère au monde surcéleste, la 2ème
au monde céleste, la 3ème au corps de l'homme, et la 4ème
au monde ou cercle universel. Tu reconnaîtras la première en observant
que l'intérieur est la vraie figure du surcéleste. C'est dans
ce saint lieu que je vais opérer une partie de l'action des habitants
spirituels du surcéleste sans le mélange d'action avec aucun [351]
autre esprit ; aussi, lorsque je dois prendre communication directe de la volonté
divine, le Créateur m'a assujetti à entrer en ce saint lieu par
la porte d'Orient, et j'y entre toutes les fois que j'ai à demander quelque
chose en faveur d'Israël. Mais aussi ma crainte et mon travail sont-ils
infiniment plus considérables pour ce genre d'opérations que pour
toutes les autres que je pourrais faire pour ou contre l'avantage d'Israël,
parce que, dans celle-ci, selon que je viens de le dire, j'ai à prendre
communication directe avec l'Eternel et avec les esprits purs du surcéleste.
La seconde allusion, ou celle de la
partie céleste, t'est figurée par les quatre portes qui sont attachées
au tabernacle, et qui représentent les quatre régions surcélestes.
De ces quatre portes, l'une regarde l'orient, l'autre l'occident, l'autre le
midi, l'autre l'aquilon ou le nord ; elles sont les véritables figures
des quatre puissances spirituelles que le Créateur a données à
son mineur, et par lesquelles il peut faire usage de celles des quatre chefs
régionnaires, et tout ce qui est à leur dépendance. C'est
pour cela que, lorsque je suis dans le tabernacle pour être instruit des
choses temporelles spirituelles célestes, je laisse ouverte la porte
qui regarde la région céleste du chef auquel j'ai besoin de m'adresser.
Telle est, Israël, la différence des demandes et des opérations
que je fais dans la partie céleste d'avec celles que j'ai à faire
dans la [352] partie surcéleste. Les habitants du surcéleste,
opérant et actionnant sur tout ce qui existe spirituellement, ne sont
point retenus par les bornes de l'univers et, n'ayant pour eux aucune borne
de matière, on ne peut les assujettir ni les assigner dans aucune région
élémentaire. C'est ce qui fait qu'en travaillant sur eux, je ne
laisse ouverte aucune des portes du tabernacle, parce que ces sortes d'esprits
ont en leur pouvoir d'écarter toute espèce de bornes de matière
pour venir se communiquer aux mineurs destinés à la manifestation
de la gloire et de la justice divines. Mais il n'en est pas de même des
habitants spirituels de la partie céleste : comme ils occupent des régions
et des formes élémentaires, je suis obligé, lorsque je
m'adresse à eux, d'ouvrir la borne où ils sont contenus. Voilà
le véritable rapport du tabernacle avec le monde céleste et le
monde surcéleste, dont les habitants viennent chacun opérer avec
distinction et sans confusion en présence de celui qui a puissance et
action sur eux par ordre du Créateur.
Le troisième rapport est celui que le tabernacle a avec le monde particulier,
ou le petit monde, qui n'est autre chose que le corps de l'homme. Oui, Israël,
ce tabernacle que j'ai fait construire par Bethzaléel en ta présence,
et dans lequel j'ai renfermé la loi divine que le Créateur m'a
donnée face à face, est le véritable type et la vraie ressemblance
du corps de l'homme ou de la forme corporelle de matière apparente, [353]
dans laquelle est renfermé le mineur ou l'âme spirituelle divine.
De même que les habitants du surcéleste, du céleste et du
cercle universel opèrent chacun en leur particulier dans le redoutable
tabernacle, de même aussi tous ces différents êtres spirituels
travaillent et opèrent dans le corps de l'homme avec le mineur qui y
est renfermé.
Quatrièmement, ce tabernacle fait véritablement allusion au cercle
universel, en ce que tout être spirituel inférieur, majeur et mineur
fait dans ce tabernacle les mêmes actions d'opération que dans
l'immensité universelle. Oui, Israël, ce tabernacle, construit sous
tes yeux par la faculté de l'homme, te fait voir avec certitude quelles
sont la faculté et la puissance des esprits qui coopèrent à
l'entretien de l'univers, et de ceux qui ont coopéré à
sa formation en disposant la matière première, d'où toutes
les formes sont sorties, à retenir l'impulsion que lui ont donnée
les esprits inférieurs, d'après les ordres du Créateur.
Juges-en toi-même : n'est-il pas vrai que, lorsque je suis descendu de
la montagne, je ne portais avec moi aucune matière propre et convenable
à la construction de ce redoutable tabernacle dans lequel devaient être
renfermées les lois divines
que le Créateur a daigné confier à son serviteur Moïse
? Mais je ne fus point moi-même chargé de cette construction. Je
n'étais que le député du Créateur pour transmettre
à Bethzaléel l'ordre de la Divinité, et en [354] second
lieu, la forme apparente qu'il devait donner au tabernacle spirituel. Aussi,
tu ne m'as point vu mettre la main à cet édifice, cette faculté
étant réservée à Bethzaléel et aux deux autres
mineurs ses associés. Tu sais en outre qu'aussitôt que j'eus donné
à Bethzaléel l'ordre de la Divinité et le plan du tabernacle
spirituel conformément à la volonté et au dessein du Créateur,
c'était donc bien te retracer tout ce qui s'est passé lors de
la formation de l'univers.
De même que j'ai communiqué à Bethzaléel les ordres
du Créateur pour la construction du tabernacle, de même le Créateur
communiqua directement aux esprits inférieurs la loi de création
des essences spiritueuses ; de même que j'ai donné à Bethzaléel
le plan de son ouvrage, de même les esprits supérieurs reçurent,
par un député supérieur, l'image de la forme apparente
de l'univers ; de même enfin que Bethzaléel, après avoir
reçu l'ordre de construire le tabernacle, ainsi que le plan qu'il devait
lui donner, trouva sans peine tous les matériaux nécessaires avec
lesquels il construisit le tabernacle ; de même aussi les esprits inférieurs,
ayant reçu l'ordre du Créateur pour la construction de l'univers,
ainsi que l'image de la forme apparente qu'il devait avoir, produisirent d'eux-mêmes
les trois essences fondamentales de tous les corps avec lesquels ils formèrent
le temps universel. J'ai donc fait dans [355] cette opération le type
du Créateur et celui de l'esprit majeur, et Bethzaléel a fait
celui de l'esprit inférieur qui a en son pouvoir la construction des
formes. C'est
pour cela que Bethzaléel est appelé grand ouvrier devant l'Eternel.
La matière incorruptible dont ce tabernacle est composé est le
vrai type des esprits mineurs qui contribuent à l'entretien et au soutien
de l'univers, et ce tabernacle est incorruptible parce qu'il est, ainsi que
l'univers, soutenu et entretenu par des êtres purement spirituels. C'est
par cela que ces deux temples subsisteront jusqu'à la fin des temps.
Tâche, Israël, de rendre également incorruptible ta forme
particulière, en la laissant sous la direction et la puissance de ces
mêmes êtres spirituels qui la conserveront dans toute la pureté
de ses lois pendant la durée du cours qui lui est fixé. Tu conçois
sans doute que les trois sujets qui ont travaillé à la construction
du tabernacle, savoir : Bethzaléel et ses deux associés, font
une allusion véritable au nombre ternaire qui constitue la faculté
puissante des esprits inférieurs producteurs des trois essences spiritueuses
d'où sont provenues toutes les formes corporelles.
Telles sont, Israël, les figures importantes que tu peux découvrir
dans tout ce qui concerne le tabernacle qui a été construit sous
tes yeux. Sur toutes choses, n'oublie pas que ce tabernacle est, ainsi que je
te l'ai dit, l'image de la forme corporelle du mineur. Vois [356] en effet si
le tabernacle du mineur n'a pas eu en lui quatre portes qui sont figurées
dans le tabernacle de Bethzaléel, et s'il n'y a pas un rapport parfait
entre les unes et les autres ? La porte d'orient du tabernacle de Bethzaléel,
par où j'entre pour invoquer les habitants du surcéleste, représente
le coeur de l'homme ; c'est par le coeur que le mineur reçoit les plus
grandes satisfactions ainsi que les plus grandes faveurs que le Créateur
lui envoie directement par les habitants du
surcéleste. La porte d'Occident du tabernacle de Bethzaléel se
rapporte à la seconde porte du corps du mineur, qui est l'oeil. La porte
du Midi fait allusion à l'oreille ; mais malgré les rapports qui
se trouvent entre les quatre portes de ces deux différents tabernacles,
il ne faut pas croire qu'ils soient égaux en vertus et en propriétés.
Non, Israël, le tabernacle de Bethzaléel n'est qu'un type de celui
du mineur ; et c'est dans le tabernacle du mineur que le Créateur a attaché
toute Son affection. Ainsi il n'est point étonnant qu'il soit supérieur
en puissance à celui de Bethzaléel, qui renferme en effet la loi
divine que le Créateur a confiée une seconde fois à son
serviteur Moïse ; mais cette loi sacrée n'existe-t-elle pas en nature
dans le tabernacle du mineur ? Ne crois pas non plus, Israël, que le tabernacle
de Bethzaléel fasse aucune allusion au tabernacle d'Adam, notre premier
père, lorsqu'il était dans son état de gloire. Tu sais
qu'Adam, dans [357] cet état, était un être purement spirituel,
et qu'il n'était assujetti à aucune forme de matière, parce
qu'aucun esprit pur ne peut être renfermé dans un corps de matière,
sinon ceux qui ont prévariqué. Tu sais en outre qu'Adam avait
la faculté de construire sa forme corporelle glorieuse, de la dissiper,
de la changer à son gré et selon les actions qu'il avait à
opérer conformément aux ordres qu'il recevait du Créateur.
