sur les 12 Vérités fondamentales de la doctrine chrétienne
par Emmanuel Swedenborg
LA
MORT ET LA RESURRECTION
CE QU'EST L'HOMME
L'homme n'est
point la vie, mais il est un réceptacle de la vie
qui procède de Dieu.
On croit généralement que la vie est dans l'homme une chose
qui lui appartient, qu'ainsi l'homme est non seulement le réceptacle
de la vie, mais aussi la vie ; si l'on croit communément ainsi, c'est
d'après l'apparence, parce que l'homme vit, c'est-à-dire pense,
parle et agit, absolument comme par lui-même ; c'est pourquoi la théorie
selon laquelle l'homme n'est qu'un réceptacle de la vie, et non la
vie elle-même ne peut-être considérée que comme
un paradoxe, parce que cela est contraire à l'apparence. Qui est-ce
qui peut, d'après la raison, penser que l'Infini puisse créer
autre chose que le fini, et que l'homme, étant fini, soit autre chose
qu'une forme que l'Infini peut vivifier d'après la Vie qu'Il a en
Lui-Même ? C'est là ce qui est entendu par ces paroles :
Jéhovah Dieu forma l'homme, poussière de la terre, et Il souffla
dans ses narines une âme vivante. - Gen., II,
Dieu parce qu'Il est Infini, est la Vie en Soi-Même. Il ne peut la
créer ni par conséquent la transcrire dans l'homme, car ce
serait le faire Dieu ; penser que cela a été fait, ce fut
la folie du serpent ou du diable, et d'après lui celle d'Ève
et d'Adam, car le serpent dit :
Au jour où vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez
comme Dieu. - Gen., III, 5.
" Tous les hommes, quant aux intérieurs qui appartiennent à
leur mental, sont des esprits, revêtus dans le monde d'un corps matériel
qui se trouve à la discrétion de la pensée de son esprit
et sous la dépendance de son affection ; car le mental, qui est l'esprit,
agit, et le corps, qui est matière, est mis en action ; et tout esprit,
après avoir rejeté le corps matériel, est homme avec
une forme semblable à celle de l'homme dans le monde. " - Apocalypse
Expliquée, no 1142.
" L'homme a été créé de telle sorte, qu'il
est à la fois dans le monde spirituel et dans le monde naturel :
le monde spirituel est là où sont les anges, et le monde naturel
là où sont les hommes ; et comme l'homme a été
ainsi créé, c'est pour cela qu'il lui a été
donné un Interne et un Externe ; un Interne, par lequel il est dans
le monde spirituel ; un Externe, par lequel il est dans le monde naturel.
Son Interne est ce qui est appelé l'homme interne, et son Externe,
ce qui est appelé l'homme externe. " - Vraie Religion Chrétienne,
n° 401.
Il y a un corps naturel, et il y a un corps spirituel. -1 Cor., XV, 44.
CE QUI CONSTITUE LA VIE DANS L'HOMME
" À peine quelqu'un sait-il ce qu'est la vie ; quand on pense
à la vie, il semble que c'est quelque chose de volatil, dont on ne
se fait pas d'idée : cela semble ainsi, parce qu'on ignore que Dieu
Seul est la Vie, et que la vie de Dieu est le Divin Amour et la Divine Sagesse
; de là il est évident que la vie chez l'homme n'est pas autre
chose, et que selon le degré dans lequel il reçoit l'amour
et la sagesse il y a chez lui la vie.
" On sait que du soleil procèdent la chaleur et la lumière,
et que toutes les choses de l'univers sont des récipients, et qu'elles
s'échauffent et brillent selon le degré dans lequel elles
reçoivent cette chaleur et cette lumière. Il en est de même
aussi du Soleil où est le Seigneur : la chaleur qui en procède
est l'Amour, et la lumière qui en procède est la Sagesse.
La vie vient donc de l'amour et de la sagesse qui procèdent du Seigneur
comme Soleil.
On peut aussi voir que l'amour et la sagesse procédant du Seigneur
sont la vie, du fait que l'homme devient languissant selon que l'amour se
retire de lui, et stupide selon que la sagesse se retire, et s'ils se retiraient
l'un et l'autre entièrement, il serait anéanti.
" Il y a plusieurs choses de l'amour qui ont reçu d'autres noms,
parce qu'elles sont des dérivations, comme les affections, les désirs,
les appétits, leurs voluptés et leurs agréments ; et
il y a aussi plusieurs choses de la sagesse, comme la perception, la réflexion,
le souvenir, la pensée, l'attention ; et même plusieurs choses
de l'un et de l'autre, tant de l'amour et de la sagesse, comme le consentement,
la conclusion, la détermination à l'acte, sans parler des
autres : toutes ces choses, il est vrai, appartiennent à l'amour
et à la sagesse, mais elles reçoivent leur nom de celui des
deux qui a le plus de pouvoir et en est le plus proche.
" De ces deux-là sont dérivées en dernier lieu
les sensations qui appartiennent à la vue, à l'ouïe,
à l'odorat, au goût et au toucher, avec leurs plaisirs et leurs
charmes : d'après l'apparence, c'est l'oeil qui voit, mais en réalité
c'est l'entendement qui voit par l'oeil : c'est même pour cela que
voir se dit de l'entendement. Il y a apparence que l'oreille entend, c'est
pour cela qu'entendre se dit de l'attention et de l'action d'écouter,
qui appartiennent à l'entendement ; il y a apparence que les narines
odorent et que la langue goûte, mais c'est d'après sa perception
l'entendement qui odore et qui aussi goûte ; c'est encore pour cela
qu'odorer et goûter se disent de la perception ; et ainsi du reste.
Les sources de toutes ces choses-ci et de toutes ces choses-là sont
l'amour, et la sagesse ; d'après cela, on peut voir que l'amour et
la sagesse font la vie de l'homme. " - Divin Amour et Divine Sagesse,
n° 363.
Le Seigneur Dieu nous est un Soleil et un bouclier. - Ps. LXXXIV, 12.
C'est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être Actes,
XVII, 2 8.
L'HOMME A ETE CREE IMMORTEL
" L'homme a été créé de telle sorte que,
quant à son interne, il ne peut pas mourir ; en effet, il peut croire
en Dieu, et aussi aimer Dieu, et par conséquent être conjoint
à Dieu par la foi et, l'amour ; et être conjoint à Dieu,
c'est vivre éternellement.
" Cet interne est chez tout homme qui naît, son externe est ce
par quoi il effectue les choses qui appartiennent à la foi et à
l'amour, ainsi qui appartiennent à l'interne : l'interne est ce qui
est appelé Âme, et l'externe ce qui est appelé Corps.
" L'externe, dont l'homme est enveloppé dans le monde, a été
accommodé aux usages dans le monde ; cet externe est ce qui est rejeté,
quand l'homme meurt ; mais l'externe qui a été accommodé
aux usages dans l'autre vie ne meurt pas ; cet externe en union avec l'interne
est appelé esprit ; esprit bon et ange, si l'homme a été
bon dans le monde ; et esprit mauvais, l'homme a été mauvais
dans le monde.
" L'esprit de l'homme apparaît dans l'autre vie dans une forme
humaine, absolument comme dans le monde ; il jouit aussi de la faculté
de voir, d'entendre, de parler, et de sentir comme dans le monde ; et il
possède à un haut degré toute faculté de penser,
de vouloir et de faire comme dans le monde ; en un mot, c'est un homme quant
à toutes choses en général et en particulier, excepté
qu'il n'est pas enveloppé de ce corps grossier qu'il avait, dans
le monde ; il le laisse en mourant, et il ne le reprend jamais.
