sur les 12 Vérités fondamentales de la doctrine chrétienne
par Emmanuel Swedenborg
L'ENFER LE MAL CHEZ L'HOMME EST L'ENFER CHEZ LUI
" Il y a des gens qui croient que Dieu détourne sa face de l'homme, et le précipite dans l'enfer. Ils se confirment dans cette opinion d'après le sens littéral de la Parole, où se trouvent de semblables expressions, ne sachant pas que le sens spirituel de la Parole, qui explique le sens de la lettre, est tout à fait différent ; et que par suite la Doctrine réelle de l'Église, qui vient du sens spirituel de la Parole, enseigne autre chose, à savoir, que Dieu ne détourne jamais Sa face de l'homme ni ne le rejette loin de Lui, et que jamais Il ne précipite qui que ce soit dans l'enfer, ni ne se met en colère. C'est aussi ce que tout homme éclairé perçoit aisément d'après cette considération, que Dieu est le Bien même, l'Amour même et la Miséricorde même ; que le Bien même ne peut faire de mal à qui que ce soit, et que l'amour même et la Miséricorde même ne peuvent rejeter l'homme. Ceux qui pensent d'après un esprit éclairé, quand ils lisent la Parole, perçoivent clairement que Dieu ne se détourne jamais de qui que ce soit; et que, ne se détournant pas de lui, Il agit avec lui d'après le Bien, d'après l'Amour et d'après la Miséricorde, c'est-à-dire, qu'Il veut son bien, qu'Il l'aime, et qu'Il a une compassion infinie à son égard.
Ceux qui sont éclairés voient en outre que le bien et le mal
sont deux opposés ; que tout bien vient du ciel, et tout mal de l'enfer
; que le Divin du Seigneur faisant le ciel, il n'influe du Seigneur chez
l'homme que le bien, et de l'enfer que le mal ; et qu'ainsi le Seigneur
détourne continuellement l'homme du mal et le conduit au bien, alors
que l'enfer induit continuellement l'homme au mal. D'après ces explications,
il est évident que le Seigneur influe avec le bien chez tout homme,
chez le méchant comme chez le bon, mais avec cette différence
qu'Il détourne continuellement du mal l'homme méchant, et
conduit continuellement au bien l'homme bon ; et que la cause d'une telle
différence est chez l'homme lui-même.
D'après cette considération on peut voir que l'homme fait
le mal d'après l'enfer, et qu'il fait le bien d'après le Seigneur
; mais parce que l'homme croit que tout ce qu'il fait, il le fait d'après
lui-même, il s'en suit que le mal qu'il fait lui est adhérent
comme sien, d'où il résulte que c'est l'homme qui est cause
de son mal, et nullement le Seigneur. Le mal chez l'homme est l'enfer chez
lui, car soit qu'on dise le mal, soit qu'on dise l'enfer, c'est la même
chose. Maintenant, puisque l'homme est cause de son mal, c'est donc aussi
lui qui s'induit lui-même en enfer, et non le Seigneur qui l'y induit.
Le Seigneur, bien loin d'induire l'homme en enfer, le délivre de
l'enfer autant qu'il ne veut pas et n'aime pas être dans son mal.
Or, le tout de la volonté et de l'amour de l'homme reste chez lui
après la mort ; celui qui veut et aime un mal dans le monde, veut
et aime le même mal dans l'autre vie, et il ne souffre plus alors
qu'on l'en sépare. Il s'en suit qu'un homme qui est dans le mal est
lié à l'enfer, et qu'il est aussi en actualité quant
à son esprit dans l'enfer, et après l'a mort ne désire
rien davantage que d'être là où est son mal : c'est
donc l'homme qui, après la mort, se précipite lui-même
dans l'enfer, et ce n'est point le Seigneur qui l'y précipite. "
- Ciel et Enfer, nos 545-547.
L'AMOUR DE SOI EST L'AMOUR QUI REGNE DANS L'ENFER
ET FAIT L'ENFER CHEZ L'HOMME
" On ne sait pas dans le monde que l'amour de soi, considéré
en lui-même, est l'amour qui règne dans l'enfer et fait, l'enfer
chez l'homme. L'amour de soi, c'est de vouloir du bien à soi seul,
et non aux autres, si ce n'est en vue de soi ; ainsi ; de ne vouloir du
bien ni à l'Église, ni à la patrie, ni à aucune
société humaine, comme aussi de ne leur faire du bien qu'en
vue de la réputation, de l'honneur et de la gloire. Et si l'on ne
voit pas ces avantages dans les usages qu'on remplit pour elles, on dit
dans son coeur :
Que m'importe ? Pourquoi ferais-je cela ? Et en conséquence on ne
le fait pas. Il est donc évident que celui qui est dans l'amour de
soi n'aime ni l'Église, ni la patrie, ni la société,
ni aucun usage, mais qu'il n'aime que lui-même. Son plaisir n'est
que le plaisir de son amour, et comme le plaisir qui provient de l'amour
fait la vie de l'homme, sa vie est par conséquent la vie de soi-même.
Celui qui s'aime, aime aussi les siens, qui sont en particulier ses enfants
et petits-enfants, et en général tous ceux qui font un avec
lui, et qu'il appelle les siens ; ainsi aimer ceux-ci et ceux-là,
c'est aussi s'aimer soi-même, car il les considère comme en
lui et se considère comme en eux.
Par la comparaison avec l'amour céleste, on peut voir quelle est
la nature de l'amour de soi : L'amour céleste, c'est d'aimer les
usages que l'homme fait pour l'Église, pour la patrie, pour une société
humaine et pour un concitoyen, à cause du bien qui en résulte,
car c'est là aimer Dieu et aimer le prochain, parce que tous les
usages et tous les biens viennent de Dieu, et sont aussi le prochain qui
doit être aimé. Mais celui qui les aime pour soi-même,
ne les aime que comme des domestiques parce qu'ils sont à son service
; il s'ensuit que celui qui est dans l'amour de soi veut que l'Église,
la Patrie, les sociétés humaines et les concitoyens le servent,
et il ne veut pas les servir. Il se place au-dessus d'eux et les met au-dessous
de lui. Autant donc quelqu'un est dans l'amour de soi, autant il s'éloigne
du ciel, parce qu'autant il s'éloigne de l'amour céleste.
Il s'ensuit que plus quelqu'un s'aime, plus il s'éloigne du Divin,
et par conséquent du ciel. Être conduit par soi-même,
c'est être conduit par son propre, et le propre de l'homme n'est rien
que mal.
L'homme est plongé dans son propre, ainsi dans ses maux héréditaires,
toutes les fois qu'il a en vue son propre avantage dans les biens qu'il
fait. L'amour de soi, aussi, est d'une telle nature, qu'autant on lui lâche
les freins, c'est-à-dire, autant on éloigne les liens externes,
qui sont la crainte de la loi et des peines qu'elle inflige, et la crainte
que chacun a de perdre sa réputation, son honneur, son profit, sa
fonction ou sa vie, autant il s'élance jusqu'à vouloir enfin
dominer non seulement sur tout le globe, mais encore sur tout le ciel, et
sur le Divin même ; jamais il n'y a pour lui de borne. Voilà
ce qui réside caché en quiconque est dans l'amour de soi,
quoique cela ne se manifeste pas devant le monde, où l'homme est
retenu par les liens dont il vient d'être parlé. On le voit
clairement chez les rois, qui n'étant pas retenus par ces freins,
ruinent et subjuguent des royaumes, autant que le succès les seconde,
et aspirent à une puissance et à une gloire sans bornes. On
le voit plus clairement encore par la Babylonie d'aujourd'hui, qui a étendu
sa domination sur le ciel, s'est attribué toute la puissance Divine
du Seigneur, et porte continuellement ses désirs au-delà.