Ainsi, dès que cette forme existait, elle ne pouvait se considérer
comme le tabernacle de la loi divine innée dans le premier mineur ; et
c'était ce premier mineur lui-même qui, en tant que pur esprit,
était le vrai tabernacle de la loi divine qu'il avait reçue, soit
lors de son émanation, soit lors de son émancipation. Vois donc
par là, Israël, l'impossibilité qu'il y a qu'un tabernacle
de matière grossière, tel que
celui de Bethzaléel, fasse allusion au tabernacle spirituel du premier
mineur, qui n'est autre chose qu'un pur esprit.
Je vais t'instruire maintenant des propriétés des quatre portes
du tabernacle du mineur corporisé, dont je t'ai parlé précédemment
et que je t'ai prouvé être supérieures à celles du
tabernacle de Bethzaléel. La première de ces portes, ou porte
orientale, selon que je te l'ai fait observer, est le coeur du corps de l'homme
; c'est par cette même porte supérieure que l'esprit de vie passive
entre dans le tabernacle du mineur pour le disposer à recevoir et [358]
à supporter tous les effets de toutes les opérations spirituelles
divines qui doivent s'y faire conjointement avec le mineur. C'est par cette
même porte que pénètrent dans l'homme les plus sublimes
esprits, tant bons que mauvais ; et, lorsqu'ils ont disposé le tabernacle
convenablement, selon leurs lois, le mineur se joint à eux pour opérer
sa volonté bonne ou mauvaise, conformément à sa liberté.
Les esprits susceptibles d'opérations divines avec le mineur sont tous
ceux qui habitent depuis le monde surcéleste jusqu'à l'extrémité
de tous les mondes temporels. Tu vois, par là, quelle est la multitude
infinie de communications spirituelles soit bonnes, soit mauvaises que le mineur
peut recevoir par la porte orientale de son tabernacle corporel. Oui, Israël,
c'est dans le coeur du mineur que tout s'opère pour ou contre le bien
du mineur.
Les trois autres portes du tabernacle de l'homme ne sont pas moins importantes,
et sont également supérieures à celles auxquelles elles
répondent dans le tabernacle de Bethzaléel. Elles sont les organes
des
principales fonctions du mineur, savoir : l'oeil est l'organe de la conviction
; l'oreille celui de la conception ; et la bouche celui de la parole puissante
de l'homme. Ces trois dernières portes, jointes à la première,
t'apprennent à distinguer les quatre différentes opérations
que le mineur peut effectuer, par sa puissance, sur le monde surcéleste,
le monde terrestre [359] et le monde universel. Tu peux concevoir la même
chose touchant le tabernacle de Bethzaléel, qui est la vraie figure de
ces quatre mondes ; car chacun des mondes étant lui-même un tabernacle
particulier, il faut qu'ils aient chacun leurs opérations spirituelles
divines particulières ; et c'est ce que te représentent les quatre
différentes portes du tabernacle de Bethzaléel. Si tu me demandes
quelle est la clef de ces portes, je te répondrai qu'il n'y en a pas
d'autre que l'esprit qui veille à chacune d'elles, qu'il est seul à
pouvoir ouvrir ou fermer pour ou contre l'avantage du mineur. Mais si le mineur
ne peut pas lui-même ouvrir ces portes, il peut les faire ouvrir et fermer
quand il lui plait. Il appartient au mineur de désir spirituel bon d'être
véritable propriétaire de cette fameuse clef, et, par là,
de devenir dépositaire du bien spirituel et concierge des esprits prévaricateurs
contre la Divinité. Tu vois quelle est la supériorité du
tabernacle du mineur sur celui que j'ai fait construire en ta présence.
Aussi fut-il le premier construit et rien ne peut prévaloir contre lui,
si le mineur n'y donne son consentement. Ce tabernacle, enfin, est le type réel
du monde, parce qu'il contient dans sa petite étendue tout ce que le
grand monde contient dans son espace immense. Le tabernacle du mineur est incomparablement
au-dessus des tabernacles particuliers, parce que celui
de l'homme renferme quatre choses, et [360] que les autres n'en contiennent
que trois. Ces trois choses que contiennent les tabernacles inférieurs
particuliers, sont : la loi, cérémonial du culte divin, le précepte
et l'opération ; mais outre ces trois choses, le tabernacle du mineur
en renferme une quatrième, qui est la puissance spirituelle divine. Voilà
quelle est l'allusion du tabernacle de Bethzaléel et celui de l'homme,
et pourquoi celui-ci est si supérieur à tous les autres, ce qui
sera encore plus amplement expliqué dans son temps, selon la volonté
du Créateur.
Israël, je t'ai laissé ignorer le véritable nom de l'ouvrier
constructeur de ce redoutable tabernacle, et tu ne l'as connu que sous le nom
temporel de Bethzaléel. Ce surnom n'est que conventionnel ; il n'annonce
que l'origine reproductive des formes corporelles et n'enseigne point le vrai
nom de celui ou de ceux qui les habitent. Il faut donc te dire que le véritable
nom spirituel de cet ouvrier est Beth, qui veut dire opérant l'action
de la pensée divine, ce qui est indiqué par la seconde lettre
de l'alphabet hébreu ; car la première, qui est Aleph, exprime
la pensée divine, et la seconde, qui est Beth, exprime son action. Je
te répondrai à ce sujet que les surnoms temporels n'ont aucune
vertu ni aucune puissance spirituelles, parce qu'ils sont donnés par
les hommes et non par le Créateur. Tu n'as même jamais vu produire
d'oeuvre spirituelle temporelle [361] par le propre et privé nom des
corps matériels, ni par aucune des facultés de l'être corporel,
et, lorsque les formes opèrent quelques vertus, ce n'est pas par elles-mêmes,
mais par la propriété puissance de l'être spirituel qui
habite en elles, c'est-à-dire par la faculté attachée à
son nom animal spirituel divin, ainsi que je vais te le faire comprendre.
Tu n'ignores pas l'acte cérémoniel de l'alliance que l'Eternel
a faite avec l'homme, dieu de la terre, de même que celle faite avec la
postérité de ce premier homme, après sa première
réconciliation. Cet homme-dieu, dans son état de gloire, avait
son nom propre attaché directement à son être spirituel.
C'est par la vertu de ce nom qu'il manifeste dans l'univers, selon son désir
et à la satisfaction du Créateur, toute opération spirituelle
divine temporelle. Mais aussitôt après sa prévarication,
il perdit le souvenir de son nom spirituel, et ne fut plus qu'un être
matériel temporel et de sujétion spirituelle divine et non démoniaque.
Ce changement de sa forme opéra celui de sa loi, et le changement de
sa loi opéra celui de ses opérations quelconques. N'est-ce pas
là ce qui te prouve que tous ces changements ont dû nécessairement
entraîner celui du nom propre de ce premier homme ? En effet le nom que
le Créateur donna à cet homme, après lui avoir accordé
sa réconciliation spirituelle temporelle et non spirituelle pure, était
à la vérité [362] très-puissant ; mais il était
néanmoins inférieur au premier nom de son émanation et
de son émancipation pour concevoir.
O peuple chéri de l'esprit, le changement que je t'annonce avait été
fait au nom de la première créature humaine. Observe celui qui
s'est fait au nom du père temporel des enfants d'Israël. Dans le
principe de ces opérations temporelles matérielles, il se nommait
Abram, qui signifie homme élevé dans la matière. Le Créateur
de ce nom [sic] pour lui substituer celui Abraham qui signifie :
père abondant en multitude spirituelle divine. C'est en effet dans la
postérité seule de cet homme que la gloire et la justice du Créateur
se sont manifestées de préférence à toute autre
nation. Mais, Israël, ne t'enorgueillis pas de ces avantages ; car, de
même que le Créateur a changé la faculté spirituelle
mineure et matérielle d'Abraham en celle spirituelle supérieure,
en lui changeant son nom, de même Il peut annuler toutes ses vertus en
abandonnant ce même homme, et en le faisant retomber au même degré
d'infériorité d'où il l'avait tiré. A ce sujet,
il faut que tu saches que tous les esprits mineurs, ou toutes les âmes
spirituelles ont véritablement un nom qui les distingue dans leurs puissances
et vertus, par rapport à leur oeuvre temporelle. Aussi, depuis la première
époque de l'homme prévaricateur, et lors de sa réconciliation,
le Créateur ayant changé son premier nom [363] ABA (4) en celui
de BIAN (6), surnommé Adam, cet Adam changea aussi le nom de sa postérité
troisième en lui donnant le nom de Seth ; et ce nom ne venait point de
la simple volonté de la convention du premier homme, mais il lui fut
suggéré dans sa pensée par l'esprit, ainsi que tu le concevras
par ce qui va suivre.
La circoncision ou l'effusion du sang d'Abraham était un véritable
type de la purification de la matière corporelle. Cette effusion de sang
servait encore à purifier la vie passive et la disposer à retenir
l'impression des différentes opérations spirituelles divines que
le Créateur avait enjoint de nouveau à Son Serviteur Abraham afin
de le détourner du faux culte qu'il opérait au préjudice
de celui de la Divinité. Il n'est pas douteux que, par cette opération
toute spirituelle, la vie passive ou l'âme animale ne fut
entièrement liée avec la vie impassive ou âme spirituelle
active.
Cependant, malgré cette raison, l'âme passive et l'âme impassive
avaient toujours chacune leur nombre particulier qui les distinguait parfaitement
dans toutes leurs vertus et puissances temporelles ; et ce qui le prouve, c'est
la différence de leur nombre. L'âme passive n'est en possession
que du nombre imparfait ternaire 3, et l'âme impassive est en possession
du nombre quaternaire 4, ce qui suffit pour démontrer leur différence
et leur distinction particulières. [364] Ensuite, pour te faire comprendre
que ces deux vies, inférieure et mineure, passive et impassive, proviennent
du pur esprit et que leur liaison est parfaite et intime, tu n'as qu'à
additionner les deux nombres qui les constituent dans leurs facultés
spirituelles temporelles. Cette addition donnera le nombre septénaire
7 de l'esprit majeur dont elles émanent.