" C'est cette continuation de la vie, qui est entendue par la Résurrection.
Si les hommes croient qu'ils ne ressusciteront qu'au jugement dernier, quand
doit aussi périr tout ce qu'il y a de visible dans le monde, c'est
parce qu'ils n'ont pas compris la Parole, et parce que les hommes sensuels
placent dans le corps la vie même, et croient que si le corps ne devait
pas revivre, c'en serait fait de l'homme.
" La vie de l'homme après la mort est la vie de son amour et
la vie de sa foi. Par conséquent sa vie demeure éternellement
telle qu'a été son amour et telle qu'a été sa
foi, pendant qu'il a vécu dans le monde : la vie de l'enfer est à
ceux qui se sont aimés et ont aimé le monde par-dessus toutes
choses, et la vie du ciel est à ceux qui ont aimé Dieu par-dessus
toutes choses et le prochain comme eux-mêmes ; ceux-ci sont ceux qui
ont la foi, mais ceux-là sont ceux qui n'ont pas la foi : la vie
du ciel est celle qui est appelée vie éternelle ; et la vie
de l'enfer est celle qui est appelée mort spirituelle.
" La Parole enseigne que l'homme vit après la mort, quand elle
dit que Dieu est un Dieu non pas des morts mais des vivants, Matt., XXII,
31, que Lazare après la mort a été élevé
au ciel et le riche jeté dans l'enfer, Luc, XVI, 22, 23 et suiv.
; qu'Abraham, Isaac et Jacob sont au ciel, Matt., VIII, II, XXII, 31, 32
; Luc, XVI, 23, 24, 25, 29 ; que Jésus a dit au larron : " Aujourd'hui
tu seras avec Moi au Paradis ", Luc, XXIII, 43 et ailleurs. "
- Arcanes Célestes, nos 10591-10597.
" L'homme peut perdre l'entendement du vrai et la perception du bien,
ce qui arrive par la persuasion du faux d'après le mal ; mais, cependant,
il ne perd pas pour cela la faculté de comprendre le vrai et de percevoir
le bien ; s'il la perd, il n'est plus homme, car l'humain même consiste
en cette faculté ; c'est d'après elle que l'homme vit d'après
la mort, et qu'il apparaît alors comme homme ; car le Divin a été
conjoint avec cette faculté : de là vient que, quoique l'homme
se soit détourné du Divin quant à la vie de son entendement
et à celle de sa volonté, néanmoins par le fait qu'il
peut comprendre le vrai et percevoir le bien il a une conjonction avec le
Divin, et par suite il vit durant l'éternité. " - Apocalypse
Expliquée, n° 547.
Ceux qui auront fait de bonnes oeuvres ressusciteront pour la vie ; et ceux
qui auront fait de mauvaises oeuvres ressusciteront pour le jugement. -
Jean, V, 29.
LA DIFFERENCE ENTRE LA VIE
D'UN HOMME ET CELLE D'UNE BETE
" Il y a dans l'homme des dérivations depuis l'intellectuel
qui est dans la lumière du ciel, jusqu'au sensuel qui est dans la
lumière du monde ; s'il n'y en avait pas, le sensuel ne pourrait
avoir aucune vie, telle qu'est la vie humaine ; le sensuel de l'homme a
la vie, non pas parce qu'il voit d'après la lumière du monde,
car la lumière du monde n'a en soi aucune vie, mais parce qu'il voit
d'après la lumière du ciel, car cette lumière a en
soi la vie ; quand cette lumière tombe chez l'homme dans les choses
qui viennent de la lumière du monde, elle les vivifie et fait qu'il
voit les objets intellectuellement, ainsi comme homme ; c'est de là
que, d'après les connaissances qui sont nées de choses qu'il
avait vues et entendues dans le monde, par conséquent de choses qui
étaient entrées par les sens, l'homme a l'intelligence et
la sagesse, et d'après celles-ci la vie civile, morale et spirituelle.
En effet il y a entre l'intellect et les sens des degrés comme ceux
d'une échelle : la vie de l'homme, qui procède du Divin du
Seigneur, passe par ces degrés depuis l'intime jusqu'au dernier,
et partout elle est dérivée, et elle devient de plus en plus
commune, et très commune dans le dernier plan. Comme chez l'homme
il y a un enchaînement avec le Divin, et que son intime est tel qu'il
peut recevoir le Divin, et non seulement le recevoir, mais même se
l'approprier par la reconnaissance et l'affection, c'est pour cela que l'homme
ne peut jamais mourir ; en effet, il est dans l'éternel et dans l'infini,
non seulement par l'influx qui en procède, mais même par la
réception ; par là ou peut voir avec quelle ignorance et quelle
frivolité pensent au sujet de l'homme ceux qui le comparent à
des animaux, et qui croient qu'après la mort il ne vivra pas plus
que ces animaux, ne considérant pas que chez les animaux il n'y a
aucune réception, ni aucune appropriation réciproque du Divin
par quelque reconnaissance et par quelque affection, ni par conséquent
aucune conjonction : et que, puisque tel est leur état, les formes
récipientes de leur vie ne peuvent être que dissipées
; en effet, chez eux l'influx passe à travers leurs formes organiques
jusque dans le monde, et il s'y termine et s'évanouit, et jamais
il ne retourne. " - Arcanes Célestes, n° 5114.
CE QUI VIT DANS L'HOMME
" Toute personne qui considère le sujet à la lumière
de la raison peut savoir que ce n'est pas le corps qui pense, parce qu'il
est matériel, mais que c'est l'âme qui pense parce qu'elle
est spirituelle. L'âme de l'homme est son esprit qui est immortel.
C'est l'esprit qui pense dans le corps, parce qu'il est spirituel ; le spirituel
reçoit ce qui est spirituel ; vivre spirituellement, c'est penser
et vouloir. Par conséquent, toute la vie rationnelle, qui se manifeste
dans le corps, appartient à l'esprit, et rien de cette vie n'appartient
au corps ; car le corps est matériel ; or ce qui est matériel
est surajouté, et en quelque sorte adjoint, à l'esprit qui
est l'homme lui-même, afin qu'il puisse vivre et accomplir des usages
dans le monde naturel. ; parce que toutes les choses dans ce monde sont
matérielles, et en elles-mêmes privées de vie. Maintenant,
puisque ce qui est matériel ne vit pas, et que seul ce qui est spirituel
vit, il est évident que tout ce qui vit en l'homme est son esprit,
et que le corps ne sert que comme un instrument. On dit d'un instrument
qu'il agit, qu'il se meut ou qu'il frappe ; mais qui ne peut voir que ces
mouvements sont ceux de celui qui se sert de l'instrument, et non ceux de
l'instrument lui-même ?
" Puisque tout ce qui vit dans le corps, et qui d'après la vie
agit et sent, appartient à l'esprit seulement, et non au corps, il
s'ensuit que l'esprit est l'homme lui-même ; ou, ce qui revient au
même, que l'homme, considéré en soi, est un esprit en
forme humaine., puisque tout ce qui vit et sent dans l'homme appartient
à l'esprit, et que tout dans l'homme, depuis la tête jusqu'aux
plantes des pieds, vit et sent. D'où il est évident que lorsque
le corps est séparé de l'esprit, ce qu'on appelle mourir,
l'homme lui-même continue de vivre. " - Ciel et Enfer, nos 432,
433.