Qu'on se figure quelque société composée de semblables
hommes, dont chacun s'aime exclusivement et n'aime les autres qu'autant
que ces derniers le servent, et l'on verra que leur amour n'est autre que
celui qui règne entre brigands, qui s'embrassent et s'appellent amis
tant qu'ils agissent conjointement, mais se précipitent les uns contre
les autres et s'égorgent dès qu'ils n'agissent plus conjointement
et secouent la domination de leurs chefs. On verra qu'ils sont pleins, d'une
haine implacable les uns contre les autres, qu'ils se moquent dans leur
coeur de tout ce qui est juste et sincère, et même du Divin,
qu'ils rejettent comme n'existant pas ; c'est encore ce qui devient plus
évident d'après leurs sociétés dans les enfers.
" - Ciel et Enfer, nos 555-560.
" De même que le ciel consiste dans l'amour envers le Seigneur
et à l'égard du prochain, et dans la joie et la félicité
qui en résultent, de même l'enfer consiste dans la haine envers
le Seigneur et le prochain, et dans les peines et les tourments qui, en
sont la conséquence. " - Arcanes Célestes, n° 693.
LA QUALITE ET L'ETAT DES ESPRITS INFERNAUX
" Tous ceux qui sont dans les enfers sont dans différents genres
de mal et par suite dans des faussetés ; nul n'y est dans un mal
et en même temps dans des vérités. La plupart des méchants,
dans le monde, connaissent des vérités spirituelles, c'est-à-dire
des vérités de l'Église, car ils les ont apprises dès
l'enfance, puis d'après les prédications et la lecture de
la Parole, et ensuite ils ont parlé d'après ces vérités
; quelques-uns même ont induit les autres à croire qu'ils étaient
Chrétiens de coeur, parce qu'ils savaient parler d'après ces
vérités avec une affection simulée et aussi agir sincèrement
comme d'après une foi spirituelle. Mais ceux d'entre eux qui en eux-mêmes
ont pensé contre ces vérités, et se sont abstenus de
faire le mal seulement à cause des lois civiles, et pour leur réputation,
les honneurs et le lucre, sont méchants de coeur, et ne sont dans
les vérités et dans le bien que quant au corps et non quant
à l'esprit. Aussi, dans l'autre vie, lorsque les choses externes
leur sont ôtées, et que les choses internés qui ont
appartenu à leur esprit sont dévoilées, sont-ils entièrement
dans les maux et dans les faussetés. Ils n'ont aucune vérité
ni aucun bien. Il est évident alors que les vérités
d'après lesquelles ils avaient parlé, résidaient dans
leur mémoire seulement, et que c'est de là qu'ils les tiraient,
quand ils parlaient et simulaient le bien qu'ils faisaient comme d'après
un amour et une foi spirituels. Quand de tels esprits sont mis dans leurs
internes, par conséquent dans leurs maux, ils ne peuvent plus prononcer
des vérités, mais prononcent seulement des faussetés,
puisqu'ils parlent d'après leurs maux. En effet, d'après le
mal il est impossible de prononcer des vérités, puisque du
mal procède ce qui est faux. Chaque esprit mauvais est réduit
dans cet état avant d'être jeté dans l'enfer ; cela
s'appelle être dévasté quant aux vérités
et aux biens. " - Ciel et Enfer, n° 5 5 1.
LE CIEL EST OUVERT A TOUT ETRE HUMAIN,
MAIS LES MECHANTS NE PEUVENT Y DEMEURER
" L'état spirituel, qui est celui de l'homme après la
mort, est totalement différent de l'état naturel. Il est tel
que nul ne peut être ailleurs que là où est son amour
dominant, car là est le plaisir de sa vie ; et chacun veut être
dans le plaisir de sa vie ; et l'esprit de l'homme ne peut être ailleurs,
car cela fait sa vie ; bien plus, sa respiration même, comme aussi
le battement de son coeur. Il en est autrement dans le monde naturel, où
l'externe de l'homme a été, instruit dès l'enfance
à feindre par le visage, le langage et le geste, des plaisirs autres
que ceux qui appartiennent à son interne ; on ne peut donc pas, d'après
l'état de l'homme dans le monde naturel, conclure sur son état
après la mort ; car l'état de chacun après la mort
est spirituel, et cet état consiste en ce qu'il ne peut être
ailleurs que dans le plaisir de son amour. D'après ces explications,
on peut voir clairement que quiconque est dans le plaisir de l'enfer ne
peut être mis dans le plaisir du ciel, qu'on appelle communément
joie céleste, ou, ce qui est la même chose, que quiconque est
dans le plaisir du mal ne peut être mis dans le plaisir du bien ;
c'est encore ce qu'on peut conclure plus clairement de ce que, après
la mort, il n'est refusé à personne de monter dans le ciel
; le chemin lui est montré, la faculté lui en est donnée,
et il est introduit ; mais dès que celui qui est dans le plaisir
du mal entre dans le ciel, sa poitrine commence à être oppressée,
son coeur à être torturé, et il éprouve une défaillance
dans laquelle il se tord comme un serpent approché du feu ; et, la
face détournée du ciel et tournée vers l'enfer, il
s'enfuit en se précipitant, et n'a de repos que dans la société
de son amour. Il en est ainsi parce que l'opposé agit contre l'opposé.
" Par là on peut voir que personne ne peut venir dans le ciel
par miséricorde immédiate, que par conséquent il ne
suffit pas d'y être admis comme se l'imaginent beaucoup de personnes
dans le monde, puis aussi qu'il n'y a pas de salvation opérée
en un moment, car cela suppose une miséricorde immédiate.
" - Divine Providence n° 338.
" Voici comment les choses se passent : quand l'homme entre dans l'autre
vie, il est d'abord reçu par des anges qui lui rendent tous les services
possibles et qui lui parlent du Seigneur, du ciel, de la vie angélique,
et l'instruisent dans les vérités et dans les biens ; mais
si l'homme, alors esprit, est tel, que dans le monde il ait reçu
des instructions sur de semblables choses, mais qu'il les ait niées
ou méprisées dans son coeur, alors, après quelques
entretiens avec les anges, il désire se séparer d'eux et cherche
à les quitter ; or, dès que ceux-ci s'en aperçoivent,
ils le laissent, et lui, après s'être lié avec d'autres,
s'associe enfin à ceux qui sont dans un mal semblable au sien. Quand
cela arrive, il se détourne du Seigneur et tourne sa face vers l'enfer
auquel il avait été conjoint dans le monde, et où résident
ceux qui sont dans un semblable amour du mal. Par là il est évident
que le Seigneur attire à Lui tout esprit comme tout homme par des
anges et aussi par l'influx du ciel, mais que les esprits qui sont dans
le mal résistent obstinément, se détachent pour ainsi
dire du Seigneur, et sont entraînés par leur mal, ainsi par
l'enfer ; et comme ils sont entraînés, et que d'après
l'amour du mal ils veulent être entraînés, il est constant
qu'ils se jettent eux-mêmes d'après leur liberté dans
l'enfer. Que cela soit ainsi, on ne peut le croire dans le monde, d'après
l'idée qu'on se fait de l'enfer ; et même dans l'autre vie
cela n'apparaît pas non plus autrement aux yeux de ceux qui sont hors
de l'enfer, mais non chez ceux qui s'y jettent. En effet, ils y entrent
de leur plein gré, et ceux qui entrent d'après un ardent amour
du mal apparaissent comme s'ils étaient précipités
la tête en bas et les pieds en haut ; c'est d'après cette apparence
qu'il semble qu'ils soient précipités dans l'enfer comme par
une force Divine. " - Ciel et Enfer, n° 548.