Quant au changement de nom que je te dis avoir été fait par la
seule volonté de l'esprit du Créateur, et non de la volonté
de l'homme, tu ne pourras en douter quand tu observeras qu'aucun patriarche
n'a porté le nom de son origine matérielle et qu'ils sont tous
différents les uns des autres. Il y a dix patriarches, il y a dix noms
spirituels qui opèrent le culte de la Divinité par son propre
nombre dénaire. Observe encore si, depuis Noé, tu trouves dans
les patriarches aucun nom originel matériel, soit dans cette postérité
de Noé, soit dans celle d'Ismaël, soit dans celle d'Héber.
C'est donc là ce qui te fait voir que le changement du nom spirituel,
au lieu et place de celui originel de l'homme, vient de Dieu.
Le nom spirituel donné à l'âme
impassive t'annonce et te fait encore entendre la jonction d'un être distinct
et spirituel ou d'un esprit particulier septénaire que le Créateur
a assujetti à la vertu puissante de l'esprit mineur quaternaire, comme
il enseigne qu'il se joignit à son premier homme-Dieu après sa
[365] réconciliation. C'est encore par cette jonction que l'Eternel Dieu
d'Israël fait concevoir à toute sa créature le précepte
qu'il faut aimer son prochain comme soi-même. Cette liaison, cette amitié,
cette intelligence ne doit s'entendre que d'esprit à esprit et non de
la matière temporelle à l'esprit. Voilà ce véritable
prochain que tu dois chérir et aimer comme toi-même.
Je te dis en vérité, Israël, que cette opération d'élection
ou de nom spirituel, donné à l'âme ou au mineur, se perpétuera,
de par l'Eternel, chez les peuples idolâtres plus en privation de la connaissance
du vrai culte de la Divinité, ce qui est clairement manifesté
aujourd'hui dans l'Eglise chrétienne par le sacrement du baptême
où le nouveau-né reçoit un nom spirituel tout différent
de celui qu'il porte par son origine matérielle temporelle.
Après t'avoir expliqué, Israël, l'origine du nom spirituel
que l'Éternel a donné à l'âme, de même que
le changement du nom originel en celui spirituel, tu désirerais peut-être
que je te donnasse l'explication du nom de Seth. Je te dis en vérité
que ce nom signifie : être admis au vrai culte divin ou exécuteur
parfait de la manifestation de la gloire et de la justice divines. Ainsi la
postérité de Seth fut nommée : enfants de Dieu ; et non
pas enfants des hommes. Ce titre d'enfants des hommes fut réservé
à la postérité femelle de Caïn, qui fut enfantée
par l'opération des [366] démons, parce que son origine corporelle
première provient de la seule faculté de l'opération du
premier homme, qui fut le sujet de sa prévarication. Si tu désirais
encore savoir de moi pourquoi l'homme constructeur du redoutable tabernacle
a opéré toutes ses oeuvres temporelles sous un nom originel, je
te répondrai que le nom originel de Bethzaléel est resté
ainsi à cet homme pour faire entendre à toute la postérité
d'Adam la liaison intime de l'esprit avec la matière première,
sans toutefois admettre de confusion entre l'un et l'autre.
Ceci t'explique la forme corporelle du tabernacle que ce grand ouvrier a construit
sur le plan qui en fut formé à son imagination pour être
l'habitacle de l'esprit de sanctification, de l'esprit de conciliation, de l'esprit
de conservation et de l'esprit tout-puissant, protecteur et défenseur
des enfants, d'Israël. Oui, Israël, ce que je te dis touchant les
habitants du tabernacle, doit te faire concevoir que l'esprit mineur qui habite
dans son tabernacle corporel n'est pas plus confondu dans la matière,
que les esprits que je viens de te nommer ne le sont avec la matière
du tabernacle spirituel que Bethzaléel a construit pour la plus grande
gloire de l'Éternel et pour la satisfaction d'Israël. C'est ce qui
te fait voir clairement que le tabernacle de Bethzaléel est un véritable
type de celui de l'homme-dieu sur la terre.
Tout ce que je t'ai dit, Israël, de la grande manifestation [367] de la
gloire et de la justice que le Créateur a opérée en ta
faveur contre tes ennemis et les siens, t'enseigne quelles seraient ta prévarication
et ta punition spirituelle animale si, après cet exemple, tu contrevenais
à tout ce que je t'ai dit et
enseigné de par Lui. Si ton coeur s'endurcissait contre l'Éternel
et contre Ses élus, il arriverait que ton dénombrement spirituel
serait subdivisé à l'infini et resterait sans aucun point de ralliement
: ta mémoire s'obscurcirait, ta vertu et ta puissance se ralentiraient
et ta face se dissiperait aussi promptement que la lumière fait disparaître
les ténèbres. Je te dis en vérité, Israël,
d'un coeur contrit et navré, que je vois avec douleur le temps près
d'arriver. Pour lors, les amis chéris de l'Eternel ne vivront plus avec
toi, toutes tes exclamations, invocations ou opérations seront vaines
et stériles, ce qui t'occasionnera de grands pâtiments. Mais cette
peine d'esprit sera bien plus grande encore, lorsque tu verras le culte du Seigneur
passer chez les autres nations à ton préjudice et à ta
honte. Je te dis en vérité que ce ne sera qu'en vertu de ce même
culte que les différentes nations te tiendront en sujétion et
soumettront toutes tes oeuvres, tes actions et tes opérations à
leur volonté, et tu deviendras alors leur sujet et leur tributaire. Mais
quoi qu'il en soit, Israël, ne désespère jamais de la miséricorde
de l'Éternel ; souviens-toi toujours que tu fus le théâtre
immense de la manifestation [368] première de la gloire et de la justice
divines, que c'est chez toi que toute chose spirituelle a pris naissance, et
qu'un jour viendra où la postérité d'Abraham, héritière
de l'oeuvre de l'Éternel, sera remise à son premier état
de splendeur, sera réintégrée avec magnificence dans son
chef-lieu. Lorsque tu seras dispersé chez toutes les nations, tu te souviendras
que cette disgrâce spirituelle est le véritable tableau des événements
futurs qui surviendront aux successeurs spirituels temporels qui auront goûté
un instant de la douce satisfaction de l'opération de ce même culte,
car, s'ils ne
sont pas plus exacts que toi, Israël, à conserver très soigneusement
ce superbe héritage sans tache ni souillure de leur part, ils seront
plus punis et plus à plaindre que toi. Le Créateur les considérera
comme des êtres impurs, et leur héritage leur sera enlevé
par d'autres nations. Alors ces êtres impurs ne seront traités
que comme l'instrument du fléau de la justice qu'elle rejette pour une
éternité après s'en être servi. Josué, serviteur
du Très-Haut, sera l'héritier du grand culte divin et, en conséquence
de l'ordre qui m'a été donné, il doit recevoir par mon
organe les vertus et les puissances nécessaires pour opérer la
manifestation de la gloire et de la justice divines.
Mais, Israël, cette transition n'est-elle pas un nouvel indice que l'héritage
de la terre promise ne sera pas toujours chez toi ? Oui, cet exemple doit t'apprendre
[369] pour un temps immémorial que le véritable culte de l'Eternel
sera également transmis, à ton préjudice, aux nations étrangères,
et pour lors ta mémoire sera si fortement obscurcie que tu ne te souviendras
plus ni du nom de l'Eternel, ni de ton propre nom animal spirituel ; ta dispersion
sera entière et servira d'exemple à toute la terre ; tu entreras
une seconde fois en esclavage et en servitude dans la terre d'Egypte, d'où
tu ne sortiras plus qu'à la fin des temps. C'est alors que la manifestation
de la gloire et de la justice du Très-Haut s'opérera pour la satisfaction
des justes, à la honte des démons criminels et des coupables mineurs
non réconciliés. Il faut savoir néanmoins qu'avant ces
derniers temps, il y aura grande confusion dans les tribus d'Israël ; la
désolation qui sera parmi elles les forcera de se séparer les
unes des autres ; le nombre supérieur se retirera
très loin du nombre inférieur, qui sera subdivisé encore
de son premier héritage, pour être un exemple frappant de la justice
que l'Eternel a manifestée contre les enfants d'Israël, et leur
terre promise restera inculte et stérile. Tu sais, Israël, que le
nombre septénaire est un nombre spirituel temporel, et que le nombre
quinaire est un nombre spirituel matériel susceptible de confusion et
de malversation spirituelles divines ; c'est donc ce nombre septénaire
des tribus qui se détachera du nombre inférieur quinaire et sera
relégué dans un lieu de cet univers [370] apparent que les mortels
ordinaires ne pourront découvrir. Là, ces peuples justes achèveront
de payer le tribut que le crime d'Israël doit encore à la justice
divine, et par là ils opéreront la juste réconciliation
des enfants d'Israël. L'arche d'alliance d'Israël avec le Seigneur
marchera aussi avec ce nombre septénaire conjointement avec toutes les
vertus et puissances spirituelles divines dont il est dépositaire. Les
autres tribus dégénéreront en êtres de ténèbres.
Je te dis de plus, lorsque tu auras subi les effets de la justice divine et
que tu auras perdu tes principaux chefs conducteurs spirituels, tu feras tous
tes efforts pour t'en procurer d'autres ; mais tu ne trouveras que des élus
ordinaires, qui seront de simples conducteurs temporels et même plus matériels
que spirituels. Ils te conduiront dans le sentier ténébreux et
horrible dont l'Eternel t'a retiré, et ils te laisseront gémir
à l'ombre de ton crime. Considère et tremble, Israël, de
tous les malheurs dont je te menace de la part de l'Eternel. Le secours de Moïse
et de Josué sera invoqué par toi, mais inutilement ; car plus
tu les réclameras, plus tu les éloigneras de toi. C'est en cela
que la justice du Créateur sera encore
plus grande contre Israël qu'elle ne l'a été, et c'est ainsi
que s'accomplira dans tous ses points le décret immuable qu'il a prononcé
contre les prévaricateurs de Son culte et leurs complices."