L'ESPRIT EST UNE FORME HUMAINE
SUBSTANTIELLE ET ORGANISEE
" L'homme ne peut penser et vouloir à moins qu'il n'y ait un
sujet substantiel d'après lequel et dans lequel il exerce la pensée
et la volition ; l'existence d'une chose sans un sujet substantiel est une
impossibilité. On peut aisément comprendre cela quand on réfléchit
que l'homme ne peut voir sans un organe qui est le sujet de sa vue, ni entendre
sans un organe qui est le sujet de son ouïe : La vue et l'ouïe
sans ces organes ne sont rien, n'existent pas. Il en est de même de
la pensée, qui est une vue interne, et de la perception, qui est
une ouïe interne ; ni l'une ni l'autre ne pourraient exister si elles
n'étaient dans des substances qui sont les sujets de ces facultés.
D'après ces considérations, on peut voir que l'esprit de l'homme
est également dans une forme, qui est la forme humaine, et qu'il
est doué d'organes sensoriels et de sens dont il conserve la jouissance
aussi bien lorsqu'il est réparé du corps que lorsqu'il est
dans le corps ; on peut voir également que toute la vie de l'oeil
ainsi que toute la vie de l'oreille, en un mot, toute la vie des sens que
possède l'homme, n'appartient pas à son corps, mais à
son esprit qui réside dans ces organes et dans leurs plus petites
parties. C'est de là que les esprits voient, entendent, et sentent
comme les hommes, non pas cependant dans le monde naturel, mais dans le
monde spirituel, après la séparation du corps matériel.
La sensation naturelle que l'esprit avait quand il était dans le
corps résultait de la partie matérielle qui lui était
adjointe ; mais même alors, il avait en même temps la sensation
spirituelle par sa pensée et sa volition.
" Ces choses ont été dites afin que l'homme rationnel
puisse être convaincu que l'homme, considéré en lui-même,
est un esprit, et que la forme corporelle qui a été adjointe
à l'esprit pour le servir dans le monde naturel et matériel
n'est pas l'homme, mais seulement un instrument pour l'usage de son esprit.
Mais les confirmations par l'expérience sont plus convaincantes,
parce que les déductions de la raison ne sont pas comprises par un
grand nombre ; et, d'autre part, chez ceux qui se sont confirmés
dans une opinion contraire, ces raisons sont mises en doute par des raisonnements
basés sur les erreurs des sens. Ceux qui se sont confirmés
dans une opinion contraire pensent que les animaux vivent et sentent comme
les hommes et que par conséquent, eux aussi ont un esprit comme l'homme,
et néanmoins cet esprit est dissipé quand leur corps meurt.
Mais la partie spirituelle des animaux n'est pas semblable à celle
de l'homme ; car l'homme a un Intime, que les animaux n'ont point ; c'est
dans cet intime humain que le Divin influe, et c'est par lui qu'Il élève
l'homme vers Lui, et le conjoint à Lui-Même. C'est de là
que l'homme seul, différemment des bêtes, peut penser à
Dieu ainsi qu'aux choses divines du Ciel et de l'Église ; et qu'il
peut d'après ces choses aimer Dieu et Lui être conjoint ; or
ce qui peut être conjoint au Divin ne peut être dissipé
; mais ce qui ne peut être conjoint au Divin est dissipé.
" Comme il importe de dissiper les erreurs conçues par l'homme
qui par suite de son manque de connaissances, et en raison d'un esprit peu
développé ne peut former des conclusions rationnelles sur
de tels sujets, il sera dit ici quelque chose de cet Intime
" Chez chaque ange, et aussi chez chaque homme, il y a un degré
ou une partie intime ou suprême, dans laquelle le Divin du Seigneur
influe immédiatement et de là opère continuellement,
pour réduire en ordre autant que possible, toutes les choses intérieures
successivement selon leurs degrés. Ce degré intime ou suprême
peut être appelé l'entrée du Seigneur chez l'ange et
chez l'homme, et Son habitacle en eux. C'est par ce degré intime
que l'homme est homme et se distingue des animaux qui ne l'ont pas. C'est
de là que l'homme peut être élevé quant aux intérieurs
de son mental et de sa disposition vers le Seigneur, de telle sorte qu'il
peut croire en Lui, L'aimer et ainsi le voir ; et qu'il peut recevoir de
l'intelligence et de la sagesse, et parler d'après la raison, ce
qui n'est pas le cas chez les animaux. C'est aussi grâce à
ce degré intime ou suprême qu'il vit éternellement ;
mais ce qui est opéré par le Seigneur dans cet intime n'est
perçu par aucun ange parce que c'est au-dessus de sa pensée,
et que cela transcende sa sagesse. " - Ciel et Enfer, n° 434.
Ta science, Seigneur, est trop merveilleuse pour moi, et si élevée
que je n'y saurais atteindre. Si je monte aux cieux, Tu y es, si je me couche
au sépulcre, T'y voilà. Je Te célébrerai de
ce que j'ai été fait d'une étonnante et admirable manière
; Tes oeuvres sont merveilleuses, et mon âme le connaît bien.
- Ps. CXXXIX, 6, 8, 14
L'HOMME EST ASSOCIE AUX ANGES ET
AUX ESPRITS ALORS QU'IL VIT DANS LE MONDE
" Tout homme est en communion avec les anges du ciel ou avec les esprits
de l'Enfer parce qu'il est né pour devenir spirituel, et que cela
n'est pas possible à moins qu'il ne soit conjoint, avec ceux qui
sont spirituels. Toutefois l'homme, l'ange et l'esprit ne savent rien de
cette conjonction ; et cela, parce que l'homme, tant qu'il vit dans le monde,
est dans un état naturel, et que l'ange et l'esprit sont dans un
état spirituel, et qu'en raison de la différence entre le
naturel et le spirituel, l'un n'apparaît pas à l'autre ; d'où
il résulte évidemment qu'ils sont conjoints, non pas quant
aux pensées, mais quant aux affections ; et sur celles-ci à
peine quelqu'un réfléchit-il parce qu'elles ne sont point
dans la lumière dans laquelle est l'entendement et par suite la pensée
de l'entendement, mais elles sont dans la chaleur dans laquelle est la volonté
et par suite l'amour de la volonté. La conjonction par les affections
de l'amour entre les hommes et les anges et esprits est si étroite,
que si elle était rompue, et que par suite ils fussent séparés,
les hommes tomberaient à l'instant en défaillance, et que
si elle n'était pas réparée, et qu'ils ne fussent pas
conjoints, les hommes expireraient.
" Comme l'homme vit continuellement en communion avec les habitants
du monde spirituel, c'est pour cela même que, lorsqu'il sort du monde
naturel il se trouve aussitôt avec ses semblables avec qui il était
en communion dans le monde ; de là vient que chacun après
la mort s'imagine vivre encore dans le monde, car alors il vient dans la
compagnie de ceux qui lui ressemblent quant aux affections de sa volonté
; et il les reconnaît, comme les parents reconnaissent les leurs dans
le monde ; et c'est pour cela, que dans la Parole, il est dit de ceux qui
meurent, qu'ils ont été assemblés et recueillis vers
les leurs. D'après ce qui vient d'être dit, on peut voir que
l'homme régénéré est en communion avec les anges
du Ciel, et le non-régénéré en communion avec
les esprits de l'enfer. " - Vraie Religion Chrétienne, n°
607.