COMMENT EST REÇU UN ESPRIT INFERNAL EN ENFER
" Il vient d'être dit que l'esprit mauvais se précipite
de son plein gré dans l'enfer ; il sera donc aussi dit en peu de
mots d'où cela vient, alors que dans l'enfer il y a de tels tourments.
De chaque enfer s'exhale une sphère de cupidités, dans lesquelles
sont ceux qui y demeurent. Quand cette sphère est perçue par
un esprit qui est dans une semblable cupidité, elle affecte son coeur
et le remplit de plaisir, car la cupidité et le plaisir de la cupidité
ne font qu'un. En effet, ce que quelqu'un désire est pour lui un
plaisir ; de là vient que l'esprit se tourne vers cet enfer, et par
plaisir de coeur il désire y être, car il ne sait pas encore
qu'il y a là de tels tourments, et celui qui le sait désire
néanmoins y être. En effet, dans le monde spirituel personne
ne peut résister à sa cupidité, parce que sa cupidité
appartient à son amour, et son amour à sa volonté,
et sa volonté à sa nature, et que là chacun agit d'après
sa nature. Lors donc que l'esprit, de son plein ou avec une entière
liberté arrive à son enfer et y entre, il est d'abord reçu
en ami. Il croit par conséquent qu'il est venu parmi des amis, mais
cela dure seulement quelques heures. Pendant cet intervalle on examine quel
est son astuce, et par suite quelle est sa valeur. Après cet examen
on commence à l'infester de différentes manières, et
successivement avec plus de force et plus de véhémence, ce
qui se fait en l'introduisant plus intérieurement et plus profondément
dans l'enfer, car plus on y est intérieurement et profondément,
plus les esprits sont méchants : après les infestations, on
se met à lui infliger des peines rigoureuses, jusqu'à ce qu'il
ait été réduit en servitude. Mais là, comme
il existe continuellement des mouvements de rébellion, parce que
chacun veut être le plus grand et brûle de haine contre les
autres, il en résulte de nouvelles séditions ; ainsi une scène
se change en une autre, de sorte que ceux qui avaient été
réduits en servitude sont délivrés, afin de prêter
secours à quelque nouveau diable pour subjuguer les autres ; alors
ceux qui ne se soumettent pas et ne servent pas selon le caprice du vainqueur
sont de nouveau tourmentés de diverses manières et ainsi continuellement.
Tels sont les tourments de l'enfer, qui sont appelés feu infernal.
" - Ciel et Enfer, n° 574.
COMME LE CIEL, L'ENFER EST DISTINGUE
EN DEUX ROYAUMES
" Il faut qu'on sache qu'il y a deux royaumes, dans lesquels ont été
distingués les cieux, à savoir, le royaume céleste
et le royaume spirituel. À ces deux royaumes correspondent d'après
l'opposé les deux royaumes dans lesquels ont été distingués
les enfers. Au royaume céleste correspond d'après l'opposé
le royaume infernal qui est composé de diables et est par suite appelé
le Diable ; et au royaume spirituel, correspond d'après l'opposé
le royaume infernal, qui est composé de satans et est par suite appelé
Satan. Comme le royaume céleste est composé d'anges qui sont
dans l'amour envers le Seigneur, et qu'ainsi le royaume infernal qui lui
est opposé est composé de diables qui sont dans l'amour de
soi, il s'ensuit que de cet enfer découlent les maux de tout genre
; et comme le royaume spirituel est composé d'anges qui sont dans
la charité à l'égard du prochain, et qu'ainsi le royaume
infernal qui lui est opposé est composé de satans qui sont
dans les faussetés d'après l'amour du monde, de là
vient que de cet enfer découlent les faussetés de tout genre.
" - Apocalypse Expliquée, n° 740.
IL Y A TROIS ENFERS DISTINCTS
" Comme l'enfer a été distingué en autant de sociétés
qu'il y en a dans le ciel, il y a aussi par conséquent autant d'enfers
que de sociétés du ciel. Comme en général il
y a trois cieux, de même aussi en général il y a trois
enfers, à savoir le plus profond, qui est opposé au ciel intime
; le moyen, qui est opposé au ciel moyen, et le supérieur,
qui est opposé au premier ciel. " - Ciel et Enfer, n° 542.
L'ENFER SE COMPOSE D'INNOMBRABLES SOCIETES
" L'enfer a été distingué en sociétés
de la même manière que le ciel, et aussi en autant de sociétés
qu'il y en a dans le ciel ; car chaque société dans le ciel
a une société qui lui est opposée dans l'enfer, et
cela à cause de l'équilibre. Mais les sociétés
dans l'enfer ont été distinguées selon les maux et
par suite selon les faussetés, parce que les sociétés
dans le ciel sont distinguées selon les différentes sortes
de bien et par suite selon les vérités. Qu'il y ait un mal
opposé à chaque bien, et une fausseté opposée
à chaque vérité, c'est ce qu'on peut savoir du, fait
qu'il n'existe rien sans rapport avec un opposé, et que d'après
l'opposé on connaît la qualité d'une chose, et dans
quel degré elle est car c'est de là que résultent toute
perception et toute sensation. " - Ciel et Enfer, n° 541.
CHAQUE ESPRIT INFERNAL
A SA PROPRE PLACE DANS L'ENFER
" Par lui-même l'homme tend continuellement vers l'enfer le plus
profond, mais il en est continuellement détourné par le Seigneur
; et celui qui ne peut pas être détourné est préparé
pour une place dans l'enfer, pour laquelle il est aussi inscrit aussitôt
après sa sortie du monde ; et cette place y est opposée à
une place dans le ciel, car l'enfer est en opposition avec le ciel. C'est
pourquoi, de même que l'homme-ange a sa place assignée dans
le ciel selon son affection du bien et de la vérité, de même
l'homme-diable a la sienne assignée dans l'enfer selon son affection
du mal et de la fausseté : en effet, deux opposés mis en ordre
dans une situation semblable en opposition l'un à l'autre sont contenus
dans l'enchaînement. C'est à l'intime de la Divine Providence
à l'égard de l'enfer. " - La Divine Providence, n°
69.
