SUR
UNE GRAVURE THEOSOPHIQUE
(traduit de l'allemand de Tscheer, par Louis-Claude de Saint-Martin)
Notre haut-illuminé auteur Jacob Böhme prend sa théologie de Dieu et voit où et comment il est dans lui-même dessus et à l'extérieur de la créature et de la nature, comme un rien incompréhensible et un impénétrable abîme. Ainsi sans rien tirer d'aucune créature il est devenu savant, puisgue personne en pareil cas ne peut nommer ni qualité ni nom ni peut-être quelque chose qui vienne de Dieu. Nous avons désigné ce rien et cet abîme par un grand large cercle.
Autrement Dieu est vu comme il s'extérieurise lui même dans la nature et la créature et comme il s'(0) y révèle, c'est-à-dire comme un (1) plaisir, une volonté prenante, étant lui-même un fond tiré de son abîme sans fond et provenant de son éternel rien entré dans quelque chose. Le plaisir de Dieu pour la (2) révélation est le commencement de toute vie et de toute essence, lequel nous avons indiqué par le point central du grand cercle avec l'image d'un coeur et. d'un noyau d'où toute vie et toute essence émanent. Dans ce noyau nous avons représenté une croix +, qui signifie la naissance de la croix; là chaque vie s'enflamme dans la croix; et dans la forme pousse une croix sur soi et sous soi et en travers. Mais il y a un penchant divin, un plaisir, un vouloir qui n'est pourtant pas moins un acte innocent. Sans forme, figure et qualité, sans rien sur soi ni dessous soi. (3) Or il a vu comment nous sommes un(4)e imperfection et comment Dieu dans une pareille petitesse ne poyvait rien prendre (4bis) par morceaux . La demande sage et le désir travaillant ou le plaisir attractif sur la créature nous reprentent (sic) Dieu le Père; 1e vouloir travaillant (5) le plaisir et la prière avec l'éternel agrément et satisfaction nous représente Dieu le Fils. Le vouloir travaillant la satisfaction et l'obéissance au vouloir de Dieu révélé nous résente le St Esprit procédant du Pére et du Fils. La révélation de lui-même par laquelle le Dieu terne dans une pareille triple qualité paraît manifester pour son oeuvre, est nommé les trois principes. (6) Ces trois principes ou ces trois mondes nous les avons représentés par trois cercles qui sont renfermés dans le grand.
Le premler principe ou révélation de Dieu d'aprés la qualité du Père consiste en trois quaIités ou trois formes pour l'oeuvre (comme dans la prière et l'attrait, le pousser, le monter, le tranchant et l'enflammant). C'est ce nous avons figuré dans le cercle (7) inférieur. Le centre ou le noyau duquel, à cause des trois qualités, nous avons représenté dans un triangle ^ comme le caractère de feu. Les sept étincelles de feu qui sont dedans représentent les 7 esprits de Dieu ou les 7 formes pour l'oeuvre. La circonférence ce renfermement d'un pareil oeuvre et la qualité poussante et enflammante de chaque vie est nommé le monde du feu; et puisqu'un pareil embrasement a un but (8) de séparation et que la révélation (9) n'y atteint pas, il est appelé le monde de feu de ténèbre. En lui-même Dieu n'y est pas révélé comme (10) l'excellence du bon et de l'amour, mais comme un Dieu colère et jaloux,. comme (11) une chaleur éternelle et un feu consommateur.
Le second principe ou la révélation de Dieu dans la qualité du Fils, nous l'avons figuré dans le cercle supérieur dans le centre duquel est le puits de source de la douceur divine représent par un triangle v, le carctctère de l'eau, et celui du cercle inférieur avec les 7 figures de flamme * paraît représenter le feu comme dans un éclair de feu sortant du monde de ténèbre adouci par le but de séparation (Scheide Ziel) d'avec (12) ses sept esprits de source de la source des eaux -Erbiehret - (13) et il devient une lumiére dans lui-même comme une huile et un baume incombustibles dans lequel Dieu, dans le nom suprême, de Jésus, comme l'excellence du bon et de l'amour, devient révélé. Sur une pareille température de la qualité du feu et de l'eau s'agite le St Esprit sous l'état d'un pigeon, comme dans son Schammajim ou ciel (14) la majesté, l'éclat et le brillant de Dieu. Cet éclat exubérant et ce brillant (15) prend du principe de 1a lumière et se réfiéchit. Il devient ouvert par le moyen du miroir de la blancheur, dans quoi le clair flammant esprit de Dieu voit un miracle et, lui, au dessus, intarissable, glorifie, lequel est représenté sous 1a forme d'oeil répétés autour de la circonférence, parce que ce principe devient nommé le monde de lumière et aussi le monde angélique puisque l'ange (16) comme une étincelle de feu est pris dans ce principe par la toute-puissan(17)te force de Dieu. Et toute créature devient révélée dans laquelle il s'identjfie aussi longtemps que son vouloir s'abaisse de la force du feu, et met sa confiance dans le puits de source, de douceur et d'amour de Dieu (18) dans le nom de Jésus. Mais après cela descend de ce petlt puits de source un tout royaume des anges et de leur volonté, et est placé dans la force de feu qui lui est propre. Que le fiat du principe des ténébres a pris et figuré la colère de Dieu chacun suivant l'impression de son vouloir enflammé. Là il s'est figuré de (19) telle sorte, comme dans une éternelIe prison, lié (20) avec la chaîne des ténébres. Ils sont le vase de la colère de Dieu dans lesquels Dieu est (21) révélé comme un Dieu colère et jaloux.