L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui Le craignent, et les défend.
- Ps. XXXIV, 8.
Il donnera charge de toi à Ses anges afin qu'ils te gardent dans
toutes tes voies. - Ps. XCI, 17.
LA CAUSE IMMEDIATE DE LA MORT
" Puisque jusqu'à présent on a ignoré que le mental
de l'homme, par lequel il est entendu sa volonté, son entendement,
est l'esprit de l'homme et que l'esprit est l'homme lui-même ; et
que d'autre part on a ignoré que l'esprit a un pouls et une respiration
comme le corps, on n'a pas pu savoir que le pouls et la respiration de l'esprit
influent dans le pouls et la respiration de son corps, et les produisent.
Puis donc que l'esprit de l'homme jouît d'un pouls et d'une respiration
comme le corps, il s'en suit qu'il y a une semblable correspondance du pouls
et de la respiration de l'esprit de l'homme avec le pouls et la respiration
de son corps ; car le mental, comme il a été dit, est l'esprit
de l'homme ; c'est pourquoi lorsque la correspondance de ces deux mouvements
cesse, il se fait une séparation, qui est la mort.
" La séparation ou la mort arrive, quand le corps par quelque
maladie ou quelque accident vient dans cet état, qu'il ne peut pas
agir comme un avec son esprit, car ainsi périt la correspondance,
et avec la correspondance la conjonction ; non pas quand cesse la respiration
seule, mais quand cesse le pouls du coeur ; car tant que le coeur bat, l'amour
avec sa chaleur vitale reste et conserve la vie, comme cela est évident
par les défaillances et les suffocations, et aussi par l'état
de la vie de l'embryon dans l'utérus. En un mot, la vie du corps
de l'homme dépend de la correspondance de son pouls et de sa respiration
avec le pouls et la respiration de son esprit ; et quand cette correspondance
cesse, la vie du corps cesse, et son esprit continue dans le monde spirituel
sa vie, qui est tellement semblable à sa vie dans le monde naturel,
qu'il ne sait pas qu'il a quitté ce monde. " - DivinAmour et
Divine Sagesse, n° 390.
POURQUOI LA MORT DU CORPS EST NECESSAIRE
" Les choses qui appartiennent à l'âme ne se manifestent
point tant que le mental est attaché aux choses corporelles, au point
que l'homme croit à peine avoir une âme, et croit encore moins
qu'elle doit vivre après la mort ; mais dès qu'il s'éloigne
des choses corporelles, celles qui appartiennent à l'âme et
à la vie se manifestent ; c'est là aussi la raison pour laquelle
il faut non seulement que les choses corporelles meurent avant que l'homme
puisse naître de nouveau, mais aussi que le corps meure avant que
l'homme puisse venir dans le ciel et voir les choses célestes. "
- Arcanes Célestes, n° 1408.
En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le
grain de froment ne meurt après qu'on l'a jeté dans la terre,
il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. - Jean, XII,
24.
CE QUI EST ENTENDU PAR LA MORT DANS LA PAROLE
" La vie éternelle, que posséderont les justes, est la
vie provenant du bien ; le bien a en soi la vie, parce qu'il procède
du Seigneur qui est la vie même. Dans la vie qui procède du
Seigneur, il y a la sagesse et l'intelligence, car recevoir du Seigneur
le bien et par suite vouloir le bien, c'est la sagesse ; et recevoir du
Seigneur le vrai et par suite croire le vrai c'est l'intelligence. Or ceux
qui ont cette sagesse et cette intelligence ont la vie ; et comme la félicité
a été adjointe à une telle vie, c'est la félicité
éternelle qui est signifiée aussi par la vie. C'est le contraire
pour ceux qui sont dans le mal ; ils paraissent, il est vrai, surtout à
eux-mêmes, comme s'ils avaient la vie, mais la vie qu'ils ont est
celle qui, dans la Parole, est appelée la mort, et elle est aussi
la mort spirituelle, car ils n'ont aucune sagesse du bien, ni aucune intelligence
du vrai : c'est ce qui peut être évident pour quiconque réfléchit
; en effet, puisque la vie est dans le bien et par, suite dans le vrai,
elle ne peut pas être dans le mal ni par conséquent dans le
faux, car le mal et le faux sont opposés au bien et au vrai et éteignent
la vie ; la vie n'est donc en eux que telle qu'elle est dans les insensés.
" - Arcanes Célestes, n° 5070.
Je connais tes oeuvres : tu as la réputation d'être vivant,
mais tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui va mourir. Souviens-toi,
donc, de ce que tu as reçu et de ce que tu as entendu, et le garde,
et te repens. - Apoc., III, 2, 3.
Il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère
que voilà était mort, et il est revenu à la vie : il
était perdu, et il est retrouvé. - Luc, XV, 3 2.
TOUT HOMME EST IMMORTEL,
MAIS SEUL LES BONS ONT LA VIE ETERNELLE
" Le Seigneur réside dans les deux facultés de liberté
et de rationalité que possède tout homme et qui font qu'il
est homme. De là vient que le méchant peut comprendre aussi
bien que le bon ce qui est bien et ce qui est mal ; et que la puissance
lui est continuellement donnée par le Seigneur de rejeter le mal
et de vouloir le bien. En effet, le Seigneur réside dans ces deux
facultés chez chaque homme, car Il veut être reçu par
l'homme, faire sa demeure chez lui, et lui donner les félicités
de la vie éternelle. Ces choses appartiennent à la volonté
du Seigneur, parce qu'elles appartiennent à son Divin Amour. C'est
cette volonté du Seigneur qui fait que ce que l'homme pense, dit,
veut et fait, apparaît en lui comme étant à lui. D'après
ces explications, il est évident que c'est par ces deux facultés
que le Seigneur se conjoint à l'homme, et qu'il fait que l'homme
est réciproquement conjoint.
" Sans ces deux facultés, l'homme n'aurait ni l'immortalité
ni la vie éternelle, car par elles, il y a conjonction avec le Seigneur
et réformation et régénération. Par la conjonction
l'homme a l'immortalité, et par la réformation et la régénération
il a la vie éternelle : et comme par ces facultés il y a conjonction,
du Seigneur avec tout homme, tant méchant que bon, c'est pour cela
que tout homme a l'immortalité ; mais la vie éternelle, c'est-à-dire,
la vie du ciel, est pour l'homme chez qui il y a la conjonction réciproque
depuis les intimes jusqu'aux derniers, c'est-à-dire pour l'homme
qui choisit le bien, et le veut et le fait, par amour du bien lui-même.
" - Divine Providence, n° 96.
Je suis la Résurrection et la Vie : celui qui croit en moi vivra
quand même il serait mort. Et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra
point pour toujours. - Jean, XI, 25.