LE SEIGNEUR PREVOIT CETTE PLACE
ET IL Y POURVOIT
" L'opération de la Divine Providence pour sauver l'homme commence
dès sa naissance, et continue jusqu'à la fin de sa vie. Pour
comprendre cela, il faut qu'on sache que le Seigneur voit quel est l'homme,
et prévoit quel il veut être, ainsi quel il sera ; et afin
qu'il soit homme et par suite immortel, son libre arbitre ne peut être
ôté. C'est pourquoi le Seigneur prévoit son état
après la mort, et Il y pourvoit dès sa naissance jusqu'à
la fin de sa vie ; chez les méchants Il y pourvoit en permettant
les maux, tout en les en détournant sans cesse, et chez les bons
Il y pourvoit en les conduisant au bien. Ainsi la Divine Providence est
continuellement en opération pour sauver l'homme ; mais ne peuvent
être sauvés que ceux qui veulent être sauvés ;
et ceux-là veulent être sauvés, qui reconnaissent Dieu,
et sont conduits par Lui ; et ceux-là ne le veillent pas, qui ne
reconnaissent pas Dieu, et se conduisent eux-mêmes, car ceux-ci ne
pensent ni à la vie éternelle, ni à la salvation, mais
ceux-là y pensent. Le Seigneur le voit, et toujours Il les conduit
selon les lois de Sa Divine Providence, contre lesquelles Il ne peut agir,
puisqu'agir contre elles, ce serait agir contre Son Divin Amour et Sa Divine
Sagesse. Maintenant, comme Il prévoit les états de tous après
la mort, et qu'Il prévoit aussi les places de ceux qui ne veulent
pas être sauvés, dans l'enfer, et les places de ceux qui veulent
être sauvés, dans le ciel, il s'ensuit qu'Il pourvoit pour
les méchants à leurs places en permettant et en détournant,
et pour les bons à leurs places en conduisant. S'Il ne faisait pas
cela continuellement depuis la naissance de chacun jusqu'à la fin
de sa vie, le ciel ne subsisterait pas, ni l'enfer non plus ; car sans cette
Prévoyance, et sans en même temps cette Providence, le ciel
et l'enfer ne seraient qu'une sorte de confusion. " - Divine Providence,
n° 333.
PAR " LE DIABLE " IL EST ENTENDU L'ENFER EN GENERAL
" On a cru jusqu'ici dans le monde, qu'il y a un certain Diable qui
est à la tête des enfers, et que ce diable avait été
créé ange de lumière, mais qu'après être
devenu rebelle, il fut précipité dans l'enfer avec sa troupe.
Cette croyance vient de ce que, dans la Parole, il est parlé du Diable
et de Satan, et aussi de Lucifer, et de ce que dans ces passages la Parole
a été entendue selon le sens de la lettre, tandis que cependant
c'est l'enfer qui est entendu par le Diable et Satan. Par le Diable, il
est entendu l'enfer le plus profond, où sont les plus méchants,
appelés mauvais génies ; et par Satan, l'enfer qui est au-dessus,
où se trouvent ceux qui ne sont pas si méchants et sont appelés
mauvais esprits. Par Lucifer sont entendus ceux qui sont de Babel ou de
Babylonie, c'est-à-dire ceux qui étendent leurs dominations
jusqu'au ciel. Il est évident qu'il n'y a aucun diable auquel aient
été soumis les enfers. Tous ceux qui sont dans les enfers,
de même que tous ceux qui sont dans les cieux, viennent du genre humain.
Chacun devient diable ou satan selon le degré dans lequel il a été
opposé au Divin pendant sa vie dans le monde. " - Ciel et Enfer,
n° 544.
L'EQUILIBRE ENTRE LE CIEL ET L'ENFER
" Le mal s'exhale et monte continuellement de l'enfer, et le bien s'exhale
et descend continuellement du ciel parce que chacun est entouré d'une
sphère spirituelle, et que cette sphère efflue et émane
de la vie des affections et des pensées provenant des affections
; et parce qu'une telle sphère de vie efflue de chacun, il en résulte
qu'une telle sphère efflue de même de chaque société
céleste et de chaque société infernale, par conséquent
de toutes les sociétés ensemble, c'est-à-dire de tout
le ciel et de tout l'enfer. Si du ciel efflue le bien, c'est parce que tous
y sont dans le bien ; et si de l'enfer efflue le mal, c'est parce que tous
y sont dans le mal. Le bien qui efflue du ciel vient du Seigneur seul, car
les anges, qui sont dans les cieux, sont tous détournés de
leur propre et retentis dans le Propre du Seigneur, qui est le Bien Même
; mais les esprits qui sont dans les enfers sont tous dans leur propre ;
or le propre de chacun n'est absolument rien que mal, et parce qu'il n'est
rien que mal il est un enfer. - Ciel et Enfer, n° 591.
" Il m'a été donné quelquefois de percevoir la
sphère de faussetés d'après le mal qui émanait
de l'enfer ; c'était comme un continuel effort pour détruire
tout bien et toute vérité, un effort joint à la colère
et à une sorte de fureur de ne pouvoir y parvenir, cet effort tendant
surtout à annihiler et à détruire le Divin du Seigneur,
parce que c'est de Lui que procèdent tout bien et toute vérité.
Au contraire, j'ai perçu, émanant du ciel, la sphère
de la vérité d'après le bien, par laquelle était
réprimée la fureur de l'effort qui s'élevait de l'enfer,
répression d'où résultait l'équilibre. Je perçus
que cette sphère qui émanait du ciel, procédait du
Seigneur Seul, quoiqu'elle parût procéder des anges du ciel.
Si elle était perçue comme procédant du Seigneur Seul
et non des anges, c'était parce que chaque ange dans le ciel reconnaît
que rien du bien ni du vrai ne vient de lui-même, mais que tout vient
du Seigneur. " - Ciel et Enfer, n° 538.
LE SEIGNEUR SEUL GOUVERNE L'ENFER
" Lorsqu'il a été traité du ciel, il a été
montré que le Seigneur est le Dieu du ciel, qu'ainsi tout gouvernement
dans les cieux appartient au Seigneur (1) ; et comme le rapport entre le
ciel et l'enfer est tel que celui qui existe entre deux opposés qui
agissent mutuellement l'un contre l'autre, et dont l'action et la réaction
produisent un équilibre dans lequel toutes choses subsistent, c'est
pourquoi il est nécessaire que celui qui gouverne l'un gouverne aussi
l'autre, afin que toutes choses, en général et en particulier,
soient tenues dans l'équilibre ; en effet, si le Seigneur ne repoussait
les attaques de la part des enfers, et n'y réprimait les frénésies,
l'équilibre périrait et la destruction de l'équilibre
entraînerait la ruine de tout. " - Ciel et Enfer, n° 536.
" Jamais aucun ange ni aucun esprit ne peuvent résister aux
maux continuellement exhalés des enfers, puisque par leur propre
ils tendent tous à l'enfer. D'après cela il est évident
que si le Seigneur Seul ne gouvernait tant les cieux que les enfers, il
n'y aurait de salut pour qui que ce soit. En outre, tous les enfers font
un, car les maux dans les enfers sont connexes, comme les biens dans les
cieux ; et résister à tous les enfers, qui sont innombrables,
et qui agissent ensemble contre le ciel et contre tous ceux qui y sont,
n'est possible qu'au seuil Divin, qui procède uniquement du Seigneur.
" - Ciel et Enfer, n° 592.
Seigneur, où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je
loin de ta face Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche en enfer,
t'y voilà. Psaume CXXXIX, 7, 8.
COMMENT LES ENFERS SONT GOUVERNES
PAR LE SEIGNEUR
" Il sera dit en peu de mots comment les enfers sont gouvernés
par le Seigneur : Les enfers sont gouvernés par un influx commun
du Divin Bien et du Divin Vrai procédant des cieux, par lequel l'effort
commun qui émane continuellement des enfers est modéré
et réprimé ; il l'est aussi par un influx spécial de
chaque ciel et de chaque société du ciel. Mais, en général,
tous ceux qui sont dans les enfers sont gouvernés par les craintes
; quelques-uns par des craintes implantées dès le monde et
restées inculquées en eux ; mais comme ces craintes ne suffisent
point et se dissipent peu à peu, ils sont gouvernés par la
crainte des peines par lesquelles principalement ils sont détournés
de commettre des maux. Ces peines sont en grand nombre, les unes plus douces,
les autres plus sévères, selon les maux. Il faut qu'on sache
que l'unique moyen de réprimer les violences et les fureurs de ceux
qui ont dans les enfers est la crainte de la peine. Il n'existe pas d'autre
moyen. " - Ciel et Enfer, n° 543.