Par tout ce que vous venez de voir sur les actions, [371] réflexions
et opérations bonnes et mauvaises d'Israël, de même que sur
la régularité des oeuvres de ses principaux chefs conducteurs,
vous pourrez être convaincus que tout ce qui a été prédit
à ce peuple lui est exactement arrivé. Aussi je n'entrerai pas
dans le détail des fléaux et de toutes les souffrances que ce
peuple a éprouvées, selon que Moïse le lui avait annoncé
avant de se séparer de lui. L'histoire sainte et l'histoire profane exposent
assez amplement tous ces faits, tels que l'arche perdue, la dispersion des tribus
sous Roboam, qui en perdit sept entièrement et laissa tomber cinq autres
dans l'esclavage et la servitude des nations étrangères sans espoir
de pouvoir les secourir.
Mais cependant cette dispersion des tribus mérite que vous y fassiez
de sérieuses réflexions. Sept de ces tribus se sont séparées
de Roboam, fils et héritier de Salomon. Jamais le lieu de leur retraite
ou la route qu'elles ont prise pour s'y rendre n'a été connue
de Roboam lui-même ni des cinq tribus tombées en esclavage, ni
enfin d'aucune nation quelconque. Réfléchissez en outre que, sur
le dénombrement des douze tribus en deux parties, le nombre majeur et
septénaire est retiré dans un lieu de paix et de tranquillité
hors de toute correspondance humaine et profane, et le nombre inférieur
quinaire est resté errant et vagabondant, couvert de honte et de confusion,
en servitude chez toutes les nations où ces [372] tribus malheureuses
sont privées de toute action et de toute opération spirituelles
divines. Que peut représenter un pareil événement aux hommes
de la terre, sinon la véritable assertion du mal et du bien provenus
des deux sortes d'esprits bons ou mauvais ? Voyez si ce que je vous ai dit à
ce sujet n'est pas clair, puisque le nombre 2 est celui de la confusion. Voyez
aussi dans la séparation des tribus d'Israël en deux parties si
le nombre septénaire de ces tribus, que les hommes de la terre ont perdu
de vue, n'est pas le véritable type des Elus mineurs que l'Eternel retire
d'entre les profanes et les impurs permanents de la terre et met par là
à l'abri de toute communication intellectuelle avec les mortels ordinaires.
Le Créateur permet de plus que ces mortels ordinaires oublient, par la
succession des temps, la mémoire de ces heureux êtres et, qu'ignorant
leur demeure fixe et la route qu'ils ont prise pour s'y rendre, ils ignorent
aussi leurs oeuvres, leurs actions et leurs opérations spirituelles temporelles.
Bien plus, ils ignorent eux-mêmes la conduite qu'ils avaient à
tenir pour parvenir à cette félicité dont ils ont perdu
jusqu'à l'idée et au souvenir.
Voyez encore si cette séparation n'offrirait pas le véritable
tableau de la mort naturelle temporelle par la séparation de l'âme
d'avec le corps. Les douze tribus, par leur intime liaison, ne formaient qu'un
seul corps ; mais lorsque cette unité a été divisée
en [373] deux parties distinctes, l'une, étant en privation de l'autre,
est tombée dans le néant spirituel et l'ignorance. De même,
lorsque l'âme est unie au corps, elle forme temporellement une unité
parfaite avec lui ; mais lorsqu'elle se sépare de son corps, elle forme
alors deux divisions
distinctes, dont l'une, en répétition du nombre majeur septénaire,
demeure, si elle est juste, sous la protection divine et sous les ailes de la
gloire de l'Eternel, et l'autre, en répétition du nombre quinaire
des tribus errantes, reste sur la terre, en privation de toute action spirituelle
jusqu'à sa parfaite réintégration.
C'est par cette observation que vous pouvez concevoir l'événement
et la révolution qui surviendront à l'univers entier lorsque celui
qui le vivifie se séparera de lui. Car, à l'image des corps particuliers,
cette matière restera errante et dans l'inaction jusqu'à ce qu'elle
soit entièrement dissipée. Telle est la loi qui donnera fin à
toutes choses temporelles. Il faut actuellement vous convaincre que la matière
première ne fut conçue par l'esprit bon que pour contenir et assujettir
l'esprit mauvais dans un état de privation, et que véritablement
cette matière première, conçue et enfantée par l'esprit
et non pas émanée de lui, n'avait été engendrée
que pour être à la seule disposition des démons. Pour cet
effet, rappelez-vous l'apparition que le chef des démons fit en présence
du Christ, homme-Dieu de la terre. Cet être pervers [374] ne lui serait
point apparu sous une forme humaine et ne l'eût point attaqué,
si l'homme-Dieu n'eût point été revêtu d'un corps
de matière, et s'il se fût servi de la forme glorieuse qui est
innée en lui ; car alors la contraction spirituelle démoniaque
n'aurait pu avoir lieu, puisque l'esprit pur a le privilège de lier et
d'arrêter toute opération des esprits impurs.
Vous me demanderez si le chef des démons, en apparaissant à l'homme
divin, avait le projet de séduire et de corrompre simplement son corps
de matière ou son
esprit ? Je vous répondrai que son objet était de séduire
l'une et l'autre. Premièrement il voulait, par son intelligence démoniaque,
corrompre la forme corporelle de matière de cet être divin et la
rendre par là susceptible de retenir impression de toutes les actions
fausses qu'il se proposerait de lui faire communiquer par l'entremise des opérations
qu'il avait données à l'esprit attaché à cette forme
corporelle. En second lieu, il désirait encore plus ardemment séduire
l'être spirituel qui habitait dans ce corps, ne concevant rien de plus
glorieux que cette conquête, parce qu'en même temps qu'il s'opposait
aux ordres et à la volonté du Créateur, il connaissait
que les oeuvres et les opérations considérables que l'homme divin
aurait faites à la gloire de ce tentateur, aurait entraîné
une infinité d'êtres mineurs ou d'âmes sous la puissance
de la justice démoniaque. [375]
Mais l'esprit et le corps de cet être régénérateur
n'ayant succombé ni l'un ni l'autre aux ruses du démon, mais l'ayant
contraint au contraire par toutes ses vertus de rentrer dans son lieu de sujétion
et de privation divines, tout dans cet être divin était exempt
de souillure et de prévarication, et il força aussitôt le
chef des démons de se retirer de sa présence pour aller exécuter
les ordres qu'il lui avait donnés. A cette époque honteuse, le
démon comprit bien qu'il serait encore plus humilié et soumis
à l'homme-Dieu et divin de cet univers, car la fermeté et la pureté
de cet être arrêtèrent tout exemple et toute action scandaleuse
; nulle habitude, ni impression diabolique ne prévalurent aux yeux des
hommes ordinaires ; et, par là, la paix et le calme restèrent
dans l'esprit de cet homme divin. Ceci peut vous faire concevoir que
la plus forte partie de l'action, de la conduite et de l'opération des
hommes de matière ne provient que des différents exemples et des
différentes habitudes qu'ils contractent, et qui deviennent pour eux
un second principe de nature, dans le cours de leur vie ordinaire, tant en bien
qu'en mal. Les opérations et les habitudes scandaleuses pervertissent
l'homme, tandis que les actions bonnes lui procurent d'excellentes habitudes
qui produisent un merveilleux effet spirituel, tant en faveur de celui qui les
reçoit qu'en faveur de celui qui les donne. [376]
Pour revenir à ce que Moïse prédit à Israël,
qu'il ne trouverait plus de chefs spirituels conducteurs aussi parfaits que
ceux qu'il avait abandonnés, mais des chefs conducteurs temporels plutôt
matériels que spirituels, il n'est pas douteux que ceci lui soit arrivé.
En effet, lorsque ce peuple donna sa confiance à un mortel ordinaire
comme Saül, qui fut élu par les Hébreux roi des enfants d'Israël,
il est certain que cette élection conventionnelle des hommes, n'étant
point faite par le Créateur ou par ses députés, était
plutôt matérielle que spirituelle, comme le prouve tout ce qui
arriva à ce peuple sous la conduite de Saül. Le triste sort que
subit Saül lui-même doit achever de faire comprendre la différence
qu'il y a entre l'élection divine et celle conventionnelle des hommes
: celle-ci est pernicieuse, celle-là invincible et sans péril.
Saül avait choisi sa demeure dans la tribu de Benjamin ; il lui avait donné
toute sa confiance et lui faisait part de tout ce qu'il opérait en faveur
d'Israël. Toutefois la préférence qu'il donnait à
cette tribu sur toutes les autres n'aurait pas eu lieu, si son élection
était venue du Créateur et non pas des hommes, parce qu'alors
il aurait appris de
l'esprit même que l'élu chéri du Très-Haut ne donne
aucune différence, et considère également tous les justes
spirituels, ce qui l'eût empêché de faire une telle distinction
de la tribu de Benjamin d'avec toutes les [377] autres, la regardant comme son
seul appui et comme son guide.
De plus, si cette élection, comme je l'ai déjà dit, avait
été faite par l'Eternel, Saül aurait compris l'interprétation
spirituelle du nom de Benjamin qui veut dire fils ou enfant de ma douleur. Il
aurait vu que cette tribu était souillée depuis bien des temps
par un orgueil et une avidité criminels, ce qui eût fait qu'au
lieu de se lier intimement avec elle, il aurait rejeté les conseils impies
qu'elle lui donnait et qui lui ont été si funestes qu'ils lui
ont occasionné le sort malheureux qui l'a rendu, lui et sa postérité,
un exemple horrible et immémorial aux yeux des mortels.