Le troisième principe ou la révélation de Dieu d'aprés la qualité du St Esprit consiste dans les deux qualités de feu et de lumière, comme (21 bis) sa propre sortie de la température et d'après tout état de son esprit de source se tenant dans un perpétuel: (22) combat. Car là Dieu devient révéIé comme dans une lumière el ténèbres, un amour et colère, une chaleur et froid, une vie et mort et ces choses sont le monde visible. Et cette révélation du St Esprit est décrite à la vérité non pas comme si le St Esprit manifestait un propre combat, mais, de la manière que le St Esprit procéde du Père et du Fils, ainsi cela est le troisièmeprincipe sortant de la qualité du Père et du Flls comme du (23) monde ténébreux de feu et du monde clair de lumière.
Mais le fond de la révélation du second principe est (24) la chute de l'ange qui s'est abaissé hors de la douceur et qui a enflammé son royaume avec la fureur et demeure hors de la température dans un pareil combat.
Là maintenant Dieu s'agite derechef d'après le second principe dans son verbe tout-puissant pare la lumière et les ténèbres, et toute créature, chacune d'aprés la figure de son habitation, est portée au dehors et la divinité a mis dans un temps son (25) tel ouvrage détaille en six jours. Là, telles choses sont révélées comme un propre monde que nous avons encore representé par le cercle du miIieu dans (sic pour dont) la moitié consiste dans le cercle supérieur et 1'autre moitié dans le cercle inférieur. Et la barre dans le milieu représente le but de séparation du second principe. Là le feu et la lumière se portent et aussi se séparent. Nous avons représenté par un arbre le tourment ou le penchant du vouloir agissant de Dieu, d'aprés la qualité de ce principe ; car aussitôt que la vie s'éveille dans le coeur et le noyau il le pousse et (26) et prend racine dans le principe de ténèbres, duquel l'esprit de source pousse pour l'embrasement du feu de la vie d'après la figure de sa qualité comme âpre, rigoureuse, amère, furieuse, douloureuse, ténébreuse et ignéé - ou bien poussant sur soi-même par le moyen de la naissance de la croix pour devenir fleurs couronnes et fruits. Car, quand par le moyen de la croix il s'aurait ef atfeint la source de lumière (27) du paradis (28). Là l'esprit de source se tient dans la température, (29) ainsi là-dedans Dieu se révèle dans sa majesté paradisiale, éclat, douceur, aménité, amour; et il est 1à justement appelé l'arbre de vie. Le tronc de l'arbre s'élève des racines du feu du principe de ténèbre par le moyen de ce monde visible: Là, la lumière et les ténèbres et tous les esprits de source se tiennent en violents combats et les étoiles et les éIéments âpres, rigoureux, furieux (30) ignés (31) sont.ceux que (32) ]a source touche jusqu'à la croix +.