LE ROLE JOUE PAR LES INFERNAUX
DANS LE GOUVERNEMENT DES ENFERS
" Il y a des gouvernements dans les enfers, car s'il n'y en avait pas,
ils ne seraient pas tenus dans des liens ; mais les gouvernés y sont
opposés aux gouvernements dans les cieux. Tout y appartient à
l'amour de soi ; là, chacun veut commander aux autres et avoir la
suprématie ; ils ont de la haine contre eux qui ne leur sont pas
favorables et exercent des vengeances contre eux, les traitent avec cruauté
; car tel est l'amour de soi. C'est pourquoi ils ont pour chefs ceux qui
ont le plus de malice, et ils leur obéissent par crainte. "
- Ciel et Enfer, n° 220.
" C'est pourquoi sont préposés aux autres de plus méchants,
qui les surpassent en adresse et en artifices, et peuvent, par des peines
et par les terreurs qu'elles inspirent, les tenir dans l'obéissance
et dans la servitude ; ces chefs n'osent pas dépasser les bornes
qui leur sont prescrites. " - Ciel et Enfer, n° 543.
LA PART DES ANGES
DANS LE GOUVERNEMENT DES ENFERS
" Les enfers sont aussi gouvernés, dans le particulier, par
des anges auxquels il est donné de regarder dans les enfers, et d'en
réprimer les frénésies et les tumultes ; quelquefois
même des anges y sont envoyés, et par leur présence
ils les apaisent. " - Ciel et Enfer, n° 543.
" Le Seigneur gouverne les enfers aussi par des anges auxquels est
donnée la faculté de voir du lieu où ils sont toutes
les choses qui existent dans ces enfers ; cela est fait ainsi afin qu'il
y ait de l'ordre, et pour que l'un ne fasse point violence à l'autre
au-delà de ce qui est permis : cette fonction est donnée aux
anges, et par elle la domination sur les enfers. " - Arcanes Célestes,
n° 8237.
" Lorsque les esprits infernaux sont punis, il y a toujours des anges
présents qui modèrent la punition et allègent les peines
des misérables. Mais ils ne peuvent les ôter, parce que tel
est l'équilibre de toutes choses dans l'autre vie que le mal porte
en soi sa punition. " - Arcanes Célestes, n° 967.
" L'Amour, tel qu'il est chez le Seigneur, surpassé tout entendement
humain, et il est surtout incroyable pour ceux qui ne savent pas ce que
c'est que l'amour céleste, dans lequel sont les anges. Ces anges,
pour sauver une âme de l'enfer, regardent la mort comme rien ; bien
plus, s'ils le pouvaient, ils subiraient l'enfer pour elle. Toutefois, ils
avouent que rien de cet amour ne vient d'eux-mêmes, mais que tout
ce qui appartient à cet amour procède du Seigneur Seul ; ils
s'indignent même si quelqu'un pense autrement. " - Arcanes Célestes,
n° 2077.
LES PUNITIONS NE VIENNENT PAS DU SEIGNEUR MAIS DU MAL
" Les esprits infernaux sont punis avec sévérité,
afin que par les châtiments ils soient détournés de
faire le mal. Il semble aussi qu'ils soient punis par le Seigneur, mais
toujours est-il que rien de la peine ne vient du Seigneur, mais qu'elle
vient uniquement du mal lui-même, car le mal a été tellement
conjoint avec sa peine qu'ils ne peuvent être séparés.
En effet, la tourbe infernale ne désire et n'aime rien de plus que
de faire du mal, et surtout d'infliger des peines et de tourmenter ; aussi
fait-elle du mal et inflige-t-elle des peines à quiconque n'est pas
sous la tutelle du Seigneur. Lors donc qu'un mal est fait, d'après
un mauvais coeur, comme ce mal repousse de soi toute tutelle du Seigneur,
les esprits infernaux se précipitent sur celui qui a fait un tel
mal et le punissent. Ceci peut être illustré jusqu'à
un certain point d'après les maux et les peines des maux dans le
monde, où les maux et les peines ont été conjoints,
car les lois y prescrivent une peine pour chaque mal. C'est pourquoi celui
qui se précipite dans le mal, se précipite aussi dans la peine
du mal. La différence consiste seulement en ce que le mal dans le
monde peut être caché, tandis qu'il ne peut l'être dans
l'autre vie. D'après cela, on peut voir que le Seigneur ne fait de
mal à personne, et que dans l'autre vie aussi il en est de même
que dans le monde, où le Roi, le juge et la loi ne sont pas cause
que le coupable est puni, parce qu'ils ne sont pas cause du mal chez le
malfaiteur. " - Ciel et Enfer, n° 550.
Le mal tue le méchant, et les ennemis du juste sont châtiés.
- Psaume XXXIV, 22.
Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc pour faire tomber
le malheureux et l'indigent, pour égorger ceux dont la voie est droite.
Leur glaive entre dans leur propre coeur et leurs arcs se brisent. - Ps.
XXXVII, 14, 15.
Voici le méchant prépare le mal ; son iniquité retombe
sur sa tête. - Ps. VII, 15-17.
L'ENFER SERT A DES USAGES
" Il est pourvu par le Seigneur à la conjonction du bien et
du vrai par la purification, qui se fait de deux manières ; d'une
manière par des tentations, et de l'autre par des fermentations.
Les tentations spirituelles ne sont autre chose que des combats contre les
maux et les faussetés qui sont exhalés de l'enfer, et qui
affectent ; par elles, l'homme est purifié des maux et des faussetés,
et chez lui le bien est conjoint au vrai, et le vrai au bien. Les fermentations
spirituelles, se font de plusieurs manières, tant dans les cieux
que sur la terre ; mais dans le monde on ignore ce qu'elles sont, et comment
elles se font. En effet, ce sont des maux et en même temps des faussetés,
qui injectés dans les sociétés, ont un effet comparable
à celui que produisent les ferments mis dans les farines et dans
les moûts ; on sait qu'au moyen de ces ferments les choses hétérogènes
sont séparées, et les homogènes conjoints, et alors
il y a pureté et clarté. Ce sont ces fermentations qui sont
entendues par ces paroles du Seigneur
Le Royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme, après
l'avoir pris, a renfermé dans trois mesures de farine, jusqu'à
ce que le tout fût fermenté. -Matt. MII, 33. - Luc XIII, 21.
LE PRINCIPE QUI GOUVERNE LES PUNITIONS
DANS L'AUTRE VIE
" Comme les mauvais esprits se précipitent dans des maux de
tout genre, il leur arrive d'être fréquemment et sévèrement
punis ; et l'on n'y a aucun égard pour la personne, soit que, dans
le monde, l'esprit ait été roi ou esclave. Tout mal porte
avec soi sa peine ; le mal et sa peine sont conjoints. Celui donc qui est
dans le mal est aussi dans la peine du mal. Toutefois nul n'y est puni pour
les maux qu'il a faits dans le monde, mais il l'est pour les maux qu'il
fait alors. Cela revient cependant au même, ou de dire qu'ils sont
punis pour les maux qu'ils ont faits dans le monde, ou de dire qu'ils le
sont pour ceux qu'ils font alors ; car l'homme est tel qu'il avait été
dans le monde. S'ils sont punis, c'est parce que dans cet état la
crainte du châtiment est l'unique moyen de dompter les maux. L'exhortation
n'a plus aucune force ; l'instruction ne peut rien, ni la crainte de la
loi, ni la crainte de perdre sa réputation, puisque l'esprit agit
d'après sa nature, qui ne peut être réprimée
ni brisée par les châtiments. Les bons esprits, au contraire,
ne sont jamais punis, quoiqu'ils aient fait des maux dans le monde, car
leurs maux ne reviennent point ; et il m'a été aussi donné
de savoir que leurs maux ont été d'un autre genre ou d'une
autre nature. Car ils n'ont pas agi de propos délibéré
contre les enseignements Divins, ni d'un coeur mauvais, outre que celui
qu'ils tenaient de leurs parents par hérédité. "
- Ciel et Enfer, n° 509.