Vous désirez peut-être savoir quel est le genre de prévarication
de Saül, premier roi temporel d'Israël. Je vais vous l'expliquer aussi
clairement que la vérité de la sagesse me l'a dicté. La
prévarication du roi consiste à avoir fait périr misérablement
un grand nombre de Gabaonites et à avoir porté toute sa force
et toute sa haine contre les êtres infortunés de ce peuple réconcilié
avec l'Eternel et absous par Josué, après leur serment de fidélité
au culte de la Divinité. La cupidité de la tribu de Benjamin l'engagea
à presser Saül de livrer la guerre à ces malheureux Gabaonites,
dans la vue de profiter de leurs dépouilles, après que l'armée
d'Israël les aurait défaits. Aussi cette tribu, quoique la dernière
par son [378] rang, marchait à la tête de toutes les autres. Le
roi l'avait
ainsi ordonné, parce qu'il regardait cette tribu comme le principal fondement
de sa puissance, et se reposait autant sur sa force que sur ses conseils.
Cependant comme il n'est pas douteux que l'homme, dans ses plus grands égarements,
a néanmoins, par temps, quelque insinuation de pensées bonnes
qui lui sont suggérées par l'esprit bon pour le tirer de l'erreur,
il survint à Saül un instant de doute sur la bonté et la
validité de sa tribu chérie, ce qu'Israël comprit par la
conduite que tint le roi ; car, après quelques réflexions, il
voulut éclaircir ce doute et, pour cet effet, il conçut le dessein
de consulter Pythonisse, homme de l'Eternel, quoique femme, et lui envoya ordre
de se rendre chez lui pour l'instruire du succès de tous les projets
qu'il avait formés contre les Gabaonites et savoir d'elle s'il remporterait
cette victoire sur ce peuple. Pythonisse, qui était un type du bien spirituel,
refusa de se rendre chez le roi, parce qu'elle savait qu'elle n'y serait pas
en sûreté et que le roi voulait la faire mourir à l'instigation
de la tribu de Benjamin qui, ayant juré mal à propos la perte
des Gabaonites, craignit que cette Pythonisse ne découvrît sa noirceur,
et n'attirât sur cette même tribu les fléaux de la justice.
Les députés de Saül lui ayant rapporté la réponse
de Pythonisse, il envoya ordre de la saisir et [379] de la lui amener de force
; mais, comme elle était instruite des mauvaises intentions du roi et
de la tribu de Benjamin, elle en prévint l'effet en se retirant dans
une maison éloignée d'une lieue de la cité de Galboé.
Les députés ne la trouvant point, furent rendre compte de son
évasion à Saül, qui en fut vivement affligé. Mais
après quelque réflexion, il la fit chercher avec toute vigilance
par d'autres personnes que
les premières, en lui faisant promettre, foi de roi, qu'il ne lui ferait
aucun tort ni dans sa personne, ni dans ses biens. L'un de ces derniers députés,
étant doué de la sagesse divine, fut bientôt instruit de
la nouvelle demeure de Pythonisse, à qui il fit part de ce que Saül
avait fait d'avantageux à son égard. Pythonisse répondit
au député : "Que la volonté du Seigneur-roi, ton maître,
soit faite selon celle de l'Eternel. Dis à ton roi de se rendre dans
mon nouvel asile. Là, je satisferai à ses désirs."
Le député rendit compte au roi de cette réponse en présence
des principaux chefs de la tribu de Benjamin. Ils conçurent par là
que les pièges qu'ils avaient tendus contre l'excellente vertu de Pythonisse
allaient être sans succès, et qu'au contraire ils allaient devenir
eux-mêmes victimes de leurs calomnies et de leur fourberie. C'est ce qui
arriva effectivement, le mal n'ayant jamais qu'un temps de mauvais succès,
et la calomnie tournant à la honte du calomniateur, d'où la vérité
se montre plus forte et plus inébranlable. [380]
Saül s'étant transporté chez Pythonisse, elle lui dit : "Seigneur,
que désires-tu apprendre de l'Eternel, et que veux-tu que je t'enseigne
?" Le roi lui répondit : "On m'assure que tu es devineresse
; dis-moi donc si je dois gagner la bataille que je dois livrer aux Philistins
et aux Gabaonites qui se sont alliés ensemble contre Israël. Dis-moi
si ces deux nations seront livrées à ma justice."
"Seigneur, dit la Pythonisse, permets à ta servante de te parler
un moment avant de répondre à ta demande ; je dis en vérité
que c'est par le peuple que tu es élu roi d'Israël et non par le
Dieu vivant. Alors, il n'est pas étonnant que tu sois sans cesse dans
le doute et dans la crainte du succès que doivent avoir tes
actions et tes opérations temporelles. Les anciens conducteurs d'Israël
n'avaient point de pareils doutes ni de pareilles incertitudes, ils n'employaient
point le secours des hommes ordinaires de la terre ni leurs conseils, parce
qu'étant élus par le Dieu vivant et protecteur d'Israël,
ils n'avaient d'autre conseil que celui de l'Eternel, et par ce moyen ils étaient
sûrs du succès que devaient avoir toutes leurs actions et opérations
temporelles, tant en leur faveur qu'en celle d'Israël. Je te dis de plus,
Seigneur-roi, que ton conseil est faux et purement matériel, parce qu'il
part des hommes méchants et impurs ; ils t'ont séduit en t'engageant
à agir contre le bien spirituel des justes d'Israël et des autres
nations. Pythonisse [381] qui te parle a su toutes les embûches démoniaques
qui ont été tendues contre elle par les principaux chefs de la
tribu de Benjamin, devenus depuis ton règne les intellects du démon.
Ils t'avaient persuadé de me faire mourir, tu as même prononcé
mon arrêt de mort ; mais apprends, Seigneur-roi, que le Dieu d'Abraham
protège les justes devant lui et précipite ignominieusement dans
les profonds abîmes les impies et les persécuteurs des justes.
Conçois les paroles que je te dis d'après l'esprit qui me vivifie
et de par celui qui l'anime. Les chefs de la tribu de Benjamin seront honteusement
renversés ; cette tribu sera subdivisée ; elle restera errante,
vagabonde et confondue parmi celles d'Israël pour un temps immémorial.
Cet événement lui arrivera après ton règne ; ses
étendards, ses signes de couleurs et toutes les autres marques qui la
distinguent des autres tribus d'Israël lui seront enlevés ; elles
seront souillées par le peuple égyptien qui fuit Israël depuis
la funeste époque survenue à Pharaon et à toute son armée.
Car, Seigneur-roi, les événements survenus autrefois à
ce
peuple étranger et à ses rois n'étaient que le type fidèle
de celui qui doit survenir au premier roi temporel d'Israël. La destruction
ignominieuse de Pharaon et de la plus grande partie de son peuple, de même
que la servitude et la dispersion du petit nombre qui en reste, t'annonce le
sort qui te menace, Seigneur-roi, [382] ta postérité et ta tribu
chérie, si tu ne fais pas la paix avec le Dieu d'Israël. Cette tribu
chérie de Benjamin sera sacrifiée en partie ; ses restes infortunés
seront errants et confondus parmi les enfants d'Israël sans avoir ni conducteur,
ni chef particulier, comme le sont les restes des Egyptiens nouvellement convertis
au Dieu vivant d'Abraham, par la loi d'Israël. Ton crime, Seigneur-roi,
est encore plus grand devant Dieu et devant les hommes, parce que tu as fait
mourir injustement des Gabaonites qui étaient réconciliés
avec le Seigneur Dieu d'Israël et bénis par Josué au nom
de l'Eternel sous leur serment. Partie de ce peuple était disposée
par les sages d'Israël à se tenir impression de ce culte divin et
devait l'enseigner et le faire pratiquer par la nation, de façon que,
par ta conduite envers ce peuple, tu as contrevenu aux décrets de l'Eternel
qui ne peut laisser aucun crime impuni. Apprends donc de celui qui te parle
par ma bouche que, si tu n'implores pas la miséricorde de l'Eternel,
et si tu persévères à vouloir achever de détruire
le reste des malheureux Gabaonites liés avec les Philistins, ton supplice
frappera les yeux de toutes les nations de notre région. Tous les enfants
d'Israël gémiront sur ton sort et leur douleur sera incroyable,
parce qu'ils auront servi d'instrument au fléau injuste dont tu auras
accablé les nouveaux convertis. Je dois t'enseigner encore que, dans
le monde entier, il n'y a [383] ni devin ni devineresse ; personne ne peut
lire dans le passé que par le présent, et, ainsi, ayant une connaissance
parfaite de l'un et de l'autre, il n'est pas difficile à l'homme-Dieu
de lire plus ou moins dans l'avenir. Sache de plus, Seigneur-roi, que lorsqu'il
faut un travail quelconque pour parvenir à lire dans toutes les opérations,
actions, contractions, végétations, révolutions et autres
choses temporelles spirituelles qui s'exécutent dans cet univers par
l'esprit ou par l'homme, celui qui peut parvenir à cela ne peut pour
cela s'appeler devin ou devineresse, puisqu'il ne peut obtenir ces connaissances
qu'après de pénibles efforts spirituels et corporels qui font
sentir à celui qui travaille sur les merveilles du moteur de l'univers,
la peine de l'âme, du corps et de l'esprit. Ne crois donc plus à
ces prétendus devins, devineresses, magiciens, magiciennes, sorciers
ou sorcières, sur l'existence desquels le peuple grossier t'a trompé.