LA MORT N'EST QUE LA SEPARATION
DE L'ESPRIT DU CORPS MATERIEL
" Quand le corps ne peut plus accomplir dans le monde naturel les fonctions
qui correspondent aux pensées et aux affections de l'esprit qui l'anime,
on dit que l'homme meurt : cela a lieu lorsque cessent la respiration des
poumons et le pouls du coeur. Néanmoins l'homme ne meurt pas alors,
mais il est seulement séparé de la partie corporelle qui lui
avait été adjointe pour le servir dans le monde ; car l'homme
lui-même continue de vivre. Il est dit que l'homme lui-même
continue de vivre, parce que l'homme n'est pas homme en vertu du corps,
mais en vertu de l'esprit ; car c'est l'esprit qui pense dans l'homme, et
c'est la pensée avec l'affection qui fait l'homme. D'où il
est évident que par la mort du corps, l'homme qui l'habitait ne fait
que passer d'un monde dans un autre. C'est pour cette raison que la mort,
dans le sens interne de la Parole, signifie la résurrection, c'est-à-dire
la continuation de la vie dans le monde spirituel.
" Il y a une communication intime de l'esprit avec la respiration et
le pouls du coeur ; car sa pensée communique avec la respiration,
et son affection, qui dérive de son amour, communique avec le pouls
du coeur. Lors donc que ces deux mouvements cessent dans le corps, une séparation
s'effectue immédiatement
Ces deux mouvements, à savoir, la respiration des Poumons et le pouls
du coeur, sont les liens qui relient l'esprit au corps, de sorte que dès
que ces liens sont brisés, l'esprit est libéré, et
le corps étant dès lors privé de la vie de son esprit,
se refroidit et commence à se désagréger. Si la communication
intime de l'esprit est avec le pouls du coeur et la respiration du poumon,
la raison en est que les mouvements vitaux dépendent de ces deux
choses, non seulement en général, mais dans chaque petit détail.
" L'esprit, après sa séparation, reste encore un peu
de temps dans le corps jusqu'à ce que le mouvement du coeur ait complètement
cessé, et cela a lieu, suivant la nature de la maladie qui a causé
la mort ; dans certains cas, le mouvement du coeur continue assez longtemps,
et dans d'autres, peu de temps. Dès que ce mouvement a cessé
complètement, l'homme est ressuscité ; et cela est fait par
le Seigneur Seul. Par la résurrection il est entendu la séparation
de l'esprit du corps, et son introduction dans le monde spirituel. L'esprit
n'est pas séparé du corps avant que le battement du coeur
ait cessé complètement parce que le coeur correspond à
l'affection dérivée de l'amour, qui est la vie même
de l'homme ; en effet, c'est de l'amour qui l'anime que chacun a sa chaleur
vitale ; et tant que cette conjonction continue, il y a correspondance,
et par là même la vie de l'esprit dans le corps. " - Ciel
et Enfer, nos 445-447.
Quant à la résurrection des morts, n'avez-vous point lu ce
que Dieu vous a dit : je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le
Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. - Matt.,
XXII, 31, 32.
LE PROCESSUS DE LA RESURRECTION
DECRIT` D'APRES L'EXPERIENCE
" Non seulement il m'a été dit comment l'homme est ressuscité,
mais cela m'a aussi été montré par une expérience
vivante. L'expérience elle-même m'a été accordée
afin que je puisse en faire comprendre pleinement le processus.
" Je fus mis dans un état d'insensibilité quant aux sens
du corps, et ainsi dans un état presque semblable à celui
des mourants, avec cette seule différence que la vie intérieure,
ainsi la pensée restait intacte, de telle sorte que je percevais
et retenais dans ma mémoire les choses qui m'arrivaient, et qui arrivent
à ceux qui sont ressuscités des morts. Je perçus que
la respiration du corps était presque enlevée, alors que la
respiration intérieure de l'esprit continuait, conjointe à
une respiration douce et tacite du corps. La communication quant au pouls
du coeur fut alors ouverte avec le royaume céleste, parce que ce
royaume correspond au coeur chez l'homme. Je vis aussi les anges célestes
; quelques-uns, à une certaine distance, et deux à mon chevet,
où ils étaient assis. Ainsi toute ma propre affection fut
enlevée, mais la pensée et la perception seules restaient.
Je fus dans cet état pendant quelques heures, et les esprits qui
m'entouraient se retirèrent, pensant que j'étais mort. Je
perçus aussi une odeur aromatique, comme celle d'un corps embaumé
; car lorsque les anges célestes sont présents, l'odeur de
la mort est perçue comme étant aromatique. Lorsque les esprits
perçoivent cette odeur, ils ne peuvent approcher ; ainsi, les mauvais
esprits sont éloignés de l'esprit de l'homme au moment où
il est introduit dans la vie éternelle. Les anges qui se trouvaient
près de ma tête étaient silencieux, me communiquant
seulement leurs pensées ; et lorsque celles-ci sont reçues,
les anges savent que l'esprit est dans l'état où il peut être
retiré du corps. La communication de leurs pensées s'effectue
dans le ciel. Comme la pensée et la perception m'avaient été
laissées afin que je puisse connaître et me rappeler comment
la résurrection se fait, je perçus que ces anges désiraient
connaître mes pensées, pour s'assurer qu'elles étaient
semblables à celles des mourants, lesquelles se rapportent généralement
à la vie éternelle ; et ils désiraient maintenir mon
esprit dans cette pensée. Il me fut accordé spécialement
de percevoir, et aussi de sentir comme une attraction et une extraction
des intérieurs de mon mental et par conséquent de mon esprit,
du corps, et il me fut dit que cela était fait par le Seigneur, et
que c'est le moyen par lequel la résurrection est opérée.
" Les anges célestes qui sont auprès de celui qui est
ressuscité, ne l'abandonnent pas, parce qu'ils aiment tout le monde
; mais si l'esprit du ressuscité est tel qu'il ne peut plus supporter
la présence d'anges célestes, il désire en être
séparé, et alors des anges du Royaume spirituel du Seigneur
s'approchent et lui ouvrent les yeux à la lumière spirituelle
; car jusqu'alors il n'a rien vu, mais il avait la pensée seulement.
Il m'a aussi été montré comment cela était fait.
Il semblait que les anges spirituels déroulaient la peau qui recouvre
l'oeil gauche, afin que l'oeil pût être ouvert. Cela n'est qu'une
apparence, mais l'esprit perçoit la chose ainsi ; et lorsque la peau
qui recouvre l'oeil semble avoir été déroulée,
il perçoit quelque lumière, mais obscurément, à
peu près comme il arrive parfois à l'homme de percevoir la
lumière à travers ses paupières closes au moment de
se réveiller. Cette lumière obscure me parut être d'une
couleur céleste, mais j'appris par la suite que la couleur varie
avec les différentes personnes, Après cela j'eus la sensation
que quelque chose était doucement déroulé de sur mon
visage, et alors la pensée spirituelle est induite. Cette sensation
de comme un déroulement d'une peau sur le visage est aussi une apparence
qui représente la transition de la pensée naturelle à
la pensée spirituelle. Les anges prennent un soin extrême pour
éviter qu'aucune idée qui ne soit inspirée par l'amour
ne se présente à la personne au cours de sa résurrection.
Ils lui disent alors qu'il est un esprit. Après lui avoir ouvert
les yeux à la lumière, les anges spirituels rendent au nouveau
venu tous les services qu'il peut désirer dans cet état, et
l'instruisent concernant les choses de l'autre vie, autant qu'il peut les
comprendre ; mais si l'esprit novice n'est pas disposé à recevoir
l'instruction, il désire se séparer de ces anges. Ce ne sont
pas eux qui l'abandonnent, mais lui-même qui s'en sépare ;
car les anges aiment toute personne et leur plus grand désir est
de lui rendre des services, de l'instruire et de l'introduire dans le ciel,
car cela est pour eux la plus grande joie. Après que le nouveau venu
s'est séparé des anges, il est reçu par de bons esprits,
qui aussi lui rendent toutes sortes de services tant qu'il reste avec eux
; mais si sa vie dans le monde a été telle qu'il ne peut rester
dans la compagnie des bons, il désire se séparer d'eux également,
et ces changements continuent, jusqu'à ce qu'enfin il s'associe avec
ceux qui sont semblables à lui. Avec eux, il trouve sa vie, et ce
qui est étonnant, il mène une vie semblable à celle
qu'il a menée dans le monde. " - Ciel et Enfer, nos 448-450.