" Si les peines dans les enfers sont permises par le Seigneur, c'est
parce que les maux ne peuvent être réprimés ni domptés
autrement ; le moyen unique de les réprimer et de les dompter, et
de tenir la tourbe infernale dans des liens, c'est la crainte de la peine.
Il n'existe point d'autre moyen ; car sans la crainte de peine et du tourment,
le mal se précipiterait dans des fureurs, et tout serait dissipé.
Il en serait de même dans un État dans le monde où il
n'y aurait ni lois ni punitions. " - Ciel et Enfer, n° 581.
LA SITUATION DES ENFERS
" Les cieux sont dans les lieux les plus élevés du monde
spirituel ; dans les lieux bas est le monde des esprits ; et sous les uns
et les autres sont les enfers. Les enfers, cependant, n'apparaissent point
à ceux qui sont dans le monde des esprits. On en perçoit seulement
les entrées, qui sont appelées portes, lorsqu'elles ouvrent
pour l'introduction d'autres esprits, semblables aux infernaux. Toutes les
portes qui conduisent aux enfers s'ouvrent du côté du monde
des esprits, et aucune ne s'ouvre du côté du ciel. "
" Les sociétés infernales sont innombrables de même
que les sociétés célestes, étant distinguées
selon les maux opposées aux biens. Chaque mal est d'une variété
infinie, comme chaque bien ; est ce que ne peuvent comprendre ceux qui ont
seulement une ce simple de chaque mal. Il m'a été donné
de savoir combien est grand le nombre des enfers., car il y en au-dessous
de toute montagne, de toute colline, et aussi de toute plaine et de toute
allée et qu'ils s'étendent au-dessous en longueur, en largeur,
en largeur et en profondeur ; en un mot, tout le ciel et tout le monde des
esprits sont comme excavés, et il y a au-dessous d'eux un fer continu
formé d'innombrables sociétés selon les différences
spécifiques ou particulières de chaque mal. " - Ciel
et Enfer, nos 583, 588.
L'APPARENCE DES ENFERS
" Il m'a aussi été donné de plonger mes regards
dans les enfers et de voir quels ils sont en dedans : car, lorsqu'il plaît
au Seigneur, l'esprit et l'ange, qui sont au-dessus, peuvent par la vue
pénétrer dans les profondeurs au-dessous et examiner leur
qualité, sans que ce qui les recouvre fasse obstacle. C'est ainsi
qu'il me fut accordé de les explorer. Quelques enfers m'ont apparu
à la vue comme des cavernes et des antres dans les rochers, se dirigeant
vers l'intérieur, et de là aussi en profondeur, obliquement
et perpendiculairement. D'autres enfers m'ont apparu à la vue comme
des tanières et des repaires, tels que sont ceux des bêtes
sauvages dans les forêts ; d'autres, comme des galeries et des souterrains
tels que sont ceux des mines, avec des antres vers les parties inférieures.
La plupart des enfers sont triples, comme des étages superposés.
Dans les enfers les plus profonds sont ceux qui ont agi intérieurement
d'après le mal ; et dans de moins profonds, ceux qui ont agi d'après
les faux du mal. Dans quelques enfers il apparaît comme des décombres
de maisons et de villes après des incendies, décombres parmi
lesquels habitent et se cachent les esprits infernaux. Dans des enfers moins
rigoureux, il apparaît comme de grossières cabanes, contiguës
en quelques endroits en forme de ville, avec des rues et des places ; au-dedans
de ces demeures habitent des esprits infernaux, continuellement dans des
querelles, clés inimitiés, des rixes dans lesquelles ils se
frappent et se déchirent ; dans les rues et les places, on ne voit
que vols et déprédations. Dans certains enfers on n'aperçoit
que lieux de débauche, hideux à voir, remplis d'ordures de
tout genre. Il y a aussi de sombres forêts dans lesquelles des esprits
infernaux errent comme des bêtes sauvages ; et là se trouvent
aussi des antres souterrains, dans lesquels se réfugient ceux qui
sont poursuivis par d'autres. Il y a aussi des déserts, où
tout est stérile et sablonneux, et en quelques endroits se voient
d'âpres rochers, dans lesquels il y a des cavernes ; en d'autres endroits
se voient aussi des rochers. C'est dans ces lieux déserts que sont
rejetés des enfers ceux qui ont subi des châtiments extrêmes,
principalement ceux qui, dans le monde, ont surpassé les autres dans
l'art de tramer et de machiner des artifices et des fourberies ; telle est
en dernier lieu leur vie. " - Ciel et Enfer, n° 586.
L'APPARENCE PERSONNELLE DES ESPRITS INFERNAUX
" Les esprits dans les enfers apparaissent, lorsqu'ils sont examinés
à la lumière du ciel, dans la forme de leur mal spécifique.
En effet, chacun est l'effigie de son propre mal ; car chez chacun les intérieurs
et les extérieurs font un, et les intérieurs se manifestent
à la vue dans les extérieurs, qui sont le visage, le corps,
le langage et les gestes ; ainsi, au premier aspect, ils sont reconnus tels
qu'ils sont : en général, ce sont des formes de mépris
pour les autres, de menaces contre ceux qui n'ont pas de vénération
pour eux ; des formes de haine de divers genres ; aussi des formes de vengeances
de divers genres. Des atrocités et des cruautés apparaissent
d'après leurs intérieurs par ces formes. Mais quand les autres
les louent ou les vénèrent, ils se manifestent dans leur visage
comme une gaieté produite par le plaisir. Il serait impossible de
décrire en peu de mots toutes ces formes, telles qu'elles apparaissent,
car il n'en est pas une qui soit semblable à une autre ; seulement
entre ceux qui sont dans le même mal et par suite dans la même
société infernale, il y a une ressemblance commune. En général,
leurs visages sont affreux ; chez quelques-uns ils sont noirs ; chez d'autres,
embrasés comme des torches ; chez d'autres, hideux de pustules et
d'ulcères. Leurs corps sont aussi d'une forme monstrueuse, et leur
langage comme dicté par la colère, ou par la haine, car chacun
parle d'après le faux qui est en lui, et le son de sa voix est en
rapport avec son mal ; en un mot, ils sont tous des images de leur enfer.
" Toutefois, il faut qu'on sache que les esprits infernaux apparaissent
tels dans la lumière du ciel, mais qu'entre eux ils apparaissent
comme hommes ; cela est un effet de la Miséricorde du Seigneur, afin
qu'entre eux ces hideuses difformités ne se manifestent pas comme
aux yeux des anges. Mais cette apparence est une illusion, car dès
que quelque lumière du ciel pénètre chez eux, leurs
formes humaines sont changées en formes monstrueuses, telles qu'elles
sont en elles-mêmes, car dans la lumière du ciel tout se montre
tel que cela est en soi : de là vient aussi qu'ils fuient la lumière
du ciel et se précipitent dans leur lueur, qui est comme une lueur
de charbons embrasés, et dans quelques endroits comme une lueur de
soufre enflammé ; mais cette lueur aussi est changée en une
obscurité complète quand quelque lumière influe du
ciel ; c'est de là que les enfers sont dits être dans l'obscurité
et dans les ténèbres ; car l'obscurité et les ténèbres
signifient les faussetés d'après le mal, telles qu'elles sont
dans l'enfer. " - Ciel et Enfer, n° 553.