Là, le royaume de ce monde se sépare du royaume de Dieu et du royaume de lumière. Quant, à présent,l'ange des ténébres pousse la vie de feu dans la racine d'après sa monstrueuse image boursoufflée de vent et que l'esprit de source de sa force tenébreuse, toute rigoueuse, furieuse et tranchante pousse aussi, ainsi la source de feu devient furieuse et âpre et la source de douleur ne peut pas atteindre par le moyen d'un abandon dans la naissance de la croix. Mais elle sourcille dans une force de feu âpre quilui est propre et elle frappe l'amour de dessus la croix; elle fleurit, elle verdit et porte fruit dans le royaume de ce monde, d'après la qualité propre pour laguelle les étoiles et les éléments par leur influence de la source de feu poussent dans le tronc et tirent auprès. Et aussi (33) cette croissance, qui d'ailleurs dans la source paradisiale est appelée l'arbre de vie, devient ici un arbre de la connaissance.du bien et du mal. (34) A cet arbre appartient tout ce qui ne pousse pas par le moyen de la croix dans le royaume de Dieu et qui verdit au dehors; et, par le moyen d'une humble abandon et soumission, (35) tâche de pouvoir avoir dans le reste (36) encore un petit jour. Il n'est cependant pas comme (37) l'éclat passager de ce monde et sa majesté qui tire.son origine au tourment de (38) l'amour propre. Des deux côtes de l'arbre, on voit Adam avec l'image de l'homme que Dieu a créé d'après son image et sa ressemblance et comme un extrait de tout les trois principes (39), avec quoi il pénètre du royaume de ce monde dans le royaume de Dieu par sa volonté. Mais la source de feu s'adoucit dans l'aménité de Jésus et doit s'élever; et toutes les créatures dans la température des qualites des sources paradisiales, de manière que elle absorbe le feu en lumiére, la fureur en amours, et le désir et satisfaction et Dieu devient révélé aux hommes et par le moyen de l'homme dans toute créature comme l'excellence du bon la vie la lumiére et l'amour. D'après une pareille source il doit pousser et porter des fruits dans le royaume de Dieu (40); cela il est comme un ange de Dieu possédant le trône de Lucifer et il doit remplir sa royauté avec un autre seigneur angélique. Car il a été expulsé des trois principes et il y a en lui le grand combat de la tentation, car là est son désir éloigné de la source de la douceur et sa voIupté est placée dans le royaume de ce monde, puisque le faux désir de feu s'éléve des ténèbres de ce monde sur la figure d'un serpent qui se met dans l'en bas autour de l'arbre de la croix et insinue dans l'homme avec son pioson la volupté du mal. Pareilles choses sont à remarquer sur la figure là où l'homme est représenté; sa tête au dessus de la croix s'élève en haut avec son coeur (41) et source de vie, se tenant entre deux principes du royaume de Dieu et de ce monde, avec sa main droite après l'arbre de vie (42), mais sa main gauche montre hors de l'arbre de la connaissance et ainsi réfléchissant auquel des deux il doit se donner ou lequel il doit s'approprier (43) ; et comment son corps inférieur formé du limon de la terre se tient dans ce principe et comment la source de ce principe comme une volupté bestiale devient éveillée par le serpent et le penchant vers l'arbre de la connaissance, de manière que son désir et la faim pour cet arbre s'abaissent et se dégoute de ce fruit défendu et comment pareille nourriture en lui pousse une source et agit tellement que le royaume de Dieu (44) meurt et que le royaume de ce monde croit, dans lequel il s'est trouvé dans le plus grand malheur, découvert et nu, dans la faim et dans la soif, dans la chaleur et le froid, dans les angoisses intérieures et dans les lamentations inexprimables.
Encore, comment
Dieu est venu par la grâce à son aide et iI lui a donné,
suivant sa promesse, par le moyen de son verbe puissant, celui qui écrase
le serpent qui dans la plénitude des tenir comme un fameux héros
dans son combat écrase les portes de l'abîme et détruit
la force des ténèbres et affranchit son désir de feu
de toute volupté de la chair et de ce monde, et, par le moyen de
la croix et de la mort, il doit rentrer dans le royaume de Dieu, tellement
que l'homme mort au royaume de ce monde puisse (45) dans le paradis reverdir
et moissonner (46); toutes lesquelles choses sont présentées
au bienveillant lecteur dans ce traité de point en point avec les
témoignages de trés haut éclairé Jacob Boehme,
mis dans un ordre convenable pour la connaissance du principe fondamental.
Nous présentons premiérement la vraie douceur la foi vivifiante
et l'amour actif.
NOTES:
(0) e
(1) Deux mots illisibles
(2) création
(3) Trois mots illisibles
(4) ou
(4 bis) que
(5) Deux mots illisibles
(6) Deux lignes illisibles
(7) inférieur supérieur
(8) d'enveloppe
(9) n'
(10) Un mot illisible
(11) un feu
· Ici figure un triangle la pointe en haut, au sommet et, sur les
côtés duquel sept flammes sont symbolisées .
(12) son
(13) et il est manifesté
(14) dans
(15) Deux lettres illisibles
(16) esprit
(17) e
(18) Un mot illisible
(19) cette
(20) à
(21) représenté
(21bis) n
(22) comp
(23) f
(24) la révelation de
(25) Un mot illisible
(26) force sur elle-même
(27) Trois mots illisibles
(28) Deux mots illisibles
(29) il atteint
(30) et tranchant poussent
(31) Deux mots illisibles
(32) donne
(33) Deux mots illisibles
(34) tout appartient
(35) essaye
(36) Un
(37) une glace
(38) la
(39) par
(40) car il est
(41) et son coeur
(42) et
(43) Plus loin
(44) est mort
(45) moiss
(46) leq