L'HOMME APRES LA MORT EST DANS
UNE PARFAITE FORME HUMAINE
" Que la forme de l'esprit d'un homme est la forme humaine, ou autrement
dit, que même dans sa forme l'esprit est un homme, cela est évident
quand on considère que l'homme est homme d'après son esprit,
et nullement d'après son corps. La forme du, corps adjoint à
l'esprit correspond à celle de ce dernier, car l'esprit est revêtu
d'un corps suivant sa propre forme. C'est de là que l'esprit d'un
homme agit sur chaque partie du corps, même la plus petite partie,
d'une manière si intime, à tel point que si une partie quelconque
du corps était soustraite à cette action, elle cesserait de
vivre. Que tel soit le cas, on peut le savoir d'après cette seule
considération, que la pensée et la volonté mettent
en activité toutes les parties du corps, tant collectivement que
séparément. Or la pensée et la volonté appartiennent
à l'esprit de l'homme, et non pas au corps. Si l'homme qui vit dans
le monde naturel ne voit pas dans une forme humaine un esprit désincarné,
ou l'esprit d'un autre homme, la raison en est que l'oeil, qui est l'organe
de la vue corporelle est matériel ; or ce qui est matériel
ne peut voir que ce qui est matériel, et ce qui est spirituel voit
ce qui est spirituel. Mais lorsque la vue spirituelle est ouverte, les esprits
sont vus dans leur propre forme, qui est la forme humaine.
" La forme de l'esprit est la forme humaine, parce que l'homme quant
à son esprit, est créé pour être une forme du
ciel ; car toutes les choses du ciel et de son ordre sont rassemblées
dans celles qui constituent le mental de l'homme ; c'est de là que
l'homme a la faculté de recevoir l'intelligence et la sagesse. Que
l'on dise la faculté de recevoir l'intelligence et la sagesse, ou
la faculté de recevoir le ciel, c'est la même chose. - Ciel
et Enfer, nos 453, 454.
Et moi, Jean, j'ai vu et j'ai ouï ces choses. Et après les avoir
ouïes et vues, je me jetai aux pieds de l'ange qui me les montrait,
pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi bien de le faire ; car je suis
ton compagnon de service. Adore Dieu. - Apoc., XXII, 8, 9.
L'HOMME RESTE ENTIEREMENT HOMME
DANS L'AUTRE MONDE
" Il m'a été montré par d'innombrables expériences
que lorsque l'homme quitte le monde naturel pour entrer dans le monde spirituel,
ce qui arrive quand il meurt, il emporte tout ce qui fait qu'il est homme,
excepté son corps matériel ; car lorsqu'il entre dans la vie
après la mort, il a un corps comme dans le monde naturel ; il n'y
a aucune différence quant à l'apparence, puisqu'il ne s'aperçoit
d'aucun changement. Toutefois, son corps est alors spirituel, et par conséquent
séparé du corps matériel ou purifié des choses
terrestres. Quand ce qui est spirituel touche et voit ce qui est spirituel,
c'est exactement comme lorsque ce qui est naturel touche et voit ce qui
est naturel ; de sorte que lorsque l'homme est devenu un esprit, il ne sait
rien d'autre sinon qu'il est dans le corps qu'il avait dans le monde ; par
conséquent, il ne sait pas qu'il a trépassé. Car l'homme
devenu esprit jouit aussi de tous les sens tant externes qu'internes, dont
il avait la jouissance dans le monde ; il voit comme auparavant ; il entend
et parle comme auparavant ; il odore et goûte comme auparavant, et
lorsqu'on le touche, il le sent comme auparavant. Il désire, souhaite,
pense, réfléchit, aime et veut comme auparavant ; et ceux
qui aiment les études, lisent et écrivent comme auparavant.
En un mot, le passage de cette vie dans l'autre, ou de ce monde dans l'autre,
est semblable au passage d'un endroit dans un autre ; car l'homme emporte
tout ce qu'il possédait en lui-même comme homme, de sorte qu'on
ne saurait dire que l'homme, après la mort, qui n'est que la mort
du corps matériel, a perdu quoique ce soit de ce qui fait sa personnalité
il emporte avec lui sa mémoire naturelle, car il retient tout ce
qu'il a entendu, vu, lu, appris, et pensé dans le monde, depuis la
plus tendre enfance jusqu'à la fin de sa vie ; mais comme les objets
naturels dont le souvenir est dans la mémoire ne peuvent être
reproduits dans le monde spirituel, ces souvenirs sont à l'état
latent, comme cela arrive dans le monde quand l'homme ne pense pas à
telle ou telle chose, ou telle ou telle personne : néanmoins ces
choses passées sont reproduites quand il plaît au Seigneur.
L'homme sensuel ne peur croire que tel est l'état de l'homme après
la mort, parce qu'il ne le comprend pas, car l'homme sensuel ne peut faire
autrement que penser naturellement, même au sujet de choses spirituelles,
il s'ensuit que tout ce qu'il ne voit pas de ses yeux corporels et ne touche
pas avec ses mains, il affirme que cela n'a aucune existence.
" Néanmoins, la différence est grande entre la vie de
l'homme dans le monde spirituel et sa vie dans le monde naturel. Ceux qui
sont dans le ciel ont les sens de la vue et de l'ouïe bien plus exquis
qu'ils ne l'avaient dans le monde, et ils pensent aussi plus sagement qu'auparavant
; car ils vivent dans la lumière du ciel, qui surpasse de beaucoup
de degrés la lumière du monde ; et ils entendent dans une
atmosphère spirituelle qui, de même, surpasse de beaucoup de
degrés l'atmosphère terrestre. Ces différences, en
ce qui concerne les sens externes sont semblables à la différence
qui existe entre un ciel clair et un épais brouillard dans le monde,
ou encore entre la lumière de midi et le crépuscule. En effet,
puisque la lumière du ciel est le Divin Vrai, Elle permet à
la vue angélique de voir et de distinguer les plus petites choses.
La vue externe des anges correspond aussi à leur vue interne, qui
est celle de leur entendement ; car chez les anges il y a correspondance
entre la vue interne et la vue externe, de sorte qu'elles font un ; d'où
résulte leur sens exquis de la vue. Leur ouïe également
correspond à la perception tant de leur entendement que de leur volonté
; et par conséquent, ils perçoivent dans le son de voix et
les paroles prononcées par un autre, les moindres détails
de son affection et de sa pensée ; dans le son de sa voix ils perçoivent
toutes les particularités de son affection, et dans les paroles qu'ilprononce,
toutes les particularités de sa pensée. Toutefois, les autres
sens des anges ne sont pas aussi exquis que ceux de leur vue et de leur
ouïe, parce que la vue et l'ouïe servent à leur intelligence
et à leur sagesse, mais non les autres ; si donc ces derniers étaient
aussi exquis, ils diminueraient la lumière et les délices
de leur sagesse, et introduiraient le délice des désirs provenant
de différents appétits corporels, qui obscurciraient et affaibliraient
leur entendement dans la mesure où ils prévaudraient. Tel
est le cas chez les hommes dans le monde, car ils sont lourds d'esprit et
stupides en ce qui concerne les vérités spirituelles, dans
la mesure où ils s'adonnent à l'excès au sens du goût
et aux attraits du toucher. " - Ciel et Enfer, nos 461, 462.