L'ENFER TOUT ENTIER REPRESENTE UN MONSTRE
" Il ne m'a pas été accordé de voir dans quelle
forme est l'enfer tout entier dans son ensemble. Il m'a été
seulement dit que, de même que tout le ciel dans un seul complexe
représente un seul Homme, de même tout l'enfer représente
un seul Diable, et aussi qu'il peut se présenter sous l'effigie d'un
seul Diable ; mais il m'a été souvent accordé de voir
dans quelle forme sont les différentes sociétés infernales
; car aux ouvertures de ces enfers, qui sont appelés portes de l'enfer,
il apparaît ordinairement un monstre qui représente en général
la forme de ceux qui y sont. Les atrocités de ceux qui y demeurent
sont aussi représentées en même temps par des actes
cruels et féroces, qu'il est inutile de rapporter. " - Ciel
et Enfer, n° 553.
L'APPARENCE DU FEU INFERNAL
" Comme par le feu infernal est entendue la cupidité de faire
les maux qui proviennent de l'amour de soi et de l'amour du monde, et comme
une telle cupidité existe chez tous ceux qui sont dans les enfers,
il en résulte aussi que, lorsque les enfers sont ouverts, il apparaît
comme un foyer avec de la fumée, ainsi qu'on en voit dans les incendies.
Mais quand les enfers ont été fermés, ce foyer n'apparaît
pas, mais à sa place apparaît comme une obscurité épaissie
par de la fumée ; néanmoins, au dedans, ce foyer est toujours
ardent, ce dont on s'aperçoit aussi par la chaleur qui s'en exhale,
chaleur qui ressemble à celle d'objets brûlés après
un incendie ; dans quelques endroits, à celle d'une fournaise ardente
; et dans d'autres à la vapeur chaude d'un bain. Toutefois, il faut
qu'on sache que ceux qui sont dans les enfers ne sont point dans le feu,
mais que le feu est une apparence. En effet, ils n'y sentent aucune brûlure
mais ils éprouvent seulement une chaleur comme précédemment
dans le monde. S'il apparaît un feu, c'est d'après la correspondance,
car l'amour correspond au feu, et toutes les choses qui apparaissent dans
le monde spirituel apparaissent selon les correspondances. " - Ciel
et Enfer, n° 571.
CE QUE C'EST QUE LE FEU INFERNAL
ET LE GRINCEMENT DES DENTS
" Ce que c'est que le feu éternel et le grincement des dents,
dont il est parlé dans la Parole au sujet de ceux qui sont dans l'enfer,
jusqu'à présent il est à peine quelqu'un qui le sache.
La raison en est qu'on a pensé matériellement sur les choses
qui sont dans la Parole, sans en savoir le sens spirituel. C'est ainsi que
par le feu, les uns ont entendu un feu matériel, d'autre un tourment
en général ; d'autres un remords de conscience ; et d'autres
encore ont cru qu'il nia été parlé de ce feu qu'afin
d'imprimer de la terreur pour les maux ; et par le grincement des dents,
les uns ont entendu un tel grincement, et d'autres seulement une horreur
telle que celle qu'on éprouve en entendant un grincement de dents.
Mais celui qui connaît le sens spirituel de la Parole peut savoir
ce que c'est que le feu éternel, et ce que c'est que le grincement
des dents. En effet, dans la Parole il y a un sens spirituel dans chaque
mot parce que la Parole dans son sein est spirituelle, et que le spirituel
devant l'homme ne peut être exprimé que naturellement, parce
que l'homme est dans le monde naturel et pense d'après les choses
qui sont dans ce monde. Maintenant donc il sera dit ce qu'il faut entendre
par le feu infernal qui dure éternellement :
Dans son essence, la chaleur du ciel est l'amour ; elle procède du
Seigneur comme Soleil, lequel est le Divin Amour dans le Seigneur et procédant
du Seigneur. C'est la chaleur du ciel qui est entendue par le feu sacré
et céleste, et la chaleur de l'enfer qui est entendue par le feu
profane et infernal. Par l'un et par l'autre feu est entendu l'amour ; par
le feu céleste, l'amour envers le Seigneur et l'amour à l'égard
du prochain, et toute affection qui appartient à ces amours ; et
par le feu infernal, l'amour de soi et l'amour du monde, et toute cupidité
qui appartient à ces amours. Il est évident que l'amour est
une chaleur d'origine spirituelle, car l'homme s'enflamme et s'échauffe
selon l'étendue et la qualité de son amour, et l'ardeur en
est manifestée quand il est combattu ; de là vient qu'on emploie
les expressions de s'échauffer, brûler, s'enflammer, s'embraser,
lorsqu'il s'agit des affections qui appartiennent à l'amour du bien,
et aussi lorsqu'il s'agit des cupidités qui appartiennent à
l'amour du mal.
Or le feu ou l'amour infernal existe d'après une origine semblable
à celle du feu ou de l'amour céleste, à savoir d'après
le Seigneur, mais il est rendu infernal par ceux qui sont dans le mal, car
tout influx provenant du monde spirituel est diversifié selon la
réception, ou selon les formes dans lesquelles il influe. Il en est
de cela comme de la chaleur qui provient du soleil du monde : cette chaleur,
influant dans des vergers et des parterres, produit des fruits succulents
et développe des odeurs agréables et suaves ; mais la même
chaleur influant dans des matières excrémentielles et cadavéreuses
produit des corruptions et développe des odeurs puantes et fétides.
Il en est de même de la chaleur procédant du Seigneur qui est
l'Amour : quand la chaleur de l'amour influe du Seigneur dans les biens,
comme chez les hommes et les esprits bons et chez les anges, elle fait fructifier
leurs biens ; mais quand elle influe chez les méchants, elle produit
un effet contraire, car les maux l'étouffent ou la pervertissent.
Le feu infernal étant l'amour de soi et du monde, est par suite toute
cupidité qui appartient à ces amours, attendit que la cupidité
est l'amour dans sa continuité ; car ce que l'homme aime, il le désire
continuellement. La cupidité aussi est un plaisir, car quand l'homme
obtient ce qu'il aime ou désire, il perçoit du plaisir, et
il n'y a point pour l'homme d'autre cause de plaisir du coeur. Le feu infernal
est donc une cupidité et un plaisir qui découlent de ces deux
amours comme de leurs sources. Ces maux sont le mépris pour les autres,
l'inimitié et l'hostilité contre ceux qui ne sont pas favorables
; c'est l'envie, la haine, la vengeance, et par suite la violence et la
cruauté ; et quant au Divin, c'est la négation et par suite
le mépris, la dérision et le blasphème des choses saintes
qui appartiennent à l'Église, ce qui, après la mort,
quand l'homme devient esprit, se change en colère et en haine contre
elles. Et comme ces maux respirent continuellement la destruction et le
massacre de ceux que les méchants regardent comme leurs ennemis,
et contre lesquels ils brûlent de haine, c'est pourquoi le plaisir
de leur vie est de vouloir détruire et massacrer, et quand ils ne
le peuvent pas, de vouloir causer du dommage, nuire et traiter avec rigueur.