Reconnais que tout être de cette espèce ne peut mériter
de confiance, puisque l'homme ne peut être instruit dans aucune connaissance
des opérations de l'univers qu'en subissant de pénibles et formidables
travaux. A ce sujet, considère les travaux de Moïse et ceux des
sept sages d'Israël ; réfléchis sur les fruits prodigieux
qu'ils ont retirés de leurs opérations en faveur d'Israël
: ils ont combattu, vaincu et exterminé les ennemis du vrai culte divin.
Voilà, Seigneur-roi, quelles sont les vertus [384] puissantes, spirituelles
et temporelles, qui se manifestent dans les élus du Créateur,
ce qui n'arrive pas dans les élus des hommes. Quant à ce que tu
désires savoir de moi, dispose-toi à m'écouter, m'entendre
et me concevoir. (Ces trois choses allégoriques aux trois paroles : cherche,
frappe, demande.) Point de respect humain, point de faiblesse matérielle,
car ton âme sera
forte, si elle n'est point encore soumise à l'esprit de contraction divine,
et elle jouira du fruit des opérations et des travaux que je vais entreprendre
à ta sollicitation."
Saül, frappé de tout ce que Pythonisse lui avait dit, lui demanda
un moment de réflexion, et sortit ainsi que Pythonisse du lieu destiné
à son travail. Le temps qu'il avait demandé pour délai
s'étant écoulé, il revint dans le même lieu où
Pythonisse le rejoignit selon qu'ils en étaient convenus ensemble, et,
comme il persistait toujours dans son premier dessein matériel, il lui
dit : "Toutes mes réflexions sont faites, je te dis de deviner si
je dois livrer bataille à nos ennemis et s'ils succomberont sous ma justice
? Evoque pour cet effet l'esprit du prophète Samuel, et fais que je sache
par lui ce que je te demande." Pythonisse, outrée de l'orgueil et
de la persévérance du roi à faire le mal, lui dit d'un
ton franc : "Saül, roi injuste d'Israël, tu tentes l'Eternel
Dieu en voulant réduire son faible serviteur. Oui, Seigneur, je suis
le serviteur du Dieu vivant [385] d'Israël, qui ai connu ta pensée
horrible contre la créature supérieure, majeure, inférieure
et mineure. Oui, je vais satisfaire ta passion désordonnée en
invoquant l'esprit du sage prophète Samuel de paix et de conciliation
; mais redoute son avènement." Après ces paroles, Pythonisse
se réclame à l'Eternel et ensuite porte ses pas vers l'opération
; mais au moment où elle commençait son travail, le roi lui dit
: "Pythonisse, arrête. Je sens naître dans mon âme un
trouble qui l'agite ; je ne sais d'où me vient le feu qui m'environne
et la crainte qui me saisit. Devine-moi toutes ces choses avant celles que je
t'ai demandées les premières." "Tout cela ne vient,
dit
Pythonisse, que de l'insulte que tu fais en ce moment au Créateur ainsi
qu'à son serviteur.
Je t'ai bien dit que la science spirituelle de l'Eternel n'était point
l'art d'un devin, comme tu crois. Par conséquent ce prétendu art
ne peut se trouver dans aucune de ses créatures. S'il était au
pouvoir du Dieu d'Israël d'être devin, il serait le moteur du bien
et du mal ; il serait pour lors un cruel tyran de permettre et de laisser faire
le mal par sa créature, pour la punir ensuite de ce qu'il aurait pu empêcher
lui-même. Non, Seigneur, le Dieu d'Israël n'est point tel. J'ose
devant toi, devant toute sa cour spirituelle divine et devant toute sa cour
temporelle, défier ce Dieu tout-puissant de pénétrer et
de concevoir l'action et l'opération de même que tout événement
[386] quelconque qui doivent survenir à un être spirituel mineur,
si cet être ne l'a premièrement conçu lui-même dans
sa pensée.
Je veux te dire que le Créateur lit ouvertement dans la plus profonde
pensée de sa créature ; mais oui, Seigneur-roi, je te le répète,
je défie ce Dieu tout-puissant de lire dans aucune pensée qui
n'aura pas été conçue. Si cette chose était en Son
pouvoir, Il serait véritablement injuste de ne pas arrêter les
funestes événements qu'Il saurait pour lors devoir survenir à
la créature. Et alors ce serait Lui seul qui serait coupable. Mais comme
Il a établi sur des lois immuables tout ce qui subsiste dans l'univers,
et qu'Il a laissé une pleine liberté à Sa créature,
Il n'a pas eu Lui-même Sa prescience et Il ne prend aucune part aux causes
secondes dans cet univers. Quiconque donne le nom de devin au Créateur
ou à Sa créature, insulte l'un et l'autre, pêche contre
l'esprit
et sera horriblement puni.
Conçois, Seigneur-roi, que, puisqu'il a fallu une opération et
un travail puissants pour que l'Eternel manifestât tout ce qui est en
Son pouvoir et inné en Lui, par la même raison, il faut que l'esprit
temporel ait formé une pensée quelconque pour que l'action bonne
ou mauvaise provenant de cette pensée soit connue de l'Eternel ; si elle
est bonne, Il la reçoit ; si elle est mauvaise, Il la rejette ; mais
Il ne s'oppose point à la volonté de Sa créature."
[387]
Saül, encore plus pénétré que la première fois
des paroles de Pythonisse, et voyant que la fermeté de cette femme était
inébranlable, lui dit d'un ton soumis, mais prophétique : "Femme
du Seigneur, le roi d'Israël réclame son Dieu et le tien avec l'esprit
de Samuel, pour qu'il m'enseigne ce que j'ai grand besoin de savoir sur la bataille
que j'ai dessein de livrer à nos ennemis."
Pythonisse agit selon les volontés de Saül, mais sitôt qu'il
la vit dans l'acte de son travail, il se mit à frémir et à
trembler comme une feuille d'arbre. Pythonisse, le voyant combattu par la force
de l'opération, lui dit : "Saül, roi d'Israël, tu es en
crainte devant l'esprit du Seigneur ; tes crimes te font frémir à
l'approche de la justice divine !" Saül était si troublé
qu'il ne comprit point la parole de Pythonisse, et qu'il la pria de la lui répéter.
Pythonisse lui dit en lui montrant l'esprit de Samuel, revêtu d'un corps
de gloire apparent : "Seigneur-roi, voilà celui qui sait plus que
moi, qui t'interprétera ce que je t'ai dit, et ce que tu n'as pas compris."
Saül se prosterna, pénétré de
douleur, devant Samuel, parce que l'esprit de ce prophète éloignait
l'esprit démoniaque qui possédait le roi. Dans cette attitude,
il lui demanda s'il pouvait aujourd'hui livrer bataille à ses ennemis.
Sur quoi Samuel lui répondit : "Je te dis que toi et les tiens serez
autour de moi ce soir, que tu succomberas, que plusieurs [388] périront
misérablement et que la tribu de Benjamin servira d'exemple mémorable
aux enfants d'Israël."
Saül, après que le prophète lui eut parlé, se releva
de terre, s'inclina devant Pythonisse comme pour la remercier, et se rendit
à son armée pour la faire marcher contre ses ennemis. Il éprouva
ainsi que les siens le triste sort qui lui avait été prédit
par Pythonisse et par l'esprit de Samuel.
Considérez la conduite de Saül, celle de la tribu de Benjamin et
celle de Pythonisse, et reconnaissez que tous ces événements sont
le type de la contraction mauvaise de l'action bonne, et de la prévarication
de l'homme, de son supplice et de sa réconciliation, ainsi que celui
de la prédiction de tous les événements passés,
présents et à venir qui surviennent et surviendront dans l'univers
entier.
TABLE ANALYTIQUE DE LA VERSION ORIGINALE
par Andreas SCHLEIERMACHER traduite par Pierre Deghaye
Les parenthèses sont de l'auteur ; les mots entre crochets ont été
ajoutés par le traducteur.
Dieu crée pour sa propre gloire des esprits distincts de lui pour qu'ils
[exercent] le culte que cette Divinité leur [a] fixé. Leur libre-arbitre...............................................................................................2
Ces premiers êtres créés étaient supérieurs
parce qu'ils occupaient immédiatement l'immense circonférence
divine............................................................................................................................3
[Ces esprits] supérieurs étaient plus que ceux que nous appelons
Chérubins, Séraphins, Archanges et Anges. Tous les esprits, majeurs
supérieurs, mineurs et l'homme qui devaient agir et opérer pour
la plus grande gloire du Créateur, sont émanés de la quadruple
essence divine. Vertu et puissance de ces quatre premières classes [Les
esprits] supérieurs lisaient distinctement et avec sécurité
ce qui se passait dans la Divinité et ce qui était contenu en
elle.........................................................................4
Ils prévoyaient même chacune des actions divines, car ils étaient
destinés à être témoins face à face de toutes
les opérations de la Divinité et de la manifestation de sa gloire...........................................4
Le créateur ne prend aucune part aux causes secondes spirituelles bonnes
et mauvaises...................5
La conduite criminelle des premiers chefs. En quoi l'était-elle ? Leur
prévarication..........................6
La punition d'en haut. Après ce crime, Dieu crée cet univers physique
pour être le lieu où les esprits prévaricateurs agiront
et exerceront leur mauvaise volonté, séparés de la Divinité............................7
Création de l'homme, sa sublimité. Sa destination est la Terre
[universelle] [la création universelle, particulière et générale].