Ensuite je regardai, et je vis une grande multitude que personne ne pouvait
compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue
; ils se tenaient devant le trône et devant l'Agneau, vêtus
de robes blanches, et ils avaient des palmes à la main ; et ils criaient
d'une voix forte, en disant : " Le salut est à notre Dieu qui
est assis sur le trône, et à l'Agneau. " - Apoc., VII,
9, 10.
LA DIFFERENCE ENTRE LA RESURRECTION
DU SEIGNEUR ET CELLE DE L'HOMME
" Le Seigneur est ressuscité non seulement quant à son
esprit mais aussi quant à son corps, parce qu'Il a glorifié
tout son Humain quand Il était dans le monde, c'est-à-dire
qu'Il l'a fait Divin ; car chez Lui l'âme était le Divin Même,
et son Corps fut rendu semblable à l'âme, c'est-à-dire
au Père, et par conséquent il fut fait Divin aussi. C'est
de là que, différemment de tout homme, Il ressuscita avec
tout son corps. Il le montra aussi clairement à ses disciples, qui
croyaient voir un esprit quand Il leur apparut, car Il leur dit :
Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi ; touchez-moi et voyez : un
esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai. En leur disant cela,
Il leur montra ses mains et ses pieds. - Luc, XXIV, 39-40.
Ainsi, par ces paroles, Il déclara qu'Il était Homme non seulement
quant à l'esprit, mais aussi quant au corps. - Ciel et Enfer, n°
316.
Jésus leur répondit " Détruisez ce temple et en
trois jours je le relèverai. " Mais Il parlait du temple de
son corps. - Jean, II, 19, 21.
L'ENSEIGNEMENT DU SEIGNEUR
CONCERNANT LES MARIAGES DANS LE CIEL
Dans les. Évangélistes, on lit ces paroles :
Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection,
s'approchèrent et firent à Jésus, cette question :
Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit : Si le frère
de quelqu'un meurt, ayant une femme sans avoir d'enfants, son frère
épousera la femme, et suscitera une postérité à
son frère. Or, il y avait sept frères. Le premier se maria,
et mourut sans enfants. Le second et le troisième épousèrent
la veuve ; il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser
d'enfants. Enfin, la femme mourut aussi. À la résurrection,
duquel d'entre eux sera-t-elle donc la femme ? Car les sept l'ont eue pour
femme. Jésus leur répondit : Les enfants de ce siècle
font des noces et sont donnés en mariage ; mais ceux qui seront trouvés
dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection
des morts ne feront point de noces ni ne seront donnés en mariage
; ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils sont semblables aux anges, et
qu'ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que
les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse a fait connaître quand,
près du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu
d'Isaac et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des
vivants ; car par Lui tous vivent. - Luc, XX, 27-38 ; Math., XXII, 23-33
; Marc, XII, 18-27.
Il y a deux choses que le Seigneur a enseignées par ces paroles :
la première, que l'homme ressuscite après la mort ; et la
seconde, qu'on n'est point donné en mariage dans le ciel. Que l'homme
ressuscite après la mort, Il l'a enseigné par ces paroles,
que Dieu n'est point le Dieu des morts mais des vivants, et qu'Abraham,
Isaac et Jacob vivent. C'est aussi ce qu'Il a enseigné dans la parabole
sur le riche en enfer et sur Lazare au ciel. - Luc, XVI, 22-31.
Secondement, qu'on n'est point donné en mariage dans le ciel, Il
l'enseigne par ses paroles, que ceux qui sont jugés dignes de prendre
part à l'autre siècle ne font point de noces, et ne sont point
donnés en mariage.
Il est bien évident d'après les paroles qui suivent immédiatement
qu'il n'est pas entendu d'autres noces que les noces spirituelles ; car
Il dit : " Ils ne peuvent plus mourir, parce qu'ils sont pareils aux
anges, et qu'ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
" Par les noces spirituelles il est entendu la conjonction avec le
Seigneur, et celle-ci se fait dans le monde ; et quand elle a été
faite dans le monde, elle a aussi été faite dans les cieux
; c'est pourquoi dans les cieux il n'est pas fait de noces une seconde fois
et on n'est pas donné en mariage, cela est aussi entendu par ces
paroles : " Les fils de ce siècle font des noces et sont donnés
en mariage ; mais ceux qui seront jugés dignes d'obtenir l'autre
siècle, ne feront point de noces ni ne seront donnés en mariage.
Ceux-ci sont aussi appelés par le Seigneur " Fils des Noces
" - Math., IX, 15 ; Marc, II, 19 - et ici " anges ", "
fils de Dieu " et " fils de la résurrection ".
Il est évident d'après les passages suivants que faire des
noces, c'est être conjoint au Seigneur, et qu'entrer aux noces, c'est
être reçu dans le Ciel par le Seigneur.
Le Royaume des Cieux est semblable à un Roi, qui fit des noces pour
son Fils ; et il envoya des serviteurs, et il invita aux noces. - Math.,
XXII, I-14.
" Le Royaume des Cieux est, semblable à dix vierges, qui sortirent
à la rencontre du Fiancé ; les cinq qui étaient prêtes
entrèrent aux noces, mais à celles qui n'avaient point d'huile
dans leurs lampes, il ne fut pas ouvert, et le Seigneur leur dit :
Je ne vous connais point. - Math., XXV, 1 et suiv.
Il est évident que le Seigneur a parlé ici de Lui-Même,
car au verset 13, il est dit : " Veillez, parce que vous ne savez pas
le jour ni l'heure, où le Fils de l'homme viendra. "
Puis aussi, d'après l'Apocalypse :
Il est venu le temps des noces de l'Agneau, et Son Épouse s'est parée.
Heureux ceux qui ont été, appelés au Souper des noces.
- XIX, 7, 9
- Amour Conjugal, n°41.
LA MORT NE SEPARE PAS CEUX QUI SONT
UNIS PAR UN AMOUR VRAIMENT CONJUGAL
" Ceux qui ont vécu entre eux dans l'amour vraiment conjugal
ont été unis quant aux âmes, et par suite quant aux
mentals ; et cette union, étant spirituelle, est une adjonction actuelle
de l'âme et du mental de l'un, à l'âme et au mental de
l'autre adjonction qui ne peut nullement être dissoute. Il s'en suit
que de tels couples ne peuvent nullement être séparés
par la mort de l'un, puisque l'esprit du défunt ou de la défunte
cohabite sans cesse avec l'esprit de celle ou de celui qui a survécu,
et cela jusqu'à la mort du survivant, quand de nouveau, ils se rejoignent,
et se réunissent, et qu'ils s'aiment plus tendrement qu'auparavant
parce qu'ils sont dans le monde spirituel. - Amour Conjugal, n° 321.
Jésus leur répondit : N'avez-vous pas lu que Celui qui créa
l'homme, au commencement, les créa mâle et femelle, et qu'il
est dit : C'est à cause de cela que l'homme quittera son père
et sa mère, et qu'il s'attachera à son épouse, et les
deux ne seront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une
seule chair. - Math., XIX, 4, 5, 6.