Voilà ce qui est entendu par le feu, dans la Parole, lorsqu'il s'agit
des méchants et des enfers. On le voit d'après de nombreux
passages, tel que le suivant :
Chacun est hypocrite et malicieux, et toute bouche profère la démence,
parce que la malice brûle comme le feu, qui dévore ronces et
épines, et incendie les fourrés de la forêt, et ils
s'élèvent en bouffées de fumée ; et le peuple
est devenu comme un aliment du feu ; l'homme n'épargne point son
frère. - Esaïe, IX, 17-19.
Quant au grincement des dents, c'est la continuelle dispute et le continuel
combat des faux entre eux, par conséquent de ceux qui sont dans les
faux. Ces disputes et ces combats sont entendus en dehors de ces enfers
comme des grincements de dents ; car tous les faux dans le monde spirituel
font un bruit de grincement, et les dents correspondent aux choses dernières
chez l'homme, qui sont les choses sensuelles. " - Ciel et Enfer, nos
566, 134 ; 569.
CE QUE SONT LES TOURMENTS DE L'ENFER
" Les tourments de l'enfer ne sont pas, comme quelques-uns le croient,
des remords de conscience ; car ceux qui sont en enfer n'ont point de conscience,
et par conséquent ne peuvent être ainsi tourmentés.
Ceux qui ont une conscience sont parmi les bienheureux. " - Arcanes
Célestes, n° 965.
" On croit généralement que la submersion dans l'enfer
c'est être précipité dans un certain lieu, où
est le diable avec sa troupe, et qu'on y est tourmenté par eux ;
mais la chose ne se passe pas ainsi. Ce sont les maux mêmes et les
faux mêmes, dans lesquels sont alors les méchants qui les tourmentent
; mais leur tourment vient non pas de la douleur d'avoir mal agi, mais de
ce qu'ils ne peuvent pas faire tout le mal qu'ils voudraient faire, car
faire le mal est le plaisir de leur vie. En effet, quand là ils font
le mal aux autres, ils sont punis et tourmentés par ceux à
qui ils le font. Ils se font surtout mutuellement du mal, d'après
la cupidité de commander, et de subjuguer les autres pour arriver
à commander ; c'est ce qui se fait par mille modes de punitions et
de tourments, si les autres ne se laissent pas subjuguer. Mais là
les dominations, auxquelles ils aspirent continuellement, subissent des
vicissitudes, et ainsi ceux qui avaient puni et tourmenté les autres
sont ensuite punis et tourmentés par d'autres ; et cela, jusqu'à
ce qu'enfin cette ardeur de commander soit calmée par la crainte
de la punition. " - Arcanes Célestes, n° 8232.
L'ENFER ETERNEL
" Si l'homme pouvait être réforme par contrainte, il n'y
aurait aucun homme dans l'univers qui ne fût sauvé, car rien
ne serait plus facile au Seigneur que de contraindre l'homme à le
craindre, à lui rendre un culte, et même pour ainsi dire à
l'aimer ; les moyens sont innombrables. Mais comme ce qui se fait dans la
contrainte n'est pas conjoint, et par conséquent n'est pas approprié,
c'est pour cela que le Seigneur est très éloigné de
contraindre qui que ce soit. " - Arcanes Célestes, n° 2881.
" La vie de l'amour dominant n'est, pendant l'éternité,
jamais changée chez qui que ce soit, parce que chacun est son propre
amour. C'est pourquoi, changer cet amour chez l'esprit, c'est le priver
de sa vie ou l'éteindre. La raison en est que l'homme après
la mort ne peut plus, comme dans le monde (2), être réformé
par l'instruction, parce que le dernier plan, qui consiste en connaissances
et affections naturelles, se repose alors, et ne peut être ouvert,
parce qu'il n'est pas spirituel ; en outre, les intérieurs, qui appartiennent
au mental, reposent sur ce plan comme une maison repose sur son fondement.
C'est la raison pour laquelle l'homme reste pendant l'éternité
tel qu'a été dans le monde la vie de son amour. " - Ciel
et Enfer, n° 480.
Si ta main est pour toi un sujet de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi
entrer manchot dans la vie que d'avoir deux mains et d'aller dans la Géhenne,
dans le feu qui ne s'éteint point. - Marc, IX, 43.
TOUTE PUNITION A POUR FIN L'USAGE
" Il y a en général et en particulier, un tel équilibre
dans toutes les choses de l'autre vie, que le mal se punit lui-même,
de telle sorte que dans le mal est la peine du mal. Ainsi chacun attire
à soi la peine et le tourment, et se précipite alors au milieu
de la tourbe diabolique qui en fait souffrir de semblables. Jamais le Seigneur
n'envoie qui ce se soit dans l'enfer ; Il veut au contraire en tirer tous
ceux qui y sont : mais comme les mauvais esprits s'y précipitent
eux-mêmes, le Seigneur tourne en bien et en quelque usage chaque peine
et chaque tourment. Il ne peut y avoir aucune peine, qui, dans la Divine
Providence ne serve à quelque usage ; car le Royaume du Seigneur
est le Royaume des fins et des usages ; mais les usages que peuvent remplir
les esprits infernaux sont les plus vils. Tant que ces esprits s'occupent
de ces usages, ils sont moins tourmentés ; mais l'usage cessant,
ils retournent dans leur enfer. " - Arcanes Célestes, no 696.
LA PUNITION EMPECHE LES MECHANTS
DE DEVENIR PIRES APRES LA MORT
Si les mauvais esprits font, dans le monde des esprits, quelque mal au-dessus
de celui dont ils s'étaient imbus d'après leur vie dans le
monde, aussitôt se présentent des correcteurs qui les châtient
exactement selon le degré qu'ils dépassent ; car dans l'autre
vie la loi est, que nul ne doit y devenir plus méchant qu'il n'avait
été dans le monde. " - Arcanes Célestes, n°
6659.
LA PUNITION DES INFERNAUX NE PEUT
PRODUIRE AUCUN AMENDEMENT REEL
" Après la mort, celui qui a vécu dans le mal ne peut
plu. ; être amendé quant à ses intérieurs, mais
il l'est seulement quant à ses extérieurs, c'est-à-dire
par la crainte des peines. Lorsqu'il les a subies souvent, il s'abstient
enfin 'du mal, non librement mais par crainte de la punition, la cupidité
de faire le mal restant toujours ; mais cette cupidité est refrénée,
comme il a été dit, par les craintes qui sont les moyens externes
de correction, et qui contraignent. C'est là l'état des méchants
dans l'autre vie. " - Arcanes Célestes, n° 6977.
" Les choses qui ont été dites ci-dessus au sujet du
ciel, du monde des esprits et de l'enfer, seront obscures pour ceux qui
ne sont pas dans le plaisir de savoir les vérités spirituelles,
mais claires pour ceux qui sont dans ce plaisir, surtout pour ceux qui sont
dans l'affection de la vérité pour la vérité,
c'est-à-dire qui aiment la vérité parce qu'elle est
la vérité ; car tout ce qui est aimé entre avec lumière
dans les idées de l'esprit, principalement lorsque c'est la vérité
qui est aimée, parce que toute vérité est dans la lumière.
" - Ciel et Enfer, n° 603.
(1) Voyez Brochure X, p. 2.
(2) Voir à ce sujet la neuvième brochure, intitulée
" l'État Intermédiaire et le jugement ", pp. 26-28.