La particulière se compose de tous les habitants des corps célestes
et terrestres..............................................................................................................................................7
D'Adam et de ses trois opérations. L'univers séjour des habitants
spirituels. Homme Dieu...............8
Ensuite Dieu laisse Adam agir selon son libre-arbitre.......................................................................10
Adam séduit par le démon.................................................................................................................11
Les esprits bons et mauvais opèrent sur l'homme, qui a le pouvoir de
décider à quelle action il cédera................................................................................................................................................13
La volonté bonne ou mauvaise des esprits appelée intellect..............................................................14
Le rapport dans lequel l'homme a été placé vis-à-vis
des démons....................................................15
Il devait les contenir, les combattre, par sa volonté agir sur leur volonté
mauvaise et ainsi mettre fin au mal................................................................................................................................................15
Explication de la chute d'Adam. Sa prévarication plus grande que celle
des premiers esprits..........16
Dieu ne peut pas prévoir les causes secondes ou les connaître,
lire dans les [causes secondes] et encore moins les empêcher................................................................................................................17
Sinon il n'aurait pas permis qu'Adam fût séduit.................................................................................18
L'arbre de vie n'est autre chose que l'esprit de Dieu..........................................................................19
Adam fut créé le dernier de toutes les créatures................................................................................20
La postérité qu'Adam aurait [?] dû faire naître..................................................................................22
Sur les sollicitations répétées des démons, Adam
se décide..............................................................22
à opérer en créateur. Ses opérations et leur résultat...........................................................................23
Le châtiment et sa raison ; pourquoi a-t-il revêtu cet aspect ?...........................................................24
Aussitôt qu'Adam eut accompli son acte créateur, Dieu le transforma
en un être semblable à celui qu'il avait produit. Adam invoque
la grâce divine.............................................................................25
Le culte d'Adam aurait dû être tout spirituel. Celui de sa postérité
ne doit être que temporel et spirituel..............................................................................................................................................27
Comment la chute d'Adam a-t-elle été possible ?..............................................................................28
Martinez Pasqualis veut instruire avec la même certitude.................................................................30
En vertu de la promesse faite à Adam, Dieu l'aide dans son acte de création
en renfermant un être mineur dans la matière.......................................................................................................................31
Un être mineur pensif et pensant, susceptible de misère et de privation
éternelle ou limitée...........31
Mineurs créés par la seule opération et volonté
divine bien que dans un corps humain et qui étaient seulement pensants,
mais non pensifs................................................................................................33
Les hommes réconciliés par le Christ (Dieu Père, Dieu Fils)............................................................39
Cercle mineur ou sensible, Intellectuel ou visuel, majeur spirituel ou rationnel
dans lequel les mineurs équitables finiront leurs actions temporelles
invisibles à l'homme corporel.......................41
Le nombre quatre est donné au mineur, sept à l'esprit et huit
au double esprit qui est le Christ, etc.42
Dieu pardonne à Adam après la chute...............................................................................................45
[ceux] qui n'ont jamais vu aucune manifestation physique spirituelle opérer
devant eux, si ce n'est celles [lacune]...................................................................................................................................46
La tristesse d'Adam. Changements produits en lui et dans sa nature. Les verbes
employés par Dieu pour la création..................................................................................................................................46
Les trois fonctions, l'intention, la volonté et la parole qui enfante
l'action divine qui est verbe.......49
Les formes que le Créateur avait créées devaient servir,
par la suite, conformément à sa volonté déterminée,
de prison, de ténèbres aux majeurs premiers-créés
et prévaricateurs. Nature de la forme glorieuse dont était revêtu
Adam.......................................................................................................50
Du verbe. Aujourd'hui encore la postérité d'Adam peut avoir la
grande puissance qui était la sienne, mais seulement par le moyen de
la réconciliation.............................................................................52
Avec le Créateur, à l'imitation du premier homme............................................................................53
Le mineur au nombre des premières essences divines était lui-même
l'action et le produit de l'intention du Père Créateur, de la
volonté du Fils régénérateur et de la pensée
de l'Esprit divin.....54
Adam et Eve engendrèrent avec passion, ce qui fit que la réconciliation
parfaite avec Dieu fut suspendue. Caïn tombe sous l'influence des démons.........................................................................54
Adam est plein de repentir, mais il pêche de nouveau et il conçoit
une fille, Kaïn, puis après cinq ans d'abstinence, une autre nommée
Abaï. Ensuite Adam vit dans six (lacune) un dégoût total de
son existence s'empare de lui.............................................................................................................56
(Adam a encore deux fils et deux filles.) C'est alors que Dieu prend souci d'Adam
de sorte qu'avec Eve il peut engendrer d'une manière agréable
à Dieu, sans concupiscence, un fils..........................57
Naissance d'Abel (quatrième postérité). La grossesse d'Eve
répétée par celle de Marie et d'Elisabeth............................................................................................................................................................58
Abel élevé avec un soin particulier. Un homme juste........................................................................59
Adam fait ce que dit Abel, mais non Caïn. Le sacrifice offert par Adam
et ses fils..........................61
Opérations magiques d'Abel. Adam réconcilié..................................................................................62
Caïn et ses soeurs décident de se venger d'Abel. Caïn offre
en victime aux démons la.....................65
Abel remontre à Caïn ce qu'il vient de faire......................................................................................66
Abel dit à son père qu'il est inutile d'aller contre ce qui a
été délibéré par le Créateur pour
ou contre la créature spirituelle majeure et mineure..........................................................................................66
Caïn tue Abel. Adam et ses filles voient en nature effective du mineur
et majeur spirituel d'Abel..67
Opération simple d'un mineur avec un majeur démoniaque, jonction
d'un mineur à un majeur bon. Nombres 2 et 3..................................................................................................................................68
Comment l'homme entre ainsi en rapport avec l'Esprit divin. Par les épreuves
spirituelles Dieu a créé le corps......................................................................................................................................70
Dieu envoie à Adam et Eve un Esprit pour les consoler et leur dire par
sa voix que Caïn n'est pas aussi coupable qu'Abel [sic pour Adam selon
Martines]...................................................................73
Le type de Caïn et celui d'Abel..........................................................................................................73
Existence animale.............................................................................................................................75
Les trois principes, mercure, soufre, sel, sont disposés par l'axe feu
central (sous l'action du feu central)..............................................................................................................................................79
L'histoire de Caïn par la suite et jusqu'à sa mort. Booz son dixième
fils...........................................82
Comment les esprits démoniaques séduisent l'homme......................................................................88
Les trois sortes de vie que la forme corporelle de l'homme peut contenir. Nature
de la vie animale sous l'action de l'axe feu central.........................................................................................................90
D'Hénoch, qui était l'action directe de l'Esprit doublement puissant
du............................................93
Créateur. C'est lui qui le premier enseigne le cérémonial
du culte....................................................93
Hénoch élit ses dix disciples. Il était un Esprit-Saint
sous une forme corporelle..............................95
(Aucune explication n'est donnée par la suite). Les noms de Dieu communiqués
par Hénoch à ses dix disciples. La puissance qui leur fut ainsi
conférée. Leurs opérations..........................................95
Le type de l'obscurcissement du soleil lors de la mort du Christ.....................................................104
Seth, fils d'Adam réconcilié, reçoit des [dons] spirituels
plus grands encore..................................107
que ceux donnés à Abel. Il est instruit par le messager spirituel
d'Adam [sic pour le Créateur, selon Martines].........................................................................................................................................108
La plupart des sages, ayant pris femme, n'eurent point d'enfants....................................................109
La science des nombres communiquée à Seth.................................................................................109
Après la chute, Adam avait perdu tout pouvoir de transmettre les connaissances
supérieures ainsi que l'étendue de sa puissance...........................................................................................................116
Trois puissances ternaires, aérienne, terrestre et fougueuse,...........................................................116
Le danger d'en user sans la permission du Créateur, car la puissance
quaternaire fait défaut.........117
Seth remplace Adam [sic pour Abel, selon Martines].....................................................................117
Les travaux accomplis par les premiers sages. Seth instruit son fils Enos dans
les mystères.........118
La postérité de Seth se corrompt jusqu'à la septième
génération (Hénoch)....................................119
Jared, père d'Hénoch ou Enoch, était un homme juste et
puissant..................................................120
Abel n'était né que pour être un type de la réconciliation
divine.....................................................121
Adam divise la terre en trois parties. Il garde l'Ouest. Le Sud à Caïn,
le Nord à Seth. En effet, il n'y avait que trois régions terrestres.......................................................................................................121
La preuve de cette vérité. Même division pour les enfants
de Noé ; Cham au Midi, Sem à l'Ouest et Japhet au Nord................................................................................................................................122
Signe planétaire qui marqua la naissance d'Enoch..........................................................................123
Lois de l'Astronomie.......................................................................................................................124
Les trois éléments [principes] dont proviennent toutes les formes..................................................125
Les habitants de l'axe feu central, que nous nommons feu incréé.
Comment tous les corps sont formés..............................................................................................................................................125
Les habitants des étoiles, leur influence. La séduction d'Adam
(comment, pourquoi). Communication [des pensées] entre les esprits................................................................................126
Particularité des esprits planétaires, différence avec
l'homme, le corps de ce dernier et sa réintégration finale..........................................................................................................................128
Le type d'Enoch. Le travail considérable que les démons devront
opérer.......................................129
Le type de Noé................................................................................................................................130
Victoire finale remportée par les démons sur l'homme...................................................................131
Comment Dieu ramène toujours les hommes tombés [à la justice
divine]......................................132
et toujours les arrache aux démons. Les démons s'efforcent de
se faire considérer comme des dieux par les hommes et les habitants des
étoiles......................................................................................132
Le grand prince du midi. Le soleil et la lune mis à la place de Dieu,..............................................133
Comment les démons séduisent les hommes. Opérations magiques...............................................134
La bénédiction et la circoncision opposées aux influences
des démons sur les mineurs.................136
Dieu protégeant Adam contre les démons. La destruction future
de l'univers. Le corps de l'homme n'a aucune réalité.............................................................................................................................136
La création provient de l'imagination de Dieu. Sa réintégration
dans la première émanation........137
Autrefois il y avait des hommes justes.............................................................................................138
Aujourd'hui il n'y en a plus..............................................................................................................139
Le type d'Ismaël [sic pour Israël, selon Martines]...........................................................................143
Le châtiment des premiers hommes. Noé. L'arche, sa disposition..................................................145
La frugalité de Noé dans l'arche. Noé, type du Créateur.................................................................145
Division du corps humain en trois parties. Allusion aux trois règnes
de la nature, aux trois lieux de la création........................................................................................................................................146
Comment fut débrouillé le chaos. Antagonisme entre la matière
et l'esprit....................................147
Pour les esprits il n'y a pas de lumière ni de ténèbres.