LES ERREURS DE LA FOI CONCERNANT
LA RESURRECTION
" La croyance commune jusqu'à présent a été
que les hommes n'entrent pas dans le ciel ou dans l'enfer avant le jour
du Jugement Dernier, lorsque les âmes retourneront dans leur corps,
et jouiront ainsi des choses qu'on croit appartenir en propre au corps.
Les simples ont été amenés à cette croyance
par ceux qui ont fait profession de sagesse et se sont livrés à
des recherches sur l'âme de l'homme. Comme ceux-ci n'ont porté
leur pensée que sur le monde naturel et nullement sur le monde spirituel,
ni par conséquent sur l'homme spirituel, il ne leur est pas venu
à l'esprit que l'homme naturel tire sa forme de l'homme spirituel.
Ils auraient pu voir cependant que, c'est l'homme spirituel qui pense et
qui veut, et que la pensée et la volonté sont tout clans toutes
les choses de l'homme naturel, d'une manière si absolue, que l'action
n'est que la volonté, et que le langage n'est que la pensée
; car si tu ôtes la pensée et la volonté, à l'instant
cessent le langage et l'action. Comme ces érudits n'ont rien su du
monde spirituel, ni rien par conséquent de l'esprit de l'homme, c'est
pour cela qu'ils ont conçu l'idée que l'homme ne peut pas
vivre homme avant que son âme soit rentrée dans le corps, et
se soit revêtue de ses sens. De là sont nées ces idées
si vaines sur la résurrection, à savoir que les corps, quoique
rongés par les vers ou réduits entièrement en poussière,
seraient recomposés par la Divine Toute-Puissance, et seront réunis
aux âmes ; et que cela n'arrivera qu'à la fin du monde, quand
l'univers visible périra ; outre plusieurs autres choses semblables
qui toutes surpassent la conception de telle sorte qu'à la première
intuition du mental elles se montrent impossibles et contre l'Ordre Divin,
et par suite aussi affaiblissent la foi de plusieurs. En effet, ceux qui
pensent d'après quelque sagesse ne peuvent croire que ce qu'ils saisissent
en quelque façon ; et la foi aux choses impossibles n'existe pas.
C'est de là aussi que tirent un argument négatif ceux qui
ne croient pas à la vie après la mort. " - Jugement Dernier,
n° 24.
Lorsqu'un homme entend la Parole du Royaume de Dieu, et qu'il ne la comprend
point, le malin vient, et enlève ce qui a été semé
dans son coeur. - Math., XIII, 19.
POURQUOI LA CROYANCE EN LA RESURRECTION
DU CORPS MATERIEL A ETE PERMISE
Il a été permis aux hommes de croire à la résurrection
du corps matériel parce que, ne pensant que d'après les sens,
ils ne peuvent comprendre autre chose sinon que l'âme ou l'esprit
ne peut vivre dans la forme humaine à moins qu'elle ne reprenne le
corps dont elle était enveloppée dans le monde. Si donc, on
ne leur disait pas que ce corps ressuscitera, ils rejetteraient de leur
coeur, comme incompréhensible, la doctrine sur la résurrection
et sur la vie éternelle. Toutefois, cette idée sur la résurrection
a au moins cela d'utile, qu'ils croient à la vie après la
mort ; et de cette foi il résulte que, lorsqu'atteints d'une maladie
grave ils sont étendus dans un lit et ne pensent point, comme précédemment,
d'après les choses mondaines et corporelles, ils croient alors qu'aussitôt
après leur décès ils vivront. Ils parlent même
alors du ciel et de l'espoir d'y vivre aussitôt après la mort
sans avoir égard à ce qu'on leur a enseigné sur le
jugement dernier. De même lorsque ceux qui sont dans la foi parlent
des leurs qui meurent ou sont morts, sans penser en même temps au
jugement dernier, ils croient qu'ils doivent vivre et qu'ils vivent hommes
aussitôt après le décès. " - ArcanesCélestes,
n° 10.758.
POURQUOI LA VERITE CONCERNANT LA VIE
FUTURE N'EST PAS REVELEE AU MOYEN DE VlSIONS
" Presque tous ceux qui, par la mort, entrent dans le monde spirituel
sont très étonnés de se trouver vivants, et de s'apercevoir
qu'ils sont hommes exactement comme auparavant ; qu'ils voient, entendent,
et parlent, que leur corps a le sens du toucher, et qu'il n'y a absolument
aucune différence. Ils sont aussi stupéfiés de penser
que l'Église ne sache rien de cet état de l'homme après
la mort, ni rien au sujet du ciel et de l'enfer, lorsque cependant tous
ceux qui, dès le commencement, ont vécu dans le monde, sont
dans l'autre monde où ils continuent de vivre comme hommes. Ils se
demandent aussi pourquoi cela n'était pas révélé
ouvertement aux hommes dans le monde par des visions, vu que c'est une chose
essentielle de la foi de l'Église. Mais il leur fut dit du ciel que
cela aurait pu être fait, car rien n'est plus facile quand il plaît
au Seigneur, mais que ceux qui se sont confirmés dans des faussetés
contre ces choses, ne croiraient pas même s'il leur était permis
de voir ; et aussi que chez ceux qui sont imbus de faussetés, il
serait dangereux de confirmer quoi que ce soit au moyen de visions, parce
qu'ils commenceraient par croire pour nier ensuite peu après, et
ainsi ils profaneraient la vérité. La Parole, du reste, enseigne
que ceux qui sont dans des faussetés ne seraient pas persuadés,
même si des révélations extraordinaires leur étaient
accordées.
Abraham lui répondit : Ils ont Moïse et les prophètes
; qu'ils les écoutent. Le riche dit : Non, père Abraham, mais
si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit
: S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne
se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.
- Luc, XVI, 29-31
L'IDEE SPIRITUELLE CONCERNANT LA MORT
" Les anges n'ont aucune connaissance de la mort, ni de la maladie
; ils n'en ont aucune idée ; c'est pourquoi quand l'homme lit dans
la Parole des passages où il est question de mort ou de maladie,
ils ont l'idée de la continuation de la vie et de la résurrection.
La raison en est que lorsque l'homme meurt, il dépouille seulement
ce qui lui avait servi pour l'usage dans le monde, et il entre dans la vie,
dans laquelle il avait été quant à son esprit. Pareillement
l'idée de la régénération se présente
à eux, car la régénération est la résurrection
à la vie, puisqu'auparavant l'homme était spirituellement
mort, tandis que quand il a été régénéré
il devient vivant et fils de la résurrection : l'homme lui-même
quand il vit dans le corps, s'il désire le Ciel, n'a pas non plus
d'autre pensée sur la mort et sur la maladie qui la précède,
sinon que c'est la résurrection à la vie ; car lorsqu'il pense
au ciel, il se détache de l'idée qui concerne le corps, surtout
quand il est malade et qu'il approche de la mort ; de là il est évident
que l'idée spirituelle sur la mort du corps est une idée sur
le renouveau de la vie. " - ArcanesCélestes, n° 6221.
En vérité, en vérité, je vous dis que celui
qui écoute ma Parole et qui croit à Celui qui m'a envoyé,
a la vie éternelle, et il ne sera point sujet à la condamnation
; mais il est passé de la mort à la vie. - Jean, V, 24.