L'état des réprouvés en enfer......................149
L'arche, un type. Les quarante jours de la reproduction corporelle.................................................150
Les quarante ans de peine qu'Adam eut à endurer...........................................................................150
Les animaux périrent par le déluge en raison du commerce charnel
que les hommes avaient entretenu avec eux. Sodome et Gomorrhe.......................................................................................151
Les animaux ne sont pas susceptibles de la justice divine ni de la récompense..............................155
Le Cercle Rationnel ou Cercle Saturnaire, où doivent séjourner
les justes jusqu'au temps de leur réintégration. Les actions qu'ils
y opèrent........................................................................................156
Noé réconcilie la terre avec le Créateur...........................................................................................157
Ce que signifient le corbeau et la colombe......................................................................................158
Ce que signifie l'arche en vertu des nombres de ses dimensions.....................................................158
L'arc-en-ciel formé par sept esprits sublimes...................................................................................159
Noé partage la terre entre ses trois enfants......................................................................................159
Lui-même reste au centre [de la terre]. Preuve que la terre est bien triangulaire............................160
Différence entre création et émanation. La première
tombera dans le néant...................................160
Les majeurs et les inférieurs. Le corps terrestre, l'aquatique et le
fougueux ou l'axe Central.........161
La postérité de Noé au centre de la terre. Les dons qu'ils
reçurent de Dieu....................................162
Postérité spirituelle..........................................................................................................................163
Ses efforts impuissants pour combattre la prévarication.................................................................164
La postérité de Caïn anéantie...........................................................................................................166
Les sept principaux esprits supérieurs divins. Sept êtres spirituels
majeurs qui opèrent pour la conservation et le soutien de l'univers.............................................................................................168
Les opérations des sept fils de Noé..................................................................................................169
Leurs occupations et leurs sciences particulières, la première
étant (division du temps) le don d'interpréter les choses divines.
Le second a reçu le don de prophétie. Le troisième la connaissance
de l'astronomie, le quatrième celle du verbe puissant que le Créateur
employa pour toute sa création temporelle. Naissance de l'art de guérir
les maladies......................................................................169
Le cinquième reçut le don de cultivation et de plantation terrestre,
le sixième celui de la connaissance des caractères [hiéroglyphes]
célestes, terrestres et démoniaques.............................172
Le septième était un architecte céleste.............................................................................................172
Le feu spirituel par lequel Enoch et Elie ont été transportés
au ciel................................................173
Vestiges originels de la langue judaïque. Les caractères de la langue
des Hébreux. Ces derniers dans l'état de réprobation.........................................................................................................................174
Les trois derniers fils de Noé vont avec leurs soeurs ou leurs femmes
dans les trois parties du monde pour instruire les nations..................................................................................................................177
Les Chinois et les Japonais sont les descendants directs de Noé. En effet,
c'est de Chine que viennent tous les peuples de la terre (p. 174 le mot Abarim
est dit chinois) (précédemment il est question du massif d'Ararat
et de l'Arménie)...................................................................................180
L'Ecriture omet beaucoup de choses qu'on souhaiterait savoir........................................................180
Division du jour en quatre parties pour le culte...............................................................................180
Aux quatre disciples se joignant trois autres pour réaliser le nombre
sept......................................182
Sept principaux Esprits pour soutenir la création............................................................................182
L'opération des sept planètes. Illustration du nombre septénaire....................................................183
Opérations des sept disciples. Les mois. Comment les différents
peuples ont fixé différemment le temps de l'année..............................................................................................................................184
Sem, Cham et Japhet ne parlèrent jamais du déluge à leurs
enfants................................................189
Martinez Pasqualis a séjourné lui-même en Extrême-Orient,
ou du moins chez les idolâtres........189
Tout ce qui se rapporte aux opérations du culte divin a été
transmis par l'Esprit et n'a pas été inventé par les hommes................................................................................................................................191
Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, Agar. Allusions.............................................................................191
Sacrifice offert par Isaac (en haut exemple de démonstrations et d'allusions)................................195
La signification de ce sacrifice.........................................................................................................197
Ce que représentent Jacob et Esaü...................................................................................................200
Leur comportement mutuel..............................................................................................................202
Les visions de Jacob (l'homme mortel ne peut soutenir la vue d'un Esprit)....................................205
L'homme est placé au centre de l'univers pour commander et gouverner
tous les êtres émanés et créés................................................................................................................................................209
Dieu le Créateur ; fils divin ou action divine ; Esprit du Créateur
ou Esprit Saint. Trois personnes [selon ce qui nous a été enseigné]....................................................................................................210
Moïse (les quatre puissances divines que posséda Adam dans son premier
état, puis Moïse, et que tout homme peut obtenir).................................................................................................................212
(Lieu d'origine des formes corporelles.)..........................................................................................232
(Les quatre Sages d'Israël.)..............................................................................................................233
(Les formes corporelles existent-elles en réalité ?)..........................................................................236
(Etat et opérations des prévaricateurs après cette vie
dans les trois cercles de privation.)..............252
[Maintenant ?] les hommes habitent les trois angles d'Ouest, du Midi et du Nord
......................252
(Cercles surcélestes et agents des sept cieux célestes universels.)..................................................262
(Le discours de Moïse aux juifs très clair pour ces derniers.)..........................................................262
Le cercle de Saturne, 1, ou le supérieur planétaire qui sépare
les cercles planétaires célestes d'avec les trois cercles surcélestes.
Le cercle planétaire solaire, nommé visuel, 2, cercles planétaires
inférieurs compris dans l'immensité du cercle sensible ; celui
de Mercure, 3 ; celui de Mars, 4 ; celui de Jupiter, 5 ; celui de Vénus,
6 ; celui de la Lune, 7. Les âmes doivent opérer dans les sept
cercles inférieurs.........................................................................................................................................265
Division du corps général terrestre..................................................................................................267
(Des trois cercles surcélestes ou cercles spirituels divins, qui ne contiennent
que des êtres spirituels directement émanés de la divinité.
De ces derniers, des émanations et des lois éternelles des êtres.).........................................................................................................................................................273
(Il semble s'agir d'une figure devant être gravée.)...........................................................................274
Description subséquente de l'univers et de ses habitants.................................................................274
La prévarication de l'homme plus forte que celle des premiers esprits
pervers...............................277
Puissante réintégration. Pourquoi l'homme a été
créé. Sans la prévarication [des premiers esprits pervers]
cette création n'aurait pas eu lieu, pas plus que celle du monde matériel..........................278
Le soleil, l'astre supérieur à tout autre.............................................................................................280
Le monde durera six mille ans, puis tout retournera à son premier principe
(ailleurs on disait que le Christ était venu en l'an 4000).........................................................................................................281
C'est du Soleil que les corps célestes reçoivent leur lumière...........................................................283
Avec Saturne et l'axe feu central, c'est le Soleil qui dirige et gouverne le
cours de tout astre. C'est dans les trois que s'opère toute loi donnée
par le Créateur pour la durée de cette création universelle..........................................................................................................................................................283
L'axe feu central est l'organe des esprits agents inférieurs. Ces derniers
sont l'organe des esprits majeurs divins, qui eux-mêmes sont celui de
la Divinité. Cette correspondance organique est donc quaternaire. Analogie
du corps humain, de l'âme, de l'intellect et de la Divinité............................284
TABLEAU UNIVERSEL ImmensitéSurcéleste23FECDDG14AHBB1LI234567MNOPRRXVTSQQBBImmensitéTerrestre.
. . .
LEGENDE DU TABLEAU UNIVERSEL
A Immensité divine, Unité absolue.
B Universalité créée.
C Cercle dénaire ou des Esprits divins du Supérieur.
D Les trois Cieux Surcélestes ou cercles spirituels divins contenant
les trois Cercles, Septénaire et quaternaire.
E Cercle Septénaire ou des Esprits majeurs contenant la Loi divine.
F Cercle ternaire ou des Esprits inférieurs contenant le Précepte
divin.
G Cercle quaternaire ou des Esprits mineurs, contenant le Commencement Divin
en aspect du Cercle dénaire. Les quatre premiers Cercles forment la quadruple
Essence divine ou la Cour spirituelle divine.
H Cercle Saturnaire ou Supérieur Planétaire, autrement premier
ciel.
I Cercle Dénaire Solaire ou second cercle, il actionne, réactionne
et vivifie la végétation qui provient de tous les corps particuliers
et du général terrestre.
L Cercle planétaire de Mercure ou troisième Ciel.
M Cercle planétaire de Mars ou quatrième ciel. Ces quatre Cercles
sont appelés Majeurs ou Célestes.
N Cercle de Jupiter ou Cinquième ciel. Ce cercle préside à
la putréfaction et en contient le principe.
O Cercle de Vénus ou Sixième ciel. Ce cercle préside à
la conception et contient le Séminal ou principe reproductif.
P Cercle Lunaire ou septième Ciel. La Lune modifie par son fluide l'action
de la réaction du feu Central et Solaire.
Q L'axe donne le principe de vie à tout corps terrestre, les actionne
et réactionne.
R Forme terrestre, dont le Centre a été habité par Noé.
S Ame terrestre.
T Ouest-mercure, partie habitée par Adam et par Sem.
V Midi ou Sud, Soufre, partie habitée par Caïn et par Cham.
X Nord Septentrion ou Aquilon. Sol habité par Seth et par Japheth.